Posts Tagged ‘conditions de vie’

L’Afrique centrale championne des violations de la liberté de presse, selon l’USYPAC

juillet 18, 2013

La liberté de la presse est sérieusement mise à mal dans beaucoup de pays, déplorent les organisations professionnelles membres de l’Union des syndicats des professionnels de la presse d’Afrique centrale (USYPAC), regrettant en outre que cette partie du continent ‘’soit devenue la championne des violations de cette liberté et l’adversaire acharné de la dépénalisation des délits de presse’’.

Dans un document intitulé ‘’Déclaration de Douala » et concernant la liberté syndicale, elles relèvent avec inquiétude qu’elle n’est pas reconnue dans certains États, ‘’ce qui constitue une violation flagrante des conventions internationales en la matière ».

Les délégués venus du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, de Sao Tome et Principe et du Tchad achevaient ainsi, mercredi dans la métropole économique camerounaise, un atelier de deux jours consacré au bien-être des journalistes et à la liberté de la presse au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Après avoir constaté, ‘’unanimement, l’état de précarité dans lequel travaillent et vivent les journalistes de la sous-région ainsi que la menace qui pèse dangereusement sur la liberté d’expression », ils ont appelé les employeurs du secteur des médias de la zone à œuvrer à l’humanisation des conditions de vie et de travail des journalistes, ce qui passe par la mise en place et l’application des textes juridiques, notamment les conventions collectives, accords d’établissement et contrats de travail.

Les participants ont invité les chefs d’État et de gouvernement du Cameroun, de la République démocratique du Congo et du Tchad à libérer, sans condition, les nombreux journalistes qui croupissent dans les prisons.

Ils ont invité les gouvernements de l’espace CEEAC à tout mettre en œuvre pour garantir les libertés ainsi que le droit des citoyens à l’information publique.

Ils ont également demandé aux dirigeants politiques de la sous-région de conjuguer leurs efforts pour mettre fin aux guerres récurrentes, dont les médias constituent la cible privilégiée, lesquelles endeuillent les populations et entravent le développement de leurs États.

L’USYPAC, à l’issue de cet atelier, s’est dotée d’un plan d’action sur deux ans destiné à s’attaquer à la précarité des travailleurs des médias et à la liberté d’informer dans la sous-région.

APA-Douala (Cameroun)

Remise de matériel de construction aux sinistrés de Yamba et Kayes

mars 26, 2013

 

Les populations des villages touchés en 2012 par de fortes pluies et des vents violents dans les sous-préfectures de Yamba et Kayes, dans le département de la Bouenza, ont réceptionné le 24 mars dernier un don de vivres et matériel de construction du gouvernement par le truchement du ministère des affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité.


Remise de matériel de construction aux sinistrés de Yamba et Kayes
Composé de vivres et de non-vivres tels bastings, lattes, tôles, pointes, fers, rouleaux d’étanchéité, brouettes, pelles, machettes, matelas, seaux, riz, bidons d’huile, sel et ciment, ce don a été remis aux chefs de familles sinistrées.

«Les biens que nous mettons à votre disposition, ce jour, ne viendront peut-être pas remplacer ce que vous aviez perdu. Mais, il s’agit simplement d’une assistance pour vous permettre de retrouver tant soit peu les conditions de vie décentes», a déclaré Rubain Batila Kissita, conseiller en développement social du ministre en charge du département avant de procéder à la remise du don.

Au nom des bénéficiaires de l’assistance humanitaire, le secrétaire général du village de Boussoumona, Mingoulolo Ngomo a remercié les pouvoirs publics. «Les mots me manquent pour exprimer la joie qui nous anime en ce jour solennel. Toutes les victimes du sinistre ayant attristé les familles en février 2012 avaient déjà perdu espoir. Qui pouvait encore penser un an après que le gouvernement de la République nous apporterait son soutien!», a-t-il dit.

En 2012, des pluies torrentielles accompagnées et des vents d’une forte violence s’étaient abattus sur les villes telles Pointe-Noire et Brazzaville, Boko, Mbanza Ndounga, Louingui et Madzia (Pool) , Owando et Eko dans la Cuvette , Etoumbi et Ongali dans la Cuvette ouest , Nsi-Kanga, Bikoukouta et Moutiyaka dans la Bouenza et enfin Doumanga dans le Kouilou. Ces catastrophes ont causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants.

