L’acteur, clown, cinéaste et dessinateur français Pierre Etaix est décédé vendredi matin à l’âge de 87 ans, a annoncé sa famille. L’artiste avait été hospitalisé en urgence dans la matinée, a-t-elle ajouté.
Discret, il avait travaillé avec le cinéaste Jacques Tati et l’artiste de cirque Annie Fratellini et s’inscrivait dans la lignée de Buster Keaton et Charlie Chaplin. « Le comique, c’est la chose la plus précieuse pour moi », avait-il récemment confié.
Réalisateur, on lui doit notamment « Yoyo » (1965), « Tant qu’on a la santé » (1966) ou encore « Le Grand Amour » (1968). Ces films sont restés longtemps invisibles en raison d’un imbroglio juridique, avant que la justice ne rende en 2009 à Pierre Etaix ses droits d’auteur sur cinq longs-métrages et deux courts-métrages.
Ses films dans lesquels Pierre Etaix interprète généralement un personnage lunaire, s’inscrivent dans l’héritage des maîtres comiques du cinéma muet: Buster Keaton, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, Harry Langdon, Harold Lloyd ou Max Linder.
Il avait été récompensé par un Oscar en 1963 pour son court-métrage « Heureux anniversaire » co-signé avec Jean-Claude Carrière.
Un grand observateur
Pierre Etaix était né le 23 novembre 1928 à Roanne, dans le centre de la France, et avait passé la majeure partie de son enfance « à observer la rue » et ses passants. Graphiste de formation, il s’initia à l’art du vitrail puis s’installa à Paris avant de débuter comme illustrateur tout en se produisant avec des numéros dans les cabarets, au music-hall ainsi qu’au cirque.
Cet artiste qui comptait parmi ses amis l’acteur américain Jerry Lewis prônait « un cinéma d’artisanat ». « Au cirque, ce sont les clowns eux-mêmes qui préparent leur matériel, leurs accessoires », soulignait-il.
A la fin du tournage du « Grand amour », il avait demandé à sa partenaire à l’écran, Annie Fratellini, de l’épouser. Ils avaient joué en duo sur la piste et fondé ensemble l’Ecole nationale du cirque en 1973.
Ces dernières années, il était remonté sur scène après des décennies d’absence avec « Miousik Papillon » (2010), puis sous le chapiteau du cirque Joseph Bouglione en 2012, ressuscitant le clown Yoyo. Mais il se disait « handicapé par ses possibilités physiques ».
Romandie.com avec(ats / 14.10.2016 16h21)