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Des citoyens se préparent au pire à Taïwan

juillet 28, 2022
Des citoyens forment une ligne et visent avec des armes de poing.

Des Taïwanais s’exercent au maniement d’armes à feu dans le cadre d’une formation destinée aux citoyens. Photo : Radio-Canada/Philippe Leblanc

La guerre en Ukraine et les tensions avec la Chine font peur à de nombreux Taïwanais qui se ruent sur les formations de maniement d’armes et de premiers soins. La Chine considère la petite île comme une partie de son territoire et promet de la reprendre.

Par un samedi matin suffoquant et collant à Taipei, dans un vieil entrepôt désert à la peinture défraîchie, une vingtaine de Taïwanais en tenue de sport manipulent des pistolets pour la première fois de leur vie.

Inspirés par la résistance ukrainienne et alarmés par la menace constante d’invasion chinoise, ils ont choisi d’apprendre les rudiments du maniement d’armes et de pratiquer leur tir avec des balles de plastique.

Welly Huang n’a aucunement l’air d’un guerrier. Il porte ses souliers de course habituels et un simple chandail bleu. Cet ingénieur est attentif. Il participe à cette formation avec sa famille en tête.

Si on se fie à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, c’est une bonne chose de se préparer et de se tenir au courant des plans de mobilisation et de défense du gouvernement, explique Welly Huang. Comme j’ai une famille, deux enfants, j’apprends à les protéger. Je dois le faire si la guerre inévitable devait arriver.

Dans un sondage effectué au mois de mai, plus de 60 % des Taïwanais disaient être prêts à prendre les armes pour défendre l’île contre la Chine. Mais Welly Huang doute de ces chiffres.

« Je pense qu’il n’y a que peu de gens qui sont vraiment prêts à défendre notre île. Peut-être que la majorité serait prête à se rendre. Mais Taïwan est une petite île, ce n’est pas l’Ukraine. Vous ne pouvez pas venir ici en voiture. Ça joue pour nous. »— Une citation de  Welly Huang

À côté de lui, Wang Ying-jie pratique aussi son tir et écoute les conseils des enseignants, d’anciens militaires taïwanais. Elle porte un chandail à l’effigie de Franklin, personnage réfléchi et intelligent de la bande dessinée Charlie Brown.

Wang Ying-jie a des yeux espiègles qui cachent mal sa détermination. Elle n’hésitera pas à se défendre en cas d’invasion. Ce cours de base la rend déjà plus confiante en ses capacités.

Je ne veux pas avoir à le faire, mais je me défendrai, dit-elle. Je pense que je serais capable d’appliquer ce qu’on apprend ici. Les enseignants nous donnaient des informations claires et précises.

Ailleurs à Taipei, une autre fin de semaine, des hommes en vêtement d’armée courent avec des armes automatiques. Ils pratiquent une formation de guerre. Des cours plus poussés de guérilla urbaine sont offerts par l’organisation Polar Light Training.

La Chine compte 10 fois plus de soldats que Taïwan et 4 fois plus d’avions de chasse. Mais pour beaucoup de Taïwanais, la guerre en Ukraine prouve qu’ils pourraient résister eux aussi.

Les inscriptions à tous les types de formation de maniement de guerre et de protection du territoire offerts aux civils ont quadruplé depuis le début de la guerre en Ukraine qui exacerbe le sentiment de crise à Taïwan.

« Chaque fois que l’actualité rapporte l’augmentation des tensions entre la Chine et Taïwan, nous voyons le nombre d’inscriptions augmenter. La moitié des participants citent ces tensions comme motivation à suivre nos cours. D’autres parlent plutôt de la guerre en Ukraine. »— Une citation de  Shen Zhi-liang, entraîneur de la formation de base de maniement d’arme

Dans un petit centre communautaire moderne situé derrière une église du centre-ville de Taipei, des dizaines de participants jouent aux médecins de fortune.

Un groupe autour d'un homme allongé.

Un groupe s’entraîne à donner les premiers soins pour des blessés. Photo : Radio-Canada/Afore Hsieh

Vivre avec la menace sans pour autant être terrorisé

Les formations de premiers soins en temps de guerre sont aussi courues. Dans ces cours pratiques de quelques heures offerts chaque samedi matin cet été, les participants apprennent à arrêter un saignement abondant en appliquant de la pression ou en posant un garrot. On leur enseigne aussi quelques techniques d’évacuation rapide des blessés.

