De tous les établissements de santé du Québec, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal est celui dont les espoirs de recrutement à l’étranger sont les plus élevés afin de juguler la pénurie d’infirmières dont souffre notamment Maisonneuve-Rosemont.
L’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est aux prises avec une crise de personnel. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada/Charles Contant
Ces derniers mois, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a confié au ministère de la Santé un nombre record de mandats pour recruter des infirmières, que ce soit en France, au Maroc ou en Amérique du Sud.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, les attentes sont particulièrement élevées pour l’Est-de-Montréal, où le CIUSSS souhaite en recruter 565, en hausse de plus de 200 par rapport aux demandes de mai 2022.
Ce CIUSSS emploie environ 4400 infirmières dans les hôpitaux, CHSLD et CLSC qui relèvent de lui.
Pour l’ensemble du Québec, les cibles de recrutement à l’international s’élèvent à plus de 3300 infirmières, indique-t-on au ministère de la Santé.
De la Montérégie aux Laurentides, la grande région de Montréal représente 70 % des mandats pour recruter à l’international.
De passage mercredi à l’émission Tout un matin, diffusée sur les ondes d’ICI Premières, pour parler de la crise à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a expliqué l’ampleur des besoins de main-d’œuvre infirmière dans l’Est-de-Montréal par rapport au CIUSSS voisin du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
La première chose qui explique cette différence, c’est l’intensité de la COVID, car lors de la première vague avec 17 % des lits (…) on a servi 40 % des patients COVID à Montréal, a mentionné Jean-François Fortin Verreault.
Suite à cette première vague, on a eu 200 infirmières qui ont quitté et ç’a laissé des traces, a ajouté le PDG.
À la base, notre enjeu, c’est la pénurie de main-d’œuvre qui frappe fort dans l’Est, a indiqué la directrice générale adjointe (DGA) des programmes de santé physique généraux et spécialisés au CIUSSS, la docteure Martine Leblanc.
De l’avis de la docteure Leblanc, c’est sûr qu’actuellement, on n’a pas bonne presse, on en est conscient et ça n’attire pas les gens à venir travailler […] à [re]joindre nos équipes, mais il faut trouver le moyen de renverser ça et de se redonner une image plus positive pour que les gens aient le goût de [re]joindre nos équipes.
Selon nos informations, une campagne de recrutement dotée d’un budget publicitaire a été suspendue, le temps d’apaiser la crise à l’hôpital.
Le ministre de la Santé Christian Dubé a rencontré le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal lundi soir et mardi matin en raison de la crise qui sévit à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. (Photo d’archives) Photo : La Presse Canadienne/Ryan Remiorz
Une poignée de recrues
Si les attentes de recrutement se chiffrent par milliers, le nombre de recrues de l’étranger se chiffre par centaines.
Selon les données du ministère de la Santé, 92 infirmières ont été recrutées à l’international depuis le mois de septembre.
Pour la période de 12 mois de septembre 2021 à août 2022, 394 ont été embauchées, dont les deux tiers dans la grande région de Montréal.
Le recrutement à l’étranger ne s’est donc pas révélé jusqu’ici la panacée espérée. Dans l’immédiat, on se penche sur le temps supplémentaire obligatoire (TSO) qui nuit à l’embauche.
Je peux vous dire que là où il n’y a plus de TSO et un meilleur climat de travail, il y a beaucoup moins de problèmes de personnel, a lancé le ministre Christian Dubé mardi devant l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Le député solidaire Vincent Marissal appelle quant à lui à réquisitionner les infirmières qui travaillent dans des agences privées. Il y a un seul bassin de main-d’œuvre […] Les infirmières ont été formées à nos frais, on a juste à les réquisitionner […] on va le faire à la guerre comme à la guerre, s’est-il exclamé.
C’est le fun d’éteindre des feux et de régler des urgences, mais moi, je ne suis pas là pour ça […] mais pour avoir des effets structurants qui vont changer des choses, avait déclaré Christian Dubé lors de sa première mêlée de presse de l’année la semaine dernière.
Visiblement, l’actualité a bousculé ses plans.
Avec Radio-Canada par Daniel Boily et Davide Gentile
Le dernier recensement, effectué avant la pandémie, faisait état de 3149 itinérants dans la métropole. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Dmers
Pour la première fois depuis 2018, des bénévoles arpenteront les rues de Montréal et de douze autres régions du Québec pour dénombrer le nombre de personnes itinérantes sur leur territoire.
