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Congo-Côte d’Ivoire : un forum économique, culturel et touristique prévu en mars à Brazzaville

février 21, 2023

Le forum aura lieu du 22 au 24 mars au mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza. Il a été annoncé par l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Congo, Touré née Kone Maman, à l’issue d’un échange avec la directrice générale de ce mémorial, Bélinda Ayessa, le 20 février. 

L’ambassadeur de la Côte-d’Ivoire en compagnie de la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza/ Adiac

L’échange entre l’ambassadeur de Côte d’Ivoire et la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza a porté essentiellement sur le Forum économique, culturel et touristique qui aura lieu à Brazzaville, sous le haut parrainage du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères de la Francophonie et des Congolais de l’étranger.

Organisé par l’ambassade de Côte d’Ivoire en partenariat avec le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici), l’Agence pour la promotion des investissements au Congo (API-Congo), la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture des métiers de Brazzaville (Cciamb) ainsi que le mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, ce forum a pour but de faire la promotion économique de la Côte d’Ivoire de manière à créer des opportunités d’affaires, des débouchés de partenariat pour les entreprises ivoiriennes au Congo tout en suscitant auprès des opérateurs économiques congolais un intérêt particulier pour des investissements en Côte-d’Ivoire.

Quant aux objectifs spécifiques de ce forum, il s’agira d’informer les milieux d’affaires présents au Congo par une communication d’experts sur les opportunités d’investissements qu’offre la Côte d’Ivoire à travers le Cepici, la CCI-CI, la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, le Bureau national d’études techniques et de développement, le Centre national de recherche agronomique, l’Agence nationale d’appui au développement rural, Côte d’Ivoire tourisme et bien d’autres structures du pays ; créer un cadre permettant aux entreprises ivoiriennes de se faire connaître, de faire des prospections, de détecter des marchés et différentes opportunités d’affaires pouvant favoriser le développement de leurs structures ; proposer des offres dans le secteur agro-industriel qui puissent intéresser les Congolais ; présenter les potentialités de la Côte d’Ivoire dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’enseignement supérieur privé, la formation professionnelle et technique, le tourisme ; favoriser des échanges d’expériences et de partenariats entre les entreprises ivoiriennes et congolaises.

Sont prévus au cours de ce forum, une conférence institutionnelle avec pour thème « Coopération économique Côte d’Ivoire- Congo : opportunités et perspectives » ; des rencontres B to B pour des opportunités d’affaires et de financement ; des panels et ateliers thématiques animés par des experts de haut niveau venant de Côte-d’Ivoire et du Congo ; une exposition des produits « Made in Côte d’Ivoire” ; le tout sanctionné par un dîner gala (prestation humoristique et artistique). Prendront part des entrepreneurs, des industriels, des artisans, des commerçants, des porteurs de projet.

A titre de rappel, c’est suite à la signature de l’Accord de la grande commission mixte en 1975, à Yamoussoukro, que la première session de coopération ivoiro-congolaise s’est tenue les 21 et 22 novembre 2022 à Abidjan. Elle avait enregistré la signature de quinze accords de coopération qui permettent de renforcer davantage le niveau de coopération existant entre la Côte-d’Ivoire et la République du Congo. C’est donc en vue de favoriser la mise en œuvre desdits accords et de faire la promotion économique de la Côte-d’Ivoire au Congo que ce forum est organisé. 

Avec Adiac-Congo par Bruno Okokana

La Cedeao retient ses sanctions dans l’affaire des militaires ivoiriens détenus au Mali

janvier 5, 2023

À la suite de la visite du président togolais à Bamako le 4 janvier, Umaro Sissoco Embaló a déclaré que le Mali ne serait pas sanctionné dans l’immédiat par l’institution sous-régionale.

Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau et de la Cedeao à Moscou, le 25 octobre 2022. © Mikhail KLIMENTYEV / SPUTNIK / AFP

Le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Umaro Sissoco Embaló, a assuré qu’il n’y aurait pas de sanctions contre le Mali dans l’immédiat malgré l’ultimatum qui avait été fixé, et ce pour laisser la médiation togolaise travailler à la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis juillet.

