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Nigeria : une vidéo de l’EI montre l’exécution de onze chrétiens à Noël

décembre 27, 2019

Ces exécutions serviraient à venger la mort d’Abou Bakr Al-Bagdhdai, le chef du groupe djihadiste.

Le groupe djihadiste Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) a diffusé jeudi soir 26 décembre une video d’une minute montrant l’exécution de onze hommes présentés comme des chrétiens dans le nord-est du Nigeria

Cette vidéo tournée dans un lieu non-identifié, montre ces hommes les yeux bandés exécutés par balles puis poignardés. C’est «un message aux chrétiens du monde entier» en pleine période de Noël, y affirme un homme au visage masqué. Il ajoute que ces chrétiens ont été exécutés pour venger la mort du chef de l’Etat islamique (EI), Abou Bakr Al-Bagdhdadi, lors d’une intervention américaine en octobre en Syrie. La vidéo a été postée par l’agence Amaq, organe de propagande de l’Etat islamique (EI) auquel ISWAP – issu d’une scission au sein du groupe djihadiste nigerian Boko Haram – a prêté allégeance.

Les djihadistes ont multiplié leurs actions violentes ces derniers jours dans le nord-est du Nigeria. Sept personnes ont été tuées et une adolescente enlevée la veille de Noël lors d’un raid attribué à Boko Haram visant un village chrétien près de Chibok. En outre, au moins deux civils ont été tués et 13 autres blessés lors d’une attaque de l’ISWAP contre une position militaire de la même région de l’Etat de Borno. Dimanche, ce sont six soldats nigérians qui avaient été tués par des membres de l’ISWAP lors de l’attaque d’un convoi militaire. Et le même jour, une trentaine d’autres djihadistes de ce groupe ont tué six personnes et en ont enlevé cinq après avoir bloqué un axe routier majeur.

Mardi 24 décembre, les Nations unies ont condamné «la pratique croissante des groupes armés de mettre en place des postes de contrôle ciblant les civils» dans le Nord-Est. En dix ans, l’insurrection djihadiste au Nigeria qui s’est propagée au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins, a fait selon les derniers chiffres de l’ONU plus de 36.000 morts et deux millions de déplacés au seul Nigeria, provoquant une crise humanitaire majeure dans la région.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Le pape François au pays de Calvin pour revigorer l’unité des chrétiens

juin 21, 2018

Le pape François est accueilli le 21 juin 2018 à Genève par le président de la Confédération helvétique Alain Berset pour sa visite d’une journée dans le pays de Calvin. / © POOL/AFP / PETER KLAUNZER

Le pape François a prôné jeudi à Genève « l’unité » des chrétiens opposée aux « guerres et aux divisions » qui affectent les plus faibles dans le monde, après une prière commune au côté de protestants et d’orthodoxes.

Le chef des 1,3 milliard de catholiques, plus célèbre porte-voix des chrétiens, a accepté une invitation du Conseil œcuménique des Eglises (COE), qui fête ses 70 ans et représente avec 350 églises membres quelque 500 millions de protestants et d’orthodoxes.

A Genève, terre du théologien et réformateur français Jean Calvin, le pape embrasse au sein du COE la galaxie mondiale chrétienne actuelle, dont des luthériens, des anglicans ou encore l’importante mouvance évangélique.

« Au cours de l’histoire, les divisions entre chrétiens sont souvent advenues parce qu’à la racine, dans la vie des communautés, s’est infiltrée une mentalité mondaine: on défendait d’abord ses intérêts propres », a jugé le pape François.

Accompagné dans la chapelle du Centre œcuménique de Genève par une femme, l’évêque méthodiste américaine Mary Ann Swenson, il a participé jeudi matin à son arrivée à une « prière œcuménique » aux côtés de 230 participants.

« Comme il est difficile de calmer les animosités » et de « sortir des contrastes et des refus réciproques alimentés par des siècles! », a-t-il admis, en estimant que les chrétiens devaient aujourd’hui « marcher ensemble ».

Le pape François à son arrivée à l’aéroport de Genève, le 21 juin 2018 / © AFP / Tiziana FABI

Le pape a souligné que trop souvent « sur les routes du monde règne une grande indifférence » tandis que les hommes se transforment en « esclaves du consumérisme effréné », loin de la spiritualité.

