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Franco-rwandais accusé de complicité de génocide: « je suis un simple chauffeur »

novembre 23, 2021
Franco-rwandais accuse de complicite de genocide: "je suis un simple chauffeur"
Franco-rwandais accusé de complicité de génocide: « je suis un simple chauffeur »© AFP/Thomas COEX

« Un simple chauffeur » sans relief et sans histoires, mais au parcours semé de zones d’ombres et de mensonges. La cour d’assises de Paris s’est penchée mardi sur la personnalité du Franco-rwandais Claude Muhayimana, poursuivi pour complicité dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.

Pendant un interrogatoire de plusieurs heures, parfois décousu, le président de la Cour Jean-Marc Lavergne a tenté de cerner qui était cet homme de 60 ans calme, poli, souriant à l’occasion. Et toujours discret, même lorsqu’il fond en larmes, à plusieurs reprises, notamment à l’évocation de son père décédé.

Vêtu d’un sweat shirt et d’un jean, M. Muhayimana, homme petit et costaud, s’exprime dans un français correct, même si certaines des questions du président lui sont traduites en kinyarwanda.

Poursuivi pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité lors de l’extermination des Tutsi du Rwanda en 1994, il colle sans difficulté à l’image de « Monsieur tout le monde », de « citoyen ordinaire qui s’est retrouvé dans le chaos » défendue depuis le début par ses avocats.

« Je n’aime pas les zizanies dans ma vie », résume cet homme, qui comparaît libre. Il est accusé d’avoir transporté les tueurs hutu sur des lieux de massacres de Tutsi à Kibuye (ouest) lors des mois sanglants d’avril à juillet 1994, au cours desquels plus de 800.000 personnes, issues essentiellement de la minorité tutsi, ont été massacrées au Rwanda.

Zones d’ombre

Pourtant, le parcours de ce « simple chauffeur » tel qu’il se décrit à plusieurs reprises, comporte de nombreuses zones d’ombre, qu’il n’éclaircit pas vraiment.

Questionné sur les mensonges apparus lors de sa demande d’asile en France – dans laquelle il affirmait notamment que plusieurs membres de sa famille ont été tués -, il répond: « je ne me souviens pas », ou « ça a été mal interprété ».

Interrogé sur ses rapports avec son ex-épouse, dont le témoignage pourrait s’avérer crucial, il dit: « les affaires des hommes et des femmes, c’est intime… parfois on avait des difficultés, parfois on était d’accord ».

Questionné sur ses biens et sa richesse, il élude: « je me débrouille ».

Dès l’ouverture de l’audience, le président a tenté de comprendre quelle connaissance Claude Muhayimana avait du génocide et de sa planification.

« Ce que je sais aujourd’hui, c’est qu’il y a eu un génocide mais je ne sais pas si il a été planifié », a répondu l’accusé.

« Une vie calme »

Claude Muhayimana est né en janvier 1961 à Kibuye, d’un couple mixte, une mère tutsi et un père hutu, ce qui fait de lui un Hutu. Elevé dans une famille d’agriculteurs « très croyante », très proche de sa mère, il est le second d’une fratrie de quatre, dont certains vivent toujours au Rwanda.

Il a quitté le foyer à l’adolescence pour aller vivre dans une congrégation religieuse auprès d’une missionnaire belge avant de devenir chauffeur en 1986. Il épouse en 1990 Médiatrice Musengeyezu, une Tutsi, avec qui il aura deux filles.

Mais après le divorce initié par sa femme au début des années 2000, les liens sont coupés avec ses enfants, ce qui est source « de grande souffrance », selon l’enquêtrice de personnalité qui l’a interrogé en prison lors de sa détention provisoire en 2014.

Après le génocide, M. Muhayimana, se disant menacé par les nouvelles autorités rwandaises, a fui au Zaïre en 1995, vécu en exil en Kenya, avant d’arriver en France en 2001, dont il obtiendra la nationalité en 2010.

Depuis 2007, il est employé à la mairie de Rouen. Décrit par des témoins comme « droit, sincère, investi et croyant », « c’est un homme sociable, qui mène une vie calme avec peu de loisirs », et un employé « ponctuel et sérieux », relève l’enquêtrice de personnalité.

Intégré en France, il n’a pour autant pas coupé les liens avec le Rwanda et la diaspora, et est proche d’un parti d’opposition, le Rwandan national Congress (RNC).

L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Par Jeune Afrique AFP

Génocide des Tutsi: ouverture à Paris du procès d’un ex-chauffeur franco-rwandais jugé pour « complicité »

novembre 22, 2021
Genocide des Tutsi: ouverture a Paris du proces d'un ex-chauffeur franco-rwandais juge pour "complicite"
Génocide des Tutsi: ouverture à Paris du procès d’un ex-chauffeur franco-rwandais jugé pour « complicité »© AFP/Archives/Marion Ruszniewski

Le procès pour « complicité » d’un ex-chauffeur franco-rwandais, citoyen « ordinaire » accusé d’avoir sciemment aidé des tueurs lors du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, s’est ouvert lundi à Paris, troisième procès en France pour des crimes liés à l’une des pires tragédies du XXe siècle.

