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Aux Etats-Unis, les démocrates à un siège de garder le Sénat

novembre 12, 2022
Aux Etats-Unis, les democrates a un siege de garder le Senat
Aux Etats-Unis, les démocrates à un siège de garder le Sénat© AFP/Stefani Reynolds

Joe Biden semblait en mesure samedi de conserver le contrôle du Sénat et les républicains de le priver de la majorité à la Chambre des représentants. Mais les regards se tournaient déjà vers 2024 avec l’annonce probable mardi d’une candidature de Donald Trump à la Maison Blanche.

La victoire annoncée vendredi du démocrate sortant Mark Kelly en Arizona signifie que le Sénat est actuellement partagé à 49-49, avec deux sièges restants à départager, dans le Nevada et la Géorgie, quatre jours après les élections américaines de mi-mandat.

Il suffit que les démocrates en remportent un pour garder le contrôle de la chambre haute, puisqu’ils pourront user du vote de la vice-présidente Kamala Harris pour départager les égalités, comme le prévoit la Constitution.

En Arizona, l’astronaute Mark Kelly a battu Blake Masters, qui avait reçu le soutien appuyé de l’ancien président républicain omniprésent dans cette campagne.

Piqué par ce revers, qui s’ajoute à d’autres échecs de ses poulains, Donald Trump a de nouveau crié à la « fraude électorale » refusant d’admettre le verdict des urnes, comme il le fait depuis sa défaite à la présidentielle de 2020.

Du côté de la Chambre des représentants, les républicains semblaient en passe de reprendre la majorité des sièges, ce qui compliquera la suite du mandat du président Joe Biden.

Mais leur victoire s’annonce nettement plus courte qu’annoncée. La chaîne NBC News projetait samedi matin une frêle majorité de cinq sièges pour les républicains avec 220 élus contre 215 pour les démocrates.

Près de 20 scrutins n’ont cependant toujours pas donné leur verdict, principalement en Californie.

« Pas de vague »

Les républicains ont longtemps cru posséder un boulevard pour reprendre les deux chambres à leurs rivaux, promettant une « vague rouge », voire un « tsunami » qui n’aura donc finalement pas eu lieu.

Leurs résultats décevants font monter l’agitation parmi leurs élus au Congrès, augurant de possibles règlements de compte.

Dans une lettre révélée par Politico, plusieurs sénateurs trumpistes demandent de reporter le vote pour élire leur chef au Sénat, posant un défi à l’actuel responsable, le ténor républicain Mitch McConnell. « Nous sommes tous déçus qu’une +Vague Rouge+ ne se soit pas concrétisée, et il existe plusieurs raisons à cela », écrivent-ils.

Une fois le paysage politique établi dans les deux chambres du Congrès, les regards seront bel et bien tournés vers 2024 aux Etats-Unis, avec la perspective de voir l’ancien président Donald Trump annoncer sa candidature dès mardi, selon l’un de ses proches conseillers.

« Le président Trump annoncera mardi qu’il est candidat à l’élection présidentielle. Et ce sera une annonce très professionnelle, très soignée », a déclaré vendredi son conseiller Jason Miller sur « War Room », le podcast de Steve Bannon, autre proche de Donald Trump.

Fragilisé

Le magnat de l’immobilier avait jusque-là laissé entendre qu’il pourrait se présenter, promettant qu’il ferait depuis sa résidence de Floride, Mar-A-Lago, une « grande annonce » – dont la teneur ne suscitait plus vraiment de suspense ces derniers jours.

La candidature de Donald Trump sera sa troisième à la Maison Blanche. Même si son influence sur le parti républicain reste indéniable, il sort fragilisé des élections de mi-mandat, lors desquelles nombre de ses lieutenants ont déçu.

A l’inverse de Donald Trump, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, réélu triomphalement, est auréolé de l’image de grand gagnant de cette saison électorale. La victoire de cette nouvelle star de la droite dure a conforté sa place de potentiel rival de l’ex-président pour l’investiture républicaine.

Cela n’a pas échappé au milliardaire, qui a enchaîné cette semaine piques et moqueries contre celui qu’il surnomme « Ron-la-Morale ».

Et, hasard du calendrier ou pas, mardi sera aussi le jour de la sortie des mémoires d’un autre concurrent possible de Donald Trump, son ancien vice-président Mike Pence.

L’élection de 2024 pourrait tenir du remake de celle de 2020: son adversaire d’alors, l’actuel président démocrate Joe Biden, a réaffirmé cette semaine son « intention » de briguer un deuxième mandat. Mais lui a pris soin de repousser toute décision définitive à l’année prochaine.

