Un des bureaux de police clandestins serait dans cet édifice commercial de Markham selon l’organisation Safeguard Defenders. Photo: CBC
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) déclare avoir « mis fin à des activités policières illégales en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique » liées à de présumés « postes de police » chinois, mais elle n’a pas précisé si elle avait procédé à des arrestations.
À la mi-mars, elle a annoncé qu’elle examinait également des rapports faisant état de l’existence de postes de police à Vancouver et qu’elle enquêtait sur deux autres dans la région de Montréal.
En avril, le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré à une commission parlementaire que la police fédérale avait pris des mesures pour fermer les présumés postes de police.
Le Service à la famille chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud, des centres de ressources pour les membres de la communauté chinoise pendant des décennies, ont déclaré qu’ils avaient coopéré à l’enquête de la GRC et qu’aucune mesure policière n’avait été prise à leur encontre.
Selon l’organisation de défense des droits de la personne Safeguard Defenders, basée en Espagne, plus de 100 installations de ce type existent dans plus de 50 pays dans le monde. Selon un rapport qu’elle a publié, il en existe trois dans la région de Toronto : dans une maison et dans un édifice commercial d’un étage à Markham, de même que dans un dépanneur de Scarborough.
Safeguard Defenders affirme que les postes servent à surveiller les ressortissants chinois et à persuader ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis des crimes de retourner en Chine pour y être poursuivis.
Justin Trudeau a expliqué vouloir prendre le temps de bien évaluer l’impact de l’expulsion de diplomates chinois. (Photo d’archives): La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick
Le gouvernement de Justin Trudeau prend le temps de bien évaluer quelles mesures de représailles Pékin pourrait prendre si le Canada décidait d’expulser des diplomates chinois, a soutenu vendredi le premier ministre.
Ce n’est pas une petite chose que d’expulser des diplomates. C’est quelque chose qui doit être pris au sérieux, a dit M. Trudeau en répondant à quelques questions des médias, au Congrès national de son parti qui se déroule à Ottawa.
Je peux vous assurer que la ministre est en train de regarder de façon détaillée les options et les justifications ainsi que de penser aux conséquences possibles, a ajouté vendredi M. Trudeau. Nous allons agir de la bonne façon et j’ai confiance en la ministre.
M. Chong a été ciblé parce qu’il a parrainé en 2021 une motion aux Communes condamnant la conduite de Pékin envers les Ouïghours, a révélé le Globe and Mail en début de semaine.
Les conservateurs demandent l’expulsion du diplomate qui serait à la source de ces tentatives d’intimidation.
La ministre Joly a indiqué jeudi aux journalistes qu’elle déciderait très bientôt si un ou plusieurs diplomates chinois seraient renvoyés chez eux. Elle a chargé son sous-ministre de signifier à l’ambassadeur chinois, Cong Peiwu, que le Canada ne tolérerait aucune forme d’ingérence étrangère.
Mélanie Joly est la ministre des Affaires étrangères du Canada. (Photo d’archives): La Presse canadienne/Adrian Wyld
La Chine réfute les allégations, un porte-parole ayant soutenu que celles-ci sont « non fondées » et que les reportages concernant Michael Chong reposent sur une « histoire inventée » et relèvent de la « manoeuvre politique ».
M. Trudeau n’a pas voulu dire, vendredi, si d’autres députés canadiens ont été visés par des menaces de la Chine. Il a évité de répondre directement à une question qui lui était posée à ce sujet.
Signaler toute menace
Le premier ministre a plutôt profité de l’occasion pour répéter qu’il avait donné l’instruction au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) qu’il devait, à l’avenir, communiquer au plus haut niveau politique toute menace envers un élu ou sa famille.
Il a martelé que cette information devait être donnée, quelle que soit l’évaluation de nos experts en sécurité et renseignement, que la menace soit crédible ou non, sérieuse ou non.
M. Trudeau maintient qu’il n’a eu connaissance de cette affaire visant M. Chong que lundi, quand elle a été rapportée par le Globe and Mail.
