Seul candidat à la présence des LR à souhaiter un « accord de gouvernement », il reproche au parti de n’avoir « plus aucune ligne politique ».
Le maire d’Orléans Serge Grouard a annoncé dimanche claquer la porte de son parti. « J’ai décidé de quitter Les Républicains, après plus de quarante ans d’adhésion à la famille politique gaulliste », écrit-il dans un communiqué. « Alors que la France va mal, les Républicains n’ont plus aucune ligne politique et pas davantage de projet pour notre pays », estime l’ancien député du Loiret.
« En cherchant à jouer au Parlement « le parti charnière », un coup avec la majorité, un coup dans l’opposition, ils se perdent dans de petits jeux politiques stériles, dignes des pires heures de la IVe République que le général de Gaulle a pourtant tellement combattue », explique l’élu.
Serge Grouard était candidat à la présidence de LR à l’occasion du Congrès qui s’est tenu en décembre, après la démission de Christian Jacob, qui a vu l’élection d’Eric Ciotti. En août 2022, il avait plaidé pour un « accord de gouvernement » avec la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, dans un discours où il avait défendu sa candidature à la présidence des Républicains.
Parce qu’il estime que « l’heure est grave et parce que la crise politique couve », Serge Grouard a rappelé dimanche avoir « proposé lors des élections internes à LR, sans succès, un pacte de gouvernement clair et net avec le président de la République sur la base de quatre urgences pour la France : environnement et énergie, sécurité et immigration, santé et hôpital, dettes et réforme de l’État ».
« Je persiste : il faut d’urgence construire une nouvelle majorité pour éviter le pire. Plus tard, il sera trop tard », alerte Serge Grouard.
« Je suis un être humain » : à la surprise générale, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé mercredi sa démission après huit ans au pouvoir, un départ qui porte un coup aux velléités d’indépendance de la nation britannique.
Tout en faisant de l’indépendance écossaise le combat d’une vie, qu’elle portait avec détermination sans arriver à surmonter l’opposition de Londres, Mme Sturgeon a décidé de jeter l’éponge.
Visiblement émue, parfois au bord des larmes, la dirigeante de 52 ans a indiqué devant la presse à Edimbourg qu’elle céderait son poste dès que le Parti national écossais (SNP) aurait désigné son successeur.
« Ce travail est un privilège, mais aussi très difficile », a-t-elle souligné. « Je suis un être humain », a expliqué celle qui disait encore en janvier, après la démission de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, avoir « plein d’énergie ».
« J’aurais pu faire quelques mois de plus, peut-être six mois, un an », a-t-elle estimé. « Mais avec le temps j’aurais eu de moins en moins d’énergie pour mon travail et je ne peux le faire qu’à 100 %, c’est ce que le pays mérite ».
Assurant avoir longuement mûri sa décision, elle a cité les changements dans sa famille et les obsèques d’un proche, la difficulté de pouvoir « prendre un café avec un ami, ou sortir, seule, pour une marche ».
Son départ, sans successeur évident (elle a refusé d’apporter un soutien à quelqu’un), porte un coup à la cause indépendantiste, dont elle était une figure incontestée, déterminée et appréciée du public, et qu’elle soutenait depuis son adolescence.
Née dans la ville industrielle d’Irvine, au sud-ouest de Glasgow, Nicola Sturgeon a rejoint le SNP à l’âge de 16 ans. Peter Murrell, son mari, est directeur général du parti.
Elle a pris la tête du SNP et du gouvernement écossais – première femme à ce poste – après la démission en 2014 de son prédécesseur Alex Salmond. Les Ecossais avaient alors voté à 55 % en faveur d’un maintien au sein du Royaume-Uni.
Loi sur les transgenres
Elle avait depuis avec patience repris le combat pour l’indépendance, revigoré par le Brexit auquel les Ecossais s’étaient majoritairement opposés. Elle a milité pour l’organisation d’un nouveau vote. Ces dernières années, les sondages, fluctuants, ont penché régulièrement en faveur d’un « oui » à l’indépendance.
Mais le gouvernement britannique y reste fermement opposé, conforté récemment par la Cour suprême, laissant tout projet de référendum dans l’impasse.
Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a sobrement réagi au départ de Mme Sturgeon en la remerciant pour son « long service » et lui souhaitant « le meilleur pour la suite ». Son ministre pour l’Ecosse Alister Jack a salué « une redoutable politicienne » mais appelé Edimbourg à profiter de son départ pour « abandonner son obsession pour l’indépendance, source de division ».
