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Oiseaux des jardins: un déclin « alarmant » qui se confirme en France

janvier 24, 2023
Oiseaux des jardins: un declin "alarmant" qui se confirme en France
Oiseaux des jardins: un déclin « alarmant » qui se confirme en France© AFP/Archives/Jean-Christophe Verhaegen

Mauvaise nouvelle pour les oiseaux communs: en dépit d’une présence plus abondante dans les jardins français en hiver, en raison des migrations ou de l’évolution de leur comportement, leurs effectifs continuent globalement de reculer depuis 10 ans.

Depuis 2012, l’observatoire des jardins, une vaste opération de science participative menée sous l’égide de la Ligue de protection pour les oiseaux (LPO) et du Museum national d’histoire naturelle (MNHN), recense chaque dernier week-end de janvier et de mai la présence des volatiles les plus communs à partir d’observations de 85.000 particuliers (dont plus de 28.000 en 2022).

Son bilan semble à première vue contrasté: en hiver, 49 % des espèces d’oiseaux ressortent en augmentation comme le choucas des tours, 20 % sont stables et 11 % déclinent (mésanges noires), alors qu’au printemps les tendances s’inversent totalement, avec 41 % d’espèces en régression (accenteur mouchet, hirondelles), 24 % stables et 2 % en progression (huppe fasciée, linotte mélodieuse), selon l’Observatoire des jardins.

Mais pour le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, il ne faut pas s’y tromper. « Même si on peut être surpris par ces chiffres en apparence contradictoires, la faune de France, les oiseaux +bien de chez nous+, c’est au printemps qu’on peut les observer », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.

Et, selon lui, « le constat est clair, c’est un déclin alarmant, et pour certaines espèces une véritable hécatombe que l’on observe ».

Un observation qui corrobore les dernières études en date: en 2021, l’Office français de la biodiversité et le MNHN avaient alerté sur le déclin de 30 % des oiseaux communs en France, se basant sur des observations d’ornithologues professionnels. L’UICN fait elle état d’une menace de disparition concernant 32 % des oiseaux nicheurs de France.

Effet report

Comment expliquer des chiffres si opposés entre hiver et printemps ? Tout simplement parce qu' »en hiver on a plusieurs interférences qui interviennent », explique l’ornithologue Benoît Fontaine.

Parmi elles, l’afflux d’oiseaux migrateurs qui repartent au printemps, comme la fauvette à tête noire dont la présence a augmenté de 57 % ces 10 dernières années dans les jardins français. Un phénomène amplifié par le changement climatique. Il a conduit cette espèce qui, autrefois migrait en Espagne, à s’arrêter désormais en France en raison de températures plus clémentes, faisant d’autant gonfler les statistiques.

Autre biais, le changement de comportement de certains volatiles qui, touchés par la pollution ou la baisse des insectes liées à l’agriculture intensive, auraient « commencé à exploiter les jardins comme point d’alimentation, à une période où les ressources naturelles viennent à manquer » dans leur milieu d’origine, indique la LPO.

Parmi les espèces les plus emblématiques de ces phénomènes de report, on trouve le chardonneret élégant, espèce menacée, mais qui voit sa présence augmenter de 83 % dans les jardins français.

Comme lui, le moineau domestique, chassé des villes (-73 % à Paris entre 2003 et 2016) ou le rouge gorge familier (-17 % en 18 ans) restent pourtant stables dans les jardins.

Martinets en baisse

« Les jardins, malgré un écosystème qui leur est propre, ne font que refléter des tendances de fonds », explique M. Fontaine.

Parmi elles, l’explosion de certaines espèces opportunistes, comme les pigeons ramier, passés de la 17e à la 9e places des espèces les plus observées en hiver (+ 3 places au printemps) et dont la population hexagonale a grimpé de 78 % entre 2000 et 2018.

Même chose pour la perruche à collier, qui entre 2013 et 2022, a vu sa présence décuplée dans les jardins hexagonaux.

A l’inverse, les jardins ne sont parfois que les témoins impuissants de la lente érosion de certains volatiles, comme le martinet noir (-46 %) ou le verdier d’Europe (-46 %), victimes de la dégradation de leurs habitats naturels.

« Pour certaines espèces emblématiques d’oiseaux sauvages, comme les cigognes ou les faucons pèlerins », menacés dans les années 70, « on a réussi à les sauver grâce à des programmes de conservation. Mais pour les oiseaux de proximité, ce sont tous nos modes de vie qu’il va falloir changer si on veut avoir une chance d’endiguer le déclin », conclut M. Bougrain-Dubourg.

