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Canada-Québec: Le PLQ retire une candidate en raison de propos controversés

août 12, 2022
Anne Deblois

Anne DeBlois devait se présenter dans la circonscription de Charlesbourg, à Québec. Photo : Parti Libéral du Québec

Anne DeBlois ne sera finalement pas candidate pour le Parti libéral du Québec (PLQ) dans la circonscription de Charlesbourg. Moins de deux jours après avoir annoncé sa candidature, le parti a fait marche arrière en raison de propos controversés qu’elle a tenus sur les réseaux sociaux.

Les propos tenus par Anne DeBlois sont inacceptables et incompatibles avec les valeurs libérales. Elle ne sera donc pas candidate aux élections de 2022 pour notre formation politique, écrit le directeur des communications de la cheffe libérale Dominique Anglade, Jérémy Ghio.

Le Parti annoncera bientôt une nouvelle candidature pour représenter les gens de Charlesbourg, ajoute-t-il.

La candidature d’Anne DeBlois avait été annoncée mercredi dernier.

Très active sur les réseaux sociaux, la femme a souvent tweeté des positions diamétralement opposées à celles du PLQ.

Selon La Presse, elle aurait qualifié l’Islam de totalitaire en 2015, et aurait accusé le premier ministre Trudeau de vouloir tuer le Canada.

Dans un tweet, Anne Deblois critique la position du PLQ sur la parité hommes-femmes dans les partis politiques.

Pas plus tard que l’an dernier, l’ex-candidate a notamment critiqué la position du PLQ sur la parité hommes-femmes dans les partis politiques. Photo: Capture d’écran – Twitter

Dans les dernières années, elle s’est prononcée à maintes reprises en faveur d’un troisième lien entre Québec et Lévis et contre le projet de tramway à Québec. Plusieurs de ses tweets ont été supprimés au cours des 24 dernières heures.

L’ex-candidate a tenu des propos très critiques à l’égard du Parti libéral du Québec, notamment.

Anne DeBlois est une ancienne candidate du Parti conservateur du Québec (PCQ). Elle s’était présentée en 2014 dans la circonscription de Taschereau et en 2018 dans la circonscription de Jean-Lesage, alors que le parti était dirigé par Adrien Pouliot.

« On doit assumer »

Jointe au téléphone vendredi matin, Anne DeBlois était toujours secouée par le retrait de sa candidature, mais croit que c’était la meilleure chose à faire afin d’aider le parti.

On doit assumer les positions qu’on a prises quand on était plus jeunes, dit-elle d’un ton contrit. 

« Je préfère que quelqu’un qui n’a pas dit ces choses-là dans les dernières années se présente à ma place. »

Anne DeBlois ne nie pas avoir tenu des propos controversés au cours des dernières années. Elle affirme avoir depuis changé son fusil d’épaule sur de nombreux enjeux. Elle militait depuis peu au sein d’un association locale du PLQ à Québec.

J’ai adhéré aux théories du complot dans les années suivant le 11 septembre 2011 [sic], j’ai fini par m’en dissocier complètement avec de l’aide et l’amour de ma famille, a-t-elle tweeté en 2021.

Elle affirme ne pas avoir caché au PLQ ses sept années de militantisme au sein du PCQ.

Je les blâme pas, ils ont fait ce qu’ils pouvaient pour s’assurer que ma candidature était bonne. Moi, j’ai fait ce que j’ai pu pour au moins leur dire que j’arrivais d’un parti très à droite, dit-elle.

Elle dit être toujours membre du PLQ, mais a remis sa démission de son association locale.

Elle n’exclut pas un retour en politique un jour.

Par Raphaël Beaumont-Drouin avec la collaboration d’Audrey Paris et de Marie-Maude Pontbriand

Quand la guerre en Ukraine suscite la controverse au sein des communautés culturelles

avril 2, 2022

Des camions remplis de soldats roulent dans la ville dévastée de Benghazi, en Libye, en juillet 2017.

Photo : Getty Images/AFP/Abdullah Doma

Le regard sur l’Ukraine en guerre jeté par le gouvernement fédéral ou encore la couverture médiatique de l’invasion russe suscite de nombreuses questions au sein de certaines communautés culturelles canadiennes, particulièrement celles dont les pays d’origine sont également en proie à la violence de la guerre ou des conflits armés.

Cela n’empêche pas ces Canadiens de compatir avec les citoyens ukrainiens, mais ils s’interrogent à savoir s’il n’y a pas deux poids, deux mesures sur le traitement accordé selon la géographie des conflits.

Certains qualifient les réactions du gouvernement canadien de solidarité sélective

Blaise Tchuisseu habite Toronto. Originaire du Cameroun, il affirme que sa terre maternelle est presque coupée en deux et signale qu’il n’a ressenti aucun intérêt du gouvernement canadien pour ce conflit.

