Posts Tagged ‘Combattants’

La Russie affirme avoir éliminé les combattants infiltrés depuis l’Ukraine

mai 23, 2023
Deux civils et un homme en uniforme devant une résidence endommagée lors d'affrontements armés.

Sur cette capture d’écran un bâtiment endommagé dans la région de Belgorod, en Russie, où les troupes russes et les forces de sécurité disent s’être battues mardi pour la deuxième fois contre des combattants venus d’Ukraine. Photo: AP

La Russie a affirmé mardi avoir « écrasé » avec son aviation et son artillerie le groupe qui a attaqué la veille depuis l’Ukraine la région frontalière de Belgorod, la plus grave incursion en territoire russe depuis le début du conflit.

Lundi, des combattants entrés en Russie depuis l’Ukraine ont attaqué plusieurs localités de la région de Belgorod, qui a également essuyé des tirs d’artillerie et des attaques de drones qui ont poussé les habitants à fuir.

Le Kremlin a exprimé sa profonde préoccupation et appelé à faire plus d’efforts pour empêcher ces incursions, en pleine multiplication d’attaques sur le sol russe ces derniers mois, qui ont soulevé des questions sur la solidité des défenses de Moscou.

Image aérienne d'un bombardement.

Une image fixe d’une vidéo, publiée par le ministère russe de la Défense, présentant une attaque aérienne russe contre des combattants ukrainiens dans la région de Belgorod, à un endroit inconnu. Photo: Reuters/Ministère Russe de la Défense

Le ministère russe de la Défense a assuré mardi avoir repoussé cette incursion après une opération d’une ampleur inédite, qui a notamment mobilisé l’aviation et l’artillerie.

« Les formations nationalistes ont été bloquées et écrasées. »— Une citation de  Extrait du communiqué du ministère russe de la Défense

Le reste des nationalistes ont été repoussés sur le territoire de l’Ukraine, où les frappes […] se sont poursuivies jusqu’à leur élimination totale, a encore indiqué le ministère, affirmant avoir tué plus de 70 terroristes ukrainiens.

Ces déclarations étaient invérifiables de source indépendante dans l’immédiat.

La Russie a accusé Kiev d’être derrière cette attaque, mais les autorités ukrainiennes nient toute implication.

Nous ne livrons pas de guerre sur des territoires étrangers, a ainsi assuré mardi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, y voyant une crise interne russe.

L’attaque a été revendiquée sur une chaîne Telegram qui se présente comme appartenant à la Légion Liberté pour la Russie, un groupe de Russes combattant côté ukrainien, qui avait déjà assuré être à l’origine d’incursions précédentes dans la même région.

Un autre groupe similaire participerait à l’opération, le Corps des volontaires russes.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, regardant directement la caméra lors d'une conférence en février.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin Photo: Reuters/Sputnik Photo Agency

Ce qui est arrivé [lundi] suscite une profonde préoccupation et démontre une fois encore que les combattants ukrainiens poursuivent leurs activités contre notre pays, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Cela nécessite de notre part plus d’efforts, ces efforts continuent d’être fournis et l’opération militaire spéciale [en Ukraine] se poursuit pour que cela n’arrive plus, a-t-il ajouté.

Le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a déclaré que plusieurs localités, dont Graïvoron, chef-lieu du district du même nom, avaient été soumises à de nombreux bombardements, au moyen de pièces d’artillerie, de lance-roquettes multiples et de drones.

Neuf localités ont par ailleurs été évacuées, a indiqué le gouverneur, qui a fait état d’un total d’au moins 12 civils blessés.

En réponse à l’incursion, la Russie a décrété lundi un régime antiterroriste dans toute la région de Belgorod, une mesure qui renforce les pouvoirs des autorités pour mener des opérations armées, contrôler les civils ou encore évacuer les populations. Ce régime avait été utilisé en Tchétchénie de 1999 à 2009.

Le Comité d’enquête russe, chargé des principales investigations, a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête pour acte terroriste.

Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été ces derniers mois et semaines la cible d’un nombre croissant de sabotages, d’attentats et d’attaques de drones imputés à Kiev, mais jamais revendiqués par l’Ukraine, qui préfère évoquer des actions de partisans russes.