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Joe Biden est-il en train de créer une surprise électorale?

août 29, 2022

La tendance en faveur des républicains semble fléchir, alors que les démocrates engrangent de bonnes nouvelles.

Le président Joe Biden marche en saluant la foule.

Le président Joe Biden sauvera-t-il les meubles pour les démocrates aux élections de mi-mandat? Photo : Getty Images/Alex Wong

WASHINGTON – On le sent depuis quelques semaines, le vent semble avoir changé de direction. Depuis des mois, les républicains bombaient le torse, sûrs de ravir aux démocrates la Chambre des représentants en novembre et peut-être même d’empocher le Sénat.

Ils s’imaginaient déjà faire face à un président démocrate, sans aucun appui du Congrès, pieds et poings liés pendant la deuxième moitié de son mandat.

Certains salivaient déjà à l’idée de lancer une procédure de destitution en bonne et due forme contre un Biden essoufflé, affaibli et très impopulaire. Peu importe la raison, les plus vocaux et extrémistes, comme les Matt Gaetz, Lauren Boebert et Marjorie Taylor-Greene, allaient s’en charger.

Après tout, c’est de bonne guerre. Les démocrates ont bien tenté de déboulonner Donald Trump avec deux procédures, forcément vouées à l’échec puisque de toute façon les sénateurs républicains allaient prononcer un verdict de non-culpabilité, peu importe les éléments de preuve qui leur seraient présentés, extrême partisanerie oblige.

Mais aujourd’hui, à 70 jours des élections de mi-mandat, les démocrates peuvent se permettre d’être beaucoup plus optimistes. Ils peuvent envisager de limiter les dégâts à la Chambre des représentants, en la conservant peut-être même de justesse, et pourraient, pourquoi pas, accroître leur présence au Sénat, selon de meilleurs sondages dans certaines courses cruciales. La vague rouge ressemble plus à une ondulation, notait récemment le groupe non partisan The Cook Political Report, en parlant du raz-de-marée garanti chez les républicains il y a quelques mois encore.

D’une confortable avance républicaine à un déclin inquiétant

Les républicains n’ont qu’un groupe à blâmer dans cette glissade : eux-mêmes. Les trumpistes et républicains, entièrement dévoués à la cause de l’ex-président – par conviction ou par peur –, ont tout misé sur l’enjeu social de l’accès à l’avortement (croyant que cela allait asseoir leur supériorité sur ce dossier polarisant), sur la personnalité de Donald Trump – qui fait de plus en plus froncer les sourcils depuis la perquisition – et sur le mécontentement des électeurs quant à l’inflation et au prix de l’essence, un enjeu majeur dans ce pays d’automobilistes, mais qui tend à se calmer avec une baisse des prix.

Donald Trump sur une estrade, tenant une casquette rouge.

Donald Trump a remodelé le Parti républicain à son image, pour le meilleur et pour le pire. Photo : Getty Images/Scott Olson

Les républicains ont surtout oublié une chose fondamentale : ils ne représentent qu’une partie des électeurs américains. Ils oublient que parmi ceux qui ont voté pour Trump en 2016 se trouvaient ceux qu’on appelle les indépendants. Ces Américains qui détestent avoir une affiliation politique collée dans le dos mangent aux deux râteliers politiques d’une élection à l’autre. Et ce bloc, qui représente environ 40 % de l’électorat, commence à se fatiguer des décisions et des impacts des obstructions républicaines au Congrès.

Trump, qui a sélectionné une majorité de candidats qui se sont rangés dans son camp mensonger de l’élection volée de 2020, en mène large pour ces élections de mi-mandat. Mais tout cela est en train de se transformer en un référendum sur sa personnalité et sur la mainmise qu’il exerce sur le parti. Le Parti républicain est le parti de Trump, se targue le clan de l’ex-président.

Peut-être, mais cela est en train de se retourner contre lui.

Si nous choisissons Trump, nous serons détruits et nous le mériterons, avait déclaré en mai 2016 le sénateur Lyndsey Graham, qui faisait alors campagne pour obtenir l’investiture républicaine présidentielle face à Trump. Une citation que certains de ses adversaires aiment ressortir de plus en plus.

Joe Biden sur une estrade dans un rassemblement politique.

Ragaillardi par la tendance positive à l’égard de son parti, Joe Biden passe à l’attaque contre les républicains. Photo : Getty Images/Drew Angerer

Des démocrates plus fougueux

Pendant ce temps, les démocrates, qui ne sont habituellement pas très bons pour se vendre quand vient le temps de défendre leurs réalisations, passent à l’offensive. Ragaillardi par ces chiffres positifs, Joe Biden, il y a quelques jours, devant des partisans et des bailleurs de fonds démocrates, a présenté cette élection comme un référendum sur l’accès à l’avortement, la sécurité au regard des armes à feu, les médicaments sur ordonnance abordables, la protection de la démocratie et la survie même de notre planète.