« Nous sommes allés au Parlement […] voir des députés. Nous avons fait des marches à travers le Canada, devant le siège de Radio-Canada, ici à Toronto, à Montréal. J’ai même fait des entrevues. On n’a jamais reçu d’écho. Aucune mesure n’a été prise. »— Une citation de  Blaise Tchuisseu, Toronto

Quoique compatissant avec la population ukrainienne en pleine guerre, M. Tchuisseu dénonce ce qu’il juge être un déséquilibre total entre la gestion de la crise actuelle en Ukraine et les différentes crises qui sévissent en Afrique.

Je n’ai rien contre l’Ukraine ou contre le fait que cette population puisse être aidée, explique-t-il. Il dit toutefois souhaiter voir le même engouement et le même élan de solidarité envers d’autres peuples dans le monde.

Le Mali est plongé dans une profonde crise, notamment sécuritaire. Ici, un soldat faisant partie de l’opération militaire française antidjihadiste au Sahel patrouille dans les rues de Gao. Photo: AFP via Getty Images/Thomas Coex

Le Torontois évoque aussi les mesures facilitant l’immigration des réfugiés ukrainiens. Ce mois-ci, le gouvernement canadien a mis en place un programme accéléré de traitement des visas facilitant l’arrivée de milliers d’Ukrainiens au Canada. Les gens peuvent partir de l’Ukraine pour demander l’asile au Canada et le passage est facilité […] Est-ce que le Canada a fait une [telle] action vis-à-vis du Mali?

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés réclame une action internationale concertée en vue de mettre fin aux conflits armés dans la région du Sahel central, soit le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Plus de 2,5 millions de personnes dans cette région du monde ont fui leur foyer au cours de la dernière décennie.

Gérard Koffi est un entrepreneur de Brampton, d’origine ivoirienne. Photo : Gérard Koffi

Même son de cloche du côté de Gérard Koffi, un entrepreneur de Brampton. L’Éthiopie a récemment connu une crise […] avec son lot de réfugiés, mais c’est à peine si on en a fait cas ici au pays, note-t-il.

On a parfois le sentiment que la politique d’accueil du gouvernement canadien est plus en faveur des personnes blanches, ajoute-t-il.

« Dans cette crise ukrainienne, l’on a parfois entendu que ‘’c’est une immigration de qualité’’ […] Trouvez-vous cela normal? Qui sont les immigrants de qualité et qui ne le sont pas? »— Une citation de  Gérard Koffi, Brampton

De son côté, Raoul Kameni, résident de Whitby, dénonce aussi ce qu’il considère un deux poids, deux mesures en ce qui concerne les actions du gouvernement envers les Ukrainiens comparativement aux populations touchées par d’autres crises humanitaires. Est-ce qu’il y a des souffrances de peuples qui sont plus importantes que d’autres? s’interroge-t-il.

Une situation temporaire, précise Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada affirme par écrit tenir compte de cette perception : Nous sommes conscients des préoccupations liées au racisme perçues dans la façon dont le ministère réagit à différentes situations.

« Nous prenons ces préoccupations au sérieux et examinons soigneusement toutes les mesures pour nous assurer qu’elles sont conformes à nos engagements en matière de lutte contre le racisme. »— Une citation de  Julie Lafortune, conseillère en communication du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

Le ministère souligne que chaque crise humanitaire à laquelle répond le Canada est différente de celles qui l’ont précédée et représente une occasion d’apprentissage pour que la réponse de l’agence soit adéquate. Chaque fois, nous en apprenons davantage sur la façon de répondre efficacement à chaque circonstance unique, note la conseillère en communication du ministère. Or, il n’y a aucune réponse simple aux situations uniques et complexes, poursuit-elle.

Des Ukrainiens se pressent au centre des formalités administratives à Varsovie pour venir au Canada. Photo : Radio-Canada/Yanik Dumont-Baron

Par ailleurs, l’agence gouvernementale rappelle que les mesures d’immigration offertes aux Ukrainiens sont temporaires afin de leur offrir un lieu sûr en attendant que la situation évolueLes ressortissants ukrainiens qui arrivent […] n’entreront pas en tant que réfugiés, précise la représentante du ministère.

« La communauté ukrainienne nous a dit que de nombreuses personnes souhaitaient venir au Canada temporairement pour y trouver un lieu sûr pendant que la situation évolue et elles pourront rentrer chez elles une fois qu’elles pourront le faire en toute sécurité. »— Une citation de  Julie Lafortune, conseillère en communication du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté fait valoir que ces voies d’accès pour les Ukrainiens n’auront pas d’incidence sur le traitement des cas de réfugiés, puisqu’il s’agit de volets d’immigration distincts.

Quelle place dans les médias pour les autres conflits?

En avril 2020, les forces du maréchal Khalifa Haftar ont lancé une offensive pour prendre Tripoli, capitale de la Libye. Photo : Reuters/Ismail Zetouni

Pour certains, l’ampleur de la couverture journalistique de la guerre en Ukraine tend à rendre invisibles d’autres guerres et conflits armés dans le monde.

C’est le cas de Kamta Isaac Makarios, pasteur de l’Église unie du Canada à Toronto. Le résident de Cambridge reconnaît le travail essentiel des journalistes sur le terrain en Ukraine. Il y a beaucoup de personnes sur le [terrain] qui insistent pour que la cause soit connue, dit-il.