Le président russe Vladimir Poutine ne s’est pas exprimé au sujet de l’incursion, se bornant, lors d’une cérémonie de remise de décorations au Kremlin mardi, à parler de manière très générale du conflit en Ukraine.

« Oui, la Russie fait face à des temps difficiles, mais aujourd’hui est un moment particulier pour notre consolidation nationale […] Moscou défend les populations russes du Donbass ukrainien. »— Une citation de  Vladimir Poutine, président de la Russie

Lundi, son porte-parole avait indiqué qu’il avait été informé de l’incursion dans la région de Belgorod.

Le Kremlin avait accusé lundi Kiev d’être derrière cette attaque, dans le but de détourner l’attention de la prise revendiquée par les forces russes de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine.

Les forces russes ont affirmé ce week-end avoir pris l’intégralité de cette ville dévastée, théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière du conflit, où les deux camps ont subi de lourdes pertes.

Kiev a démenti la perte de Bakhmout, affirmant encore mardi que les batailles pour la ville […] se poursuivent.

Par ailleurs, le président Volodymyr Zelensky s’est rendu mardi sur la ligne de front dans la région de Donetsk, dans l’est, où il s’est entretenu avec des militaires.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Cameroun : qui arme les combattants ambazoniens ?

octobre 2, 2021
Des soldats du Bataillon d’intervention rapide à Bamenda, en novembre 2017, après une attaque attribuée aux séparatistes © Soldiers from the Rapid Intervention Battalion (BIR) secure a ceremony honouring four soldiers killed in the violence that erupted in the Northwest and Southwest Regions of Cameroon, where most of the country’s English-speaking minority live, on November 17, 2017 in Bamenda. – Four soldiers were killed this month in less than a week, in attacks attributed to secessionist « terrorists ». © AFP

Dans les provinces anglophones, les « Ambaboys » sont de mieux en mieux équipés. Yaoundé soupçonne les sécessionnistes biafrais, actifs au Nigeria, de leur apporter un soutien logistique.

Pouvait-il en être autrement ? Aux premières semaines de la crise, plusieurs voix s’étaient élevées à Yaoundé, jurant que la revendication séparatiste ne durerait pas dans les provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’était à la fin de l’année 2016. Presque cinq années ont passé et les Ambazoniens continuent de faire mentir ceux qui prédisaient leur éradication rapide en tenant tête, mois après mois, aux forces de défense camerounaises.

Ces dernières semaines, le conflit s’est encore durci. En cause : les engins explosifs improvisés (EEI) de plus en plus puissants qu’utilisent désormais les combattants séparatistes – des engins capables de détruire les blindés utilisés par les militaires sur le terrain.

Lance-roquettes et AK-47

Dernier exemple en date, l’embuscade meurtrière dans laquelle des soldats sont tombés le 16 septembre dans le département du Ngok-Etundja (Nord-Ouest). Quinze d’entre eux ont péri et trois véhicules ont été détruits au cours de ce qui est à ce jour l’une des attaques les plus sanglantes perpétrées dans la zone. Selon le porte-parole de l’armée camerounaise, Cyrille Atonfack Nguemo, les militaires étaient en mission de reconnaissance lorsqu’ils sont tombés dans un guet-apens.

LES SÉPARATISTES ONT CHANGÉ LEUR MODE OPÉRATOIRE ET SONT PARVENUS À AUGMENTER LEUR CAPACITÉ DE NUISANCE

Dans une vidéo enregistrée quelques minutes après l’attaque et diffusée sur les réseaux sociaux, on a pu voir de jeunes combattant séparatistes lourdement armés, se réclamant d’une faction dirigée par un certain « No Pity », parader devant les corps des victimes. Quelques jours plus tard, Cyrille Atonfack Nguemo a fait mention dans un communiqué radio-diffusé « d’un engin explosif improvisé et d’un lance-roquettes antichar » avec lesquels « les insurgés ont immobilisé les véhicules des forces de défense avant d’ouvrir un feu nourri sur ces derniers ». Il s’est aussi inquiété de « l’usage de nouveaux armements, qui consacrent indubitablement un changement de paradigme dans les opérations en cours ».