« Il est clair que cette information ne s’est jamais rendue, à l’époque, au niveau politique dans mon bureau et ne s’est pas rendue à moi ni même au ministre de la Sécurité publique. »— Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Bill Blair, qui était responsable de ce ministère en 2021, a assuré ne pas avoir été mis au courant. Avec du recul, il aurait été utile d’avoir cette information, a-t-il dit aux journalistes.
Bill Blair à l’époque où il était ministre fédéral de la Sécurité publique. (Photo d’archives): La Presse canadienne/Adrian Wyld
Celui qui lui a succédé comme ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, considère comme un « sérieux problème » le fait que ni M. Blair ni M. Trudeau n’aient été mis au fait de la situation par le SCRS.
M. Chong a soutenu jeudi que la conseillère en sécurité nationale du premier ministre, Jody Thomas, lui a fait savoir qu’un rapport du SCRS avait été remis au bureau de son prédécesseur, en juin 2021, au sujet des menaces contre la famille du député.
Selon ce qu’a indiqué M. Chong, l’information a aussi été transmise au Bureau du Conseil privé, le ministère qui a, dans son giron, le bureau du premier ministre.
Le député conservateur a précisé que Mme Thomas lui a affirmé que ni le premier ministre ni sa cheffe de cabinet, Katie Telford, n’avaient été mis au courant.
Une porte-parole de M. Trudeau a en outre déclaré à La Presse canadienne que Mme Thomas a fait savoir à M. Chong que l’information du SCRS ne s’était pas rendue au bureau du premier ministre.
L’attaque, survenue dans le centre du pays, n’a fait l’objet d’aucune revendication, mais une coalition rebelle a accusé les mercenaires russes de Wagner d’en être à l’origine.
Il était environ 5h du matin quand « des hommes armés » ont attaqué, dimanche 19 mars, le site minier de « l’entreprise Gold Coast Group », à 25 kilomètres de Bambari, dans le centre de la Centrafrique. Bilan de l’attaque : « neuf morts et deux blessés », selon le maire du chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, Abel Matchipata, qui précise que les victimes sont des ressortissants chinois travaillant sur place.
Une source sécuritaire locale a confirmé l’attaque, le bilan et la nationalité des victimes. Les corps des victimes ont été transférés en fin de journée à l’hôpital de l’Amitié à Bangui, où se sont rendus l’ambassadeur de Chine, Li Qinfeng, et la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Temon.
Les Chinois appelés à évacuer les zones dangereuses
La Chine a confirmé le bilan, évoquant « deux blessés graves », mais sans donner davantage de détails sur les circonstances de cette attaque, qui n’a fait l’objet d’aucune revendication jusqu’à présent. Le président chinois Xi Jinping, qui démarre ce lundi une tournée de trois jours en Russie, « a appelé à déployer tous les efforts nécessaires pour soigner les blessés » ainsi qu’à « sévèrement punir les meurtriers conformément à la loi », a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
« À l’exception de la capitale Bangui, le niveau de risque sécuritaire dans les autres régions de la Centrafrique est rouge, c’est-à-dire extrêmement élevé », a souligné le ministère, appelant les citoyens chinois « à évacuer au plus vite » les zones dangereuses.
Dans un communiqué diffusé dimanche, celle-ci a démenti toute implication dans l’attaque et dénoncé un acte « ignoble et barbare », accusant les « mercenaires russes de Wagner », lesquels sont présents dans le pays depuis 2018, d’en être à l’origine ».
Les hommes habitant le secteur de Mfouati souffriraient de plus en plus de stérilité, en témoigne les difficultés qu’ils éprouveraient pour remplir leur mission de procréation. La cause serait la pollution des eaux dont est responsable la société Soremi. Fleuron industriel de cette localité de la Bouenza, cette société qui transforme sur place le minerai de cuivre, est accusée par les riverains de ne pas respecter les règles environnementales.
La Bouenza est le département à la densité la plus élevée du Congo, avec une moyenne de 24,5 habitants au kilomètre carré. Si sur l’ensemble du département, il est noté une explosion de la natalité, le phénomène serait contraire à Mfouati, ou en l’absence de données scientifiques, les populations ont remarqué un phénomène nouveau, celui de la baisse de la natalité qui se vérifie par la rareté des femmes enceinte et des naissances à la maternité.
