Posts Tagged ‘de la nuit’

Sous le froid boréal

février 3, 2013

  

Viens partager le froid boréal avec moi

Et tu découvriras ma chaleur sous le toit

Car ma chaudière au milieu de la nuit

Source vitale peut transformer tout Paris

 

Au cœur du sommeil sous la couverture

Dans l’entre jambes de ta belle cambrure

J’étais blotti comme un escargot de lagune

Qui ne sait pas marcher sur le sable des dunes

 

Car sous le feu des émotions gustatives

Je déversais par saccades ma belle sève

Qui s’enfonçait dans l’océan de ton corps

Formant de riches molécules sans bords.

Bernard NKOUNKOU

Les mains de la nuit

novembre 29, 2012

  

Les mains de la nuit sur les hanches

Ont esquinté les reins le dimanche

Au réveil le corps était tout endolori

Je n’arrivais plus à écouter mon colibri

 

Quand sonnait le téléphone au salon

Je ne pouvais bien marcher sans talons

La souffrance m’empêchait de le décrocher

Le temps de la sonnerie était déjà passé

 

Pensant à cette soirée de gladiateurs

J’aimerais bien y revenir en boxeur

Pour mieux supporter les coups partout

Comme un lieutenant vraiment debout.

 

Bernard NKOUNKOU

La mort de l’académicien Félicien Marceau

mars 7, 2012

L’écrivain, dramaturge et académicien Félicien Marceau s’est éteint, à l’âge de 98 ans. Durant cinquante ans, il avait entretenu une correspondance avec son collègue Michel Déon. Des échanges qui ne manquaient ni de sel ni de piquant.

Et si c’était le livre le plus frais, le plus drôle, le plus juvénile de cette rentrée? Ses auteurs? Deux nonagénaires plein d’allant, deux académiciens, Félicien Marceau, 98 printemps, qui vient de s’éteindre, et son cadet, Michel Déon, 92 ans. Ces hommes d’esprit, grands voyageurs et lecteurs assidus, n’ont cessé de correspondre, de 1955 à 2005. Alice Déon, fille de Michel, par ailleurs à la tête des éditions de la Table ronde, a eu la judicieuse idée d’éditer leurs échanges. Un festival de mots pétillants, de facéties et de commentaires sur un demi-siècle de vie littéraire!

Michel Déon et Félicien Marceau n'échangeaient pas que des bristols.Michel Déon et Félicien Marceau n’échangeaient pas que des bristols.

DR

En 1955, les deux hommes se vouvoient encore. Ils ont fait connaissance chez Plon au début des années 1950, ont passé des vacances ensemble (en compagnie de Christine de Rivoyre, Françoise Sagan, Christian Millau…) et s’apprécient. Aux quelques petits mots courtois des premiers temps suivront des lettres plus fréquentes, plus denses, plus complices. Il y est question de la lenteur des postes grecque et italienne, de leur famille, de leurs rencontres (« J’ai vu Dali. Il m’a fait un brillant exposé sur la question brûlante de la chair de poule avec interférences adventices de l’oursin et de Hamlet », écrit Marceau en juillet 1955). Et d’écriture, bien sûr.

Marceau s’extasie sur l’oeuvre de Déon, qui défile sous nos yeux (Les Gens de la nuit, Le Balcon de Spetsaï, Un Taxi mauve…), Michel félicite Félicien, sans flagornerie, n’hésitant pas à noter au sujet de l’une de ses pièces, L’Etouffe-Chrétien, « votre bombe me paraît archaïque », ni à se brocarder lui-même, maugréant à propos des « hussards »: « Moi je n’y coupe jamais [au cliché]. Et en plus on ajoute: c’était le moins bon, mais c’est celui qui a le plus travaillé. »

Evidemment, ce sont les piques délivrées ici et là, sur les metteurs en scène français (« ces gougnafiers qui massacrent tout »), une pièce d’Alphonse Boudard (« amoncellement d’obscénités et de grossièretés »), le nouveau gouvernement, en 1981 (« Nous commençons à découvrir le vrai visage pur et dur du socialisme »), la poésie de Marguerite Yourcenar (« Du mirliton ») et même la maison Gallimard (« On n’invente plus rien à la NRF ») qui salent cette correspondance…