Claude Muhayimana, 60 ans, vêtu d’un jean et d’une veste de cuir, un sac à dos sur l’épaule, est resté bras croisés sur une chaise durant la majorité de l’audience. Il a répondu avec une voix assurée aux questions du président lui demandant de décliner son identité.

M. Muhayimana était en 1994 employé d’un établissement de tourisme public rwandais gérant l’hôtel Guest House à Kibuye, sur les rives de l’immense lac Kivu.

Il est accusé de « complicité » de génocide et de crimes contre l’humanité pour avoir « aidé et assisté sciemment » des militaires et des miliciens en assurant à plusieurs reprises leur transport sur les lieux de massacres dans la préfecture de Kibuye, les collines de Karongi, Gitwa et Bisesero (ouest), où des dizaines de milliers de personnes ont été exterminées dans des conditions effroyables.

Les miliciens, armés de machettes, gourdins, houes et appelés « Interahamwe » (« ceux qui travaillent ensemble » en kinyarwanda) ont été les principaux bras armés du génocide contre la minorité tutsie, orchestré par le régime extrémiste hutu et qui a fait plus de 800.000 morts d’avril à juillet 1994.

M. Muhayimana, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010. Cantonnier à la mairie, il vit à Rouen (nord-ouest). Il y avait été arrêté en 2014, un an après l’ouverture d’une enquête initiée par une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui lutte contre l’impunité et la présence en France de présumés génocidaires rwandais.

Le procès qui s’est ouvert devant la cour d’assises de Paris, après dix ans de procédure et deux reports à cause de la crise sanitaire, est prévu pour durer jusqu’au 17 décembre, avec l’audition d’une cinquantaine de témoins, dont une quinzaine viendront du Rwanda.

L’audience de lundi a notamment été consacrée à plusieurs heures de débat sur la recevabilité de nouvelles parties civiles et de nouveaux témoins, auxquels s’oppose la défense.

Le président de la cour a ensuite débuté la lecture de son rapport sur les faits reprochés à l’accusé et le contexte historique du génocide des Tutsi.

La singularité de ce procès est qu’il juge un citoyen ordinaire. Les deux précédents procès ont, eux, vu la condamnation à perpétuité de deux anciens bourgmestres et à 25 ans de prison d’un ex-capitaine de l’armée.

« On a affaire à un homme ordinaire, un Monsieur tout le monde, qui n’avait aucune autorité civile, militaire ou religieuse et qui a été placé dans le chaos que l’on connaît », a déclaré à la presse l’un des avocats de l’accusé, Philippe Meilhac, avant l’ouverture du procès.

« Nous comptons bien le faire acquitter complètement, il est innocent de ce qu’on lui reproche », a martelé Me Meilhac.

« Maillons du mécanisme »

Pour sa part, Alain Gauthier, cofondateur du CPCR, se « refuse » à « parler de gros ou de petit poisson ». « On est dans le cas d’un génocide, on ne parle pas de petit poisson ».

« Tous les maillons du mécanisme de la chaîne qui ont conduit au génocide sont importants; il n’y avait plus d’échelons » dans ce contexte, a lancé de son côté avant l’audience Richard Gisagara, avocat de l’une des parties civiles aux côtés du CPCR.

Les prises de parole de l’accusé, resté très discret, sont très attendues. L’enquête a évoqué une personnalité ambigüe, des témoins attestant qu’il a sauvé des Tutsi en les cachant chez lui ou en les aidant à fuir.

Les débats se concentreront sur le fait que l’accusé nie avoir été présent sur les lieux de massacres et sur les contradictions entre ses déclarations et celles de témoins, notamment son ex-épouse. Il a aussi menti et tenté de faire pression sur des témoins, selon l’accusation.

« Il y a des dizaines de témoignages concordants sur son transport sur les lieux de massacres », note Alexandre Kiabski, avocat du CPCR.

La défense, elle, pointe les contradictions et les lacunes des témoignages, et soulèvera également l’argument de la contrainte.

« Ce n’est pas impossible qu’il ait été forcé (à transporter les miliciens, NDLR); mais même si c’est vrai, il avait le choix de prendre la fuite », estime M. Gauthier. « On ne va pas sur les lieux d’un crime gratuitement ».

Mardi, l’audience doit être consacrée à l’interrogatoire de personnalité de l’accusé.

Par Le Point avec AFP

RDC: des cadres de l’UDPS accusés de complicité avec la milice Kamuina Nsapu

mai 17, 2018

Bannière annonçant le soutien de Evariste Kalala Kwete à Félix Tshisekedi. © Capture d’écran Facebook.