Ces soldats, soupçonnés par Bamako d’être « des mercenaires », ont été condamnés le 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle, sachant que les chefs d’État ouest-africains avaient laissé à la junte malienne jusqu’au 1er janvier pour les libérer.

« Une question de bon sens »

Le chef de l’État bissau-guinéen a déclaré qu’il fallait du « temps pour [permettre] à la médiation togolaise de faire son travail, afin de résoudre le problème ». « C’est juste une question de bon sens », a-t-il ajouté.

Le président togolais, Faure Gnassingbé, était pendant ce temps en visite à Bamako. « Il a plaidé la grâce présidentielle », a assuré à un responsable de la présidence malienne. Il a ensuite fait une courte escale à Abidjan, où il a rencontré le président ivoirien, avant de regagner Lomé.

Aucune communication officielle sur le contenu des discussions entre les chefs d’État togolais et malien n’a pour l’instant été diffusée, Lomé ayant simplement fait savoir en amont que « la coopération entre le Togo et le Mali, ainsi que des sujets régionaux d’intérêt commun » devaient être au cœur de l’entretien.

Dans son discours du Nouvel an, Alassane Ouattara avait promis que les soldats incarcérés « regagne[raient] bientôt le sol ivoirien ».

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Alassane Ouattara, la RTI et le couac des vœux télévisés

janvier 3, 2023

À l’occasion du discours de bonne année, la première chaîne ivoirienne a diffusé un mauvais enregistrement du président. Les sanctions ne se sont pas fait attendre…

La rediffusion d’un discours ancien d’Alassane Ouattara a provoqué une crise à la tête de la RTI, la chaîne publique ivoirienne. © Damien Glez

« Je suis très heureux de m’adresser à vous à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de l’Indépendance de notre beau pays » : ce 1er janvier 2023, à 13 heures, certains téléspectateurs de la chaîne publique ivoirienne ont dû se demander si la gueule de bois du réveillon ne leur jouait pas des tours. L’indépendance de la Côte d’Ivoire est célébrée chaque 7 août et les paroles du chef de l’État, en ce premier jour de l’an, avaient tout des phrases prononcées cinq mois plus tôt. Et pour cause…

C’est bien l’enregistrement de l’allocution présidentielle du soir du 6 août 2022 que la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) rediffusait, par erreur, ce 1er janvier 2023, en lieu et place de la formulation de vœux pour la nouvelle année d’Alassane Ouattara. C’est donc bien aux techniciens de l’organe de service public que la digestion du réveillon a joué un mauvais tour. Mais c’est à des responsables plus haut placés qu’une note d’information fera immédiatement référence…

Limogeages en cascade

La note est signée du directeur général de l’institution qu’on appelle « La Maison bleue », Fausseni Dembélé : « Faisant suite à l’incident au journal télévisé de 13 heures ce jour, 1er janvier 2023, relativement à la rediffusion du discours du chef de l’État à l’occasion du nouvel an et en attendant les enquêtes pour situer les responsabilités, la direction générale décide de la suspension de leur poste les responsables hiérarchiques suivants : Mme Dembélé Habiba épouse Sahouet, directrice des journaux d’information, M. Dalla Diabagaté, directeur technique, Cissé Inssa, directeur de la production TV. »

Et la note d’information de se conclure par l’annonce des responsables de l’intérim : « M. Koné Lanciné, directeur des magazines d’information, pour la direction des journaux de l’information » et « M. Koné Siriki, directeur de RTI 1, pour la direction technique et celle de la production TV. »

Enquêtes en cours

Si le bug semble anodin – simple erreur de fichier –, le fait qu’il concerne une allocution de premier rang, qui plus est le rendez-vous le plus en vue de l’année, ne pouvait que provoquer cette purge, dont l’ampleur définitive sera connue à l’issue des enquêtes. Et même si le couac ne concernait que la rediffusion du jour de l’an et non la première diffusion, celle de la Saint-Sylvestre.

