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Poutine ordonne le retrait de l’essentiel de son contingent militaire en Syrie

mars 14, 2016

Moscou – Le président russe Vladimir Poutine a ordonné lundi le retrait de la majeure partie du contingent militaire déployé en Syrie depuis le 30 septembre et dont les milliers de raids aériens ont permis à l’armée syrienne de reprendre l’avantage sur le terrain.

Cette annonce surprise, au moment où a débuté à Genève un nouveau cycle de négociations entre des représentants du président Bachar al-Assad et de la très hétéroclite opposition syrienne, est intervenue après un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et le chef de l’Etat syrien.

La tâche qui avait été demandée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie et j’ordonne donc au ministère de la Défense d’entamer à partir de demain (NDLR: mardi) le retrait de la majeure partie de nos contingents militaires de la République arabe syrienne, a dit à la télévision M. Poutine au ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

Néanmoins, pour permettre la surveillance de la trêve des combats, la partie russe conserve sur le territoire syrien un site de maintenance de vols, selon le communiqué du Kremlin. La présidence russe ne précise pas quels types d’aéronefs assurent cette surveillance mais depuis l’entré en vigueur de la trêve le 27 février, les militaires russes ont eu recours à des drones.

Le Kremlin ne précise pas non plus où est situé ce site de maintenance mais il s’agit selon toute vraisemblance de la base aérienne de Hmeïmim, dans la province de Lattaquié, le fief de Bachar al-Assad, dans le nord-ouest de la Syrie.

Depuis septembre, Moscou y avait déployé plus d’une cinquantaine d’avions de combat, ainsi que des troupes.

La Russie et la Syrie avaient signé, avant le début le 30 septembre de l’intervention militaire russe, un accord permettant à la Russie de disposer d’une base militaire aérienne en Syrie.

– Accord avec Assad –

Le Kremlin souligne que la décision du président russe fait l’objet d’un accord avec son homologue syrien : Les dirigeants ont souligné que l’intervention des forces aériennes russes avait permis de radicalement changer la situation dans la lutte contre le terrorisme, de désorganiser les infrastructures des combattants (ennemis) et de leur porter un coup important.

Pour sa part, Bachar al-Assad a relevé le professionnalisme, le courage et l’héroïsme des soldats et officiers des forces armées russes ayant pris part au combat et a exprimé sa profonde reconnaissance à la Russie pour son aide immense dans la lutte contre le terrorisme, toujours selon le Kremlin.

En cinq mois d’intervention, les bombardiers, avions d’attaque au sol et hélicoptères de l’armée russe ont effectué des milliers de raids aériens et visé des milliers de cibles terroristes. L’armée russe a également fait étalage de toute sa puissance tirant depuis des navires de guerre déployés dans la mer Caspienne ou de sous-marins dans la mer Méditerranée.

La force de frappe russe a permis à l’armée syrienne d’engranger des victoires alors qu’elle se trouvait en mauvaise posture l’été dernier. Les Occidentaux ont toutefois accusé la Russie de privilégier, notamment durant les premiers mois, des frappes sur les rebelles plutôt que sur l’organisation jihadiste Etat islamique.

Parallèlement, à Genève, les négociations intersyriennes visant à mettre un terme au conflit en Syrie ont commencé sous l’égide de l’ONU.

L’orchestrateur de ces discussions, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, a affirmé que la mère de toutes les questions était de trouver un accord sur une transition politique.

L’opposition syrienne, représentée par le Haut comité des négociations (HCN) qui regroupe une myriade de groupes différents, veut la mise en place dans les 6 mois d’un organe de transition doté de tous les pouvoirs. Pour Damas, il est hors de question de parler du sort du président Assad et la transition doit être un simple remaniement ministériel avec un gouvernement d’union élargi à des opposants.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mars 2016 19h57)

Une Somalienne accuse des soldats de l’UA de l’avoir violée

août 20, 2013

Une jeune Somalienne a raconté, à la télévision somalienne, les violences sexuelles que des soldats de l’Union africaine et de l’armée somalienne lui ont infligées. Ces récentes déclarations risquent de ternir la réputation des forces de l’ordre du pays, censées défendre la population somalienne contre le groupe islamiste des Shebab.

