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Guinée : Mamadi Doumbouya nomme Dansa Kourouma à la tête du CNT

janvier 23, 2022
Le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la junte au pouvoir, le 1er octobre 2021 à Conakry. © AFP/Cellou BINANI

Le chef de l’État a nommé samedi les 81 membres du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif devant décider de la date du retour des civils au pouvoir.

Selon un décret lu samedi soir à la télévision publique, le médecin Dansa Kourouma a été nommé président du CNT. Proche de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, il était jusqu’ici président du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC).

Les membres du CNT représentent toutes les organisations socio-professionnelles du pays ainsi que les partis politiques. Ils doivent participer aux discussions sur l’agenda de la transition.

Tensions avec la classe politique

La charte de transition, sorte d’acte fondamental, signée le 27 septembre indique que la durée de la transition doit être fixée « d’un commun accord entre les forces de la nation et le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) », la junte au pouvoir.

Le colonel Doumbouya, qui s’est fait investir président de transition le 1er octobre 2021, après avoir renversé le président Alpha Condé, s’est engagé à rendre le pouvoir à des civils après des élections, mais sans mentionner jusque-là d’échéance pour cette transition. Et des tensions sont récemment apparues avec la classe politique qui juge que la junte ne tient pas ses promesses, notamment en n’écartant pas suffisamment les cadres ayant fait la promotion du 3e mandat de l’ancien président.

Brouille avec la communauté internationale

La durée de la transition est également au centre de la brouille entre les militaires au pouvoir et certains partenaires internationaux du pays. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) insiste sur la nécessité de respecter le délai de six mois pour la tenue des élections et presse les autorités guinéennes de soumettre rapidement un calendrier en ce sens. Elle a en outre suspendu la Guinée de ses organes de décision et infligé des sanctions individuelles aux membres de la junte.À LIRELe Mali à la recherche d’alliés dans la sous-région

Depuis le putsch du 5 septembre, un gouvernement a été formé. Dirigé par Mohamed Béavogui, un technocrate spécialiste des questions de développement, il a bien promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections. Mais il refuse de se laisser dicter un délai et dit que celui-ci sera fixé par le CNT.

Par Jeune Afrique avec AFP


La liste des membres du Conseil National de transition :

A. Partis politiques
1-Aboubacar Sidiki Cissé (MPDG)
2-Mme Seny Panamou (Bloc libéral)
3-Mamadou Faza Baldé (UFDG)
4-Aboubacar Koly Kourouma (GRUP)
5-Sayon Mara (RPG)
6-Bangaly Djenessa Kourouma (RRD)
7-Mohamed Victor Bangoura (UDRG)
8-Mamadou Baïlo Diallo (UPR)
9-Mme Fingui Camara (PEDN)
10-Mohamed Kaba (PADES)
11-Mme Aminata Bah (PACT)
12-Mme Fatoumata Diallo (ADC-BOC)
13-Seny Camara (PUP)
14-Ahmed Tidiane Sylla (UFR)
15-Mohamed Aïssata Camara (FAN)

B. Organisations de la société civile
16-Mme Aïssata Mariama Soumah
17-Ismaël Kabacé Samoura
18-Dansa Kourouma (Président du CNT)
19-Salia Camara
20-El Hadj Mamadi Keïta
21-Alpha Abdoulaye Diallo
22-Sekou Doré

C. Centrales syndicales
23-Yamoussa Touré
24-Mme Hawa Bangoura
25-Maoulia Sénè
26-Aboubacar Sidiki Mara
27-Mme Mariama Touré

D. Organisations patronales
28-El Hadj Mansa Moussa Sidibé
29-Abdoulaye Dima Dabo
30-Ismaël Koly

E. Forces de défense et de sécurité
31-Général 2ème section Amadou Kaba
32-Général 2ème section Abdoulaye Keïta
33-Général 2ème section Pépé Roger Sagno
34-Colonel Laye Manfa Condé
35-Colonel Lamine Diallo
36-Colonel Maïmouna Sidibé
37-Capitaine de vaisseau à la retraite Amadou Sow
38-Commissaire divisionnaire André Bangoura
39-Adjudant-chef Mama Samy Béavogui