Autant d’enjeux sur lesquels les républicains ont fait de l’obstruction, notamment au Congrès. Les républicains sont des gens extrêmes qui ne font rien de concret pour vous, alors que nous, démocrates, avons réalisé nos promesses et agissons sur le terrain, semble être le leitmotiv de cette campagne de mi-mandat.

Des personnes tiennent des affiches.

L’annulation partielle de dettes d’études proposée par Joe Biden, une mesure très attendue par les jeunes, a été décriée par les républicains. Photo : Getty Images for we the 45M/Paul Morigi

Et pendant que Biden critique vertement les républicains, l’équipe du compte Twitter officiel de la Maison-Blanche s’est laissée aller à narguer les législateurs républicains qui ont tiré à boulets rouges sur l’annulation de la dette de certains étudiants, proposée par Biden. Face aux attaques de ces républicains, l’équipe des médias sociaux du président les a remis à leur place en parlant des centaines de milliers, voire des millions de dollars, que ces législateurs avaient obtenus du gouvernement fédéral en prêts annulés dans le cadre d’un programme de relance pendant la pandémie. Bref, les bleus passent à l’attaque contre les rouges.

Une base démocrate étonnamment mobilisée

Habituellement, les partisans démocrates tendent à bouder leur parti aux élections hors du cycle présidentiel, surtout pour les élections de mi-mandat. Souvent frustrés ou insatisfaits de la performance de ceux qu’ils ont élus, ils préfèrent rester chez eux, histoire de les punir. Or, les chiffres de participation des récentes élections spéciales et primaires démocrates prouvent le contraire cette fois-ci.

Joe Biden devant une foule.

La mobilisation des partisans démocrates est plutôt une bonne surprise pour ceux-ci, habitués à moins d’entrain chez leurs troupes. Photo : Getty Images/Drew Angerer

Lors de quatre élections spéciales pour des sièges à la Chambre, y compris dans le 19e district de New York, où le candidat du parti a centré sa campagne sur l’avortement, ​​les démocrates ont surpassé la performance de Biden en 2020.

Bien sûr, M. Biden reste impopulaire dans les sondages, mais alors qu’il remportait seulement 37,5 % d’approbation en juillet dernier, il est aujourd’hui à 42,3 %, selon l’agrégateur de sondages Five Thirty Eight. C’est un début de tendance face aux 53,5 % des sondés qui sont insatisfaits de leur président.

Soixante-dix jours pour inverser la tendance

Cette tendance est-elle irréversible pour les républicains? La réponse sera peut-être connue dans une semaine lorsque les sondages publiés aux alentours de la fête du Travail donneront le ton des élections de mi-mandat. Traditionnellement, en effet, les points récoltés par les partis sont bien souvent ceux qu’on trouve au soir de l’élection.

Si la remontée démocrate se confirme, ce serait en tout cas comme si le moule de ce rendez-vous électoral, souvent défavorable au président en poste, pouvait effectivement se briser, à la surprise générale.

Cette course de mi-mandat risque d’être assez palpitante pour certains et dévastatrice pour d’autres. Quelque part en Floride, il y en a un qui doit commencer à se poser des questions.

Radio-Canada, Analyse de Frédéric Arnaud

Aux États-Unis, accord entre républicains et démocrates sur les armes à feu

juin 12, 2022
Le Capitole à Washington.

Après de longues tractations, les sénateurs des deux partis ont conclu un accord sur les armes à feu. Photo : Istock

Des sénateurs républicains et démocrates se sont mis d’accord dimanche sur quelques mesures destinées à restreindre l’accès aux armes à feu aux États-Unis, un compromis rare mais qui demeure très en deçà des réformes réclamées par Joe Biden après de nouvelles tueries.

Lancée après le massacre d’Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants, dans une école primaire du Texas fin mai, l’initiative des parlementaires prévoit certaines limitations de l’accès aux armes pour des personnes jugées dangereuses, le renforcement de la sécurité des écoles et le financement de programmes spécialisés dans le domaine de la santé mentale.

Le président des États-Unis a immédiatement salué des avancées importantes, même si elles n’incluent pas tout ce qui est nécessaire pour sauver des vies.

Il s’agit néanmoins du texte le plus significatif sur le contrôle des armes à feu à être voté au Congrès depuis des décennies, a-t-il plaidé dans un communiqué.