Dans chaque pays, le traditionnel message à la Nation du nouvel an fait l’objet de toutes les attentions, chaque observateur scrutant le fond – le bilan de l’année et les directives pour les douze mois à venir –, mais aussi la forme : pourquoi Paul Kagame ne portait-il pas de cravate ? Pourquoi Ibrahim Traoré n’était-il pas à la capitale ? Pourquoi untel avait-il les cheveux teints ? Pourquoi tel autre était assis ou debout ? Lequel a employé une langue nationale ou convoqué des références religieuses ?…

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Attentat de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire): onze condamnations à perpétuité, dont 7 par contumace

décembre 28, 2022
Attentat de Grand-Bassam (Cote d'Ivoire): onze condamnations a perpetuite, dont 7 par contumace
Attentat de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire): onze condamnations à perpétuité, dont 7 par contumace© AFP/Archives/ISSOUF SANOGO

La cour d’assises d’Abidjan a condamné mercredi à la prison à perpétuité onze accusés, dont sept par contumace, pour l’attentat jihadiste de la ville balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, qui avait fait 19 morts en mars 2016, dont des Européens.

La cour a reconnu les accusés, tous Maliens, « coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne a l’emprisonnement à vie », a déclaré le juge Charles Bini. Le tribunal a suivi le réquisitoire du procureur de la République Richard Adou il y a une semaine.

Les quatre accusés présents, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry, étaient accusés d’avoir été complices de cette attaque en aidant ceux considérés comme ses cerveaux – absents du procès – notamment dans le repérage des lieux, ce qu’ils ont nié.

Quatorze autres accusés sont en fuite ou détenus au Mali: sept ont également été condamnés à perpétuité par contumace, sept autres acquittés.

Parmi les condamnés par contumace, figure Mimi Ould Baba Ould El Moktar, arrêté en janvier 2017 par les soldats de la force française Barkhane: il est considéré par les autorités ivoiriennes comme un des cerveaux de l’attentat de Grand-Bassam, et par les autorités burkinabè comme le « chef des opérations » d’une autre attaque qui avait fait 30 morts à Ouagadougou en janvier 2016.

Un mandat d’arrêt international a été lancé par la cour à l’encontre de Kounta Dallah, présenté lui comme « le cerveau opérationnel » de l’attaque en Côte d’Ivoire.

Tous étaient accusés « d’actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et de complicité desdits faits ».

« Mon sentiment est mitigé », a déclaré l’un des avocats de la défense, Eric Saki: « je suis heureux pour ceux qui ont été totalement blanchis, mais je suis triste pour les quatre personnes qui, pour moi, auraient dû bénéficier également de la décision d’acquittement ».

« Horreur et barbarie »

« Il faut décourager les adeptes de ces actes terroristes », avait déclaré le procureur au cours de son réquisitoire, ajoutant: « Nous avons été confrontés à l’horreur et la barbarie ».

A l’ouverture du procès le 30 novembre, l’un des accusés, Mohamed Cissé, avait reconnu « avoir travaillé avec Kounta Dallah comme chauffeur, mais je n’étais pas au courant de sa sale besogne ».

Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d’assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d’être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.

Revendiquée par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque jihadiste, la première survenue en Côte d’Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français.

Neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient également été tués lors de l’attentat et 33 personnes de diverses nationalités blessées.

Au cours du procès, de nombreux témoins de l’attaque, dont le patron d’un des hôtels ciblés et un membre des forces spéciales qui ont abattu les assaillants, sont venus raconter la journée du 13 mars 2016 à la barre.

Perpétrée en représailles aux opérations antijihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l’attaque de Grand-Bassam visait aussi la Côte d’Ivoire qui avait livré des membres d’Aqmi aux autorités maliennes.

En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été ciblées par des attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui n’a cependant plus connu d’attentats contre des civils depuis celui de Grand-Bassam.

L’attaque a durement éprouvé le secteur du tourisme dans ce pays, déjà fragilisé par la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3.000 morts.

Elle a aussi illustré la crainte déjà présente en 2016 d’une extension de la violence jihadiste dans le Sahel aux pays du golfe de Guinée.

Avec Le Point.fr

Côte d’Ivoire : pour son retour, Charles Blé Goudé fera une « fête » mais pas un « meeting politique »

novembre 24, 2022

Son comité d’accueil a annoncé que l’ancien ministre de Laurent Gbagbo rentrerait « sobrement » à Abidjan et a demandé à ses partisans de ne pas se rendre à l’aéroport. Acquitté en 2021 par la CPI, il n’était pas revenu en Côte d’Ivoire depuis son transfert à La Haye, il y a huit ans.

