En dépit de la pression internationale et de l’annonce d’un cessez-le-feu prévu ce mardi 7 mars à midi (10 heures GMT) entre l’armée et le M23, les affrontements se poursuivent, selon des sources locales.
Dans la soirée de lundi, depuis New York, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, exhortait « le M23 à respecter le cessez-le-feu » annoncé pour ce mardi 7 mars à midi (10 heures GMT), en vue de « son retrait total et effectif de toutes les zones occupées » dans l’est de la RDC.
Mais le lendemain, les affrontements se sont poursuivis et le M23 s’est emparé de nouvelles localités. Après quelques jours de calme relatif, les combats ont en fait repris dès lundi sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les rebelles du M23, dans la province du Nord-Kivu, faisant plusieurs morts et blessés civils selon des sources hospitalières et humanitaires.
Karuba, Kamuronza…
« Karuba [à une trentaine de km à l’ouest de la capitale provinciale Goma] vient de tomber dans les mains des rebelles », a déclaré une source sécuritaire. Nous les avons attaqués cette nuit [du 6 au 7 mars] mais ce matin, ils ont lancé une contre-attaque et à cette heure les combats continuent. » Les combats qui font rage à Karuba depuis lundi ont fait six morts et « au moins dix blessés », selon Folo Ombeni, vice-président de la société civile locale.
Léopold Muisha, de la société civile du groupement Kamuronza, à la sortie ouest de Goma, affirme de son côté dans un communiqué que le M23 a bombardé des objectifs civils, précisant que « sept bombes ont été tirées lundi en fin d’après-midi, tuant deux civils, dont un enfant de 12 ans, et blessant six autres ». Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) évoque un mort et sept blessés au cours de ce bombardement.
Les affrontements se poursuivent également sur le front nord, où le M23 reste à l’offensive sur des villages et des positions des FARDC (forces armées de la RDC) provoquant, selon des témoins, le repli de militaires vers la ville de Kanyabayonga, plus au nord.
Accusations mutuelles
Malgré sa progression sur le terrain, la rébellion du M23 a annoncé mardi dans un communiqué « un cessez-le-feu effectif » à 12 heures, afin « d’ouvrir la voie au dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa ». Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir lancé des attaques sur leurs positions.
Willy Ngoma, un porte-parole du M23, a déclaré que l’armée congolaise avait attaqué lundi « simultanément toutes [ses] positions » et que la rébellion subissait encore des attaques mardi matin. Le M23 réagit « en légitime défense », a-t-il affirmé.
Selon le lieutenant-colonel Ndjike, cette attaque « au mortier » a également visé un camp de personnes déplacées et la cité de Mubambiro, causant « d’énormes dégâts », à 20 km à l’ouest de Goma.
Sanctions ?
Samedi, au cours de sa visite en RDC, le président français Emmanuel Macron avait déclaré à propos des engagements pris par les parties au conflit qu’en cas de non respect du cessez-le-feu, des sanctions pourraient être prises, y compris contre le Rwanda. La rébellion du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l’ONU, bien que Kigali s’en défende.
Le nouveau cessez-le-feu annoncé intervient après l’échec de toutes les précédentes initiatives régionales lancées pour mettre fin à la progression du M23 ces derniers mois dans le Nord-Kivu. Le 3 mars, à Luanda, la présidence angolaise, désignée médiatrice par l’Union africaine dans cette crise, annonçait un nouveau calendrier de cessation des hostilités, débutant ce mardi à midi avec l’arrêt des combats « dans toute la région orientale de la RDC ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu lundi soir que la situation de ses troupes aux alentours de Bakhmout, dans l’est du pays, devenait très difficile. « La situation devient de plus en plus compliquée », a-t-il déclaré dans son message quotidien. « L’ennemi détruit systématiquement tout ce qui peut être utilisé pour protéger nos positions », a-t-il ajouté, qualifiant de « vrais héros » les soldats ukrainiens engagés dans cette bataille.
Depuis l’été, les troupes de Moscou tentent de prendre la ville de Bakhmout, à l’importance stratégique contestée mais devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Dans des propos diffusés lundi par la télévision russe, le chef de la région de Donetsk (Ukraine orientale) nommé par Moscou, Denis Pushilin, a assuré que toutes les voies d’accès à la ville-forteresse de Bakhmout sont « à portée d’armes » des forces pro-russes.
Un village capturé par les Russes
Les forces russes tentent depuis plusieurs semaines d’encercler Bakhmout et ont réussi à couper plusieurs routes importantes pour le ravitaillement des troupes ukrainiennes. Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué samedi la capture par ses hommes du village de Iaguidné, situé à la périphérie nord de Bakhmout.
Alors que de violents affrontements ont encore opposé plusieurs groupes armés à la rébellion dans l’est du pays, le M23 a fait cette annonce le 6 décembre.
Dans un communiqué en anglais signé de son porte-parole politique Lawrence Kanyuka, le M23 s’est dit le 6 décembre « prêt à commencer à se désengager et [à] se retirer » des zones dont la rébellion s’est emparée ces derniers mois dans le Nord-Kivu, comme demandé par le sommet de Luanda du 23 novembre.