La présence de dix sénateurs républicains parmi les signataires du communiqué qui annonce ce compromis suggère qu’une telle proposition de loi a de véritables chances de passer au Sénat si l’ensemble des 50 élus démocrates y sont favorables.

Une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 sénateurs est nécessaire pour son adoption, ce qui a bloqué jusqu’ici toute avancée majeure vers un meilleur encadrement des armes à feu en raison de l’opposition des républicains.

« Avec un soutien des élus des deux partis, il n’y a aucune excuse pour un retard et aucune raison pour ne pas avancer rapidement au Sénat et à la Chambre des représentants. »— Une citation de  Joe Biden

Le président promet de promulguer immédiatement ce texte s’il est adopté.

La tuerie d’Uvalde et celle survenue quelques jours plus tôt à Buffalo, dans le nord-est du pays, avaient ému l’Amérique et déclenché plusieurs initiatives parlementaires.

Un groupe de sénateurs, mené par le démocrate Chris Murphy avec le républicain John Cornyn, a discrètement travaillé ces derniers jours afin de parvenir à l’accord annoncé dimanche.

Les 20 sénateurs, 10 républicains et 10 démocrates, se sont mis d’accord pour faire une proposition de bon sens, soutenue par les deux partis, afin de protéger les enfants américains, de garder nos écoles en sécurité et de réduire le danger de la violence au pays, selon le communiqué commun.

L’accord met en avant le soutien par le gouvernement fédéral de lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent.

Il prévoit le financement de divers programmes de soutien et d’aide psychologique ainsi que le renforcement de la sécurité dans les écoles, notamment par la formation des enseignants.

Ces sénateurs souhaitent également le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu’un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes.

« Notre projet sauvera des vies tout en protégeant les droits constitutionnels des Américains respectueux de la loi. »— Une citation de  Extrait du communiqué sur l’entente

Toujours dans son communiqué, le groupe énumère des propositions, mais sans présenter un véritable texte de loi pour le moment.

L’accord du jour montre l’intérêt du dialogue et de la coopération, a salué le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell. Dans une Amérique profondément divisée, un accord entre élus républicains et démocrates au Congrès est rare, d’autant plus sur ce sujet d’ordinaire très clivant.

Le compromis est cependant bien loin de ce que demandent de nombreux Américains, notamment des dizaines de milliers d’entre eux qui sont descendus samedi dans les rues de nombreuses villes du pays, tout particulièrement dans la capitale, Washington, pour demander des réformes fortes au Congrès.

Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux manifestations en énumérant les mesures qu’il souhaite voir adoptées mais qui sont absentes de l’accord de dimanche : interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs à grande capacité, vérification des antécédents pour l’ensemble des acheteurs d’armes – et pas uniquement pour les moins de 21 ans –, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.

La Chambre des représentants avait quant à elle voté mercredi un texte différent qui inclut l’interdiction de la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité, mais il n’a presque aucune chance de passer au Sénat.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

États-Unis: Les démocrates au Congrès pressés d’offrir enfin une victoire à Biden

novembre 4, 2021
Les democrates au Congres presses d'offrir enfin une victoire a Biden
Les démocrates au Congrès pressés d’offrir enfin une victoire à Biden© AFP/Mandel Ngan

Enfin, un vote ? Sous pression après une défaite cuisante à une élection locale, les démocrates au Congrès s’employaient encore et toujours jeudi à accorder leurs violons pour adopter les grands plans d’investissements de Joe Biden, et relancer ainsi sa présidence.

Après des mois d’intenses tractations, les élus à la Chambre des représentants ont ouvert timidement la porte à un vote sur les deux projets d’investissements du dirigeant démocrate, censés « reconstruire » l’Amérique.

« Nous allons adopter ces deux plans », a promis jeudi la présidente démocrate de la Chambre Nancy Pelosi, sans s’avancer sur un calendrier précis.

Un vote pourrait être organisé à la hâte par la Chambre dans la soirée, mais les experts s’accordaient plutôt à dire que les négociations pourraient encore s’éterniser jusqu’à ce week-end.

Le temps presse pourtant.

Les guerres intestines entre l’aile gauche du parti de Joe Biden et les élus plus modérés privent le président d’une victoire politique dont il a désespérément besoin pour donner un nouveau souffle à sa présidence.

« Il y a urgence », a martelé une porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

Les programmes de dépenses du président sont populaires auprès des Américains, selon les sondages. Et une étude du cabinet Moody’s publiée jeudi estimait à 1,5 million le nombre d’emplois que pourraient créer ces plans en dix ans.

