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France/Macron conseille à un chômeur de se réorienter dans la restauration du travail: « je vous en trouve »

septembre 16, 2018

Emmanuel Macron fait un selfie samedi 15 septembre 2018 à l’Elysée / © POOL/AFP / Anne-Christine POUJOULAT

Du travail dans la restauration, « je traverse la rue, je vous en trouve »: la suggestion de se réorienter lancée par Emmanuel Macron à un jeune horticulteur au chômage a suscité de nombreux commentaires dimanche.

« J’ai 25 ans, j’ai beau envoyer des CV et des lettres de motivation, ça ne fait rien », avait confié samedi au président ce jeune homme, venu au palais de l’Elysée à l’occasion des journées du patrimoine.

« Vous voulez travailler dans quel secteur ? », l’interroge le président dans un bref échange capté par les caméras. « A la base, je suis en horticole », répond le jeune homme.

Le président lui suggère alors de changer de secteur. « Si vous êtes prêt et motivé, dans l’hôtellerie, les cafés et la restauration, dans le bâtiment, il n’y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu’ils cherchent des gens. Pas un! Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve ! », poursuit le président de la République en désignant d’un geste les rues alentour.

Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration connaît une pénurie aiguë de main d’oeuvre. En août, Roland Héguy, président de la principale organisation du secteur hôtelier, l’Umih, avait affirmé à l’AFP que le secteur était « en capacité de signer 100.000 embauches tout de suite », dont la moitié en CDI.

Le jeune homme se dit d’accord avec l’idée, et le président insiste: « Vous faites une rue, vous allez à Montparnasse, vous faites la rue avec tous les cafés et les restaurants… Franchement, je suis sûr qu’il y en a un sur deux qui recrute en ce moment. Allez-y ! »

« Entendu, merci », dit le jeune horticulteur, avant que les deux hommes ne se serrent la main. Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat répond à des chômeurs qui l’interpellent dans ses bains de foule, en insistant sur le manque de main d’œuvre dans certaines filières.

Son échange a suscité dimanche de nombreux commentaires acerbes, d’abord sur les réseaux sociaux, puis de la part des oppositions.

Depuis son élection, le président s’est vu accuser à plusieurs reprises de tenir des propos hautains sur la question sociale, notamment quand il a évoqué le « pognon de dingue » des aides sociales, ou les « Gaulois réfractaires ».

« Macron invite 6 millions de personnes à traverser la rue pour avoir du boulot. Pour lui, les chômeurs sont coupables de leur chômage. Où vit cet homme ? Qui a jamais insulté plus odieusement les Français en difficulté ? », a ainsi asséné sur Twitter Jean-Luc Mélenchon.

Consacré « méprisant de la République » par le communiste Ian Brossat, le chef de l’Etat s’est vu également accusé de « mépris permanent » par la députée LR Valérie Boyer.

Des accusations vivement récusées par Christophe Castaner, délégué général de La République en marche et secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement.

« Est-ce que ce que dit le président de la République est faux ? », a-t-il interrogé lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro: « Vous préférez la langue de bois ? (…) Moi, je préfère un président de la République qui dit la vérité ».

Romandie.com avec(©AFP / (16 septembre 2018 19h48)

Quatre millions de Français souffrent de la solitude/Trois conversations par an/Grande Cause nationale 2011

juillet 7, 2011

Jusqu’à cent vingt-deux jours entre deux véritables échanges – autres que les politesses avec la boulangère : c’est la réalité quotidienne de quatre millions de Français. Ce jeudi, un collectif de vingt-six associations, dirigé par Bruno Dardelet, met en lumière cet isolement et demande la mise en place d’un Observatoire de la solitude.

Le figaro.fr/madame. – Qui sont ces quatre millions de Français qui n’ont que trois véritables conversations annuelles ?

Bruno Dardelet. – Selon ce que l’on observe sur le terrain, ce sont plutôt des personnes entre 30 et 50 ans que rien ne prédisposait à cette situation : des femmes abandonnées par leur compagnon, des hommes veufs, des gens au chômage ou qui prennent leur retraite après une activité qui constituait leur seul lien aux autres. On retrouve ces personnes aussi bien à la ville qu’à la campagne. Mais pour évaluer correctement ce phénomène, nous demandons la mise en place d’un Observatoire de la solitude.

Comment expliquer un tel chiffre ? Par l’arrivée de divertissements plus individualistes ?

Oui, en partie. Dans les campagnes, par exemple, la télé a remplacé les veillées et les agriculteurs sont de plus en plus isolés. Les cas de suicides dans cette catégorie de la population sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. Quant à l’ordinateur, certes, il peut permettre aux plus jeunes de correspondre davantage avec leurs grands-parents, de leur envoyer des photos, par exemple. Mais comme ils communiquent de cette façon, ils ne font plus forcément l’effort de faire quelques kilomètres en voiture pour prendre de leurs nouvelles en direct.

Quelles sont les solutions ?

À force de ne plus être en relation avec d’autres, ces gens ont l’impression de ne pas être intéressants et ne font plus d’efforts. Il faut donc créer davantage de structures pour rompre cet isolement. Dans la Drôme, par exemple, des cafés ponctuels s’organisent : des bénévoles en font la promotion via les journaux locaux, dans les mairies ou les paroisses et incitent les personnes les plus isolées à se réunir. Et ça fonctionne. Il faut récréer un cercle vertueux : un geste, un regard, un sourire.

Lefigaro par Gaëlle Rolin