 
Congo-site.com avec

Tunisie : Siliana toujours sous tension au troisième jour des manifestations

novembre 29, 2012

Des manifestants à Siliana (sud-ouest de Tunis), le 28 novembre 2012. Des manifestants à Siliana (sud-ouest de Tunis), le 28 novembre 2012. © AFP

Plus de 2 000 personnes ont manifesté dans le calme, dans la matinée du jeudi 29 novembre à Siliana, à 120 km au sud-ouest de Tunis. Mais des affrontements ont à nouveau éclaté entre protestataires et policiers en début d’après-midi, ainsi que dans d’autres villes de la région.

Mis à jour à 17h55.

Dans la matinée du jeudi 29 novembre, une nouvelle manifestation s’est déroulée à Siliana (120 km au sud-ouest de Tunis), rassemblant plus de 2 000 personnes dans le calme. La veille, de graves violences avaient fait plus de 250 blessés parmi les manifestants qui réclamaient le départ du gouverneur et de meilleures conditions de vie. « Il faut que le gouverneur parte pour que la grève cesse », a dit à l’AFP Nejib Sebti, secrétaire général régional de l’UGTT, alors que le Premier ministre, Hamadi Jebali, a exclu mercredi de limoger le fonctionnaire mis en cause, Ahmed Ezzine Mahjoubi.

En milieu de journée, des policiers et des militaires étaient présents en petit nombre dans les rues de Siliana. Les vestiges des barricades et des violences de mardi et de mercredi jonchaient le sol : des pierres, des pneus calcinés et même des troncs d’arbres abattus. Tous les commerces étaient à nouveau fermés.

Attaque d’un commissariat

Mais en début d’après-midi, des centaines de manifestants ont tenté d’attaquer un important commissariat de police de la ville. Les forces de l’ordre ont alors répliqué en envoyant des gaz lacrymogène. Des tirs de sommation ont également  retenti.

Des affrontements sporadiques ont également opposé protestataires et policiers dans la région de Siliana, où la principale centrale syndicale tunisienne, l’UGTT, avait maintenu son appel à une troisième journée de grève. Des manifestants ont incendié un poste des forces de l’ordre tunisiennes et deux de leurs véhicules à Kesra, à 40 km au sud de Siliana, a constaté une journaliste de l’AFP.

Bâtiments publics incendiés

« On était une trentaine à mettre le feu au poste », a raconté Ali, 17 ans. Le calme semblait revenu vers 12 heures 30 GMT dans cette localité de 18 000 habitants. Aucune source hospitalière ou policière n’était en mesure de dresser un bilan des violences dans l’immédiat. À Gaâfour, des manifestants ont jeté des pierres sur des camions des forces de l’ordre et de l’armée qui ont alors rebroussé chemin, selon des témoins.

Les autorités ont prévenu qu’elles réprimeraient tout débordement, mais que si les manifestations étaient pacifiques les forces de l’ordre n’interviendraient pas. Elles n’ont fait aucun commentaire sur la situation, jeudi, et le porte-parole du ministère de l’Intérieur était injoignable.

Le ministère a toutefois publié sur sa page Facebook un bilan matériel des violences de la veille qui s’étaient répandues dans cinq localités proches de Siliana : plus d’une demi-douzaine de bâtiments publics ont été incendiés, dont quatre postes des forces de l’ordre. L’UGTT a appelé à une nouvelle manifestation vendredi.

Jeuneafrique.com avec AFP

Afrique du sud: un quart de la population a faim, la moitié est pauvre

novembre 27, 2012
Afrique du sud: un quart de la population a faim, la moitié est pauvre Afrique du sud: un quart de la population a faim, la moitié est pauvre © AFP

Pays le plus riche du continent africain, l’Afrique du sud compte plus d’un quart d’habitants trop pauvres pour manger à leur faim (26,3%) et plus de la moitié vivant sous le seuil de pauvreté (52,3%) dix-huit ans après la fin de l’apartheid et l’instauration de la démocratie.