Un an avant des élections

Mais Joe Biden, qui a vanté durant la campagne présidentielle ses talents de négociateur du fait de sa longue carrière de sénateur, bute face aux divisions de son parti et regarde, impuissant, sa cote de popularité dégringoler.

Avant sa tournée aux sommets du G20 et de la COP26, le président s’était déjà rendu deux fois sur la colline du Capitole pour accélérer le passage de ses deux projets phares:

Un plan d’abord pour rénover les routes, ponts et transports vétustes du pays. L’enveloppe de 1.200 milliards de dollars — l’équivalent du PIB de l’Espagne — est soutenue par les démocrates et certains républicains.

Un second, gigantesque volet social et climatique, baptisé « Build Back Better » (« Reconstruire en mieux »), qui prévoit de réduire les frais de garde d’enfants et d’investir 550 milliards de dollars pour réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Mais ses efforts n’ont pas abouti.

De retour d’Europe, le président, visiblement impatient, a pressé ses troupes de se mettre en ordre de marche.

« Les démocrates n’ont jamais été aussi proches de finaliser et adopter » ces plans, a répondu jeudi le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer.

Mais leur sort est en réalité dans les mains d’un élu qui refuse pour l’instant de les soutenir, le sénateur Joe Manchin, de Virginie-Occidentale.

Au vu de la très fine majorité démocrate au Sénat, cet élu possède virtuellement un droit de veto sur ces projets.

Il a encore douché ce matin les espoirs d’un passage rapide des mesures, réitérant ses inquiétudes quant à leur impact sur la dette publique américaine et l’inflation.

Dans son Etat, l’un des plus pauvres d’Amérique, « les gens sont terrifiés par la hausse du prix de l’essence, de la nourriture, des services publics », a-t-il assuré sur CNN.

Une façon de dénoncer les dépenses jugées excessives de son parti, accusé de n’avoir pas su prendre le pouls du pays, au point d’avoir perdu mardi le contrôle de la Virginie, un Etat qui avait pourtant majoritairement voté pour Joe Biden à la présidentielle de 2020.

Un constat d’autant plus morose que cette élection faisait office de répétition générale avant de prochaines batailles politiques: le pays tout entier sera appelé aux urnes pour les élections législatives de mi-mandat en novembre 2022.

Le parti de Joe Biden pourrait alors perdre le contrôle des deux chambres, ce qui compliquerait bien plus encore le passage de toute réforme d’ampleur.

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Les démocrates veulent enclencher le processus de destitution de Trump lundi

janvier 9, 2021

La majorité à la Chambre des représentants des États-Unis préférerait ne pas attendre au 20 janvier pour changer de président.

Nancy Pelosi dans un couloir du Capitole américain, le 8 janvier 2020

© Alex Wong/Getty Images Nancy Pelosi dans un couloir du Capitole américain, le 8 janvier 2020

Selon plusieurs médias américains et internationaux, le processus de destitution de Donald Trump pourrait s’enclencher lundi avec le dépôt contre lui d’accusations dans la foulée de l’invasion du Capitole cette semaine, alors que le Congrès était réuni pour certifier l’élection de Joe Biden.

Le cas échéant, le vote de destitution pourrait avoir lieu aussi tôt que mercredi, d’après l’Associated Press. Le vice-président Mike Pence prendrait ainsi la place de Donald Trump pour assurer la transition.

Un brouillon de la mise en accusation, rédigé par le représentant David Cicilline et dont CNN a obtenu copie, reproche entre autres au président actuel d’avoir perpétré des «crimes et délits graves» en incitant ses partisans à «s’insurger contre le gouvernement des États-Unis».

Même certains républicains pourraient voter en faveur de la mise en accusation. C’est notamment le cas de la sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski qui, dans une entrevue au Anchorage Daily News, a appelé à son départ de tous ses vœux. «Je veux qu’il parte, a-t-elle déclaré. Il a causé assez de dégâts comme ça.»

Le sénateur du Nebraska Ben Sasse est allé dans le même sens, vendredi. «Il va de soi que je prendrai en considération les articles qui seront déposés [au Congrès], car, comme je vous l’ai déjà dit, je crois que le président n’a pas respecté son serment d’office», a-t-il déclaré à CBS.

Joe Biden, qui entrera en fonction le 20 janvier, n'entend pas se mêler de la destitution de Donald Trump.

© KEVIN LAMARQUE/Reuters Joe Biden, qui entrera en fonction le 20 janvier, n’entend pas se mêler de la destitution de Donald Trump.