Le constat sur cette faible natalité serait fait depuis que la société chinoise Soremi installée à Mfouati, a décidé de transformer sur place le minerai de cuivre, avec des grandes quantités de rejets d’eau polluées, sans traitement préalable.
Par relation de causalité, c’est évidement la Soremi qui est rendue responsable de la faible natalité constatée à Mfouati. La Soremi est accusée par les villageois de polluer tous les cours d’eaux de Mfouati, rendant difficile la vie des riverains qui ne peuvent plus pécher ni utiliser l’eau. Et comme il se pose un problème d’eau potable dans la contrée, la tendance à utiliser toujours l’eau de la rivière demeure.
Les produits toxiques déversés dans les cours d’eaux seraient donc à la base de la stérilité et du manque de virilité des hommes de Mfouati qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Des phénomènes semblables sont décriés dans le département de la Sangha où des sociétés d’exploitation minière chinoises orientées vers l’orpaillage, mettent à rude épreuve l’application du code minier et le droit des communautés avec pour conséquences, la détérioration du couvert forestier et des cours d’eau ainsi que l’accaparement des terres des populations autochtones des villages environnants.
L’usage par ces sociétés du mercure pour l’extraction de l’or avec des rejets toxiques dans les cours d’eau font que dans le village de Zoulabouth par exemple, en plus de manquer d’eau potable qu’il faut aller chercher dans la forêt, à de nombreux kilomètres du village, les paysans souffrent des éruptions cutanées dues aux bains pris dans les eaux polluées, sans compter que leurs terres cultivables sont également souillées et aucune mesure ne serait prise pour la survie des habitants et leurs villages.
Des situations qui conduisent parfois des jeunes riverains à du vandalisme sur les engins de chantier des exploitants miniers.
Suite à la promesse faite en 2019, la société Soremi s’est investie à gérer au mieux la question de l’impact environnemental, grâce à la construction d’un bassin de traitement des eaux usées et autres déchets découlant de la production du cuivre. L’aspect lié à la pollution des eaux et de l’espace est toujours d’actualité et les conséquences se feraient ressentir sur la sexualité des hommes de la contrée.
Que le constat des hommes de Mfouati en panne procréative soit faux ou avéré, une étude d’incidence s’impose tout de même pour les pouvoirs publics afin de prendre si besoin, les mesures qui s’imposent. Il est évident que pour nombre de sociétés d’exploitation des mines solides, le respect des normes environnementales pourtant inscrit sur le cahier de charges, est loin d’être une réalité.
Et les conséquences pour les riverains sont à tout le moins dévastatrices. Sans doute, la question sera t-elle inscrite parmi les préoccupations des candidats à la députation à Mfouati.
Aux yeux de nombreux pays africains, Chinois et Russes prennent l’ascendant sur les Occidentaux, preuve qu’il est possible de créer de la richesse sans liberté politique. Des modèles à suivre, selon ces pays, notamment pour s’affranchir de la relation avec la France…
La mort de Mikhaïl Gorbatchev est venue nous rappeler à quel point le monde et le rapport des forces ont changé ces trente dernières années. Cette figure politique qui a marqué la fin de l’Union soviétique divise plus que jamais.
Certains l’adulent pour avoir marqué une bascule historique, la fin de la guerre froide. D’autres, en Russie, lui reprochent d’avoir fait perdre sa grandeur au pays. Une puissance que cherche à restaurer l’ancien agent du KGB Vladimir Poutine, avec une offre politique qui semble figurer, vue d’Afrique, une alternative au modèle occidental.
Pèlerinage à Moscou
Que le continent cherche une alternative à l’Occident n’a rien de problématique en soi, à condition qu’il cultive sa propre vision et qu’il ait le courage d’admettre et surtout de soigner ses propres fragilités. Polariser l’attention sur l’autre, l’ancien colon européen maintenant en difficulté avec la Russie, mobilise tellement qu’il se trouve des Maliens pour aller en pèlerinage à Moscou ! Et des taxis dans les rues d’Abidjan pour afficher le portrait de Poutine, comme s’il s’agissait de prendre une revanche imaginaire sur l’ancien colonisateur…
De son côté, la France rend à l’Afrique des objets d’art pillés pendant la colonisation, monte une commission paritaire d’historiens – annoncée lors du voyage d’Emmanuel Macron en Algérie –, va certainement en monter d’autres ailleurs, comme si ces gestes pouvaient tenir lieu de reformatage d’une relation France-Afrique que chaque président français prétend « refonder », sans que les fondations ne bougent vraiment.