Enlevée, droguée et violée de façon répétée, une jeune mère somalienne a détaillé la brutalité des violences sexuelles dont elle accuse des soldats de l’Union africaine (UA) et de l’armée somalienne. « Les soldats m’ont violée (…) j’ai tenté de me défendre mais ils m’ont sévèrement frappée et je me suis évanouie », a raconté à la télévision somalienne, Somali Channel, cette jeune femme d’une vingtaine d’années.

>> Lire : « Des soldats de l’Union africaine accusés de viol collectif en Somalie »

Après lui avoir bandé les yeux et l’avoir poussée de force dans une voiture, dans la rue de Mogadiscio, trois soldats de l’armée nationale somalienne ont livré la jeune femme à des soldats de la Force de l’Union africaine (Amisom), le jour de l’Aïd-el-Fitr, au camp militaire de Maslah, dans la banlieue nord de la capitale somalienne. Dans ce camp, où un contingent ougandais de l’Amisom est cantonné, la victime a été violée de façon répétée. Les soldats lui ont également injecté des drogues non identifiées.

« Il y avait d’autres femmes dans la pièce (…) l’une d’elles saignait abondamment », a-t-elle ajouté depuis un lit d’hôpital, précisant qu’elle était inconsciente la majeure partie du temps. La Somalienne ne sait pas réellement combien d’hommes l’ont violée avant de l’abandonner dans une rue.

L’Amisom, composée de près de 18 000 hommes, a affirmé prendre très au sérieux ces accusations et a ouvert, le 15 août, une enquête conjointe avec les autorités somaliennes, après la médiatisation de l’affaire. « Des mesures appropriées seront prises une fois les faits établis », a-t-elle assuré dans un communiqué, dont l’image risque d’être sérieusement ternie auprès de la population somalienne qu’elle est censée défendre face aux islamistes, régulièrement accusés de crimes de guerre et de violences contre les civils.

L’organisation islamiste des shebab s’est immédiatement emparée de cette affaire de viols répétés. « Les soldats somaliens enlèvent des filles et les violent, ils les partagent également avec les troupes de l’Amisom », a déclaré le porte-parole des islamistes somaliens, Ali Mohamed Rage, à l’AFP. « Ils sont les vestiges des (milices des) anciens chefs de guerre, ils tuent leurs compatriotes et violent nos filles et nos mères (…) les troupes de l’UA sont brutales », a-t-il expliqué.

Le viol généralisé à Mogadiscio

L’ONU a récemment estimé que le viol était « généralisé » dans la capitale somalienne, particulièrement dans les camps où s’entassent de nombreux Somaliens déplacés par 20 ans de guerre civile et de chaos. Ces viols sont pour une grande part attribués à l’Armée nationale somalienne (SNA), agrégat hétéroclite d’anciens miliciens de tous bords, régulièrement accusée de violations des droits de l’homme.

Au cours du seul premier semestre 2012, environ 800 cas de violences sexuelles ont été recensés, rien qu’à Mogadiscio, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) qui décrit les auteurs comme des « hommes non identifiés, armés et vêtus d’uniformes militaires ».

« La violence sexuelle en Somalie est l’un des défis les plus urgents et les plus graves dans le domaine des droits de l’homme auquel font face le gouvernement et la population de Somalie », a récemment estimé Nicholas Kay, représentant des Nations unies dans le pays, demandant une enquête « rapide et rigoureuse » concernant les accusations de viol contre les soldats de l’UA.

Selon Human Rights Watch, de nombreuses victimes de viol craignent trop de possibles représailles pour dénoncer leur agression. La justice somalienne est en effet parfois plus prompte à juger les victimes que les coupables. En février, une femme disant avoir été violée par des soldats somaliens, ainsi qu’un journaliste à qui elle s’était confiée, avaient été condamnés à de la prison ferme pour « outrages aux institutions », suscitant une réprobation internationale et l’embarras des autorités somaliennes. Leurs condamnations avaient été annulées lors de procédures d’appel.

