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Le G7 dénonce le comportement de la Corée du Nord après un nouveau tir de missile

février 18, 2023
Un défilé militaire en Corée du Nord.

Un missile balistique intercontinental aurait été lancé par la Corée du Nord dans la Zone économique exclusive japonaise. (Photo d’archives) Photo : Reuters/Images de la Télévision Officielle Nord-Coréenne

Les pays du G7 ont dénoncé samedi le « comportement irresponsable » de la Corée du Nord. Ce pays a en effet tiré un missile balistique intercontinental qui serait tombé dans la Zone économique exclusive japonaise, selon Tokyo, quelques jours avant un exercice militaire de simulation conjoint entre Washington et Séoul.

Pyongyang a tiré un missile balistique de classe ICBM [missile balistique intercontinental] en direction de l’est. Il a volé pendant approximativement 66 minutes et a parcouru une distance d’environ 900 km, a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Hirokazu Matsuno, aux journalistes.

Le temps de vol est similaire à celui de l’ICBM Hwasong-17 que Pyongyang avait testé en novembre dernier, selon le site spécialisé sud-coréen NK News.

Menace pour la paix et la sécurité

Ce nouveau tir de missile pourrait être un deuxième test du Hwasong-17, mais il pourrait aussi être un test de l’ICBM à combustible solide que Pyongyang est en train de mettre au point et qui, pour l’instant, n’a jamais été vu, a expliqué à l’AFP Joseph Dempsey, chercheur à l’Institut international des études stratégiques.

Cette action a été fermement condamnée samedi par la Maison-Blanche et par les pays du G7.

Ce tir aggrave inutilement les tensions et risque de déstabiliser la sécurité de la région, a fait valoir la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Adrienne Watson.

« Il constitue une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. »— Une citation de  Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche

À l’issue d’une rencontre lors de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont pour leur part déclaré que le comportement irresponsable de la Corée du Nord exige une réponse unifiée de la communauté internationale, y compris de nouvelles mesures importantes prises par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Les pays du G7 (États-Unis, Allemagne, Japon, France, Italie, Grande-Bretagne et Canada) condamnent avec la plus grande fermeté ce tir qui constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité […] et qui menace la paix et la sécurité régionales et internationales.

Pyongyang prépare son arsenal

La Corée du Nord tente depuis longtemps de mettre au point un ICBM à combustible solide. Ces missiles sont en effet plus faciles à stocker et à transporter, font preuve d’une meilleure stabilité et sont plus rapides à préparer pour un lancement, ce qui rend plus difficile leur détection ainsi que leur destruction préventive par les forces américaines.

Le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada, a indiqué de son côté que le missile semblait avoir une capacité de vol de 14 000 km, ce qui lui permettrait d’atteindre la partie continentale des États-Unis.

L’armée sud-coréenne avait auparavant annoncé ce tir de missile et affirmé que le pays maintenait un état de préparation complet tout en coopérant étroitement avec les États-Unis et en renforçant sa surveillance et sa vigilance.

Ce lancement est une nouvelle escalade dans les efforts de la Corée du Nord pour perfectionner ses capacités de frappes à longue portée, a déclaré à l’AFP Chun In-bum, général sud-coréen à la retraite. Le message de la Corée du Nord est clair : « Nous progressons régulièrement vers notre but de perfectionner des armes nucléaires à longue portée. »

Exercices militaires sur fond de menaces

Les tensions militaires se sont accrues sur la péninsule coréenne en 2022, année lors de laquelle Pyongyang a qualifié d’irréversible son statut de puissance nucléaire et mené une série record d’essais d’armements, notamment d’ICBM.

En réponse à son voisin du Nord, Séoul a mené des manœuvres militaires conjointes avec les États-Unis, son allié clé en matière de sécurité, moyen pour lui de convaincre l’opinion publique sud-coréenne de l’engagement américain à dissuader Pyongyang de toute attaque.

Le tir de samedi, le premier depuis sept semaines, survient au moment où les deux alliés s’apprêtent à mener un exercice de simulation, qui doit avoir lieu la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Pyongyang.