Avec le Point par AFP

Le français poursuit son déclin au Canada et au Québec, selon Statistique Canada

août 17, 2022
Des passants sur Grande-Allée à Québec

De 2016 à 2021, la proportion de Canadiens au pays dont le français est la première langue officielle parlée a diminué de 0,8 point de pourcentage. Photo: Radio-Canada/Marc Andre Turgeon

Le français est la première langue officielle parlée d’un nombre croissant de Canadiens, mais la proportion qu’ils représentent à travers le pays a diminué depuis 2016, selon des données du recensement 2021 publiées mercredi par Statistique Canada. Le Québec n’échappe pas non plus à cette tendance.

De 2016 à 2021, le nombre de Canadiens dont le français est la première langue officielle parlée est passé de 7,7 millions à 7,8 millions, une croissance de 1,6 % sur cinq ans.

Or, cette croissance est inférieure à celle de la population canadienne, qui s’élève à 5,2 %. Le poids du français s’est donc amoindri au Canada. La proportion des Canadiens pour qui il s’agit de la première langue officielle parlée a en fait diminué, passant de 22,2 % en 2016 à 21,4 % en 2021.

Cette tendance à la baisse n’est pas nouvelle. Depuis 1971, soit la première année de recensement pour laquelle des renseignements sont recueillis sur la première langue officielle parlée, le poids démographique du français au sein du Canada est en baisse. Cette année-là, le français était la première langue officielle parlée de 27,2 % des Canadiens.

« La plupart des indicateurs de l’évolution du français au Canada suivent cette même tendance : hausse en nombres absolus et baisse en pourcentage de la population, le nombre de locuteurs d’autres langues augmentant proportionnellement plus rapidement. »— Une citation de  Extrait du rapport de Statistique Canada sur le recensement 2021

Et le Québec n’y échappe pas. Si le nombre de personnes utilisant le français y a augmenté, passant de 6,4 millions à 6,5 millions, leur poids démographique a là aussi diminué, passant de 79 % à 77,5 %.

Cette tendance à la baisse est observée depuis 2001 au Québec, selon Statistique Canada.

Les données démontrent aussi que la proportion de personnes dont la première langue officielle parlée est le français a chuté dans toutes les régions du Québec, sauf celle de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. La baisse est plus marquée au Nord-du-Québec (-3,6 points de pourcentage), à Laval (-3 points de pourcentage), à Montréal (-2,4 points de pourcentage) et en Outaouais (-2,4 points de pourcentage).

Le nombre de personnes dont l’anglais est la première langue officielle parlée a aussi franchi le cap du million de locuteurs au Québec pour la première fois au recensement. La proportion de la population que ces locuteurs représentent est passée de 12 % en 2016 à 13 % en 2021.

Parmi ces locuteurs, plus de 7 sur 10 se trouvaient à Montréal ou en Montérégie.

De façon générale, Statistique Canada explique cette croissance par le fait que les locuteurs de l’anglais sont en moyenne plus jeunes et ont donc un taux de décès plus faible. Les migrations, notamment en provenance d’autres provinces, ont aussi une incidence, est-il relevé dans le rapport.

La publication du recensement intervient alors que le Québec intensifie ses efforts pour protéger le français dans la province, sa dernière loi linguistique adoptée cette année restreignant l’emploi de l’anglais dans les services gouvernementaux.

En 2021, Statistique Canada a recensé 189 000 personnes ayant au moins une langue maternelle autochtone et 183 000 qui en parlent une à la maison au moins régulièrement. Les langues cries et l’inuktitut sont les principales langues autochtones parlées au Canada.

L’anglais, langue de choix des immigrants

Inversement, le poids de l’anglais comme première langue officielle parlée augmente dans l’ensemble du Canada depuis 1971. De 2016 à 2021, il est passé de 74,8 % à 75,5 %.

« Comme par le passé, l’immigration a contribué à cette tendance puisque c’est vers l’anglais que se tourne une majorité d’immigrants après leur arrivée au pays. »— Une citation de  Extrait du rapport de Statistique Canada sur le recensement 2021

Par exemple, en 2021, 80,6 % des Canadiens dont la langue maternelle est autre que le français ou l’anglais […] avaient l’anglais comme première langue officielle parlée, comparativement à 6,1 % qui avaient le français, détaille l’agence fédérale.

Par ailleurs, le nombre de Canadiens qui parlent une autre langue que l’anglais ou le français de manière prédominante à la maison est lui aussi en hausse, passant de 4 millions en 2016 à 4,6 millions en 2021.

Ces personnes représentent 12,7 % de la population canadienne, une proportion en hausse depuis 30 ans; elle était de 7,7 % en 1991, au moment où les niveaux d’immigration augmentaient.

En dehors du français et de l’anglais, le mandarin et le pendjabi étaient les langues les plus parlées au pays en 2021. Les langues qui ont connu la plus forte poussée de croissance entre 2016 et 2021 sont celles originaires d’Asie du Sud, dont le pendjabi.

Avec Radio-Canada