Maître Evariste Kalala Kwete, un des cadres de l’UDPS, a été arrêté par des hommes en armes dans la nuit du 8 au 9 mai à son domicile de Kinshasa. Comme d’autres membres de ce parti d’opposition, il est accusé d’être lié aux milices « Kamuina Nsapu ». Le président du parti, Félix Tshisekedi, dénonce une « manipulation » des services congolais.

Dans la nuit du 8 au 9 mai, des hommes armés ont débarqué dans la commune de Matete, à Kinshasa. Sans explication, ils ont extirpé les habitants d’une maison située au 531 avenue Lumière. Puis, ils ont amené le fils : Evariste Kalala Kwete, un avocat de 35 ans, cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Depuis, ses proches n’ont plus pu le voir.

Dans un communiqué, l’UDPS a dénoncé l’« enlèvement » et la « détention arbitraire » de cet homme qui faisait partie du collectif d’avocats du parti et a été nommé secrétaire national adjoint aux droits humains. Le communiqué pointe aussi « l’enlèvement » de deux autres membres du parti à Kinshasa : Jacques Ntumba le 16 avril et Paul Sokomay (parfois orthographié Sobolay) le 19 décembre 2016.

« Réseau terroriste »

Contactée par Jeune Afrique, une source à l’Agence nationale de renseignement (ANR) confirme l’arrestation de ces trois hommes et assure qu’ils sont détenus par la direction des renseignements généraux de la police nationale. Selon cette source, les trois hommes seraient « impliqués de manière avérée dans le réseau terroriste Kamuina Nsapu », qui aurait « mené des attaques en série à Kinshasa l’année dernière, notamment à la prison de Makala et au marché central ».

Les milices dites « Kamuina Nsapu », sont nées dans la province du Kasaï-central, suite à un conflit entre un chef coutumier, Jean-Pierre Pandi, et les autorités congolaises. Elles se sont répandues après la mort de Pandi, tué dans une intervention de police en août 2016. Ses membres, convaincus de disposer de pouvoirs mystiques, ont commis de nombreuses exactions et ont été visés par une répression « disproportionnée » des autorités selon l’ONU. Ce conflit a provoqué le déplacement de plus de 900 000 personnes selon le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies.

Ces dernières arrestations surviennent alors que se tient, à la prison militaire de Ndolo, le procès de plusieurs individus accusés d’avoir assassiné l’administratrice du marché central de Kinshasa, Chantal Mboyo. Selon notre source à l’ANR, 36 personnes sont détenues dans cette prison en lien avec des attaques attribuées au « réseau » Kamuina Nsapu à Kinshasa, parmi lesquelles 30 seraient des membres revendiqués de l’UDPS.

« Agents doubles »

Pour le président de l’UDPS, Félix Tshisekedi, cette affaire est une « manipulation des services », visant à assimiler les militants de son parti à ces miliciens.

« Je connais très bien Evariste Kalala Kwete. C’est un jeune intellectuel, brillant et talentueux, que j’étais en train de faire émerger au sein du parti. C’est pour cela qu’on s’en prend à lui, affirme-t-il à Jeune Afrique. Je peux affirmer qu’il ne partageait aucune des croyances mystiques de ces groupes ».

Selon Félix Tshisekedi, les services congolais se servent des origines géographiques commune des Kamuina Nsapu et de nombreux militants de l’UDPS – l’ex-province du Kasaï-occidental – pour faire croire à leur collusion.

S’il ne nie pas que « certains jeunes désespérés » originaires de cette région aient pu être séduits par le discours et les croyances des miliciens, il affirme tout faire pour les empêcher de les rejoindre. « Les services disposent d’agents doubles, qui se font passer pour des chefs de miliciens et tentent de recruter des militants de l’UDPS pour nous discréditer », accuse-t-il.

Jeuneafrique.com par Pierre Boisselet

Burkina-Faso/Ouagadougou: soupçons de complicités dans l’armée

mars 4, 2018

Des soldats burkinabè en faction le 3 mars 2018 devant le siège de l’état-major à Ouagadougou, au lendemain de la double attaque jihadiste / © AFP / Ahmed OUOBA

L’enquête sur la double attaque de Ouagadougou progressait dimanche: un jihadiste présumé soupçonné d’avoir joué un rôle clé était entendu par la justice du Burkina Faso qui soupçonne des complicités dans l’armée.

L’homme dont la nationalité n’a pas été révélée a été arrêté vendredi dans les heures qui ont suivi les attaques coordonnées contre l’état-major des armées burkinabè et l’ambassade de France à Ouagadougou, a déclaré à l’AFP une source gouvernementale.

Cet homme est soupçonné d’avoir participé à l’attaque de l’état-major général de l’armée, en plein centre de Ouagadougou et pourrait même être « un cerveau » de l’opération, a-t-on ajouté.