Ce mini-sommet avait décidé d’un cessez-le-feu le 25 au soir, suivi deux jours plus tard d’un retrait du M23 des zones conquises. Faute de quoi, la force régionale est-africaine, en cours de déploiement dans le Nord-Kivu, interviendrait pour déloger les rebelles. Un cessez-le-feu a tenu quelques jours, mais aucun retrait n’a été observé jusqu’à présent. Kinshasa refuse de discuter avec ce mouvement, qu’il qualifie de « terroriste », tant que ce dernier ne s’est pas retiré de ses positions.
Massacre des centaines de civils
De violents affrontements ont opposé le 6 décembre dans l’est de la RDC plusieurs groupes armés. Selon certaines de ces sources, l’armée congolaise a également combattu le M23 dans le courant de la journée vers Bwiza, à quelque 40 km au nord de Goma. Les combats, qui ont impliqué les milices APCLS (Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain), Nyatura et FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), ont provoqué un déplacement massif de population et la paralysie des activités dans la ville voisine de Kitchanga.
Le mouvement était absent de la troisième session du « dialogue inter-congolais » – les combats du M23 font l’objet de négociations séparées, accueillies par l’Angola –, qui a réuni pendant huit jours à Nairobi les représentants d’une cinquantaine de groupes armés, du gouvernement et de la société civile.
Après trois premières réunions au Kenya, la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), qui assure la médiation des discussions, a annoncé dans un communiqué que la prochaine séance de pourparlers de paix se tiendra en janvier « à Goma et Bunia pour évaluer les progrès [réalisés] et commencer à aborder l’agenda de moyen et long terme ».
« Nous sommes satisfaits des progrès que nous avons réalisés. Nous ne disons pas que nous avons tout terminé, mais nous avons passé certaines étapes », a déclaré, sans plus de détails, l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, qui œuvre en tant que « facilitateur » du processus de Nairobi.
La trêve obtenue au sommet de Luanda, le 23 novembre, n’aura duré que cinq jours. Les combats ont repris ce 1er décembre, à 70 kilomètres au nord de Goma.
Les tirs d’armes lourdes ont de nouveau retenti ce 1er décembre, dans l’est de la République démocratique du Congo, marquant la reprise des combats entre rebelles du M23 et l’armée congolaise, après cinq jours d’une trêve obtenue au sommet de Luanda du 23 novembre.
Il y avait été décidé d’un cessez-le-feu à partir du vendredi 25, suivi deux jours plus tard du retrait du M23 des zones conquises depuis plusieurs mois dans la province du Nord-Kivu.
Aucun retrait n’a été observé, mais les combats avaient cessé depuis le 26 au matin même si le M23 continuait de s’opposer à des milices, notamment le 29 novembre, dans un village de la région de Bambo, à environ 70 km au nord de la capitale provinciale Goma, où de nombreux civils auraient été tués.
« C’est la panique »
C’est non loin de là qu’une reprise des combats entre les rebelles et les forces armées de RDC (FARDC) a été signalée le 1er décembre, à Kirima, à une dizaine de kilomètres de l’agglomération de Kibirizi. « Depuis le matin, des combats ont repris entre les FARDC et le M23 à Kirima. Les rebelles ont traversé le pont en direction de Kibirizi après les combats d’avant-hier à Kishishe. C’est la panique », a témoigné Paul Lutibahwa, président de la société civile de Bambo.
Une source sécuritaire a accusé les rebelles du M23 d’avoir violé le cessez-le-feu et de « continuer à piller et à se battre ». « Les combats sont violents, nous utilisons l’artillerie lourde », a précisé un officier de l’armée congolaise. Également interrogé par l’AFP, le porte-parole militaire du M23, Willy Ngoma, a confirmé ces combats avec les FARDC.
Plus de voyage papal
Une marche a eu lieu jeudi matin à Goma pour protester contre l’attitude de la communauté internationale, accusée d’inaction voire de complicité. Plusieurs journalistes et manifestants ont été malmenés lors de cette manifestation, qui n’avait pas été autorisée par la mairie.
Une autre marche, organisée par l’Église catholique, s’est déroulée dans le calme à Bukavu, dans la province voisine du Sud-Kivu.
La reprise des combats après une courte trêve intervient alors que le Vatican a annoncé les nouvelles dates, du 31 janvier au 3 février 2023, d’une visite du pape François en RDC, initialement prévue en juillet mais reportée pour des raisons de santé. Le souverain pontife viendra à Kinshasa mais l’étape de Goma ne figure plus au programme.
L’endroit qui avait été choisi pour sa messe, à 15 km au nord de la ville, est actuellement occupé par une position militaire installée par les FARDC pour stopper l’avancée du M23 vers la ville.
L’armée ukrainienne a fait des avancées importantes dans les derniers jours dans la région de Kharkiv. Ci-dessus, des chars détruits au milieu de la route à Balakliya. Photo : Getty Images/AFP/Juan Barreto
La carte de la région ukrainienne de Kharkiv, présentée dimanche par le ministère russe de la Défense lors de son point de presse quotidien, a montré un retrait d’ampleur de l’armée russe de cette région, théâtre d’une vaste contre-offensive ukrainienne.
Selon cette carte présentée dans la vidéo du point de presse, l’armée russe ne contrôlait plus dimanche qu’une petite partie du territoire dans l’est de la région de Kharkiv, derrière la rivière d’Oskol.