Au pouvoir, Nicola Sturgeon a accumulé les succès électoraux, obtenant une nouvelle fois en mai 2021 une majorité pro-indépendance au Parlement local avec les Verts. Mais sa stratégie électorale consistant à vouloir transformer les législatives, prévues dans moins de deux ans, en un référendum de facto sur une sécession, a été peu appréciée des électeurs.
Si elle a assuré ne pas avoir pris sa décision en raison des « pressions de court terme », Nicola Sturgeon a été personnellement fragilisée par l’adoption en décembre d’une loi très controversée facilitant la transition de genre, permise dès 16 ans et sans avis médical.
Londres a indiqué vouloir s’y opposer et la mesure a été critiquée par des féministes, y compris l’autrice à succès de la saga Harry Potter J. K. Rowling qui vit en Ecosse. Les détracteurs du texte estiment que des prédateurs sexuels peuvent s’en servir pour accéder à des lieux réservés aux femmes.
Juste après le vote, un scandale est venu leur donner de l’eau au moulin : une femme transgenre condamnée pour avoir violé des femmes avant sa transition avait été incarcérée dans une prison pour femmes, créant de vives réactions. Elle a finalement été transférée vers une prison pour hommes, poussant Nicola Sturgeon à un rare revirement.
« Aujourd’hui je ne peux pas envisager l’avenir sans elle. » C’est par ces mots que le curé doyen du centre d’Orléans (Loiret), Christophe Chatillon, également recteur de la cathédrale Sainte-Croix de la ville depuis 2010, a décidé d’annoncer sa démission à ses fidèles dans une lettre, samedi 28 janvier, relaie France 3 Régions. « Durant six ans et demi, accompagné de mes frères prêtres et diacres, j’ai eu la joie de vivre mon ministère au service des différentes communautés qui composent la paroisse Orléans Cœur de Ville », écrit le père dans ce document.
Le prêtre y explique notamment les raisons qui l’ont poussé à quitter ses fonctions, admettant que « depuis de nombreux mois », « la charge pastorale est devenue » pour lui « de plus en plus lourde à porter, physiquement, moralement, et même spirituellement. » Évoquant les « frustrations liées au ministère presbytéral, et plus particulièrement au célibat » qu’il a pu supporter « pendant très longtemps » grâce aux « joies de la mission et de la vie fraternelle », l’homme d’Église fait le constat que « cela n’est plus le cas aujourd’hui ».
Refus de vivre une « double vie »
Christophe Chatillon précise avoir rencontré une amie qui l’a écouté et soutenu. « Aujourd’hui, je ne peux pas envisager l’avenir sans elle », ajoute-t-il, expliquant avoir « conscience » que « ce nouveau choix de vie n’est pas compatible avec l’exercice du ministère presbytéral. » Après avoir longuement réfléchi et refusé de mener « une double vie », il a fait part de sa démission à l’évêque d’Orléans. « Cette nouvelle est un choc pour beaucoup d’entre nous », a réagi Mgr Blaquart.
Marc Ouellet a récemment fait l’objet d’allégations d’inconduite découlant de son mandat d’archevêque de Québec, ce qu’il a fermement démenti. (Photo d’archives) Photo: Getty Images/Andreas Solaro
Visé par des allégations d’inconduite sexuelle, le cardinal québécois Marc Ouellet ne sera plus préfet de la Congrégation pour les évêques ni président de la commission pontificale pour l’Amérique latine. Le pape François a accepté sa démission, a fait savoir le Vatican lundi dans un communiqué rédigé en latin.
Mgr Ouellet quitte ses fonctions pour cause d’atteinte de la limite d’âge, spécifie-t-on.
Âgé de 78 ans, l’ecclésiastique avait dépassé de trois ans l’âge normal de la retraite des évêques. Malgré cela, son mandat avait été prolongé pour trois ans en 2020.
Le cardinal Ouellet avait été nommé à la tête de la Congrégation pour les évêques en 2010 par Benoît XVI.
Il était l’un des rares préfets du Vatican à avoir conservé son poste depuis l’accession au trône du pape François, ce qui était largement perçu comme une marque de confiance du Saint-Père envers l’ecclésiastique québécois.
Des allégations d’inconduite sexuelle
Le départ du cardinal Ouellet survient dans un contexte controversé. Son nom est notamment apparu l’an dernier dans une action collective visant l’ensemble des agressions sexuelles qui auraient été commises par des personnes sous l’autorité du diocèse de Québec depuis 1940.
