Posts Tagged ‘décision de justice’

Afrique du Sud: le petit-fils Mandela expose les secrets de famille

juillet 4, 2013
Mandla

Afrique du Sud: le petit-fils Mandela expose les secrets de famille © AFP

Les querelles de la famille de Nelson Mandela ont atteint jeudi un nouveau degré d’ignominie avec la révélation publique de secrets d’alcôve, alors que l’icône mondiale reste toujours hospitalisée dans « un état critique mais stable » à Pretoria.

Les corps de trois enfants de l’ancien président sud-africain, exhumés la veille sur décision de justice, ont été remis en terre dans le village de son enfance, Qunu, où il a répété à plusieurs reprises vouloir être enterré.

L’aîné de ses petits-fils, Mandla Mandela, qui s’opposait à ce transfert, a organisé une conférence de presse, rediffusée en direct dans tout le pays, pour régler ses comptes avec plusieurs membres de la famille.

Mandla, qui avait décidé unilatéralement en 2011 de déplacer les corps de son père, sa tante et son oncle vers le village natal de son grand-père, Mvezo, dont il est le chef traditionnel, n’a pas apprécié que quinze membres de sa famille aient saisi la justice pour le forcer à ramener ces dépouilles à Qunu.

« Je me suis retrouvé attaqué par des individus qui cherchent une minute de gloire et d’attention médiatique à mes dépens », a-t-il déclaré. Tout en se défendant de vouloir « laver son linge sale en public », il s’en est pris nommément à plusieurs d’entre eux.

Sa tante Makaziwe: « Au lieu d’être une force d’unité, elle n’a fait que semer la division dans la famille.  »

Son demi-frère Ndaba: « Il sait que mon père a mis enceinte une femme mariée et qu’il est le résultat de cet acte.  »

Son autre frère Mbuzo: « Il a fécondé ma propre femme » (la Réunionnaise Anaïs Grimaud, repartie depuis sur son île).

A en juger par les premières réactions sur Twitter, les Sud-Africains ont peu goûté ce déballage en public: « Heureusement que le legs politique de Mandela est trop fort pour être détruit », « on ne choisit pas sa famille », « Un Mandela peut-être mais un Nelson, je ne crois pas. . . « , pouvait-on lire sur le site de microblogging.

« Sous assistance respiratoire »

A un millier de kilomètres, le premier président noir du pays, qui a gagné le coeur de la minorité blanche en prônant le pardon et la réconciliation, se trouvait toujours entre la vie et la mort dans un hôpital de Pretoria.

« L’ancien président reste dans un état critique mais stable », a indiqué la présidence sud-africaine après une visite du chef de l’Etat Jacob Zuma à son illustre prédécesseur.

« Cela fait maintenant environ 25 jours que nous sommes à l’hôpital. Même si Madiba n’a pas toujours été bien, il n’a que très rarement souffert », a de son côté souligné son épouse Graça Machel, qui passe de longues heures à son chevet.

Nelson Mandela a été hospitalisé le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi. Son état s’est brusquement détérioré il y a une dizaine de jours avant de se stabiliser.

Les quinze membres de la famille qui ont saisi la justice contre Mandla ont toutefois révélé dans leur plainte s’attendre à « une mort prochaine » du grand homme. « Il est placé sous assistance respiratoire », ont-ils précisé dans des documents transmis à la cour.

Vendredi, ils avaient saisi le tribunal de Mthatha (sud) pour obtenir le retour des enfants décédés de Nelson Mandela dans le carré familial de Qunu.

Deux juges leur ont donné raison mercredi, et les restes des trois enfants ont été immédiatement exhumés sous le contrôle d’un huissier de justice, qui a dû forcer le portail de la résidence de Mandla pour atteindre le lieu des sépultures.