De fait, la question de l’approvisionnement des milices en armes fait l’objet d’une attention accrue de la part des autorités camerounaises. Au fil des mois, les séparatistes ont changé leur mode opératoire et sont parvenus à augmenter leur capacité de nuisance. Désavantagés numériquement et matériellement à leurs débuts, les combattants issus des villages de ces régions montagneuses ont renoncé aux offensives frontales, qui tournaient rarement à leur avantage, pour multiplier les attaques éclair, les embuscades et les raids. Une tactique de harcèlement et d’usure parfaitement assumée, dont l’objectif a été officialisé par Lucas Ayaba Cho, à la tête de l’une des factions engagées dans ce conflit. « La République [du Cameroun] tire 60 % de son PIB de l’Ambazonie, a-t-il écrit sur son compte Facebook. Nous ferons en sorte que ce qu’ils y dépensent pour la guerre soit supérieur à ce qu’ils en tirent. »

La piste nigériane

Les groupes armés disposent désormais de tenues de combat, d’AK-47 et d’autres pièces d’artillerie légères, souvent dérobées aux forces de défense camerounaises, si bien qu’il est parfois difficile de distinguer les Ambaboys des militaires. Selon Cyrille Atonfack Nguemo, les services secrets ont aussi « établi avec certitude que la montée en puissance de ces groupes terroristes, de par l’armement de gros calibre dont ils disposent, découle en grande partie de leur jonction avec d’autres entités terroristes opérant hors des frontières ».

Fin août, Yaoundé a dépêché à Abuja son ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, afin d’en discuter avec les autorités nigérianes, preuve que la piste est prise très au sérieux par le gouvernement camerounais, souvent prompt à soupçonner son grand voisin.

Cette défiance est ancienne et remonte au début des années 1980. À l’époque, Paul Biya vient tout juste d’échapper à une tentative de coup de d’État et il goûte peu de voir son homologue nigérian s’offusquer de la purge lancée contre ses cousins peuls dans l’armée et accorder l’asile à plusieurs personnes soupçonnées d’être directement impliquées dans la tentative de putsch.

Au milieu des années 1990 et pendant plus d’une dizaine d’années, c’est la querelle autour de la presqu’île de Bakassi qui vient de nouveau alimenter la suspicion entre les deux voisins. Et lorsque le différend frontalier sera résolu, ce sera autour de la lutte contre Boko Haram que les deux pays exprimeront leurs dissensions. Au fil des années, le gouvernement camerounais a d’ailleurs plusieurs fois tenté de fédérer derrière lui contre cet « ennemi de l’extérieur ».

Paranoïa ?

Cette fois-ci, Abuja fait mine de jouer la carte de la collaboration. Les autorités nigérianes ont d’ailleurs annoncé avoir mis la main sur un certain Ntui Lambert, un Camerouno-nigérian de 36 ans qui était en possession d’armes, de munitions et de 58 dynamites destinées à la fabrication d’EEI. Selon nos informations, aucun lien n’a été formellement établi entre Ntui Lambert et le mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB), qui est régulièrement accusé d’être le principal soutien logistique des séparatistes anglophones. Il leur fournirait des armes et les formerait, notamment à la fabrication d’explosifs.

YAOUNDÉ POINTE UN DOIGT ACCUSATEUR VERS LE MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE PRO-BIAFRA

Les autorités camerounaises font-elles preuve de paranoïa lorsqu’elles pointent un doigt accusateur vers le principal groupe sécessionniste nigérian ? « L’approvisionnement des groupes séparatiste est multiforme, souligne un observateur local. La proximité entre le Cameroun et le Nigeria entraine forcément des échanges, mais ils ne peuvent constituer les seuls réseaux [d’approvisionnement] des groupes séparatistes. »

En avril dernier, Lucas Ayaba Cho a certes annoncé une alliance avec l’IPOB, dirigée par Nnamdi Kanu. Mais ce dernier ayant été arrêté et placé en détention au Nigeria, où il est notamment poursuivi pour trahison et terrorisme, la collaboration entre les deux factions ne s’est pas concrétisée.