F. Organisations de défense des droits de l’homme
40-Mory Douno
41-Fatoumata Lamarana Bah

G. Organisations des Guinéens de l’étranger
42-Dominique Kpoghomou
43-Tiguidanké Traoré
44-Mohamed Naby Sylla
45-Abou Kaba
46-Aïcha Diallo

H. Organisations de femmes
47-Mme Fatoumata Yébhè Bah
48-Mme Saran Traoré
49-Dorcas Néma

I. Organisations de jeunesse
50-Hamidou Camara
51-Mamadi Fonfo Camara
52-Bademba Baldé
53-Mme Fanta Conté
54-Mme Maïmouna Barry

J. Organisations culturelles
55-Gouamou Fabara Koné
56-Mamadou Lamine Diallo

K. Confessions religieuses
57-Monseigneur Jacques Boston
58-El Hadj Seny Facinet Sylla (2ème vice-président)

L. Secteurs informels et métiers
59-Bangaly Chérif
60-Mme Fatou Holo Kaba

M. Organisations paysannes
61-Gilbert Andéga Camara
62-Mme Mahawa Soumano Tounkara

N. Sages des régions
63-El hadj Amadou Togba
64-Mohamed Lamine Bangoura

O. Personnes vivant avec le handicap
65-Kabinet Camara
66-Mme Massoud Barry

P. Organisations socioprofessionnelles
67-Me Mohamed Traoré
68-Hassane Bah
69-Hawa Diakité

Q. Chambres consulaires
70-Lansana Fofana
71-Lounceny Chérif

R. Organisations de presse
72-Mme Asmaou Barry
73-Yamoussa Sidibé

S. Personnes ressources
74-Mamadi Kaba
75-Mohamed Ali Thiam
76-Sorel Keïta
77-Aliou Badra Thiam
78-Mme Fatima Camara
79-El Hadj Abdoul Karim Dioubaté
80-Jean-Paul Kantabadouno
81-Maïmouno Yombouno (1ère vice-présidente).

Par Jeune Afrique

Mali : la suspension des exportations, une fausse bonne idée ?

décembre 22, 2021
Femmes vannant le mil dans la région de Ségou, au Mali. © © Angélique & Guy Bescond / Biosphoto via AFP

Décidée au début de décembre, la restriction des sorties de céréales (riz, sorgho, mil…) vise à prévenir une pénurie alimentaire et à favoriser l’autosuffisance. Sans savoir si cette stratégie peut réussir.

Depuis le 6 décembre, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a interdit l’exportation de riz, de maïs, de tourteaux et de grains de coton, de mil et de sorgho afin de « sécuriser le ravitaillement des marchés nationaux en produits issus de l’agriculture locale ». Dès la mi-novembre, l’exécutif, s’alarmant déjà d’une campagne agricole en dessous des attentes, avait réduit de 50 % la base taxable à l’importation sur « 30 000 tonnes d’huile de cuisson, 60 000 tonnes de sucre et 300 000 tonnes de riz ». Objectif : soulager les ménages face à la hausse exponentielle des prix.

Selon la presse locale, cette mesure représente un manque à gagner de 18 milliards de F CFA (27 millions d’euros) pour l’État, mais n’a eu qu’un impact de courte durée, et a suscité son lot de mécontentements – dont une grève des boulangers contestant le prix de vente du pain imposé par le gouvernement.

« L’augmentation des prix a eu comme conséquence la diminution des ventes pour 77 % des commerçants », avertissait en septembre le Programme alimentaire mondial (PAM), qui notait que, parallèlement, les ménages avaient été contraints d’adopter diverses « stratégies », dont « la diminution du nombre de plats par jour, la réduction de la fréquence d’achat, le recours à la dette ou la diminution des dépenses non alimentaires ».