EST-CE EN EMPILANT LES IMPÉRIALISMES QUE L’AFRIQUE FRANCOPHONE VA S’EN SORTIR ?
La plupart des pays « partenaires », « traditionnels » comme « émergents », organisent sommets et quantité de forums, où les dirigeants africains se rendent la main tendue, offrant, pour certains, un spectacle désolant. Dans ces espaces où rien ne se passe, le Japon critique, comme lors de la dernière Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), l’endettement des pays africains auprès de la Chine.
Autrement dit, les grands se parlent entre eux, par Africains interposés. Que faut-il en retenir ? Il est possible d’accéder à des financements auprès de bailleurs de fonds prêts à fermer les yeux sur la corruption. Ce sont finalement eux qui décident quoi faire de l’Afrique, alors que les Africains n’ont guère une nette conscience de quoi faire d’eux.
Revanche sur l’Occident
La perception dominante en Afrique francophone est celle-ci : des gens que nous avions cru vaincus, les Russes et les Chinois, sont en train de prendre leur revanche sur l’Occident, de renverser l’ordre établi et l’horizon quasi mystique et indépassable du néolibéralisme.
Leur expérience montre qu’il est possible de créer de la richesse sans liberté politique, dans un contexte d’autoritarisme décomplexé et assumé. Dans la volonté de sortir du face-à-face avec la France, certains sur le continent vont, les bras croisés, vers d’autres dominateurs : les Russes donnent des armes – ce qui permet certes de s’assurer de la conservation du pouvoir –, mais ne fournissent pas le mode d’emploi pour rouvrir les écoles et centres de santé fermés par les jihadistes.
En outre, ceux – les Russes et les Chinois – que nous prenons pour des nouveaux venus étaient déjà sur le continent dans les années 1970, au Mali, au Bénin (au temps de la dictature marxiste de Mathieu Kérékou) et même en Guinée-Conakry. Avons-nous gardé la mémoire de leurs agissements d’alors ? Les mêmes Russes n’avaient-ils pas offert généreusement des chasse-neige à la Guinée, qui s’était tournée vers eux, moins par conviction idéologique que pour rompre l’isolement diplomatique dans lequel elle se trouvait après son indépendance au forceps, en 1958 ?
Est-ce en empilant les impérialismes que l’Afrique francophone va s’en sortir ? Nous le savons, les « partenaires au développement » sont intéressés par les matières premières et par de nouveaux marchés d’écoulement de leurs produits. Que veut l’Europe en Algérie aujourd’hui ? Du gaz ! Et, comme par enchantement, il n’est plus question de considérer le président Abdelmadjid Tebboune comme un problème. Il est désormais absous.
Penchants autoritaires assumés
Une nouvelle idéologie de validation de l’autoritarisme se trouve en construction, sous des formes variées. Les idoles du moment s’appellent Paul Kagame, qui verrouille tout avec un argument sécuritaire et développementaliste, ou encore Patrice Talon, qui va devant le Medef, en France, pour assumer, chose impensable il y a dix ans, la privation de liberté d’expression au Bénin. En substance, il dit avoir privé les gens du droit de grève parce que, dans un pays, il faut travailler. C’est comme s’il disait : « Votre démocratie importée d’Occident n’a rien donné. C’est de la parlotte contre le développement. Maintenant taisez-vous, on fait du développement. » Il rend légitime, dans l’intérêt du néolibéralisme, la mise entre parenthèses de la liberté dans son pays et l’assume.