Joe Biden lors d'un discours.

Le président américain Joe Biden s’apprête à mener un exercice de simulation conjoint avec le gouvernement sud-coréen pour dissuader Pyongyang de toute attaque. (Photo d’archives) Photo: AFP via Getty Images/Saul Loeb

La Corée du Nord a menacé vendredi de réagir avec une force sans précédent aux manœuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d’un conflit armé.

Pour An Chan-il, chercheur à la tête de l’Institut mondial pour les études nord-coréennes, ce dernier tir indique que le dirigeant de Pyongyang, Kim Jong-un, a finalement dégainé son épée.

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en mai 2022 en promettant de se montrer ferme vis-à-vis de Pyongyang, a considérablement intensifié la tenue d’exercices militaires avec les États-Unis.

Séoul a qualifié Pyongyang d’ennemi dans un document de défense jeudi, un terme qu’elle a utilisé pour la première fois en six ans, ce qui signale un nouveau durcissement de sa position envers la Corée du Nord.

Au cours des essais d’armements menés par Pyongyang l’an dernier, un missile a atterri au sud de la ligne qui sert de fait de frontière maritime près des eaux territoriales sud-coréennes pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953.

Avec Radio-Canada parAgence France-Presse

Iran : Paris dénonce des exécutions « révoltantes »

janvier 7, 2023

Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini ont été condamnés à mort dans le cadre des manifestations en Iran, provoquant la colère internationale.

Le ministère français des Affaires étrangères a jugé samedi « révoltantes » les exécutions de Mohammad Mehdi Karami et de Seyed Mohammad Hosseini, condamnés à mort dans le cadre des manifestations en Iran, et exhorté Téhéran « à entendre les aspirations légitimes du peuple iranien ».

« L’exécution de manifestants ne peut tenir lieu de réponse aux aspirations légitimes de liberté du peuple iranien », a souligné un communiqué du Quai d’Orsay, précisant que la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, l’avait « dit à son homologue iranien le 20 décembre » dernier en marge d’un sommet régional en Jordanie. « Ces exécutions, révoltantes, s’ajoutent aux nombreuses autres violations graves et inacceptables des droits et des libertés fondamentales commises par les autorités iraniennes », ajoute le ministère des Affaires étrangères.

Et la France a maintes fois dénoncé ces violations, « publiquement et directement auprès des autorités iraniennes, ainsi qu’avec ses partenaires de l’Union européenne », rappelle-t-il. Plus tôt, l’Union européenne avait exprimé sa consternation et avait appelé « une nouvelle fois les autorités iraniennes à mettre immédiatement un terme à la pratique hautement condamnable de prononcer et d’exécuter des condamnations à mort contre des manifestants ».

Justice « expéditive »

La justice iranienne a annoncé la pendaison samedi de ces deux hommes reconnus coupables d’avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par le décès en détention de la jeune Mahsa Amini. Un tribunal en première instance avait condamné à mort les deux hommes le 4 décembre et la Cour suprême avait confirmé le 3 janvier leurs peines, une justice qualifiée d’« expéditive » par des ONG de défense des droits humains.

Depuis le début du mouvement de contestation, 14 personnes ont été condamnées à mort en lien avec les manifestations, selon un décompte de l’Agence France-Presse basé sur des informations officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées, deux ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême, six attendent de nouveaux procès et deux autres peuvent faire appel.

Par Le Point avec AFP

Un Iranien se suicide à Lyon pour attirer l’attention sur son pays

décembre 27, 2022

La victime, âgée de 38 ans, s’est volontairement noyée dans le Rhône pour dénoncer la situation dramatique que vit son pays ces dernières semaines.

