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France: Jacques Dessange, coiffeur des stars, est mort

janvier 7, 2020

Le coiffeur, fondateur du célèbre groupe international de coiffure, est décédé mardi à l’âge de 94 ans.

Le coiffeur Jacques Dessange coiffant le mannequin Deborah lors d'un salon en Ecosse le 12 octobre 1965.
Le coiffeur Jacques Dessange coiffant le mannequin Deborah lors d’un salon en Ecosse le 12 octobre 1965. Rue des Archives/RDA2

Le coiffeur Jacques Dessange, apprécié des stars de cinéma et fondateur du célèbre groupe international de coiffure portant son nom, est décédé mardi à l’âge de 94 ans.

Le décès du coiffeur-entrepreneur a été confirmé à l’AFP par un porte-parole du groupe Dessange International. Né en 1925 en Sologne dans le centre de la France, Jacques Dessange avait ouvert ses premiers salons en 1954, s’attirant la sympathie des personnalités en inventant le « coiffé-décoiffé » avant de développer un empire présent dans 43 pays.

Cet empire, qu’il a fondé et qu’il n’a quitté qu’en 2008, réunit près de 1600 salons dans le monde, dont 370 en France, sous diverses enseignes comme Dessange et Camille Albane. En 2017, le groupe avait réalisé un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros.

Le coiffeur des actrices en vue

Initié à la coupe à Souesmes (Loir-et-Cher), dans le salon paternel, il était monté à Paris en 1945 après son certificat d’études et y avait connu un dur apprentissage, avec pas moins de 12 renvois jusqu’à son embauche par Louis Gervais, un coiffeur à la mode. Passées entre ses mains expertes et ses ciseaux, des actrices comme Brigitte Bardot, Jean Seberg et Jeanne Moreau lui permettent d’accéder à la notoriété, ce qui lui vaut de coiffer ensuite des stars internationales comme Liz Taylor, Marlene Dietrich ou Ava Gardner.

Jacques Dessange et l'actrice américaine Jean Seberg inaugurent un nouveau salon de coiffure de la marque, à Paris, le 8 mai 1965.
Jacques Dessange et l’actrice américaine Jean Seberg inaugurent un nouveau salon de coiffure de la marque, à Paris, le 8 mai 1965. AFP PHOTO
ARCHIVE / UPI / AFP

En 1966, il lance sa marque à son nom en s’associant à de jeunes et prometteurs coiffeurs avant de se diversifier dans les produits phyto-sanitaires ou des écoles de formation.

En 2004, il avait confié les rênes du groupe à son deuxième fils, Benjamin. Quatre ans plus tard, il avait déchanté, s’estimant évincé par son propre fils. Amer, il s’en était ému dans un opuscule à destination de ses franchisés. Malgré cette attaque en règle, Dessange International n’avait pas réussi à faire condamner le fondateur du groupe pour dénigrement en février 2012.

Le nom de Jacques Dessange a aussi été cité en 2015 par le Monde et des médias internationaux parmi les détenteurs de comptes non déclarés au fisc chez HSBC Suisse. Le célèbre coiffeur y aurait eu jusqu’à 1,6 million d’euros entre 2006 et 2007. Il aurait ensuite régularisé sa situation avec le fisc français en 2012.

Depuis de nombreuses années, Jacques Dessange s’adonnait à sa passion pour la peinture dans sa propriété de Sologne. Ce décès survient moins d’un an après celui de Jean-Louis David, l’autre coiffeur des stars et inventeur du dégradé, le 3 avril 2019 à l’âge de 85 ans.

Par Le Figaro.fr avec AFP

A Paris, le petit coiffeur des grands d’Afrique, patrons, présidents ou dictateurs

mai 5, 2016

Laurent Gbagbo en 1988 à Paris, photographié par les Renseignements généraux français.

Laurent Gbagbo en 1988 à Paris, photographié par les Renseignements généraux français. Crédits : DR

C’est également ici au rez-de-chaussée du centre d’hébergement social AFTAM pour travailleurs africains qu’il a coiffé en 1985 un colonel tchadien en formation à l’Ecole de guerre inter-armées, du nom d’Idriss Déby. Il a fait autant quatre années plus tard à un colonel malien nommé Amadou Toumani Touré, lui aussi en stage d’état-major à Paris.

On connaît la suite : les trois clients de Sidya Sagna sont rentrés chacun dans leur pays pour accéder, souvent par la force, à la magistrature suprême. Lui est resté à Paris pour continuer à vendre ses services à d’autres têtes africaines, « couronnées » ou sur le point de l’être.

De sa main experte, le coiffeur que tout le monde appelle par son nom de famille, Sagna, a offert une belle coupe au colonel nigérien Ibrahim Baré Mainassara avant qu’il ne rentre à Niamey pour devenir chef de l’Etat de 1996 à 1999.

Ancien commandant de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), ancien chef de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), le général sénégalais Babacar Gaye est aussi passé ici, sous les regards d’autres clients qui attendent leur tour assis en demi-cercle sur des sièges.

