Lula « a décidé de reporter son voyage en Chine. Ce report a été communiqué aux autorités chinoises », a indiqué Brasilia, sans préciser une nouvelle date.
Une annonce qui inquiète. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a décidé de reporter son voyage en Chine prévu ce dimanche afin de se remettre d’une « pneumonie légère », a annoncé samedi le gouvernement.
Lula, 77 ans, « a décidé de reporter son voyage en Chine. Ce report a été communiqué aux autorités chinoises », a indiqué le secrétariat à la communication de la présidence, sans indiquer de nouvelle date de voyage. Le président brésilien devait initialement se rendre en Chine samedi, mais en raison d’une « pneumonie légère », le déplacement avait été reporté vendredi d’une journée.
« Malgré l’amélioration clinique, le service médical de la présidence de la République recommande de reporter le voyage en Chine jusqu’à la fin du cycle de transmission virale », précise le docteur Ana Helena Germoglio dans le communiqué de la présidence.
Une journée éprouvante
C’est une pression artérielle élevée qui avait poussé Lula à faire des examens médicaux jeudi soir à son retour à Brasilia, selon le quotidien Folha de S. Paulo. Il venait de passer une journée éprouvante à Rio de Janeiro, visitant notamment le chantier naval des sous-marins Scorpène fabriqués en partenariat avec le groupe français Naval Group.
Lula devait se rendre à Pékin, à la tête d’une importante délégation de six ministres, de gouverneurs, de députés, de sénateurs et d’environ 200 chefs d’entreprise. Il devait notamment rencontrer mardi son homologue Xi Jinping, avec qui il devait entre autres aborder le conflit en Ukraine et présenter une proposition, aux contours encore flous, de médiation par un groupe de pays neutres.
La Chine est le premier partenaire commercial du Brésil : les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint l’an dernier 150 milliards de dollars.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. Photo: Reuters/Thomas Peter
La Chine a accusé vendredi le Canada de salir sa réputation en raison d’allégations selon lesquelles le pays exploite secrètement deux postes de police à l’étranger au Québec.
Lors d’un point de presse, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que le Canada devrait cesser de faire du sensationnalisme et du battage médiatique sur la question et arrêter les attaques et les calomnies contre la Chine.
Elle a ajouté que cette dernière avait strictement respecté le droit international et la souveraineté judiciaire de tous les pays.
Le porte-parole n’a pas commenté l’existence des postes de police et n’a pas précisé si ceux-ci étaient gérés par les autorités gouvernementales chinoises.
Le sergent Charles Poirier, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a déclaré jeudi que des Canadiens d’origine chinoise avaient été victimes d’activités menées par les stations.
Il a souligné que le Canada ne tolérera aucune forme d’intimidation, de harcèlement ou de ciblage préjudiciable à l’endroit de communautés ou de personnes en diaspora au Canada, ajoutant que l’équipe intégrée de la sécurité nationale de la GRC avait ouvert des enquêtes sur les postes de police présumés de Montréal et de Brossard.
L’organisation espagnole de défense des droits de l’homme Safeguard Defenders soutient que la Chine possède des dizaines de stations de ce type à travers le monde, dont trois dans la région du Grand Toronto.
Dans un rapport publié en septembre dernier, elle avait déclaré que les stations étaient utilisées pour harceler, menacer, intimider et forcer des cibles à retourner en Chine pour y être persécutées.
Inquiétudes collectives
Le ministère chinois des Affaires étrangères avait précédemment décrit ces postes étrangers comme des postes de service pour les Chinois qui se trouvent à l’étranger et qui ont besoin d’aide avec des tâches bureaucratiques, par exemple le renouvellement de leur permis de conduire chinois.
Ces services aux citoyens sont normalement assurés par une ambassade ou un consulat.
Pékin a lancé deux campagnes pour ramener en Chine les suspects recherchés, en majorité pour crimes économiques, mais a assuré que ses agents à l’étranger agissent conformément au droit international. Les autorités américaines ont précisé que cela n’avait pas toujours été le cas.
Les postes de police ont alimenté les inquiétudes mondiales selon lesquelles le Parti communiste chinois cherche à contrôler ses citoyens à l’étranger, souvent en utilisant des menaces contre leurs familles et leur sécurité.
Ces méthodes leur permettraient aussi de saper les institutions démocratiques des autres nations tout en recueillant des renseignements économiques et politiques.