Utilisant une autre image qui lui est chère, François a déploré une planète où « les enfants et les personnes âgées deviennent des déchets dérangeants ».

Pour Olav Fykse Tveit, pasteur luthérien norvégien qui préside le COE, « il n’est pas difficile de trouver des sujets qui divisent toujours les chrétiens », comme des questions sur la sexualité, a-t-il confié à l’AFP avant l’arrivée du pape.

Mais « beaucoup de chrétiens, qu’ils soient catholiques ou non, le voient comme une voix forte qui exprime ce que nous voulons dire », a-t-il souligné.

Le pape François a incontestablement voulu focaliser son 23ème voyage à l’étranger sur l’unité des chrétiens, même s’il se trouvera non loin d’organisations dédiées à certains de ses thèmes phares, tel le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou encore l’Organisation internationale du travail.

Le pape François lors d’une messe privée le 21 juin 2018 au Conseil ?cuménique des Eglises à Genève. / © AFP / Tiziana FABI

Le rapprochement entre chrétiens est inscrit dans les préoccupations de l’Église catholique depuis seulement une soixantaine d’années et son concile Vatican II (1962-1965), qui avait appelé au respect mutuel entre religions et renoncé à proclamer l’Église catholique comme seule détentrice de la façon de vivre le christianisme.

Une goutte d’eau dans une histoire bi-millénaire marquée par des schismes, de sanglantes guerres de religions en Europe et des haines tenaces.

– Rapports apaisés –

Les rapports désormais plus apaisés avec les orthodoxes et les protestants s’inscrivent dans le contexte d’une déchristianisation galopante en Europe ainsi que des persécutions ou attaques terroristes à l’encontre des chrétiens notamment au Moyen-Orient.

Le pape François a employé à plusieurs reprises l’expression « œcuménisme du sang », en déplorant l’assassinat sans distinction de catholiques, orthodoxes ou protestants.

Le pape François est accueilli par le président suisse / © VTV/AFP / –

« Si l’ennemi nous unit dans la mort, qui sommes-nous pour nous diviser dans la vie? », a-t-il dit.

L’Église catholique-romaine ne souhaite pas être adhérente du COE, qui représente des églises nationales parfois très locales ne reconnaissant pas la primauté du pape et aux visions doctrinales très différentes. Elle a néanmoins entamé avec l’organisation une collaboration depuis une cinquantaine d’années, dans l’aide humanitaire ou l’éducation.

Clin d’œil à la Suisse, le pape a été accueilli à sa descente d’avion par deux anciens gardes suisses, les stoïques soldats du pape qui jurent de se sacrifier si besoin pour leur souverain pontife.

La plus ancienne armée du monde – née en 1506 avec le recrutement de mercenaires helvètes, réputés invincibles, par Jules II, le pape de Michel-Ange – exige encore aujourd’hui d’être suisse, catholique-romain pratiquant et jeune célibataire.

Le souverain pontife terminera son voyage-éclair en célébrant, dans le gigantesque centre d’exposition de Genève, une messe, en français et latin, devant 41.000 catholiques majoritairement francophones dont des frontaliers français.

Sur environ huit millions d’habitants de la Suisse, 41% se disent catholiques et un quart protestants.

Romandie.com avec(©AFP / 21 juin 2018 12h12)

Pakistan: deux chrétiens tués dans des tirs revendiqués par l’EI

avril 15, 2018

/ © AFP / BANARAS KHAN

Deux chrétiens ont été tués et trois autres blessés dimanche devant une église de Quetta, dans le sud du Pakistan, par des tirs à partir de motos, la deuxième attaque de ce type dans cette région depuis le début du mois.

La branche locale du groupe EI a revendiqué cette attaque dans la capitale du Balouchistan, selon SITE, une organisation spécialisée dans la surveillance des sites jihadistes.

« Quatre hommes sur deux motos ont ouvert le feu de manière non ciblée » sur un groupe de chrétiens, « tuant deux personnes et en blessant trois autres », a dit à l’AFP un responsable de la police locale, Abdul Razzaq Cheema.

Cette fusillade survient moins de deux semaines après une attaque du même type, également revendiquée par l’EI, et au cours de laquelle quatre chrétiens avaient péri.