Un ressortissant iranien s'est suicide lundi a Lyon pour denoncer le sort des protestataires reprimes en Iran (image d'illustration).
Un ressortissant iranien s’est suicidé lundi à Lyon pour dénoncer le sort des protestataires réprimés en Iran (image d’illustration).© Vincent Isore / MAXPPP / IP3 PRESS/MAXPPP

« Quand vous regarderez cette vidéo, je serai mort. » Ses ultimes mots faisant froid dans le dos ont été prononcés par un Iranien qui s’est suicidé lundi 26 décembre en se jetant dans le Rhône à Lyon afin, dit-il dans sa vidéo posthume, d’attirer l’attention sur la situation de son pays secoué par des manifestations. L’Iranien a été retrouvé noyé, lundi en fin de journée, a indiqué la police à l’Agence France-Presse, confirmant une information du journal local Le Progrès.

L’homme, âgé de 38 ans selon sa vidéo, n’a pas pu être réanimé malgré l’intervention des pompiers, qui l’ont ramené sur la berge, précise la source policière. « La police attaque les gens, on a perdu beaucoup de fils et de filles, on doit faire quelque chose », affirme d’une voix calme l’homme dans cette vidéo postée sur plusieurs réseaux sociaux avant de commettre l’irréparable.

« J’ai décidé de me suicider dans le fleuve Rhône, c’est un challenge pour montrer que nous, peuple iranien, nous sommes très fatigués de cette situation », annonce-t-il.

Un hommage prévu à Lyon mardi

« Quand vous regarderez cette vidéo, je serai mort », poursuit-il, avant d’appeler à soutenir le peuple iranien dans sa lutte contre « des policiers et un gouvernement extrêmement violents ». Des appels à un rassemblement dans le centre-ville de Lyon, pour lui rendre hommage, ont été lancés sur les réseaux sociaux pour 17 heures ce mardi.

L’Iran connaît depuis deux mois une vague de contestation sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979. Elle est née de revendications sur les droits des femmes après la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir mal porté le voile islamique, qui se sont muées en contestation du pouvoir.

Par Le Point avec AFP

La Russie dénonce des attaques ukrainiennes contre son territoire

décembre 26, 2022

Moscou a accusé Kiev lundi d’avoir lancé un drone contre une base aérienne en territoire russe, à 600 kilomètres de l’Ukraine, tuant trois soldats.

Lundi, la Russie a accuse l'Ukraine d'attaquer son territoire, en denoncant notamment une attaque de drone contre une base aerienne. (image d'illustration)
Lundi, la Russie a accusé l’Ukraine d’attaquer son territoire, en dénonçant notamment une attaque de drone contre une base aérienne. (image d’illustration)© MIKHAIL METZEL / POOL / AFP

La Russie a accusé lundi l’Ukraine d’attaquer son territoire, notamment en lançant un drone contre une base aérienne en territoire russe, à des centaines de kilomètres du front, deuxième opération du genre ce mois-ci. Les services de sécurité russes (FSB) ont aussi affirmé avoir « éliminé » des « saboteurs » ukrainiens qui tentaient d’entrer depuis l’Ukraine dans la région russe de Briansk.

Les autorités ukrainiennes n’ont fait aucun commentaire, comme à leur habitude, sur ces deux incidents. Selon les agences de presse russes, un drone ukrainien a été abattu alors qu’il s’approchait, dans la nuit, de la base d’Engels dans la région de Saratov, soit à quelque 600 km de l’Ukraine.

« À la suite de la chute de l’épave du drone, trois techniciens russes qui se trouvaient sur l’aérodrome ont été mortellement blessés », selon l’agence TASS citant le ministère de la Défense. Ce bilan de trois soldats tués a été confirmé par le gouverneur régional, Roman Boussarguine, sur son compte Telegram.

Quatre saboteurs ukrainiens éliminés

Le 6 décembre, cette même base d’Engels, qui abrite des bombardiers stratégiques russes, avait été visée par des drones ukrainiens, selon Moscou, témoignant de la capacité de certains appareils ukrainiens à tromper les défenses antiaériennes russes. Le FSB a aussi affirmé lundi qu’un groupe de « saboteurs » ukrainiens avait tenté de pénétrer dimanche en territoire russe, dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, en possession d’armes et explosifs.