Un travail qui, selon lui, peut être plus difficile à effectuer dans d’autres parties du monde.

Il croit toutefois que l’élan de solidarité actuel des Canadiens envers l’Ukraine provient principalement de la couverture médiatique de cette guerre, dont le traitement en occulterait d’autres, croit-il. Il y a une médiatisation concernant l’Ukraine. On aide en fonction de ce qu’on voit.

La Libye a été bombardée exactement comme l’Ukraine, ajoute-t-il. C’est une couverture journalistique sélective qui n’est toutefois pas faite dans un but discriminatoire, précise-t-il. Il s’estime beaucoup plus sensibilisé à la guerre en Ukraine qu’à d’autres conflits dont il est moins question.

Au sujet de la disparité de couverture, Sébastien Charlton, coordonnateur aux opérations au Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, affirme que [le centre n’a pas] de données qui permettraient d’appuyer cela même s’il est bien difficile de nier que la couverture est plus poussée que pour bien des conflits.

Kamta Isaac Makarios invite les communautés culturelles canadiennes dont les pays sont également en proie à la guerre à se mobiliser pour faire entendre leurs voix. Au lieu de se réfugier de manière individuelle, il faut faire du lobby, dit-il. On a des Africains ici, mais combien d’entre eux ont réussi à former un lobby et rencontrer Trudeau quand ils veulent? C’est ce qui manque, déplore-t-il.

Les médias occidentaux, une arme à double tranchant pour l’Ukraine

Le consultant spécialiste des questions africaines Patrick Mbeko prévient que le choix des mots utilisés par les médias internationaux pour informer sur la guerre en Ukraine et les actions des gouvernements pourraient atténuer l’intérêt envers le conflit, voire favoriser à terme une certaine inclinaison de l’opinion publique envers la Russie dans certains pays africains.

Patrick Mbeko a écrit plusieurs ouvrages sur les conflits armés en Afrique. Photo : Patrick MBeko

Selon lui, le champ sémantique employé par les journalistes occidentaux fait partie du problème et regorge de biais inconscientsOn parle aujourd’hui « d’invasion russe », remarque-t-il alors que les actions militaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN en Libye en 2011, notamment les frappes aériennes, ont été décrites comme une intervention.

« Quand on parle des victimes, on dit qu’elles ont été bombardées par l’aviation russe [en Ukraine]. Pour les bombardements de l’OTAN, les victimes étaient des dommages collatéraux [en Libye].  »— Une citation de  Patrick Mbeko, spécialiste des questions africaines

L’expert dit craindre que l’ampleur de cette couverture [journalistique] pousse des gens qui ne sont pas occidentaux à considérer que ce qui arrive en Ukraine n’est pas important au final puisque le même regard n’est pas jeté sur des crises en Afrique par exemple. Ça contribue à nourrir les théories dites conspirationnistes, prévient-il.

« Les gens se disent : les médias occidentaux n’ont pas été aussi vindicatifs quand c’était l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN qui est intervenue en Libye, quand la France est intervenue au Mali et a commis des bévues, même en Centrafrique. Les gens n’ont pas oublié. »— Une citation de  Patrick Mbeko, spécialiste des questions africaines.

Il estime aussi que, devant ce que certains perçoivent comme une disparité dans la couverture des conflits notamment en ce qui a trait aux victimes civiles, la tentation de tourner le dos au narratif occidental et d’embrasser la version russe peut être grande.

Des raids menés par la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite ont fait au moins 11 morts à Sanaa, au Yémen, en janvier 2022. Photo: AFP via Getty Images Mohammed Huwais

C’est le cas de plusieurs afrodescendants, note M. Mbeko, qui affirme avoir observé un rapprochement de l’opinion publique envers la Russie dans plusieurs pays africains.

Le taux d’abstention sur la résolution qui demandait à la Russie de mettre fin à son offensive en Ukraine à l’Assemblée des Nations unies le démontre clairement, selon lui. La plupart des abstentions sont celles des grands pays africains : l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc et même le Sénégal, l’Angola, énumère-t-il.

Il faut craindre aujourd’hui la guerre froide des cœurs et des esprits, dit-il pour expliquer la division dans l’opinion publique qu’il perçoit.

Alain Saulnier a notamment été directeur général de l’information des services français de Radio-Canada. Photo : Radio-Canada

Alain Saulnier, journaliste et professeur à la retraite, reconnaît que certains conflits ne sont pas aussi présents que la guerre en Ukraine dans les médias.

Celui du Yémen en est un.

C’est horrible cette guerre-là qui est une guerre complètement oubliée. Mais ce n’est pas la seule guerre oubliée, il y en a eu dans toute l’histoire, regrette-t-il.

Un homme aide des soldats ukrainiens à rechercher des corps dans les décombres de l’école militaire touchée par des roquettes russes la veille, à Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine, le 19 mars 2022. Photo : AFP via Getty Images/Bulent Kilic

Mais il juge que les médias occidentaux font un excellent travail en Ukraine. Il estime qu’il leur est toutefois difficile de rester complètement neutres en raison de la nature de la guerre. On n’est pas dans une guerre fratricide [c’est] une guerre entre deux voisins qui se chamaillent pour déterminer quelle est leur frontière.