En décembre, deux kamikazes se sont fait exploser dans une église de Quetta, tuant neuf personnes et en blessant une dizaine.

Les chrétiens représentent moins de 2% des 200 millions de Pakistanais, en très grande majorité musulmans, et sont victimes de discriminations et de violences.

Romandie.com avec(©AFP / 15 avril 2018 23h08)                

RDC: récit de la répression policière du 31 décembre dans l’une des paroisses de Kinshasa

janvier 3, 2018

 

Un policier dans les rues de Kinshasa, le 31 décembre 2017. © John Bompengo/AP/SIPA

Trois jours après la répression sanglante des marches anti-Kabila, qui a fait cinq morts et 47 blessés selon un bilan provisoire de la Monusco, Jeune Afrique revient sur le déroulé de cette journée, dans l’une des paroisses de la capitale.

Dès les premières lueurs du jour, une foule dense de fidèles se presse, ce dimanche 31 décembre, à l’intérieur de la paroisse Saint Dominique, dans la commune kinoise de Limete. « D’ordinaire, nous organisons cinq messes durant le week-end, explique à Jeune Afrique le vicaire Jean Nkongolo, qui officie dans la paroisse depuis septembre 2017. Mais, cette fois-ci, nous en avions prévu une seule. » Un accroc à la tradition, rendu nécessaire par l’organisation des marches dimanche, par l’appel du comité des laïcs catholiques.

« J’ai ouvert les portes de l’église vers 6h du matin, explique le prêtre Jean Nkongolo. Et il n’y avait alors aucune présence militaire ou policière à signaler ». Soulagé, le religieux reprend ses occupations avant la messe, qui doit débuter sous peu. Mais son répit est de courte durée.

Vers 6 h 30, des dizaines d’hommes armés font leur apparition sur les principaux axes autour de la paroisse. Des barrières sont érigées, où les fidèles sont palpés sans ménagement. Impossible de traverser le cordon des forces de l’ordre sans présenter sa carte d’électeur.

© Une douille de balle et des restes de grenade de gaz lacrymogène retrouvées près de l’église. DR

Des « infiltrés » au sein de l’église ?

Après avoir été fouillés, les fidèles pénètrent à l’intérieur de la nef. Certains d’entre eux, vêtus d’une chemise blanche et d’un pantalon noir, retiennent l’attention de l’ecclésiastique. « Nous connaissons bien nos paroissiens, explique-t-il. Et ceux-là ne me disaient rien. Ils donnaient plutôt l’impression d’être des infiltrés des forces de sécurité. »

Arrivés sur les lieux, les fidèles essuient immédiatement des coups de feu tirés à balles réelles par les forces de sécurité

Après l’oraison finale, le représentant du comité des laïcs catholiques au sein de la paroisse Saint Dominique prend la parole et enjoint les fidèles à renoncer à leur marche. « La pression policière était trop forte, explique le prêtre Jean Nkongolo. Nous voulions éviter un bain de sang. » Des murmures, parfois désapprobateurs, s’élèvent dans les allées de la nef. Mais tous les fidèles acceptent finalement de se rendre en rangs serrés dans la grotte attenante à l’église, où ils doivent recevoir leur bénédiction.

© L’entrée de la grotte de la paroisse Saint Dominique, où l’on distingue plusieurs traces de sang. DR

Arrivés sur les lieux, les fidèles essuient immédiatement des coups de feu tirés à balles réelles par les forces de sécurité. Des gerbes de sang éclaboussent la grotte. « Deux personnes, un homme et une femme, ont été blessées aux mollets, indique le prêtre Jean Nkongolo. Nous les avons évacués à l’hôpital Saint Joseph, qui est contigu à la paroisse. » Les autres fidèles se replient à l’intérieur de l’église, dont les abords sont rapidement enveloppés par des volutes de gaz lacrymogène.

Le prêtre touché par une balle en caoutchouc

Pour protéger les paroissiens, un homme tente de refermer le portail de l’église et d’empêcher, ainsi, les forces de l’ordre d’y pénétrer. Mais il est visé par une grenade de gaz lacrymogène, qui explose sur son dos. « Il s’en est sorti avec d’importantes brûlures », précise Jean Nkongolo.