L’Académie, à laquelle ils finirent par être élus – Félicien Marceau en 1975, Michel Déon en 1978 – tient une place de choix dans les échanges entre Neuilly et Tynagh (Déon étant devenu définitivement résident irlandais). Les deux hommes, qui désormais se tutoient, commentent leurs nombreuses lectures et les subtiles stratégies à mener pour décerner les lauriers (Grand Prix du roman, prix Kléber-Haedens, etc.) aux meilleurs (« Je suis un peu dégoûté par toutes ces combines », consigne Déon, un jour de mars 1983). Les avis, lapidaires, entre louange et réprobation, tombent, notamment sous la plume de Déon: Jean Raspail, « beau et émouvant »; Pierre-Jean Rémy, « on s’y perd »; Lucien Bodard, « pas doué pour décrire un salon parisien »; Volkoff à la « verve brillante »; Sollers, « assez plein de talent, mais le système est vite lassant »; Emmanuel Carrère (L’Amie du jaguar), « un étrange et brillant roman »; Modiano, « Décidément, il ronronne, mais il y a un ton admirable »…

Etre académicien n’est pas toujours une sinécure. En 1981, Michel Déon se plaint auprès de son ami de s’être vu offrir un joli « pensum », soit la réponse au discours de réception à l’Académie de Jacques de Bourbon Busset. Félicien lui concocte une petite ode de stimulation: « Courage. Bois quelque Bourbon/Et c’est gaiement que le menuet/Tu danseras devant le Busset/ou, pour paraphraser une vieille chanson:/Avec mon pensum/Me v’là chargé comme/Un oppossum. »

Deux ans plus tard, Félicien Marceau, décidément très en verve, écrit à Michel Déon: « J’ai réussi à te faire attribuer un volume de 800 pages sur l’utilisation du rouet dans le Nyassaland et sa signification dans la région Pfeûl » Illico, réponse de Déon: « Inutile de me faire envoyer l’essai sur le rouet au Nyassaland, je l’ai déjà lu. »

Quant aux candidats, ils sont pléthore, comme le constate Déon, en novembre 1982: « Amusant de voir que tout ce qu’on dit contre nous, notre gâtisme et notre conformisme, ne décourage pas les candidats. Même plutôt rassurant. » Ainsi d’un certain Dr Dugast Rouillé, qui persiste dans sa candidature et à qui Jean Guitton a joué un bon tour. Il « lui a suggéré d’envoyer à chacun de nous une bouteille d’armagnac. Ce qu’il est en train de faire. Ne bois pas tout! J’arrive. Tout de même, ce Guitton m’étonnera toujours. » Roger Ikor, l’auteur des Eaux mêlées (Goncourt 1955), n’est pas mieux loti: « Il est si content de soi que je me demande si c’est la peine de l’élire, confie Déon. Nous n’ajouterons rien à sa suffisance. Au demeurant, un plutôt brave type. Une verrue énorme sur son index gauche m’a beaucoup gêné pendant notre déjeuner. »

A la fin des années 1980, les deux académiciens s’envoient encore des cartes postales représentant des naïades aux seins nus. En 2011, Michel Déon lit toujours autant, et le premier roman de Félicien Marceau, Cadavre exquis (de Fallois), pubié en 1942 sous son vrai nom – belge – Louis Carette, est de nouveau dans les librairies. Mais le téléphone a remplacé le papier vélin, hélas!

Extraits

Gabriel Matzneff: « Matzneff complaisant à son habituel et un peu trop obsédé par tous les orifices possibles qui s’offrent à sa bite. » MD, 1981.

Maurice Duverger: « Ancien maurrassien, pas mal collabo, sauvé par le ralliement à la gauche, et depuis quelque temps revirant vers la droite. Ce genre de grandes convictions m’émerveille. Cela dit, c’est un juriste et un sociologue de premier ordre. » MD, 1982.

Leroy-Ladurie: « J’ai reçu un paquet des oeuvres plus ou moins complètes de M. Leroy-Ladurie. […] Voilà un monsieur qui, il y a huit jours, ne connaissait même pas mon nom, et qui, soudain […] a entrevu la vérité: il faut être lu par moi ! » MD, 1984.