L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, le 31 mars 2021 lors de son acquittement par la Cour pénale internationale. © Peter Dejong/AP/SIPA.

Charles Blé Goudé fera le 26 novembre au matin un retour « sobre » dans son pays natal, neuf ans après avoir été arrêté au Ghana puis transféré à la Cour pénale internationale, a assuré ce 24 novembre Gervais Boga Sako, le président de son comité d’accueil. « Le comité d’accueil invite les amis, les parents, les militants, les admirateurs ou les sympathisants à respecter scrupuleusement les consignes sécuritaires et la volonté de Charles Blé Goudé afin de faciliter ce retour qui s’inscrit dans le cadre de la réconciliation et de la cohésion nationale. Ça ne sert à rien d’aller à l’aéroport ! » a-t-il poursuivi.

Simone Gbagbo pour l’accueillir

L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo est attendu à l’aéroport d’Abidjan par un vol commercial qui doit atterrir à 11 h 25 heure locale. « Il ne passera pas par un pavillon ministériel ou présidentiel. Il vient par le hall ordinaire de l’aéroport », a précisé Boga Sako. Une dizaine de personnalités doivent l’y accueillir, parmi lesquelles l’ancienne Première dame Simone Gbagbo, devenue rivale politique de son mari. Il doit ensuite se rendre à Yopougon, une commune populaire d’Abidjan pour « une fête, pas un meeting », a insisté Boga Sako qui ne veut pas faire de cet évènement une question « politique ».

Ce retour se fait avec l’aval des autorités ivoiriennes qui ont remis en mai un passeport à Charles Blé Goudé, âgé de 50 ans. Au côté de Laurent Gbagbo, il avait été définitivement acquitté au mois de mars 2021 par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye de crimes présumés pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Mais alors que Laurent Gbagbo a pu rentrer au mois de juin 2021, Blé Goudé n’avait pas pu retourner à Abidjan, faute de passeport. Il reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour des faits liés à la crise post-électorale.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Côte d’Ivoire – soldats détenus au Mali : Laurent Gbagbo en appelle à Assimi Goïta

octobre 18, 2022

L’ancien président ivoirien, chef du PPA-CI qui fête son premier anniversaire, demande aussi au Togolais Faure Essozimna Gnassingbé de « redoubler d’efforts » pour obtenir la libération des 46 soldats encore détenus à Bamako. Et estime qu’Alassane Ouattara porte « la plus grande responsabilité ».

L’ancien président ivoirien et chef du PPA-CI, Laurent Gbagbo, lors du premier anniversaire de son parti, à Abidjan, le 17 octobre 2022. © Issouf Sanogo / AFP

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a demandé lundi au chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, de faire la preuve de « sa fraternité d’armes » envers les 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis le 10 juillet dernier.

« Il faut demander au président Assimi Goïta de penser à sa fraternité d’armes avec ceux qui sont en prison là-bas, que certains appellent des soldats et d’autres des mercenaires », a-t-il déclaré en marge d’une cérémonie célébrant le premier anniversaire de sa formation politique, le Parti des peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI).

Pique adressée à Ouattara

Il a également lancé un appel « au président togolais Faure [Essozimna] Gnassingbé », qui joue le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali, le priant de « redoubler d’efforts ». Il a annoncé que son parti allait bientôt envoyer des délégations en Guinée, au Burkina et au Mali, trois pays où des militaires ont pris le pouvoir après avoir perpétrés des coups d’État.

Laurent Gbagbo a cependant rappelé que les soldats avaient été envoyés au Mali par la Côte d’Ivoire et, selon lui, « c’est celui qui envoie qui a la plus grande responsabilité […] si cela tourne au vinaigre ».

Blocage sur le lieu où seront remis les soldats

Abidjan et l’ONU affirment que les soldats ivoiriens arrêtés devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali, mais les autorités maliennes les a présentés comme des « mercenaires » venus attenter à la sûreté de l’État. Au début d’octobre, le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’était montré optimiste quant à l’issue de ce conflit diplomatique.