Poursuivie en diffamation, la victime alléguée est sortie de l’ombre il y a trois semaines. Paméla Groleau accuse Marc Ouellet d’avoir posé sur elle des gestes déplacés entre 2008 et 2010, alors qu’il était archevêque de Québec.
Dans les deux cas, Marc Ouellet conteste vivement les allégations, pour lesquelles il a été blanchi à deux reprises par le Vatican.
Dicastère des évêques : comment interpréter la démission de Marc Ouellet?
L’évêque américain Robert Francis Prevost a été choisi pour lui succéder, tant comme préfet de la Congrégation pour les évêques que comme président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, a indiqué le Vatican lundi.
Né à Chicago, l’homme d’Église de 67 ans a été chef des Augustins de 2001 à 2013. Il officie actuellement à Chiclayo, au Pérou. Son entrée en fonction est prévue le 12 avril.
La Congrégation (aussi appelée « Dicastère ») pour les évêques est un comité qui conseille le pape dans la sélection des évêques. Il enquête également sur les allégations d’abus ou de négligence qui pèsent contre ceux-ci.
Originaire de La Motte, en Abitibi-Témiscamingue, Marc Ouellet a notamment été archevêque de Québec de 2002 à 2010. Il demeurera cardinal malgré sa démission de la Congrégation pour les évêques et de la commission pontificale pour l’Amérique latine.
Les infirmières exigent le départ de la cheffe d’unité de l’urgence à qui elles reprochent notamment de générer une ambiance toxique.
L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont Photo : La Presse Canadienne/Paul Chiasson
Un bras de fer s’installe entre le personnel infirmier de l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) et la direction du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
L’équipe complète d’infirmières et d’infirmières auxiliaires de l’urgence de l’hôpital exige la démission immédiate de notre cheffe d’unité […] sans quoi nous nous engageons à remettre notre démission, peut-on lire dans une pétition consultée par Radio-Canada.
Environ 90 % des 110 travailleuses de l’équipe avaient signé la pétition vendredi après-midi avec un ultimatum fixé à mercredi prochain.
Nous lui reprochons de n’avoir rien mis en place depuis son arrivée pour tenter de retenir son personnel. Son manque de soutien, d’écoute et d’empathie envers l’équipe contribue à générer une ambiance toxique et des conditions de travail inhumaines, affirme-t-on.
En place depuis juillet 2022, la cheffe de l’urgence occupait auparavant un poste similaire dans un autre hôpital de la région de Montréal.
Cette initiative des syndiquées n’étonne pas le président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Denis Cloutier.
La fréquence à laquelle les professionnelles en soins de l’urgence de HMR sont forcées de travailler en temps supplémentaire obligatoire est inhumaine et constitue un réel abus de gestion, écrit Denis Cloutier.
Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal Photo : Radio-Canada
Selon lui, les gestionnaires de premier niveau qui sont responsables d’appliquer les TSO ont souvent recours à la menace et à l’intimidation pour parvenir à leurs fins.
Au CIUSSS, un porte-parole a précisé qu’aucun commentaire ne serait fait pour l’instant.
Le ministre se demandait alors pourquoi il y a une trentaine d’hôpitaux qui ont réussi à implanter la gestion locale des horaires alors que le recours aux heures supplémentaires obligatoires demeure élevé à l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
L’établissement peine à recruter du personnel. La pénurie nationale de personnel y est donc exacerbée, particulièrement à l’urgence de l’établissement.
Le taux d’occupation des civières à l’urgence a oscillé entre 94 % et 141 % au cours de la dernière semaine.
La présidente Dina Boluarte a déclaré qu’elle resterait à la tête du Pérou, ébranlé par des manifestations meurtrières depuis la destitution et l’arrestation de son prédécesseur le 7 décembre, le pape François appelant dimanche à la fin de violences.
Dans une nouvelle tentative de mettre fin à la crise et aux protestations, Mme Boluarte a demandé au Parlement d’avancer les élections générales.
« Que résoudrait ma démission ? Nous allons rester ici, fermes, jusqu’à ce que le Congrès se décide à avancer les élections (…) Je demande que l’on reconsidère le vote » de vendredi, quand le Parlement s’est prononcé contre l’avancement des élections générales de 2026 à 2023, a-t-elle plaidé.
Le président de l’Assemblée José Williams a déclaré vendredi que le vote devait être reconsidéré lors d’une prochaine session.