Les attaques ont fait sept morts parmi les forces de sécurité, selon un dernier bilan, et ont été revendiquées samedi soir par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al-Qaïda disant agir en représailles à une opération militaire française antijihadiste au Mali.

D’autres assaillants « jihadistes ont peut-être pu s’enfuir » après l’attaque de l’état-major, situé dans le quartier très fréquenté du grand marché de Ouagadougou, selon la source gouvernementale.

Les autorités ont de « très forts soupçons » qu’il y ait « des infiltrés dans l’armée » qui ont renseigné les jihadistes pour l’attaque de l’état-major, a ajouté la source burkinabè.

En effet l’explosion de la voiture piégée qui a précédé l’assaut a totalement détruit une salle de réunion, située en façade du bâtiment, où devait se tenir une réunion de l’état-major de la force antijihadiste du G5 Sahel. La réunion a été changée de salle au dernier moment, évitant un carnage.

– ‘Connaissance des habitudes’ de l’état major –

« Ils avaient une connaissance des habitudes et pratiques courantes au sein de l’état-major, ce qui explique la facilité avec laquelle ils ont accédé au sein de l’état-major par son accès de service, situé au dos de l’entrée principale », avait expliqué samedi une autre source gouvernementale.

Les enquêteurs se demandent si l’attaque contre l’ambassade de France n’était pas une « diversion » avant l’attaque contre l’état-major.

Située dans la zone des ambassades, l’ambassade de France est très bien protégée. La tentative s’est d’ailleurs soldée par la mort des quatre jihadistes qui n’ont pas pu pénétrer dans l’enceinte diplomatique, a aussi expliqué la source gouvernementale.

Toutefois, dans sa revendication, le GSIM a dit avoir agi « en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l’armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines »,

Le dernier bilan des attaques de vendredi fait état de sept morts parmi les forces de l’ordre burkinabè et plus de 80 blessés, ainsi que de neuf jihadistes tués, selon la première source gouvernementale.

L’un des hommes tués avait été compté à tort dans un bilan précédent parmi les forces de l’ordre parce qu’il portait un treillis militaire. Il s’agissait en réalité d’un jihadiste, dont plusieurs étaient en uniforme, a précisé cette source.

Un procureur et quatre enquêteurs français étaient attendus dimanche à Ouagadougou pour participer à l’enquête sur la double attaque de vendredi, a par ailleurs indiqué la source.

L’activité reprenait normalement dimanche dans la capitale burkinabè, mais, signe de l’extrême tension qui persiste, deux incidents armés se sont produits, dont l’un a fait un mort.

Vers 02H00 heures du matin (locales et GMT), une voiture avec trois hommes à bord a tenté sans succès de forcer un barrage dans la zone de la présidence du Burkina Faso, en périphérie de Ouagadougou, selon une deuxième source gouvernementale.

Deux hommes ont réussi à s’enfuir, le troisième a été arrêté par des membres de la sécurité présidentielle qui tenaient le barrage, à environ 1,5 kilomètre du palais présidentiel.

L’homme arrêté a été abattu deux heures plus tard après avoir tenté de s’emparer de l’arme d’un de ses gardiens, selon cette même source. Les forces de l’ordre ratissaient la zone dimanche.

Cet incident est apparemment sans lien avec l’attaque jihadiste, selon une source sécuritaire, car les hommes n’avaient pas d’armes.

Autre incident dimanche matin, des soldats ont effectué des tirs de sommation contre des passants qui voulaient franchir une barrière dans la zone de l’état-major, toujours totalement bouclée.

– ‘On a tous peur’ –

Le GSIM est une organisation jihadiste regroupant depuis tout juste un an plusieurs entités du Sahel liées à Al-Qaïda. Le nouveau groupe est dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef Ansar Dine.

Le Burkina Faso est depuis 2015 la cible d’attaques jihadistes, qui ont déjà frappé sa capitale, sans jamais toutefois atteindre un tel niveau d’organisation.

Dans la population, la nervosité restait palpable dimanche.

« La paix soit au Burkina Faso. En tout cas nous les croyants, nous allons prier beaucoup pour que les terroristes ne viennent plus au Burkina Faso », a déclaré une commerçante, Suzane Kouama.

Bouri Sawadogo, étudiant, souhaite « que ça s’arrête, parce que, à l’allure ou ça va, franchement, on a tous peur ».

« Notre Etat Major, c’est le cœur de Ouagadougou, le cœur du Burkina Faso qui fut attaqué », dit-il.