La question des visas diplomatiques
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a indiqué jeudi que les préoccupations concernant l’ingérence étrangère étaient à l’origine du refus du Canada de délivrer un visa diplomatique à un agent politique pour la Chine, l’automne dernier.
La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, lors de sa comparution devant un comité parlementaire qui se penche sur les allégations d’ingérence chinoise dans les deux dernières élections. (Photo d’archives) Photo: La Presse Canadienne/Justin Tang
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré que la présence de postes de police chinois au Canada était une source de préoccupation pour le gouvernement fédéral.
« Nous sommes au courant de la [présence de] postes de police chinois à travers le pays depuis plusieurs mois, et nous nous assurons que la GRC effectue un suivi et que nos services de renseignement prennent la situation au sérieux. »— Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Les relations sino-canadiennes ont fortement été altérées en 2018, après que la Chine eut emprisonné deux Canadiens sur de présumées fausses accusations.
Cet événement s’était déroulé peu de temps après que le Canada eut arrêté Meng Wanzhou, directrice financière du géant de la technologie Huawei et fille du fondateur de la société, sur une demande d’extradition des États-Unis.
Les deux Canadiens avaient été renvoyés au Canada en 2021, le même jour que Mme Meng était retournée en Chine après avoir conclu, dans son cas, un accord avec les autorités américaines.
La Chine, sur un ton particulièrement vif, a accusé mardi les Etats-Unis d’attiser les tensions entre les deux puissances et mis en garde contre le risque de « conflit », ce dont Washington s’est défendu.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a estimé mardi que « si les Etats-Unis continuent de s’engager sur la mauvaise voie et ne freinent pas, aucun garde-fou ne pourra empêcher le déraillement » des relations entre Pékin et Washington.
Si cela se produit, « il y aura inévitablement un conflit et une confrontation », a ajouté M. Qin, interrogé en conférence de presse.
« Nous cherchons la compétition stratégique avec la Chine, nous ne cherchons pas le conflit et rien dans notre approche (…) ne doit conduire quiconque à penser que nous voulons le conflit », a répondu mardi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
« Nous voulons être en concurrence, et nous voulons gagner cette compétition avec la Chine, mais nous tenons absolument à rester à ce niveau », a-t-il assuré, en répétant en particulier qu’il n’y avait eu « aucun changement » de la position américaine concernant Taïwan, sujet épineux entre tous.
La veille, le président Xi Jinping avait émis, selon un compte-rendu de l’agence de presse Chine nouvelle, une rare critique directe des Etats-Unis, en leur reprochant nommément d’entraîner les pays occidentaux dans « une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine ».
Les contentieux entre les deux superpuissances se sont multipliés ces dernières années: statut de Taïwan, tensions en mer de Chine méridionale, déséquilibre de la balance commerciale, traitement des musulmans ouïghours, liens avec la Russie.
Le mois dernier, la destruction par les Etats-Unis d’un ballon chinois a encore tendu les relations, l’administration Biden accusant l’engin d’espionner son territoire, ce que la Chine dément fermement.
« Hystérique »
La Chine et les Etats-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d’équipements militaires.
Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l’encontre des fabricants de puces chinois.
« Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté » pour la Chine, a encore dit Xi Jinping, toujours selon un compte-rendu de Chine nouvelle.
Le dirigeant de 69 ans, qui va obtenir un inédit troisième mandat présidentiel dans quelques jours, s’exprimait devant des membres d’un comité consultatif lors de la session annuelle du Parlement chinois.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, qui était précédemment ambassadeur à Washington, a été lui particulièrement vif, en qualifiant l’attitude du monde politique américain envers la Chine d’ « espèce de néo-maccarthysme hystérique » .
Il a également déploré les récentes accusations de certains pays occidentaux affirmant, sans preuve, que la Chine a l’intention de fournir des armes à la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine.
Fin février, la Chine avait publié un document en 12 points exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.
Le texte appelle également à respecter l’intégrité territoriale de tous les pays – sous-entendu également celle de l’Ukraine, dont une partie du territoire est sous contrôle russe.
Prudemment salué par Kiev, ce document chinois avait été accueilli avec davantage de scepticisme du côté occidental car Pékin, officiellement neutre, n’a jamais condamné publiquement Moscou.
Qin Gang a déclaré que la Chine n’était « ni à l’origine de la crise, ni partie prenante, et qu’elle n’a fourni d’armes à aucune des parties », appelant à entamer des pourparlers de paix « dès que possible ».