Joe Biden, de son côté, laissera au Congrès la responsabilité d’ouvrir ou non une procédure de destitution contre Donald Trump. Interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse à Wilmington, dans le Delaware, le président désigné a clairement fait savoir qu’il n’entendait pas participer directement au processus.

«Nous allons donc nous concentrer sur notre travail, et le Congrès peut décider de la façon de procéder [face à Donald Trump]», a-t-il dit, tout en jugeant son prédécesseur «inapte» à gouverner.

Un funeste bilan

Ce n’est pas la première fois que les élections américaines trempent dans la controverse. Dans la foulée de la course présidentielle de 2020, marquée par la peur, les menaces et de profondes divisions, voici un retour sur certains des plus grands scandales et des plus grandes polémiques jamais vues dans l’histoire de la politique américaine.

L’invasion du Capitole par des partisans pro-Trump – dont plusieurs membres de l’extrême droite – a causé la mort de quatre manifestants et d’un policier, Brian Sicknick, qui a succombé à ses blessures jeudi.

Depuis, 15 personnes ont été inculpées, a annoncé le ministère de la Justice vendredi après-midi. Parmi les émeutiers accusés figure Richard Barnett, l’homme photographié dans le bureau de la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.

Un autre prévenu est soupçonné d’avoir déposé une bombe artisanale près du Congrès, a précisé Ken Kohl, du bureau du procureur fédéral de Washington.

Richard Barnett a pris la liberté de s'asseoir dans la chaise de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, mercredi.

© SAUL LOEB/Getty Images Richard Barnett a pris la liberté de s’asseoir dans la chaise de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, mercredi.

Par ailleurs, Donald Trump a annoncé vendredi, sur son compte Twitter, qu’il «n’assistera pas à la prestation de serment du 20 janvier». Il deviendra ainsi le premier président sortant depuis Andrew Johnson à ne pas assister à l’assermentation de son successeur.

Selon une source proche du dossier citée par Reuters, il est même question que Donald Trump quitte Washington la veille pour se rendre dans sa résidence en Floride.

Cette décision n’aurait rien d’étonnant, compte tenu du fait que Donald Trump répète depuis plusieurs semaines que la victoire lui a été volée et qu’il a été victime d’une vaste fraude électorale. Sa propre administration affirme plutôt que le vote a été juste et libre.

M. Trump a toutefois reconnu, jeudi, qu’il devait céder sa place, sans toutefois nommer ni féliciter Joe Biden pour sa victoire.

Le vice-président sortant Mike Pence devrait quant à lui assister à la cérémonie d’assermentation du président désigné le 20 janvier.

Un président « déséquilibré »

Enfin, Nancy Pelosi – qui a perdu son ordinateur portable lors de l’invasion du Capitole – a déclaré vendredi s’être entretenue avec l’armée américaine afin de s’assurer que Donald Trump – un «président déséquilibré», a-t-elle dit – ne puisse utiliser les codes nucléaires d’ici la fin de son mandat.

Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment le 20 janvier à midi, respectivement comme président et vice-présidente des États-Unis.

Traditionnellement, le président sortant et le président désigné se rendent ensemble au Capitole pour incarner la transition pacifique. La cérémonie très attendue se déroule sur les marches du Congrès, devant les pelouses du National Mall.

Tous les quatre ans, des centaines de milliers de spectateurs se pressent dans la capitale fédérale américaine pour y assister, mais l’accès sera limité en raison de la pandémie de COVID-19.

Avec CBC/Radio-Canada

États-Unis: Donald Trump souhaite se tourner vers la Cour suprême

novembre 4, 2020
WASHINGTON — Le président Donald Trump a déclaré qu’il portera le résultat de l’élection présidentielle à la Cour suprême, mais on ne sait pas exactement ce qu’il veut dire dans un pays où le décompte des votes se poursuit régulièrement au-delà du jour du scrutin, et où les États fixent en grande partie les règles à ce sujet.

© Fournis par La Presse Canadienne
«Nous allons nous adresser à la Cour suprême des États-Unis — nous voulons que tous les votes cessent», a déclaré M. Trump tôt mercredi.Mais le vote est terminé, c’est le décompte des voix qui se poursuit à travers le pays. Aucun État ne comptera les votes oblitérés après le jour du scrutin.

La campagne du candidat démocrate Joe Biden a qualifié la déclaration de M. Trump de «scandaleuse, sans précédent et incorrecte».

«Si le président met à exécution sa menace de saisir le tribunal pour essayer d’empêcher la compilation adéquate des votes, nous avons des équipes juridiques prêtes à se déployer pour contrer cet effort», a déclaré Jen O’Malley Dillon, responsable de la campagne de Joe Biden dans un communiqué. «Et elles prévaudront.»