« Les choses évoluent bien […]. Nous pensons que, très rapidement, nous aurons sans doute un heureux aboutissement », avait dit le chef de l’État ivoirien à l’issue d’une rencontre avec son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalò, qui préside actuellement la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il avait rencontré la veille à Abidjan le président togolais mais, selon nos informations, un point de blocage restait à résoudre : le lieu où seront remis les soldats.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Côte d’Ivoire-France : Gérald Darmanin en visite à Abidjan, avec la sécurité au programme

septembre 27, 2022

Le ministre français doit notamment rencontrer son homologue ivoirien, Vagondo Diomandé. Et rendra une « visite de courtoisie » à Alassane Ouattara.

Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, et Vagondo Diomandé, ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité. © Stephane de Sakutin/AP/SIPA ; Issam Zeljy pour JA

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est en déplacement ce 27 septembre à Abidjan pour discuter avec le gouvernement ivoirien de sujets liés à la coopération sécuritaire entre les deux pays. Il visitera notamment l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT).

Arrivé la veille dans la capitale économique, le Français doit notamment s’entretenir avec les ministres ivoiriens de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, et de la Défense, Téné Birahima Ouattara, sur les thématiques sécuritaires, selon son entourage. Lors de sa venue, le ministre rencontrera également Alassane Ouattara pour une « visite de courtoisie », a ajouté la présidence ivoirienne.

CAN 2023, terrorisme et migration

Ce déplacement vise, a-t-on ajouté, à apporter le soutien de la France à la Côte d’Ivoire dans tout ce qui a trait à la sécurité et à la coopération entre les deux pays dans ce domaine. Il en va ainsi de la sécurisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, dont la phase finale se déroulera en janvier 2024 en Côte d’Ivoire, et du plan français alerte enlèvement, dont la Côte d’Ivoire souhaite s’inspirer.

La lutte contre le terrorisme sera également abordée, Gérald Darmanin ayant prévu de se rendre dans la matinée à Jacqueville (Sud) où est basée l’AILCT. Au cours des discussions, le ministre évoquera aussi la question migratoire dans tous ses aspects, selon son entourage.

Il rencontrera enfin, comme il est de coutume, la communauté française à Abidjan. Et avant son retour en France, Gérald Darmanin se fera présenter, à l’aéroport d’Abidjan, le système de lutte contre la fraude documentaire, fruit d’un travail de coopération entre les deux pays.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Soldats ivoiriens détenus : Bamako réclame Karim Keïta et Tiéman Hubert Coulibaly

septembre 10, 2022

Le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a ouvertement lié la remise en liberté des 46 soldats ivoiriens interpellés le 10 juillet à Bamako à l’extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire, dont le fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.

Le colonel Assimi Goïta, le 19 janvier 2022. © Présidence Mali

Alors que les autorités insistaient jusqu’alors publiquement sur un traitement « judiciaire » du dossier par la justice malienne, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a parlé, le vendredi 9 septembre, de nécessaire « contrepartie », confirmant des informations selon lesquelles l’extradition de personnalités maliennes faisait partie de la discussion sur le sort des soldats ivoiriens.

Au « moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, [elle] continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice », a souligné Assimi Goïta lors d’une rencontre avec le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, le vendredi 9 septembre, selon un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

Accusations de mercenariat

« Ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali. D’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », a-t-il déclaré. Il s’agit notamment de Karim Keïta, le fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta renversé par les colonels en 2020, et de Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous Keïta.

Les relations entre le Mali et son voisin ivoirien se sont dégradées depuis que la junte a pris, en août 2020, la tête du pays. Elles se sont encore détériorées avec l’interpellation de 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako le 10 juillet. Trois soldates ont récemment été libérées. Les 49 soldats devaient, selon Abidjan et l’ONU, participer à la sécurité du contingent allemand des Casques Bleus au Mali. Bamako a présenté les Ivoiriens comme des mercenaires. La junte est elle-même accusée par un certain nombre de pays occidentaux de s’être assuré les services de mercenaires russes.

« Trouver une solution définitive »

Le nouveau Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, a assuré vendredi soir sur la télévision d’État que le dossier était « éminemment judiciaire ». Mais il a lui aussi évoqué dans le même propos la situation de compatriotes visés par des mandats d’arrêts et vivant en Côte d’Ivoire, qui utilisent cette dernière « comme terrain en vue d’attaquer ou de perturber la transition », la période censée précéder et préparer le retour des civils au pouvoir à Bamako.