« Je veux bien que les journalistes affichent une neutralité, mais quand vous avez 140 pays des Nations unies qui ont voté contre l’invasion de l’Ukraine par Moscou, je pense que la neutralité, ça ne veut pas dire qu’il faut donner 50 % de tort à l’un et 50 % de tort à l’autre.  »— Une citation de  Alain Saulnier, auteur, expert des médias et du journalisme

M. Saulnier ajoute aussi qu’une menace nucléaire plane au-dessus de cette guerre. Ce qui est en train de se produire en Ukraine a une charge dramatique plus grande parce que […] M. Poutine a laissé entendre même qu’il allait utiliser la bombe nucléaire, c’est du jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale, dit-il.

Avec Radio-Canada par Francesca Mérentié et Freddy Mata

Dernier regard sur mon corps

septembre 23, 2021

Mon corps inerte amas de glace

Sur lequel ont poussé des ronces

Devenu objet de curiosité amis

Sujet de dispute de mes ennemis

Mon corps source de convoitise

Allongé dans l’institut de la bêtise

Hante, dérange et ronge la conscience

De tous ceux qui manquent de sagesse

Mon corps controverse honteuse

D’une mort à la semence douteuse

Attend la juste décision de vérité

Sous l’œil vigilant des éprouvés

Bernard NKOUNKOU BOUESSO

Libye : visite mouvementée de Bernard Henri-Lévy

juillet 26, 2020

La présence du philosophe français dans le pays a provoqué une controverse.

Le philosophe français, Bernard Henri-Lévy, très impliqué dans la décision française d’intervenir en Libye contre Mouammar Kadhafi en 2011, a provoqué une controverse après une visite mouvementée samedi 25 juillet dans l’Ouest libyen. Selon des sources locales, BHL a atterri samedi à bord d’un jet privé à l’aéroport de Misrata, à 200 km à l’ouest de Tripoli.

Selon un programme de visite publié par des médias libyens, dont l’authenticité n’a pas pu être vérifié, BHL devait rencontrer plusieurs responsables locaux et députés à Misrata avant de visiter la ville de Tarhouna (ouest) pour enquêter sur des charniers découverts dans la ville, après le départ des troupes du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen. BHL devait être reçu dimanche par Fathi Bashagha, ministre de l’Intérieur du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé à Tripoli.

Intervenant brièvement sur la chaîne libyenne pro-GNA Libya Al-Ahrar, BHL a indiqué être venu en Libye «en tant que journaliste» pour un reportage pour le quotidien américain Wall Street Journal.

Persona non grata

Après son engagement auprès des rebelles en 2011, BHL a perdu de son aura et est devenu persona non grata pour de nombreux Libyens, notamment pour son activisme en faveur d’une intervention internationale en 2011, menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

L’opposition à sa visite par une grande partie de l’opinion publique dans l’Ouest libyen est motivée aussi par les accusations du GNA contre la France soupçonnée d’avoir appuyé l’offensive de Haftar contre Tripoli, ce dont Paris se défend.

Samedi, des groupes pro-GNA ont affirmé avoir empêché le convoi de BHL d’entrer à Tarhouna, à 65 km au sud-est de Tripoli et dernier fief des pro-Haftar dans l’Ouest. Mais sur son compte Twitter, BHL a publié une photo de lui entouré d’une dizaine d’hommes en uniforme armés et encagoulés, affirmant être à Tarhouna.

Embarrassé, le bureau de Fayez al-Sarraj, chef du GNA, a démenti «tout lien» avec la visite de BHL et annoncé dans un communiqué avoir ouvert une «enquête» sur les circonstances de la visite, promettant des «mesures dissuasives» contre toutes les personnes impliquées dans l’organisation de la visite.

Par Le Figaro avec AFP

RDC-Réforme de l’armée : vive controverse autour du remaniement

juillet 23, 2020

Les dernières nominations opérées dans l’armée et dans la magistrature ont, comme il fallait s’y attendre, crispé davantage les rapports entre les deux partenaires de la coalition au pouvoir, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (Cach). La tension est montée d’un cran dans les deux camps sur fond d’une controverse autour de la légalité desdites ordonnances présidentielles rendues publiques le 17 juillet.

 

Félix Tshisekedi et les hauts gradés des FARDC

Le débat juridique enfle dans l’opinion quant à sa portée légale et les arguments se déterminent curieusement selon les appartenances politiques. Ce qui est sûr, c’est que Félix Tshisekedi a frappé fort jusqu’à coiffer au poteau ses partenaires du FCC plutôt surpris par sa détermination à faire bouger les lignes. Son engagement à professionnaliser l’armée s’est traduit par des changements notables à la tête de quelques commandements militaires au grand dam de la « Kabilie » dont certains officiers aux ordres se sont vu délester de leurs postes à l’image du célébrissime John Numbi.