Un triple impact

Confronté, d’un côté, au coût élevé des subventions et des exonérations sur les produits importés et, de l’autre, à une progression continue des prix sur le marché national, Bamako a invoqué l’impératif de la « souveraineté alimentaire » pour justifier l’interdiction des exportations, alors que « le triple impact de l’insécurité croissante, des sécheresses et du Covid-19 a plongé un nombre record de 1,2 million de personnes dans une crise alimentaire en 2021″, alertait au début de décembre le forum des ONG internationales au Mali (Fongim), une coalition de 22 organisations humanitaires actives dans le pays.

À première vue, ces restrictions à l’exportation pourraient atténuer les pénuries alors que, selon les analyses du PAM, plus de la moitié des commerçants interrogés déploraient une baisse de 10 % à plus de 30 % « du niveau de stock par rapport à l’année passée à la même période ».

LA MENACE SÉCURITAIRE A EMPÊCHÉ LES FAMILLES VULNÉRABLES D’ACCÉDER À L’AIDE ET À LEURS CHAMPS

Mais, dans les faits, le Mali « importe 70 % des denrées de sa consommation alimentaire », rappelle le PAM. En 2019, les exportations de produits alimentaires du pays atteignaient à peine 25 millions de dollars contre 344 millions de dollars d’importations, selon l’Observatoire de la complexité économique du MIT. À titre de comparaison, les exportations d’or avaient atteint 4,5 milliards de dollars, soit 92,4 % des recettes des ventes à l’export.

Incidents sécuritaires et diminution des surfaces cultivées

Il est loin d’être certain que l’interdiction des exportations de céréales parvienne à répondre aux sources de la crise, qui tiennent autant aux difficultés intrinsèques du secteur agricole malien qu’aux effets globaux de la crise du Covid-19. Ainsi, le PAM relève, dans son étude de septembre, que la production malienne de maïs a chuté de 11 % entre 2019 et 2020, tandis que celle de riz régressait de 5,7 % sur la même période, à la suite de la baisse des « superficies emblavées » dans les régions de Sikasso et de Ségou, elle-même due à des « difficultés d’acquisition des engrais autrefois accordés à crédit aux cotonculteurs » et au « retard dans le démarrage de la campagne et dans la mise en place des engrais ».LIREAlgérie : la « crise des patates », simple partie émergée de l’iceberg ?

Pour ne rien arranger, complète le PAM, des incidents sécuritaires ont durement affecté la production dans la région de Mopti. « L’analyse des images satellitaires de la zone ont permis de constater que pour la campagne 2020-2021, 20 % des localités de la région sont touchées par des diminutions de surfaces cultivées dont 12 % par des diminutions importantes ou moyennes. Cette situation a affecté plus de 190 000 personnes ».

LA SURCHARGE DES BATEAUX A EU POUR CONSÉQUENCE LA HAUSSE MIROBOLANTE DES TAUX DE FRET

« L’emprise croissante des acteurs armés sur la capacité des personnes à se déplacer librement et, dans certains cas, le siège à part entière, ont empêché les familles vulnérables d’accéder à l’aide, à leurs champs, aux zones de pâturage pour leur bétail et aux marchés entourant leurs villages », a déploré le Fongim, au début de décembre.

Hausse des prix alimentaires, un phénomène global

La situation malienne s’inscrit dans un contexte global de hausse des prix alimentaires. Au début de décembre, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estimait que la valeur mensuelle d’un panier de produits alimentaires de base – aux cours internationaux – était en hausse de 27 % sur un an. Une situation due pour une part non négligeable à un renchérissement des coûts de transports internationaux. Estimés à 9 % de la valeur moyenne des importations à travers le monde, selon une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur les transports maritimes, ce ratio s’élève à 11,5 % en Afrique.

