Dans le beau pays de mon service
J’ai terminé ma vie en sacrifice
Après un long séjour dans l’eau
Comme le chien du dernier sot
Je pouvais me mettre à l’abri
J’ai fait confiance à l’esprit
Qui n’éprouvait aucune crainte
De cette guerre ivre et méchante
Des gens pourtant fuyaient à pieds
Mon coeur alangui transit de pitié
Regardait leurs talons sur le trottoir
Jusqu’aux dernières minutes du soir
La vie augurait maintenant la peur
J’avais le préssentiment du malheur
Pouvant arriver sans merci à tout temps
Comme une balle perdue dans le vent
L’imprudence du signal de la conscience
N’allumait pas son phare de la méfiance
Quand les canons éclataient de partout
Je ne pouvais plus me tenir debout
Les discours de garantie de protection
De ma belle condition humaine d’étranger
Étaient une pure tromperie de mon attention
Au dernier crépuscule vital du vent léger.
Bernard NKOUNKOU