Romandie.com avec(©AFP / 04 mars 2018 14h55)                

Rwanda: BNP Paribas visée par une plainte pour « complicité de génocide »

juin 29, 2017

L’association anticorruption Sherpa, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et Ibuka France déposent une plainte avec constitution de partie civile visant BNP Paribas pour « complicité de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l?humanité » / © AFP/Archives / Philippe HUGUEN

La BNP a-t-elle participé au financement d’armes pendant le génocide au Rwanda en 1994 ? C’est la lourde accusation de trois associations, qui déposent jeudi à Paris une plainte inédite contre la banque française, pour « complicité de crimes contre l’humanité ».

Vingt-trois ans après les massacres, alors que l’attitude des autorités françaises fait toujours l’objet de vives controverses et d’âpres batailles judiciaires, c’est pour la première fois une banque française qui se retrouve au coeur des soupçons de complicité.

L’association anticorruption Sherpa, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et Ibuka France accusent le groupe bancaire d’avoir autorisé des transferts de fonds de la Banque nationale du Rwanda (BNR) destinés à un courtier en armement sud-africain en juin 2014, pendant le génocide et alors que l’ONU avait décrété un embargo sur les armes depuis un mois.

A partir d’avril 1994, quelque 800.000 personnes, en immense majorité des Tutsi, avaient été massacrées en une centaine de jours, dans des tueries déclenchées après la mort du président hutu Juvénal Habyarimana dans un attentat contre son avion.

« Nous apprenons par voie médiatique le dépôt d’une plainte », a déclaré un porte-parole de BNP Paribas joint par l’AFP. « A l’heure actuelle, nous ne disposons pas des éléments suffisants pour être en mesure de la commenter ».

Les associations affirment que la BNP a autorisé, les 14 et 16 juin 1994, des transferts de fonds pour plus de 1,3 million de dollars (1,14 million d’euros) du compte que la BNR détenait chez elle vers le compte en suisse de Willem Tertius Ehlers, propriétaire sud-africain d’une société en courtage d’armes.

– 80 tonnes d’armes –

Le lendemain, M. Ehlers et le colonel Théoneste Bagosora, un militaire hutu considéré comme le théoricien du génocide des Tutsi, et depuis condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), auraient conclu aux Seychelles une vente de 80 tonnes d’armes, qui auraient ensuite été acheminées à Gisenyi au Rwanda, via l’aéroport zaïrois de Goma, selon les associations.

« Selon les nombreux témoignages et rapports d’enquête joints à la plainte, la BNP aurait eu nécessairement (…) conscience que ce transfert pouvait contribuer au génocide en cours », affirment les plaignants dans leur communiqué.

A l’appui de leur procédure, ils invoquent le témoignage d’un cadre de la Banque Bruxelles Lambert (BBL) dont l’établissement aurait, lui, rejeté la demande de la banque rwandaise, se refusant à violer l’embargo.

Cette plainte avec constitution de partie civile pour « complicité de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre » est destinée à être instruite au pôle génocide et crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris, où se trouvent déjà 25 dossiers liés au génocide au Rwanda.

« C’est la première fois qu’une plainte » est déposée pour de telles qualifications contre une banque en France, d’après les plaignants.

En parallèle, ceux qui accusent les autorités françaises d’avoir abandonné aux massacres de nombreux civils tutsi tentent une nouvelle procédure.

Mercredi, l’association Survie, dont une précédente plainte a été classé sans suite à l’automne, en a déposé une autre avec constitution de partie civile, visant ces mêmes chefs de « complicité ». Révélée par Le Parisien et Radio France, elle cible à nouveau les responsabilités des autorités et des militaires français, accusés d’avoir livrer des armes au gouvernement génocidaire rwandais.

Des accusations anciennes, également relayées dans un article du dernier numéro de la revue XXI qui affirme que l’Elysée a ordonné aux militaires français de la force Turquoise de réarmer les génocidaires.

Le général Jean-Claude Lafourcade, commandant de cette force déployée le 22 juin 1994 au Rwanda sous mandat de l’ONU, a vigoureusement démenti ces accusations. Placé sous le statut de témoin assisté dans l’enquête à Paris sur ce dossier, le général a dénoncé « avec la plus grande fermeté ce type de sortie médiatique, aussi invraisemblable qu’irresponsable ».

Romandie.com avec(©AFP / 29 juin 2017 12h50)                

Le double-jeu de l’Union Européenne et sa complicité avec la dictature du Congo Brazzaville

novembre 7, 2015

Longtemps les déclarations de l’Union Européenne étaient allées à l’encontre des modifications des constitutions en Afrique et particulièrement au Congo de Denis Sassou Nguesso. Elles étaient en adéquation ou presque avec les positions de la Maison Blanche et du Département d’Etat à Washington. Une dernière mise en garde, le 22 octobre 2015, était publiée à Bruxelles sans toutefois condamner expressément la tenue d’un référendum le 25 du même mois ; alors que le même jour, le président Hollande tenait son discours maintenant historique soutenant les dictateurs africains.

L’Afrique a toujours beaucoup espéré des pouvoirs socialistes en Europe. Trop peut-être !