La relation Pékin-Moscou ne constitue « une menace pour aucun pays du monde », a-t-il souligné.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit profondément préoccupé par les renseignements qu’il détient sur le soutien potentiel de la Chine envers l’armée russe. Photo: AP/Petr David Josek
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, dit détenir des renseignements selon lesquels la Chine envisagerait de fournir des armes et des munitions à la Russie.
À ce jour, nous avons vu des entreprises chinoises […] fournir un soutien non létal à la Russie pour une utilisation en Ukraine. L’inquiétude que nous avons maintenant est basée sur des informations dont nous disposons selon lesquelles elles envisagent de fournir un soutien létal, a-t-il déclaré, samedi, lors d’un entretien avec le réseau américain CBS.
Plus tôt dans la journée, Blinken rencontrait Wang Yi, directeur de la Commission centrale des affaires étrangères de la Chine, dans le cadre de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Le secrétaire d’État américain n’a pas fourni de précisions sur la nature des informations qu’il détenait au sujet des intentions de la Chine. Il s’est toutefois dit profondément préoccupé, alertant qu’un tel soutien envers l’armée russe aurait des conséquences sérieuses.
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a également fait part de son inquiétude lors de son allocution samedi.
« À l’avenir, toute mesure prise par la Chine pour fournir un soutien meurtrier à la Russie ne ferait que récompenser l’agression, perpétuer les tueries et porter atteinte à un ordre fondé sur des règles. »— Une citation de Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis
Des relations russo-chinoises déjà sous la loupe
Nous sommes également troublés que Pékin ait approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre, a affirmé Kamala Harris.
Le président chinois, Xi Jinping, refuse toujours de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pékin aurait toutefois aidé Moscou à redresser son économie durement touchée par les sanctions de l’Occident, a dit Blinken. Selon lui, la Chine représente l’un des plus grands marchés pour le pétrole, le gaz et le charbon russes, et les échanges commerciaux entre les deux pays n’ont cessé de croître depuis le début de la pandémie.
En janvier, les États-Unis avaient d’ailleurs sanctionné une entreprise chinoise, accusée d’avoir fourni des renseignements au groupe Wagner, une organisation de mercenaires soutenue par la Russie.
Durant son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité, samedi, Wang Yi a soutenu vouloir mettre fin au conflit russo-ukrainien. Cette guerre ne peut continuer à faire rage, a-t-il lancé.
Le diplomate chinois a d’ailleurs annoncé l’intention de son pays de dévoiler, le 24 février prochain, soit un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un plan pour la paix.
Wang Yi n’a pas détaillé le contenu de ce plan, mais a assuré que ce dernier réaffirmerait la nécessité de respecter les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale. Il a toutefois mentionné que les intérêts de sécurité légitimes de la Russie devaient être respectés.
Ces déclarations ont reçu un accueil mitigé. Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie allemande, a affirmé que les intentions de la Chine d’utiliser son influence auprès de la Russie pour assurer la paix mondiale étaient les bienvenues. Elle a cependant dit avoir dû s’entretenir longuement avec son homologue chinois sur la définition de la paix.
« Une paix juste présuppose que celui qui a violé l’intégrité territoriale, c’est-à-dire la Russie, retire ses troupes du pays occupé. »— Une citation de Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie allemande
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est pour sa part montrée sceptique quant aux intentions chinoises. Nous avons vu que la Chine et la Russie ont signé un partenariat illimité, et je pense que nous avons besoin de plus de preuves et de plus d’actions pour voir que la Chine ne soutient pas la Russie, a-t-elle déclaré, en entrevue avec CNN. Jusqu’à présent, nous constatons le contraire.
Radio-Canada Philippe Robitaille-Grou Avec les informations de BBC, CNN et The Guardian
Alors que Pretoria ménage Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, des manœuvres navales vont avoir lieu avec la Russie et la Chine au large de Durban. La communauté internationale s’inquiète.
Le 17 février, l’armée sud-africaine se préparait à des exercices navals avec la Russie et la Chine, au large de ses côtes dans l’océan Indien. Ces manœuvres controversées suscitent l’ « inquiétude » sur la scène internationale dans le contexte de la guerre en Ukraine. Pretoria les a qualifiées d’occasion de « partager des compétences et des connaissances opérationnelles ».
« La frégate russe est arrivée à Durban. Le bateau chinois arrivera plus tard. Nous sommes en phase de préparation, la manœuvre principale aura lieu le 22 février », a indiqué une source militaire. Les opérations impliquant plus de 350 militaires sud-africains doivent se poursuivre jusqu’au 27 février au large de Durban (Sud-Est), plus grand port d’Afrique australe, et de Richards Bay, quelque 180 km plus au nord.