Et si le Premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon, s’est dit « profondément préoccupé par ces accusations de viol (…) impliquant des membres de l’Amisom », sa ministre du Développement humain, Mariam Qasim, a minimisé l’ampleur des agressions et préféré dénoncer l’atteinte portée à la réputation de l’armée somalienne.

Mme Qasim a évoqué « une exagération importante et un gonflement » du nombre de violences et estimé « préférable » pour les femmes qui apparaissent dans les médias, pour dénoncer un viol, d’apparaître « abattues », car elles ont perdu leur « dignité ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Tensions à Bangui, dans le fief de l’ancien président Bozizé

août 20, 2013

Deux jours après l’investiture de Michel Djotodia, le président intérimaire, la tension n’est pas retombée dans le quartier de Boy-Rabe, à Bangui, suspecté par les autorités d’abriter une contestation armée.

Le quartier Boy-Rabe, situé dans le 4è arrondissement de Bangui, restait sous tension, mardi 20 août, deux jours après la prestation de serment du président intérimaire, Michel Djotodia. Célèbre pour être l’un des plus agitateurs de la capitale centrafricaine et pour être resté proche de l’ancien président François Bozizé, le quartier avait été bouclé par les autorités à l’approche de la cérémonie. Ce qui n’a pas empêché, dans la nuit de samedi 17 à dimanche 18 août, des tirs, qui ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon une source diplomatique.

D’après une habitante de ce quartier, « tout a commencé aux environs de 3 heures quand nous avons été réveillés par des tirs ». Une roquette est tombée dans une maison, faisant d’importants dégâts matériels et humains.

Mais, depuis le 18 août, d’anciens rebelles de la Séléka continuent d’encadrer Boy-Rabe. À l’entrée, au niveau du lycée Barthélémy Boganda, un important dispositif militaire est installé. Interdiction formelle a été faite de sortir et d’entrer en voiture.

Malgré l’interdiction, de nombreux habitants ont quitté massivement leurs maisons et gagné les quartiers environnants, pour échapper à d’éventuels débordements.

Ce 20 août au matin, un contingent de la Séléka a « fouillé et récupéré les armes tirées par des éléments des anciennes Forces armées centrafricaines (FACA) », selon un colonel de la Séléka. Quatre anciens soldats auraient été arrêtés et emmenés vers une destination encore inconnue, selon leurs parents qui dénoncent une détention arbitraire.

Lundi, le ministre de la Sécurité publique, Nourredine Adam avait rencontré les chefs de quartiers de Boy-Rabe, leur demandant de dénoncer les auteurs des tirs. Faute de quoi, « l’armée prendra ses responsabilités », avait déclaré le ministre.

Les jeunes de Boy-Rabe et les anciens rebelles de la Séléka se rejettent la responsabilité du début de ces violences et des tensions.

Michel Djotodia avait précédemment interdit l’accès à ce quartier aux éléments de la Séléka « pour des raisons de sécurité », en promettant des « actions répressives pour mater la résistance des pro-Bozizé armés qui se cachent encore dans le quartier ».

Les autorités tentent en effet de calmer les esprits pour éviter un nouveau bain de sang. En avril, plus de 25 personnes avaient été tuées à Boy-Rabe par des éléments de la Séléka qui les accusaient d’être armés et de vouloir réinstaller Bozizé au pouvoir.

Jeuneafrique.com par Pacôme Pabandji, à Bangui

Mali: Déby affirme que le jihadiste Belmokhtar « s’est fait exploser »

avril 14, 2013
Mali: Déby affirme que le jihadiste Belmokhtar 's'est fait exploser' Mali: Déby affirme que le jihadiste Belmokhtar « s’est fait exploser » © AFP

Le président tchadien Idriss Déby a affirmé que le chef de guerre jihadiste au Mali Mokhtar Belmokhtar était mort en se faisant « exploser », dans un entretien TV5 Monde/RFI/Le Monde diffusé dimanche, où il évoque aussi le retrait des troupes tchadiennes du Mali.