L’expert en droit électoral Richard Hasen a écrit dimanche dans le magazine «Slate» qu’«il n’y a jamais eu de fondement pour affirmer qu’un bulletin de vote arrivant à l’heure ne pourra pas être compté si les responsables ne peuvent pas terminer leur décompte le soir des élections.»

Le professeur de droit électoral de l’Université d’État de l’Ohio, Edward Foley, a écrit sur Twitter mercredi: «Les votes valides seront comptés. (La Cour suprême) ne serait impliquée que s’il y avait des votes de validité douteuse qui feraient une différence, ce qui pourrait ne pas être le cas. L’état de droit déterminera le vainqueur officiel du vote populaire dans chaque État. Laissez l’état de droit fonctionner.»

Il n’existe aucun moyen de s’adresser directement à la Haute Cour pour une allégation de fraude. M. Trump et sa campagne pourraient alléguer des problèmes avec la façon dont les votes sont comptés dans les États individuels, mais ils devraient commencer leur combat juridique dans un État ou un tribunal fédéral inférieur.

Il y a un appel républicain en instance devant la Cour suprême afin de savoir si la Pennsylvanie peut compter les votes qui arrivent par la poste de mercredi à vendredi, une prolongation ordonnée par la plus haute cour de l’État à la suite de l’objection des républicains. Ce cas ne concerne pas les bulletins de vote déjà déposés et en la possession de responsables électoraux, même s’ils n’ont pas encore été dépouillés.

La Haute Cour a refusé avant les élections d’exclure ces bulletins de vote, mais les juges conservateurs ont indiqué qu’ils pourraient réexaminer la question après les élections. La Cour suprême a également refusé de bloquer une prolongation pour la réception et le dépouillage des bulletins de vote par anticipation en Caroline du Nord au-delà des trois jours fixés par la loi de l’État.

Même un petit nombre de votes contestés pourrait avoir de l’importance si l’un ou l’autre des États détermine le vainqueur de l’élection et que l’écart entre MM. Trump et Biden est si petit que quelques milliers de voix, voire quelques centaines, pourraient faire la différence.

Par la Presse canadienne avec Mark Sherman, The Associated Press

Une femme bras droit de Biden? De quoi «offenser» des hommes, selon Trump

août 11, 2020
Donald Trump, le 10 août.
Donald Trump, le 10 août. KEVIN LAMARQUE / REUTERS

Donald Trump a dit mardi 11 août que certains hommes pourraient se sentir «offensés» par l’engagement de son rival démocrate Joe Biden à choisir une femme comme colistière pour la présidentielle de novembre. «Il s’est borné à un certain groupe de personnes», a déclaré le président américain dans un entretien téléphonique à la radio Fox Sports. «Certains diront que c’est une offense faite aux hommes, et d’autres diront que c’est OK».

Joe Biden, qui le défiera dans les urnes le 3 novembre, s’est engagé dès le début de sa campagne, au printemps, à choisir une femme comme numéro 2. Il doit annoncer son choix cette semaine. Seules deux femmes dans l’histoire politique américaine ont jusqu’ici été désignées comme colistières: Sarah Palin en 2008 aux côtés du candidat républicain John McCain, et Geraldine Ferraro en 1984 avec le démocrate Walter Mondale. Aucune n’est devenue vice-présidente.

Donald Trump a salué mardi dans son entretien radio le travail de son propre vice-président, Mike Pence, tout en minimisant l’importance du choix du colistier. «Les gens ne votent pas pour le colistier, pas du tout», a-t-il avancé. «Vous pouvez choisir un George Washington comme colistier. Ou Abraham Lincoln, revenu d’entre les morts. Ils ne votent tout simplement pas pour le colistier».

Par Le Figaro avec AFP

États-Unis: Joe Biden sera officiellement le candidat démocrate

juin 6, 2020

 

Joe Biden a annoncé vendredi 5 juin disposer de suffisamment de délégués pour sa nomination comme candidat des démocrates afin d’affronter le président républicain Donald Trump lors de l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis.

«Ce soir, nous sommes assurés des 1991 délégués nécessaires pour remporter la nomination démocrate», a tweeté l’ancien vice-président. «Je vais consacrer chaque jour à me battre pour obtenir vos voix afin que, ensemble, nous puissions gagner la bataille pour l’âme de notre pays».

Joe Biden, 77 ans, a franchi le seuil des 1991 délégués lui permettant de s’assurer de sa nomination par son parti alors que se poursuivait le décompte d’une série de primaires démocrates organisées mardi. Il était d’ores et déjà considéré comme le candidat présumé après le ralliement en avril à sa candidature du champion de la gauche, Bernie Sanders.