« Après plusieurs mois de paralysie, le trafic maritime mondial a subi les conséquences d’une reprise croissante de l’activité qui a induit le manque de place dans les conteneurs qui, en plus des denrées alimentaires, devaient aussi transporter des produits sanitaires et du matériel informatique. La surcharge des bateaux a eu pour conséquence la hausse mirobolante des taux de fret qui étaient jusque-là quasi stationnaires », explique un agent maritime.

Pour rappel, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), à cause de la crise du Covid-19, les exportations du Mali ont chuté de 16,8 % en 2020, tandis que les importations ont diminué à un rythme plus lent de -3,1 %. En 2020, les importations du Mali ont représenté 29,5 % du produit intérieur brut (PIB), avec des exportations équivalant à 24 % du PIB.

Avec Jeune Afrique par Yara Rizk

Guinée: l’opposition se retire des institutions pour protester contre les violences

août 27, 2012

Guinée: l'opposition se retire des institutions pour protester contre les violences Guinée: l’opposition se retire des institutions pour protester contre les violences © AFP

Plusieurs partis de l’opposition guinéenne ont décidé lundi de retirer leurs représentants des institutions du pays, dont le gouvernement et la commission électorale, pour protester contre des violences à l’encontre de leurs militants, a annoncé à l’AFP un des opposants.

« Nous retirons nos représentants du gouvernement, du CNT (Conseil national de la transition, faisant actuellement office de parlement) et de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), a déclaré à l’AFP l’ex-Premier ministre Lansana Kouyaté.

Selon lui, l’objectif est de « protester contre les violences perpétrées sur les militants de l’opposition et dénoncer la dérive dictatoriale du nouveau pouvoir de M. Alpha Condé », élu président et investi en décembre 2010.

La décision a été prise par les responsables des principaux partis de l’opposition regroupés au sein de deux coalitions : l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADP) et le Collectif des partis pour la finalisation de la transition, qui avaient appelé à une marche lundi matin.

Cette manifestation a été empêchée par les forces de l’ordre, arguant qu’elle n’était pas autorisée. Les opposants qui ont tenté de se rassembler ont été dispersés, donnant lieu à des heurts entre autorités, manifestants et contre-manifestants, selon un communiqué de la direction générale de la police. Il y a eu 20 gendarmes blessés et 38 manifestants interpellés, a précisé à l’AFP un responsable de la police.

La décision de retrait de l’opposition concernera deux ministres sur la quarantaine de membres du gouvernement actuel : ceux du Plan, Souleymane Cissé, et du Contrôle économique et financier, Aboubacar Sidiki Koulibaly (tous deux du PEDN).

L’UFDG et l’UFR ont des représentants à la Céni et au CNT. L’opposition dans son ensemble compte entre trois et quatre membres à la Céni (25 membres au total), et six au CNT (150 membres au total).

Selon l’opposition, la marche prévue lundi et non autorisée par la police visait à réclamer des élections législatives libres et transparentes.

Des législatives devaient initialement se tenir au premier semestre 2011 mais ont été sans cesse reportées pour diverses raisons.

Jeuneafrique.com

Visite surprise en Libye du chef de l’ONU Ban Ki-moon

novembre 2, 2011

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est arrivé mercredi à Tripoli pour une visite surprise, a-t-on appris de source aéroportuaire.

M. Ban n’avait pas effectué de visite en Libye durant les huit mois de conflit armé qui ont abouti à la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre.

Le chef de l’ONU, qui doit passer quelques heures à Tripoli, doit s’entretenir avec les dirigeants du Conseil national de transition (CNT) et des responsables de la société civile, a indiqué son porte-parole à l’ONU à New York.

Sa visite n’avait pas été annoncée pour des raisons de sécurité.

M. Ban se rendra ensuite au sommet du G20 à Cannes (France) où le dossier libyen sera à l’ordre du jour.

Jeuneafrique.com avec AFP

Kadhafi: le CNT veut juger les meurtriers

octobre 28, 2011

Les nouvelles autorités libyennes se sont dit aujourd’hui déterminées à poursuivre en justice les meurtriers de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi mort dans des circonstances floues après avoir été capturé vivant.

