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Diaspora : un Congolais crée un centre de santé pour tous à Guilherand-Granges

novembre 24, 2022

Face à la crise des urgences médicales occasionnant un malaise persistant, le Dr Stanislas Matu Linasi, médecin généraliste et urgentiste, met en place des structures d’accueil pour tous types de soins médicaux généraux en France, département de l’Ardèche, en région de France Rhône-Alpes.

Dr Matu Linasi Stanislas

Dr Stanislas Matu Linas

Le Dr Stanislas Matu Linasi accueille dans son centre les enfants, y compris les bambins de moins de 2 ans, et les adultes pour tous types de soins médicaux généraux : consultation, contrôle annuel, vaccination, bilan de santé, soins d’urgence (sutures, plâtres,) et traumatologie. Ce Franco-Congolais assure également un suivi des patients dans le temps et les oriente vers des médecins spécialistes en cas de besoin.

Il justifie son initiative en appui des études officielles menées par rapport au constat établi en ce qui concerne la progression perpétuelle de millions de passages par an – 20 millions ces dernières années – aux services des urgences dans les hôpitaux. Il explique que cela engendre de graves problèmes d’engorgement. De ce fait, les difficultés rencontrées par ces services sont le symptôme d’une crise plus large du système de soins et de l’hôpital. « Cela entraîne in fine, l’aggravation du malaise hospitalier », s’inquiète-t-il.

Originaire du Congo, il prévoit d’accueillir ses compatriotes qui sont évacués en France, ceux ayant recours aux urgences, présentant des pathologies très avancées ou ayant des difficultés à s’orienter dans le parcours de soins, ou du fait de l’absence de professionnels médicaux à proximité de leur résidence.

Pour tous ces patients accueillis, le Franco-Congolais dit qu’assurer la prise en charge est vitale et se révèle souvent au-delà de l’urgence de soins.

Cet établissement est situé à proximité d’un centre de radiologie conventionnelle et interventionnelle qui propose les examens d’imagerie médicale utiles étant donné le temps gagné pour apporter des soins appropriés.

À propos du Dr Stanislas Matu Linasi

Diplôme d’État de docteur en médecine – Université de Marseille ; au préalable, il est sorti de la septième promotion de l’Insa / La première formant des chirurgiens au Congo Brazzaville.

Centre de soins

Adresse 130 allée Jules verne

07500 Guilherand granges, France

Tel 00 334 75 83 72 95

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

RDC : « Il faut un tribunal pénal international pour tous les crimes dans l’Est »

novembre 5, 2021
Une maison criblée de balles à Nzenga, qui a été attaqué à plusieurs reprises par les ADF, dans le nord-est de la RDC, le 24 mai 2021. © ALEXIS HUGUET/AFP

Si l’on veut espérer voir se profiler la fin des crimes et atrocités dans la partie orientale du pays, il faut que tous les responsables puissent répondre de leurs actes devant une juridiction internationale.

Depuis 1998, la RDC lutte pour restaurer la paix dans l’est de son territoire et y mettre fin à l’insécurité. Cette insécurité, endémique et chronique depuis plus de trois décennies, a atteint un point culminant avec le déclenchement de la guerre de « libération » (de 1996 à 1997), qui a abouti au renversement du maréchal Mobutu par Laurent-Désiré Kabila. Entre 1998 et 2013, plusieurs conflits armés ont opposé la RDC à ses anciens alliés, le Rwanda et l’Ouganda, qui agissaient via de très nombreux groupes armés.

La mission de paix déployée par l’ONU s’éternise et essuie de très nombreuses critiques, tant l’ampleur des crimes commis est insoutenable. Pourtant, en dépit des horreurs ayant cours dans l’est de la RDC, rien n’a été fait au niveau international : les criminels ne sont pas inquiétés et l’insécurité persiste. Ces dernières années, les groupes armés ougandais à mouvance islamiste des Forces démocratiques alliées ( (ADF) concentrent leurs attaques contre la population congolaise. Ils commettent des massacres comme Boko Haram au Nigeria. En 2017, les ADF ont même fait allégeance à l’organisation État islamique.