« Nous avons les preuves de sa mort. On n’a pas pu filmer parce qu’il s’est fait exploser, après la mort d’Abou Zeïd. Il n’a pas été le seul. Trois ou quatre jihadistes en désespoir de cause se sont fait exploser », a déclaré Idris Deby lors de cette émission Internationales enregistrée samedi à N’Djamena.

A la question +êtes-vous certain qu’il est mort+, le président tchadien a répondu: « Nous (le) savons parfaitement (. . . ), nous l’avons identifié¨.

Le Tchad avait annoncé début mars que ses militaires engagés au Mali avaient tué les jihadistes Abou Zeid, haut responsable d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Mokhtar Belmokhtar, chef d’une branche dissidente d’Aqmi.

La France avait confirmé le 23 mars la mort d’Abou Zeid, 46 ans, mais non celle de Mokhtar Belmokhtar dit le « Borgne » à l’origine de l’attaque du site gazier d’In Amenas en Algérie fin janvier.

Paris avait annoncé que des tests ADN seraient pratiqués sur le corps des djihadistes tués au Mali.

« La guerre face à face avec les jihadistes est terminée. L’armée tchadienne n’a pas de compétence réelle pour faire face à une nébuleuse. Les soldats tchadiens vont retourner au Tchad. Ils ont accompli leur mission », a par ailleurs déclaré le président tchadien qui a envoyé un contingent de 2. 000 hommes au Mali au côté de la France.

« Nous avons déjà procédé au retrait du bataillon d’appui lourd qui a déjà quitté hier (samedi) Kidal pour rentrer au pays. Le reste des éléments, progressivement, vont rentrer au pays », a ajouté le président, sans donner de date précise.

« Si l’ONU en fait la demande, le Tchad mettra à disposition de l’ONU des soldats tchadiens » au Mali, a-t-il assuré.

Jeuneafrique.com avec AFP

Guerre au Mali : les unités d’élite du Tchad

janvier 31, 2013
Des soldats tchadien en 2009. Des soldats tchadien en 2009. © AFP

Le président tchadien, Idriss Déby Itno, doit envoyer au Mali plus de 2 000 soldats réputés aguerris et très bien entraînés. Habitués au combat dans les dunes, ces méharistes peuvent faire la différence.

Fait exceptionnel : le 16 janvier à N’Djamena, c’est par un vote unanime que les députés tchadiens ont approuvé l’envoi de troupes au Mali. Si Idriss Déby Itno tient ses objectifs – un déploiement de plus de 2 000 hommes -, le Tchad sera la deuxième puissance combattante derrière la France. « C’est une projection qui se fait sur 3 000 km. Donc je ne peux pas m’amuser à envoyer une petite unité qui, sans renfort, va être avalée », souligne le président tchadien, qui ne sous-estime pas l’ennemi.

Pour ouvrir un deuxième front contre les jihadistes du Nord-Mali, les Tchadiens se sont déployés au Niger, entre Niamey et la frontière malienne, aux côtés de l’armée nigérienne et des quelque 500 à 700 Touaregs maliens du colonel Ag Gamou qui sont restés fidèles à Bamako. Face aux colonnes jihadistes, N’Djamena joue la mobilité. D’où l’envoi par avions gros porteurs et par la route de dizaines de blindés à roues, qui seront appuyés par des hélicoptères de combat (MI-17 et MI-24), et d’une escadrille de six avions d’attaque Soukhoï-25.

Revanche à prendre

Mais l’ancien « comchef » Idriss Déby Itno parie surtout sur le savoir-faire de ses unités d’élite, qui ont fait leurs preuves contre l’armée libyenne (1986-1987), puis en Centrafrique (1997, 2003) et à N’Djamena même, en 2008, face aux rebelles tchadiens venus du Soudan. Les 500 hommes de la puissante garde présidentielle formeront certainement le fer de lance de ce contingent. Beaucoup d’éléments de cette garde appartiennent, comme le chef de l’État tchadien, à la communauté zaghawa du nord-est du pays.

