
Que veut le pouvoir de Brazzaville ?
Pendant que le premier ministre Clément Mouamba de la nouvelle république prend l’initiative d’un dialogue qui impliquerait toute la classe politique, et surtout au moment où l’opposition subordonne sa participation à ce dialogue à, entre autres conditions, la libération des prisonniers politiques, le régime de Sassou persiste et signe dans les enlèvements et arrestations sauvages et arbitraires.
Mercredi 0 juin 2016, un jeune compatriote qui par le passé avait refusé visiblement de prêter son allégeance au changement de notre constitution, a été enlevé hier au plateau de 15 ans par des éléments armés pour une direction inconnue. Ce jeune enlevé s’appelle Ngouombolo Pidis Merlin.
C’est dans le même élan de barbarie que M. Patrice Laganny, président de la plateforme politique R16, composante du Frocad, a été enlevé de son domicile ce jeudi 2 juin 2016 matin à 4 h 07 minutes par des éléments de la force publique lourdement armés. Le kidnapping s’est déroulé devant femme et enfants.
Depuis ce rapt, le troisième dont est victime depuis août 2015 ce remarquable leader de l’opposition, Patrice Laganny alias Papito est incarcéré à la DGST.
Comme si cela ne suffisait pas, demain mardi 7 juin 2016, le coordonnateur des plateformes IDC-FROCAD, Mr Charles Zacharie Bowao est convoqué par la police politique aux ordres de Mr 8 %.
Selon nos informations, Charles Zacharie Bowao se fera représenter par son avocat à la convocation du mardi 7 juin 2016 dans les bureaux du Colonel Thomas Bakala Mayinda.
Partageons cette réflexion du Coordinateur IDC-FROCAD, le Prof Charles Zacharie Bowao :
« Etonnant à quel point tous les « envoyés », tous les « médiateurs » qui se succèdent au Congo ne nous demandent qu’une seule chose, à nous leaders de l’opposition : reconnaitre la « victoire » volée du dictateur, de l’usurpateur, du putschiste Denis Sassou Nguesso. Les « envoyés », « médiateurs », « délégations » se succèdent jour après jour. Pourquoi tant de pressions de la part de celui qui prétend avoir été élu à plus de 60% ? Si c’est le cas, pourquoi nous demander de signer des documents reconnaissant qu’il a été élu? Dos au mur, acculé, en état de faillite, tout ce que le putschiste a trouvé : encercler les leaders de l’opposition; les convoquer à la DGST ou au Ministère de l’Intérieur pour faire pression.
Nous, opposition, vrais démocrates, ne céderons pas. Nous refusons depuis des mois des postes, de l’argent, des magouilles. Nous demandons juste le respect du vote du peuple congolais, la fin de la mascarade et du pillage du pays par un clan. Je ne céderai pas. Le message est clair. Nous irons jusqu’au bout malgré les compromissions et le silence assourdissant de certains. En ces heures terribles pour notre pays, mes pensées vont à ceux qui souffrent de la dictature, ceux qui ont perdu un être cher dans ces combats, à ceux qui subissent la répression, la torture, à ceux nombreux, disparus, à ce qui ont été obligés de fuir, à nos nombreux morts, trop nombreux. Le jour viendra, prochainement, où les responsables, les coupables, devront rendre des comptes devant le peuple congolais et affronter la justice.
Le peuple congolais aspire à la paix, au changement, à l’alternance. »
Zenga-mambu.com par Didier Onka