Dans un message télévisé, Mme Boluarte – vice-présidente du Pérou jusqu’à la destitution de Pedro Castillo – a déploré les manifestations qui ont fait au moins 19 morts et 569 blessés, dont des mineurs.
Certains décès sont liés à des affrontements avec des militaires, autorisés à intervenir pour maintenir la sécurité intérieure dans le cadre de l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de trente jours.
« Ce n’est que par le calme et un dialogue sincère et ouvert que nous pourrons travailler (…). Comment pouvons-nous nous battre entre Péruviens, gâcher nos institutions, bloquer les routes ? », a-t-elle lancé.
« Crise politique et sociale »
La présidente, issue du même parti radical de gauche que Pedro Castillo, a expliqué que si les forces armées descendaient dans la rue, « c’était pour protéger » les citoyens « parce que la situation devenait incontrôlable ». Elle a dénoncé la présence de « groupes violents » organisés.
« Ces groupes ne sont pas apparus du jour au lendemain, ils avaient organisé tactiquement des barrages routiers », a-t-elle souligné.
Le pape François a prié dimanche lors de son Angélus place Saint-Pierre au Vatican « pour que cesse la violence dans le pays et qu’on emprunte le chemin du dialogue afin de surmonter la crise politique et sociale qui frappe la population ».
Les manifestants exigent la libération du président déchu Pedro Castillo, la démission de Mme Boluarte, la dissolution du Parlement et des élections générales immédiates.
Les protestations les plus intenses ont eu lieu dans la région andine du sud du Pérou, frappée par la pauvreté, où les revendications d’ordre social n’ont pas été satisfaites depuis longtemps.
Mme Boluarte, originaire d’Apurimac, l’une des zones de conflit, a prononcé une partie de son message en quechua, une langue parlée par une importante partie andine du pays.
Les manifestations ont éclaté après que M. Castillo a tenté de dissoudre le Parlement le 7 décembre et de gouverner par décret.
Ancien enseignant de gauche issu d’un milieu rural et modeste, il a été arrêté alors qu’il tentait de rejoindre l’ambassade du Mexique pour demander l’asile.
Initialement incarcéré pour sept jours, la justice a décidé jeudi qu’il resterait en prison pendant dix-huit mois, jusqu’en juin 2024, afin d’être inculpé de rébellion.
Il encourt une peine de dix ans de prison, selon le procureur Alcides Diaz, chargé du dossier.
200 touristes évacués
Quelque 200 touristes bloqués dans la célèbre région du Machu Picchu en raison des manifestations ont pu être évacués samedi, a constaté l’AFP.
A bord d’un train, ils sont parvenus près de la ville de Piscacucho, dans la région de Cuzco (sud), où un énorme rocher bloquait le passage.
De là, les touristes – dont des Nord-Américains et des Européens – ont marché environ deux kilomètres pour embarquer dans des bus en direction de la ville de Cuzco, qui a un aéroport international.
Avis Berney, une retraitée américaine de 77 ans, arrivée au Machu Picchu le 12 décembre, se trouvait parmi eux.
« Le train n’a pas pu partir, il y avait des rochers sur la voie. Ils voulaient nous évacuer en hélicoptère mais à cause de la météo ils n’ont pas pu », a-t-elle raconté à l’AFP.
Alex Lim, touriste canadien de 41 ans, qui voyageait avec sa femme, s’est lui aussi déclaré soulagé. « Je n’ai pas apporté mes médicaments contre l’hypertension et nous n’avions de vêtements que pour une journée. Je suis heureux de retourner à Cuzco ».
Le ministre du Commerce extérieur et du Tourisme Luis Fernando Helguero s’est réjoui du dénouement heureux pour ces touristes.
« Avec le soutien de la police et des forces armées nous avons pu réparer la voie ferrée », accessible désormais jusqu’à Piscacucho, à 29 km de Machu Picchu, a expliqué à l’AFP le ministre.
Le maire du village proche du Machu Picchu, Darwin Baca, avait déclaré à l’AFP que « 5.000 touristes » étaient bloqués à Cuzco.
Au moins 622 touristes dont 525 étrangers parmi lesquels une quinzaine de Français étaient bloqués sur le célèbre site, selon un recensement de la municipalité.
Le train, qui avait été arrêté depuis mardi, est l’unique moyen moderne de se rendre à la citadelle depuis Cuzco, l’ancienne capitale de l’empire inca, à 110 km.
L’aéroport de Cuzco, capitale touristique du pays, a rouvert vendredi dans l’après-midi, permettant le début de l’évacuation des touristes, selon des images diffusées par le ministère péruvien de la Défense.
