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Burundi : Évariste Ndayishimiye désigné candidat à la présidentielle par le CNDD-FDD

janvier 27, 2020

Le général Evariste Ndayishimiye, le 22 mai 2018 à Bujumbura.

Le général Evariste Ndayishimiye, le 22 mai 2018 à Bujumbura. © AFP

 

Le parti au pouvoir au Burundi (CNDD-FDD) a désigné dimanche le général Évariste Ndayishimiye pour porter ses couleurs à la présidentielle du 20 mai et tenter de succéder au président sortant Pierre Nkurunziza dont il est proche.

« Gen. Évariste Ndayishimiye choisi pour représenter le CNDD-FDD lors de la Présidentielle de 2020 », a annoncé le parti sur son compte officiel Twitter.
Il a été choisi lors d’un congrès extraordinaire du CNDD-FDD organisé dimanche à Gitega, la nouvelle capitale administrative du pays, en présence de l’actuel président, Pierre Nkurunziza.
Au pouvoir depuis 2005, il avait pris tout le monde de court lorsqu’il avait annoncé en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution qu’il venait de faire modifier par référendum le lui permettait.

Ces derniers jours, le nom du général Ndayishimiye faisait partie des favoris à la succession de Pierre Nkurunziza. Le nom du président de l’Assemblée nationale Pascal Nyabenda était aussi régulièrement cité.

À 52 ans, Évariste Ndayishimiye est l’un des hommes clés du système qui dirige aujourd’hui le pays. Ancien ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, chef de cabinet militaire et civil du président, le général Ndayishimiye comptait parmi les principaux chefs militaires du CNDD-FDD à la signature de l’accord de cessez-le-feu en 2003 qui mit un terme à la guerre civile au Burundi (au moins 300 000 morts entre 1996 et 2003).

Le parti a prévu d’importantes manifestations dans l’après-midi pour célébrer l’annonce de son nouveau champion.

Parachute doré

Samedi, le président sortant avait souligné la portée historique pour le pays du congrès de dimanche, précédé d’ailleurs de « Trois jours de prières » organisées par le parti.
« Ce congrès est un événement exceptionnel qui va marquer le début d’une nouvelle page dans l’histoire du Burundi et du parti CNDD-FDD », avait ainsi déclaré PierreNkurunziza, réaffirmant au passage sa volonté de ne pas se représenter « malgré ceux qui me le demandent ».

« Tout ce qui va se passer dimanche, c’est le plan de Dieu. L’Éternel a déjà opéré son choix », avait ajouté Pierre Nkurunziza, chrétien évangélique doublé d’un amoureux du ballon rond.

Ces dernières années, il se déplaçait rarement sans sa propre équipe de football et sa chorale, jouant avec des équipes locales et organisant des prières à la faveur de l’inauguration d’une école (il en a fait construire quelque 5 000) ou d’un stade omnisports.

On ignore encore si le chef de l’État sortant se retirera du débat public ou s’il gardera une influence sur les affaires du pays. Quoi qu’il en soit, son confort matériel est assuré par un projet de loi récemment adopté.

Outre une villa « de très haut standing » qui doit être construite dans une localité de son choix d’ici cinq ans, Pierre Nkurunziza devrait recevoir une allocation de près de 500 000 euros. Un salaire à vie lui est aussi garanti.

Le président sortant laisse derrière lui un pays fracturé par une crise politique marquées par de nombreux cas d’assassinats ciblés, de torture et autres graves violations des droits de l’homme documentées dans de nombreux rapports de l’ONU ou d’organisations des droits humains. Des accusations systématiquement rejetées par le régime.

De nombreux activistes des droits de l’homme et journalistes burundais vivent actuellement en exil.
La crise a aussi durement affecté l’économie qui en 2018 affichait 1,6% de croissance contre 0,5 % en 2017, après deux années consécutives de récession en 2015 (-3,9 %) et 2016 (-0,6 %), selon la Banque mondiale.

Burundi: Nkurunziza élevé au rang de « Guide suprême éternel » du parti au pouvoir

mars 11, 2018

Nairobi – Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a été élevé samedi au rang de « Guide suprême éternel » du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a-t-on appris dimanche auprès de ce parti.

Cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre entre les plus hauts dirigeants du CNDD-FDD, réunis vendredi et samedi à Buye (nord) région natale du président Nkurunziza.