À Montréal, ce sont 1000 personnes qui se prêteront à l’exercice, sous la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud de Montréal (CIUSSS).
En entrevue à l’émission Tout un matin, la directrice adjointe des partenariats urbains au CIUSSS, Caroline Dusablon, explique que le dénombrement des personnes en situation d’itinérance sert à recueillir des renseignements pour mieux connaître et comprendre leur expérience. Elle ajoute que cela permet aux autorités de mieux évaluer leurs besoins, d’adapter les services et de mieux cibler les financements.
Munis de formulaires, les bénévoles iront à la rencontre des personnes itinérantes et leur poseront des questions, que ce soit sur leur âge, leur sexe, et leur fréquentation de refuges.
S’ils ne fréquentent pas de refuge, pourquoi ? Est-ce que certains services sont manquants? On veut mieux documenter le phénomène de l’itinérance à Montréal de manière à adapter les services, précise Caroline Dusablon.
Compter pour mieux encadrer
Lors du dernier recensement, il y a quatre ans, la Ville de Montréal avait dénombré 3149 itinérants sur son territoire. Le CIUSSS ne se fait pas d’illusions et estime que ce chiffre sera revu à la hausse.
Ce qu’on entend un peu partout c’est que la pandémie a exacerbé le nombre de personnes en situation d’itinérance, affirme madame Dusablon.
Outre le nombre d’itinérants, l’objectif est aussi de voir si certains problèmes se sont accentués au cours des dernières années.
On a beaucoup parlé de santé psychologique, de détresse, donc c’est vraiment ce qu’on veut aller voir ce soir sur le terrain, ajoute la directrice adjointe des partenariats urbains au CIUSSS.
Les refuges et les intervenants du milieu communautaire s’entendent pour dire que l’itinérance a augmenté de manière considérable depuis la pandémie. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Celle-ci rappelle que le dernier recensement avait permis aux autorités d’identifier certaines failles dans l’accompagnement des personnes itinérantes — notamment celles aux prises avec des problèmes de consommation d’alcool.
Le fait que les refuges pour sans-abri ne permettent pas de consommer sur place constitue une barrière pour certains itinérants qui ne peuvent se passer d’alcool pendant plusieurs heures.
Devant ce constat, le CIUSSS, en partenariat avec la Mission Old Brewery, a ouvert un premier refuge avec consommation d’alcool contrôlée dans une aile de l’ancien hôpital Royal Victoria. Ce site permet à certaines personnes aux prises avec des problèmes de consommation sévère d’établir un plan avec des équipes médicales et de limiter leurs doses.
Le directeur de santé publique doit être indépendant du politique, plaide la coroner Kamel, qui écorche sinon la PDG du CIUSSS dont relevait Herron ainsi que des médecins pour leur recours fréquent à la télémédecine, dans son rapport obtenu par Radio-Canada.
Des gerbes de fleurs ont été déposées devant le CHSLD Herron. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers
Lors de son allocution d’ouverture, en février 2021, pour l’enquête publique sur certains des décès survenus dans des CHSLD durant la pandémie de COVID-19, la coroner Géhane Kamel s’était fait la promesse « de formuler des recommandations dans le but d’éviter d’autres décès ».
Après avoir recueilli 220 témoignages factuels et consulté des dizaines de documents, la coroner en formule deux douzaines, tant au gouvernement du Québec qu’au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), aux CISSS et CIUSSS qu’au Collège des médecins du Québec (voir l’encadré plus bas).
La coroner retient d’abord comme leçon de la pandémie que le directeur national de santé publique doit disposer d’une réelle indépendance par rapport au pouvoir, ce qui ne serait pas le cas, estime-t-elle, puisque c’est à titre de sous-ministre qu’Horacio Arruda et Luc Boileau ont tour à tour occupé le poste.
Une de ses premières recommandations, contenue dans le rapport d’enquête dont Radio-Canada a obtenu copie, vise donc à revoir le rôle du directeur national de santé publique afin que ses fonctions soient exercées en toute indépendance et sans contrainte politique.
De l’avis de la coroner, ces deux rôles sont distincts et ne sont peut-être pas compatibles.
Elle en veut pour exemple certaines consignes de la santé publique, en début de pandémie, notamment sur le port du masque qui n’était pas obligatoire en CHSLD.
Son avis aurait-il été le même s’il [Horacio Arruda] n’avait pas eu à s’inquiéter d’une éventuelle rupture de stock? J’ai tendance à croire que non. De là, à mon humble avis, le danger de porter deux chapeaux.