En bon voisin du « foyer », cheikh Babacar Fall, premier directeur général de la compagnie aérienne Air Afrique, y est venu faire un tour, tout comme le Malien Alpha Oumar Konaré, de passage à Paris.

« Alpha n’était même pas encore ministre quand je lui ai coupé les cheveux. Il l’a été bien plus tard avant de devenir finalement président de la République pendant deux mandats de dix ans [1992-2002] », se souvient Sagna, du haut de son mètre quatre-vingt-dix.

Le Malien Alpha Oumar Konaré à Bamako,  en 1992, année où il devient président.

Le Malien Alpha Oumar Konaré à Bamako, en 1992, année où il devient président. Crédits : FRANCOIS ROJON/AFP

Un tableau de chasse bien garni

Derrière sa silhouette sahélienne, le coiffeur, qui porte bien ses 76 ans, raconte avec jubilation ses séances avec des chefs d’Etat africains en exercice. Sortant d’une brève hospitalisation à la Pitié-Salpêtrière dans le 13e arrondissement, le Burkinabé Blaise Compaoré, avait senti en 1991 le besoin d’une bonne coupe. Sagna s’est collé à la tâche, suivant un mode opératoire qu’il décrit aujourd’hui encore avec nostalgie et sens du détail.

« Une belle voiture de l’ambassade du Burkina Faso, se souvient-il, était venue me chercher avec tout mon matériel de travail. Guidé par le protocole, je suis arrivé dans la suite de Blaise dans son hôtel du 16e. C’est là que je l’ai coiffé avant d’être redéposé dans mon studio par la même voiture. »

Blaise Compaoré en 1987, une semaine après avoir accédé au pouvoir au Burkina Faso.

Blaise Compaoré en 1987, une semaine après avoir accédé au pouvoir au Burkina Faso. Crédits : INA

Autre président africain, même scénario : de passage à Paris, le Béninois Mathieu Kerekou (…) fit appel aux services de Sagna qui déplaçait à l’époque sa carapace avec beaucoup plus de facilité qu’aujourd’hui.

« J’ai été prévenu par l’ambassadeur du Bénin à Paris que je devais venir à l’hôtel de Kerekou pour lui couper les cheveux. A mon arrivée, il était très détendu et avait même plaisanté plusieurs fois avant le début de la séance. Il a bien apprécié sa coupe », se souvient, plus de trente ans plus tard, Sidya Sagna, les cheveux blanchis par l’âge et les épreuves de la vie.

Etait-il ressorti de ces deux rendez-vous présidentiels avec une mallette d’argent, comme il était d’usage à chaque fois qu’on était reçu par Omar Bongo, autre chef d’Etat africain ?

Lire aussi : Déby, l’Union africaine et le devoir d’exemplarité

A la question, Sagna répond par un sourire énigmatique. Il préfère plutôt parler de la conjoncture de l’époque. « Les chefs d’Etat ne payaient pas directement eux-mêmes, confie-t-il. C’est l’aide de camp ou une autre personne de l’entourage qui s’en chargeait. Je puis simplement dire qu’on pouvait alors faire jusqu’à 4 millions de francs de chiffre d’affaires mensuel [en anciens francs, c’est-à-dire 4 000 francs, soit quatre fois le salaire d’un ouvrier de l’époque], surtout avec de gros pourboires laissés par certains illustres clients. »

Devant l’insistance, « le coiffeur des présidents » concède quelques éléments sur l’état de son patrimoine : des comptes bancaires avec de quoi vivre dans la dignité en France, une maison et un terrain à mettre en valeur à Banjul, quand il rentrera au pays, après le départ de Yahya Jammeh du pouvoir.

La main de Dieu

En attendant, Sagna assure le service sept jours sur sept, de 10 heures à 19 heures. Il ne pense nullement à la retraite, ni même aux vacances qu’il n’a jamais prises en près de quarante années de métier.

Pour lui, la coiffure n’est pas seulement une activité génératrice de revenus. C’est une passion de jeunesse. Dès ses premières années sur le banc de l’école, il se met à couper aux ciseaux les cheveux de ses camarades. Ses talents se confirment au collège puis au lycée, où il passe du bénévolat à la prestation rémunérée. A cet âge-là déjà, il coupe les cheveux de Babacar Ndiaye, premier ambassadeur du Sénégal à Banjul. « Personne ne m’a formé, c’est la main de Dieu », insiste le Franco-Gambien.

En 1973, il cède aux sirènes de l’aventure et prend les chemins de la France.

Nul besoin de visa pour les ressortissants d’anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne. Sagna se fait alors passer pour un Sénégalais afin d’atterrir à Paris, malgré son français approximatif. Dans la capitale française s’offre à lui la possibilité d’être employé dans une parfumerie puis celle de devenir interprète à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Il finit par saisir la première opportunité et travaille trois mois, juste le temps d’obtenir une affiliation à la Sécurité sociale.