Face à cette réorganisation stratégique et aux divers revers encaissés, l’armée camerounaise a entrepris de renforcer sa présence dans la région. Lors d’une réunion de crise organisée le 22 septembre dernier, le ministre chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, a annoncé que des « réajustements et actions appropriés [seraient] déployés ». Quelques jours plus tard, des chars d’assaut susceptibles de mieux résister aux EEI faisaient leur apparition sur le théâtre des opérations. Selon des sources internes, les effectifs sur le terrain auraient également été renforcés.

Une solution qui trouve un écho plutôt défavorable au sein de l’opinion nationale et internationale, où l’on continue d’appeler à une solution pacifique et à des négociations entre les belligérants.

Avec Jeune Afrique par Franck Foute

Le Soudan amnistie des milliers de combattants sauf ceux poursuivis par la CPI

novembre 13, 2020

Le Soudan a déclaré jeudi 12 novembre l’amnistie générale pour les dizaines de milliers de combattants ayant participé à la guerre civile déclenchée en 2003, à l’exception de ceux poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI), ou accusés de génocide ou de crimes contre l’humanité, selon l’agence Suna.

L’amnistie générale fait suite à la signature d’un accord de paix historique le 3 octobre entre des groupes rebelles et le gouvernement, qui a mis fin à 17 ans d’une guerre meurtrière, notamment au Darfour (ouest). Deux importantes formations armées ont refusé jusqu’à présent de rejoindre l’accord.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, président du Conseil souverain, la plus haute autorité du pays, a signé jeudi 12 novembre un décret d’amnistie, qui prend effet immédiatement, «pour tous ceux qui ont porté les armes ou ont participé à des opérations militaires ou de guerre», a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi Suna.

D’après l’agence, la décision «exclut ceux contre lesquels des mandats d’arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale ou (…) ceux qui font l’objet de poursuites pour génocide ou crimes contre l’humanité», dont le président déchu Omar el-Béchir recherché par la CPI. Selon un ex-chef d’un groupe armé, les rebelles sont au nombre de 50.000, dont 15.000 appartenant à deux groupes ayant refusé de signer l’accord de paix.

À partir de 2003, la région du Darfour a été secouée par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles de minorités ethniques. Selon l’ONU, le conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés. Le conflit a touché aussi le Nil bleu et le Kordofan-Sud (sud). En 2009, la CPI a lancé un mandat d’arrêt contre Béchir accusé de crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, puis en 2010 un mandat d’arrêt pour génocide.

Béchir a été destitué en avril 2019, après des mois de contestation populaire sans précédent, puis arrêté. Détenu à Khartoum, il est jugé dans un procès distinct pour le coup d’État l’ayant porté au pouvoir en 1989 et dans lequel il risque la peine de mort. Le 9 juin, Ali Kosheib, chef des milices Janjawids recherché depuis 2007, est détenu par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés au Darfour

Par Le Figaro avec AFP

Cameroun : cinq combattants de Boko Haram tués

juillet 26, 2020

L’armée camerounaise a annoncé ce dimanche 26 juillet avoir tué la veille cinq combattants du groupe djihadiste Boko Haram vers Gouzda-Vreket, un village proche de la frontière nigériane.

«Le 25 juillet, une équipe du commando de nos Forces de défense (…) a eu un accrochage violent avec les terroristes de Boko Haram», a déclaré le porte-parole de l’armée, le capitaine de frégate Cyrille Serge Atonfack Guemo dans un communiqué transmis à l’AFP dimanche.

Le bilan fait état de «cinq terroristes neutralisés, «4 fusils d’assaut récupérés», ainsi que des munitions et du matériel logistique saisis. Aucun militaire n’a été tué au cours de cet affrontement.

52 attaques pour le seul mois de juin

Née dans le nord-est du Nigeria en 2009, l’insurrection de Boko Haram s’est peu à peu propagée à ses voisins camerounais, nigérien et tchadien, particulièrement dans la région du lac Tchad, située à la frontière entre ces quatre pays. En 2016, le groupe s’est scindé en deux branches : la faction historique, dirigée par Abubakar Shekau, et l’Iswap, affilié à l’Etat islamique (EI). L’Extrême-Nord du Cameroun, au sud du lac, est l’une des régions les plus pauvres du monde. Elle est plutôt la cible d’attaques commanditées par la faction historique de Boko Haram.

