La croissance en Afrique a connu un ralentissement en 2022 et l’inflation est au plus haut depuis plus d’une décennie, souligne un rapport publié ce 19 janvier par la Banque africaine de développement (BAD), qui insiste toutefois sur la « résilience » des économies du continent.
« Après la reprise remarquable en 2021 à la suite du choc du Covid-19, les économies africaines ont connu un ralentissement en 2022 dû à de nombreuses difficultés », indique le rapport de la BAD, citant notamment les impacts du changement climatique, la persistance des risques liés à la pandémie et la guerre en Ukraine.
« La croissance moyenne estimée du produit intérieur brut (PIB) réel a ralenti, passant de 4,8% en 2021 à 3,8% en 2022, et devrait se stabiliser à 4% en 2023–24 », précise la BAD qui salue « la résilience économique des pays africains », malgré les incertitudes mondiales.
L’inflation au plus haut depuis 10 ans
L’institution présidée par Akinwumi Adesina indique également que « l’inflation moyenne des prix à la consommation a augmenté de 0,9 point de pourcentage pour atteindre 13,8% en 2022 contre 12,9% en 2021, soit le niveau le plus élevé depuis plus d’une décennie. »
Dans le détail, toutes les régions africaines ont connu une croissance en 2022 : l’Afrique centrale en tête (+4,7%), devant l’Afrique du Nord (+4,3%), l’Afrique de l’Est (+4,2%), l’Afrique de l’Ouest (+3,8%). L’Afrique australe a légèrement décroché avec une croissance de 2,5%.
Le rapport préconise des mesures pour « réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique », ainsi qu’une « coordination efficace des actions budgétaires et monétaires » et « la stimulation du commerce intra-africain ».
PRÉVISIONS. Dans un contexte où l’horizon s’obscurcit pour l’économie mondiale, les perspectives s’annoncent inchangées, voire positives, pour certains pays africains.
L’économie mondiale est prise dans une tempête de chocs et d’incertitudes alors qu’elle tentait de se relever du Covid-19, selon le FMI, qui a révisé à la baisse le 26 juillet ses prévisions de croissance et alerte sur les nombreux risques en vue. « L’économie mondiale, encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines », observe l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas, dans une note de blog. « De nombreux risques » évoqués par le FMI dans ses dernières prévisions, en avril, « ont commencé à se concrétiser », alerte-t-il, et « le monde pourrait bientôt se trouver au bord d’une récession mondiale, deux ans seulement après la dernière ».
La croissance mondiale n’est désormais plus attendue qu’à 3,2 % en 2022, soit 0,4 point de moins qu’anticipé en avril, reflétant « le ralentissement de la croissance dans les trois plus grandes économies du monde – les États-Unis, la Chine et la zone euro – avec des conséquences importantes pour les perspectives mondiales ».
3,8 % de croissance en 2022
Un tableau pessimiste duquel l’Afrique pourrait tirer son épingle du jeu, d’après le Fonds. En effet, dans sa dernière mise à jour des perspectives de l’économie mondiale, l’institution a estimé que l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance de 3,8 % en 2022 et de 4 % en 2023, des taux qui demeurent inchangés par rapport aux précédentes prévisions du mois d’avril.
Les pays de la région qui s’en sortent le mieux sont les producteurs de combustibles fossiles et de métaux, qui tirent profit de la flambée des cours mondiaux. Ainsi, le Nigeria devrait voir sa croissance s’améliorer en 2023 par rapport aux prévisions d’avril pour atteindre 3,2 %. D’autres comme l’Afrique vont même voir leur situation s’améliorer, avec une croissance de 2,3 % en 2022, contre une précédente prévision de 1,9 %. La situation est différente pour les pays importateurs de pétrole, qui souffrent plus et vont connaître pour plusieurs une réduction de la croissance en 2023.