« Si la Chine nous attaque, il y aura beaucoup de blessés. Je veux pouvoir faire ma part. Ce n’est pas compliqué de savoir comment faire de la pression sur une plaie ou évacuer des blessés. On nous a aussi donné des exemples pour rester calmes en cas d’urgence. Je me sens un peu plus brave après ce cours. »— Une citation de  Jo Yi Shao

La menace d’invasion chinoise fait partie du quotidien à Taïwan depuis longtemps. Les craintes et inquiétudes sont omniprésentes, mais pas paralysantes. On ne peut pas parler de terreur ou de Taïwanais terrifiés.

Ça ne nous empêche pas de vivre, soutient Enoch Wu de Forward Alliance qui organise les formations de premiers soins. Nous nous occupons de nos familles et nous allons travailler, mais nous avons toujours la menace d’invasion à l’esprit. C’est une menace nationale.

À la formation sur le maniement d’armes de poing, Welly Huang partage cette vision de la menace d’invasion chinoise.

Je ne peux pas dire que je suis inquiet en permanence, chaque jour. Je dois juste vivre et me réaliser avec cette menace. Mais je sais que cette invasion arrivera éventuellement. Peut-être dans un an, peut-être dans cinq ans.

Il croit qu’il ne peut que se préparer. Il compte continuer à pratiquer son tir.

Notre correspondant en Asie Philippe Leblanc sera basé à Taïwan pour les prochains mois, afin de nous faire découvrir cette île de près de 24 millions d’habitants, sa société et les défis qui l’animent. Et aussi afin de couvrir les enjeux d’actualité de toute la région Asie-Pacifique.

Avec Radio-Canada par Philippe Leblanc

Québec/Église Sainte-Marguerite: les citoyens expriment leurs attentes

août 13, 2021

 

Le conseiller du district de Sainte-Marguerite, Dany Carpentier, a rendu publiques les préoccupations et attentes exprimées par des citoyens qui demeurent à proximité de l’église Sainte-Marguerite, rachetée l’automne dernier par un groupe de promoteurs.

L'église Sainte-Marguerite a été vendue l'automne dernier à des intérêts privés.

© François Gervais, Archives Le Nouvelliste L’église Sainte-Marguerite a été vendue l’automne dernier à des intérêts privés.

Ces derniers souhaitaient démolir le bâtiment pour construire à la place 214 logements sociaux. Une vingtaine de résidents du secteur s’étaient toutefois opposés au changement d’usage du site, ce qui avait forcé la Ville de Trois-Rivières à refuser le projet, en mai dernier.

À l’initiative du conseiller Dany Carpentier, une consultation publique a été organisée les 10 et 13 juillet derniers. Parmi les préoccupations exprimées lors de ces séances, on retrouve notamment la hauteur des futurs bâtiments. Les citoyens souhaitent qu’elle n’excède pas trois étages, au lieu des cinq prévus par les promoteurs, afin de préserver l’intimité des habitations adjacentes des rues de La Vérendrye, du Chanoine-Chamberland, Brébeuf et Plouffe.

Des citoyens souhaitent également que le style architectural soit en harmonie avec celui du quartier, utilisant des matériaux similaires à ceux des constructions existantes. Certains ont également évoqué l’idée de conserver l’église pour la transformer en «maison du citoyen», avec des services à la population comme des bureaux comptable, d’architecte et de médecine familiale.

La proximité du Centre le Havre, qui intervient auprès des personnes en situation d’itinérance et leur offre un service d’hébergement, a également été soulevée comme préoccupation. Des citoyens estiment que celui-ci «attire une clientèle qui peut, dans certains cas, insécuriser les résidents du quartier». Des résidents se sont ainsi dits «favorable à un projet d’intégration sociale, mais pas un prolongement des activités du Havre».

Les questions relatives au stationnement, à l’augmentation de la densité de la circulation et à l’aménagement des espaces extérieurs ont aussi été abordées.

Des citoyens ont également demandé à ce que la population soit consultée lorsqu’un nouveau projet sera proposé par les promoteurs.

La firme montréalaise Groupe BC2 s’occupait d’animer les deux rencontres et de produire un rapport après la consultation. Vingt-trois citoyens trifluviens ont pris part à cet exercice de consultation. Des copies de ce rapport ont été remises à la Ville de Trois-Rivières ainsi qu’aux promoteurs, indique M. Carpentier.

«Pour moi, il s’agit là d’une manière de replacer les choses dans le bon ordre. Depuis presqu’un an, il devait y avoir une discussion formelle avec les gens du quartier, une sorte de réflexion collective pour savoir ce que l’on souhaite pour notre milieu de vie», a-t-il commenté par voie de communiqué, jeudi.  