Les juntes militaires du Burkina Faso, de Guinée et du Mali critiquent l’ancien ordre affidé de la France, qui a exclu les jeunes et n’a pas non plus produit de développement. Prendre les armes, promettre une alternative sans en définir les contours et confisquer le pouvoir tient lieu de projet. Les coups d’État sont fêtés avec empressement dans la rue alors que certains de leurs auteurs, comme le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au Burkina Faso ou le colonel Mamadi Doumbouya, sont des produits des anciens systèmes. Le premier, homme du sérail de Blaise Compaoré, essaie de le réintroduire dans le pays et tente même, de façon malhabile, de lui éviter les foudres de la justice.
Tout se passe comme si, depuis les élections de Donald Trump ou de Jair Bolsonaro, fascinés également par les styles de leadership du hongrois Viktor Orban et du président turc Recep Tayyip Erdogan, les Africains estimaient avoir désormais droit, eux aussi, au populisme.
Avec Jeune Afrique
Par Francis Akindès
Sociologue, professeur à l’université Alassane Ouattara, à Bouaké (Côte d’Ivoire)
Les ministres chinois et russe des Affaires étrangères, Wang Yi et Sergueï Lavrov (archives) Photo: AP
Un ordre mondial « plus juste ». Cinq semaines après l’invasion de l’Ukraine, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a obtenu mercredi auprès de son allié chinois une réaffirmation de l’amitié « sans limites » des deux pays face aux États-Unis.
Face à la résistance ukrainienne et à l’unité des démocraties occidentales, qui ont pris des sanctions sans précédent contre elle, la Russie ne peut compter que sur la puissance chinoise pour échapper à un isolement économique total.
Dans ce contexte, Sergueï Lavrov a profité d’un entretien bilatéral dans l’est de la Chine avec son homologue Wang Yi pour annoncer l’avènement du nouvel ordre mondial rêvé par les deux pays.
Nous vivons une étape très sérieuse dans l’histoire des relations internationales, a-t-il déclaré, dans une vidéo de l’entretien diffusée par son ministère.
Je suis convaincu qu’à l’issue de cette étape, la situation internationale sera nettement plus claire et que nous […] nous dirigerons vers un ordre mondial multipolaire, juste, démocratique, a-t-il lancé à son hôte.
Dans un communiqué diffusé par Moscou, les deux pays ont annoncé vouloir poursuivre l’approfondissement de la coordination en politique étrangère et élargir l’action commune, mais sans annoncer de mesures concrètes de soutien de la Chine à la Russie.
Les entreprises chinoises font preuve de prudence dans leurs échanges avec la Russie, de peur d’être frappées indirectement par ces sanctions.
M. Lavrov a donc dû se contenter d’une réaffirmation du caractère illimité de l’amitié entre les deux pays face au rival américain commun.
La coopération sino-russe est sans limites. Notre recherche de la paix est sans limites, notre défense de la sécurité est sans limites, notre opposition à l’hégémonie est sans limites, a énuméré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, interrogé sur la visite du ministre russe.
Début mars, Wang Yi avait même salué une amitié solide comme un roc avec Moscou et défendu les préoccupations raisonnables de la Russie pour sa sécurité.
Quelques semaines avant la guerre, Vladimir Poutine avait lui-même été chaleureusement reçu par son homologue chinois Xi Jinping à Pékin. Les deux pays avaient alors célébré une amitié sans limites et dénoncé l’extension de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN.
Sergueï Lavrov doit participer en Chine à deux jours de réunions sur l’Afghanistan, durant lesquelles il devrait côtoyer un diplomate américain.
La réunion, organisée à Tunxi (est), dans la grande région de Shanghai, rassemble sept pays voisins de l’Afghanistan. Le chef de la diplomatie des talibans au pouvoir à Kaboul, Amir Khan Muttaqi, est également attendu, selon l’agence Chine nouvelle.
Parallèlement doit se tenir une réunion d’un mécanisme de consultation sur l’Afghanistan, avec la participation de diplomates de la Chine, de la Russie, du Pakistan, mais aussi des États-Unis.
Selon un porte-parole du département d’État américain, le représentant spécial de Washington pour l’Afghanistan, Tom West, doit assister à la réunion.
Ces rencontres surviennent une semaine après une visite de Wang Yi à Kaboul, pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir des fondamentalistes islamistes en août dernier.
La Chine partage une petite frontière de 76 kilomètres à très haute altitude avec l’Afghanistan.