Léthargie internationale

Ce conflit sans fin est probablement le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale. S’il est difficile d’estimer avec précision le nombre de morts dont il est responsable, plusieurs millions ont été évoqués dans certaines publications, tandis qu’un nombre tout aussi incalculable de personnes ont subi des violences et des exactions innommables. Malgré son mandat fondé sur le chapitre VII de la charte des Nations unies relative à la protection les civils, la mission de paix internationale n’est jamais parvenue à assurer la sécurité des populations. Certains massacres ont même eu lieu près de ses bases. L’épicentre du conflit reste situé dans les très riches provinces du nord-est du pays, le Nord-Kivu et l’Ituri, frontalières de l’Ouganda et du Rwanda, qui ont accueilli l’essentiel des réfugiés rwandais en 1994.

L’AMPLEUR ET L’HORREUR DES CRIMES COMMIS EN RDC RENDENT INCOMPRÉHENSIBLE LE SILENCE COMPLICE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Le gouvernement congolais tente, autant que faire se peut, de restaurer la paix dans cette partie de son territoire. Le nombre et la capacité des groupes armés ont été réduits. Aujourd’hui, ils ne sont plus en mesure de faire face frontalement à l’armée congolaise. Mais leur stratégie a changé : ils mènent aujourd’hui des actions terroristes. Lors d’attaques surprises, ils incendient les villages, tuent, pillent, volent, violent et s’enfuient dans les forêts denses et les montagnes de l’Est.

L’ampleur et l’horreur des crimes commis en RDC rendent incompréhensible le silence complice de la communauté internationale. Comme l’a rappelé Félix Tshisekedi à la tribune des Nations unies au premier jour de la 76e session de l’Assemblée générale, « lorsque des États africains sont déstabilisés ou menacés de déstabilisation, notamment par le terrorisme, l’ONU a le devoir de les soutenir activement dans leur combat héroïque pour le bien-être de l’humanité toute entière, au-delà des déclarations de compassion et d’intention, peu suivies d’effets sur terrain ».

La Monusco dispose pourtant d’un budget annuel de plus d’un milliard de dollars. En octobre 2010, le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés a publié le Rapport mapping sur les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la RDC. Cette publication avait suscité l’espoir que les crimes commis dans l’Est par les groupes rebelles et les États voisins allaient connaître une suite judiciaire au niveau international…

SELON LE RAPPORT MAPPING, DE NOMBREUSES MULTINATIONALES ONT CONTRIBUÉ, DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT, AU FINANCEMENT DE L’HORREUR EN RDC

Pourtant, peu de médias ont accordé de l’intérêt à ce rapport. Ou encore aux appels du Dr Denis Mukwege, gynécologue congolais et Prix Nobel de la paix en 2018, qui soigne depuis vingt ans les personnes victimes de violences sexuelles. De très nombreux contrats léonins ont été signés entre les groupes rebelles et certaines entreprises. Ainsi, le Rapport mapping montre comment de nombreuses multinationales ont contribué, directement ou indirectement, au financement de la guerre et de l’horreur en RDC. Il y a donc des enjeux importants qui motivent ce silence complice et cette léthargie internationale. La profitabilité économique peut-être.

Cela peut expliquer le fait que la communauté internationale n’a pas voulu, jusqu’ici, créer un tribunal pénal international pour juger ces crimes. De façon assez biaisée, on s’emploie plutôt à présenter la RDC comme responsable des problèmes de la sous-région, alors même qu’elle n’est qu’une victime de son hospitalité.

Difficultés structurelles et opérationnelles

Pour tenter d’en finir avec ce conflit, Félix Tshisekedi a instauré l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu en s’appuyant sur l’article 85 de la Constitution congolaise, qui mentionne « des circonstances graves [qui] menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national, ou provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions ». Mais l’armée congolaise reste confrontée à des difficultés structurelles et opérationnelles. Elle a longtemps été minée par la corruption et l’indiscipline, qui sont les conséquences d’une politique de brassage et de mixage de ses différents éléments.

IL EST INCONCEVABLE QUE LA RDC CONTINUE D’ÊTRE SOUMISE À UN EMBARGO SUR LES ARMES ALORS MÊME QU’ELLE FAIT FACE À L’INSÉCURITÉ

Cette politique a consisté à dissoudre les Forces armées congolaises et à former un nouvel agrégat, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à partir des factions qui se sont distinguées par des pillages, des viols et des harcèlements de toutes sortes à l’encontre de la population civile. Enfin, il est incompréhensible que la RDC continue sans raison d’être soumise à un embargo sur les armes, alors même qu’elle fait face à l’insécurité sur son territoire.