Position neutre
L’Afrique du Sud a adopté une position neutre depuis le début de l’invasion russe en Ukraine il y a près d’un an, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en visite à Pretoria le mois dernier, avait évoqué des « choses irritantes » à propos des relations entre l’Afrique du Sud et la Russie. Interrogée sur ces manœuvres militaires conjointes, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a elle exprimé « l’inquiétude des États-Unis ».
La ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor, avait de son côté déclaré à l’issue d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en visite à Pretoria en janvier, que « tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis ».
« Ce bateau va naviguer vers la Mer Noire et participer à l’invasion de l’Ukraine », a averti Kobus Marais, membre du parti d’opposition Alliance démocratique (DA), mettant en garde contre le risque pour l’Afrique du Sud d’être considérée comme « complice de crimes de guerre ».
Le ballon chinois a été aperçu au-dessus de Billings, au Montana, le 1er février 2023. Photo : AP/Larry Mayer
Un deuxième ballon espion chinois survole l’Amérique latine, a déclaré le Pentagone vendredi, un premier engin de ce type ayant été détecté dans le ciel nord-américain la veille.
Nous sommes au courant des informations faisant état d’un ballon survolant l’Amérique latine. Nous considérons qu’il s’agit d’un autre ballon espion chinois, a déclaré dans un communiqué Pat Ryder, porte-parole du Pentagone, sans préciser sa localisation exacte.
Après le repérage du premier ballon de surveillance, Washington et Ottawa ont dénoncé cette intrusion de l’espace aérien nord-américain. Le Canada a convoqué jeudi l’ambassadeur Cong Peiwu pour discuter de l’incident et le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a reporté vendredi une rare visite prévue à Pékin qui était censée apaiser les tensions avec le rival chinois.
Les autorités chinoises ont eu beau exprimer leurs regrets pour cette intrusion involontaire, selon elles, Washington a jugé l’affront inacceptable et a décidé in extremis d’annuler le déplacement du secrétaire d’État américain qui était prévu pour dimanche et lundi.
M. Blinken en a fait directement part au directeur du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, prenant note des regrets exprimés par la Chine, mais dénonçant un acte irresponsable et une violation claire de la souveraineté des États-Unis qui sape l’objectif du voyage.
La priorité, à présent, c’est de faire en sorte que cet engin espion quitte notre espace aérien, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.
Antony Blinken, le 31 janvier 2023, lors d’une visite en Israël Photo : AP/Ronaldo Schemidt
Dans le même temps, le chef de la diplomatie américaine s’est efforcé de calmer le jeu en assurant que sa visite serait reprogrammée quand les conditions le permettront, insistant sur la nécessité de garder les lignes de communication ouvertes avec Pékin.
Imaginez un instant ce qu’aurait été la réaction en Chine s’ils avaient été concernés, a-t-il relevé.
Pékin, qui avait d’abord appelé à ne pas monter en épingle cette affaire, a reconnu vendredi qu’il s’agissait bien d’un appareil venu de Chine.
Mais c’est un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques, a assuré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
Influencé par les vents, ce ballon a dévié de sa trajectoire, a-t-il ajouté, en exprimant les regrets de son pays pour cette violation involontaire de l’espace aérien américain.
Je peux vous dire que le ballon se dirige vers l’est et se trouve actuellement au-dessus du centre des États-Unis, à quelque 18 000 mètres d’altitude, et qu’il devrait rester sur le territoire américain encore quelques jours, a fait savoir vendredi le porte-parole du Pentagone lors d’un point de presse.
Il a répété que le ballon, manoeuvrable, naviguait au-dessus du trafic aérien commercial et ne présentait pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol. Le porte-parole s’est refusé cependant à mentionner explicitement si les mouvements de l’engin étaient téléguidés.
Pas la première fois
Selon les médias américains, le ballon a survolé les îles Aléoutiennes dans le nord de l’océan Pacifique, puis a traversé l’espace aérien canadien, avant d’entrer aux États-Unis il y a environ deux jours.
Il a notamment volé au-dessus de l’État du Montana (ouest), qui abrite des silos de missiles nucléaires, où des avions de chasse se sont approchés de lui, avait indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone sous le ouvert de l’anonymat.
Il a été décidé de ne pas l’abattre, en raison des risques posés par d’éventuels débris pour les personnes au sol, a-t-il ajouté, tout en jugeant limitée sa capacité à collecter des informations.