François Mitterrand avait assuré finalement un service minimum avec son discours de la Baule du 20 juin 1990. Quant à la Délégation de l’Union Européenne à Brazzaville elle s’est toujours montrée aimable et docile à l’égard du pouvoir congolais, sans que l’on y prête, à tort, beaucoup d’attention.

L’occasion vient de nous en être donnée par une bien curieuse initiative de son chef, l’Ambassadeur Saskia DE LANG. Avant d’aller plus loin, il faut souligner que cette diplomate d’origine néerlandaise bénéficie d’une excellente réputation ; elle est une rare exception, avec une seule consœur, dans le marigot nauséabond et hautement corrompu brazzavillois.

Difficile donc d’imaginer que de son propre chef, l’Ambassadrice de l’Union Européenne soit allée, il y a quelques jours, proposer un bien curieux marché de dupes à l’opposition congolaise, IDC-FROCAD : « contre la reconnaissance du résultat du Référendum, l’Union Européenne soutiendra l’IDC-FROCAD dans la mise en place d’une bonne gouvernance électorale par un Gouvernement d’Union nationale. Sassou Nguesso en avait accepté l’idée. » suivant des termes qui nous ont été confirmés.

Ce piège grossier élaboré par des esprits retors ou corrompus ne pouvait qu’avoir été imposé à la diplomate et il serait bon de chercher à comprendre comment ou à défaut par qui ?

Les troublantes proximités et coïncidences sont présentes partout.

Au sommet de l’Union Européenne tout d’abord, Monsieur Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission Européenne, avait dû démissionner de son poste de Chef de l’Etat luxembourgeois en Juillet 2013 pour ne pas avoir alerté la justice de son pays, en 2006, lors de la révélation d’un « compte de 150 millions de dollars au Luxembourg prétendument au nom de l’ancien président du Congo, Pascal Lissouba ». Malgré cela, l’argent (qui aurait dû retourner au Congo) est resté à jamais perdu dans le labyrinthe obscur du paradis fiscal luxembourgeois. Assurément par pour tout le monde….

A un échelon juste en dessous, Madame Federica Mogherini, au terme d’un parcours politique à Gauche sans faute, Le 22 février 2014, est nommée ministre des Affaires étrangères par le chef du gouvernement, le socialiste Matteo Renzi. Depuis le 1er novembre 2014 elle est devenue, avec un mandat de cinq années, Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

En se rendant sur la page que l’Union Européenne a dédiée à sa délégation congolaise entre autres détails consternants, on peut y lire : « La Délégation travaille en étroite collaboration avec les trois Etats membres de l’UE accrédités à Brazzaville : la France, la Belgique et l’Italie. » (http://eeas.europa.eu/delegations/congo/eu_congo/index_fr.htm)

Ces trois pays ont en commun qu’ils sont gouvernés par des socialistes et que leurs Chefs de gouvernements sont parmi les plus jeunes que comptent les 28 pays membres de l’Union Européenne. Ils sont d’autant plus importants qu’ils appartiennent au petit club des six pays membres fondateurs de l’Union.

En commençant par le dernier pays de la liste, on ne peut que se rappeler l’affligeant voyage officiel à Brazzaville, le tout premier du Président du Conseil (Premier Ministre) italien Matteo Renzi, le 20 juillet 2014, (sans son ministre des Affaires étrangères d’alors, Federica Mogherini). Ce déplacement était placé sous le haut patronage d’ENI, la compagnie pétrolière italienne de plus en plus marquée par sa proximité très suspecte avec la famille mafieuse qui est à la tête de l’Etat congolais… Il ne fait pas de doute que ce rapprochement étroit entre le vieux dictateur sanguinaire africain et le jeune Premier Ministre italien prêtera toujours à interrogation tout au long de sa carrière.

Matteo Renzi et le dictateur congolais Sassou

Un peu plus tard, toujours à Brazzaville, le député européen Louis Michel (ancien Commissaire européen) au début du mois d’octobre 2014 séjourne à l’Hôtel Olympic. Il constitue avec Colette Braeckman, la journaliste du quotidien Le Soir, un redoutable duo opposé à Nkurunziza du Burundi. « Depuis 2005, cet ancien ministre belge montre sa colère et sa haine viscérale envers le régime de Bujumbura, où il promet que, par ses canaux d’influence, il finira coûte que coûte par faire tomber le président burundais Nkurunziza » selon un article de burundi-24.com. Louis Michel est le plus vieux relais, lobbyiste et ami que compte Sassou Nguesso à Bruxelles Belgique et Bruxelles Union Européenne. Sassou Nguesso assis à la même table qu’Angela Merckel au dernier Sommet Afrique de l’Union Européenne, ne pouvait être crédité à personne d’autre que lui. Par ailleurs, le maintien de Nkurunziza à la présidence du Burundi, faisait partie de la stratégie du dictateur congolais pour sa propre conservation du pouvoir. Les deux vieux amis, le Belge et le Congolais, ne pouvaient que finir par s’entendre. Et cela d’autant plus qu’au même moment, le 7 octobre 2014, ils apprenaient la nomination de l’enfant et du « neveu », Charles Michel, au poste de 1er Ministre de Belgique. Sassou en témoignage de sa joie et de sa satisfaction prêta à l’heureux papa son jet présidentiel pour hâter son retour en Belgique auprès du fiston et neveu.