Le Nord du lac Tchad, à cheval sur le Tchad et le Niger, est plutôt le repaire de ISWAP. Ces derniers mois, peu d’accrochages entre l’armée camerounaise et le groupe djihadiste ont été rapportés. Toutefois, une multitude de petites attaques contre des civils dans les villages, avec des vols de bétails et de vivres, ont eu lieu. Au mois de juin dernier, 52 attaques contre des civils ont ainsi été enregistrés dans cette région, selon les Nations unies.

Depuis 2015, les quatre pays riverains du lac Tchad luttent contre ces groupes djihadistes au sein d’une Force multinationale mixte (FMM). Mais ces derniers mois, son efficacité a été de plus en plus discutée. Les attaques continuent dans tous les pays de la FMM. Le Tchad avait lancé en mars une grande opération militaire, affirmant à son terme avoir chassé Boko Haram de son territoire Mais début juillet, au moins huit de ses soldats ont péri dans une attaque sur son sol.

Le nord-ouest du Nigeria est lui aussi, dix ans après le début de l’insurrection, toujours meurtri par les attaques. Plus de 36.000 personnes y ont été tués depuis 2009, et plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.

Par Le Figaro avec AFP

Le concert historique de Fally Ipupa s’est tenu à Paris, malgré les menaces des « combattants »

février 29, 2020

Le chanteur congolais Fally Ipupa, le 20 septembre à Paris.

Le chanteur congolais Fally Ipupa, le 20 septembre à Paris. © Francois Grivelet pour JA/REA 

La star congolaise a pu se produire vendredi soir devant des milliers de spectateurs. Des groupes d’opposants congolais radicaux ont pourtant tout fait pour empêcher le concert de Fally Ipupa, à l’AccorHotels Arena.

Les dernières heures précédant le concert de Fally Ipupa à Paris laissaient craindre le pire. Un incendie spectaculaire, déclenché par des feux de scooters et de poubelles, a d’abord enfumé, dans l’après-midi, le quartier de la gare de Lyon, proche de l’AccorHotels Arena du XIIe arrondissement. Ce n’est que vers 18h30, à un peu plus d’une heure du début théorique de l’événement, que les pompiers ont maîtrisé les flammes.

Vous risquez gros en y allant

Mais les intimidations ne se sont pas arrêtées là. Plusieurs centaines de “combattants”, la plupart des hommes jeunes et déterminés, se sont donnés rendez-vous aux abords de la salle de 20 000 places dans le but d’empêcher le concert. « C’est annulé », « Vous risquez gros en y allant », « Vous êtes fiers de ce que vous faites ? » « Là-haut, Dieu vous voit ! »… Mêlant mensonges et menaces, empoignant parfois des spectateurs ou les bousculant, les combattants ont tenté le tout pour le tout.

C’était sans compter sur un impressionnant dispositif de sécurité. Métros fermés, dizaines de fourgons de gendarmerie, barrières métalliques… Des contrôles de billets ont été mis en place à distance de la salle pour trier spectateurs et agitateurs. Et le parcours menant à l’enceinte de l’AccorHotels n’avait rien à envier à la sécurité des aéroports : boissons et parapluies confisqués, consigne obligatoire pour les sacs, fouilles, passage sous un portique de détection de métal : rien n’a été laissé au hasard.

Faire la fête, loin des querelles politiques

Après cette parenthèse pesante, qui a tout de même réussi à intimider une petite partie du public, on découvrait une ambiance totalement différente. Sapeurs, familles au complet, Africains de tous les pays, s’étaient donné rendez-vous pour chanter et danser. Bref, faire la fête, loin des querelles politiques.

« Bien sûr, on a eu un peu peur en voyant les dernières infos, mais après l’Olympia annulé en 2017, c’était ce soir ou jamais », confiait une maman ivoirienne venue avec sa fille applaudir « l’aigle » depuis la fosse. En regardant le public rire et papoter, on pouvait même penser qu’il s’agissait d’un concert presque comme un autre.

Presque, seulement. La première partie, du spectacle, avec notamment Robinio Mundibu, l’un des protégés de Fally, a commencé avec une quarantaine de minutes de retard du fait des incidents dans une salle à moitié vide. Et ce n’est qu’après un long entracte (sans doute pour attendre que la jauge se remplisse) que la star de la soirée a fait une entrée triomphante.