Le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien, a déclaré de son côté, vendredi, le département de la Défense, dans un communiqué.
Ce n’est pas la première fois que l’armée américaine constate une telle intrusion, mais cet aéronef est resté plus longtemps que d’autres dans l’espace aérien américain.
L’incident a suscité de vives réactions au sein de la classe politique aux États-Unis.
Cette violation de la souveraineté américaine […] montre que les signes récents d’ouverture de la part des autorités chinoises ne reflètent pas un changement réel de politique, ont notamment commenté les chefs républicain et démocrate d’une commission parlementaire sur la Chine, Mike Gallagher et Raja Krishnamoorthi.
Abattez ce ballon!, a exhorté l’ancien président républicain Donald Trump sur Truth Social, tout comme nombre d’élus de l’opposition républicaine.
La visite en Chine d’Antony Blinken aurait été la première d’un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018.
Elle devait permettre aux deux superpuissances d’éviter que les vives tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert.
Parmi les nombreux sujets de contentieux figurent Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire, et les activités de Pékin en mer de Chine méridionale.
Le ballon repéré par les Américains a été abattu par l’armée de l’air samedi en milieu d’après-midi. Photo: Reuters/Chase Doak
L’armée de l’air américaine a abattu samedi le « ballon-espion » chinois qui survolait le territoire des États-Unis depuis quelques jours. Le secrétaire américain à la Défense a immédiatement confirmé que le ballon était utilisé par Pékin pour surveiller des sites stratégiques dans la zone continentale des États-Unis.
Des images retransmises par plusieurs médias américains montrent l’engin, un grand aéronef blanc, éclater sous l’impact. Un photographe de Reuters, dans la région de Myrtle Beach, a pu voir le ballon dans le ciel avec deux avions militaires américains qui volaient à ses côtés.
Washington a qualifié le ballon de violation manifeste de la souveraineté américaine.
Plus tôt dans la journée de samedi, le président démocrate Joe Biden avait indiqué qu’il « allait s’occuper » du ballon. À la question de savoir si le ballon allait être abattu, M. Biden avait levé le pouce devant les journalistes.
Son administration a fait fermer une partie de l’espace aérien sur la côte est, dans la région de la Caroline du Nord et du Sud, en interrompant au passage les activités de trois aéroports du sud-est du pays.
Le gouvernement chinois se défend
Pékin a reconnu qu’il s’agissait bien d’un appareil venu de Chine, mais a assuré qu’il s’agissait d’un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques.
L’engin aurait dévié de sa trajectoire, avait ajouté un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères en exprimant les regrets de son pays pour cette violation involontaire de l’espace aérien américain.
Le ballon a notamment volé au-dessus de l’État du Montana, qui abrite des silos de missiles nucléaires, avant de se déplacer vers l’est.
On avait jusque-là décidé de ne pas l’abattre en raison des risques posés par d’éventuels débris pour les personnes au sol, avait expliqué un haut responsable du Pentagone.
Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse
À la suite de manifestations généralisées, la Chine a commencé à assouplir sa politique dite de « zéro Covid », entraînant de nombreuses contaminations.
La Chine a annoncé samedi au moins 60 000 décès dans les hôpitaux en lien avec la pandémie de Covid-19, depuis la levée des restrictions sanitaires dans le pays il y a un mois. « Un total de 59 938 (décès) ont été recensés entre le 8 décembre 2022 et le 12 janvier 2023 », a indiqué devant la presse une responsable des autorités sanitaires, Jiao Yahui. Ce bilan ne tient pas compte des décès enregistrés en dehors des structures médicales.
Après trois années de restrictions parmi les plus draconiennes au monde, la Chine a brutalement levé début décembre l’essentiel de ses mesures sanitaires contre le coronavirus. Le nombre de malades a connu dans la foulée une forte croissance. Des hôpitaux se retrouvent submergés de patients âgés et des crématoriums apparaissent dépassés par l’afflux de corps.
Une méthode critiquée
Pékin a revu en décembre sa méthodologie pour la comptabilité des morts du Covid. Seules les personnes décédées directement d’une insuffisance respiratoire liée au coronavirus sont désormais intégrées dans les statistiques. Ce changement de méthodologie controversé signifie qu’un grand nombre de décès ne sont plus répertoriés comme étant dus au Covid.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a critiqué la semaine dernière cette nouvelle définition chinoise d’un mort du Covid, la jugeant « trop étroite ». Pékin avait fustigé ces critiques et appelé l’OMS à adopter une position « impartiale » sur le Covid. Mercredi, les autorités sanitaires chinoises avaient estimé qu’il n’était « pas nécessaire » de s’attarder dans l’immédiat sur le nombre précis de décès liés au Covid.