François Legault et Horacio Arruda lors d’une conférence de presse. Photo : La Presse Canadienne/Jacques Boissinot
Reprenant l’expression chère à l’ex-directeur de santé publique Horacio Arruda sur l’avion qui se bâtissait en plein vol, la coroner affirme qu’un plan de vol, un radar ou d’autres instruments de vol, donnant des informations en temps réel, auraient dû être une priorité absolue [avec] une veille scientifique internationale digne de ce nom.
Dans son rapport, la coroner note également, à plusieurs reprises, l’absence des médecins en CHSLD, les premières semaines de la pandémie, et leur recours fréquent à la téléconsultation.
« Pour un coroner, que de nombreux résidents soient décédés sans avoir eu droit à une visite d’un médecin durant leur ultime maladie est non seulement triste, mais inquiétant. »— Une citation de Coroner Géhane Kamel
Selon elle, « il est difficilement concevable que des décisions de vie ou de mort aient pu être prises sur la foi d’un relais téléphonique uniquement ».
La coroner en fait une recommandation au Collège des médecins afin de revoir les pratiques médicales individuelles des médecins traitants des CHSLD Herron, des Moulins et Sainte-Dorothée, notamment quant à leur décision de poursuivre les soins en téléconsultation malgré le besoin de soutien et le très grand nombre de décès.
Cette recommandation pourrait ouvrir la porte à d’éventuelles fautes déontologiques pour certains médecins.
La coroner recommande également aux établissements de santé de resserrer l’encadrement nécessaire justifiant le recours aux protocoles de détresse et à la sédation palliative dans un contexte de soins aigus.
Radio-Canada avait fait état en février des dosages potentiellement excessifs liés à des protocoles de détresse respiratoire pour des patients atteints de la COVID-19.
La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais Photo : Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel
Marguerite Blais épargnée
Un des témoignages attendus durant les audiences fut celui de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais.
Son témoignage est sans doute celui qui nous a permis de mieux cerner la date à laquelle tous ont vraiment pris la mesure de la crise à venir, soit autour du 9 mars 2020, estime la coroner Kamel. « C’est le témoignage le plus crédible malgré le discours formaté pour la présente enquête. »
Avant le 9 mars, l’implication de la ministre dans la gestion de crise est anecdotique […] une fois mise dans la boucle, l’apport de la ministre et de sa sous-ministre est indéniable, ajoute-t-elle.
Lors de la première vague, près des deux tiers des 5688 décès liés à la COVID-19 avaient eu lieu en CHSLD. La mise au jour par le journaliste de la Gazette Aaron Derfel des nombreux décès au CHSLD privé Herron, le 10 avril, a soulevé l’indignation populaire et mené au déclenchement d’une enquête publique de la coroner.
La PDG du CIUSSS de l’Ouest de Montréal écorchée
À quelques reprises dans le rapport, la PDG du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Lynne McVey, est pointée du doigt pour sa gestion du CHSLD Herron.
La coroner qualifie, par exemple, de disgracieux les reproches de la PDG aux propriétaires du CHSLD d’avoir transféré des résidents en centre hospitalier « alors même que, dans l’urgence, ce geste était le plus sensé si l’on voulait que ces résidents aient une chance de s’en sortir ».
Elle rappelle la désorganisation de l’équipe de gestionnaires du CIUSSS et souligne que la grande majorité des décès se sont produits alors que le CIUSSS assumait déjà la gestion du CHSLD.
La coroner recommande au MSSS qu’il assure une plus grande imputabilité des gestionnaires des CISSS/CIUSSS et du MSSS.
Elle recommande de convertir rapidement les CHSLD privés en CHSLD privés conventionnés afin d’en améliorer le financement.
Au fil des audiences de la coroner et des révélations dans les médias, les trois partis d’opposition ont réclamé en bloc en 2021 au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) la tenue d’une commission d’enquête publique indépendante sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD.
La coroner n’en fait pas une recommandation comme telle, mais invite le gouvernement, dans sa conclusion, à faire une rétrospective des événements par le véhicule qu’il jugera approprié portant, entre autres choses, sur la hiérarchisation des décisions, sur l’agilité du système de santé en temps de crise, sur la compréhension et l’exécution des responsabilités au sein des ministères de la Santé, des Aînés et des Proches aidants ainsi qu’au sein des CIUSSS et CISSS.
Un passage dans le rapport salue d’ailleurs le travail local du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec qui a joint chacune des 44 familles touchées par le décès d’un proche au CHSLD Laflèche pour leur offrir soutien et condoléances.