Une personne appartenant à l’entourage de la monarchie britannique a démissionné après avoir posé des questions insistantes sur ses origines à une militante féministe noire lors d’une réception organisée par la reine consort Camilla à Buckingham, a indiqué mercredi le palais. Ngozi Fulani, directrice de l’association Sistah Space qui soutient les victimes de violences domestiques, a affirmé sur Twitter qu’un membre des services qui entourent les membres de la monarchie lui avait demandé avec insistance « d’où elle venait vraiment » lors d’une réception mardi au palais royal.
Dans un communiqué, le palais de Buckingham a déclaré prendre l’incident « extrêmement au sérieux ». « Des commentaires inacceptables et vraiment regrettables ont été faits », a déclaré le palais. « La personne concernée aimerait exprimer ses profondes excuses pour le mal causé et a quitté son rôle honorifique avec effet immédiat. » La réception organisée à Buckingham par la reine consort Camilla avait pour thème la lutte contre les violences à l’égard des femmes.
Des questions embarrassantes
Dans un tweet, Ngozi Fulani raconte avoir été interpellée dix minutes après son arrivée par une personne qu’elle désigne comme « Lady SH », qui lui a « touché les cheveux pour voir (son) nom sur (son) badge », explique-t-elle. Elle ajoute qu’après avoir expliqué qu’elle était là comme représentante de son association basée à Londres, son interlocutrice lui a demandé : « Non, mais d’où venez-vous en Afrique ? » et a continué d’insister quand Ngozi Fulani lui a répondu être britannique. « Non, mais d’où venez-vous vraiment ? D’où est-ce que les gens comme vous viennent ? » aurait-elle insisté.
Ngozi Fulani explique n’avoir pas su que répondre ni que faire. « Je ne pouvais pas le dire à la reine consort, et c’était un choc pour moi comme pour les deux autres femmes (à mes côtés), nous sommes restées abasourdies et muettes. » « Nous ne souhaitons pas révéler l’identité de la personne concernée, c’est le système qui doit évoluer », a insisté Sistah Space. L’incident intervient après que la famille royale britannique a été accusée de racisme l’année dernière par le prince Harry – fils cadet du roi Charles III – et son épouse Meghan, une Américaine métisse. Le couple, qui vit désormais aux États-Unis, assure notamment qu’un membre de la famille royale s’était interrogé avant sa naissance sur la couleur de peau qu’aurait leur fils Archie. Seulement 8,5 % des employés de la famille royale font partie de minorités ethniques, contre 13 % de la population britannique, avait révélé l’année dernière la famille royale en se fixant un objectif de 10 % pour 2022
En délicatesse avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Caroline Cayeux a démissionné lundi de son poste de ministre déléguée aux Collectivités territoriales, pour une déclaration de patrimoine jugée « sous-évaluée ».
« Suite à ma déclaration de patrimoine, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique m’a indiqué qu’elle l’estimait sous-évaluée », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Elle y affirme avoir « tenu compte de ses observations » et s’être « alignée » mais, « en dépit de cela, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique persiste à mettre en doute ma sincérité ».
L’ancienne maire de Beauvais, âgée de 74 ans, explique donc avoir décidé de démissionner « afin de ne pas gêner l’action du gouvernement ».
L’Élysée avait annoncé auparavant avoir mis fin aux fonctions de Mme Cayeux « à sa demande », et précisé que ses attributions seraient reprises par sa collègue chargée de la Ruralité, Dominique Faure. Cette dernière passe du rang de secrétaire d’État à celui de ministre déléguée.
La HATVP, contactée par l’AFP, a indiqué qu’elle ne communiquerait pas dans l’immédiat, dans l’attente de la réunion de son collège mardi.
Ex-figure du RPR, de l’UMP puis de LR, cette représentante selon ses dires de la « droite sociale » avait fait l’objet d’une polémique dès son arrivée au gouvernement, en raison de propos datant de 2013. Elle avait alors qualifié le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, de « réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature ».
Interrogée sur cette déclaration, Mme Cayeux avait répondu en juillet dernier: « Je maintiens évidemment mes propos. Mais j’ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l’appliquerais ». Puis avait ajouté: « Je dois vous dire quand même, j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là. Franchement, c’est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrariée ».
L’utilisation du terme « ces gens-là », en référence aux couples de même sexe, avait provoqué un tollé. Mme Cayeux avait ensuite déclaré « regretter » des propos passés « stupides et maladroits ».