Avec ses premières économies, Sagna se rend au magasin BHV pour acheter une tondeuse manuelle et s’installe au foyer africain de la rue de Sedaine, dans le 11e arrondissement de Paris. Il y coiffera sans distinction riches et pauvres jusqu’à l’incendie criminel de 1980 qui ravage le foyer, faisant trois morts et imposant le relogement des travailleurs africains au 11-13, rue de Bellièvre, dans le 13e arrondissement.

Le colonel Idriss Déby en 1990. Quatre ans plus tôt, en 1986, le Tchadien entre à l'Ecole de guerre inter-armées, à Paris, et se fait régulièrement couper les cheveux par Sidya Sagna.

Le colonel Idriss Déby en 1990. Quatre ans plus tôt, en 1986, le Tchadien entre à l’Ecole de guerre inter-armées, à Paris, et se fait régulièrement couper les cheveux par Sidya Sagna. Crédits : INA

Depuis trente-six années, Sagna a aménagé ici le salon de coiffure dans lequel il a reçu les présidents Amadou Toumani Touré, Laurent Gbagbo, Idriss Déby Itno, Ibrahim Baré Mainassara, Alpha Oumar Konaré mais aussi des anonymes qui viennent s’offrir pour 5 euros une coupe sans rendez-vous assurée par ses doigts porteurs de bonheur.

De ses prestigieux clients, « le coiffeur des présidents » n’a jamais eu aucune nouvelle. « Seul Alpha Oumar Konaré faisait prendre de mes nouvelles par son chauffeur », a-t-il affirmé, sans rancune ni regrets.

Sidya Sagna en 2016. Le Franco-Gambien, aujourd'hui 76 ans, a coupé les cheveux de nombre de personnalités politiques africaines de passage à Paris.

Sidya Sagna en 2016. Le Franco-Gambien, aujourd’hui 76 ans, a coupé les cheveux de nombre de personnalités politiques africaines de passage à Paris. Crédits : DR

Eric Zemmour : à cause de lui, son homo­nyme coif­feur vit un cauche­mar

mars 18, 2015
                                        Eric Zemmour

                              Eric Zemmour

« Des coups de fils anony­mes… »

Vous l’igno­riez sans doute mais Eric Zemmour possède une floris­sante petite entre­prise de salons de coif­fure dans le sud de la France. Le polé­miste ? Ah non, pas vrai­ment : un parfait homo­nyme et c’est bien là le problème.

C’est déjà diffi­cile d’avoir les mêmes nom et prénom qu’une star. Il faut subir les moque­ries, les compa­rai­sons, les blagues douteu­ses… Mais quand en plus il s’agit d’une person­na­lité sulfu­reuse, la pilule est parti­cu­liè­re­ment dure à avaler.

Eric Zemmour, un sympa­thique coif­feur installé dans le sud de la France, en fait jour après jour l’amère expé­rience. Homo­nyme parfait du jour­na­liste et polé­miste français, Eric Zemmour est d’au­tant plus embêté qu’il a créé sa propre marque de salons de coif­fure, quinze en tout, sur son nom.

« Moi, je vends de la beauté, explique-t-il, aujourd’­hui lassé, à l’In­dé­pen­dant. Je fais aussi de la télé­vi­sion avec le groupe M6, qui possède mes coor­don­nées. Et je reçois des messages qui s’adressent à Éric Zemmour le jour­na­liste. Certains ne font pas la diffé­rence entre lui et moi. Or, je ne suis pas forcé­ment d’accord avec tout ce qu’il dit ou écrit. »

Il tient ainsi à préci­ser que contrai­re­ment au chro­niqueur, il a « un grand respect pour les femmes. »

Le coif­feur confie souf­frir au quoti­dien de cette coïn­ci­dence patro­ny­mique. « [Je reçois] des coups de télé­phone anonymes, des vidéos insul­tantes sur Insta­gram, des appels dans nos salons, énumère-t-il. C’est gênant pour moi, mais aussi pour mes colla­bo­ra­teurs. »

Dans un premier temps, il a bien pensé à débap­ti­ser son entre­prise, mais a fini par se ravi­ser. « J’ai une noto­riété depuis plus de 15 ans avec les salons qui portent mon nom, alors cela aurait été préju­di­ciable, explique-t-il. Nous avons en revanche, rajouté « Beauté pres­tige » pour noyer un peu le nom. Mais, pour certains, ce n’est pas suffi­sant puisque la confu­sion conti­nue. Ils croient que Zemmour le jour­na­liste a créé des salons de coif­fure ! Je le redis, lui et moi sommes aux anti­podes l’un de l’autre ! »

S’il accepte aujourd’­hui de parler dans les jour­naux, il se refuse toute­fois à venir discu­ter de sa mésa­ven­ture sur les plateaux-télé. « Lui augmen­ter sa noto­riété ?  Non merci, s’agace-t-il. Lui a précisé en quelques occa­sions, qu’il n’avait rien à voir avec moi, mais ça conti­nue. Pour­tant, on ne se ressemble pas du tout, on sait le métier que j’exerce. Et je ne fais pas partie de son trip. » La coupe est pleine.

Voici.fr par Perrine Stenger