Ottawa (awp/afp) – Contre toute attente, la croissance économique s’est accélérée au quatrième trimestre au Canada, grâce notamment aux dépenses de consommation des ménages, ce qui a porté à 2% l’augmentation du PIB en 2013, après une hausse de 1,7% en 2012.
Dans les trois derniers mois de l’année, le PIB a augmenté de 2,9% en rythme annualisé, a indiqué vendredi l’institut officiel Statistique Canada. C’est mieux que les pronostics de la banque centrale et des économistes du secteur privé qui tablaient sur une croissance de 2,5% au quatrième trimestre, après celle de 2,7% enregistrée au troisième trimestre.
La croissance économique au Canada en 2013 est cependant « demeurée en deçà du rythme moyen de 2,3% enregistré au cours des 25 dernières années », a souligné Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal.
L’hiver très froid que connaît le Canada a notamment engourdi l’économie au mois de décembre, le PIB se contractant de 0,5%, conséquence de pluies verglaçantes qui ont paralysé pendant plus d’une semaine à Noël l’activité dans la région de Toronto, moteur économique du pays.
Le quatrième trimestre avait heureusement commencé sur une bien meilleure note, l’expansion de l’activité économique en octobre et en novembre compensant pour les déconvenues du mois de décembre.
« Dans l’ensemble, l’économie canadienne semble avoir eu beaucoup plus d’élan qu’on pouvait le penser en 2013 », a indiqué M. Porter.
Dans les trois derniers mois de l’année, l’économie canadienne a été soutenue par l’augmentation de la demande intérieure, qui a progressé de 0,3%, mais aussi par le commerce extérieur, sorti d’une longue léthargie.
Les dépenses de consommation des ménages (+0,8%) et des administrations publiques ont alimenté la demande au quatrième, tout comme les entreprises qui ont augmenté leurs stocks. Dans l’ensemble, les entreprises ont toutefois réduit les investissements dans leurs usines, ce qui augure moins bien pour la croissance en ce début d’année.
INQUIÉTUDES MALGRÉ TOUT
« Les résultats des comptes économiques sont assez bons », a aussi estimé Benoit Durocher, économiste du mouvement coopératif Desjardins à Montréal. « Cela dit, les résultats sont décevants pour certaines raisons. L’essentiel de la croissance du quatrième trimestre repose sur la consommation et les stocks ».
Or, selon lui, « une telle performance du côté de la consommation pourrait difficilement être répétée dans les trimestres à venir » compte tenu de l’endettement élevé des ménages. « En ce qui concerne les stocks, la hausse observée au quatrième trimestre est l’une des plus élevées depuis 1981. Dans ces conditions, une contribution négative des stocks est fort probable dans les trimestres à venir ».
La plupart des secteurs industriels ont accru leur production au cours des trois derniers mois de l’année, a souligné Statistique Canada. Ce fut le cas notamment pour l’extraction minière, pétrolière et gazière, tout comme du secteur manufacturier qui a enregistré une hausse après deux trimestres de croissance pratiquement nulle.
La production était également en hausse dans les transports, le secteur public, la finance, les assurances, ainsi que dans le commerce au détail et de gros.
En revanche, des baisses ont été observées dans l’industrie du bâtiment et dans l’agriculture et le bois.
Les économistes s’attendent à un début d’année 2014 plus laborieux pour l’économie canadienne, compte tenu des mauvais chiffres du mois de décembre, du temps très froid qui persiste et de la forte révision à la baisse de l’expansion aux Etats-Unis au quatrième trimestre, qui risque d’affecter le commerce canadien.
Romandie.com