Il est grand temps de nous débarrasser des dictateurs

Aux abords de l’église, une femme est également victime d’un tir en pleine tête. Sur des images diffusées par la télévision Canal Congo Télévision, on peut voir le clerc tenter de lui porter secours, avant d’être lui-même touché par un tir de balle en caoutchouc près de l’œil. « Grâce à l’aide d’un jeune homme, j’ai finalement pu la ramener dans l’église, explique-t-il. On la croyait morte, avec son visage maculé de sang. Mais elle a survécu à son passage au bloc opératoire, où on lui a délogé la balle. »

Trois jours après les événements de la Saint-Sylvestre, le vicaire ne décolère pas contre la répression sanglante des autorités dans les églises de la capitale. « J’éprouve de la déception, car les églises sont protégées par le droit international, déclare-t-il. On ne peut pas y pénétrer pour réprimer des manifestants pacifiques et désarmés. De la colère, aussi, en pensant à ce président, censé protéger sa population, et qui a les mains couvertes de sang. Pourquoi la communauté internationale continue de traiter avec lui ? Il est grand temps de nous débarrasser des dictateurs. »

Jeuneafrique.com par

Répression en RDC: le cardinal Laurent Mosengwo dénonce la « barbarie » des forces de sécurité

janvier 3, 2018

 

Le cardinal Laurent Monsengwo, le 20 novembre 2010 au Vatican. © Pier Paolo Cito/AP/SIPA

La répression de la marche des chrétiens organisée dimanche à Kinshasa a déclenché un torrent de réactions choquées ou inquiètes. Dans un communiqué publié ce mardi, le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, condamne « les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme ».

« Comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice, l’amour du peuple ? Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple, liberté religieuse qui est le fondement de toutes les libertés ? » Le ton du communiqué du cardinal Laurent Monsengwo, rendu public ce mardi, est sans équivoque : «  Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo. »

Le cardinal avance des « preuves » de la « barbarie »

Le responsable catholique, déjà connu pour ses prises de position en faveur des mouvements citoyens la Lucha ou Filimbi, qui ont fait du départ de Joseph Kabila du pouvoir l’un de leurs principaux leitmotiv, qualifie de « barbarie » les méthodes employées par la police congolaise pour réprimer la marche des chrétiens organisée à Kinshasa ce dimanche 31 décembre, dans un contexte de black-out généralisé des communications.

Et le prélat de lister ce qu’il qualifie d’autant de « preuves » des agissements des forces de sécurité : « Le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la messe suivant l’ordre reçu d’une certaine hiérarchie militaire, le jet de gaz lacrymogènes pendant la célébration eucharistique dans les différentes paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelets et crucifix, les arrestations des prêtres et fidèles, etc. »

« Instrumentalisation de la liberté religieuse »

Et au-delà de la seule dénonciation du comportement de la police lors de cette journée du 31 décembre, le cardinal Mosengwo dénonce plus largement « l’instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes comme par exemple l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des méthodes anti-constitutionnelles ».

Selon un bilan de l’ONU, « au moins cinq personnes » ont été tuées (un premier bilan faisait état de huit morts), « plusieurs » ont été blessées et plus de 120 personnes ont été arrêtées ce dimanche. Des chiffres que dément le général Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa. Dans une interview accordée à Jeune Afrique ce mardi, celui-ci affirme qu’il y a eu « deux morts seulement, un troisième était un assaillant tué vers le marché de la Liberté, après l’assaut de la milice Kamuina Nsapu ».

La Cenco exige pour sa part « une enquête sérieuse et objective pour établir les responsabilités sur les pertes en vie humaine et les agressions physiques

Interrogé sur le cas précis de la paroisse Saint Kizito, à Kingabwa, dans la commune de Limete, et sur les images qui circulent sur les réseaux sociaux dans lesquelles on voit clairement des policiers se livrer à des violences et des extorsions sur les personnes qui sortent de l’église dans laquelle des gaz lacrymogènes ont été lancés, le général Kasongo a assuré que « des inspecteurs de la police sont déjà en train de mener des enquêtes sur le terrain pour identifier les policiers incriminés ».

Dans un communiqué publié ce mardi également, la conférence des évêques catholiques de la RDC (Cenco), qui se dit « choquée par les actes ignobles » exige pour sa part « une enquête sérieuse et objective pour établir les responsabilités sur les pertes en vie humaine et les agressions physiques ».