Ainsi, pour permettre au gouvernement de Félix Tshisekedi de restaurer la paix et de mettre un terme aux crimes graves qui sont encore commis dans l’Est, il est nécessaire de renforcer les capacités militaires congolaises de plusieurs manières. D’abord en levant l’embargo sur les armes destinées aux FARDC en proscrivant définitivement la politique de brassage, de mixage et de réintégration en leur sein de militaires indisciplinés. Ensuite en acquérant le matériel militaire aérien et naval nécessaire pour contrôler les frontières terrestres et maritimes du pays et en exerçant un contrôle renforcé sur les zones d’exploitation minière et sur l’exportation de matières premières. Et, enfin, en mettant en place un tribunal pénal international mixte compétent pour juger tous les crimes commis en RDC.

Wutibaal Kumaba Mbuta

Avec Jeune Afrique par Wutibaal Kumaba Mbuta

Avocat au Barreau de Paris, docteur en droit international, consultant sur les questions juridiques, politiques et de sécurité internationale

Côte d’Ivoire : avec un nouveau parti, Laurent Gbagbo signe son grand retour en politique

octobre 16, 2021
Laurent Gbagbo, en juin 2021. © Leo Correa/AP/SIPA

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo lance ce week-end un nouveau parti politique pour « réunir la gauche », avec l’élection présidentielle de 2025 en ligne de mire.

« C’est le grand retour de Laurent Gbagbo sur la scène politique », se félicite Justin Koné Katinan, porte-parole de l’ancien chef de l’État. Depuis son arrivée à Abidjan le 17 juin, acquitté par la justice internationale qui le jugeait pour crimes contre l’humanité dans la sanglante crise post-électorale de 2010, Laurent Gbagbo n’a pourtant jamais été très loin de la politique.

Visite chez l’ex-président et ancien rival Henri Konan Bédié, rencontre de « réconciliation » avec le chef de l’État Alassane Ouattara, rupture consommée avec son ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan : il a occupé le paysage politique ivoirien. « Assumons de faire de la politique », avait-il lancé dès le 10 juillet dernier, lors de sa visite chez Henri Konan Bédié.

Le Front populaire ivoirien (FPI), son parti historique fondé dans la clandestinité en 1982, étant désormais aux mains de Pascal Affi N’Guessan, Laurent Gbagbo a choisi de donner un nouveau souffle à son retour en créant sa propre formation.

Panafricanisme

Près de 1 600 délégués sont attendus au prestigieux Hotel Ivoire d’Abidjan pour rédiger le manifeste et les textes de cette nouvelle formation qui devrait s’appeler « Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire » (PPA-CI). Dans le nom comme dans le logo – deux mains entrelacées dans une carte d’Afrique – qui seront proposés dimanche, l’accent est mis sur la dimension panafricaine du parti. La souveraineté de l’Afrique face aux puissances occidentales devrait d’ailleurs faire partie des thèmes phares du congrès ce week-end.

SIMONE GBAGBO ENVOIE DES SIGNAUX CES DERNIÈRES SEMAINES POUR FAIRE CAVALIER SEUL

Pas question pour autant de délaisser la politique nationale en Côte d’Ivoire. Dans l’entourage de l’ancien président, le mot d’ordre est clair : ce nouveau parti vise à recréer un débat politique dans un pays où l’opposition est considérablement affaiblie depuis 10 ans.

« Nous voulons constituer un parti d’opposition politique normal qui apporte une critique. Pour que le débat quitte la violence et devienne essentiellement politique », clame Justin Koné Katinan. « On attend de voir si ce sera une opposition réelle ou un parti en quête du pouvoir. On verra comment ils vont procéder, quel sera leur programme alternatif », estime l’analyste politique Sylvain N’Guessan.

Avec Simone Gbagbo ?

Reste à savoir quelles personnalités politiques ivoiriennes rejoindront cette plateforme. Une grande partie des cadres et anciens ministres du FPI vont suivre leur ancien leader dans cette nouvelle aventure, mais quelques inconnues demeurent.

Simone Gbagbo d’abord. L’ex-Première Dame, dont Laurent Gbagbo a demandé le divorce à son retour en Côte d’Ivoire envoie des signaux ces dernières semaines pour faire cavalier seul, à l’image du lancement d’une plateforme la soutenant.

Charles Blé Goudé, ensuite. L’influent pilier du régime de Gbagbo (2000-2011), dont il a été le co-accusé à la Haye, est toujours bloqué aux Pays-Bas depuis son acquittement, faute de passeport, mais entretient le mystère sur son rôle lors de son retour en Côte d’Ivoire.