Soutien de Fillon
Les oppositions n’ont pas tardé à ironiser sur ces nouveaux déboires du gouvernement.
« Rapide comme l’éclair ce passage au gouvernement ! Décidément le fric et la Macronie, c’est une histoire sans fin ? », a raillé le vice-président RN de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu.
« Caroline Cayeux démissionne. Non pas pour ses propos LGBT-phobes, qui ne dérangeaient pas Macron, mais suite à un désaccord avec la HATVP sur sa déclaration de patrimoine. Décidément, la Macronie est engluée dans les affaires d’argent, de conflit d’intérêt et d’opacité… « , a déploré le député LFI Bastien Lachaud, tout comme sa collègue Clémence Guetté, pour qui « on ne voit plus la fin des scandales macronistes ».
« La vraie question est : qui n’a pas de démêlé avec la justice ou la HATVP dans ce gouvernement ? », a tweeté pour sa part le patron du PS Olivier Faure.
Elle devait son portefeuille aux Collectivités à une bonne connaissance de leurs arcanes. A son arrivée au gouvernement en juillet 2022, elle était à la tête de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), un établissement public voulu par Emmanuel Macron pour assurer la coordination entre l’État et les collectivités territoriales.
Maire de Beauvais depuis 2001, elle présidait depuis 2014 « Villes de France », une association qui regroupe les localités de 20.000 à 100.000 habitants.
Politiquement, Mme Cayeux s’est affichée comme un soutien sans faille de François Fillon lors de la primaire de l’UMP en 2012, puis à la présidentielle de 2017. Elle ne l’a pas lâché, malgré les affaires.
C’est en 2018 qu’elle a claqué la porte des Républicains, en désaccord avec Laurent Wauquiez. Rupture partisane qui ne l’avait pas empêchée d’être réélue dès le premier tour des municipales en 2020 à Beauvais, sous l’étiquette divers droite mais soutenue par la République en Marche. Elle a été une active supportrice d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022.
D’abord enseignante, puis responsable d’un organisme de formation professionnelle, cette licenciée d’anglais, titulaire d’un diplôme supérieur de droit international privé, est née à Paris le 1er novembre 1948.
La députée de Saint-Henri–Sainte-Anne quitte la chefferie du PLQ et laissera son siège de députée le 1er décembre.
Dominique Anglade a annoncé lundi matin en conférence de presse qu’elle démissionnait de la chefferie du Parti libéral du Québec et de son siège de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers
Le grenouillage aura finalement eu raison du leadership de Dominique Anglade. Dans une brève déclaration devant la presse, Mme Anglade a confirmé lundi matin qu’elle abandonnait la chefferie du PLQ et qu’elle démissionnerait de son siège de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne le 1er décembre.
« Depuis le 3 octobre dernier, j’ai pris la pleine mesure des résultats et, comme plusieurs, j’ai été déçue. J’ai alors entamé une réflexion personnelle qui est normale. »— Une citation de Dominique Anglade, cheffe démissionnaire du PLQ
Les enjeux démographiques, culturels, socio-économiques et écologiques sont trop importants pour que l’opposition officielle soit déchirée, a déclaré Mme Anglade.
Elle a ajouté que le PLQ, qui doit opérer un renouvellement de son offre politique, n’a pas le luxe d’être miné par des intrigues internes dont les Québécois n’ont que faire.
Dominique Anglade tourne la page de sa carrière politique presque sept ans jour pour jour après son élection dans une partielle comme députée libérale de Saint-Henri–Sainte-Anne. Si j’ai choisi la politique comme véhicule, c’est parce qu’au plus profond de moi j’ai la conviction que l’on doit travailler pour chaque personne, peu importe où elle habite sur notre territoire, peu importe le milieu duquel elle est issue.
L’engagement de la cheffe démissionnaire salué par les politiciens
Réagissant à la démission de la cheffe libérale, le premier ministre François Legault a insisté sur le courage de Mme Anglade.
Ça prend du courage pour se lancer en politique. Ça prend de la détermination pour être en politique. Ça prend de l’humilité pour quitter. Merci Dominique! a écrit le premier ministre François Legault sur Twitter.
Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, a souligné l’engagement féministe et la préoccupation sincère pour la santé mentale de la cheffe démissionnaire.
Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a mis l’accent sur l’engagement et le dévouement de Mme Anglade.
Peu importe nos divergences de point de vue, elle aura démontré de la résilience et un engagement complet envers la politique et envers son parti, déclaré le chef du parti québécois.