La direction du CNDD-FDD a décidé « que son excellence le président Pierre Nkurunziza est le Guide suprême de notre parti. C’est notre aîné, c’est notre père, notre conseiller, ersonne ne peut se comparer à lui au sein du CNDD-FDD », a annoncé le secrétaire général du parti, le général Evariste Ndayishimiye, dans une vidéo parvenue à l’AFP dimanche et authentifiée par un de ses cadres.

Un communiqué du parti a précisé qu’il avait été élevé au statut de « Imboneza yamaho (Guide suprême éternel, en kirundi la langue nationale), sans s’étendre sur les implications de cette décision.

Elle a suscité les moqueries de ceux qui dénoncent « le projet de règne à vie de Nkurunziza » ou « un culte de la personnalité autour de sa majesté le roi Nkurunziza 1er ».

« Il ne s’agit pas d’une dérive à la Kim Il Sung comme en Corée du Nord, comme nos détracteurs veulent le faire croire. Mais notre parti a décidé de donner une place spéciale à son excellence Pierre Nkurunziza en lui accordant la place de notre principal conseiller et guide pour toujours », a justifié pour l’AFP un haut cadre du parti, sous couvert d’anonymat.

Un culte de la personnalité s’est développé autour du président Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, et qui a fait à plusieurs reprises le ménage dans les rangs de l’ancienne principale rébellion hutu aujourd’hui au pouvoir, selon des analystes.

Il apparaît désormais comme le chef incontesté d’un système dominé par un groupe de quelques généraux, issus de cette rébellion.

Le Burundi est en crise depuis que le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.

Les violences qui ont accompagné cette crise ont fait depuis au moins 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés.

Un référendum constitutionnel controversé, qui permettrait à M. Nkurunziza de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans, est prévu en mai.

Romandie.com avec(©AFP / 11 mars 2018 17h08)                                            

Burundi : 10 000 personnes rassemblées à Bujumbura à l’appel du parti au pouvoir

avril 11, 2015

Le président burundais Pierre Nkurunziza.
Le président burundais Pierre Nkurunziza. © AFP

Une dizaine de milliers de militants du parti au pouvoir au Burundi ont défilé samedi à Bujumbura, pour démontrer l’unité de leur mouvement, où monte la contestation au sujet d’une éventuelle nouvelle candidature du chef de l’Etat sortant à la présidentielle.

Environ 10.000 militants du Cndd-FDD, vêtus de tee-shirts blancs aux insignes de leur parti ou frappés du nom de la Ligue des jeunes – les Imbonerakure -, portant des ballons aux couleurs rouge-vert-blanc de cette ex-rébellion hutu, ont traversé les rues de Bujumbura en quatre cortèges et convergé vers un terrain de football, près du lac Tanganyika, a constaté un journaliste de l’AFP.

Dernièrement, il y a certains militants qui ont (…) porté sur la place publique un débat qui devait être interne au parti, a déclaré le président du Cndd-FDD, Pascal Nyabenda, à propos d’une centaine de hauts cadres du parti qui ont ouvertement pris position contre une nouvelle candidature du président Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin.

Nous avons organisé cette marche-manifestation de la Paix pour montrer que notre parti reste uni malgré ces frondeurs, qui ne visaient que leurs intérêts, mais aussi pour tenter de rassurer tous les militants, a ajouté M. Nyabenda.

Le Cndd-FDD doit désigner lors d’un congrès en avril son candidat à la prochaine présidentielle de juin. L’approche du scrutin fait monter la tension politique au Burundi, qui se cristallise principalement autour de la volonté prêtée à M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

Quelque 140 hauts cadres ont récemment signé une pétition appelant le président Nkurunziza à ne pas se représenter. Une trentaine d’entre eux – dont Jérémie Ngendakumana, qui a dirigé le parti de 2007 à 2012 – ont été exclus et plusieurs autres démis de leurs fonctions.

L’opposition et la société civile considèrent un nouveau mandat inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha qui ont mis fin à la guerre civile au Burundi (1993-2006), ce que réfutent les partisans de M. Nkurunziza.

Ces derniers temps, des membres de notre parti ont pris le chemin de la fronde, nous voulons rassembler les membres de notre parti avant les élections pour les rassurer, pour leur montrer que nous sommes soudés et unis malgré cette fronde, a expliqué Willy Nyamitwe, chargé de la communication présidentielle et de la campagne du Cndd-FDD.