Lors du point de presse précédent, samedi, la carte utilisée par le ministère montrait que l’armée russe occupait en ce moment-là des territoires bien plus vastes de cette région où le régime de Kiev a annoncé ces deux derniers jours d’importants gains territoriaux face aux forces russes.
Samedi, l’armée russe a annoncé avoir retiré ses forces présentes dans les zones de Balakliïa et d’Izioum, dans l’est ukrainien où Kiev fait état d’avancées dans sa contre-offensive, afin de les regrouper près de Donetsk, l’une des capitales des séparatistes prorusses, plus au sud.
Au début du mois, l’armée ukrainienne a d’abord annoncé une contre-offensive dans le Sud, avant de réaliser au cours de la semaine écoulée une percée surprise et éclair des lignes russes dans le Nord-Est, dans la région de Kharkiv.
Au total, depuis début septembre, plus de 3000 kilomètres carrés sont revenus sous contrôle ukrainien, a déclaré dans un communiqué le général Valeri Zaloujny, commandant en chef de l’armée ukrainienne, au 200e jour du conflit.
Front autour de Kharkiv
Autour de Kharkiv, nous avons commencé à avancer non seulement au sud et à l’est, mais également vers le nord. Nous sommes à 50 kilomètres de la frontière, a-t-il ajouté.
Le gouverneur russe de la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a assuré que des milliers de personnes avaient fui la région de Kharkiv pour la Russie.
Ce n’était pas la nuit la plus facile, ce n’était pas la matinée la plus facile. Au cours des dernières 24 heures, des milliers de personnes ont traversé la frontière, a déclaré Viatcheslav Gladkov dans une adresse vidéo, publiée sur sa chaîne Telegram.
Des soldats ukrainiens. Photo: Getty Images/AFP/Fadel Senna
Un peu plus tôt, l’état-major ukrainien avait annoncé que la libération de portions de territoire dans les districts de Koupiansk et Izioum dans la région de Kharkiv était en cours.
La veille, Kiev avait annoncé que ses forces étaient entrées dans Koupiansk, qui se trouve sur des itinéraires d’approvisionnement des troupes russes.
Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé à Washington, les forces ukrainiennes ont progressé par endroits sur une profondeur de 70 km et ont repris en cinq jours plus de territoires que les Russes n’en ont conquis dans toutes leurs opérations depuis avril.
Zelensky savoure sa victoire, Zaporijia à l’arrêt
Dans un message vidéo, le président Volodymyr Zelensky s’est réjoui que le magnifique drapeau ukrainien flotte de nouveau sur Tchkalovske, dans la région de Kharkiv.
Il en sera de même partout. Nous chasserons les occupants de chaque ville et de chaque village d’Ukraine, a-t-il assuré.
Des armes, des armes, des armes : c’est à notre ordre du jour depuis le printemps. Je suis reconnaissant aux partenaires qui ont répondu à notre appel : ils ont part avec nous aux succès de l’Ukraine sur le champ de bataille, a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmitro Kouleba, appelant à la poursuite des livraisons, principalement occidentales.
Des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont inspecté la centrale nucléaire Zaporijia, au sud de l’Ukraine. Photo : Getty Images/Andrey Borodulin
À la centrale nucléaire de Zaporijia, le réacteur numéro 6 a été déconnecté du réseau électrique dimanche avant l’aube, et des préparatifs sont en cours pour son refroidissement, a indiqué l’opérateur ukrainien Energoatom.
Depuis trois jours, ce réacteur restait le seul à produire l’électricité nécessaire au refroidissement du combustible nucléaire et à la sécurité du site.
Selon Energoatom, la décision de le mettre à l’arrêt a été prise après le rétablissement, samedi soir, de l’approvisionnement électrique extérieur du site avec l’une des lignes de transmission. La situation de la centrale reste néanmoins encore précaire.
En cas de nouveau dommage pour les lignes de transmission reliant le site au système électrique – dont le risque reste élevé – les besoins internes [du site] devront être assurés par des générateurs fonctionnant avec du diesel, a prévenu Energoatom, en renouvelant son appel à l’établissement d’une zone démilitarisée autour de la centrale, seul moyen selon lui d’en assurer la sécurité.
Situation difficile pour les forces russes
Sur le plan militaire, la nouvelle progression des troupes de Kiev au sud de Kharkiv pourrait entraver fortement la capacité de la Russie à ravitailler ses forces dans l’est de l’Ukraine et à leur apporter un soutien logistique efficace.
Dans des zones reprises par Kiev, des journalistes de l’AFP ont vu samedi des camions et des blindés russes carbonisés, dont certains encore frappés de la lettre Z, le symbole de l’invasion de l’Ukraine entamée le 24 février.
Des soldats ukrainiens patrouillaient dans Balakliïa, où flottait le drapeau ukrainien, hissé en présence du commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrski.
Nous achevons aujourd’hui la libération de Balakliïa, la première grande ville de notre offensive, et je suis sûr que ce n’est pas la dernière […]. Et devant encore, Izioum et beaucoup d’autres, a-t-il déclaré à cette occasion.
Le chef de l’administration d’occupation russe de la région d’Izioum, Vladislav Sokolov, a de son côté admis que la situation y était difficile.
Ces deux dernières semaines, la ville est visée par des bombardements des forces ukrainiennes, notamment avec des munitions de type Himars […] ce qui provoque de graves destructions et fait beaucoup de morts et de blessés, a-t-il déclaré.