Le pays connaît actuellement des manifestations massives de protestation après l’homicide le 25 mai de George Floyd, un homme noir non-armé, par un policier blanc.

«Il s’agit d’un moment difficile dans l’histoire de l’Amérique. Et la politique colérique et semeuse de discorde de Donald Trump n’est pas une réponse», a-t-il écrit sur la plateforme Medium après l’annonce du franchissement du seuil décisif du nombre de délégués. «Le pays réclame du leadership à cor et à cri. Un leadership capable de nous réunir. Un leadership qui puisse nous rassembler».

Par Le Figaro avec AFP

États-Unis: Deux sondages donnent Biden en tête dans l’Iowa et le New Hampshire

janvier 13, 2020

L’ancien vice-président américain Joe Biden fait la course en tête dans les intentions de vote en vue de la primaire démocrate dans l’Iowa et le New Hampshire, premiers Etats à se prononcer le mois prochain, selon deux sondages publiés lundi. L’ex-colistier de Barack Obama obtiendrait 24% des suffrages dans l’Iowa, montre un sondage de l’université de Monmouth réalisé du 9 au 12 janvier auprès de 405 électeurs démocrates potentiels. Il devance de six points le sénateur du Vermont, Bernie Sanders.

L’Etat donnera le coup d’envoi des primaires démocrates le 3 février prochain. Six candidats à l’investiture du Parti démocrate en vue de la présidentielle de novembre – Joe Biden, Bernie Sanders, Pete Buttigieg, Elizabeth Warren, Amy Klobuchar et Tom Steyer – débattront mardi à Des Moines, dans l’Iowa.

Dans le New Hampshire, où la primaire aura lieu le 11 février, Biden est crédité de 26% des intentions de vote, quatre points devant Sanders, selon une enquête d’opinion de l’université Franklin Pierce réalisée du 7 au 12 janvier auprès de 434 électeurs démocrates potentiels.

Les sondages montraient jusqu’à récemment Joe Biden en difficulté dans l’Iowa et le New Hampshire, laissant entendre qu’il devrait subir quelques pertes dans les Etats précoces avant d’obtenir des résultats comme en Caroline du Sud, où il a plus de chances de l’emporter. Cependant, ces nouveaux sondages indiquent que Biden pourrait obtenir l’investiture démocrate plus rapidement que prévu. Il continue de faire la course en tête dans la plupart des sondages nationaux.

Par Le Figaro avec Reuters

États-Unis: Trump écrase ses rivaux démocrates dans les montants levés pour la présidentielle

janvier 2, 2020

L’équipe de Donald Trump a révélé jeudi avoir récolté un montant impressionnant pour financer sa campagne de réélection, un signal inquiétant pour ses rivaux démocrates au démarrage d’une année qui culminera avec la présidentielle très attendue de novembre. Alors même qu’il était visé, au dernier trimestre 2019, par une procédure de destitution infamante, menée par l’opposition démocrate, le président américain a levé 46 millions de dollars, soit son meilleur trimestre de l’année.

Sans compter les fonds levés par le parti républicain, qui soutient sa réélection, et d’autres groupes de soutien, Donald Trump a récolté 143 millions de dollars en 2019, a indiqué son équipe dans un communiqué. «Les démocrates et les médias ont été pris par l’hystérie autour de la destitution bidon tandis que la campagne du président n’a fait que grandir et se renforcer, avec notre meilleur trimestre en terme de levées de fonds cette année», a souligné son directeur de campagne, Brad Parscale. «Le trésor de guerre du président et son réseau de partisans font de sa campagne de réélection une force imparable», a-t-il poursuivi.

Donald Trump a été mis en accusation pour abus de pouvoir le 18 décembre par la Chambre des représentants, à majorité démocrate. Il doit encore être jugé par le Sénat, contrôlé par les républicains, où il devrait être acquitté. En face, il reste 14 candidats en lice pour décrocher l’investiture démocrate et le défier dans les urnes le 3 novembre.

Le sénateur indépendant Bernie Sanders a annoncé jeudi un montant considérable: plus de 34,5 millions de dollars récoltés au dernier trimestre, soit le meilleur résultat annoncé par un candidat à la primaire démocrate sur l’année 2019. Le socialiste est deuxième dans les sondages pour la primaire démocrate, derrière l’ancien vice-président modéré Joe Biden, qui n’a pas encore annoncé les montants récoltés au dernier trimestre.

Par Le Figaro avec AFP