Le chef du contingent, le général Oumar Bikomo, sera plutôt basé à Bamako, auprès du commandement unifié. Le numéro deux, le général Abderrahmane Youssouf Meïri, dirigera sans doute les opérations sur le terrain. L’officier s’est formé sur le tas, au Tibesti et lors de la dernière grande bataille de 2008. En 2004, c’est lui qui a affronté durement les éléments du chef islamiste algérien Abderrazak el-Para, aux confins du Tchad et du Niger. Les Tchadiens avaient subi beaucoup de pertes. Aujourd’hui, le général Meïri a une revanche à prendre.

Jeuneafrique.com par Christophe Boisbouvier

 

Mali : soldats français et maliens contrôlent l’aéroport de Gao, bastion islamiste

janvier 26, 2013
Des soldats maliens, le 23 janvier 2013 à Diabali. Des soldats maliens, le 23 janvier 2013 à Diabali. © AFP /Florian Plaucheur

Soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l’aéroport de Gao, un des principaux bations des islamistes dans le Nord du Mali dont un groupe a annoncé au même moment vouloir « négocier la libération » d’un otage français.

Soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l’aéroport de Gao, un des principaux bations des islamistes dans le Nord du Mali dont un groupe a annoncé au même moment vouloir « négocier la libération » d’un otage français. Parallèlement, une colonne de soldats et blindés tchadiens stationnés au Niger a quitté Niamey pour se diriger vers Ouallam, près de la frontière avec le Mali, où est déjà cantonné un contingent nigérien. Tchadiens et Nigériens sont censés rejoindre Gao, à moins de trois heures de route de la frontière.

Après avoir repris trois localités dans le centre et l’ouest du Mali, les militaires français et maliens se sont lancés depuis vendredi dans la reconquête du Nord, occupé par les groupes islamistes depuis plus de neuf mois, se dirigeant vers les métropoles de Gao et Tombouctou. « Les forces maliennes et françaises sécurisent l’aéroport de Gao et le pont Wabary de Gao. Ces deux endroits stratégiques sont sous contrôle des forces malienne et française », a déclaré une source de sécurité malienne à l’AFP.

Ces informations ont été confirmées par le ministère français de la Défense. L’aéroport se situe à environ 6 km à l’est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à l’entrée sud de Gao, une des trois principales villes du Nord du Mali, située à 1.200 km au nord-est de Bamako.

La source de sécurité n’a pas fait état de combat et n’a pas précisé si Gao proprement dite restait contrôlée par des groupes armés. D’autres sources ont indiqué que la plus grande partie des combattants islamistes avaient évacué la ville ces derniers jours, remontant vers l’extrême-nord-est du Mali pour échapper aux frappes aériennes françaises. Les positions des islamistes à Gao ont été pilonnées par l’aviation française, notamment par des avions de combat Rafale, qui visaient « des camps d’entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes », selon Paris.

Gao est un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce groupe a annoncé samedi matin à l’AFP qu’il était prêt à « négocier la libération » de l’otage français qu’il détient depuis deux mois. « Le Mujao est prêt à négocier la libération de l’otage Gilberto », a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali.

« Nous voulons négocier »

Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l’intervention militaire française, le porte-parole a simplement répondu: « Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous comprendre », sans autre précision. Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l’annonce d’une scission au sein d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), un autre des groupes islamistes du Nord du Mali.

La France s’est engagée depuis le 11 janvier, au côté de ce qui reste de l’armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-ups et leurs bases arrière, afin d’empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako. Les villes de Diabali (ouest), Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens, qui ont également, pour la première fois, repris vendredi le contrôle d’une localité du Nord, Hombori, à 920 km au nord-est de Bamako et à quelques 200 km de Gao.