Les tests PCR effectués depuis dimanche de manière aléatoire sur les passagers entrant en France en provenance de Chine vont « permettre de suivre les différents variants », a déclaré le ministre de la Santé François Braun à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
« Ce contrôle à l’arrivée n’est pas un contrôle qui empêcherait des citoyens de rentrer sur notre territoire, mais c’est un contrôle plus scientifique, qui va nous permettre de suivre de façon extrêmement précise les différents variants », a déclaré à la presse M. Braun, accompagné du ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune.
« Ce sont essentiellement des variants Omicron qu’il y a actuellement en Chine », a poursuivi M. Braun, évoquant « une discussion au niveau européen dans la semaine pour harmoniser ce modèle de prise en charge ».
Depuis dimanche, les voyageurs en provenance de Chine doivent obligatoirement porter un masque chirurgical et ils ont consenti au préalable à être soumis à des tests PCR aléatoires, à leur arrivée.
A partir de jeudi, ils devront aussi présenter un test (PCR ou antigénique) négatif de moins de 48 heures au départ de leur vol.
La France, comme le Royaume-Uni, l’Italie ou les Etats-Unis, a pris ces mesures face à l’explosion des cas d’infections au coronavirus en Chine, qui a levé début décembre ses mesures de restrictions.
Les mesures sont prévues jusqu’au 31 janvier.
« Il y a six vols qui viennent de Chine de manière hebdomadaire en France, 10 si on inclut les vols à partir de Hong Kong », a précisé Clément Beaune.
La plupart des passagers en provenance de Chine ne font que transiter par le hub aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle.
Parmi les 300 passagers du vol Pékin-Paris ayant atterri en fin de matinée, une soixantaine sont entrés sur le territoire français. Tous ont accepté de passer un rapide test PCR avant d’aller récupérer leurs bagages.
Avant d’être testés, l’identité des voyageurs est prise par les agents du centre de dépistage situé dans le Terminal 2E de Roissy. Si leur test s’avère positif, ils sont rappelés et doivent s’isoler sept jours, comme ils y ont consenti à leur départ.
Trois ans après l’apparition des premiers cas de coronavirus à Wuhan (centre), la Chine a mis fin le 7 décembre à sa politique draconienne dite du « zéro Covid ».
Depuis la levée des restrictions, les hôpitaux chinois sont submergés par une déferlante de malades pour la plupart âgés, et vulnérables car peu ou pas vaccinés.
Face à l’explosion du nombre de cas de Covid-19 en Chine, plusieurs pays ont annoncé imposer des tests aux visiteurs provenant de Chine.
Un rebond épidémique qui inquiète le monde entier. Le gouvernement français, qui assure « suivre très attentivement l’évolution de la situation en Chine », confrontée à une explosion des cas de Covid-19, se dit « prêt » mercredi 28 décembre « à étudier toutes les mesures utiles ». De son côté, l’Italie a décidé d’imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine, a annoncé mercredi le ministre italien de la Santé.
La fin brutale ce mois-ci de la politique du « zéro Covid » en Chine a suscité l’inquiétude de plusieurs pays, dont les États-Unis, qui envisagent aussi des restrictions d’entrée pour les voyageurs chinois, alors que la Chine fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux variants.
Le Japon va d’ailleurs rétablir à partir de vendredi les tests PCR obligatoires pour les voyageurs provenant de Chine continentale. En France, « le ministère de la Santé et de la Prévention suit très attentivement l’évolution de la situation en Chine », a-t-il indiqué à l’Agence France-Presse. « Il est prêt à étudier toutes les mesures utiles qui pourraient être mises en œuvre en conséquence, en lien avec les partenaires européens de la France, et dans le cadre juridique qui existe aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Des règles assouplies en France depuis le 1er août
Depuis le 1er août 2022 et l’adoption de la loi mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, les voyageurs n’ont plus aucune formalité à accomplir avant leur arrivée en France, peu importe le pays ou la zone de provenance.
Ce texte laisse cependant la possibilité au gouvernement d’imposer, jusqu’au 31 janvier, la présentation d’un test négatif avant l’entrée sur le territoire pour les personnes de plus de 12 ans « en cas d’apparition et de circulation d’un nouveau variant de Covid-19 susceptible de constituer une menace sanitaire grave ».