L’affaire fait l’objet d’une médiation togolaise. La présidence malienne écrit dans son communiqué que « le Nigeria souhaite jouer sa partition dans la libération du reste [des] soldats », et « estime qu’il est temps de trouver une solution définitive à cette crise ».

Par Jeune Afrique avec AFP

De Lomé à Bamako, dans le secret des négociations pour la libération des soldats ivoiriens

août 8, 2022

Détenus depuis le 10 juillet au Mali, 49 soldats ivoiriens sont toujours au centre des négociations entre Bamako et Abidjan. Plusieurs chefs d’État et acteurs diplomatiques ont fait leur apparition dans le dossier. Coulisses.

Le Malien Assimi Goïta (à g.) et l’Ivoirien Alassane Ouattara. © Montage JA : Habib Kouyate/Xinhua/MaxPPP ; ISA HARSIN/SIPA

Le sort des soldats ivoiriens interpellés voici près d’un mois à l’aéroport de Bamako – et un temps accusés d’être des mercenaires chargés de déstabiliser le Mali – reste au cœur des discussions diplomatiques ouest-africaines.

Selon nos sources, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé et Robert Dussey, son ministre des Affaires étrangères, s’efforcent d’ouvrir un deuxième round de négociations à Lomé entre Ivoiriens et Maliens.

La première session s’étant soldée par un échec, les médiateurs tentent de déminer la situation. Selon nos sources, les Maliens, dont la délégation était dirigée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, n’ont guère apprécié l’attitude des Ivoiriens. Ceux-ci avaient amené à Lomé nombre de documents émanant de leur ministère de la Défense, qui prouvaient, selon eux, que Bamako était parfaitement au courant, avant le 10 juillet, que des soldats seraient envoyés au Mali.

L’UA et la Cedeao à la rescousse

Les Ivoiriens avaient quant à eux trouvé leurs interlocuteurs par trop agressifs et avaient refusé de présenter des excuses. Alassane Ouattara espérait obtenir la libération des 49 soldats avant le 7 août, date de la célébration de l’indépendance de son pays. Devant les signaux négatifs envoyés depuis Bamako au début d’août, il s’est résigné à voir le dossier traîner en longueur.

Outre la médiation togolaise, le chef de l’État ivoirien compte sur deux de ses pairs pour trouver une issue favorable à ce dossier et le tenir informé de ses avancées : Macky Sall, au nom de l’Union africaine, et Umaro Sissoco Embaló, au nom de la Cedeao. Selon nos informations, le Sénégalais et le Bissau-Guinéen ont tous deux évoqué ce sujet avec Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Ce dernier est par ailleurs en contact régulier avec Robert Dussey.

Aminata Mohamed au nom de l’ONU

Un autre diplomate suit également le dossier de près : le Portugais António Guterres. Le secrétaire général des Nations unies avait déjà demandé au Français Jean-Pierre Lacroix, son adjoint chargé des opérations de paix, en visite à Bamako le 24 juillet, de plaider auprès du pouvoir malien pour une sortie de crise rapide.

Selon nos sources, c’est désormais la Nigériane Aminata Mohamed, vice-secrétaire générale de l’ONU, qui est en contact régulier avec les autorités maliennes. Au Mali, l’affaire est gérée par un trio composé d’Assimi Goïta, d’Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, et du colonel Modibo Koné, le directeur général de la Sûreté nationale. Dès les premières heures de la crise, ce dernier avait été en contact direct avec Vassiriki Traoré, patron des renseignements ivoiriens.

Détenus à l’École de gendarmerie de Bamako dans des conditions qu’Abidjan juge acceptables, les soldats ont reçu, au début du mois d’août, la visite de deux diplomates ivoiriens basés à Bamako : Kouadio Konan, premier conseiller à l’ambassade, et le colonel Brahima Doumbia, l’attaché de défense.

Ils ont également reçu le soutien du cardinal Jean Zerbo, l’archevêque de Bamako, et de Seïd Cherif Ousmane Madani Haïdara, le président du Haut conseil islamique du Mali. Les deux autorités religieuses ont elles aussi intercédé auprès de la présidence et du gouvernement maliens en faveur de la libération de ces hommes.