Une autre colonne progresse vers Léré, plus à l’ouest, avec pour objectif la ville-phare de l’islam en Afrique, Tombouctou. Les islamistes ont riposté en dynamitant vendredi un pont stratégique près de la frontière nigérienne, paralysant une des deux routes que pourraient emprunter des soldats tchadiens et nigériens venus du Niger.

Samedi, des sources concordantes ont fait état, au moment même de l’annonce de la prise de contrôle de l’aéroport de Gao par les soldats français et maliens, du mouvement en direction du Mali d’un important convoi de militaires tchadiens stationnés au Niger. « Ils étaient très nombreux, ils avaient des chars, des 4×4 surmontés de mitrailleuses », a indiqué une source de sécurité nigérienne.

Quelque 500 soldats tchadiens ont été récemment convoyés au Niger, sur les 2.000 promis par N’Djamena. Le contingent nigérien basé à Ouallam compte 500 militaires. L’accélération de la progression des forces françaises et maliennes survient alors que des témoignages font état d’une situation humanitaire de plus en plus difficile dans les grandes villes du Nord. A Gao, la situation humanitaire se dégrade, selon l’ONG Action contre la faim (ACF), qui évoque « des cas de malnutrition aiguë ».

La situation est également critique à Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako), selon des habitants qui indiquent être privés d’eau et d’électricité depuis trois jours.

De leur côté, les chefs d’état-major ouest-africains se sont réunis samedi en urgence à Abidjan, alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a décidé vendredi soir d’augmenter les effectifs de la force africaine au Mali. Cette réunion est destinée à assurer « la montée en puissance de la Mission internationale de soutien au Mali » (Misma), a déclaré à l’ouverture le général Soumaïla Bakayoko, le patron de l’armée ivoirienne.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prévoyait de fournir 4.000 hommes, dont moins d’un millier sont arrivés au Mali. Le Tchad, non membre de la Cédéao, a promis 2.000 hommes, dont une partie est déjà présente au Niger.

Jeuneafrique.comavec AFP

Mali : Aqmi visé par des raids aériens français à Tombouctou

janvier 22, 2013

Des soldats français embarquent dans un hélicoptère pour rejoindre le nord du Mali, le 21 janvier Des soldats français embarquent dans un hélicoptère pour rejoindre le nord du Mali, le 21 janvier © Fabio Bucciarelli/AFP

Selon des sources concordantes, des frappes aériennes françaises ont pris pour cible un « centre de commandement » d’Aqmi à Tombouctou. Les États-Unis ont par ailleurs annoncé l’envoi d’équipement et de personnel pour soutenir l’intervention franco-malienne de reconquête du nord.

Affaiblir Aqmi, la frange la plus radicale des jihadistes avec laquelle aucune négociation n’est possible : c’est vraisemblablement l’objectif actuel de l’intervention franco-malienne au Nord-Mali. À Tombouctou, où le chef de la principale katiba d’Aqmi au Mali, Abou Zeid, avait ses quartiers, un « centre de commandement » de la nébuleuse salafiste a été visé mardi 23 janvier par un raid aérien français, selon des sources concordantes françaises.

Niger : Issoufou chef de guerre

« Cette guerre, nous la gagnerons », a lancé mardi 23 janvier le président du Niger, Mahamadou Issoufou, devant le contingent de soldats nigériens qui doit, aux côtés des troupes tchadiennes, rejoindre à terme la zone de Gao, dans le Nord malien tenu par des islamistes armés.

« Les forces armés nigériennes en général et votre contingent en particulier ont les ressources physiques, intellectuelles et morales pour venir à bout de l’ennemi. Cette guerre, nous la gagnerons », a déclaré le président nigérien au bataillon qui intégrera la force africaine en cours de déploiement, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) qui devrait compter à terme près de 6 000 hommes, dont 2 000 Tchadiens.