Par Jeuneafrique.com

RDC: marches des chrétiens ou comment (re)faire bloc contre Kabila

décembre 30, 2017

À Kinshasa, des partisans de l’opposition se déplacent pour accueillir Étienne Tshisekedi, aujourd’hui décédé, le 27 juillet 2016. © John Bompengo/AP/SIPA

Par une lettre d’information parvenue jeudi à l’Hôtel de ville de Kinshasa, le comité laïc de coordination de l’Église catholique confirme la tenue dimanche des marches chrétiennes à travers la RDC pour réclamer la « mise en oeuvre intégrale » de l’accord de la Saint-Sylvestre. La démarche est soutenue par plusieurs forces politiques et sociales anti-Kabila.

Même des acteurs inattendus répondent présents à l’appel. C’est le cas, ce jeudi 28 décembre, des Progressistes de l’ancien Premier ministre Samy Badibanga (décembre 2016 – avril 2017). Cet ancien proche collaborateur de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, aujourd’hui décédé, s’était pourtant rapproché du régime du président Joseph Kabila, à la sortie des pourparlers politiques de fin 2016. Il s’affiche désormais dans le camp opposé. « Il est de notre devoir en tant que citoyens et leaders politiques de dénoncer toutes situations portant atteinte à la Constitution et à l’avancement de la nation congolaise », estime le député, invitant « [ses] militants à participer massivement » aux marches des chrétiens prévues le dimanche 31 décembre à travers le pays.

Dans la capitale congolaise, « pendant la journée du dimanche prochain, 31 décembre, les chrétiens de la ville de Kinshasa marcheront pacifiquement à partir de différentes paroisses afin d’exiger des parties prenantes la mise en oeuvre intégrale et de bonne foi de l’accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain de Kinshasa, signé le 31 décembre 2016 ».

Réclamons haut et fort cet avenir meilleur en répondant massivement à l’appel

Ce compromis prévoyait une « période préélectorale » gérée de manière consensuelle entre la majorité au pouvoir et le Rassemblement de l’opposition congolaise. Une année plus tard, le texte souffre d’une application biaisée. Des évêques catholiques, alors médiateurs des pourparlers, n’ont cessé de dénoncer des « entorses » à sa mise en œuvre.

Kamerhe, Tshisekedi fils, Katumbi… l’opposition refait bloc

Face à un pouvoir qui ne veut rien lâcher, l’opposition congolaise resserre les rangs. L’insaisissable Vital Kamerhe a pris, de nouveau, ses distances avec le pouvoir de Kabila. Lui qui avait pourtant, il y a peu, autorisé ses lieutenants de l’Union pour la nation congolaise (UNC) à prendre part au gouvernement mis en place à l’issue des négociations politiques.

Floué, il a repris contact avec Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, deux figures du Rassemblement. Un cliché largement partagé mi-décembre sur les réseaux sociaux. Comme pour immortaliser le premier pas du retour au bercail du fils prodigue.

Quelques semaines plus tôt, en signe de bonne foi, Vital Kamerhe s’était même séparé de son ancien conseiller et ami, Pierre Kangudia, qui a refusé de démissionner du gouvernement. À Kinshasa où il se trouve depuis le 17 décembre, après un bref séjour à Bruxelles et à Paris, l’ancien président de l’Assemblée nationale mobilise ses partisans pour la marche des chrétiens. Comme le fait également Félix Tshisekedi, président du Rassemblement, ou Martin Fayulu, candidat déclaré à la présidentielle et très engagé sur le terrain.

Depuis son exil à Bruxelles, Moïse Katumbi soutient aussi la démarche. « Ce 31 décembre 2017, il nous appartient de prendre notre destin en main ! Réclamons haut et fort cet avenir meilleur en répondant massivement à l’appel du comité laïc de coordination de l’Église catholique », a-t-il indiqué dans une déclaration rendue publique mercredi 27 décembre.