« Le responsable de cela (le meurtre de Kadhafi), quel qu’il soit, sera jugé et bénéficiera d’un procès équitable », a déclaré le vice-président du Conseil national de transition (CNT), Abdel Hafiz Ghoga.

Lundi, Moustapha Abdeljalil, le président du CNT, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les circonstances controversées de la mort de l’ex-dirigeant libyen afin «répondre aux requêtes internationales».

Alors que les nouvelles autorités libyennes martèlent depuis le début la thèse d’un décès intervenu dans un échange de tirs, de nombreuses sources font pour leur part référence à une exécution sommaire. Le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a même estimé que la « réputation » des nouvelles autorités libyennes avait été « un peu ternie » par la mort de l’ex-dirigeant.

Lefigaro.fr avec AFP

Libye : les Nations unies ont voté la fin de l’intervention militaire de l’Otan

octobre 27, 2011

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté ce jeudi 27 mars à l’unanimité une résolution mettant fin à l’intervention militaire de l’Otan en Libye.

Évoqué depuis mercredi, l’arrêt de l’intervention militaire de l’Otan en Libye a été voté à l’unanimité jeudi 27 mars par le Conseil de sécurité de l’ONU. La mission de l’organisation transatlantique prendra donc fin le 31 octobre à minuit, et ce malgré les appels des nouvelles autorités libyennes à prolonger la mission jusqu’à la fin de l’année.

Fin de la mission de protection des civils

« La chute de Syrte a conduit les dirigeants libyens à déclarer la libération du territoire libyen le 23 octobre dernier. Prenant acte de cette évolution, le Conseil de sécurité devrait adopter aujourd’hui une résolution mettant fin aux autorisations de la résolution 1973 ayant permis l’usage de la force pour protéger les civils et faire respecter la zone d’exclusion aérienne », avait préalablement déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Bernard Valéro.

Par cette décision le conseil ordonne la fin de l’autorisation d’une zone d’exclusion aérienne et de toute action militaire pour protéger les civils à compter de 23H59 (heure libyenne) le 31 octobre. La résolution allège également l’embargo international sur les armes et met fin au gel des avoirs de la Corporation nationale libyenne du pétrole, de la Zuetina Oil Company, de même que les restrictions visant la Banque centrale de Libye, la Libyan Arab Foreign Bank, la Libyan Investment Authority, et la Libyan Africa Investment Portfolio.

L’Otan doit se réunir vendredi à Bruxelles pour officialiser la fin des frappes en Libye, qui durent depuis le 17 mars.

Jeuneafrique.com avec AFP

Soudan : Omar el-Béchir affirme avoir armé le CNT

octobre 27, 2011

Lors d’un discours télévisé, le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé avoir armé les combattants du CNT lors de leur lutte contre Mouammar Kaddafi. Selon lui, l’ex-« Guide » aurait soutenu pendant des années des rebelles dans la région du Darfour.

« Une partie de l’armement des forces qui sont entrées à Tripoli était soudanaise à 100% », a affirmé sans détour Omar el-Béchir, mercredi dans un discours. Si ses propos sont justes, les ex-rebelles du CNT auraient bénéficié d’une aide considérable lors de la guerre civile qui les a vu affronter les soldats de Mouammar Kaddafi. L’Otan d’un côté, Omar el-Béchir de l’autre… Le Conseil national de transition libyen (CNT) avait donc plus d’un atout dans sa manche.

« Un soutien humanitaire mais aussi en armes »

« Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montages de l’Ouest, à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye », a précisé Omar el-Béchir. Pourquoi un tel soutien au CNT ? Selon le chef d’État soudanais, Mouammar Kaddafi a armé pendant des années le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), un groupe de rebelles de la région du Darfour. L’ancien « Guide » y avait pour objectif d’accroître son influence, comme ailleurs dans le Sahel.