Etre pauvre en Afrique du sud n’exclut pas que l’on possède un réfrigérateur (57,2%), une radio (55,4%), un téléviseur (62,6%) et surtout un téléphone portable (80,1%, soit presque autant que les ménages non pauvres 89,1%), selon l’enquête sur les conditions de vie publiée mardi par l’agence nationale statistique.

Et contrairement à de nombreux autres pays africains, les ménages pauvres ont majoritairement accès à l’électricité (70,1%), à l’eau courante (51,8%) et à l’aide sociale pour au moins un membre de la famille (70,6%), selon l’enquête.

En revanche, les chiffres de Statistic South African démontrent sans appel que le visage de la pauvreté reste encore largement marqué par la politique d’exclusion économique systématique menée sous l’apartheid au détriment de la majorité noire.

La pauvreté est le lot de 25,5 millions de Sud-Africains, soit 61,9% des familles noires et 32,9% des métis, tandis qu’elle touche 7,3% des familles indiennes et 1,2% des familles blanches.

Un tiers des Sud-Africains noirs (32%) ne mange pas à sa faim.

Le seuil de pauvreté alimentaire est défini comme la somme en dessous de laquelle il est impossible de se nourrir pendant un mois, soit 305 rands (26 euros) par personne en mars 2009, à la date de l’enquête.

Le seuil de pauvreté est lui défini comme le minimum indispensable pour manger mais aussi subvenir à d’autres besoins vitaux (se loger, se vêtir, se soigner, scolariser ses enfants), soit 577 rands mensuels (50 euros) pour tenir un mois par personne.

Le fardeau est aussi très inégalement réparti et se concentre surtout dans les zones traditionnelles, rurales ou dans les bidonvilles.

Au Limpopo (nord), province rurale frontalière du Zimbabwe, près de la moitié des habitants (48,5%) vit en dessous du seuil de pauvreté alimentaire et les trois-quart sous le seuil de pauvreté (74,3%).

Autres provinces très pauvres: le Cap oriental (sud), région natale de Nelson Mandela qui fournit des bataillons de travailleurs migrants dans les mines; le Mpumalanga et le Kwazulu-Natal, province la plus peuplée et fief du président Jacob Zuma. Un quart des ménages pauvres d’Afrique du Sud vivent en pays zoulou.

A l’opposé, les deux-tiers des ménages au Cap et de son arrière-pays, échappent à la pauvreté.

La pauvreté va aussi souvent de pair avec la maladie, un très faible niveau scolaire (14,4% de bacheliers contre 46,1% parmi les non pauvres), plus de difficultés à lire ou écrire que les autres, une absence d’emploi stable et l’obligation de travailler dans le secteur informel ou chez des particuliers.

Le confort de la vie moderne est un luxe.

La plupart des ménages pauvres ont au moins un lit (87,9%) mais très peu ont une voiture (8,9% contre 44,2% parmi les ménages non pauvres), un abonnement internet (4,2% contre 17%) ou un lave-linge (12% contre 44,9%).

Lorsque, comme ces derniers mois, les prix de l’alimentation s’envolent, c’est un drame pour les familles qui crée un climat de contestation sociale dure, comme on l’a vu durant les récentes grandes grèves de mineurs.

De fait, près de la moitié des dépenses des ménages pauvres part en nourriture (42,3% contre 16,1% pour le poste alimentation chez les ménages non pauvres) selon l’enquête.

La politique d’allocations familiales ou vieillesse mise en place par l’ANC est la seule soupape de sécurité pour éviter l’explosion. Les aides sociales sont la principale source de revenu pour 54,7% des ménages sud-africains pauvres.

Jeuneafrique.com aec AFP

Les jeunes Français fument de plus en plus de cannabis

juin 2, 2012
  

En France, en 2011, 39 % des jeunes de 15-16 ans ont déjà fumé du cannabis au moins une fois dans leur vie. Une mauvaise nouvelle mais plus encore, c’est la tendance à la hausse observée ces dernières années qui retient l’attention: ils étaient 31 % en 2007.