Enfin Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion qui a aidé Alassane Ouattara à accéder au pouvoir contre Laurent Gbagbo et aujourd’hui tombé en disgrâce, condamné à perpétuité en juin pour « complot » et actuellement en exil. De quoi laisser la porte entrouverte à celui qui incarne désormais une frange de l’opposition au chef de l’État.

« Ceux qui veulent nous rejoindre savent à quoi s’en tenir. Nous sommes un parti de gauche, et ceux qui s’y retrouvent peuvent venir », glisse Justin Koné Katinan. Le lancement de ce parti, quatre mois après le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, est en tout cas une première étape vers la présidentielle de 2025. Un projet de l’exécutif visant à limiter l’âge des candidats à 75 ans pourrait toutefois constituer un obstacle aux ambitions de Laurent Gbagbo. En 2025, il aura 80 ans.

Par Jeune Afrique avec AFP

Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo reléguée au second plan du futur parti de Laurent Gbagbo

septembre 7, 2021
Laurent Gbagbo prononce un discours lors d’une réunion avec des chefs traditionnels et des membres de son parti dans sa résidence à Mama, son village natal, le 28 juin 2021.

Assoa Adou, Sébastien Dano Djédjé… Tous les cadres historiques du FPI figurent dans l’équipe chargée de préparer le congrès du futur parti de Laurent Gbagbo. L’ancienne Première dame ne se voit confier qu’un rôle secondaire.

Attendue la semaine dernière, la liste a fini par tomber. Ce mardi 7 septembre, Laurent Gbagbo a dévoilé l’équipe chargée de préparer le congrès constitutif de son futur parti, censé se tenir d’ici fin octobre. Sans surprise, la plupart des membres de son premier cercle et de la vieille garde du Front populaire ivoirien (FPI) en fait partie. En tout, près de 100 personnes, réparties en différentes commissions.

Plusieurs figures des « GOR » (les « Gbagbo ou rien », ses partisans qui lui sont restés fidèles malgré la scission avec le FPI de Pascal Affi N’Guessan) composent le « comité de coordination ». On y retrouve ainsi Assoa Adou, principal responsable du FPI pro-Gbagbo durant l’absence de l’ancien président, Hubert Oulaye, ancien ministre et président du groupe parlementaire Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) à l’Assemblée nationale, ou encore Sébastien Dano Djédjé, ex-ministre de la Réconciliation nationale – lequel est aussi nommé président du futur congrès constitutif. Jean-Baptiste Gnahoré, ex-président du conseil régional de Gagnoa, et Emmanuel Ackah, ancien directeur de cabinet de Gbagbo, complètent ce comité de coordination.

Simone Gbagbo reste « une personnalité éminente »

La commission chargée de l’élaboration du manifeste du futur parti sera présidée par Laurent Akoun, vieux compagnon de route du « Woody de Mama ». Celle chargée de son règlement et de proposer un nom et un sigle sera, elle, dirigée par André Kouassi Kouakou. La vingtaine de personnes qui composent chacune de ces deux commissions sont convoquées dès demain à 10h au domicile abidjanais d’Abou Drahamane Sangaré, ancien secrétaire général du FPI décédé en 2018, pour une première séance de travail. Parmi elles, de nombreux membres de la garde rapprochée de Gbagbo, comme Justin Koné Katinan, Damana Pickass, Emmanuel Monnet, Habiba Touré, Georges-Armand Ouégnin, Émile Guiriéoulou…

Enfin, des dizaines de responsables plus ou moins en vue du FPI pro-Gbagbo complètent le « groupe de réflexion élargi » sur le futur parti. Dans la liste ressort notamment le nom de Simone Ehivet Gbagbo, l’ancienne Première dame. Depuis son retour à Abidjan, le 17 juin, l’ancien chef de l’État a rompu au sens propre comme au figuré avec son ex-femme, dont il a officiellement demandé le divorce.