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye : cadavres et dévastation dans la ville fantôme de Syrte

octobre 23, 2011

« Ca, c’est ma maison, ça, mon magasin. Tout est détruit ». Omar Beifala, 25 ans, tente de nettoyer ce qui n’est plus que ruines, à l’image de Syrte, ville fantôme parsemée de cadavres où l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kaddafi s’est caché jusqu’à sa mort jeudi.

Après des semaines de bombardements quotidiens de l’Otan et de violents combats, des convois de pick-up de combat et de semi-remorques transportant matériel, chars et véhicules détruits quittent la ville.

« On rentre chez nous. C’est fini, Kaddafi est mort! », lance, hilare, un combattant du Conseil national de transition (CNT).

A plus de 10 km du centre-ville, des infirmiers s’activent autour d’environ 175 cadavres recouverts de bâches de plastique blanc, qui doivent être bientôt enterrés: les derniers soldats de Kaddafi, abattus alors qu’ils fuyaient leur convoi d’une vingtaine de 4X4 visé par une frappe aérienne de l’Otan.

Au moins 25 autres morts, carbonisés, gisent non loin, au sol ou agglomérés à leurs véhicules.

Originaire de la région, Mouammar Kaddafi a été capturé jeudi tout près de là, alors qu’il fuyait lui aussi le convoi. Il a ensuite péri dans des circonstances encore floues, les autorités du CNT évoquant un échange de tirs tandis que d’autres parlent d’une exécution sommaire.

Plus près du centre, l’hôtel Al-Mahari, criblé d’impacts, offre un spectacle tout aussi dantesque: plus de 60 corps pourrissent sur la pelouse, certains ligotés, souvent la tête trouée d’une balle.

L’odeur est épouvantable. « L’hôtel servait de prison aux hommes de Kaddafi, qui y détenaient nos hommes. On l’a trouvé le jour où Kaddafi est mort », explique Charif Ahmad Charif, un combattant pro-CNT.

Pour lui, « les hommes de Kaddafi ont exécuté les prisonniers avant de partir ». Ses frères d’armes approuvent, précisant qu’il reste des cadavres à travers toute la ville.

« On en a déjà évacué tellement, je ne sais pas combien… Des centaines, des milliers… », dit Sadouq Al-Banani, « nettoyeur » de l’ONG libyenne Tabiya, masque hygiénique sur le visage.

Victoire

Plus on s’approche du centre, plus la dévastation est grande. Pas un bâtiment épargné par les tirs, la chaussée est jonchée de douilles. Aucune vitre n’est intacte. Tous les magasins sont fermés, et il n’y pas de trace des dizaines de milliers d’habitants de la ville.

De temps à autre, une odeur de cadavre en putréfaction empuantit l’atmosphère. De la fumée s’élève par endroits. « C’est encore plus détruit qu’à Misrata », pourtant bombardée pendant cinq mois par l’artillerie de Kaddafi, constate Sadouq Al-Banani.

Le quartier n°2, où le dernier carré des pro-Kaddafi s’était réfugié, est le plus touché. Il n’y reste que des fantômes de murs, des toits effondrés, des lampadaires et des câbles électriques tombés à terre, coupant la route sous un sinistre ciel gris.

Des détonations retentissent: les combattants continuent de célébrer bruyamment la victoire.

« Syrte est finie »

Ahmad Ali, un vieillard chenu, quitte la ville au volant de son pick-up. Des matelas et des couvertures couvrent les maigres possessions qu’il est venu récupérer. « Je n’ai plus rien à faire ici. Syrte est finie », lâche-t-il d’un air sombre.

« Quelques familles commencent à revenir pour prendre des affaires. Mais personne ne reste, ils repartent aussitôt », confirme Slimane Kilani, combattant de Misrata.

Omar Beifala veut pourtant se réinstaller. Avec une dizaine de proches, il balaie les gravats devant l’immeuble vert de deux étages où vivait sa famille.

Le bâtiment est éventré, le magasin d’alimentation du rez-de-chaussée est encombré de débris métalliques, les deux étages des logements familiaux ont été pillés.