Tout ceci n’était pas du goût du FCC qui a vite enfourché la trompette de la contestation. C’est non sans raison que Sylvestre Ilunkamba a piqué une sainte colère estimant avoir été floué dans un dossier dont il ne maîtrisait ni les tenants, ni les aboutissants. En déclarant à partir de la capitale cuprifère où il était en mission officielle n’être pas au courant de ces nominations prises à son insu et sans son contreseing, le Premier ministre a, du coup, jeté l’opprobre sur « son » gouvernement en mettant à nu son dysfonctionnement. En tant que Premier collaborateur du chef de l’Etat tenu par des devoirs de réserve, l’homme aurait du recourir à d’autres canaux que les médias pour manifester sa désapprobation, fait-on observer. Qu’il ait appris comme « monsieur tout le monde » lesdites nominations, cela dépasse tout entendement et suscite bien d’interrogations sur les ressorts de celui qui est censé être informé, en temps réel, de toutes les tractations impliquant son institution.

Pour de nombreux analystes, les arguments qu’évoque le Premier ministre pour récuser les ordonnances présidentielles, notamment le caractère particulier du contreseing qui relèverait, d’après lui, de sa « compétence exclusive » attachée à sa qualité de Premier ministre, ne tiennent pas la route. D’aucuns estiment que le vice-Premier ministre (VPM) de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde, était bien dans son rôle en tant que ministre préséant en contresignant ces ordonnances, d’autant plus qu’il  assurait l’intérim de son titulaire en déplacement. De la sorte, argue-t-on, il avait les pleins pouvoirs d’agir conformément à cette qualité circonstancielle qui ne pouvait se limiter, sauf mauvaise foi, à l’expédition des affaires courantes, ou encore à la seule réception des courriers adressés au Premier ministre. En tant qu’intérimaire, le VPM Gilbert Kakonde est resté dans les limites de ses prérogatives sans empiéter sur celles du Premier ministre. Il n’a pas posé un acte de disposition engageant l’institution, ni nommé ou investi une quelconque personne, auquel cas il ferait ombrage à son titulaire, soutiennent non sans raison ses défenseurs.

De nombreux juristes interrogés à ce sujet s’étonnent de l’agitation qui s’observe, particulièrement dans le camp du FCC, autour du contreseing qui n’a pour valeur juridique que d’authentifier la signature précédente et d’endosser éventuellement la responsabilité et l’exécution de l’acte posé. Sous le sceau de l’anonymat, un praticien de droit lève l’équivoque en ces termes : « Le contre signataire n’est pas co-auteur de l’acte contresigné. La présence sur un acte même d’un contreseing qui n’était pas requis n’affecte pas la légalité de cet acte ». Autrement dit, le contreseing d’un VPM qui assume l’intérim du Premier ministre en toute légalité ne viole aucune disposition ni légale, ni constitutionnelle. Autant dire que l’alinéa 2 de l’article 90 de la Constitution a été bel et bien respecté. C’est ici le lieu de rappeler que des cas de jurisprudence sous la gestion de Joseph Kabila existent. Les VPM She Okitundu et José Makila ont eu, sous leurs mandats, à contresigner des ordonnances présidentielles alors qu’ils assumaient l’intérim du Premier ministre Bruno Tshibala, sans que cela n’émeuve personne.

Le contreseing n’étant, en somme, qu’une simple formalité, la polémique actuelle ne se justifie donc pas. A moins que le FCC ait un autre agenda politique. Si non, la meilleure des choses, pour cette plate-forme politique, serait de saisir le Conseil d’Etat pour abus de pouvoir, ou encore la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité.

 

Avec Adiac-Congo par Alain Diasso

Pont effondré de Gênes: féroce controverse entre le gouvernement et le gestionnaire

août 17, 2018

Les secours continuent de fouiller les décombres du viaduc effondré à Gênes, le 17 août 2018 / © AFP / MARCO BERTORELLO

L’Italie s’apprête à enterrer ses dizaines de morts en pleine polémique alors que les sauveteurs continuaient vendredi inlassablement à chercher les disparus sous les décombres du pont autoroutier effondré à Gênes.

La féroce controverse entre le gouvernement italien et la société autoroutière gestionnaire de l’ouvrage, Autostrade per l’Italia, occupe tout le terrain médiatique avec une rhétorique de surenchère.

Le gouvernement a annoncé son intention de révoquer la concession d’Autostrada per l’Italia sur le tronçon d’autoroute où se trouve le pont effondré.

« On ne peut pas mourir en payant le péage en Italie », a ainsi lancé jeudi le vice-Premier ministre Luigi Di Maio, ministre du Développement économique et chef de file du populiste Mouvement 5 étoiles (M5S).

« Si j’avais été un dirigeant d’Autostrade per l’Italia, j’aurais suspendu quelques péages, mais dans l’heure qui a suivi » le drame, a déclaré l’autre vice-Premier ministre, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite).