La mairesse de Montréal a elle aussi salué l’engagement de Mme Anglade.
« Par son travail et son implication, elle a montré aux femmes qu’il était possible d’aspirer aux plus hautes fonctions politiques. Merci. »— Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal
Au sein du Parti libéral, les réactions ne sont pas nombreuses. En entrevue à Midi info, le président de la dernière campagne nationale du Parti libéral du Québec et ancien ministre des Finances, Carlos Leitão, s’est dit déçu par ce qui est arrivé à Dominique Anglade.
On va prendre un an à deux ans de retard, a-t-il dit.
Selon M. Leitão, il aurait fallu prendre le temps d’examiner les raisons qui ont mené à cette situation [résultats des élections].
Il s’est également dit déçu par les collègues libéraux qui se sont manifestés pour montrer la sortie à leur cheffe.
« Il n’y avait pas d’empressement. On aurait pu faire tout ce travail à l’interne. »— Une citation de Carlos Leitão , président de campagne du PLQ et ancien ministre des Finances
La formation a obtenu 21 sièges au Parlement, mais le caucus libéral est passé à 20 députés il y a deux semaines, avec l’expulsion de Marie-Claude Nichols.
Insatisfaite de s’être vu refuser la troisième vice-présidence de l’Assemblée nationale, la députée de Vaudreuil avait préféré ne prendre aucune responsabilité parlementaire dans le cabinet fantôme de l’opposition officielle, ce qui avait poussé Dominique Anglade à l’exclure du caucus.
Cette décision – trop sévère, au goût de plusieurs membres du PLQ – avait créé bien des remous dans le parti, certains députés allant même jusqu’à réclamer le départ de la cheffe.
Dominique Anglade et Lise Thériault s’embrassant le jour de l’assermentation des nouveaux élus libéraux, le 18 octobre dernier. Deux semaines plus tard, l’ancienne députée d’Anjou–Louis-Riel exigeait sa démission. Photo: Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel
Dominique Anglade jette l’éponge à trois semaines de la rentrée parlementaire, prévue le 29 novembre. Un chef par intérim devra donc être choisi rapidement afin de pourvoir le poste de chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.
La démission de Mme Anglade de son poste de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne aura aussi pour conséquence de provoquer le déclenchement d’une élection partielle d’ici six mois.
Les membres du Parti conservateur étaient profondément divisés au sujet de son programme de relance économique.
La première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission devant le 10, Downing Street, à Londres. Photo : Getty Images/Rob Pinney
Confrontée aux attaques de l’opposition et à une crise de confiance au sein du Parti conservateur, la première ministre britannique Liz Truss quitte ses fonctions 45 jours après avoir succédé à Boris Johnson.
Vainqueure de la course à la chefferie pour la succession de Boris Johnson, emporté par le scandale du « Partygate », Liz Truss a pris les commandes du gouvernement conservateur le 5 septembre dans un contexte politique et économique difficile.
À peine un mois après son arrivée à la tête du gouvernement, elle battait déjà des records d’impopularité dans la population alors que les membres de son parti étaient profondément divisés au sujet de son programme de relance économique.
Liz Truss est rentrée au 10, Downing Street, après avoir annoncé sa démission lors d’une brève allocution. Photo : Reuters/Toby Melville
« Dans le contexte actuel, je ne peux livrer le mandat pour lequel j’ai été élue par le Parti conservateur. »— Une citation de Liz Truss, première ministre du Royaume-Uni
Son ou sa successeur(e) sera choisi au sein des députés conservateurs qui se sont donné huit jours pour déterminer qui assumera l’intérim à la tête du gouvernement.
Sur les bancs de l’opposition, le chef du Parti travailliste, Keir Starmer, a réclamé le déclenchement d’élections générales anticipées dès maintenant.
La première ministre britannique Liz Truss s’est finalement résignée jeudi à démissionner après seulement six semaines au pouvoir ressemblant à un chemin de croix pour la dirigeante conservatrice. La situation était devenue pour elle complètement insoutenable, comme l’explique Marie Isabelle Rochon.
Le décès de la reine, le même jour, avait totalement occulté les débuts de son gouvernement pendant une dizaine de jours.
Déjà moins populaire que son prédécesseur, Boris Johnson, Liz Truss a connu ses premiers revers lorsque son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a annoncé un mini-budget destiné à relancer la croissance en tablant sur des baisses d’impôts de dizaines de milliards de livres essentiellement financées par de la dette nationale.