Fort de 500 hommes, le contingent nigérien, qui a été formé durant un mois par des experts français, est cantonné à Ouallam, à une centaine de km au nord de Niamey, dans une région proche de la frontière malienne. « Nous allons nous prépositionner dans la zone de Gao. Nous n’attendons que le signal de la Misma. Dès qu’elle donne le top, nous partons », a expliqué sous couvert de l’anonymat un officier, sans précision sur la date du départ.

Selon une source sécuritaire nigérienne, les 200 militaires tchadiens présents depuis plusieurs jours au Niger ont commencé depuis environ 48 heures à quitter la base militaire de l’aéroport de Niamey où ils étaient cantonnés et à rejoindre un camp de la gendarmerie en périphérie de la capitale. Ce second camp est situé sur la route menant à Ouallam.

« Aqmi a été délibérément visé lors de cette attaque », explique une source proche du gouvernement français. Lundi, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées françaises, s’était borné à confirmer des frappes aériennes françaises « à la périphérie » de Tombouctou.

Et la France, qu’on pensait tout d’abord isolée sur le terrain, a continué de recevoir des soutiens de ses partenaires. Après de nombreux états africains et occidentaux, dont dernièrement la Grande-Bretagne, les États-Unis sont rentrés dans la danse. « À la demande du gouvernement français, nous avons commencé à affréter par les airs de l’équipement et du personnel de la France vers le Mali », a indiqué un porte-parole de l’armée américaine, sans rentrer dans les détails.

Un mois pour Gao et Tombouctou ?

Washington fournissait déjà une aide en matière de renseignements à l’intervention française, avait annoncé la semaine dernière qu’elle mettrait prochainement à la disposition de la France des avions de transports, mais avait exclu l’envoi de troupes. Actuellement, plus de 2 150 soldats français sont déjà déployés au Mali pour combattre les groupes islamistes armés, un chiffre qui va augmenter dans les prochains jours. Et le chef d’état-major de l’armée malienne, général Ibrahima Dahirou Dembélé, a estimé que la « libération » de deux des principales villes dans le nord du Mali, Gao et Tombouctou, pourrait « ne pas prendre plus d’un mois ».

« Notre objectif est la libération totale des régions du nord du Mali. Si les appuis sont conséquents, cela ne dépassera pas plus d’un mois pour Gao et Tombouctou, a-t-il déclaré sur Radio France Internationale (RFI). Mardi matin, des soldats maliens parcouraient les rues de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, comme ils l’avaient fait la nuit précédente, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’armée malienne aux avant-postes

Comme annoncé, les soldats français, qui avaient aidé lundi les Maliens à reprendre Diabali tombée au mains des islamistes le 14 janvier, se sont retirés de la localité dans la soirée. L’armée française semble réticente à stationner dans les villes : une fois reprises aux islamistes, elle préfère en laisser le contrôle à l’armée malienne. C’est aussi le cas à Douentza, (800 km de Bamako), contrôlée depuis septembre par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), également reprise lundi par une colonne franco-malienne.

Plusieurs sources ont fait état d’un repli des islamistes vers Kidal (extrême nord-est), à 1 500 km de Bamako, près de la frontière algérienne. Quant à Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), principale organisation islamique d’un pays à 90% musulman, il a estimé que l’intervention de la France n’était « pas une agression contre l’islam ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: le départ des délégations pour les pourparlers retardé

janvier 6, 2013

Centrafrique: le départ des délégations pour les pourparlers retardé Centrafrique: le départ des délégations pour les pourparlers retardé © AFP

L’arrivée à Libreville des délégations des rebelles, du pouvoir et de l’opposition centrafricains pour des négociations de paix a été retardée à lundi, tandis qu’à Bangui le président François Bozizé a reçu le renfort d’un important contingent de soldats sud-africains.

L’arrivée des délégations était initialement prévu ce dimanche dans la capitale gabonaise, alors que les pourparlers placés sous l’égide de l’Afrique Centrale doivent en principe débuter mardi. Mais le vol qui devait emmener la délégation de la rébellion a été retardé pour des « problèmes d’autorisation », selon une source diplomatique.