Marguerite Duras, L’Après-Midi de M. Andesmas: « C’est tellement ennuyeux, maladroit et nul que je n’ai pas pu le terminer. Pourtant, il n’y a que 120 pages! D’où je conclus que nous avons du talent, comme l’écrivait Chardonne à Nimier: « Déon? Du talent mais pas de génie! » MD, 1984.

Paris-Dakar: « J’espère que ton Paris-Tynagh s’est bien passé. Quand on pense qu’on fait tout un foin pour le Paris-Dakar… Ce siècle est mou, comme disait Vautrin. » FM, 1987.

Jacques de Bourbon Busset : « Lire ce fatras gnangnan et ingénu me coupe les bras (…) J’avance dans l’ennui d’une oeuvre entièrement vouée à la masturbation morale. » Michel Déon, août 1981

Pier Paolo Pasolini : « J’ai reçu hier l’énorme roman de Fernandez sur Pier Paolo Pasolini, et j’ai déjà un peu mal au coeur d’avoir à aborder ce monument à la gloire pédérastique dont j’ai trouvé les films complètement débiles. » MD, août 1982

Jean-Paul Aron : « Autre lecture qui m’a beaucoup amusé : Les Modernes, par JP Aron. Il est curieux de voir à quel point, même en vivant à paris dans les trois hectares qui avoisinent la rue du Bac, les écrivains peuvent s’ignorer les uns les autres (…) Il y a toujours eu des clans. Qu’ils soient à ce point étanches, c’est de notre temps. » FM, janvier 1985

Pascal Ory : « Grâce à un livre que tu auras sans doute reçu, de Pascal Ory, tu auras appris avec le même intérêt que moi, l’existence d’un parti fortement structuré où on retrouve Aymé, Anouilh, les célèbres duellistes Déon et Marceau, Nimier, Blondin, Melville, Jean Gabin, les Pieds Nickelés, Laurent, Chantal Goya (mais là il subsiste un doute) et San Antonio, mystérieusement, lui, qualifié d’anarchiste de gauche. » FM, février 1985

Place Marcel Achard : « Ce matin, j’ai été inaugurer la place Marchel Achard, au bout du monde, bien entendu, quelque chose comme l’Equateur dans le 19e mais finalement assez gaie, avec des enfants qui jouaient autour. » FM, juin 1985

La Poste : « Au lieu de vingt jours de ta lettre précédente, celle-ci n’en a mis que huit et je veux sans tarder, Cléante, t’en donner la nouvelle. Mais une lettre de Proust dans laquelle il écrit, ‘votre lettre, postée mercredi ne m’est arrivée que jeudi’ m’a fait méditer sur le dé-progrès qui s’installe (…) Comme dit si bien Marguerite Yourcenar : « On croit rêver. » FM, août 1981

Lexpress.fr par Marianne Payot

Au cœur de la nuit

février 17, 2012

Au cœur bien chaud de la nuit

Je cherche ton corps à minuit

Avec ma petite main aveugle

Qui tombe sur l’île de ton triangle

 

Quand mon autre pied sourd

Au contact de ton genou lourd

Avance à tâtons vers ta source

Je m’abreuve bien de ta jouvence

 

Dans la faim amicale dorée du désir

Nous partageons ensemble le plaisir

Comme un bon petit gâteau délicieux

Cuit gentiment par un pâtissier silencieux

Bernard NKOUNKOU

Ontario: 11 morts dans une collision, le bilan aurait pu être plus lourd

février 7, 2012

La directrice du service ambulancier de la région de Perth, près de Kitchener, dit que c’est un « miracle » que des passagers aient survécu à un accident tragique qui a fait 11 morts lundi.

Linda Rockwood n’a pas voulu toutefois donner de détails sur l’état de santé des trois survivants, qui demeurent hospitalisés.

La plupart des 11 victimes de la collision étaient des travailleurs agricoles migrants.

L’accident s’est produit lundi vers 16 h 45 dans le petit village de Hampstead, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Kitchener.

