Les 12 officiers, sous-officiers et le caporal-chef servaient dans le 5e Régiment d’hélicoptère de combat de Pau et le 4e régiment de chasseurs de Gap. Parmi eux se trouve le fils de l’ancien ministre Jean-Marie Bockel.
Treize soldats de l’armée française ont trouvé la mort lundi 25 novembre au Mali, dans le Liptako, dans la région de Ménaka, aux confins du Mali, Niger et Burkina Faso, pendant une opération.
Deux hélicoptères étaient déployés pour appuyer des commandos engagés au sol à la poursuite d’un groupe de djihadistes armés. Un hélicoptère d’attaque «Tigres» et un hélicoptère de manœuvre et d’assaut «Cougar» se sont percutés, alors qu’ils volaient à très basse altitude.
Déjà les hommages se multiplient, le président de la République, Emmanuel Macron a salué ces «treize héros [qui] n’avaient qu’un seul but : nous protéger».
Parmi les victimes, deux opéraient dans l’hélicoptère «Tigre», les onze autres étaient embarqués dans le «Cougar». Ils étaient «six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel», a indiqué l’Élysée dans un communiqué.
Militaires tués au Mali: «Ils méritent notre admiration»
Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est exprimé après l’accident entre deux hélicoptères qui a causé l’un des plus lourds bilans humains pour l’armée française depuis l’attentat du Drakkar, à Beyrouth, en 1983.
Quatre régiments endeuillés
Sur les treize victimes de l’accident, sept servaient dans le 5e Régiment d’hélicoptère de combat (5e RHC) de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Il s’agissait des capitaines Nicolas Mégard, Benjamin Gireud, Clément Frisonroche, des lieutenants Alex Morisse et Pierre Bockel, ainsi que de l’adjudant-chef Julien Carette et du brigadier-chef Romain Salles de Saint Paul.
Pierre Bockel était le fils de l’ancien ministre et sénateur centriste français Jean-Marie Bockel.
Les autres victimes servaient au 4e régiment de chasseurs (4e RCH) de Gap (Hautes-Alpes). Il s’agissait des maréchaux des logis Antoine Serre et Valentin Duval, du maréchal des logis en chef Alexandre Protin et du capitaine Romain Chomel de Jarnieu.
Romain Chomel de Jarnieu était lui le fils de l’amiral Benoît Chomel de Jarnieu, ancien Major-général de la Marine (second du chef d’État-major de la Marine nationale).
Les deux dernières victimes sont le maréchal des logis-chef Jérémy Leusie du 93e Régiment d’artillerie de montagne (93e RAM) de Varces (Isère) ainsi que le sergent-chef Andreï Jouk du 2e régiment étranger de génie (2e REG) de Saint-Christol (Hérault).
La ministre des Armées rend hommage aux «treize héros» morts au Mali
La ministre des Armées s’est exprimée aux côtés du général d’armée François Lecointre en hommage aux soldats français tués au Mali dans la collision de deux hélicoptères de combat.
Les noms des treize soldats
Le capitaine Nicolas Mégard, du 5e régiment d’hélicoptère de combat de Pau, 35 ans. Soldat depuis plus de 14 ans, il avait rejoint le 35e régiment d’artillerie parachutiste en tant que sous-officier. Il avait ensuite rejoint l’École militaire interarmes en 2009, et avait suivi une formation de pilote Tigre, puis de chef de patrouille. Nicolas Mégard avait été déployé au Kosovo et au Mali, il était marié et père de trois enfants.
Le capitaine Benjamin Gireud, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, 32 ans. Pilote d’hélicoptères «Cougar», Benjamin Gireud était militaire depuis 10 ans après avoir étudié à l’école des officiers de Saint-Cyr Coëtquidan. Il avait servi au Tchad et au Mali.
Le capitaine Clément Frison-Roche, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, 28 ans. Ancien du lycée militaire de Saint-Cyr-l’École, il avait intégré en 2012 l’École spéciale militaire de Saint-Cyr puis l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre. Clément Frisonroche était pilote d’hélicoptère «Tigre», cette mission était sa première OPEX. Il était marié et père d’une enfant.
Le lieutenant Alex Morisse du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, 31 ans. Engagé en septembre 2011 en tant qu’officier sous contrat, il devient pilote opérationnel d’hélicoptère. Alex Morisse a été déployé plusieurs fois au Mali, il était pacsé.
Le lieutenant Pierre Bockel, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, 28 ans. Engagé en tant qu’officier sous contrat depuis 2011, il rejoint l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre et obtient son brevet de pilote opérationnel sur hélicoptère. Pierre Bockel a été projeté à quatre reprises au Mali en tant que pilote de «Cougar», il vivait en couple et allait avoir un enfant.
L’adjudant-chef Julien Carette, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, 35 ans. Engagé à l’âge de 18 ans, il servait sous les drapeaux depuis dix-sept ans. Julien Carette a été déployé en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Mali, au Burkina-Faso, et en Afghanistan. Il était en couple et père de deux enfants.
Le brigadier-chef Romain Salles de Saint Paul, du 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, 35 ans. Il avait rejoint l’armée il y a dix ans, et était déployé depuis au Gabon, à Djibouti et au Mali. Il était marié et père de deux enfants.
Le capitaine Romain Chomel de Jarnieu, du 4e régiment de chasseurs de Gap, 34 ans. Il s’était engagé en tant que réserviste en 2012, il devient officier sous contrat en 2013. En 2019, il obtient le brevet de chef d’équipe de groupement commando montagne. Romain Chomel de Jarnieu a été déployé au Tchad et au Mali.
Le maréchal des logis Antoine Serre, du 4e régiment de chasseurs de Gap, 22 ans. Il s’engage en 2015 au titre de l’école militaire de haute montagne à Chamonix, puis rejoint le 4e régiment de chasseurs en 2016 au sein duquel il intègre le groupement commando montagne. Cette mission était sa troisième OPEX. Antoine Serre était pacsé.
Le maréchal des logis chef Alexandre Protin, du 4e régiment de chasseurs de Gap, 33 ans. Engagé volontaire, il a accompli toute sa carrière au sein du 4e régiment de chasseurs. Il devient sous-officier en entrant à l’école de Saint-Maixent et devient équipier commando en 2014. Il avait servi en Côte d’Ivoire et au Mali. Alexandre Protin était en couple.
Le maréchal des logis Valentin Duval, du 4e régiment de chasseurs de Gap, 24 ans. Engagé volontaire, il a accompli toute sa carrière au sein du 4e régiment de chasseurs. Il intègre l’École militaire de haute montagne et devient maréchal des logis en 2017, puis il intègre le groupement commando montagne. Il avait été déployé trois fois au Mali.
Le maréchal des logis-chef Jérémy Leusie, du 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces, 33 ans. Militaire depuis douze ans, il rejoint le groupement commando montagne de son régiment en 2018. Jérémy Leusie a servi au Tchad, en Afghanistan, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Mali et avait été décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze. Il était pacsé.
Le sergent-chef Andreï Jouk, du 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol, 43 ans. Il avait rejoint la Légion il y a onze ans. En 2016, il rejoint le groupement de commando montagne au sein duquel il a été projeté à plusieurs reprises au Sahel. Marié et père de quatre enfants, il était titulaire de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze.
Par Le Figaro.fr avec AFP