« Nous ne pouvons pas attendre la justice pénale », a estimé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte. « Autostrade avait le devoir et l’obligation, l’engagement, d’assurer l’entretien de ce viaduc et la sécurité de tous ceux qui voyageaient dessus. »

La société, qui appartient au groupe Atlantia, lui-même contrôlé à 30% par la famille Benetton, a assuré que ses contrôles de sécurité étaient sérieux.

La holding de Benetton, Edizione (actionnaire de référence), a exprimé sa proximité aux familles jeudi et indiqué qu’elle fera tout pour pointer du doigt les responsabilités dans ce drame.

Atlantia / © AFP / Jean Michel CORNU

Atlantia a de son côté déclaré qu’une reconstruction du pont pourrait « être achevée dans les cinq mois » une fois le site accessible après la fin des recherches et des relevés d’enquête.

Atlantia, dont le titre a plongé de 25% en Bourse la veille et qui repris 6% vendredi, a critiqué une annonce gouvernementale faite « en l’absence de toute certitude sur les causes effectives » du drame. Le groupe a prévenu que la révocation coûterait cher en indemnités à l’Etat. Selon des médias italiens, cela se chiffrerait en milliards d’euros.

– l’UE une cible –

Autre cible du gouvernement: l’Union européenne et sa politique d’austérité, accusée par le nouveau gouvernement populiste d’empêcher les investissements.

La Commission européenne a réagi en assurant avoir encouragé l’Italie à investir dans ses infrastructures et en rappelant que les Etats membres étaient « libres de fixer » leurs priorités.

Alors que le championnat de football doit reprendre ce week-end, les matches prévus dimanche de la Sampdoria et du Genoa, les deux équipes de Gênes, ont été reportés à une date ultérieure. Pour les autres rencontres, les joueurs observeront une minute de silence et porteront un brassard noir.

– des funérailles solennelles –

Gênes: les premiers habitants autorisés à rentrer chez eux / © AFP / Anahide Merayan, Remi Banet, Reinolf Reis

Des funérailles solennelles sont prévues samedi en fin de matinée dans un hall du centre d’exposition de Gênes, avec une messe célébrée par l’archevêque de Milan en présence de toutes les plus hautes autorités de l’Etat dont le président Sergio Mattarella.

Une cérémonie d’Etat qui s’annonce toutefois potentiellement embarrassante pour les institutions italiennes. Selon un décompte, noms à l’appui, de La Stampa, les familles de 17 des 38 victimes préfèrent s’abstenir et 7 familles n’ont pas encore pris de décision.

« C’est l’Etat qui a provoqué cela, qu’ils ne montrent pas leurs faces: le défilé des politiques a été honteux », réagit dans les colonnes du quotidien, Nunzia, la mère d’un des quatre jeunes italiens de Torre del Greco (commune de Naples) décédés sur la route des leurs vacances.

« Mon fils ne deviendra pas un numéro dans le catalogue des morts provoqués par les manquements italiens », a réagit pour sa part sur les réseaux sociaux Roberto, le père d’un autre des garçons. « Nous ne voulons pas une farce de funérailles, mais une cérémonie à la maison, dans notre église de Torre del Greco », a-t-il assené.

Les photos des quatre jeunes devraient néanmoins être présentes à la cérémonie d’Etat samedi.

Les secouristes cherchent encore 10 à 20 disparus, susceptibles d’être passées sur le pont et qui n’ont plus donné de nouvelles depuis l’effondrement, dont le bilan officiel provisoire est toujours de 38 morts et 15 blessés.

Selon la préfecture, un millier de personnes sont toujours engagées sur le site, dont près de 350 pompiers.

Romandie.com avec(©AFP / (17 août 2018 12h47)

Nouveau bug à Facebook, qui a rendu publics les posts de 14 millions d’utilisateurs

juin 7, 2018

New York – Facebook a indiqué jeudi avoir par défaut rendu publics des messages postés par 14 millions d’utilisateurs pendant quatre jours en mai, dernière bévue en date pour le réseau social qui multiplie les controverses sur l’utilisation des données de ses membres.

« Nous avons récemment repéré un bug informatique qui suggère automatiquement de rendre publics les messages créés par certaines personnes », a indiqué Erin Egan, chargée des questions de vie privée chez Facebook.

Cette erreur est intervenue alors que le groupe travaillait à une nouvelle façon de partager certains éléments du profil des utilisateurs, comme les photos.

Elle a affecté le réseau du 18 au 27 mai, Facebook étant parvenu à suspendre le bug dès le 22 mai mais ayant eu besoin de cinq jours supplémentaires pour rendre tous les messages privés.

« Nous avons résolu ce problème et avons commencé (jeudi) à prévenir toutes les personnes affectées et à leur demander de vérifier tous les messages qu’elles ont postés durant cette période », a souligné Mme Egan.

Les quelque 14 millions d’utilisateurs concernés sont censés voir apparaître lors de leur connexion au réseau social une notification les incitant à se rendre sur une page à part où ils pourront étudier les posts touchés par ce bug.

Ce problème intervient au moment où Facebook est déjà empêtré dans plusieurs affaires de données personnelles.