Pékin craint depuis longtemps que son voisin devienne une base de repli pour les séparatistes et islamistes de l’ethnie ouïgoure, majoritaire dans sa vaste région du Xinjiang (nord-ouest).
La Suède a extradé vers les Etats-Unis un ressortissant chinois accusé d’avoir blanchi plusieurs millions de dollars, a annoncé ce mardi son avocat suédois, un an après le rejet de son extradition vers la Chine où il est accusé de détournements.
Selon la justice américaine, Qiao Jianjun aurait blanchi «des millions de dollars de produits liés à des transactions frauduleuses par l’intermédiaire de banques en Chine, à Hong Kong et à Singapour» lorsqu’il était cadre de l’administration d’Etat des céréales en Chine – poste qu’il a occupé entre 1998 et 2011. Une partie de cet argent aurait servi à acheter deux propriétés près de Los Angeles, détaille le département de la Justice dans un communiqué. Il est également accusé de fraude à l’immigration.
Contacté par l’AFP, l’avocat suédois Henrik Olsson Lilja a expliqué ce mardi que son client a été extradé vendredi dernier vers les Etats-Unis, où il a régulièrement résidé depuis son départ de Chine en 2011, avant de s’installer en Autriche puis en Suède. Qiao Jianjun conteste les accusations de blanchiment portées contre lui. En juillet 2019, la Cour suprême suédoise avait rejeté une demande d’extradition vers la Chine de ce ressortissant chinois accusé là-bas de détournement de fonds publics, au motif qu’il y risquait la torture et la peine capitale.
200 millions de Yuans
En Chine, Qiao Jianjun est soupçonné par la justice de la province du Henan (centre) d’avoir détourné jusqu’à 200 millions de yuans (26 millions d’euros) entre 2008 et 2011, selon des documents remis par les autorités chinoises à la chancellerie suédoise. A l’époque, il disait contester les accusations de détournement de fonds le visant et affirmait être dans le viseur de Pékin depuis son adhésion en 2010 au Parti démocrate chinois, interdit.
Si la Cour suprême du pays scandinave estimait qu’il existait des éléments à charge sérieux à son encontre, «son extradition ne peu(vait) intervenir (…) en raison du risque de persécution dû à ses activités politiques et de traitements contraires à la Convention européenne des droits de l’Homme». Pour son avocat, les autorités suédoises «n’ont pas approuvé la demande (d’extradition) de la Chine mais aux Etats-Unis, il est soupçonné de blanchiment d’argent sur la base de supposés délits commis en Chine», a-t-il tempêté mardi. Et de poursuivre: «cela va être jugé aux États-Unis lors un procès et ils vont, espérons-le, exiger de meilleures preuves que celles des autorités chinoises qui disent simplement qu’il s’agit là de fonds illicites».
En Suède, l’extradition de ressortissants étrangers est du ressort du gouvernement mais celui-ci est tenu de suivre les arrêts de la Cour suprême. Qiao Jianjun avait été arrêté et placé en détention en Suède en juin 2018 à la demande de la justice chinoise. Remis en liberté le 19 juin 2019, il a de nouveau été arrêté une semaine plus tard dans le cadre d’une autre procédure lancée par les Etats-Unis.
L’équipe de douze spécialistes chinois dans la riposte au covid-19 a foulé, le mardi 12 mai, le sol congolais par l’aéroport international de N’djili où elle a été accueillie par les vice-ministres de la Santé, Albert Mpeti, et des Affaires étrangères, Raymond Tchedya, en présence de l’ambassadeur chinois accrédité en RDC, Zhu Jing.
En séjour de travail en RDC dans le cadre de la riposte au Covid-19, ces douze spécialistes chinois, comme a souligné leur ambassadeur, sont venus renforcer la lutte contre cette pandémie qui a déjà dépassé le cap de mille cas positifs en RDC en deux mois seulement. Ces experts chinois vont ainsi travailler avec la coordination nationale de la riposte pour l’appuyer à travers des partages de savoir-faire, par des conseils, échanges et séminaires. Cette équipe a aussi comme mandat d’organiser des formations auprès du personnel soignant congolais et chinois se trouvant en RDC, d’échanger avec les équipes congolaises sur le traitement des maladies infectieuses.