Après avoir fortement baissé en France entre 2003 et 2007, l’usage récent (depuis moins d’un mois) du cannabis chez les jeunes de 15-16 ans est en effet revenu à son niveau initial chez les garçons, à 26 %, et même un peu au-dessus chez les filles, passant de 18 à 22 %. Trois fois plus que dans les autres pays d’Europe. Une hausse qui représente surtout la plus forte croissance (+24 % entre 2007 et 2011) des 36 pays européens où a été réalisée l’enquête Espad (European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs) dont les résultats ont été publiés jeudi. Une hausse qui vaut à la France de rejoindre les groupes des pays où l’expérimentation est la plus forte (République tchèque, Belgique, Italie).

Au niveau européen, c’est surtout entre 1995 et 2003 que l’usage récent du cannabis s’était accru chez les adolescents, de 8 % à 14 % en moyenne, car depuis 2003 la tendance est plutôt à la baisse, d’un ou deux points. Mais on compte tout de même douze pays, dont la France, avec une croissance significative, et 15 pays, ou une décroissance apparaît, quoique modérée. Si l’enquête réalisée l’an dernier en France par la mutuelle des étudiants («Santé et conditions de vie des étudiants», Éditions Rue des Écoles, 2012) se voulait plutôt rassurante arguant que «les usages réguliers ne concernaient que 3 % des consommateurs étudiants», les chiffres de l’Espad 2011 le sont beaucoup moins.

La France est en effet le pays où l’on trouve le plus d’utilisateurs de cannabis à problème, avec la République tchèque: 9 % contre 4 à 6 % dans les autres pays testés. Ce taux d’utilisateurs «à problèmes» a pu être calculé grâce au questionnaire mis au point en France en 2003 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Parmi les paramètres qui le composent, on note par exemple, une consommation de cannabis en solitaire ou un usage ayant induit des troubles de la mémoire.

S’agissant des autres substances psychoactives, l’OFDT note également une hausse des usages récents: reprise à la hausse pour le tabac (6e rang européen en 2011, 14e rang en 2007), surtout chez les filles, poursuite de la hausse pour l’alcool (9e rang en 2011, 15e rang en 2007). Enfin, si l’expérimentation d’une autre drogue illicite demeure élevée, touchant un élève sur dix, on remarque une chute sensible chez les garçons entre 2007 et 2011, de 13 % à 9 %.

Lefigaro.fr par Damien Mascret

RDC : Ntaganda, toujours à Goma

avril 6, 2012

Bosco Ntaganda est toujours à Goma et a tenu à le faire savoir.  Soupçonné de défection, le général a démenti et contre-attaqué en  accusant  l’état-major congolais de mauvaise gestion.

« Je suis là, je n’ai pas peur ». Réagissant vendredi à des rumeurs qui le  donnaient en fuite avec d’autres officiers, Bosco Ntaganda a tenu à montrer à des journalistes qu’il ne  bougeait pas pour le moment de son domicile de Goma, dans l’est de la RDC.

Des rumeurs le prétendant en fuite vers son fief de Ngungu, dans le  Nord-Kivu, avaient surgi lors de la défection de plusieurs officiers, pour la  majorité des anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple  (CNDP, ex-rébellion). Intégré comme ces derniers dans l’armée en 2009 après un  accord de paix, Bosco Ntaganda est leur ex-chef d’état-major. Selon des sources  de l’armée congolaise et onusienne, le nombre de soldats déserteurs serait  estimé entre 200 et 300 hommes de troupe compris, voire plus.

Dans un communiqué de son porte-parole, Richard Muyej Mangeze, le   gouvernement congolais a appelé vendredi les déserteurs à la discipline,  les  enjoignant de « s’abstenir d’actes susceptibles de les exposer aux  rigueurs de  la justice tant nationale qu’internationale ».

Revendications

Le général est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2006, qui le  soupçonne d’enrôlement d’enfants, au même titre que Thomas Lubanga dont il était  le numéro 3. Ce dernier a été condamné le 14 mars pour enrôlement, souscription et utilisation  d’enfants-soldats durant la guerre civile en Ituri (RDC) en  2002-2003.