« Elle n’en reste pas moins une éminente personnalité du FPI. Je ne vois pas pourquoi elle ne ferait pas partie de la future équipe, comme tous les autres hauts responsables du parti », glissait un intime de Gbagbo il y a quelques jours. Alors que des rumeurs font part de sa tentation de créer son propre mouvement politique, Simone Gbagbo n’a pas encore publiquement réagi à sa nomination.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger

Un livre sur la cuisse

mai 13, 2021

Un livre ouvert sur la cuisse

Est un moment chargé de délices

Permettant de savourer l’intrigue

Avec les ingrédients de la langue

Pour le bonheur secret de la création

Prenant le temps d’offrir la satisfaction

À l’œuvre conçue dans un esprit monastique

Qui nous invite avec des mots sympathiques

En réfléchissant sur le rôle des personnages

Lorsque notre regard se promène entre les lignes

Nous descendons les paragraphes comme la montagne

Au gré du sourire qui irradie le visage du sage

Bernard NKOUNKOU

Libye: l’ONU se félicite de la création d’une Commission de réconciliation

avril 6, 2021

Les autorités libyennes ont annoncé la création d’une commission de réconciliation nationale chargée de rétablir la paix sociale dans ce pays déchiré par des guerres fratricides depuis dix ans, une décision saluée mardi 6 avril par l’ONU.

L’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Jan Kubis, s’est félicité de «l’annonce par le Conseil présidentiel de la création d’une Haute commission de réconciliation nationale», lit-on dans un communiqué de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul). Cette commission, dont la création a été annoncée lundi par le nouveau président du Conseil présidentiel libyen Mohamed el-Manfi, sera chargée «de jeter les bases d’un processus de réconciliation nationale pour promouvoir l’unité, la tolérance, la justice et les droits de l’Homme», selon la Manul.

Il s’agira notamment de «restaurer le tissu social parmi les composantes de la société libyenne» dans le cadre d’un «processus de réconciliation inclusif», dans le respect des droits humains, pour «garantir une paix, une stabilité, une unité et une prospérité durables», a souligné Jan Kubis. L’ONU est prête à «soutenir les autorités libyennes» dans ce sens, a-t-il ajouté.

Mohamed al-Manfi a annoncé lors d’une conférence de presse lundi à Tripoli la création de cette commission, «une étape que nous attendions tous (…) pour rassembler Libyens, pour réparer et rendre justice dans le respect des lois et des droits humains». Selon des médias libyens, les équipes de cette commission travailleront sur le terrain, dans les villes qui ont été le théâtre d’opérations militaires.

La Libye tente de s’extraire d’une décennie de conflit, depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, un chaos marqué par l’existence ces dernières années de pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (Ouest) et Cyrénaïque (Est). Le Conseil présidentiel, composé de trois membres, a été désigné en février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève, qui ont également choisi Abdelhamid Dbeibah comme chef du gouvernement d’unité nationale.

Ensemble, ils devront oeuvrer à réunifier les institutions libyennes, lancer un processus de réconciliation nationale et, enfin, amener le pays à des élections présidentielles et législatives en décembre

Par Le Figaro avec AFP

Le gouvernement britannique veut créer jusqu’à dix ports francs

février 9, 2020

Le gouvernement britannique a annoncé ce dimanche vouloir mettre en place jusqu’à dix ports francs au Royaume-Uni afin de stimuler l’économie du pays après sa sortie de l’Union européenne.

Il a précisé dans un communiqué avoir lancé une consultation de dix semaines sur ces zones où les marchandises destinées à être réexportées ou à être transformées dans le pays sont exonérées de droits de douane. L’objectif est d’annoncer la localisation de ces nouvelles zones d’ici à la fin de l’année, dans les terres ou près des ports, afin qu’elles soient opérationnelles en 2021.

Le gouvernement affirme qu’elles permettront de «créer des milliers d’emplois, régénérer des communautés et booster la croissance post-Brexit du Royaume-Uni», tout en offrant une base à l’innovation et au développement des technologies vertes.

Par Le Figaro.fr avec AFP

RDC : Moïse Katumbi crée son propre parti et confirme ses ambitions pour 2023

décembre 19, 2019

Moïse Katumbi, lors de la création de son parti politique "Ensemble pour la République", le 17 décembre 2019 à Lubumbashi.

Moïse Katumbi, lors de la création de son parti politique « Ensemble pour la République », le 17 décembre 2019 à Lubumbashi. © DR / Ensemble pour la République

 

Longtemps soutenu par des partis ou regroupements politiques partenaires, l’opposant Moïse Katumbi possède désormais son propre parti : Ensemble pour la République, porté sur les fonts baptismaux dans son fief de Lubumbashi.

