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Chirac parle d’humour corrézien à propos d’un vote Hollande

juin 12, 2011

PARIS (Reuters) – Jacques Chirac a affirmé dimanche qu’il avait voulu faire de « l’humour corrézien » en manifestant l’intention de voter pour François Hollande en 2012, sans toutefois convaincre toute la classe politique.

L’ancien chef de l’Etat a eu beau corriger le tir, une partie de la gauche y a vu un souhait sincère tandis que la droite restait plutôt discrète.

Pour Ségolène Royal, candidate aux primaires socialistes, les propos de Jacques Chirac montrent qu’une partie des responsables politiques de droite veulent « un changement en 2012 », sous-entendu la défaite de Nicolas Sarkozy.

Le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen pense également que Jacques Chirac « savait très bien ce qu’il faisait en disant » qu’il voterait pour François Hollande.

A droite, la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a penché sur i>Télé pour une plaisanterie, soulignant que l’ancien chef d’Etat s’était fixé pour règle de ne pas intervenir dans le débat politique « du moment. »

« Jacques Chirac a toujours été attaché à défendre sa famille politique et je prends vraiment ça comme une boutade de sa part », a renchéri sur RTL Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture.

Jacques Chirac a pris son entourage de court samedi lors de la visite du musée qui lui est consacré à Sarran, en Corrèze, où il était accueilli par le président du Conseil général, François Hollande.

En montant les marches, l’ancien chef de l’Etat complimente le candidat aux primaires socialistes, qui représente « l’avenir. » Puis il ajoute d’une voix plus forte: « Je voterai pour lui, oui, certainement, sauf si (Alain) Juppé se présente. »

Une phrase que Jacques Chirac répète à plusieurs reprises: « Je peux dire que je voterai Hollande ». Selon le Journal du dimanche, il répond à des proches qui s’inquiètent: « Je fais ce que je veux. »

Visiblement amusé, François Hollande s’éloigne quelque peu et affirme aux journalistes considérer la promesse de vote de Jacques Chirac comme une boutade.

« POUR ÉNERVER SES AMIS »

« C’est une plaisanterie, c’est juste pour énerver ses amis. C’était sur le mode du sourire. Il ne faut pas voir là une déclaration », explique-t-il.

Jacques Chirac, qui est resté à l’Elysée pendant 12 ans (1995-2007), avait déjà tressé des lauriers à François Hollande, pourtant d’un bord politique différent du sien, dans le deuxième volet de ses mémoires où il se montre sévère avec Nicolas Sarkozy.

Les deux hommes portent le même attachement viscéral à leur fief commun de la Corrèze.

Jacques Chirac a fait savoir dimanche matin dans un communiqué qu’il avait voulu faire de l’humour.

« Il s’agissait d’humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date. Je déplore que cela ait pu être interprété autrement », explique-t-il.

Jacques Chirac tient à rappeler, comme il « l’a toujours dit », qu’il « ne prendra pas part au débat politique et en particulier à celui de la campagne présidentielle ».

Invitée sur Canal +, Ségolène Royal a estimé que la phrase de Jacques Chirac n’était pas vraiment une blague.

« Je pense qu’il y a parmi la droite, une partie des responsables politiques qui pensent en effet qu’il faut vraiment aujourd’hui un vrai changement en 2012 », a fait valoir la présidente de la région Poitou-Charentes.

Mais Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, n’y a vu qu’une simple « boutade, une pique » à l’adresse de l’actuel locataire de l’Elysée.

Dans le camp majoritaire, les invités aux émissions politiques du dimanche ont cherché à minimiser l’inimitié entre les deux hommes.

« Qu’il y ait des différences de point de vue, de conception entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sur un certain nombre de sujets, je peux en témoigner (…) mais il ne faut pas surinterpréter tout ça », a dit Bruno Le Maire.

« C’est amusant, François Hollande se trouve estampillé candidat chiraquien avant d’être désigné » par les socialistes, a préféré ironiser Nathalie Kosciusko-Morizet.