La Lucha ne fait pas bande à part

Des mouvements citoyens clament également leur adhésion aux marches des chrétiens. La Lutte pour le changement (Lucha), très actif dans l’est du pays, a même décidé d’annuler ses triples manifestations anti-Kabila, initialement prévues les 28, 29 et 30 décembre. « Nous avons eu une concertation avec le comité des laïcs catholiques et nous nous sommes convenus de tout ramener au 31 décembre », confirme à Jeune Afrique Fred Bauma, l’un de ses leaders.

Nous ne sommes pas vos ennemis !

Même son de cloche du côté des Congolais debout. « L’heure est venue de faire échec à M. Joseph Kabila, ainsi qu’à son régime de prédation, qui ne règne que par la ruse, la corruption et la répression sur le peuple congolais », dénonce l’homme d’affaires Sindika Dokolo, initiateur du mouvement, qui appelle aussi ses militants à participer aux marches annoncées.

« Action de déstabilisation des institutions » ?

Dans le camp d’en face, on crie déjà à « l’insurrection » et on appelle les forces de l’ordre et de sécurité à prendre leurs dispositions. « Il n’y a aucune marche organisée : il s’agit d’une action de déstabilisation des institutions », peste dans un forum privé un responsable du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de Kabila.

Décidément, le bloc anti-Kabila ainsi reconstitué n’est pas du goût de tout le monde. Les risques de dérapage ne sont donc pas exclus. Sous Mobutu, le 16 février 1992, la marche des chrétiens réclamant la réouverture de la Conférence nationale souveraine, avait été réprimée dans le sang. Presque vingt-six ans plus tard, les organisateurs de ces nouvelles manifestations appellent policiers et militaires à la retenue. « Nous ne sommes pas vos ennemis ! » clament-ils.

Jeuneafrique.com par

États-Unis: Washington veut qu’une part de sa contribution au PNUD aille aux chrétiens et Yazidis en Irak

novembre 22, 2017

 

Le président Donald Trump et l’ambassadrice Nikki Haley à New York le 18 septembre 2017 / © AFP/Archives / TIMOTHY A. CLARY

Les Etats-Unis demandent qu’une partie de leur contribution au Programme de développement de l’ONU (PNUD) soit affectée aux chrétiens et Yazidis en Irak, a déclaré mardi l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley.

« Nous devons nous assurer que nos financements soient affectés de la manière la plus efficace », a expliqué la diplomate dans un communiqué publié après un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

« L’initiative américaine de verser davantage de fonds au profit des minorités religieuses en Irak ne peut être plus à propos. Le groupe Etat islamique a fait tellement de dégâts à ces anciennes civilisations. Nous avons maintenant l’opportunité d’aider ces gens à retourner dans leurs communautés et les organisations américaines sur le terrain souhaitent les aider », a-t-elle ajouté.

Nikki Haley a expliqué à Antonio Guterres que les Etats-Unis voulaient qu’une partie de leur contribution au PNUD aille aux communautés religieuses persécutées, notamment les chrétiens et les Yazidis en Irak, précise le communiqué de la mission américaine. Elle lui a demandé son aide pour appliquer cette nouvelle politique de Washington qui vise à rendre prioritaire l’affectation de fonds américains versés à l’ONU à de telles minorités religieuses, selon la même source.

Il n’a pas été possible dans l’immédiat de savoir auprès de la mission américaine le montant de la contribution annuelle des Etats-Unis au PNUD et la part que Washington souhaite voir affectée aux chrétiens et Yazidis en Irak.

Interrogé sur la possibilité pour un Etat membre des Nations unies de voir affecter une partie de sa contribution à telle ou telle communauté religieuse, le service de communication de l’ONU a répondu que le travail de l’Organisation était régi par un principe humanitaire de base: celui de répondre aux besoins des populations sur le terrain sans distinction religieuse et partout dans le monde.

Romandie.com avec(©AFP / 22 novembre 2017 12h12)                

Egypte: 24 morts dans l’attaque d’un bus transportant des chrétiens

mai 26, 2017

Au moins 24 personnes ont été tuées en Egypte dans l’attaque par des hommes armés d’un bus transportant des chrétiens / © AFP/Archives / KHALED DESOUKI

Au moins 24 personnes ont été tuées vendredi en Egypte dans l’attaque par des hommes armés d’un bus transportant des chrétiens, a indiqué un responsable.

« Il y a 24 morts », a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, Khaled Megahed, à la télévision d’Etat, ajoutant qu’il y avait 27 blessés.