Les Himars sont des lance-roquettes multiples fournis à Kiev par Washington.
Les soldats russes sont en train de perdre du terrain en Ukraine. Photo : AFP via Getty Images/Yuri Kadobnov
Le ministère de la Défense russe a ensuite annoncé avoir retiré ses forces présentes dans les régions de Balakliïa et d’Izioum, afin de renforcer son dispositif plus au sud, autour de Donetsk, l’une des capitales des séparatistes prorusses.
À Lyman, une ville tombée fin mai aux mains des Russes, la situation reste assez difficile, tout comme dans d’autres localités du nord de la République populaire de Donetsk, a reconnu samedi son chef, Denis Pouchiline.
Dans le village de Grakové, tout juste repris par les forces ukrainiennes, les journalistes de l’AFP ont vu des destructions témoignant de la violence de combats, pylônes électriques abattus et câbles étalés sur le sol.
C’était effrayant, il y avait des bombardements et des explosions partout, a raconté Anatoli Vassiliev, 61 ans.
Iryna Stepanenko, 52 ans, a profité pour sa part de pouvoir sortir à bicyclette pour la première fois après s’être terrée dans sa cave pendant trois mois .
C’était terrifiant, dit-elle à propos de cette vie souterraine dans le bruit des explosions. Soulagée du retour des forces ukrainiennes, elle dit néanmoins craindre pour la suite.
Des combats ont repris mercredi dans le nord de l’Ethiopie, dans des zones frontalières de la région du Tigré, entre rebelles tigréens et gouvernement fédéral qui se rejettent la responsabilité d’avoir brisé une trêve observée depuis cinq mois.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « profondément choqué et attristé » par la reprise des violences.
« J’appelle fermement à la cessation immédiate des hostilités et à la reprise des négociations de paix » entre gouvernement et rebelles, ainsi qu’à garantir l’accès à l’aide humanitaire aux personnes en ayant besoin, a-t-il ajouté.
Mercredi matin, les autorités rebelles du Tigré ont accusé l’armée fédérale éthiopienne d’avoir lancé une « offensive à grande échelle » contre leurs positions.
Les forces fédérales éthiopiennes « ont lancé une offensive tôt ce (mercredi) matin vers 05H00 (02H00 GMT), nous défendons nos positions », a déclaré dans la matinée à l’AFP un porte-parole des autorités rebelles du Tigré, Getachew Reda.
« Ne tenant aucun compte des nombreuses offres de paix présentées par le gouvernement éthiopien », les forces tigréennes « ont lancé une attaque aujourd’hui à 05H00 » (02H00 GMT) et « ont rompu la trêve », a répondu le gouvernement dans un communiqué, appelant la communauté internationale à exercer « une force pression » sur les rebelles.
La région est largement coupée du reste du pays et il est impossible de vérifier les affirmations de chacun des deux camps de manière indépendante.
Ces combats sont les premiers d’ampleur signalés depuis une trêve conclue fin mars et jusqu’ici largement respectée, qui avait notamment permis une reprise progressive de l’aide humanitaire vers la région, plongée dans des conditions proches de la famine.
Avion abattu
Gouvernement comme rebelles ont fait état mercredi de combats des deux côtés de la pointe sud-est du Tigré, qui s’enfonce entre les régions de l’Amhara à l’ouest et de l’Afar à l’est.
La milice amhara Fano – qui épaule les forces gouvernementales – affirme que les combats se déroulent dans deux zones – Mehago et Jemedo – de la région Amhara, frontalières du Tigré, ajoutant qu’aucun combat n’a lieu dans l’immédiat au Tigré même, sans qu’il soit possible de le confirmer de source indépendante.
L’APDA, ONG active en région Afar, a de son côté fait état de combats dans une zone frontalière du sud-est du Tigré: « Des forces fédérales sont présentes en nombre (dans la zone) de Yallo et repoussent » les rebelles tigréens « hors de l’Afar ».
L’armée éthiopienne a par ailleurs annoncé mercredi que son aviation avait abattu – à une date non précisée – un avion chargé d’armes destinées aux rebelles du Tigré, qui avait « violé l’espace aérien éthiopien en passant par le Soudan », une affirmation qualifiée de « mensonge flagrant » par Getachew Reda.
« Violation grave »
Une source humanitaire ayant requis l’anonymat a indiqué à l’AFP que les autorités rebelles du Tigré s’étaient approprié « les 12 camions citernes » du Programme alimentaire mondial (PAM) stationnés dans la région, soit « 500.000 litres de carburant » nécessaires pour y distribuer l’aide alimentaire.
Le conflit a provoqué une grave crise humanitaire au Tigré, dont le tissu économique a été détruit et qui est privé d’électricité, de télécommunications ou de banques.
Le ton était monté ces derniers jours, gouvernement fédéral et rebelles tigréens s’accusant mutuellement de se préparer à reprendre les hostilités, en dépit des engagements répétés des deux camps en faveur de négociations qui n’ont toujours pas commencé.
William Davison, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG) a estimé que les combats actuels doivent cesser avant qu’ils « ne dégénèrent vers un retour à une guerre à part entière ».
« Cette violation grave de la trêve conclue en début d’année montre la nécessité pour les deux parties d’organiser des négociations directes sans conditions dès que ces combats cesseront », a-t-il indiqué.