Le président Bozizé devrait rejoindre Libreville « plus tard », une fois les négociations entamées, a appris l’AFP de source proche de la présidence.

« Nous partirons demain matin (lundi). Il y a eu un problème (sur le vol). Nous sommes prêts. Nous demandons à partir aux négociations », a affirmé à l’AFP l’un des chef de l’alliance rebelle Séléka, le colonel Djouma Narkoyo.

Toutefois le porte-parole du Séléka, Eric Massi, tout en se déclarant prêt à participer à des négociations, a souhaité un report pour mieux se préparer. Il a continué d’exiger le départ du président Bozizé.

« Le départ de Bozizé n’est pas négociable. Il ne veut pas partir mais il n’a pas les moyens de rester », a estimé M. Massi. « Ce dont nous devons parler avec les chefs d’Etat d’Afrique Centrale, c’est des conditions du départ de M. Bozizé, des garanties pour sa sécurité et celle de sa famille, afin qu’il puisse se retirer dans la dignité ».

M. Massi, qui est basé à Paris et doit faire partie de la délégation du Séléka, a confirmé que le chef des rebelles, Michel Djotiodia, s’était « engagé à aller à Libreville ». Mais ce n’est pas la peine d’aller à Libreville si le sommet tourne en palabres inutiles », a-t-il ajouté.

Selon le ministre de l’Administration territoriale Josué Binoua, chacune des délégations qui sera composée de quinze membres a remis des « propositions de sortie de crise » au comité de suivi dirigé par le président congolais Denis Sassou Nguesso.

M. Binoua a estimé que « la seule voie pour trouver une solution passe par le dialogue et exclut l’option militaire. Le président a annoncé un gouvernement d’union nationale. Il y a intangibilité de l’ordre constitutionnel et le mandat du président court jusqu’en 2016 ».

La délégation du pouvoir va en outre proposer « une réforme de l’armée, un plan de relance économique et la mise en application d’un nouveau code électoral », déjà discuté avec l’opposition, selon lui.

A Bangui, le régime a reçu le renfort cette semaine d’un contingent de 200 soldats sud-africains « bien équipé », basé non loin de la résidence du président, a-t-on appris dimanche de source militaire.

Officiellement, il s’agit du « prolongement » jusqu’en 2018 d’un accord de coopération entre la Centrafrique et l’Afrique du Sud, dont les soldats doivent « protéger le contingent sud-africain de coopérants et leur matériel ».

Toutefois, des sources proches du pouvoir laissent entendre que les Sud-Africains protégeraient la capitale en cas d’attaque. Jusqu’à 400 soldats sud-africains pourraient être déployés au total, a indiqué à l’AFP la présidence sud-africaine.

Ces hommes ne font pas partie du dispositif de près de 800 hommes, dont 400 Tchadiens, de la Force multinationale d’Afrique centrale qui contrôlent le verrou de la ville de Damara à 75 km au nord de Bangui, désigné comme la ligne rouge à ne pas franchir par les rebelles. Ceux-ci stationnent à Sibut, à 160 km de Bangui.

Six cents soldats français sont également déployés à Bangui, officiellement pour protéger et éventuellement évacuer les ressortissants français.

Après l’arrivée des militaires sud-africains, le coordonnateur des jeunes « patriotes » pro-Bozizé, Lévy Yakité, a appelé à la radio nationale à lever les barrages qu’ils avaient érigées dans la capitale, censés empêcher les tentatives d’infiltrations rebelles.

« Je vous demande de lever à compter d’aujourd’hui toutes les barrières et de laisser le soin aux Sud-Africains d’assurer la sécurité de Bangui », a affirmé M. Yakité.

Sur le terrain, les rebelles ont justifié la prise de deux villes secondaires, Alindao et Kouango, samedi, dans le centre du pays, par des opérations de « contrôle des routes », indiquant qu’ils avaient eu vent de déplacements militaires des Forces armées centrafricaine, voire de « troupes ougandaises » dans la zone.

Jeuneafrique.com avec AFP