Le copilote de Germanwings qui s’est écrasé dans les Alpes le 24 mars avait « répété » lors du vol aller la manœuvre de descente volontaire de l’avion qu’il a effectuée au retour jusqu’à la collision au sol, selon un rapport officiel. L’accident avait fait 150 morts.
Le copilote « a répété ce geste qu’il a fait lors du vol fatal » lors du vol aller le matin même, entre Düsseldorf et Barcelone, a commenté Rémi Jouty, directeur du Bureau français d’enquêtes et d’analyse (BEA) à l’occasion de la publication mercredi d’un rapport préliminaire sur cette catastrophe aérienne.
Ces manipulations ont été sans conséquences et n’ont pas eu d’effets sensibles car elles ont été effectuées alors que « le contrôle aérien avait donné ordre de descente et l’avion avait déjà commencé à descendre », a précisé Rémi Jouty devant des journalistes.
Pour le vol fatal, le BEA confirme le scénario déjà connu à savoir que le copilote a « intentionnellement réglé les consignes du pilote automatique pour commander une descente de l’avion jusqu’à la collision avec le relief ». Il « s’est retrouvé seul dans le poste de pilotage », affirme ainsi le Bureau sur la base de l’exploitation des boîtes noires de l’appareil.
« On l’entend respirer »
Le BEA, en charge de l’enquête de sécurité autour de l’accident, confirme que le copilote « n’a pas ouvert la porte du poste de pilotage » pendant la descente, malgré les demandes répétées de l’équipage et « les coups frappés à la porte ».
Il a à plusieurs reprises manipulé le pilote automatique afin d’augmenter la vitesse de l’appareil, ce qui a « pour effet de faire descendre l’avion plus vite », selon M. Jouty. « On l’entend respirer, et à la fin, il y a une action sur le mini-manche. Donc on peut en déduire qu’il était capable d’avoir des actions qui allaient toutes dans le même sens, qui était de faire aller l’avion vers le sol ».
Au cours de cette dernière phase, le centre de contrôle de Marseille (sud de la France) a appelé l’équipage à onze reprises, et la défense aérienne française à trois reprises, sans réponse, selon le BEA. Plusieurs alarmes ont retenti dans le cockpit avant le crash, notamment celles prévenant d’un risque de collision au sol.
Dans son rapport définitif attendu dans un an, le BEA va se pencher sur les « défaillances systémiques » qui ont conduit à l’accident et notamment l’équilibre entre secret médical et sécurité des vols.
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