Les restes de Makaziwe, morte bébé en 1948, Thembekile tué dans un accident de voiture en 1969 et de Magkatho, décédé du sida en 2005, ont ensuite été transférés à Mthatha, où ils ont subi jeudi matin un examen médico-légal.
Jeuneafrique.com

Egypte: en rétablissant le Parlement, Morsi provoque un « séisme politique »

juillet 9, 2012
Egypte: en rétablissant le Parlement, Morsi provoque un 'séisme politique' Egypte: en rétablissant le Parlement, Morsi provoque un « séisme politique » © AFP

La décision du président égyptien de rétablir le Parlement dissous a déclenché un séisme politique en Egypte, où certains saluent ce défi à l’égard de l’armée, tandis que d’autres regrettent un « coup d’Etat constitutionnel » témoignant d’un manque de respect pour la démocratie.

Mohamed Morsi a annulé dimanche par décret la décision de justice dissolvant l’Assemblée du peuple, dominée par les islamistes, et invité la chambre à se réunir de nouveau et à exercer ses prérogatives.

L’Assemblée avait été dissoute après un arrêt de la Haute cour constitutionnelle la déclarant invalide en raison d’un vice juridique dans la loi ayant régi les législatives de l’hiver.

Sur la base de ce jugement, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), à qui Hosni Moubarak avait remis le pouvoir en démissionnant sous la pression de la rue en février 2011, a annoncé dans une « Déclaration constitutionnelle complémentaire » qu’il exercerait le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée.

« La décision de Morsi de rétablir le Parlement jusqu’à la tenue de nouvelles élections est la première étape dans l’inversion de la Déclaration constitutionnelle », estime le militant de gauche Waël Khalil, appelant à d’autres mesures pour « restaurer toute l’autorité des élus ».

Le décret de M. Morsi a été salué par ceux qui veulent voir l’armée sortir de la politique et regrettent que la Déclaration constitutionnelle ait considérablement affaibli la fonction de président.

« Comment certains peuvent-ils être opposés à la déclaration constitutionnelle (. . . ) et quand (le président) commence à reprendre son pouvoir de l’armée, se mettre en colère? », s’interroge l’écrivain Alaa al-Aswany.

Le décret présidentiel prévoit aussi « l’organisation d’élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l’approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l’adoption d’une nouvelle loi régissant le Parlement ».

Des journaux ont décrit la décision de M. Morsi comme un « séisme politique » forçant l’armée à la confrontation avec le président.

« Morsi a dit au CSFA échec et mat », écrit en Une le quotidien indépendant Al-Watan, tandis qu’un autre quotidien, Al-Tahrir, titre « Morsi a battu le CSFA ».

La Haute cour constitutionnelle a rejeté le décret, soulignant que ses jugements étaient « définitifs (. . . ) et contraignants », tout en disant n’être partie prenante dans aucune lutte politique.

Et pour certains, la décision du président est un « coup d’Etat constitutionnel ».

Selon le prix Nobel et opposant Mohamed ElBaradei, elle montre « un mépris pour l’autorité judiciaire et place l’Egypte dans un coma constitutionnel et un conflit entre les institutions ».

Des hommes politiques laïques ont de leur côté critiqué le monopole du pouvoir par les Frères musulmans.

« Le CSFA doit agir contre ce coup d’Etat constitutionnel, l’Egypte n’est pas dirigée par le bureau de guidance des Frères musulmans », a dit le député libéral Mohammed Abou Hamed.

« Dans un pays démocratique, un président ne peut manquer de respect à la justice », affirme Rifaat al-Saïd, chef du parti de gauche Al-Tagammu. « Qu’il le veuille ou non, Morsi doit respecter les décisions de la justice », a-t-il ajouté.

La Déclaration constitutionnelle avait été qualifiée de « coup d’Etat » par les Frères musulmans, faisant monter d’un cran les tensions politiques entre les islamistes et les militaires, rivaux historiques.

Certains, comme le candidat malheureux à la présidence Abdel Moneim Aboul Foutouh, ont estimé que la décision de M. Morsi pouvait être le moyen de sortir de la confrontation.

« Le respect de la volonté populaire par le biais du rétablissement du Parlement élu et le respect de la justice par le biais de la tenue d’élections législatives est le moyen de sortir de cette crise », a-t-il écrit sur Twitter.

Jeuneafrique.com avec AFP