« Je mettrai toute mon énergie en tant que leader pour atteindre notre objectif, c’est-à-dire la transformation profonde de notre pays afin de construire ensemble un Congo prospère pour tous. » Telle est l’ambition que Moïse Katumbi a affiché, mercredi 18 décembre, lorsqu’il a conclu les deux jours de travaux qui ont abouti à la création officielle de son nouveau parti politique, Ensemble pour la République.

La totalité des formations membres du G7 – un groupe composé des sept partis qui avait quitté l’ancienne majorité présidentielle en 2015 pour réclamer les élections en décembre 2016 – ont fusionné à l’intérieur du nouveau venu, à la notable exception d’Avenir du Congo, le mouvement de Dany Banza, devenu l’un des ambassadeurs itinérants du président Félix Tshisekedi.

À ceux-ci s’ajoute le Parti national pour la démocratie et le développement (PND), mené par l’incontournable Salomon Idi Kalonda, conseiller principal de Moïse Katumbi, qui se revendique du « libéralisme social ».

C’est Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de sécurité, qui a été désigné secrétaire général du nouveau parti. « M. le président Katumbi, c’est grâce à vous que Martin Fayulu a été élu (…) et je vous assure qu’en 2023, vous aller gagner la présidentielle », a-t-il lancé. Il a également annoncé que la plateforme électorale « Ensemble pour le Changement », qu’il avait créée depuis l’Afrique du Sud, continuera d’exister.

« Ensemble pour le changement existe comme les autres plateformes, telles que le Front commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (Cach) », a précisé l’opposant. Il a également annoncé que le nouveau parti est membre de la coalition de l’opposition Lamuka, qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu lors de la présidentielle de 2018.

Quels conséquences pour l’opposition ?

En créant son propre parti, Moïse Katumbi semble avoir plusieurs objectifs en tête. D’une part, tenter de prendre le leadership de l’opposition, tout en créant une base militante. Katumbi entend également renforcer son image de « politique » auprès d’une opinion publique qui le perçoit davantage comme un homme d’affaires.

Ensemble pour la République permettra également à Moïse Katumbi de se ménager des marges de manœuvre supplémentaires au Parlement, ainsi que dans les Assemblées provinciales.

Reste à savoir quels seront les effets de cette stratégie pour l’opposition. Va-t-elle renforcer son unité, ou au contraire accélérer sa fragmentation ? Quoi qu’il en soit, elle révèle, une fois de plus, la volonté de Moïse Katumbi de peser sur la scène politique d’ici 2023.

Par Jeuneafrique.com par Stanis Bujakera Tshiamala – à Kinshasa

Le gouvernement espagnol va créer une « commission vérité » sur le franquisme

juillet 11, 2018

La ministre espagnole de la Justice Dolores Delgado à Madrid, le 8 juin 2018 / © AFP/Archives / JAVIER SORIANO

Le nouveau gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez va créer une « commission vérité » sur la dictature de Francisco Franco et recenser les victimes de la guerre civile et du régime franquiste, a annoncé mercredi le ministère espagnol de la Justice.

Selon le ministère, une « réforme intégrale » de la loi de mémoire historique adoptée en 2007 va être lancée, notamment pour créer cette « commission vérité », dans un pays où les années de guerre civile (1936-1939) et de dictature (1939-1975) font encore largement débat.

Le gouvernement veut aussi annuler les décisions des « tribunaux d’exception » franquistes et « établir des plans de recherche des disparus de la guerre civile et de la dictature franquiste », poursuit le ministère.

Un « recensement officiel des victimes de la Guerre civile et de la dictature » sera par ailleurs publié.

Le gouvernement va aussi étudier les moyens de rendre « illégales » les organisations « qui font l’apologie du franquisme » comme la Fondation Francisco Franco, affirme encore le ministère.

Avec cet ensemble de mesures, le gouvernement compte « mettre fin à ce manque déchirant de justice qui nous humilie tous en tant que peuple », a déclaré la ministre de la Justice Dolores Delgado devant une commission parlementaire.

Dans « The Spanish Holocaust », l’historien britannique Paul Preston évalue à 200.000 le nombre de morts au combat durant la guerre civile et avance le même chiffre pour les assassinats et les exécutions, dont 150.000 victimes des franquistes.

Des milliers de personnes ont ensuite été exécutées dans les années 1940 pour leurs liens, réels ou supposés, avec la République écrasée par Franco.