Attention à l’inflation et à l’endettement
Mais, comme pour le reste du monde, le principal défi pour le continent est l’inflation. Malgré l’inquiétant ralentissement qui menace l’économie mondiale, la priorité doit être de faire ralentir l’inflation et d’éviter à tout prix qu’elle soit totalement hors de contrôle, a souligné le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, dans un entretien à l’AFP. D’après le FMI, l’inflation devrait, en effet, être plus forte que prévu et atteindre 8,3 % cette année à l’échelle mondiale, soit 0,9 point de plus que ce qui était anticipé en avril, du fait principalement de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, ainsi que des déséquilibres persistants de l’offre et de la demande. Elle devrait atteindre 9,5 % dans les pays en développement cette année, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8 point de pourcentage respectivement. Au Ghana, face à l’inflation frôlant désormais les 30 % par mois et un important endettement, le pays a récemment annoncé solliciter l’aide du FMI.
Dans tous les cas, ces niveaux d’inflation très élevés vont obliger les banques centrales à relever davantage leurs taux et donc à provoquer un surendettement, notamment des États africains. « Avec la hausse des taux d’intérêt dans les pays avancés et le resserrement des conditions financières au niveau mondial, la vulnérabilité de la dette et les risques de financement augmentent pour les émetteurs des pays émergents, le resserrement étant particulièrement marqué pour les émetteurs moins bien notés », écrit le FMI. Au moins 60 % des pays à faible revenu sont exposés à un risque élevé de surendettement. Dans ce contexte, l’institution recommande aux pays de maintenir une politique budgétaire de soutien pour éviter les chocs sociaux.
Selon l’Africa Wealth Report 2022, le montant total du patrimoine privé en Afrique devrait augmenter de 38 % pour atteindre 3 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, une croissance soutenue par les secteurs des services technologiques et professionnels.
Les prévisions de cette étude réalisée par Henley & Partners en partenariat avec New World Health (une société d’intelligence économique sud-africaine) montrent que c’est à Maurice, au Rwanda et en Ouganda que la richesse privée (non étatique) devrait augmenter le plus rapidement (+ 60 % au moins).
Le Kenya, le Maroc, le Mozambique et la Zambie devraient également enregistrer de bons résultats.
Montée en puissance
Busi Thembekwayo, patron de MyGrowthFund Venture Partners, explique que « l’Afrique est traditionnellement dominée par deux pôles, les plus grands centres de gestion de patrimoine étant traditionnellement situés à l’extrême sud – Afrique du Sud – et à l’extrême nord – Égypte et Maroc. »
Les chiffres montrent toutefois une montée en puissance d’économies telles que Maurice et les Seychelles, qui se positionnent comme des destinations d’investissement privilégiées.
136 000 millionnaires
L’Afrique compte actuellement 136 000 individus au patrimoine net élevé dont la valeur est égale, ou supérieure, à 1 million de dollars. Parmi eux, on trouve 305 centimillionnaires (100 millions de dollars de patrimoine ou plus) et 21 milliardaires en dollars, selon le rapport.
C’est l’Afrique du Sud qui domine ce classement des super-riches mais l’Égypte a pris le relais pour le plus grand nombre de milliardaires. Cela est dû à une tendance observée dans le rapport sur la migration des HNWI (high net worth individuals) sud-africains : sur les 15 milliardaires sud-africains, seuls cinq vivent encore dans leur pays d’origine.
En termes de richesse moyenne par habitant, Maurice arrive en tête avec 34 500 dollars, suivie de l’Afrique du Sud avec 10 970 dollars. Les cinq grands pays du continent – Afrique du Sud, Égypte, Nigeria, Maroc et Kenya – concentrent plus de 50 % de la richesse privée du continent.
Amanda Smit, directrice associée de Henley & Partners South Africa, souligne que « quelle que soit la performance actuelle d’un pays, une chose est devenue très claire dans notre nouvelle ère d’incertitude : les gouvernements comme les investisseurs doivent se concentrer sur le renforcement de la résilience. »
Bonne nouvelle ?
« Nos prévisions de croissance pour l’Afrique sont très encourageantes par rapport à la plupart des autres régions du monde. Nous prévoyons une croissance particulièrement forte dans la tranche de richesse des centimillionnaires », note Andrew Amoils, responsable de la recherche chez New World.
Mais, comme le rappelle Busi Thembekwayo, « la question qui demeure sans réponse est de savoir si cette croissance sera plus uniformément répartie et commencera à réduire les inégalités.
Le poids démographique des millénariaux a connu la plus importante croissance au Canada entre 2016 et 2021. Photo : The Canadian Press/Graham Hughes
Après avoir constitué pendant des décennies l’un des groupes démographiques les plus importants et influents dans la population canadienne, les baby-boomers (56 à 75 ans) représentent aujourd’hui moins de 25 % de la population, alors que les millénariaux (25 à 40 ans) connaissent la plus forte croissance au pays, nous apprend le recensement de 2021.
Selon les travaux de Statistique Canada sur les données du dernier recensement, les baby-boomers qui représentaient 41,7 % de la population canadienne en 1966, ne représentent aujourd’hui que 24,9 % de la population soit l’équivalent de 9 212 640 individus tous nés entre 1946 et 1965.
Le poids démographique des baby-boomers a reculé de 3,1 % entre 2016 et 2021.
C’est la première fois depuis 56 ans que le poids démographique des baby-boomers passe sous le cap des 25 %, principalement en raison de la mortalité plus élevée liée à leur groupe d’âge, mais aussi parce qu’ils ont dépassé l’âge où les immigrants arrivent en grand nombre au pays.
L’immigration n’est donc plus un facteur important d’accroissement de cette génération, souligne Statistique Canada.
Un Canada qui vieillit
L’espérance de vie élevée et le faible taux de fécondité au Canada font en sorte que la population canadienne est de plus en plus vieille. De 2016 à 2021, la proportion de personnes de 65 ans et plus a augmenté de 18,3 % pour atteindre sept millions de personnes.
« Le nombre de personnes de 65 ans et plus a crû six fois plus vite que celui des enfants de 0 à 14 ans. »— Une citation de Extrait de Le Quotidien, Statistique Canada
Même si le Canada accueille beaucoup d’immigrants, leur arrivée au pays ne suffit pas à inverser cette tendance lourde, montrent les plus récentes données démographiques.
On comptait en 2021 plus de 861 000 personnes âgées de 85 ans et plus au pays ont été dénombrées, soit deux fois plus que lors lors du recensement de 2001.
Globalement, c’est dans les provinces de l’ouest et les territoires que la population est la plus jeune au Canada alors que c’est en Atlantique qu’elle est la plus vieille. C’est d’ailleurs à Terre-Neuve-et-Labrador que la proportion de personnes de 65 ans et plus a progressé le plus rapidement (+4,2 points de pourcentage).
Au Québec, les 65 ans et plus représentent 20,6 % de la population, soit plus de 1 personne sur 5.
Croissance rapide des millénariaux
Alors que les baby-boomers cèdent lentement leur place aux plus jeunes générations, ce sont ceux qu’on appelle les millénariaux ou la génération Y qui voient leur poids démographique augmenter le plus rapidement aux pays.
Nés entre 1981 et 1996, les millénariaux ou les Y comme on les appelle aussi, ont connu une croissance de 8,6 % de leur groupe d’âge entre 2016 et 2021 comparativement à une augmentation de 5,2 % pour l’ensemble de lapopulation au cours de la même période.
C’est essentiellement à l’immigration que l’on doit cette croissance plus importante du poids démographique des millénariaux, explique Statistique Canada qui souligne que plus de la moitié des immigrants accueillis au pays entre 2016 et 2021 étaient des millénariaux, c’est-à-dire des personnes âgées de 25 à 40 ans. On recensait 7 926 575 millénariaux au Canada en 2021, soit 33,2 % de la population en âge de travailler.
La génération Z, appelée aussi zoomer. Photo : Istock
Très urbanisés, il représentaient en 2021 35,1 % de la population des centres-villes des grandes agglomérations urbaines au pays alors que les baby-boomers en représentaient 20,9 %.
La génération X, qui regroupe les personnes de 41 à 55 ans, qui comptait 7 069 355 individus lors du dernier recensement, a pour sa part crû de 2,3 % entre 2016 à 2021.
Le groupe des Z, âgés de 9 à 24 ans ont quant à eux augmenté de 6,4 % au cours de la même période. Il s’agit de la deuxième plus forte croissance démographique observée parmi toutes les générations, signale Statistique Canada.
La génération Alpha, âgée de 8 ans ou moins, comptait pour sa part 3 194 415 personnes en 2021. Elle est la seule génération qui bénéficie de la fécondité pour augmenter sa population, notent les statisticiens.
Chez les plus âgés, la génération grandiose (94 ans et plus) ainsi que la génération de l’entre-deux-guerres (76 à 93 ans), voient leur poids démographique diminuer graduellement au fil des ans en raison de leur avancée en âge, mais également parce que l’immigration ne constitue plus pour elles un facteur de croissance.
La génération grandiose qui comptait 135 560 personnes en 2021 accuse un recul de 67,2 % de son poids démographique par rapport à 2016 tandis que la génération de l’entre-deux-guerres, avec 2 716 910 individus, a décru de 20,8 % au cours de la période.
Une société en plein changement
Ces transformations générationnelles auront certes un impact sur la société canadienne, estiment les chercheurs de Statistique Canada notamment chez les baby-boomers vieillissants qui redéfiniront le concept de la retraite et de la fin de vie par rapport aux autres générations.
Le fait qu’ils aient eu moins d’enfants que leurs parents, qu’ils restent plus longtemps sur le marché du travail et qu’ils vivront probablement plus vieux que leurs parents aura certainement un impact sur la capitalisation des fonds de retraite, la pénurie de main-d’oeuvre, les soins de santé et les services sociaux dont ils auront de plus en plus besoin au cours des prochaines années.
Les baby-boomers se distinguent de leurs parents notamment en demeurant plus longtemps sur le marché du travail. Photo : Istock
Leur désir d’autonomie et leur nombre auront probablement aussi un impact notable sur le développement des soins à domicile. Les plus vieux d’entre eux auront 85 ans en 2031.
En revanche, les Z et les millénariaux, qui sont considérés comme étant plus scolarisés et diversifiés que les générations précédentes incarnent aujourd’hui le changement dans la population en âge de travailler.
« Encore jeunes, ces générations sont davantage exposées à la diversité ethnoculturelle, religieuse et de genre, et ont grandi dans un univers technologique et interconnecté qui a une incidence importante sur leurs valeurs et leur mode de vie. »— Une citation de Extrait : Portrait générationnel de la population vieillissante du Canada selon le Recensement de 2021
Ces générations constituent désormais une part considérable de la population en âge de travailler, entraînant ainsi des transformations sur le marché du travail, souligne Statistique Canada dans son portrait générationnel.
La montée des cours des matières premières causée par la guerre en Ukraine s’ajoute à une longue liste de défis auxquels le continent doit faire face, dans des économies encore affectées par le Covid-19.
Dans sa dernière édition du rapport Africa’s Pulse − une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de l’Afrique subsaharienne −, la Banque mondiale prévoit une croissance de 3,6 % pour 2022, soit une baisse non négligeable par rapport à la hausse de 4 % enregistrée en 2021. Nouveaux variants du Covid-19, perturbation des chaînes d’approvisionnement et montée des cours mondiaux des matières premières viennent s’ajouter aux autres défis économiques que connaît déjà la région.
Alors que les économies subsahariennes traversaient déjà une période délicate de reprise post-Covid-19, elles sont désormais fortement impactées par les conséquences néfastes de l’invasion russe de l’Ukraine. Notamment sur les exportations de blé, d’huiles, de graines et de maïs, comme l’ont déjà illustré plusieurs analyses. D’après le rapport Africa’s Pulse, la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires se traduira par une inflation à la hausse sur le continent qui, dans le contexte actuel d’instabilité politique accrue, dans plusieurs pays, risque de voir éclater « davantage de troubles civils ».
Une reprise inégale et à géométrie variable
« Les politiques commerciales peuvent changer la donne en garantissant la libre circulation des denrées alimentaires à travers la région, souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Avec des marges budgétaires limitées, les décideurs doivent se tourner vers des options innovantes comme la baisse ou la suppression temporaire des droits à l’importation sur les denrées alimentaires de base, pour venir en aide à leurs concitoyens. »
Concernant la reprise, l’étude note que celle-ci demeure inégale et à géométrie variable à travers la région, surtout s’agissant des trois principales locomotives économiques que sont l’Angola, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Ainsi, cette dernière devrait voir son niveau de croissance reculer de 2,8 points de pourcentage en 2022, ralenti par des contraintes structurelles persistantes. L’Angola et le Nigeria devraient quant à eux poursuivre leur trajectoire de croissance de 2022, en progression de respectivement 2,7 % et 0,2 %, grâce notamment aux prix élevés du pétrole, ainsi qu’à une bonne performance du secteur non-pétrolier.
Les pays riches en ressources, en particulier dans le secteur extractif, enregistreront une meilleure performance économique du fait des conséquences de la guerre en Ukraine, tandis que les pays ne disposant pas de ressources naturelles abondantes connaîtront un ralentissement de leur activité économique. Si l’on exclut l’Angola, le Nigeria et l’Afrique du Sud, la croissance régionale est projetée à 4,1 % pour 2022, et 4,9 % en 2023. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la Banque mondiale prévoit une croissance de 4,2 % en 2022, et de 4,6 % pour 2023. Si l’on excepte le Nigeria, la sous-région devrait croître de 4,8 % en 2022, et de 5,6 % en 2023.
La Banque de France prévoyait jusqu’à présent une croissance de 1,1% du PIB en 2020.
La Banque de France prévoyait une croissance de 1,1% du PIB en 2020. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
La Banque de France s’apprête à réviser «légèrement» à la baisse sa prévision de croissance pour 2020 en raison du coronavirus. Elle attendait jusqu’ici à 1,1%. Cette révision est la cause des conséquences de l’épidémie liée au nouveau coronavirus, a indiqué mardi son gouverneur François Villeroy de Galhau.
«Nous allons très certainement la réviser légèrement à la baisse» lors de la prochaine actualisation des prévisions de la banque centrale le 23 mars prochain, a déclaré son gouverneur lors d’une intervention au ministère des Affaires étrangères.
La croissance de la zone euro stagne mais reste faible avec une augmentation de 0,2% au troisième trimestre annoncée ce jeudi.
Le ralentissement économique mondial se ressent de plus en plus à travers le continent européen. Au lendemain de la publication des chiffres de la croissance du troisième trimestre, en France, Eurostat vient de dévoiler trois séries d’indicateurs : le taux d’inflation, le taux de chômage et l’évolution du PIB dans la zone euro. La croissance dans la zone euro atteint 0,2%, et 0,3% dans l’Union européenne, selon une première estimation d’Eurostat ce jeudi, signe d’une stagnation de l’activité en Europe.
Ces derniers trimestres, la croissance a fléchi, passant de 0,4 point au début de l’année à 0,2 point sur les deux dernières périodes. Dans l’Union, le ralentissement est encore plus sensible : le PIB a augmenté de son côté de 0,4% et 0,5% fin 2018 et début 2019, puis 0,2% et 0,3% sur les deuxième et troisième trimestre de cette année. L’estimation de la croissance au troisième trimestre reste toutefois supérieure au consensus de Factset, qui anticipait une hausse de 0,1% pour la zone euro.
L’inflation et le chômage en baisse
Autre motif d’inquiétude, le taux d’inflation, également annoncé jeudi par Eurostat, a ralenti en octobre à 0,7%, bien en deçà de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE), qui vise un niveau légèrement inférieur à 2%. En septembre, le taux annuel était estimé à 0,8%. Ce chiffre est conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, mais il s’agit cependant du taux d’inflation le plus bas depuis novembre 2016 (0,6%).
Plus positif, le taux de chômage de la zone euro a poursuivi sa décrue, atteignant 7,5% en septembre, stable par rapport à août, mais en baisse par rapport aux 8% de septembre 2018. Dans l’ensemble des pays membres de l’Union, il s’est fixé à 6,3% à la même date, contre 6,7% un an plus tôt. Ces taux de chômage sont les plus bas depuis respectivement juillet 2008 et janvier 2000. Au total, 15,63 millions de personnes étaient au chômage dans l’Union, estiment les statisticiens.
Dans le détail, les taux les plus faibles sont enregistrés en République tchèque (2,1%), en Allemagne (3,1%) et en Pologne (3,3%), bien en deçà des chiffres français (8,4%), italien (9,9%), espagnol (14,2%) et grec (16,9%). Sur un an, le chômage a baissé dans 22 États sur 28 : la Belgique, le Portugal et la Roumanie ont connu une stagnation, quand la Lituanie, la Suède et le Danemark l’ont vu augmenter.
Les conflits commerciaux, ainsi que l’incertitude liée au Brexit, se répercutent depuis plusieurs mois sur l’activité, en particulier chez les puissances exportatrices comme l’Allemagne, dont l’industrie manufacturière entre dans une phase de récession. La France est moins frappée par ce ralentissement, son activité étant encore soutenue par une consommation accrue des ménages grâce aux gains de pouvoir d’achat décidés fin 2018 par l’exécutif.
Mercredi, la future patronne de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s’est prononcée en faveur d’investissements renforcés de la part des pays disposant d’un excédent budgétaire, afin de relancer la croissance. Les politiques de relance étaient «bien coordonnées dans l’immédiate après-crise» mais «depuis, les pays et en particulier ceux qui ont de l’espace budgétaire n’ont pas vraiment fait les efforts nécessaires, on pense évidemment à des pays qui sont de manière chronique en excédent budgétaire comme les Pays-Bas, l’Allemagne, un certain nombre d’autres dans le monde», a notamment déclaré la nouvelle patronne de la BCE.
Dans le rapport qu’elle a publié le 27 septembre sur sa stratégie pour la Côte d’Ivoire (2018-2022), la Banque africaine de développement (BAD) semble décidée à renforcer son soutien à l’agriculture, jusque-là loin derrière les infrastructures et l’énergie, qui restent ses secteurs de prédilection.
Le constat que fait la Banque est le même que celui formulé dans toutes les analyses de ce pays : la croissance y est forte – soit de 8 % à 9 % l’an depuis 2012 – et robuste – puisqu’elle ne faiblit pas malgré les tensions politiques ou sécuritaires et les fluctuations des cours des matières premières.
Malheureusement le taux de pauvreté n’y baisse guère, puisqu’il a reculé seulement de 48,5 % en 2008 à 46,3 % en 2015. La croissance n’y est pas assez « inclusive » c’est-à-dire partagée. Bien que le rapport continue de privilégier les infrastructures (56,3 % des engagements de la BAD) et l’énergie (28,8 %) que la Banque soutient majoritairement dans ses 23 projets en cours, il souhaite que le monde rural en général et l’agriculture en particulier soit plus présents dans ses actions.
Effet catalyseur
Alors que l’agriculture et la pisciculture pèsent 23,7 % dans le produit intérieur brut ivoirien (2016), ce secteur ne reçoit que 11,8 % des financements de la BAD. Certes, les nouvelles routes et les grands progrès dans l’électrification profitent aussi au monde rural dont les productions sont mieux acheminées et dont le niveau de vie est amélioré.
Mais la diversification de l’économie ivoirienne et sa résilience aux chocs venus de l’extérieur (moindre demande de produits d’exportation et/ou chute de leurs prix) supposent de mieux épauler le secteur agricole qui « est le principal employeur du pays, mais [qui] compte le plus grand nombre de pauvres », écrivent les auteurs. Ils poursuivent : « Priorité doit être donné aux infrastructures rurales qui peuvent avoir un effet catalyseur sur le développement des chaînes de valeur agro-industrielles et qui peuvent ainsi attirer le secteur privé vers la transformation des produits agricoles ».
32,4 % des financements en suspens
Les obstacles que la Banque souhaite contribuer à supprimer pour libérer « l’immense potentiel agricole » de la Côte d’Ivoire sont nombreux : problèmes fonciers, absence de mécanisation, financements peu performants, relations médiocres entre les différents acteurs de la chaîne agricole, pertes de récolte en raison de l’isolement des zones de production, vieillissement des exploitants. Ces problèmes demandent à être traités en cohérence avec le Plan national de développement (PND 2016-2020) gouvernemental.
On notera que le rapport de la BAD reconnaît qu’en mai 2018, 32,4 % de ses financements étaient en suspens pour des raisons variées. Car l’argent ne suffit pas : encore faut-il remédier au manque d’équipes d’accompagnement du projet, aux modifications intempestives de celui-ci, à la faible capacité des entreprises locales et des consultants à le mener à bien, à l’incompréhension des règles de la Banque, au phasage approximatif des opérations, au retard des autorités compétentes à communiquer leur approbation, au retard dans le déblocage des fonds par les autres bailleurs, à une coordination insuffisante…
Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Inde a dépassé pour la première fois celui de la France en 2017, reléguant la France au septième rang des économies mondiales, selon le site de la Banque mondiale.
L’an dernier, le PIB de la sixième économie mondiale a ainsi atteint 2.597 milliards de dollars contre 2.582 milliards pour la France, selon des chiffres actualisés fin juin.
Ce chiffre confirme le rebond de l’économie indienne entamé à partir de juillet 2017, après plusieurs trimestres de ralentissement imputé à des mesures choc du gouvernement Modi.
Mais la population de l’Inde, qui talonne celle de la Chine et devrait devenir d’ici à quelques années la plus nombreuse de la planète, s’élève à 1,34 milliard d’habitants, contre 67 millions seulement pour la France.
Par habitant, le PIB en Inde reste par conséquent près de 20 fois inférieur à celui de la France, à 1.940 dollars contre 38.477 dollars, toujours selon la Banque mondiale.
La reprise de l’économie indienne ces derniers mois a été portée par l’industrie manufacturière et la demande des consommateurs, après un ralentissement imputé à la démonétisation de billets de 500 et 1.000 roupies (6,3-12,6 euros) fin 2016, suivie de la mise en œuvre chaotique d’une nouvelle TVA harmonisée.
Selon les prévisions annuelles du Fonds monétaire international (FMI), les économies émergentes et en développement d’Asie devraient connaître une croissance de 6,5% en 2018, la Chine et l’Inde tout comme les pays d’Asie du Sud-Est progressant bien au-delà de la moyenne mondiale attendue à 3,9%.
La croissance économique du géant indien est attendue à 7,4% en 2018 et 7,8% en 2019, selon le FMI. Une économie qui sera soutenue à court terme, comme pour la Chine, par une forte consommation intérieure, ainsi que par une réforme fiscale, selon le Fonds.
En l’espace de dix ans, l’Inde a doublé son PIB. A l’inverse d’une Chine dont le rythme de croissance ralentit, l’Inde devrait faire figure de nouveau moteur de la région.
Une étude du Centre for Economics and Business Research, un cabinet de consultants basé à Londres a prédit en décembre 2017 que l’Inde supplanterait le Royaume-Uni et la France pour devenir la cinquième économie mondiale dès 2018, et briguer la troisième place en 2032.
En 2017, le PIB du Royaume-Uni s’est élevé à 2.622 milliards de dollars, derrière l’Allemagne (4e), le Japon, la Chine et les Etats-Unis.
Le gouvernement espagnol a averti vendredi que la crise en Catalogne pourrait l’amener à revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2018, renforçant encore la pression sur le leader séparatiste, Carles Puigdemont, déjà aux prises avec la faction la plus dure de son propre camp.
« Les événements en Catalogne mettent en péril la reprise économique », a déclaré la vice-présidente du gouvernement conservateur, Mme Soraya Saenz de Santamaria, à la sortie d’un conseil des ministres.
Madrid tablait jusqu’à présent sur une croissance de 2,6% en 2018. « S’il n’y avait pas une solution rapide à cette affaire, nous serions obligés de revoir à la baisse » ce chiffre, a averti Mme Santamaria.
« Quand l’incertitude s’installe, la facture est toujours payée par les citoyens de Catalogne, les entreprises et les travailleurs », a-t-elle insisté, appelant les séparatistes à opérer un retour à la « normalité institutionnelle ».
Le leader séparatiste Carles Puigdemont a déclaré unilatéralement l’indépendance de la Catalogne mardi, avant de la suspendre aussitôt pour laisser une chance au « dialogue » avec Madrid.
Rejetant toute médiation, le gouvernement espagnol lui a donné jusqu’à jeudi prochain pour faire machine arrière. Dans le cas contraire, Madrid annoncera les mesures nécessaires pour suspendre l’autonomie de la Catalogne, un acte inédit depuis le rétablissement de la démocratie en Espagne et susceptible de mettre le feu aux poudres.
Depuis cet ultimatum, le leader séparatiste est pris entre deux feux. Avec d’un côté les milieux d’affaires qui prédisent une « catastrophe » en cas de divorce d’avec Madrid. Et, de l’autre, la frange la plus dure des indépendantistes qui réclame un passage en force.
– Mouvement irréversible –
« Nous ne serons capables de respecter ce que la majorité a exprimé dans les urnes qu’à travers une proclamation de la République », a averti vendredi dans une lettre ouverte la CUP, allié d’extrême gauche de l’exécutif catalan, dont certains membres s’étaient sentis « trahis » par le discours ambigu de M. Puigdemont mardi.
Les séparatistes affirment avoir gagné le référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre avec 90% des voix et 43% de participation.
L’influente association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC) a également pressé M. Puigdemont d’aller de l’avant « face au rejet par l’Etat espagnol de toute proposition de dialogue ».
Carles Puigdemont, qui hormis quelques tweets s’est fait discret depuis mardi, n’a pas réagi à ces injonctions. Concernant la situation économique, il avait déclaré mardi que la décision de dizaines d’entreprises de transférer leur siège social hors de Catalogne n’avait « pas un véritable impact sur notre économie ».
Mais du côté des milieux d’affaires, le ton est tout autre. Ils sont nombreux à craindre un mouvement irréversible et une répétition du scénario au Québec lorsque, après l’arrivée au pouvoir des indépendantistes en 1976, plus de 200 entreprises avaient déménagé leurs sièges sociaux en quelques mois, pour ne jamais revenir.
– Le tourisme touché –
« C’est une catastrophe pour la Catalogne et son économie. Je doute fortement qu’une seule entreprise revienne avant au moins trois à cinq ans de stabilité absolue », s’alarme Juan Ignacio Sanz, spécialiste des questions bancaires à l’Ecole de Commerce de Barcelone ESADE.
Jeudi, l’agence de notation Standard and Poors (SP) a même pointé le risque d’une récession en cas de crise prolongée dans cette région qui est, avec 19% du PIB espagnol en 2016, l’une des plus riches d’Espagne mais aussi l’une des plus endettées, à hauteur de 35,4% de son PIB.
L’impact sur le tourisme commence à se faire sentir en Catalogne, qui accueille un visiteur sur quatre en Espagne. Dans certains hôtels de Barcelone, les prix des chambres ont chuté de moitié. La vice-présidente du gouvernement a fait état vendredi d’une « chute spectaculaire » de « 20 à 30% sur les réservations à Barcelone ».
Selon le journal économique en ligne El Confidencial, l’ouverture fin février dans cette ville du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC), le plus grand salon du genre dans le monde et source majeure de revenus pour Barcelone, est susceptible d’être retardée.
« Nous continuons à surveiller les événements en Espagne et en Catalogne et à évaluer tout impact potentiel », a réagi une porte-parole du Congrès, interrogée par l’AFP, sans démentir l’information.