Panique sur les marchés
Plombée par l’affolement des marchés, la valeur de la livre a encaissé une baisse historique qui a ébranlé le nouveau gouvernement et la confiance du public.
Le Royaume-Uni traverse une crise sociale et économique majeure aggravée par la flambée des prix de l’énergie et un taux d’inflation de 10,1 %, un sommet en 40 ans.
Pour calmer la panique des marchés, la Banque d’Angleterre a dû intervenir d’urgence sur le marché obligataire en invoquant un risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni.
L’opposition travailliste a une avance de 33 points sur les conservateurs dans les sondages, du jamais vu depuis la fin des années 1990.
Le chef de l’opposition, le travailliste Keir Starmer. Photo : via Reuters/Jessica Taylort/Hoc
Ébranlée et contestée au sein de son propre parti, Liz Truss a annoncé lors du congrès du Parti conservateur qu’elle renonçait à supprimer la tranche d’imposition la plus élevée pour les contribuables les plus riches en excluant de réduire les dépenses publiques, le tout en promettant néanmoins des baisses d’impôts.
Des volte-face qui ont semé de sérieux doutes dans le pays sur sa politique économique et les capacités de son gouvernement à la mettre en œuvre.
Après avoir remplacé Kwasi Kwarteng aux Finances par Jeremy Hunt, son ancien adversaire dans la course pour Downing Street, Liz Truss avait annoncé un nouveau revirement en renonçant à maintenir à 19 % l’impôt sur les sociétés qui augmentera à 25 %, comme l’avait prévu le gouvernement précédent.
Attaquée de toutes parts, la première ministre s’était fait représenter par une autre ministre pour répondre aux questions qui fusaient à la Chambre des communes où on l’accusait de se cacher sous son bureau.
Moins d’une semaine après avoir dû limoger son ministre des Finances et ami proche, Kwasi Kwarteng, elle a perdu mercredi sa ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, responsable du dossier délicat des traversées illégales de la Manche, qui atteignent des niveaux records au Royaume-Uni.
Officiellement, Mme Braverman a démissionné pour avoir utilisé son courriel personnel pour l’envoi de documents officiels, enfreignant ainsi le code ministériel. Dans sa lettre de démission, Mme Braverman a exprimé ses graves inquiétudes sur la politique du gouvernement qui, selon elle, renonce à ses promesses, notamment dans le dossier migratoire.
Suella Braverman, occupait le poste de ministre de l’Intérieur (Home Office) au sein du gouvernement Truss. Photo : La Presse Canadienne/AP/Frank Augustein
Le déroulement totalement chaotique d’un vote mal expliqué en Chambre sur la reprise de la fracturation hydraulique dans le pays, une technique controversée d’extraction de gaz et de pétrole, dont le gouvernement voulait faire un test de loyauté est finalement venu à bout de la détermination de la première ministre Truss.
Jeudi matin, plus d’une douzaine de députés conservateurs réclamaient la démission de leur cheffe.
En Écosse, la première ministre Nicola Sturgeon n’a pas pris de pincettes sur son compte Twitter pour décrire la situation qui prévaut à la tête de l’État britannique.
« Il n’y a pas de mots pour décrire adéquatement cette pagaille. […] La réalité est que les gens ordinaires en paient le prix. Les intérêts du Parti conservateur ne devraient concerner personne en ce moment. »— Une citation de Nicola Sturgeon, première ministre d’Écosse.
Des réactions à l’étranger
À Washington, le président américain Joe Biden a remercié Mme Truss tout en assurant la coopération de son administration avec le gouvernement britannique, rappelant au passage que les deux pays sont de grandsalliés liés par une amitié durable.
« Je remercie la première ministre Liz Truss pour son partenariat sur toute une série de questions, notamment celle de tenir la Russie responsable de sa guerre contre l’Ukraine. Nous poursuivrons notre étroite coopération avec le gouvernement britannique. »— Une citation de Joe Biden, président des États-Unis
De son côté, le président français, Emmanuel Macron, s’est gardé de faire tout commentaire sur la vie politique britannique tout en soulignant que Mme Truss et lui avaient eu des échanges toujours très constructifs.
La France, en tant que nation et peuple ami du peuple britannique, souhaite avant tout la stabilité dans le contexte que nous connaissons, qui est un contexte de guerre et de tension énergétique, a ajouté le chef de l’État français.
Par Radio-Canada avec les informations de Reuters et Agence France-Presse