Le musicien, qui a rendu ses lettres de noblesse à la trompette, s’est éteint à Bayonne dans la nuit de samedi à dimanche, à l’âge de 78 ans.

Élève de Raymond Sabarich au Conservatoire de Paris, il est l’héritier de la grande école française de trompette, celle d’Eugène Foveau et Ludovic Vaillant. Il remporte même le prestigieux concours de Munich à 30 ans.
Seulement voilà: à l’époque, pour un trompettiste, point de salut en dehors de la carrière d’orchestre. Il intègre les Concerts Lamoureux, puis le Philharmonique de l’ORTF (d’où il se fait renvoyer pour avoir réclamé une prime pour jouer la partie soliste de la Symphonie n°2 de Dutilleux!), et enfin l’Opéra-Comique où il succède à son maître Sabarich.
Une carrière de concertiste? Impensable pour un trompettiste. C’est son ami et collègue Marcel Lagorce, trompette solo de la Société des concerts du Conservatoire, qui l’encourage: «Si quelqu’un peut faire de la trompette un instrument soliste, c’est toi.»
Personnalité rayonnante
C’est alors la rencontre décisive avec la maison de disques Erato, dont il devient la vedette. Plus tard, il signe chez EMI, mais connaît aussi une période allemande chez Deutsche Grammophon. Il se fait le champion de Bach et de la musique baroque, où il popularise la trompette piccolo. Ce qui ne l’empêche pas d’enregistrer 33 concertos modernes et de réaliser des transcriptions d’airs connus.
Il réussit finalement son pari: comme Jean-Pierre Rampal pour la flûte et Lily Laskine pour la harpe, il décomplexe les trompettistes, grâce à sa virtuosité, à sa sonorité chantante et non clinquante, mais aussi bien sûr à sa personnalité rayonnante et joviale.
Professeur au Conservatoire de Paris, il forma des générations de brillants trompettistes durablement influencés par son style et encouragés par son exemple.