Aux dires de Zhu Jing, la délégation de douze meilleurs spécialistes sélectionnés par le gouvernement chinois est venue pour aider la RDC dans la riposte au covid-19. Ces experts, a-t-il souligné, se rendront dans plusieurs endroits du pays. Ils vont, durant leur séjour, tenir des séances de travail avec des équipes congolaises qui sont dans la riposte. « J’espère que pendant les deux semaines suivantes, ils vont donner un coup de main positif pour aider les autorités sanitaires congolaises à renforcer la capacité de riposte à la covid -19 », a affirmé l’ambassadeur chinois. Ces experts chinois ne sont pas venus bredouilles en RDC. Dans leur gibecière, ils ont amené un don de quatre tonnes de matériel médical de leur gouvernement au peuple congolais. La dotation chinoise est composée des médicaments, des combinaisons de protection, des gants, des bottes et des masques.
Le consul général du Congo à Guangzhou, en Chine, Emmanuel Ebolo, a alerté le 10 avril, dans un courrier officiel, les autorités nationales des maltraitances que subissent les Africains résidant à Guangzhou, victimes des sévices sanitaires liés au coronavirus (Covid-19).
Dans une note d’information adressée à l’ambassadeur secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Emmanuel Ebolo évoque ses maltraitances sous plusieurs formes dont le « refus de permettre aux africains en visite d’affaires à Guangzhou de loger dans les hôtels ; soumission des africains étudiants et hommes d’affaires au test obligatoire sur le Covid-19 ».
Perceptibles depuis le début de la semaine, ces maltraitances sont opérées par le bureau de la sécurité publique dans la province du Guangdong en général et dans la ville de Guangzhou en particulier. Le consul général avise la « soumission des Africains à une quarantaine de 14 jours malgré les résultats négatifs du test et malgré le fait qu’ils n’ont, entre temps, pas voyagé à l’étranger ».
Ces Africains, précise-t-il, « sont enfermés dans leurs appartements et les clés gardées par la police. N’ayant pas été prévenus, ils manquent de nourriture et d’eau ».
Plusieurs sévices sont alors constatés comme « l’expulsion de certains Africains de leurs appartements y compris même des diplomates ; la saisie des passeports par la police sans motif valable ; la restriction des mouvements des Africains à l’intérieur de la ville de Guangzhou et ses environs ; des visites improvisées de la police à des heures tardives de la nuit ».
Pour Emmanuel Ebolo et les consulats africains à Guangzhou de tels agissements sont perçus comme « un développement hostile contre les Africains » et considèrent ces actes de « discriminatoires à l’égard des ressortissants africains ».
Pour prévenir contre ces actes qui peuvent ternir l’image de la Chine en Afrique, et éviter que ces faits deviennent incontrôlables, le groupe des consuls généraux africains et le Bureau des affaires étrangères provincial se sont réunis le 10 avril. Plusieurs propositions ont découlé de cette réunion dont la « relaxe des Africains qui ont subi la quarantaine obligatoire de 14 jours, et ont été testés négatifs et obtenu le certificat de libération de la quarantaine centralisée et de l’observation médicale ».
Au cas où ces requêtes, une dizaine au total, ne trouvent pas d’effet immédiat, comme l’arrêt de la quarantaine supplémentaire, les consuls généraux africains, précise la note d’information, n’auront pas de choix que de procéder à « la notification des discriminatoires à l’égard des ressortissants africains en Chine auprès de la communauté internationale, la Cour internationale d’arbitrage, l’Organisation mondiale de la santé, Amnesty international, la Cour pénale internationale…
Les autorités chinoises justifient leur attitude par la recrudescence de la maladie dans la province de Guangdong en particulier et dans la Chine en général, expliquant que la plupart des malades sont des cas importés, parmi lesquels des Africains, souligne la note d’information.
« Elles nous ont fait part des efforts qu’elles fournissent pour sortir de la pandémie et ont sollicité notre compréhension et notre collaboration dans cette phase déterminante de l’éradication de la maladie. Elles se sont engagées à donner une issue favorable à nos sollicitations », a indiqué Emmanuel Ebolo.