« Ce sont à la fois les hommes de Kaddafi et les révolutionnaires qui ont fait ça. Pour nous, ils sont tous les mêmes », grogne-t-il. « Je suis revenu aujourd’hui pour la première fois. Je savais que les combats avaient été très violents, mais tout ça, c’est triste. Très triste ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Les ordres sont : « Personne ici n’a tué Kaddafi »

octobre 22, 2011

Ils ont accompli ce que tout rebelle libyen rêvait de faire: capturer Mouammar Kaddafi. Mais le dénouement gêne. Les ordres sont: « Personne ici n’a tué Kaddafi ». Ils préfèrent exhiber les possessions de l’ex-dictateur: bottine noire, pistolet plaqué or, foulard beige.

Dans la ferme qui sert de quartier général à la brigade Al Ghiran, dans la périphérie de Misrata (est), les hommes se font prendre en photo devant le pick-up qui a servi la veille à Syrte à arrêter l’ancien « Guide » libyen. Une trace de sang séché est restée collée au capot.

Depuis leur retour, il se passent de main en main les précieuses prises de guerre entre deux accolades: un revolver, un téléphone satellitaire, une mitraillette, un petit bout de papier enroulé dans du scotch. « Une amulette », s’amuse l’un d’entre eux.

« Le dernier coup de fil reçu sur son (téléphone satellitaire) Thuraya provenait de Syrie, c’était une femme », jure au passage un membre de la brigade.

Omran Chaaban, 21 ans, dit être le premier à avoir attrapé l’ancien homme fort libyen, réfugié dans une canalisation, à l’ouest de son fief de Syrte (360 km à l’est de Tripoli), là où personne n’espérait vraiment le trouver.

« Quand je l’ai vu, j’étais sans voix, je ne pouvais plus réfléchir, c’était une surprise totale. Je me suis juste dit: +Ca y est, Kaddafi, c’est fini+ », raconte le garçon brun, blouson en cuir marron sur les épaules.

D’après son camarade, Ahmed Gazal, leur brigade partait ce matin-là en renfort pour donner l’assaut final à Syrte quand ils ont croisé un groupe de pro-Kaddafi au bord de la route, rescapés d’un convoi bombardé par l’Otan.

Après des échanges de tir, « un homme de ses services de sécurité nous a avoué que Kaddafi était à l’intérieur » du tube en béton, explique-t-il.

Kaddafi, une « petite souris »

« Omran était le plus près de lui, il l’a attrapé, ensuite j’ai dit +Dieu est grand+ et j’ai tiré ses jambes à l’extérieur. Quand il est sorti de sa cachette, il a dit: +qu’est ce qui se passe, qu’est ce qu’il y a?+ » raconte Ahmed. A cet instant « Omran lui a planté son pistolet sous le menton ».

« Je croyais qu’il en imposait, mais en fait, à ce moment-là il avait l’air d’une petite souris », sourit-il.

Selon lui, lors de sa capture, « Kaddafi avait du sang sur les vêtements et le visage, il était blessé ».

Une fois revenus à la voiture, une foule en délire les entoure. D’après les vidéos circulant sur internet, Kaddafi reçoit des claques, des coups de poing, se fait tirer les cheveux.

Mais ensuite « on l’a transféré dans une ambulance » à un kilomètre de là, prétend Omran.

L’ancien dictateur mourra sur la route de Misrata, selon eux.

Selon les nouvelles autorités libyennes, il a succombé à des blessures par balles après des feux croisés pendant son arrestation. Une balle dans la tempe a été fatale, assure le numéro 2 du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril.

L’Onu et Amnesty International demandent une enquête pour déterminer s’il a été exécuté sommairement d’une balle dans la tête.

« Personne ici n’a tué Kaddafi »

Quand on aborde le sujet controversé, le ton change, l’ambiance se raidit.

« Il était salement amoché quand on l’a vu. On savait qu’il allait mourir », lance un membre de la brigade, Ibrahim Al-Marjoub.