Reuters Pierre Sérisier

Chirac: « Moi je vote Hollande en 2012! »

juin 11, 2011

On ne peut pas dire que Jacques Chirac soit dans une forme olympique mais pour inaugurer cet après-midi une exposition dans le musée qui porte son nom à Sarran (Corrèze), il était encore assez vif. Aux côtés de sa femme Bernadette, conseillère générale du canton, et face à un François Hollande, président du conseil général tout sourire, l’ancien président de la République a eu ce cri du cœur: «Moi, je vote Hollande!» Une fois, deux fois et une troisième fois avec cette précision: «Sauf si Juppé se présente!» Et de prendre chaleureusement Hollande par les épaules.

Assailli par les journalistes, le bénéficiaire du compliment s’en est tiré, comme à son habitude, avec une pirouette: «Je ne suis pas sûr qu’il viendra voter pour moi à la primaire…» Et d’ajouter, un rien plus sérieux: «Je ne suis pas dans un exercice d’instrumentalisation. Ce ne serait rendre service ni à son livre, ni à ma candidature…»

Dans son livre, deuxième tome de ses mémoires, Jacques Chirac assaisonne Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises. En Corrèze, en Monsieur Bernadette, il cultive l’entente cordiale avec le président socialiste du département comme le fait sa femme. On demande à Hollande si Chirac le soutient. Réponse en bois dur: «Il me soutient dans la solidarité pour la Corrèze.» Les deux auraient parlé «d’art chinois», sujet de la très belle exposition Chine de bronze et d’or, montée grâce aux prêts d’un collectionneur de Honk-Kong.

En aparté, François Hollande concède que la situation est «cocasse». Et dans son discours, toujours facétieux, il en profite pour ironiser sur l’intérêt que la «presse nationale» porte au musée que son conseil général finance pour l’essentiel: «Puisque je ne sais pour quelle raison, dans l’attente de je ne sais quel événement, les médias nationaux sont venus, qu’au moins, ils parlent de notre musée et fassent venir des visiteurs à Sarran.» Transmis.

Liberation.fr

Chirac épingle Sarkozy dans son livre

juin 8, 2011

Dans le deuxième tome de ses mémoires, intitulé Le temps présidentiel, dont des extraits paraîtront demain dans plusieurs hebdomadaires, l’ancien président de la République Jacques Chirac déroge à la règle qu’il s’était fixée de ne pas critiquer son successeur à l’Élysée. Il déplore ainsi, dans un extrait mentionné sur le site internet d’Europe 1, les « déclarations intempestives » de Nicolas Sarkozy, notamment sa volonté de « nettoyer » la « racaille » au « Karcher », quand il était à l’Intérieur. « Je me suis refusé à entrer dans le rapport de force » que Nicolas Sarkozy « souhaitait instaurer entre nous », poursuit l’ancien président. « Nous ne partageons pas la même vision de la France, nous ne sommes pas d’accord sur l’essentiel ».

Dans un autre extrait, cité par Le Nouvel Observateur, il relate la manière dont il a suivi, depuis l’Élysée, à la télévision, l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. « Chacun de nous écoute avec la plus grande attention chaque phrase, chaque mot qu’il prononce, guettant secrètement le moment où il citera sans doute le nom de celui auquel il s’apprête à succéder, ou même le remerciera du soutien qu’il lui a apporté. Mais ce moment ne viendra jamais. Pour ma part, je m’abstiens de manifester la moindre réaction. Mais au fond de moi je suis touché, et je sais désormais à quoi m’en tenir », écrit l’ex-président.

Dans Le Point, Chirac fait ce portrait de Sarkozy : « Nerveux, impétueux, débordant d’ambition, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même ». Il évoque plusieurs épisodes conflictuels avec celui qui sera notamment son ministre de l’Intérieur. « Je me suis aussitôt refusé à entrer dans le rapport de forces qu’il tentait d’établir entre nous, considérant que celui-ci ne pouvait être que destructeur pour nos institutions ».

Lefigaro.fr