Par Jeune Afrique

Lutter contre le financement du terrorisme : plus que jamais !

juillet 18, 2022

Le 15 juillet 2022, une nouvelle fois, les groupes terroristes sahéliens ont frappé le Mali et le Burkina Faso. Pour lutter contre l’extension de ces mouvements au Bénin, au Sénégal, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire ou encore au Togo, il faut d’abord comprendre comment ils sont financés.

Un soldat malien prend la pose, à Konna le 20 mars 2021. © Michele Cattani/AFP

Il existe plusieurs types de groupuscules terroristes en Afrique de l’Ouest. D’abord, des franchises d’organisations internationales, comme l’État islamique ou Al-Qaïda, qui sont financées, d’un point de vue « monétaire », mais aussi en termes de capacités, de compétences, de logistique par la « maison mère ». On trouve également des groupes qui se financent de toutes sortes de trafics. Il faut savoir que la zone sahélienne est très vaste, avec une faible empreinte étatique. Les grands couloirs de trafics (drogues, armes, contrebande de marchandises, trafic illicite de migrants, traite de personnes, fraude aux nouveaux moyens de paiement et cybercriminalité) se sont développés il y a une dizaine d’années.

En outre, quelques zones minières existent au Mali, au Burkina Faso ou au Sénégal, dans lesquelles les groupes terroristes étendent leur contrôle et prélèvent des ressources sur ces activités, qu’il s’agisse du rançonnement des entreprises, de prélèvements sur les gains des extracteurs ou du responsable du site en échange de sécurité, voire d’une implication dans la commercialisation du minerai. Pour finir, certains groupes terroristes prélèvent de l’argent sur les populations. Plusieurs témoignages évoquent également des taxes imposées aux éleveurs du centre du Mali sur la frontière entre le Mali et le Niger ou encore dans la région du lac Tchad.

Addition terrorisme et corruption

Il est à préciser également que l’addition terrorisme et corruption est possible. Il est impossible de comprendre le financement des mouvements terroristes d’Afrique de l’Ouest sans montrer du doigt la corruption de certains États et de leurs armées. À titre d’exemple, de nombreux rapports font état des financements de Boko Haram par le gouverneur de l’État de Borno de 2003 à 2011, qui souhaitait gagner les élections régionales de 2013 avec le soutien du groupuscule de Muhamed Yusuf, à qui il avait faussement promis de renforcer le domaine d’application de la charia.

Des solutions doivent donc être trouvées par les gouvernements pour lutter efficacement contre le terrorisme.

Il semble primordial de demander davantage de contrôles sur les financements du terrorisme, notamment sur l’utilisation des cartes prépayées. Il est impératif de former les salariés sur ces sujets, et notamment la fraude documentaire. Par ailleurs, l’absence de traçabilité des ressources qui financent l’activité aurifère et de celles qui découlent de la commercialisation de l’or alimente les risques de financement du terrorisme. Un assujettissement des sociétés aurifères à la LCB-FT (Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme) semble indispensable pour vaincre le terrorisme.

Il semble également indispensable d’amplifier la coopération internationale avec des pays comme Israël, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Turquie ou l’Arabie saoudite dans l’échange d’informations et le partage des meilleures pratiques. Cela peut passer par des séminaires, des symposiums ou des formations entre les différents partenaires. Il faut également mettre l’accent sur les capacités intrinsèques des États, à travers une plus grande mobilisation des citoyens, une gouvernance plus responsable, plus honnête et plus visionnaire, un fonctionnement politique qui puisse davantage satisfaire les populations.

Pour finir, il serait utopique de penser que la fin du terrorisme est pour bientôt. Cependant, les actes terroristes pourront diminuer si les autorités s’attaquent aux sources de la propagande des mouvements extrémistes et au financement du terrorisme. Ce qui impose la surveillance des signaux faibles, sans intrusion exagérée pour respecter la réglementation de la protection des données, d’autant plus que certains moyens de transfert d’argent sont totalement légitimes. L’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait permettre de repérer certaines opérations bancaires atypiques servant pour financer le terrorisme.

Avec Jeune Afrique

Julien Briot-Hadar

Par Julien Briot-Hadar

Économiste français, expert en conformité aux normes des entreprises et spécialiste des questions de fraude fiscale