L’ex-rebelle a ensuite remis aux journalistes un projet de mémorandum  dénonçant, entre autres, « les conditions de vie inhumaines » des soldats et le  manque de logistique. Dans ce document non signé on pouvait lire : « Nous nous  sommes donné la responsabilité d’intégrer l’armée pour renforcer la sécurité de  notre nation, en particulier la paix à l’Est qui était menacée (…). Nous avons  travaillé de façon remarquable pour que la paix revienne (…) mais dans des  conditions inhumaines causées par la hiérarchie qui nous traite avec méfiance.  Cela engendre l’échec des opérations [contre les groupes armés actifs dans  l’est, NDLR] et les mauvaises conditions de vie des militaires ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Explosions au Congo: la vie des sinistrés encore plus précaire avec les pluies

mars 13, 2012

« Nos enfants ont pleuré toute la nuit »: comme Estelle, des  milliers de sans-abri depuis les explosions meurtrières du 4 mars à Brazzaville  ont été effrayés dans la nuit lundi à mardi par un violent orage, au début de  pluies faisant craindre une détérioration de conditions de vie déjà précaires.

« J’aurais voulu rentrer chez moi, mais je ne peux pas le faire parce que  toute notre maison est par terre », raconte à l’AFP Estelle Wanangouti, 25 ans,  hébergée dans la cour de la cathédrale Sacré Coeur comme quelque 6. 500 autres  sinistrés, selon la Croix-Rouge.

Ce site, un marché couvert et deux stades, entre autres, accueille au total  plus de 14. 000 sans-abri.  Ils ont tout perdu lors des explosions d’un dépôt de  munitions dans l’est de la capitale du Congo, qui ont fait 223 personnes morts  et plus de 2. 300 blessés.

« Ni moi, ni mon enfant, ni les amis que vous voyez à mes côtés, personne n’a  fermé l’oeil de toute la nuit.  La pluie qui s’est abattue sur la ville a tout  mouillé », explique la jeune femme.

A la cathédrale, à moins de 3 kilomètres de l’épicentre de l’explosion, une  vingtaine de tentes ont été dressées dans le jardin recouvert de gazon, mais de  nombreuses familles sont toujours installées à même le sol et dorment à la belle  étoile.

Défaisant les cheveux de sa fille de 3 ans, Estelle prie que son matelas  détrempé sèche avant la nuit.  Bien d’autres sinistrés sont dans le même cas et  ont étendu leurs vêtements et leur matelas sur le toit des tentes, notamment.

« La plupart des sinistrés que nous avons ici dorment à la belle étoile.  Avec  les pluies, il faut craindre l’apparition des épidémies », s’inquiète Martin  Bouiti, responsable du site.  Des eaux de lessive et de vaisselle ruissellent.

« L’eau potable manque.  Il faut en apporter et sensibiliser les occupants des  sites », avait déjà prévenu il y a peu le ministre de la Santé, Georges Moyen,  craignant une épidémie de maladies hydriques, comme le choléra.

Au milieu de la cour, une bâche à eau d’ordinaire alimentée par les  humanitaires est vide et les sinistrés s’approvisionnent dans les environs en  attendant qu’elle soit de nouveau remplie.  Ailleurs, des fontaines sont en  construction pour d’autres centres d’accueil.

Derrière le bâtiment où les repas sont distribués, les enfants font leurs  besoins à l’air libre.  « Nous demandons à tout le monde d’essayer de s’organiser  en attendant que les latrines soient prêtes, mais chacun se soulage où il peut »,  déplore Leonel Omi, de la Croix rouge congolaise.

La situation des enfants devient préoccupante.  « Depuis hier (lundi), nous  avons recensé plus de dix enfants malnutris.  Ce ne sont pas des cas graves », a  indiqué à l’AFP Flora Pouela-Pouela de l’ONG Médecins d’Afrique (MDA).

L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a critiqué mercredi la  gestion de la crise par les autorités « à tous les niveaux », déplorant notamment  l’insuffisance des mesures d’accompagnement des sinistrés.

Dans le quartier de la cathédrale, une équipe du Centre de santé intégré  (CSI) a commencé à vacciner contre la rougeole les enfants de 6 mois à 15 ans.   Les moins de cinq ans reçoivent aussi de la vitamine A.

Pour reloger durablement les sinistrés, dont beaucoup ont aussi été  accueillis chez des proches, le gouvernement a notamment promis la construction  d’un « quartier d’habitation moderne de 5. 000 maisons », en banlieue de  Brazzaville, promettant « un achèvement rapide des travaux ».

Jeuneafrique.com  avec AFP