C’est « également un avertissement fracassant » à la communauté internationale pour qu’elle fasse en sorte que des négociations de paix « se tiennent réellement ».
L’Union africaine (UA), qui a son siège à Addis Abeba et mène les efforts pour amener les belligérants à la table des négociations, n’avait toujours pas réagi mercredi en fin d’après-midi.
Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed y a envoyé l’armée déloger les autorités de la région, les accusant d’avoir attaqué des bases militaires sur place après avoir contesté son autorité durant des mois.
L’armée fédérale éthiopienne a reçu l’appui des forces régionales et de milices amhara ainsi que d’un corps expéditionnaire de l’Erythrée voisine, des troupes toujours présentes dans l’ouest du Tigré.
Après avoir initialement battu en retraite, les rebelles tigréens ont repris le contrôle de l’essentiel de la région lors d’une contre-offensive mi-2021 au cours de laquelle ils sont entrés en Amhara et Afar voisines.
L’armée ukrainienne affirme avoir lancé une contre-offensive dans la région de Kherson, aux mains des troupes russes depuis le début du conflit.
L’étau russe se resserrait sur Sievierodonetsk depuis plusieurs jours. Photo : AP/Francsico Seco
La guerre en Ukraine se déroule sur deux fronts lundi, l’armée ukrainienne subissant les assauts des troupes russes à Sievierodonetsk, son dernier bastion dans la région de Louhansk, dans l’est, tout en menant une contre-attaque dans la région de Kherson, dans le sud.
À Sievierodonetsk, l’armée russe est entrée dans la ville, a confirmé le gouverneur de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, qui fait état non seulement de bombardements aériens, mais aussi de combats de rue. Les derniers bombardements sur la ville ont tué deux civils et en ont blessé cinq autres, a dit M. Gaïdaï.
Dans un message subséquent sur Telegram, le gouverneur a annoncé que des opérations d’évacuation de civils qui étaient en cours en matinée ont été interrompues après qu’un convoi eut été touché par des tirs russes. Un journaliste français qui s’y trouvait a été tué, a annoncé M. Gaïdaï.
Le président français Emmanuel Macron a confirmé peu après que la victime est Frédéric Leclerc-Imhoff, un vidéaste de la d’information en continu BFMTV. La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a exigé […] une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur sa mort.
Sievierodonetsk est la dernière grande ville de la région de Louhansk qui échappe encore au contrôle des forces russes. Si elle tombe, ce qui paraît inévitable, la ville étant presque entièrement encerclée, la Russie pourra se concentrer sur la conquête des dernières portions de la région de Donetsk.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a répété à la chaîne de télévision française TF1 que la libération du Donbass, était la priorité absolue de Moscou, le Kremlin ayant reconnu fin février l’indépendance des républiques populaires de Louhansk et de Donetsk.
Depuis l’échec de ses offensives contre Kiev et Kharkiv, l’armée russe est revenue à sa tactique habituelle, déjà mise à l’œuvre en Tchétchénie ou en Syrie, consistant à écraser les villes ennemies sous un déluge de bombes et de tirs d’artillerie avant de lancer l’assaut, a souligné M. Gaïdaï.
Ils [les soldats russes] bombardent pendant plusieurs heures d’affilée, pendant trois, quatre, cinq heures, puis lancent l’assaut. Ceux qui attaquent se font tuer. Alors, ils recommencent à bombarder et attaquent à nouveau, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils réussissent une percée, a dit le gouverneur à la télévision ukrainienne.
Contre-offensive ukrainienne dans Kherson
L’armée ukrainienne a par ailleurs lancé en fin de semaine une contre-offensive dans la région de Kherson, dans le sud du pays. Avec des troupes provenant de la Crimée, l’armée russe s’en était rapidement emparée dans les premières semaines du conflit.
Dans son point de situation publié dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée ukrainienne affirme avancer dans la région, du côté des villages d’Andriyivka, Lozove et Bilohirka.
Un bulletin ultérieur publié lundi matin ne donne pas de précision quant à Kherson, mais indique que les forces russes ont fait venir des forces spéciales à Mykolaïv, la ville voisine, dans le dessein de mener des actions offensives pour récupérer des positions perdues.
Aucun commentaire côté russe n’a été fait dans un premier temps concernant les affirmations de Kiev faisant état de la construction de lignes défensives par les troupes russes autour de Kherson.
Cette contre-offensive ukrainienne sur Kherson intervient alors que les nouvelles autorités de la ville, désignées par le Kremlin, ont d’ores et déjà exprimé le souhait d’être rattachées à la Russie, laquelle a annoncé qu’elle allait permettre aux habitants de demander un passeport russe via une « procédure simplifiée ».
Une voiture explose à Melitopol, en territoire conquis
Une voiture a explosé lundi matin à Melitopol, ont indiqué lundi les autorités prorusses de cette ville du sud de l’Ukraine occupée par les forces russes et le comité d’enquête russe, qui accusent Kiev d’être derrière cet attentat.
Vers 8 h du matin, une voiture piégée a explosé dans le centre de la ville, a écrit l’administration de la cité située dans la région de Zaporijia, près de la mer d’Azov.
Le comité d’enquête russe, puissant organe chargé des investigations des crimes les plus graves, a ensuite indiqué que trois personnes ont été blessées dans cette explosion organisée par des saboteurs ukrainiens et deux d’entre elles hospitalisées.