«On parle de construire des milieux de vie basés sur du bon voisinage et des relations saines, il me semble donc important de s’impliquer lorsque cela concerne un site fondateur d’un des premiers quartiers de Trois-Rivières», a ajouté le conseiller municipal.  

Rappelons que l’église Sainte-Marguerite a été vendue en même temps que quatre autres églises trifluviennes, soit les églises Jean XXIII, Saint-Jean-de-Brébeuf, Saint-Sacrement et Notre-Dame-des-Sept-Allégresses. Ces offres d’achat non sollicitées avaient été approuvées par l’évêché de Trois-Rivières en octobre 2020.

Avec Matthieu Max-Gessler – Le Nouvelliste 

Forte hausse des départs de citoyens européens du Royaume-Uni

août 24, 2017

Une rue de Notting Hill à Londres, le 8 août 2017 / © AFP/Archives / Tolga Akmen

Au total 122.000 citoyens européens installés au Royaume-Uni ont quitté le pays entre avril 2016 et mars 2017, un chiffre au plus haut en 9 ans, selon les données publiées jeudi par l’Office national des statistiques britannique (ONS).

L’émigration européenne s’est accélérée ces derniers mois: depuis un an, elle a augmenté de 37% (+33.000 départs par rapport à 2016).

La hausse est particulièrement alimentée par les départs des citoyens roumains et bulgares (+100%) et par ceux des ressortissants d’Europe de l’est (+58% pour le groupe de pays regroupant Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie).

Dans le même temps, l’immigration européenne a reculé de 7% (-19.000 arrivées).

Le solde migratoire de citoyens européens au Royaume-Uni reste néanmoins positif sur la période, à +126.000 arrivées, mais accuse une forte baisse par rapport à 2016 (-29%).

Ces variations interviennent alors que les Britanniques ont voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en juin 2016, après une campagne marquée par la question de la réduction de l’immigration.

Pour Jonathan Portes, professeur d’économie à l’université King’s College de Londres, ces résultats « confirment que le Brexit a un impact significatif sur les flux migratoires, même avant tout changement politique ou législatif ».

« Les citoyens européens, ceux qui prévoient de venir au Royaume-Uni comme ceux qui sont déjà installés, sont inquiets pour leur futur statut dans le pays », juge-t-il sur Twitter.

Pour Nicola White, directeur du service des migrations internationales à l’ONS, il est « trop tôt pour dire si ces chiffres sont l’indication d’une tendance de long terme ».

La question du statut des 3,2 millions d’Européens qui vivent outre-Manche et du million de Britanniques installés dans le reste de l’UE est au coeur des négociations de divorce entamées entre Londres et Bruxelles en juin dernier.

Romandie.com avec(©AFP / 24 août 2017 13h51)                

CONGO BRAZZAVILLE : L’ẺNIGME DU MAL.

février 27, 2016

sassouToujours en silence, les citoyens qui baissent les yeux, les visages crispés, par commodité peut-être ?

Sassou N’Guesso, radieux, se représente et sera indubitablement l’homme de l’année 2016.

Au PCT, on a lavé le linge sale en famille et rebelotte, les jeux sont faits. Le silence de François Hollande peut porter à confusion. Est-ce un encouragement, celui d’appuyer la candidature de l’ogre du Congo ?

Le monstre congolais, dans sa longue pratique de crimes de masse, de camps d’anéantissement, n’a jamais exclu aucune hypothèse, fût-elle la plus sombre. La crise systémique de l’Etat providence, les mœurs, l’immoralité, les isolés qui piaffent et qui pleurent, voilà un pays éclaté, impur, traumatisé, plein de silence et de confusion.

Le mystère a commencé avec la manière choisie par Sassou pour se révéler aux autres : sa violence, les fureurs qui l’habitent, les faux procès qu’il porte et surtout la peur qu’il suscite.

Qui souhaite investir dans un système proche de la banqueroute ?

La mainmise des ultras, les serviteurs dévots, les amies du trottoir, l’écumante racaille, se préparent à diriger de nouveau le pays.

Même les intellectuels prémonitoires ont congédié l’histoire et peinent à soutenir la crapule. Les entreprises d’Etat sont vulnérables. Le temps, la durée, l’adhésion au profit de l’idole : Sassou est une idole comme Barrabas ou Berlusconi, on ne part pas de l’idée, on part du réel. Le déraisonnable est devenu raison.

Le bonheur est une question d’imagination. Les regrets, les remords, les maladies, la décadence, les disparitions, tout ça c’est du passé. L’obscurité révèle un autre monde. L’extravagant Sassou survivra à tout. Rien ne l’arrêtera. Tout le rejet massif de l’Union Européenne, des démocrates de tout bord, du Front National aux écologistes français qui condamnent ses hérésies, les cris d’orfraie pousseront-ils le locataire de l’Elysée à prendre ses distances avec le bougre de Brazzaville ?