A ce point du récit, il nous faut avoir une pensée émue pour Michelle Alliot-Marie dont la longue carrière politique en France a connu une fin brutale pour des faits similaires avec Ben Ali qui était un tyran infiniment moins criminel et plus sympathique que Denis Sassou Nguesso.

Pour finir avec ce trio de jeunes premiers ministres, Manuel Valls, a rejoint ses deux jeunes prédécesseurs dans le ralliement au vieux dictateur congolais, oubliant que sa propre famille en fuyant la dictature franquiste espagnole avait embrassée l’idéal démocratique français. Cela s’était passé à l’Hotel Shangri La, le palace parisien dans lequel le tyran congolais avait séjourné en juillet 2015 pour tenter d’obtenir le soutien qu’il a fini par obtenir, de la France, comme nous l’avons vu dernièrement. Plus récemment encore le 5 septembre 2015, Anne Hildalgo, la Maire de Paris aux ambitions présidentielles a fait la même démarche envers notre dictateur.

Ces chefs de gouvernements européens, ces responsables de l’Union Européenne lorsqu’ils favorisent le maintien au pouvoir du tyran Sassou Nguesso le font-ils dans l’intérêt de leur pays ou de l’Europe ? La réponse est obligatoirement « Non » ! Louis Aliot, Député européen du Front National avait parfaitement décrit l’intérêt de soutenir la démocratie en Afrique.

Alors dans quel intérêt le font-ils ?

Reste l’argument sécuritaire. Le syndrome Saddam Hussein/Kadhafi marque les esprits des sécurocrates qui disent préférer Sassou Nguesso, l’homme qui s’est couché devant l’armée angolaise à Kimongo, car il est le garant de la stabilité en Afrique Centrale.

Faux !

Si tel était le cas, l’Union Européenne n’aurait pas accordé, le 14 octobre dernier, à la République du Congo représentée par l’immensément corrompu et riche Jean Jacques Bouya, le bénéfice du 11ème Fonds européen de développement (FED) SANS AUCUNE GARANTIE DE CONTREPARTIE DEMOCRATIQUE ; un chèque en blanc au clan du tyran !

Cela s’appelle de la COMPLICITE quand tout un peuple est dans la rue et qu’il se bat, au péril de sa vie et de sa survie, contre un référendum anticonstitutionnel qui se déroulera 11 jours plus tard… !

Rigobert OSSEBI

Congo-liberty.com

Mali : accusé de complicité d’assassinat, Sanogo encourt la peine de mort

avril 24, 2014

Amadou Haya Sanogo a été nommé général 4 étoiles en août 2013. © DR

Amadou Haya Sanogo a été nommé général 4 étoiles en août 2013. © DR

Le général putschiste Amadou Haya Sanogo a vu les accusations le visant s’alourdir. En plus de complicité d’enlèvement, il doit répondre depuis le 22 avril du chef de complicité d’assassinat dans l’affaire des Bérets rouges d’avril-mai 2012.

Lors de sa première comparution devant le juge, le 27 novembre 2013, le général Amadou Haya Sanogo avait été accusé de complicité d’enlèvement dans l’affaire dite des bérets rouges. Mais depuis le 22 avril, avec 27 de ses hommes, le leader des putschistes est accusé de complicité d’assassinat. En conséquence, l’ancien homme fort de Bamako encourt, selon le code de procédure pénale, jusqu’à la peine capitale.

L’enquête en cours a avancé notamment grâce aux aveux d’hommes de rang et de sous-officiers ayant participé aux pelotons d’exécution ayant agi lors du « contre coup d’État » du 30 avril 2012, qui avait opposé les bérets verts pro-putschistes aux bérets rouges dévoués à l’ancien président Amadou Toumani Touré, renversé le 22 mars précédent. Le conflit entre les deux corps d’armée s’était soldé par la disparition de 21 bérets rouges – et la dissolution de ce corps, jusqu’à sa réhabilitation, fin mars 2013.

« L’heure est au repentir »

Dans ce dossier, Sanogo est loin d’être en position de force. « Désormais, c’est chacun pour soi, et Dieu pour tous », sourit une source proche du dossier ayant assisté à l’audition, mardi 22 avril, du général quatre étoiles. Ce dernier se serait montré « assagi », « plus mûr », et « déçu de beaucoup de gens » qu’il pensait compter parmi ses soutiens. Les anciens putschistes détenus auraient changé d’attitude : « l’heure est au repentir », poursuit le juriste.