Le comité d’enquête de la Fédération de Russie identifiera les personnes impliquées dans ce crime afin de les traduire en justice, assure-t-il, bien qu’il s’agisse de faits en territoire ukrainien.
Les autorités prorusses d’occupation avaient précédemment rapporté que deux bénévoles qui apportaient de l’aide humanitaire âgés de 25 et 28 ans avaient été blessés.
C’est un acte terroriste cynique du régime de Kiev, un acte destiné à effrayer les habitants de notre ville, un acte dirigé contre les civils, a de son côté accusé la mairesse prorusse, Galina Daniltchenko, citée par l’agence russe Ria Novosti.
Melitopol a été conquise par les forces russes dans les premiers jours de l’offensive de Moscou en Ukraine. Son maire, Ivan Fedorov, a été enlevé par les Russes le 11 mars, avant d’être libéré quelques jours plus tard. Une administration prorusse a ensuite été installée dans la cité.
Le 23 mai, Andreï Chevtchik, le maire installé par Moscou d’Enerhodar, autre ville du sud de l’Ukraine accueillant la plus grande centrale nucléaire d’Europe, avait aussi été blessé dans une explosion avec deux de ses gardes du corps.
Selon le comité d’enquête russe, une bombe artisanale avait été placée dans une armoire électrique dans l’entrée d’un immeuble résidentiel. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait estimé qu’il s’agissait d’un attentat commis par des nationalistes ukrainiens.
Radio-Canada avec les informations de Reuters et Agence France-Presse
« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays », a déclaré à l’AFP Adrienne Watson, porte-parole du NSC, dans un courriel. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba
L’aide des Occidentaux à l’Ukraine empêche la Russie d’achever « rapidement » son offensive, a déclaré Moscou, au lendemain de la publication d’un article du New York Times révélant que des renseignements américains permettaient aux forces ukrainiennes de tuer des généraux russes.
Les autorités ukrainiennes affirment avoir tué 12 généraux russes depuis le début de la guerre, le 24 février. Les renseignements fournis par les États-Unis auraient permis de cibler une bonne partie de ces généraux, selon ce que de hauts responsables américains ont révélé au New York Times mercredi. Ils n’ont cependant pas voulu préciser le nombre exact et ont voulu garder l’anonymat, partageant des informations classées secrètes.
Selon ces hauts responsables, l’administration américaine fournit en temps réel des renseignements à l’Ukraine. Elle confirme certaines cibles identifiées par les Ukrainiens et leur en offre d’autres. Elle se concentre sur le mouvement des troupes et l’emplacement du quartier général de l’armée russe, qui déménage fréquemment.
Ce flux de renseignements exploitables a eu un effet significatif sur le champ de bataille et aurait même peu de précédents dans l’histoire, ont-ils confié.
Les troupes ukrainiennes combattent les Russes notamment dans l’est du pays. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba
Les responsables ukrainiens ont combiné ces informations géographiques avec leurs propres renseignements – dont des communications interceptées qui alertent l’armée ukrainienne de la présence d’officiers supérieurs russes – pour mener des frappes d’artillerie qui ont tué des officiers russes.
Les hauts responsables interrogés par le New York Times n’ont cependant pas voulu préciser comment les Américains obtiennent ces renseignements, craignant de mettre leurs méthodes en danger. Certaines d’entre elles sont toutefois connues, comme l’utilisation de satellites classifiés et commerciaux.
En plus des renseignements, les États-Unis ont fourni à l’Ukraine des milliards de dollars d’équipements militaires livrés aux forces ukrainiennes, dont des armes antichars, des munitions et, plus récemment, des pièces d’artillerie lourde, des hélicoptères et des drones. D’autres pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) fournissent également des renseignements et des armes aux Ukrainiens
Rester discret pour ne pas provoquer Poutine
Le porte-parole du Pentagone, John F. Kirby, a refusé de parler des détails de ces informations. Il a cependant reconnu que les États-Unis fournissent à l’Ukraine des informations qu’elle peut utiliser pour se défendre.
Rapidement après la publication de l’article du New York Times, le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) a cependant qualifié d’irresponsable l’affirmation selon laquelle les États-Unis aident l’Ukraine à tuer des généraux russes.
Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays, a déclaré à l’AFPAgence France-Presse Adrienne Watson, porte-parole du NSC, dans un courriel.
« Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes. »— Une citation de Adrienne Watson, porte-parole du NSC
Le New York Times avait toutefois spécifié que l’administration américaine désirait rester discrète sur ce partage de renseignements, par crainte de provoquer le président russe, Vladimir Poutine, dans une escalade du conflit au-delà des frontières ukrainiennes.
Les États-Unis ont d’ailleurs tenu à préciser que plusieurs frappes ciblant des hauts placés russes sont réalisées sans renseignements américains. Plusieurs hauts responsables ont confirmé qu’ils n’avaient pas fourni l’information nécessaire pour les tirs visant le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, dans l’est de l’Ukraine, durant le week-end. Les États-Unis ne se permettent pas d’offrir des renseignements sur les plus hauts dirigeants russes, ont assuré les responsables.