Le groupe est notamment fortement critiqué depuis mars pour avoir laissé échapper les données de dizaines de millions d’usagers à leur insu vers la firme Cambridge Analytica.

Il s’est de nouveau retrouvé cloué au pilori cette semaine après avoir confirmé que le constructeur chinois de smartphones Huawei, jugé proche du pouvoir chinois et mis au ban des fournisseurs de l’armée américaine, figurait parmi les fabricants autorisés à utiliser les données personnelles de ses usagers.

Romandie.com avec (©AFP / 07 juin 2018 21h02)                                                        

La justice suédoise rétorque un projet décriée de Centre Nobel à Stockholm

mai 22, 2018

L’architecte britannique David Chipperfield pose devant une maquette de son projet de Centre Nobel dans le quartier de Blasieholmen à Stockholm, le 24 mai 2016 / © AFP/Archives / JONATHAN NACKSTRAND

 

La justice suédoise a retoqué mardi un projet controversé de Centre Nobel à Stockholm dont les contempteurs, le roi Carl XVI Gustaf en tête, craignent qu’il ne défigure un quartier historique de la capitale.

Le projet de la Fondation Nobel, dessiné par le Britannique David Chipperfield, consiste en un bâtiment doré à angles droits qui serait édifié sur un quai où une douane du 19e siècle est promise à la démolition.

Du fait de sa taille et de son style aussi tranchant que massif qui jure avec l’usage très classique de la pierre dans les environs, le Centre Nobel compte de nombreux détracteurs.

La cour d’appel des sols et de l’environnement leur a donné provisoirement raison en estimant que le projet « allait altérer irrémédiablement la lisibilité de l’histoire de Stockholm en tant que ville portuaire, maritime et commerciale ».

L’édifice risque de nuire « à la préservation du patrimoine culturel » du quartier de Blasieholmen, ajoute-t-elle dans son jugement, que les promoteurs du projet devraient porter devant une juridiction supérieure.

En juin 2016, le roi Carl XVI Gustaf qui d’ordinaire observe une grande réserve sur les affaires publiques s’était fendu d’un entretien au journal Dagens Nyheter pour dire tout le mal qu’il pense du bâtiment, trop grand et d’un doré outrageusement « dominant ».

Le projet, qui a déjà perdu un étage à l’issue de l’enquête publique, a été approuvé en 2016 par le conseil municipal de Stockholm. La Fondation Nobel espérait démarrer les travaux en 2017 mais les procédures judiciaires retardent les premiers coups de pioche.

Le nouveau bâtiment doit rassembler toutes les activités de la Fondation (cérémonies, activités scientifiques, expositions, administration, etc.), à l’exception du banquet Nobel qui restera à l’Hôtel de Ville.

Des mécènes, dont les famille Wallenberg, l’une des plus riches du pays, et Persson, qui contrôle la chaîne de prêt-à-porter H&M, financeront l’essentiel de la construction.

Romandie.com avec (©AFP / 22 mai 2018 15h31)                  

Bicentenaire controversé de Karl Marx en Allemagne

mai 5, 2018

La statue de Karl Marx dévoilée à Trèves, sa ville natale dans l’ouest de l’Allemagne, pour le bicentenaire de sa naissance le 5 mai 2018 / © dpa/AFP / Harald Tittel

L’Allemagne a célébré samedi le bicentenaire de la naissance de Karl Marx en inaugurant une statue du philosophe de la « dictature du prolétariat » offerte par la Chine, au grand dam de manifestants qui ont conspué l’héritage politique de l’inspirateur du communisme.

Recouverte d’un grand tissu rouge, l’œuvre en bronze, haute de 5,5 mètres, a été dévoilée en milieu de journée dans la ville natale de Karl Marx, Trèves, près de la France et du Luxembourg, devant près de 1.500 personnes, selon la police.

Elle représente un Karl Marx en redingote, le visage mangé par sa célèbre barbe fournie, en train d’esquisser un pas en avant.

Des descendants du philosophe allemand, dont la sociologue française Frédérique Longuet-Marx, avaient fait le déplacement. Mais aussi des officiels chinois et la nouvelle présidente du parti social-démocrate allemand, dont l’ADN politique resta lié au marxisme jusqu’en 1959, Andrea Nahles.

« Le SPD n’est depuis longtemps bien sûr plus un parti à la vision marxiste, mais Marx et ses conceptions font encore partie » de sa matrice politique, a-t-elle déclaré.

« Et je pense que nous serions bien avisés de relire certaines de ses analyses dans le contexte du temps présent », a-t-elle ajouté.

Une exposition permanente a été aussi inaugurée dans la matinée dans la maison natale de l’époque baroque, rénovée par la ville, de l’auteur du « Capital ». Karl Marx y avait vu le jour le 5 mai 1818.

La ville de Trèves va organiser au cours des prochains mois 600 événements – expositions, concerts, pièces de théâtre, conférences – pour retracer la vie et l’oeuvre du célèbre penseur.

Clou des célébrations, la statue a été offerte par la Chine, pays toujours officiellement communiste et qui continue de revendiquer le marxisme comme socle idéologique.