Après une vidéo montrant un aigle survoler Kinshasa et les grandes métropoles occidentales, le rideau s’est levé sur une gigantesque structure gonflable du rapace qui a lentement elle-même « pris son envol. »

“Jour historique”

Sa Majesté Fally, en peignoir et baskets, une couronne revisitée posée sur la tête, pouvait enfin commencer à chanter… après un long silence dans la capitale française. La chanson inaugurale « La vie est belle », sonnait comme un pied de nez aux combattants.

Le concert, maîtrisé de bout en bout, a été une véritable démonstration de force. Fally, en forme vocalement, était accompagné sur scène par une quarantaine de danseurs, chanteurs et musiciens, dans la grande tradition congolaise. Il a su alterner tubes urbains façon Tokooos et classiques rumba, multipliant les costumes et faisant le show pendant plus de deux heures.

Sur scène, quelques personnalités sont apparues : les chanteurs Mokobé et Bramsito, l’actrice et réalisatrice Angela Bassett… Mais c’est surtout le Franco-Congolais Dadju qui a retenu l’attention avec un tour de chant inspiré et en clamant tout haut ce que beaucoup de spectateurs pensaient tout bas : « Aujourd’hui est un jour historique, c’est une grande victoire pour le Congo ! »

Mais quelques minutes avant 23h30, un agent venait glisser un mot à l’oreille de Fally, visiblement agacé. Le chanteur était contraint de terminer son concert, assez brutalement, à l’heure convenue avec la salle, sans avoir le temps d’interpréter tous les tubes qu’il avait répétés pour la soirée.

Avant de quitter la scène la star congolaise a néanmoins promis de venir rapidement faire à nouveau l’événement en France. On espère le retrouver dans une ambiance plus apaisée.

Avec Jeuneafrique par Léo Pajon

RDC: Démonstration de force des militants contre les combattants lors de l’arrivée de Félix Tshisekedi à Paris

novembre 12, 2019

RDC/Kinshasa: Des combattants de l’UDPS blessés, divisés et fâchés, à Limite contre leur Secrétaire général

mai 9, 2019

 

Publiée le 8 mai 2019 par Elengi Ya CongoTV Officiel

Congo-Diaspora: combattants interpellés par la police, avant le concert de Roga Roga, malgré l’autorisation à manifester

mai 26, 2018

 

 

Avec TV5Monde.fr

Congo-Diaspora: Roga Roga défie les combattants à Paris et joue contre vents et marées

mai 26, 2018

 

 

Avec Replay Tv

Congo-Diaspora: le pouvoir de Brazzaville achète 750 billets du concert de Roga Roga

mai 24, 2018

La tenue du concert de Roga Roga à Paris est un défi particulier pour le pouvoir de Brazzaville, qui compte marquer un point au détriment de ses opposants de la place de Paris. Willy Etoka, JDO, Claudia Sassou ont acheté plus de 750 billets, qu’ils offrent aux ressortissants de la RCA, et à d’autres africains.

Si Roga Roga réussi à jouer au palais de congrès de Montreuil, le pouvoir de Brazzaville se lancera dans une compagne de communication le lendemain, contre les combattants et les opposants de Paris. » Peu importe que Roga joue devant même 10 personnes, pour nous, le plus important est qu’il joue » a confié un proche de l’artiste, manifestant par là que ce concert relève bien d’un enjeu politique. C’est dans cette optique que Willy Etoka et autres membres du pouvoir ont acheté plus de 750 tickets d’entrée qu’ils sont entrain d’offrir aux centrafricains, ivoiriens, camerounais, afin de montrer à la face du monde que la salle aura fait le plein.

Mais par ailleurs, la détermination des combattants de Paris à faire annuler le concert, a poussé Jean Dominique Okemba à se payer les services de Rostel Bakwa à coup de millions, pour sécuriser le dit événement. L’organisation de ce concert a été financée intégralement par les membres du pouvoir de Brazzaville, dans le seul but de faire taire les ardeurs des combattants de Paris, qui à leurs yeux en font trop. Rendez- vous le 26 mai au palais de congrès de Montreuil

Sacer-infos.com par Stany Franck