Cette attaque, qui a eu lieu dans la province de Minya, au sud du Caire, intervient un mois et demi après des attentats contre deux églises coptes, qui avaient fait 45 morts et avaient été revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

L’EI, qui avait également revendiqué un attentat contre une église copte du Caire en décembre (29 morts), s’est engagé ces derniers mois à multiplier les attaques contre la minorité copte en Egypte, qui représente environ 10% des quelque 90 millions d’habitants de ce pays.

Les coptes forment la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, et l’une des plus anciennes, dans un pays où les musulmans sunnites sont largement majoritaires.

Une branche de l’EI sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï où elle attaque régulièrement les forces de sécurité. Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région.

Romandie.com avec(©AFP / 26 mai 2017 12h58)                

Egypte: 5 ans de prison pour trois adolescents chrétiens pour outrage à l’islam

février 25, 2016

Le Caire – Trois adolescents chrétiens coptes ont été condamnés jeudi à cinq années de prison en Egypte accusés d’outrage à l’islam parce qu’ils ont parodié dans une vidéo une scène de prière, a-t-on appris auprès du parquet.

Un quatrième, âgé de 15 ans, a été condamné à être enfermé dans un centre de détention pour enfant, pour une durée non déterminée, par un tribunal correctionnel de Minya (centre).

Leur avocat assure à l’AFP que les trois jeunes issus de la minorité copte et âgés de 15 à 17 ans au moment des faits, voulaient en réalité parodier une décapitation telle que la pratique le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Les quatre n’avaient pas été encore arrêtés jeudi selon leur avocat qui entend faire appel, ce dernier étant suspensif.

Dans la vidéo, filmée en janvier 2015 par un de leurs professeurs qui avait lui-même été condamné à 3 ans de prison dans un procès séparé, on peut voir l’un des ados s’agenouiller et mimer une prière musulmane, les autres gesticulant hilares autour de lui. L’un d’eux fait ensuite mine, avec le pouce, de décapiter celui qui priait.

Romandie.com avec(©AFP / 25 février 2016 14h21)

François à la mosquée de Bangui: chrétiens et musulmans sont frères

novembre 30, 2015

Le pape François a franchi lundi un pas hautement symbolique dans sa démarche de réconciliation en Centrafrique. Il s’est rendu à la mosquée centrale de Bangui, dans le quartier du PK-5, théâtre d’atrocités pendant les massacres intercommunautaires de la fin 2013.

« Chrétiens et musulmans sont frères », et il faut dire « non à la vengeance, à la violence et à la haine, a-t-il lancé à son arrivée à la mosquée. Dans l’enclave du PK5, où sont réfugiés les derniers musulmans de Bangui en proie à des violences communautaires, le pape a été reçu par le grand Imam Nehedi Tidjani, en présence de délégations catholiques et protestantes.

Le pape s’est adressé aux centaines de personnes, dont des déplacés par les violences, venues l’accueillir dans l’enceinte de la mosquée, dans une ambiance détendue placée cependant sous haute sécurité par la force onusienne (Minusca) qui avait placé des Casques bleus sur les minarets de la mosquée.

Malgré sa brièveté, une demi-heure environ, la cérémonie se voulait pour autant symboliquement importante comme un geste fort de confiance et de réconciliation, alors que la méfiance et la peur sont omniprésentes entre communautés.

De retour à Rome dans l’après-midi
Après cette visite à la mosquée, le pape a gagné le complexe sportif Barthélémy Boganda, du nom du père de l’indépendance centrafricaine, également prêtre catholique « père de la patrie », mort en 1960, peu après la proclamation de l’indépendance.

Dans ce stade pouvant accueillir près de 30’000 personnes, François a fait un tour en papamobile et a célébré sa dernière messe sur le sol africain. Il a lancé un dernier appel à cette nation à sortir de sa crise militaro-politique et morale.

Cette étape d’un jour et demi à Bangui était un véritable pari pour François, vu le contexte sécuritaire et le climat de défiance régnant toujours dans la ville. Le pape a été souvent accueilli avec ferveur comme par une population désespérée. Mais les haines sont toujours présentes. Dans l’après-midi, François a regagné Rome après ses trois étapes très denses au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique.

Romandie.com