La fourgonnette, qui avait à son bord 13 passagers, circulait vers l’ouest sur le rang 47 lorsqu’elle a été heurtée par un camion à plateforme qui se dirigeait vers le sud, sur la route 107. Sous la force de l’impact, les deux véhicules ont fait des tonneaux et la fourgonnette a été projetée contre une maison située près du lieu de la collision.

Des experts en reconstitution d’accidents ont passé une bonne partie de la nuit de lundi à mardi sur les lieux de l’accident.

Le conducteur du camion, Christopher Fulton, est un homme de 38 ans de London.

L’identité des autres victimes n’a pas été dévoilée, notamment en raison de la difficulté à joindre leurs proches à l’étranger.

Péruviens

La plupart des passagers tués étaient originaires du Pérou, selon un fermier qui les employait. Certains travaillent au pays depuis une douzaine d’années.

Ils rentraient à leur domicile après leur quart de travail au moment de l’accident.

Les ambulanciers racontent qu’ils ont fait face à une barrière linguistique. Ils ne parlaient pas espagnol, ce qui a compliqué leur travail.

Le ministre ontarien du Travail indique qu’il est en contact avec les ambassades du Pérou et de la Jamaïque à Ottawa.

Par ailleurs, les autorités régionales ont annoncé mardi matin la création d’un fonds d’aide pour les victimes auquel tous les Canadiens pourront contribuer, grâce aux succursales de la Banque CIBC.

La mort de 10 passagers de la fourgonnette et du conducteur du poids lourd a été constatée sur la scène de l’accident.

Trois autres personnes ont été blessées gravement. L’une d’entre elles a été héliportée vers un hôpital de Hamilton. Les deux autres survivants sont hospitalisés à Stratford pour soigner de graves blessures.

Plusieurs victimes portaient leur ceinture de sécurité au moment de l’accident. Les pompiers ont dû couper leurs ceintures pour les sortir de la fourgonnette.

L’inspecteur Steve Porter, de la Police provinciale de l’Ontario, a déclaré qu’il s’agissait de la pire collision depuis trois décennies en Ontario. « Je n’ai jamais vu une telle chose en 28 ans », a-t-il affirmé aux journalistes.

 

Une erreur humaine ?

Un coroner et des enquêteurs en collision ont été dépêchés sur les lieux pour enquêter sur les causes de l’accident.

Le PDG de Speedy Transport, Jared Martin, aurait obtenu la confirmation de la part des policiers que le conducteur de la fourgonnette a omis de s’arrêter à un arrêt obligatoire.

Mais un porte-parole de la Police provinciale s’est refusé à tout commentaire à ce sujet mardi matin.

« Nos pensées et nos prières vont à la famille de notre chauffeur et aux familles des autres victimes de cette horrible tragédie », écrit M. Martin dans un communiqué.

Condoléances du premier ministre

Le premier ministre de l’Ontario Dalton McGuinty a lui aussi présenté ses condoléances aux familles des victimes dans un communiqué publié sur son site internet.

« Au nom des 13 millions d’Ontariennes et d’Ontariens, je souhaite présenter nos condoléances émues à toutes les personnes qui ont perdu un être cher et adresser toutes nos prières les plus sincères aux personnes qui sont hospitalisées.

Nous tenons également à remercier les premiers intervenants qui ont prodigué des soins professionnels avec compassion dans des conditions très difficiles. Je sais que les Ontariennes et les Ontariens se mobiliseront pour aider les familles et les amis des victimes durant une période aussi difficile. »

Il faut remonter à 1999 pour trouver une tragédie routière de la même ampleur en Ontario. Un carambolage impliquant 87 voitures avait fait huit morts près de Windsor, dans le sud de la province.

Le pire accident routier de l’histoire du pays est survenu au Québec le 13 octobre 1997, jour de l’Action de grâce. Ce jour-là, 44 habitants du village de Saint-Bernard, en Beauce, sont morts lorsque l’autobus dans lequel ils voyageaient a plongé dans un profond précipice aux Éboulements, dans Charlevoix, à cause d’une défaillance du système de freinage.

Radio-Canada.ca avec  PC