Revoir la formation des infirmières
Autre recommandation au MSSS, revoir les formations techniques afin que les infirmières en CHSLD et, le cas échéant, les infirmières auxiliaires soient en mesure d’effectuer les techniques nécessaires aux soins de base (soins respiratoires, accès veineux et sous-cutanés, utilisation des pompes volumétriques, etc.).
revoie le rôle du directeur national de santé publique afin que ses fonctions soient exercées en toute indépendance et sans contrainte politique;
évalue la possibilité de mettre en place un service civique volontaire d’urgence qui serait chapeauté par le ministère de la Sécurité publique, tout comme cela se voit parfois en cas de catastrophe naturelle;
revoie rapidement l’offre de service de nos aînés en convertissant tous les CHSLD privés en CHSLD privés conventionnés;
augmente l’offre de service pour le maintien à domicile de nos aînés;
s’assure d’une politique inclusive en temps de crise pour permettre qu’au moins deux proches aidants puissent visiter la personne hébergée de façon sécuritaire;
implante des ratios sécuritaires professionnels en soins/résidents dans les CHSLD;
rehausse, lorsque requis, le nombre de gestionnaires en CHSLD pour s’assurer de couvrir tous les quarts de travail (pouvoirs délégués de soir et de nuit);
prévoie des discussions avec les instances syndicales afin de revoir ou d’ajouter, le cas échéant, des clauses de convention collective permettant une disponibilité et un délestage accrus du personnel lors d’une urgence sanitaire;
planifie les nouvelles infrastructures ou les rénovations des milieux d’hébergement en s’assurant que les milieux puissent répondre aux exigences requises en matière de soins de santé notamment en temps de crise sanitaire;
s’assure que les milieux d’hébergement puissent offrir des chambres individuelles aux résidents.
Que le ministère de la Santé et des Services sociaux:
introduise le principe de précaution au centre de toute démarche d’évaluation et de gestion des risques;
assure une plus grande imputabilité des gestionnaires des CISSS/CIUSSS et du MSSS quant aux soins prodigués aux personnes âgées en perte d’autonomie par le suivi d’indicateurs et une obligation d’intervention en cas problèmes dans la qualité des soins;
s’assure de maintenir en tout temps l’approvisionnement nécessaire en équipements de protection en plus de prévoir des réserves pour subvenir aux besoins en cas de crise;
définisse quels soins de confort les installations en CHSLD doivent minimalement être en mesure d’offrir;
établisse un plan national afin de doter tous les CHSLD des équipements nécessaires pour donner ces soins;
revoie les formations techniques afin que les infirmières en CHSLD et, le cas échéant, les infirmières auxiliaires soient en mesure d’effectuer les techniques nécessaires aux soins de base (soins respiratoires, accès veineux et sous-cutanés, utilisation des pompes volumétriques, etc.);
développe un outil avec des mises en situation afin que les résidents et/ou leurs tuteurs puissent bien comprendre les implications d’un choix de niveau de soins;
assure une gestion dans les CHSLD qui réunisse un gestionnaire responsable, une direction des soins infirmiers et une direction médicale.
Que les CISSS et CIUSSS:
assurent dans les CHSLD la présence suffisante d’infirmières spécialisées en PCI afin que celles-ci puissent être présentes dans les opérations quotidiennes et qu’ils en assurent la pérennité;
s’assurent de planifier des simulations en lien avec les plans de pandémie de manière triennale;
offrent de la formation quant à la tenue des dossiers médicaux et fassent des suivis périodiques;
s’assurent de l’encadrement nécessaire justifiant le recours aux protocoles de détresse et à la sédation palliative dans un contexte de soins aigus.
Que le Collège des médecins du Québec:
revoie les pratiques médicales individuelles des médecins traitants des CHSLD Herron, des Moulins et Sainte-Dorothée, notamment quant à leur décision de poursuivre les soins en téléconsultation malgré le besoin de soutien et le très grand nombre de décès.
Avec Radio-Canada par Daniel Boily et Davide Gentile
Les résidents de la résidence privée pour aînés (RPA) le Cénacle St-Pierre, dans le secteur Pointe-du-Lac, à Trois-Rivières, devront déménager. Les autorités de la santé ont retiré le certificat de ce lieu d’hébergement sans en expliquer les raisons aux résidents et à leur famille.