Le camp présidentiel a tenté récemment de destituer le président de l’Assemblée nationale, Pie Ntavyohanyuma, qui a signé la pétition contre un troisième mandat, sans y parvenir malgré une forte majorité à l’Assemblée nationale, signe que le camp des frondeurs a du soutien, selon les analystes.

Les gens ont peur de signer la pétition car ils craignent les sanctions, mais beaucoup pensent que l’option du tout Nkurunziza risque d’entraîner notre perte, a jugé un cadre du Cndd-FDD samedi, sous le couvert de l’anonymat.

Avec le rassemblement de samedi, le parti au pouvoir cherche à (…) se rassurer car il fait face à une fronde de nombreux cadres qu’il ne parvient pas à réduire et cela l’a fortement affaibli malgré ce qu’il dit, a estimé un diplomate en poste à Bujumbura.

Bien qu’absent physiquement du rassemblement de samedi, le président Nkurunziza était omniprésent, sur les tee-shirts ou dans les chansons entonnées par les militants.

Cette manifestation, c’est pour dire aussi à l’opposition et la société civile de nous foutre la paix, de laisser Nkurunziza en paix car s’ils s’opposent à ce qu’il fasse un nouveau mandat, ils nous trouveront sur leur chemin, a déclaré à l’AFP, Michel, un Imbonerakure.

Le rassemblement s’est déroulé dans le calme, malgré les craintes.

Jeuneafrique.com

Burundi : climat sécuritaire tendu à six mois de la présidentielle

janvier 6, 2015

Des sympathisants du CNDD-FDD, le 24 avril 2010 à Bujumbura.
Des sympathisants du CNDD-FDD, le 24 avril 2010 à Bujumbura. © AFP

Alors que les zones d’ombre persistent autour de la récente attaque de Cibitoke, qui a fait plus de 100 morts parmi des rebelles non identifiés dans le nord-ouest du Burundi, trois militants du parti au pouvoir ont été assassinés à l’Est. Les autorités soupçonnent des membres d’opposition…

À six mois de la présidentielle prévue le 26 juin au Burundi, le climat sécuritaire se dégrade dans le pays. Les cinq jours d’affrontements de Cibitoke, dans le nord-ouest du pays, n’ont pas aidé à calmer les esprits. Au contraire. Opposition et pouvoir se regardent désormais en chiens de faïence, se soupçonnant mutuellement de préparer des coups bas.

Pacifique Nininahazwe, l’un des principaux leaders de la société civile, a tiré lundi la sonnette d’alarme sur Facebook, dénonçant « des arrestations de responsables locaux de l’opposition, des fouilles chez des leaders de l’opposition à Bujumbura, des publications de la présidence de la République comportant des insinuations malveillantes sur certains leaders de la société civile ».

Trois militants du CNDD-FDD tués

En outre, le meurtre de trois militants du parti au pouvoir est venu exacerber les tensions. « C’est un crime très grave (…) à caractère politique à l’approche des échéances électorales majeures prévues à la mi-2015 », tance déjà Onésime Nduwiwana, porte-parole du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, parti au pouvoir).

L’attaque est survenue dans la nuit de dimanche à lundi dans un bar de Gisuru, commune de la province de Ruyigi située à quelque 250 km à l’est de la capitale Bujumbura. Selon un responsable local, cinq personnes en tenue militaire et armés de fusils (…) ont ciblé trois militants du parti Cndd-FDD.

« Elles ont ligoté leurs victimes et les ont couchées par terre avant de les tuer à l’arme automatique puis ont brûlé un peu plus loin une maison [de leur] parti qui sert de lieu de rencontre et de réunion », a-t-il poursuivi, interrogé par l’AFP.

« Nous pensons que ceux qui ont commis ce crime lâche appartiennent à la frange extrémiste de l’opposition burundaise, et dont l’objectif est de saboter les élections de 2015 », a de son côté accusé le porte-parole du Cndd-FDD, refusant de donner des noms.

Pas sûr que ces propos rassurent dans les rangs des opposants au pouvoir de Pierre Nkurunziza. « Qui dans l’opposition peut affirmer aujourd’hui, avec certitude, qu’il ne se trouve pas dans le collimateur du régime en place ? » s’interroge un membre de la société civile burundaise.

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Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula