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Élection au Nicaragua : Daniel Ortega, assuré d’être réélu

novembre 7, 2021

En muselant l’opposition, le président Daniel Ortega s’est assuré de gagner de nouveau l’élection présidentielle, ce dimanche 7 novembre.

Daniel Ortega, bientot 76 ans, et sa femme, 70 ans, forment un couple fusionnel pret a tout pour conserver un pouvoir absolu qu'ils exercent d'une main de fer.
Daniel Ortega, bientôt 76 ans, et sa femme, 70 ans, forment un couple fusionnel prêt à tout pour conserver un pouvoir absolu qu’ils exercent d’une main de fer.© MAYNOR VALENZUELA / AFP

C’est un scrutin sans surprise. Le président Daniel Ortega briguera un quatrième mandat, après avoir placé ses principaux rivaux en détention. Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 7 heures ce dimanche 7 novembre au Nicaragua, sont par ailleurs gardés par environ 30 000 soldats et militaires. Les bureaux de vote fermeront à 18 heures locales (minuit GMT), si aucun électeur n’attend plus à cette heure-là pour voter. Les premiers résultats officiels devraient être connus vers minuit (heure locale), selon le tribunal électoral.

« Une farce », « un simulacre » : Washington et l’Union européenne n’ont pas de mots assez durs pour condamner cette élection à laquelle ils dénient toute légitimité. Les journalistes de plusieurs médias internationaux, dont CNN et le Washington Post, se sont vu interdire l’accès au territoire, et le gouvernement a refusé la présence d’observateurs indépendants.

« Dimanche, restez à la maison »

Les autorités ont cependant accrédité samedi environ 200 « accompagnateurs électoraux » et journalistes triés sur le volet, des « militants sandinistes » étrangers, selon Urnas Abiertas, un observatoire indépendant. Le dernier quotidien d’opposition du pays qui paraissait encore, La Prensa, a été investi à la mi-août par la police et son directeur a été jeté en prison.

Une semaine avant le scrutin, Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé avoir démantelé un millier de comptes Facebook et Instagram gérés par une « usine à trolls » du gouvernement du Nicaragua pour manipuler l’opinion. Décapitée, avec ses leaders en détention ou en exil, l’opposition prépare des manifestations au Costa Rica, à Miami ou Madrid et s’est mise d’accord sur un seul mot d’ordre pour les électeurs : « Dimanche, restez à la maison. »

Les Nicaraguayens ne s’y trompent pas : les cinq candidats inscrits pour affronter le chef de l’État sont des comparses, des faire-valoir compromis avec le pouvoir. C’est donc le taux d’abstention qui pourra seul donner une idée de l’adhésion réelle des Nicaraguayens au « ticket » formé par Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo, vice-présidente depuis 2017.

« Pourquoi j’irai voter ? Seuls les sandinistes vont voter »

Comparés à Frank et Claire Underwood, duo impitoyable de la série House of Cards, ou surnommés « Lord et Lady Macbeth », Daniel Ortega, bientôt 76 ans, et sa femme, 70 ans, forment un couple fusionnel prêt à tout pour conserver un pouvoir absolu qu’ils exercent d’une main de fer. Selon un sondage Cid-Gallup, s’ils avaient le choix, 65 % des 4,4 millions d’électeurs inscrits voteraient pour un candidat de l’opposition, contre 19 % pour le président sortant.

En revanche, pour l’institut de sondage M & R, proche du gouvernement, Daniel Ortega et les 90 candidats au Parlement présentés par le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, au pouvoir) recueillent 70 % des intentions de vote. « Ce n’est pas que ce soit mal… C’est horrible : on ne peut pas parler, sinon on te met en prison. Pourquoi j’irai voter ? Seuls les sandinistes vont voter », dénonce José, 78 ans, qui a soutenu le FSLN pendant des décennies.

Marina Aguirre, 36 ans, elle, ira voter : « Nous avons des écoles et des hôpitaux gratuits (…) (Daniel Ortega) s’occupe que chaque enfant ait des jouets tous les ans », dit-elle. Aura Lila, à Masaya, à 35 km au sud de la capitale, restera chez elle, à honorer la mémoire de son fils Junior mort à 15 ans sur les barricades, au printemps 2018.

Plus de 100 000 Nicaraguayens ont pris le chemin de l’exil

Trois ans après la répression qui a fait plus de 300 morts parmi les manifestants qui exigeaient au printemps 2018 la démission de Daniel Ortega, et six mois avant le scrutin, la chasse aux opposants s’est en effet ouverte : 39 personnalités politiques, hommes d’affaires, paysans, étudiants et journalistes ont été arrêtés depuis juin. Parmi eux, les sept candidats potentiels susceptibles de constituer une menace pour le président sortant.

Favorite de l’opposition dans les sondages, Cristiana Chamorro, 67 ans, fille de l’ex-présidente Violeta Chamorro (1990-1997), a été la première arrêtée, le 2 juin, et placée en détention à domicile. Les opposants sont accusés, pêle-mêle, d’atteinte à la souveraineté nationale, de soutenir les sanctions internationales contre le Nicaragua, de « trahison de la patrie » ou de « blanchiment d’argent », en vertu de loi votées fin 2020 par le Parlement, acquis à l’exécutif, tout comme le pouvoir judiciaire et le tribunal électoral.

La peur court dans le petit pays d’Amérique centrale de 6,5 millions d’habitants, le plus pauvre de la région et qui est en proie depuis les troubles de 2018 à l’inflation, au chômage et à la pandémie de coronavirus, dont l’ampleur est niée par le pouvoir. Depuis les manifestations du printemps 2018, plus de 100 000 Nicaraguayens ont pris le chemin de l’exil tandis que 150 opposants sont toujours derrière les barreaux, qualifiés par Daniel Ortega de « criminels » et de « fauteurs de coup d’État » à la solde de Washington.

Par Le Point avec AFP

Nicaragua: des milliers d’opposants réclament le départ d’Ortega

août 18, 2018

Manifestant anti-gouvernemental à Managua le samedi 18 août 2018 à Managua.n / © AFP / INTI OCON

Des milliers de Nicaraguayens ont défilé samedi à Managua pour demander le départ du président Daniel Ortega et la fin de la persécution et de l’emprisonnement de citoyens qui réclament de « vivre en liberté », quatre mois après le début de la crise qui a fait plus de 300 morts.

« Liberté, si le président ne part pas, nous le chasserons ! », ont scandé les manifestants qui ont défilé pacifiquement en brandissant des drapeaux nicaraguayens dans les rues du sud-ouest de la capitale et au son de chants révolutionnaires et des vuvuzelas.

« Nous voulons que Daniel Ortega s’en aille », a déclaré à l’AFP Juan Silva, 31 ans, le visage dissimulé derrière une écharpe.

« Nous défilons pour dire au gouvernement que nous nous opposons aux abus qu’il commet, que nous voulons vivre en liberté », a ajouté à ses côtés Maria Guevara, 49 ans.

La manifestation était organisée à l’appel de l’Alliance civique pour la justice et la démocrate, coalition d’opposition qui regroupe des étudiants, des chefs d’entreprise et des représentants de la société civile, quatre mois jour pour jour après le début des marches antigouvernementales, le 18 avril.

Les manifestations de l’opposition ont commencé contre une réforme de la sécurité sociale – abandonnée depuis – pour se durcir ensuite et s’étendre à tout le pays en réaction à une violente répression, qui a fait plus de 300 morts.

En juillet, les forces anti-émeutes et paramilitaires ont repris par la force le contrôle de villes et artères occupées par les manifestants, avant qu’une vague de répression ne s’abatte sur les opposants.

Depuis, des milliers de Nicaraguayens ont fui le pays pour se réfugier notamment au Costa Rica voisin de peur d’être interpellés. Des centaines d’autres ont été arrêtés pour « terrorisme » et d’autres délits retenus par le parquet contre les participants aux manifestations.

Daniel Ortega, 72 ans, ex-leader de la révolution sandiniste au pouvoir de 1979 à 1990 avant de revenir en 2007, accuse ses opposants de faire partie d’un plan financé par les Etats-Unis pour s’emparer du pouvoir par la force. Le président assure que la situation du pays est redevenue « normale ».

« Rien n’est normal » au Nicaragua, ont répondu les manifestants samedi, qui comptent poursuivre la mobilisation en dépit des menaces jusqu’au départ du président.

Les opposants à Daniel Ortega l’accusent de corruption, de népotisme et d’avoir instauré une dictature avec son épouse Rosario Murillo, qui est vice-présidente. Ils demandent que l’ élection présidentielle prévue en 2021 soit avancée au mois de mars 2019, ce que refuse Daniel Ortega.

« Nous allons maintenir la pression malgré la répression. Rien ne nous arrêtera », a averti un manifestant disant se prénommer Juan.

Romandie.com avec(©AFP / (19 août 2018 03h10)

Nicaragua: Ortega vise un 4e mandat présidentiel, une « farce » dit l’opposition

novembre 6, 2016

Les Nicaraguayens votaient dimanche pour élire leur président. Ce scrutin a été considéré comme « une farce » par les principaux partis d’opposition écartés et joué d’avance pour Daniel Ortega qui brigue un quatrième mandat, en tandem avec son épouse.

Les résultats devraient être connus aux environs de 22h30 locales (05h30 suisses), quatre heures et demie après la fermeture des bureaux de vote, selon une source officielle.

« El Comandante », l’un des guérilleros qui ont mené la révolution sandiniste en 1979 et qui fêtera ses 71 ans vendredi, est donné très largement favori: selon les derniers sondages, il recueille 69,8% des intentions de vote, sous la bannière du Front sandiniste de libération nationale (FSLN).

Mais l’opposition a appelé au boycott du scrutin qu’elle qualifie de « farce »: les principaux partis d’opposition ont été écartés sur décision de justice, tout comme les députés récalcitrants, et les observateurs internationaux ont été rejetés. Le principal rival du président est Maximino Rodriguez, du Parti libéral constitutionnaliste (droite), qui réunit 8,1% des intentions de vote.

Sa femme comme vice-présidente
Déjà président de 1985 à 1990, Daniel Ortega, l’ex-guérillero, a été réélu en 2006 et en 2011 face à une opposition divisée. En 2014, il a fait modifier la Constitution pour autoriser la réélection sans limitation du président, ce qui lui a déjà permis d’effectuer un troisième mandat consécutif.

L’opposition dénonce la volonté de Daniel Ortega d’imposer un népotisme comme la famille Somoza qui a régné sans partage de 1934 jusqu’à la révolution de 1979. D’autant que l’épouse de Daniel Ortega, Rosario Murillo, femme excentrique et omniprésente de 65 ans, brigue la vice-présidence.

A eux deux, ils forment un tandem présidentiel comparé par ses détracteurs à Frank et Claire Underwood, le couple impitoyable de la série « House of Cards », ou surnommé « Lord et Lady Macbeth ».

Militante sandiniste dans les années 1970 et mère de dix enfants, cette poétesse connue pour son style autoritaire, est affublée du surnom de « la sorcière » par ses détracteurs.

Outre le président et le vice-président, les Nicaraguayens élisaient dimanche 90 députés et 28 représentants au Parlement centre-américain.

Romandie.com avec(ats / 06.11.2016 19h17)