C’est un choc pour les 17 résidents qui n’ont qu’un mois et demi pour déménager. Le père de Marc Hélie, âgé de 94 ans, est du nombre. Il habite le Cénacle St-Pierre depuis environ huit ans. Marc Hélie a rapidement commencé à chercher un autre milieu de vie, mais il anticipe que ce sera difficile pour son père qui s’était fait une amie à la résidence.
Tous les résidents devront avoir trouvé un autre endroit pour vivre d’ici la date du 30 novembre prochain. Il s’agit de la quatrième résidence à voir son certificat révoqué par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) au cours de la dernière année.
Par voie de communiqué, le CIUSSS MCQ précise que la décision de retirer le certificat d’une RPA est une option de dernier recours, qui s’appuie sur plusieurs éléments pouvant mettre à risque la santé et la sécurité des résidents.
Marc Hélie déplore le manque de transparence du CIUSSS MCQ, qui n’a pas expliqué les circonstances exactes ayant mené au retrait de la certification du Cénacle St-Pierre. Pour sa part, il rapporte que son père y est bien traité, bien nourri.
Ce n’est pas la première fois qu’un établissement de l’entreprise Les résidences Chemin du Roy, qui opère cinq milieux de vie pour aînés dans la région, dont le Cénacle St-Pierre, attire l’attention des autorités de la santé. En juillet 2019, des allégations de maltraitance, de négligence et d’abus avaient été rapportées à la résidence Notre-Dame, qui fait aussi partie du groupe. La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, avait demandé une visite surprise de quatre inspecteurs du réseau de la santé.
Par CBC/Radio-Canada avec les informations de Marc-Antoine Bélanger
L’équipe de la docteure Godi devrait être composée de neuf personnes. Pourtant, à l’heure actuelle, cinq de ces postes sont vacants alors que les trois autres sont absents.
Toutefois, pour pallier ce manque d’effectif, le CIUSSS confirme que la Dre Godi est actuellement soutenue par quatre omnipraticiens et des médecins affectés à de nouvelles tâches dans le contexte de la pandémie.
Si la pénurie de main-d’œuvre dans le milieu de la santé n’étonne personne, la situation de la Mauricie et du Centre-du-Québec, elle, surprend notamment l’Estrie.
Dans cette région voisine, la problématique est loin d’être la même alors qu’il y a sept postes occupés et seulement trois à combler.
C’est pas toujours facile de recruter des médecins spécialistes. Il en manque dans toute la province, mais je ne connaissais pas, je dirais, le degré de la pénurie dans votre région », a admis le directeur de la Santé publique de l’Estrie, Alain Poirier.
Aucun bris de services, assure les omnipraticiens de la région
Malgré ce manque de personnel au sein de la garde rapprochée de la Santé publique de la région, aucun ralentissement dans les processus décisionnels et dans la campagne vaccinale n’a été observé par l’Association des médecins omnipraticiens de la Mauricie.
Je peux comprendre que des gens qui ont des enjeux économiques, dans une situation de pandémie, trouvent toujours que les délais sont trop longs. Mais je pense que les délais ont été raisonnables, dans un contexte où la science était à faire. Et fallait prendre des décisions avec une certaine méconnaissance de l’entièreté des enjeux », soutient le président de l’Association des médecins omnipraticiens de la Mauricie, Pierre Martin.
Lors des enquêtes épidémiologiques, cependant, l’association avoue avoir senti l’effet de ces absences.
Le docteur Martin salue tout de même la sagesse des décisions prises par Marie-Josée Godi et avoue être optimiste pour la suite des choses.
Le CIUSSS a décliné notre demande d’entrevue avec la docteure Marie-Josée Godi, mais précise mettre en place des stratégies afin de remédier à la situation.
Par CBC/Radio-Canada par la collaboration de Magalie Masson
Des résidents et employés du Centre d’hébergement Saint-Antoine, à Québec, seront vaccinés dès le début de la semaine prochaine contre la COVID-19. Ce projet pilote jettera les bases d’une campagne de vaccination sans précédent déployée aux quatre coins du Québec au cours des prochaines semaines.
Les 4000 premières doses du vaccin acheminées par l’entreprise Pfizer vont permettre de vacciner 2000 personnes. Les doses seront d’abord distribuées à Québec et à Montréal dans le cadre d’un projet pilote.
L’autre CHSLD ciblé par la santé publique est le Centre hospitalier gériatrique Maimonides, dans l’ouest de l’île de Montréal.
Ces deux CHSLD auraient été choisis en fonction de la disponibilité des considérants logistiques pour accueillir et stocker le vaccin à ultra-basse température (congélateur, espace sécuritaire, etc.) ainsi que de la volonté de Pfizer d’effectuer le projet pilote dans les grands centres urbains.