Sanogo a été transféré à la prison de Sélingué pour raisons de sécurité et privé de téléphone. Ses avocats ont encore obtenu une fin de non-recevoir à leur dernière demande de mise en liberté provisoire de leur client. Enfin, la demande de récusation du juge d’instruction en charge du dossier a été refusée par le premier président de la Cour d’appel, le 15 avril.

Premier volet d’une saga judiciaire accablant le général Sanogo, l’affaire des bérets rouges devrait bientôt quitter les bureaux du juge d’instruction, Yaya Karembé, pour être jugée. Mais un autre dossier est déjà sur le feu : celui de la « mutinerie » du 30 septembre dernier, à la suite de laquelle plusieurs corps de militaires disparus avaient été retrouvés. Pour cette dernière affaire, Sanogo et certains membres de son entourage – tous ne sont pas impliqués dans l’affaire des bérets rouges-, sont accusés de faits de torture, séquestration et assassinat.

Jeuneafrique.com par Dorothée Thiénot, à Bamako

Guinée : Alpha Condé accuse le Sénégal et la Gambie de « complicité » dans l’attentat contre lui

septembre 12, 2011

Le président guinéen Alpha Condé a dénoncé la « complicité » des gouvernements gambien et sénégalais dans l’attaque contre sa résidence en juillet qu’il qualifie « d’attentat ». Des accusations diffusées dimanche par une radio privée sénégalaise.

Les accusations contre le Sénégal et la Gambie sont lourdes, et susceptibles de créer certaines tensions diplomatiques. Le président guinéen Alpha Condé a dénoncé, dans un entretien diffusé dimanche par Sud-FM, une radio privée sénégalaise, la « complicité » de ces deux pays dans l’attentat dont il a été la cible en juillet.

« Je pense qu’il y a la complicité du gouvernement sénégalais comme du gouvernement gambien, même s’ils disent qu’ils ont manqué de vigilance », a affirmé le président guinéen. « Tout a été préparé à Dakar », reprend-il, faisant référence à l’attaque de sa résidence par des militaires, le 19 juillet à Conakry.

Lors de cette attaque, un membre de la garde présidentielle avait été tué et deux autres blessés. Suite à l’attentat, 38 personnes (25 militaires et 13 civils) ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête, 37 d’entre elles sont poursuivies pour « attentat contre la sûreté de l’État » et « tentative d’assassinat » du président, a indiqué le parquet général de Conakry.

L’un des principaux responsables selon Alpha Condé appartient au parti de son plus fervent opposant, Cellou Dalein Diallo. « Nous savons très bien que le numéro 2 de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), Bah Oury (Amadou), qui a fui, nous savons très bien qu’il a été un des principaux organisateurs ici » en Guinée, a accusé le président. Qui précise que les réunions de préparation de « l’attentat » contre sa personne se déroulaient à l’Hôtel Méridien Président de Dakar.

Mais Alpha Condé met aussi en cause Cellou Dalein Diallo, ainsi qu’un homme d’affaires proche du général Sékouba Konaté (le chef de la transition guinéenne) et un ex-ministre secrétaire général à la présidence guinéenne qui « est tout le temps en Gambie ». Tous se trouvent actuellement à l’étranger.

« Cela ne pouvait pas se faire à leur insu »

« J’ai clairement dit au ministre (sénégalais des Affaires étrangères) Madické Niang et au ministre des Affaires étrangères de Gambie que j’estime (…) que les choses ont été préparées à l’hôtel (Méridien) Président à Dakar, qu’il y a des va-et-vient en Gambie et que j’estime que cela ne pouvait pas se faire à leur insu », a dénoncé Alpha Condé.

Ses allégations ont été immédiatement rejetées par la présidence sénégalaise. « Il ne peut être question d’implication du Sénégal dans des problèmes de déstabilisation de la Guinée. (…) Le Sénégal abrite deux millions de Guinéens, 300 000 Sénégalais sont en Guinée », a rétorqué le porte-parole de la présidence, Serigne Mbacké Ndiaye.

« Le président Wade – et ça, le président Alpha Condé en est conscient – s’est beaucoup investi (…) pour que la Guinée puisse assurer une transition et aller vers des élections transparentes », a-t-il poursuivi. Selon lui, aucun des deux gouvernements, sénégalais et gambien, ne peut être tenu responsable de réunions privées. Du côté de Banjul, aucune réaction n’avait encore filtré dimanche.

Le président guinéen n’est pas réputé proche de ses deux homologues gambien et sénégalais. Mais une chose apparaît déjà comme certaine : ses accusations risquent de provoquer de vives tensions avec les deux États concernés, dont les présidents avaient assisté à l’investiture d’Alpha Condé.

Jeuneafrique.com avec AFP