
Photo datée de 2012, fournie par Sciences Po, de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah afp.com/Thomas ARRIVE
L’anthropologue est accusée de « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et de « propagande contre le système » politique de la République islamique. La France a dénoncé une condamnation « politique ».
La sentence est tombée. L’anthropologue franco iranienne Fariba Adelkhah a été condamnée ce samedi à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale », a déclaré son avocat Saïd Décan.
Selon Me Décan, la chercheuse a aussi été condamnée à un an de prison pour « propagande contre le système » politique de la République islamique, mais elle doit purger seulement la peine la plus longue. Cette condamnation peut néanmoins faire l’objet d’un appel.
La France a dénoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la condamnation « politique » en Iran de l’anthropologue Fariba Adelkhah, affirmant rester mobilisée pour sa libération. « Cette condamnation n’est fondée sur aucun élément sérieux ou fait établi et revêt donc un caractère politique », a dénoncé Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. « Je condamne avec la plus grande fermeté » ce verdict, a ajouté le chef de la diplomatie française, exhortant « les autorités iraniennes à libérer immédiatement Mme Adelkhah » et réclamant « un accès consulaire ».
L’anthropologue est spécialiste du chiisme et chercheuse à Sciences po Paris. Arrêtée en juin 2019, Fariba Adelkhah, 61 ans, était poursuivie pour « propagande » contre la République islamique et « collusion en vue d’attenter à la sécurité nationale », des accusations jugées grotesques par son comité de soutien.
Grève de la faim
La chercheuse, qui avait été très affaiblie par une grève de la faim de 49 jours entre fin décembre et février, va mieux.
Une plateforme de « e-manifestation » a été créée pour réclamer sa libération faute de rassemblement possible en raison du confinement imposé par l’épidémie de Covid-19 en France.
Son collègue et compagnon, Roland Marchal, arrêté comme elle en juin 2019 alors qu’il venait lui rendre visite à Téhéran, a été libéré fin mars. Téhéran a alors évoqué un échange avec un ingénieur iranien détenu en France et menacé d’extradition vers les Etats-Unis.
Avec Lexpress.fr avec AFP