Un geste inacceptable de la part d’une « dictature autoritaire » pour plusieurs associations ou partis anticommunistes. Ils se sont mobilisés à Trèves pour protester contre l’hommage rendu à celui qu’ils considèrent comme le père des tyrannies communistes.

– « Culte » –

Plusieurs dizaines de personnes de l’Union des groupes de victimes du communisme ont ainsi défilé derrière une banderole montrant Marx trônant sur des crânes humains.

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), très fort électoralement dans l’ex-RDA communiste, a marché en silence pour dénoncer le « culte de Marx ». Il a appelé à « déboulonner » le penseur au nom des « victimes du communisme ».

Signe des divisions que l’héritage de l’auteur du « Capital » continue de susciter trente ans après l’implosion du bloc communiste : à l’autre bout de l’échiquier politique, le parti communiste allemand et la gauche radicale ont eux manifesté pour Marx et appelé « les prolétaires de tous les pays à s’unir ».

Clin d’oeil au fameux slogan lancé par Marx et Engels dans leur « Manifeste du Parti communiste ».

Plus de 130 ans après sa mort à Londres, en 1883, Marx reste l’un des intellectuels les plus commentés au monde: critique visionnaire des dangers du capitalisme pour les uns, inspirateur des dictatures soviétique, chinoise ou cambodgienne pour les autres.

– Renouveau –

Discréditée après l’effondrement de la dictature soviétique, son oeuvre forgée au temps de la première révolution industrielle a connu depuis un certain renouveau.

Les critiques des dérives du système capitaliste continuent d’y piocher suite à la crise financière de 2007-2008 ou à l’accroissement de l’écart entre riches et pauvres. Et elle inspire des mouvements politiques en Occident.

Pour la gauche radicale allemande, très bien implantée aussi dans l’ex-RDA, les critiques contre l’héritage de Marx n’ont pas lieu d’être.

« Si chacun était responsable de ce qui a été fait en son nom, alors Jésus Christ ne devrait plus être accroché dans aucune église », a jugé samedi l’une de ses dirigeantes, Sahra Wagenknecht.

Même le président de la Commission européenne, le conservateur Jean-Claude Juncker, y est allé de son hommage : « Marx n’est pas responsable de toutes les atrocités dont ses héritiers supposés doivent répondre », a-t-il dit à Trèves.

Romandie.com avec (©AFP / 05 mai 2018 18h47)                  

La France revoit sa copie sur la déchéance de la nationalité

janvier 27, 2016

cartevoeu

Manuel Valls a soumis mercredi aux députés une version remaniée du projet de révision constitutionnelle. Le texte ne comporte plus de référence aux binationaux dans l’article controversé consacré à la déchéance de nationalité.

La mention de la binationalité ne figure ni dans le projet de révision de la Constitution, et ne figurera pas non plus dans les lois d’application, a précisé le Premier ministre. L’exécutif est confronté à l’hostilité d’une frange de la gauche, pour laquelle la volonté d’étendre la déchéance aux binationaux nés français constitue une rupture dans l’égalité entre citoyens.

« Aucune référence à la binationalité ne figurera dans le texte constitutionnel, ni a priori dans la loi ordinaire », a déclaré le chef du gouvernement devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Manuel Valls a toutefois ajouté qu’il n’était pas question de créer des apatrides.

« Seuls les principes prévus par la convention internationale de 1954 et la loi du 7 mars 1998 (…) qui proscrivent la création de nouveaux apatrides devront continuer à figurer dans notre droit positif », a-t-il dit.

Le Premier ministre, qui se défend de tout « enfumage », a justifié cette nouvelle formulation par le « souci d’avancer et (…) d’aboutir à un rassemblement le plus large possible ou d’éventuellement lever des ambiguïtés. »

Histoire républicaine
Le débat traverse les rangs de la gauche depuis que François Hollande a annoncé le 16 novembre son intention d’étendre la déchéance aux binationaux nés français convaincus de terrorisme.

La mention de la binationalité apparaissait dans la première version du projet de révision constitutionnelle présentée lors du conseil des ministres du 23 décembre dernier. La gauche du Parti socialiste y voyait toutefois un casus belli.

Devant les députés, Manuel Valls a souligné que la déchéance de nationalité existait déjà dans le droit français et qu’elle s’inscrivait « dans notre histoire républicaine ». Le premier ministre a ensuite lu la nouvelle formulation de l’article 2 de la révision.

« La loi fixe les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation », a-t-il lu.

Opposition prudente
L’opposition qui avait conditionné son appui à l’extension de la déchéance de nationalité, s’est montrée prudente. Son soutien est nécessaire pour faire adopter la révision constitutionnelle à la majorité des trois cinquièmes requise au Congrès.

« Ça ne concernera finalement que les binationaux », a jugé le député le député Les Républicains (LR) Philippe Houillon lors du débat qui a suivi. Le projet de révision comporte deux articles, le premier consacré à l’état d’urgence, le second à la déchéance de nationalité.

Les députés l’examineront en séance plénière à partir du vendredi 5 février.

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