La tribu des dominos, les Bolloré, les Bouygues, les Pigasse, Total et les coquins se remplissent, se gavent, se goinfrent. C’est une rhétorique qui désoriente les âmes sensibles et les humanistes.

Les Congolais ne sont pas des jouets faits de papier mâché et de silicone, ce sont des êtres humains de chair et de sang qui espèrent la justice et l’égalité dans leur pays.

En course pour la présidentielle, les nouveaux candidats prêtent à tous les fantasmes. Et d’où sortent-ils ? De quelle région sont-ils ? Peuvent-ils nous assurer notre pain quotidien, nous garantir la vie sauve ? Nous ne voulons plus crever dans la rue comme de chiens.

La crapule comme toujours ressort une arme émoussée, le pétrole qui lui appartient garantira la paix, il a aussi ses colonnes infernales. Les banquiers au profit des trusts lui fileront de la monnaie, fut-elle mauvaise.

Le salopard a créé un élan, un fond commun. Juré, promis, croix de bois, croix de fer, il nous fera revivre l’enfer s’il n’est pas réélu. Il le répète suffisamment : gare au méchant loup !

Dans cet Etat schizophrène, tous les citoyens paient le « Pitso », l’impôt mafieux, le bakchich coule à flot dans les cercles du pouvoir. Les industriels gangsters mi escrocs-mi affabulateurs, font de l’évasion fiscale leur sport favori. La chute du prix du pétrole, la hausse des taux d’emprunt par l’Etat compliquent encore la situation. La compétitivité-coût plonge.

Sur fond de corruption, tous les barons bouffent. La voix du peuple peine à se faire entendre. Mais qui saura contourner tous ces obstacles ? On imagine mal un nouveau venu, un enfant du bon Dieu prendre de la légitimité afin de gérer consciencieusement le Congo. Sassou et sa folie ont franchi le mur du son. Il a bousillé un pays prospère.

Quarante ans de tâtonnement, à ce stade on ne peut parler ni d’erreur, ni de défoulement passager. Cet hurluberlu est un cancre. Pour corriger toutes les frustrations des citoyens, il faut l’évincer mais comment ?

Dans ce parfum d’apocalypse, le peuple paiera encore le prix fort et subira une nouvelle guerre civile. Les outsiders de dernière minute s’agglutinent autour de Papa bonheur, l’intrépide guignol néfaste, pour s’assurer sa protection : le besoin d’idole.

Il n’y a aucun indicateur positif susceptible de nous présenter « l’homme nouveau », les dés sont pipés, tout est joué d’avance. Trop de haine, tous ces intolérants vont pratiquer les mêmes rites monotones et barbares, la même politique totalitaire.

Nous avons besoin de la jeunesse, ce que les Italiens nomment « la Stamina », la sève, le feu qui peuvent créer le petit bonheur ordinaire. Sassou retient captifs ses sujets dans cet espace étouffant mais jusqu’à quand ? C’est un Congo qui avance à cloche pied vers l’ampleur de l’ignominie. Dans la rue, les différents citoyens observés portent leur misère comme un vêtement rapiécé. Le système est vicié dès le départ, c’est une politique d’abysse en état permanent d’ébullition avec des renégats dans toute l’imposture de leurs mensonges et des tensions constantes.

Toute cette vision solaire du mal, dans ce pays qui vit en toute barbarie légale depuis trop longtemps.

La puissance hallucinatoire du quotidien est incarnée dans l’abjection. Les fossoyeurs sont partout, ils sèment les sortilèges des vents mauvais. La pauvreté ne cesse d’augmenter, la récession est annoncée.

Les intellectuels sont des marionnettes du carnaval de rue avec tous les accessoires. Des personnages de mardi gras au large chapeau de paille, avec une queue de renard roux autour de la taille et des grelots attachés à leurs pieds.

Dans les yeux des intellectuels, la gêne, l’inconfort se lisent. Parfois, ils disent oui ! Parfois ils disent non !

Ils sont obéissants, ces adulateurs, par conformisme, au-delà de leur être, c’est une attitude d’esprit.

L’absence de choix, au nom du pouvoir de l’individu, dualité absolue, mènera ce peuple à son triste destin.

Par Dina Mahoungou

Ecrivain et journaliste médias

Dernier roman paru : « Ô pays, couleur de cendre » aux éditions Edilivre.

 

Diffusé le 27 février 2016, par www.congo-liberty.com