Les employés ont hâte
Rencontrés mardi matin, des employés du CHLSD Saint-Antoine sont heureux de faire partie intégrante du projet pilote.
«Le vaccin peut nous aider à ne pas donner cela à nos résidents. Ça va les soulager. Quand on entend parler les familles, elles sont en faveur du vaccin pour leurs parents», assure Sabin Côté, infirmier.
Le plan du CIUSSS la Capitale-Nationale
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale se prépare pour sa part à mettre son plan à exécution afin que la toute première séance de vaccination dans la région de Québec se déroule sans anicroche.
«Nous sommes heureux de faire partie, avec Montréal, des premières villes au Québec à recevoir des doses du vaccin de Pfizer. Sans entrer dans les détails pour l’instant, nous sommes à planifier avec nos équipes et celles du MSSS la distribution des premières doses dès la semaine prochaine», a réagi Mélanie Otis, porte-parole du CIUSSS de la Capitale-Nationale, mardi matin.
Campagne de vaccination sans précédent
Par la suite, le gouvernement Legault s’attend à pouvoir vacciner jusqu’à 28 000 personnes d’ici le 4 janvier et 650 000 personnes d’ici le 31 mars.
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale est optimiste malgré le défi colossal. Des leçons ont été tirées des expériences passées, comme la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 en 2009.
«Dans la Capitale-Nationale, nous serons prêts à procéder à la vaccination dès que les doses de vaccins nous seront acheminées. Nos équipes se préparent et planifient la logistique de cette opération d’envergure, que nous attendons tous. Vous savez, il s’agit de vaccins différents, mais notre grande expérience avec la vaccination de la grippe nous aide grandement», souligne Mélanie Otis.
Par Radio-Canada avec Alain Rochefort et les informations de Hadi Hassin et Jérôme Labbé
TROIS-RIVIÈRES — Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) demande l’aide des professionnels de la santé afin de dépister massivement la population au cours des prochaines semaines.
Dans l’objectif de rassembler une soixantaine de gens qualifiés pour tester la population, l’administration du CIUSSS MCQ invite les audiologistes, dentistes, diététistes-nutritionnistes, hygiénistes dentaires, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes, orthophonistes, physiothérapeutes et technologistes médicaux qui le souhaitent à venir se joindre aux travailleurs de la santé déjà sur le terrain.
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«Avec le déconfinement et la saison estivale, nous souhaitons agrandir notre équipe de professionnels afin d’augmenter les dépistages et offrir un accès facile et rapide à la population. Nous sollicitons la contribution d’un maximum de professionnels pour venir en renfort à nos équipes», a indiqué le directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CIUSSS MCQ, Me Louis Brunelle.
Les personnes intéressées recevront d’ailleurs une formation rémunérée spécifique à leurs nouvelles fonctions. Ils auront le loisir de travailler à temps complet ou partiel, selon leur disponibilité. De plus, ils recevront le même salaire qu’ils recevaient dans l’exercice de leurs fonctions habituelles. Enfin, tout l’équipement de protection requis sera mis à la disposition de ces professionnels qui oeuvreront sur le terrain.
«Nous vivons une situation hors du commun. La solidarité dont font preuve les gens de la Mauricie et du Centre-du-Québec est exceptionnelle. Je suis persuadé que les professionnels de la santé répondront présents», a fait savoir Me Brunelle.
Les personnes qualifiées désireuses d’apporter leur aide au réseau de la santé peuvent le faire en consultant le www.ciusssmcq.ca/carrieres.
Un dépistage massif, mais préventif
Bien que la région s’en tire relativement bien par rapport au reste du Québec en ce qui a trait à l’aplanissement de la courbe de propagation de la COVID-19, il était primordial pour la Direction régionale de santé publique de mettre en place une stratégie de dépistage adéquate. De cette façon, le CIUSSS espère être en mesure de prévenir toute apparition d’une deuxième éclosion du virus.
«Cette stratégie de dépistage de répression nous permettra de préparer la région à une éventuelle deuxième vague. En découvrant rapidement si quelqu’un est asymptomatique, nous pourrons éviter qu’une éclosion se déclare dans nos milieux fermés. Notamment, on souhaite tester énormément nos travailleurs de la santé. Ce sont pas moins de 4000 tests qui seront effectués chaque semaine uniquement auprès des employés de notre réseau», a fait savoir la présidente-directrice générale adjointe du CIUSSS MCQ, Nathalie Boisvert.