Le président russe Vladimir Poutine, accompagné de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou (à gauche), et de son chef d’état-major, Valéri Guerassimov (à droite). Photo: Getty Images/AFP/Mikhail Klimentyev
L’aide occidentale empêche la Russie d’achever rapidement son offensive
L’aide militaire et en matière de renseignements des Occidentaux à l’Ukraine empêche la Russie d’achever rapidement son offensive en Ukraine, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’OTANOrganisation du traité de l’Atlantique nord dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l’opération, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en réagissant à l’article du New York Times.
Ces actions occidentales ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient atteints, a souligné le porte-parole du Kremlin.
Radio-Canada avec les informations de New York Times et Agence France-Presse
Trace visible des bombardements, vendredi, banlieue nord de Kharkiv. Photo: Getty Images/AFP/Sergey Bobok
L’Ukraine soutient avoir repris Bezrouki, Slatine et Proudïanka, trois localités situées près de Kharkiv, dans l’est, samedi. Deuxième plus grande ville du pays, Kharkiv est régulièrement frappée par l’artillerie russe.
Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka, a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.
Proudïanka, le village le plus au nord, se trouve à une quinzaine de kilomètres seulement de la frontière russe.
M. Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et que 19 autres avaient été blessés par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.
Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste partiellement bloquée par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui renforcent leurs positions au sud de la ville.
Selon la même source, les Russes ont poursuivi leurs offensives dans les districts d’Izioum et de Barvinkove pour prendre le contrôle du réseau ferré. Dans cette zone frontalière entre les régions de Kharkiv, de Donetsk et de Louhansk, l’armée russe tente d’encercler les positions fortifiées de l’armée ukrainienne dans le Donbass afin de prendre le contrôle total.
Un quartier résidentiel de la banlieue de Kharkiv a été lourdement touché par les bombardements vendredi. Photo: Getty Images/AFP/Sergey Bobok
Selon le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch, les Russes mènent des opérations offensives et de reconnaissance pour tenter de trouver des points faibles dans la défense ukrainienne.
Non loin de la frontière, les villes de la région de Louhansk toujours contrôlées par les Ukrainiens sont pilonnées de plus en plus intensément, a affirmé le gouverneur de la région samedi au petit matin.
Les forces ukrainiennes ont quitté certains emplacements qu’elles contrôlaient, mais seulement pour se regrouper, a ajouté Serhiy Haidai.
Frappe mortelle à Odessa
Une frappe aérienne russe a tué 5 personnes et en a blessé 18 autres samedi à Odessa, dans le sud du pays, selon le chef de cabinet de la présidence ukrainienne. « Ce ne sont que ceux qu’on a réussi à retrouver [à ce stade-ci]. Selon toute vraisemblance, le bilan sera plus lourd », a indiqué AndriI Yermak sur Telegram, précisant qu’« un bébé de 3 mois » faisait partie des victimes.
Les forces russes ont tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne; deux missiles ont atteint une installation militaire et deux autres, des bâtiments résidentiels de la ville portuaire, selon l’armée de l’air. Le système de défense antiaérienne en a détruit deux autres qui se dirigeaient vers la ville.
Le seul objectif des frappes de missiles russes contre Odessa, c’est la terreur, a accusé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba en appelant à dresser un mur entre la civilisation et les barbares qui attaquent des villes pacifiques avec des missiles.
Par ailleurs, le premier ministre britannique Boris Johnson a discuté avec le président ukrainien d’une nouvelle phase d’aide militaire, a indiqué samedi le chef adjoint du Bureau du président ukrainien, Andryi Sybiga. Il a entre autres été question d’approvisionnement en armes lourdes et d’une aide financière additionnelle, selon lui.
Échec de la tentative d’évacuation des civils à Marioupol
Une nouvelle tentative d’évacuation de civils de Marioupol (en grande partie contrôlé par l’armée russe) vers la ville de Zaporijjia – à quelque 200 km au nord-ouest – a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram.
Environ 200 résidents qui avaient commencé à se rassembler pour être évacués ont été dispersés par l’armée russe, souligne Petro Andriouchtchenko. Certains auraient été ensuite forcés de monter dans des autocars qui se dirigeaient vers une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord. Une fois encore les Russes ont perturbé une évacuation, a déploré l’adjoint au maire.
Aujourd’hui, nous essayons à nouveau d’évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées, avait indiqué plus tôt sur Facebook la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Mme Verechtchouk avait toutefois incité à la prudence, car, disait-elle, les forces russes pourraient vouloir organiser un autre couloir d’évacuation en parallèle, vers la Russie cette fois. Ne succombez pas à la tromperie et la provocation, avait-elle lancé.
La dernière évacuation réussie vers Zaporijjia remonte à jeudi, quand, après plusieurs jours sans évacuation possible, trois autocars d’évacués de Marioupol avaient pu se rendre à destination.
Des civils sont toujours à Marioupol, même si la ville est détruite par endroit et continue d’être bombardée. Photo: Reuters/Alexander Ermochenko
Blinken en visite à Kiev dimanche
Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, sont tués par l’armée russe, a réitéré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Si nos hommes sont tués à Marioupol et si des pseudo-referendums sont organisés dans la région de Kherson, alors l’Ukraine se retirera de tout processus de négociation, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra à Kiev dimanche, a par ailleurs annoncé le président Zelensky. Des officiels américains viendront chez nous : je rencontrerai le secrétaire à la Défense [Lloyd Austin] et Antony Blinken, a-t-il déclaré.