Derrière eux, l’un des chefs vient de glisser une consigne en arabe. « Tout le monde dit: +Personne ici n’a tué Kaddafi+ ».

La conversation tourne court. Ahmed préfère parler de la nouvelle montre chromée qu’il porte au poignet, « celle d’Aboubaker Younès », l’ancien ministre de la Défense de Kaddafi mort jeudi à Syrte.

A dire vrai, la polémique entourant sa mort intéresse peu à Misrata, ville martyre bombardée pendant cinq mois par les forces du régime déchu.

Mohamed Belhadj, combattant d’une autre brigade, confesse qu’il n’aurait pas hésité une seconde.

« Moi, si j’avais attrapé Kaddafi, je l’aurais tué sans réfléchir. Il a massacré mon peuple à Misrata, il a tué tous mes amis ».

Vendredi soir, les habitants faisaient encore la queue pour voir de leurs propres yeux la dépouille de leur bourreau, allongée par terre dans la chambre froide d’un marché de banlieue, tandis que d’autres célébraient la mort du tyran dans les rues du centre-ville.

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye : des membres du CNT envisageraient de jeter le corps de Kaddafi à la mer

octobre 21, 2011

Capture d’écran d’Al-Jazira La question de l’enterrement de Mouammar Kaddafi, qui a été retardée, divise le Conseil national de transition libyen (CNT). Certains de ses membres s’inquiètent que sa tombe devienne un lieu de culte.

L’enterrement de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kaddafi devait avoir lieu vendredi, mais il a été finalement retardé, alors que selon la tradition islamique il doit avoir lieu le plus vite possible. Raison invoquée par Mohamed Sayeh, un responsable du Conseil national de transition libyen (CNT) : permettre une enquête de la Cour pénal internationale (CPI).

Mohamed Sayeh a précisé qu’ « une tierce partie allait venir de l’étranger pour effectuer les formalités ». Il a indiqué que le corps de Kaddafi se trouvait toujours à Misrata, où il avait été transporté après sa mort dans sa ville natale de Syrte. Le CNT a promis de l’inhumer dans le respect des rites islamiques, lors d’une cérémonie privée.

Pourtant loin de l’attention au respect de la justice internationale, la question du sort à réserver au corps de Kaddafi serait l’objet des désaccords au sein du CNT, selon Reuters.

Le ministre des Finances libyen Ali Tarhouni aurait ainsi conseillé aux membres du CNT d’attendre avant de le rendre public le corps afin, de lever les derniers doute qu’ils pourraient encore y avoir sur sa disparition. « Je leur ai dit de le garder dans le garder dans le congélo (de la morgue) pendant quelques jours…pour s’assurer que tout le monde sache qu’il est mort », a-t-il déclaré, présidant qu’ « aucune décision » n’avait encore été prise concernant les conditions de son enterrement.

Un sort identique à Ben Laden ?

La correspondante en Libye de la BBC affirme, quant à elle, que les autorités de transition libyennes souhaiteraient enterrer Kaddafi dans le secret le plus total. Certains membres du CNT souhaiteraient quant à eux que son corps soit tout bonnement jeté à la mer, comme cela a été le cas pour Oussama Ben Laden. Ici, comme dans le cas de l’ancien chef d’Al-Qaïda, le but serait d’éviter que sa tombe ne puisse devenir un lieu permettant aux nostalgiques de l’ancien dictateur libyen de commémorer sa mort.

Le corps de Mouammar Kaddafi, dont les circonstances de la mort restent floues, se trouve à l’heure actuelle dans la ville de Misrata. Il y aurait subi une autopsie. Selon un médecin qui a examiné son corps, il aurait été touché mortellement par balle au niveau des intestins après avoir été capturé.

« Kadhafi était vivant quand il a été capturé et a été tué ensuite. La balle à l’origine de sa mort a pénétré son intestin », a affirmé le docteur. « Il a ensuite reçu une deuxième balle dans la tête qui a traversé son crâne », a-t-il ajouté.

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