Dès son arrivée au pouvoir, Pedro Sanchez a affiché sa détermination à transférer les restes du dictateur de son mausolée près de Madrid pour en faire un lieu de « réconciliation ». Une exhumation qui pourrait avoir lieu en juillet, selon ce qu’a laissé filtrer le gouvernement.

Ce mausolée dans le « Valle de los Caidos », à 50 kilomètres de Madrid, est un complexe monumental commémorant la guerre civile que le dictateur avait imaginé et fait construire. Sa tombe, toujours fleurie, voisine avec celle du fondateur du parti fascisant de La Phalange, José Antonio Primo de Rivera.

Au nom d’une prétendue « réconciliation » nationale, Franco y avait transféré les restes de 37.000 victimes – nationalistes et républicaines – de la guerre civile, généralement sans même en avertir les familles et alors qu’entre 1940 et 1959, ce complexe fut en partie construit par des prisonniers républicains, contraints au travail forcé et parfois morts sur le chantier.

Romandie.com avec(©AFP / 11 juillet 2018 18h58)

France: Marion Maréchal Le Pen fait un retour remarqué

février 21, 2018

Paris – Moins d’un an après avoir quitté la politique, Marion Maréchal Le Pen, nièce de Marine Le Pen, la présidente du parti d’extrême droite français Front national, revient sur le devant de la scène cette semaine en participant à une réunion à Washington et en annonçant la création d’une « académie de sciences politiques » pour « former les dirigeants de demain ».

Dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles à paraître jeudi, l’ancienne députée (2012-2017), qui fut benjamine de l’Assemblée nationale en y entrant à 22 ans, annonce avoir « décidé de (s)’associer à la création d’une académie de sciences politiques, à côté d’autres activités professionnelles », une « école libre et indépendante ».

« Il ne s’agit pas d’un projet partisan », affirme-t-elle, en assurant que son projet « ne sert aucun » parti politique mais a vocation à « détecter et former les dirigeants de demain », « ceux qui auront le courage, l’intelligence, le discernement et les compétences pour agir efficacement dans la société et au service de la société ».

« En revanche, il est bien un projet politique. Nous souhaitons être le terreau dans lequel tous les courants de la droite pourront se retrouver et s’épanouir », poursuit-elle.

Marion Maréchal Le Pen doit aussi intervenir jeudi lors de la « Conservative Political Action Conference », important rendez-vous annuel des conservateurs à Washington. Elle sera la deuxième à prendre la parole au premier jour de la conférence, juste après le vice-président des États-Unis Mike Pence, le président Donald Trump étant lui annoncé pour le vendredi, selon le programme officiel.

La garde rapprochée de Marine Le Pen s’est voulue sereine face à la soudaine activité de celle qui fut une étoile montante du FN, où elle avançait souvent des positions plus radicales que sa tante sur les sujets de société (immigration, IVG, Islam…).

Elle « ne revient pas en politique », a assuré mercredi un porte-parole du FN, Sébastien Chenu. « Marion a eu la délicatesse de prévenir Marine Le Pen de tout cela et de lui dire précisément qu’elle ne souhaitait pas que son initiative personnelle et d’ordre professionnel soit vue comme un retour en politique », a-t-il affirmé.

Concernant son intervention à Washington, M. Chenu a laissé entendre qu’il s’agissait d’une conférence « payante »: « vous payez pour pouvoir vous exprimer et pour ensuite pouvoir lever des fonds, c’est le système américain », a-t-il dit.

« On est plutôt fier qu’elle (…) fasse connaître notre message à des Américains », a de son côté déclaré le vice-président du FN Louis Aliot, compagon de Marine Le Pen. « On verra la suite, si elle veut revenir, de toute façon elle sait très bien que le mouvement est ouvert, il n’y a pas de souci », a-t-il ajouté.

Marion Maréchal Le Pen est la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, leader historique du FN, cinq fois candidat à la présidentielle dont il avait franchi le premier tour en 2002, avant d’être battu par Jacques Chirac (droite).

Sa fille Marine Le Pen a elle aussi atteint le second tour de la présidentielle en 2017, mais a fini battue par le centriste Emmanuel Macron (66%-33%).

Fragilisée par cette défaite, en butte aux attaques de son ancien bras droit Florian Philippot, Marine Le Pen est lancée dans une opération de refondation du parti d’extrême droite.

Seulement 20% des Français jugent favorablement son action, contre 22% pour sa nièce, selon un baromètre Ipsos réalisé au début du mois.

Romandie.com avec(©AFP / 21 février 2018 17h53)