Ce sera la première visite officielle de représentants du gouvernement américain en Ukraine depuis le 24 février.
Fêter la Pâque en ligne
Les autorités ukrainiennes invitent les fidèles à éviter les grands rassemblements habituels du week-end de la Pâque orthodoxe et à suivre plutôt en ligne les services religieux.
Vendredi soir, en vue de la Pâque, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réclamé une pause humanitaire pour évacuer les civils des villes ukrainiennes envahies par les Russes, à commencer par Marioupol, assiégée et pilonnée par l’armée russe depuis le début mars. En réponse à cet appel, le patriarche orthodoxe russe Kirill a réagi en invitant les fidèles à prier pour une paix durable, sans évoquer l’idée d’une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes.
Plus tôt, l’Église orthodoxe ukrainienne s’était dite prête à organiser une procession pascale vers l’usine d’Azovstal, à Marioupol, pour apporter une aide d’urgence et évacuer les civils ainsi que les militaires blessés. L’Église ukrainienne relève du patriarcat de Moscou, mais elle a pris ses distances d’avec le patriarche russe Kirill, un allié connu de Vladimir Poutine.
Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov, est désormais contrôlé en grande partie par l’armée russe, mais l’armée ukrainienne n’a pas encore abdiqué; ses derniers combattants, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l’immense complexe métallurgique d’Azovstal.
Ils demandent depuis plusieurs jours à ce que les femmes et les enfants, qui seraient des centaines avec eux, réfugiés dans les souterrains de ce complexe, puissent être évacués avec des garanties de sécurité.
Une nouvelle vidéo mise en ligne samedi sur YouTube par le bataillon Azov montre des dizaines de femmes et des enfants chaudement habillés dans un dortoir de fortune dans un souterrain d’Avozstal.
Une femme explique notamment à la caméra vivre dans ce souterrain depuis début mars. Une autre, un bébé dans les bras, affirme s’être réfugiée là parce que son mari travaillait dans l’aciérie. Plusieurs enfants filmés disent qu’ils voudraient pouvoir rentrer à la maison.
La date de la vidéo n’a pas pu être immédiatement vérifiée, mais deux femmes interrogées mentionnent que la date du jour est le 21 avril.
Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiï Arestovytch soutient sur Telegram que les Russes ont repris les frappes aériennes sur le complexe samedi. Ils tentent des opérations d’assaut, mais nos défenseurs, malgré leur situation difficile, mènent des contre-opérations, a-t-il déclaré. Ces informations n’ont toutefois pas pu être vérifiées.
Vendredi, Moscou a annoncé qu’un couloir terrestre vers la Crimée serait assuré si elle contrôlait le sud de l’Ukraine et la région du Donbass.
Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où l’on observe également des cas d’oppression de la population russophone, a affirmé un haut responsable militaire russe, le général Roustam Minnekaïev.
La Moldavie a convoqué l’ambassadeur de Russie pour protester contre ces déclarations concernant la région séparatiste moldave. Celles-ci sont jugées contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays, selon la Moldavie.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé vendredi soir que les propos russes ne faisaient que confirmer ce [qu’il a] dit à plusieurs reprises : l’invasion russe de l’Ukraine était censée n’être que le début, et ensuite, ils veulent capturer d’autres pays.
Tous les peuples qui, comme nous, croient en la victoire de la vie sur la mort doivent se battre avec nous, a poursuivi M. Zelensky. Celui-ci a accusé la Russie d’avoir apporté la mort en Ukraine.
Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters
Après plusieurs jours de combats entre l’armée sénégalaise et les indépendantistes de Casamance, le gouvernement gambien a apporté son soutien aux populations réfugiées.
Plus de 6 000 déplacés et réfugiés ont été recensés en Gambie, fuyant les violences depuis une semaine entre l’armée et des rebelles en Casamance, dans le sud du Sénégal voisin, ont annoncé samedi les autorités gambiennes.
Les personnes fuyant les violences et recensées depuis le 13 mars sont au nombre de 6 350 dont 4 508 déplacés, a indiqué l’Agence nationale gambienne de gestion des crises dans un document officiel.
« Refuge sûr »
« À cause de la situation dans la région de Casamance, au Sénégal, la zone du Foni Kansala est devenue un refuge sûr aussi bien pour les réfugiés que pour les déplacés », a-t-elle déclaré.
Le Foni Kansala, en territoire gambien, est frontalier de la Casamance et proche de la zone où se déroulent des combats entre l’armée sénégalaise et des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), qui lutte depuis 1982 pour l’indépendance de cette région.
Priorité à la « paix définitive »
Le gouvernement gambien a promis d’aider les personnes déplacées et le président Adama Barrow a ordonné des patrouilles renforcées près de la frontière, affirmant qu’il protégerait le petit Etat « contre toute menace étrangère ». Les rebelles casamançais, accusés de faire du trafic de bois et de cannabis, se sont souvent réfugiés en Gambie ou en Guinée-Bissau, qui a également une frontière commune avec le Sénégal.
Le conflit de faible intensité s’était de nouveau animé l’an dernier lorsque le Sénégal a lancé une offensive pour déloger les rebelles. Le président sénégalais Macky Sall a fait de la « paix définitive » en Casamance la priorité de son second mandat.