« À l’issue d’affrontements armés le 25 décembre, quatre saboteurs ont été éliminés », a indiqué le FSB, qui a également la charge de la protection des frontières. Une vidéo, diffusée par l’agence de presse Ria-Novosti et attribuée au FSB, montre des cadavres ensanglantés, entourés d’armes et vêtus de tenues de camouflage hivernal. L’Agence France-Presse n’a pas été en mesure de confirmer ces informations de source indépendante. Ces derniers mois, la Russie a accusé Kiev de nombreuses attaques contre des sites militaires et des infrastructures importantes.

L’attaque au camion piégé qui avait partiellement détruit le pont de Crimée, reliant cette péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014 au territoire russe, avait constitué début octobre un camouflet pour le Kremlin, qui enchaînait aussi les revers sur le champ de bataille. Kiev n’a jamais confirmé son implication dans l’explosion sur ce viaduc, mais celle-ci a conduit Vladimir Poutine à multiplier les frappes contre l’infrastructure énergétique ukrainienne. Aujourd’hui, des millions de civils doivent vivre, en plein hiver, avec seulement quelques heures d’électricité par jour. Une large part de la population est aussi confrontée à des coupures de chauffage urbain et d’eau courante.

Exclure la Russie de l’ONU

C’est dans ce contexte que l’Ukraine a appelé lundi à l’exclusion de la Russie de l’ONU. « L’Ukraine appelle les États membres de l’ONU […] à priver la Fédération de Russie de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et à l’exclure de l’ONU dans son ensemble », a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Dimanche, le président russe Vladimir Poutine avait une fois encore cherché à justifier son offensive militaire contre l’Ukraine qui dure depuis plus de 10 mois au prix de lourdes pertes. Selon lui, l’Occident se servait de l’Ukraine comme d’une tête de pont pour menacer la Russie. « Tout est basé sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui vise à diviser la Russie, la Russie historique », a dénoncé Vladimir Poutine, assurant vouloir « unir le peuple russe » qui comprend selon lui les Ukrainiens.

Selon lui, l’armée russe « agit dans la bonne direction », malgré un automne catastrophique pour Moscou, qui a vu des contre-offensives ukrainiennes reprendre au nord, à l’est et au sud des territoires occupés par les forces russes. Les Ukrainiens ont surpris la Russie en résistant avec acharnement depuis 10 mois à l’armée russe. Les forces ukrainiennes ont aussi pu enchaîner les succès militaires depuis septembre grâce à une aide militaire et financière croissante de l’Occident.

Une fin d’année « sombre et difficile »

Pour Moscou, c’est la preuve qu’Européens et Américains sont engagés dans une guerre par procuration contre la Russie. La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quittant pour la première fois son pays depuis le début du conflit, s’est rendu à Washington, où son homologue américain Joe Biden lui a promis un système de défense antiaérienne Patriot et une nouvelle enveloppe de 45 milliards de dollars.

Faute de trêve pour les fêtes de fin d’année, bombardements et combats se poursuivaient toujours en Ukraine. Ces derniers jours, la ville de Kherson, reconquise le 11 novembre par l’armée ukrainienne, a été particulièrement visée, avec notamment le bombardement samedi du centre-ville qui a provoqué la mort de dix personnes.

Selon la présidence ukrainienne, des localités des alentours ont été frappées dimanche, mais sans faire de morts. Revenant sur le bilan sanglant à Kherson, M. Zelensky a souligné que les Ukrainiens devaient « être conscient[s] » que la Russie s’efforçait de leur imposer une fin d’année « sombre et difficile ».

avec Le Point par AFP

Des journalistes iraniens critiquent l’arrestation de leurs collègues

octobre 30, 2022
Un homme tient un exemplaire d'un journal.

Lettre signée par 300 journalistes iraniens apparaît sur la couverture d’un journal à Téhéran. Photo: Getty Images/AFP/Atta Kenare

Des journalistes iraniens ont dénoncé dimanche l’arrestation de plusieurs de leurs collègues par les autorités sur fond de mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort en détention de Mahsa Amini il y a plus d’un mois.

L’Iran est secoué par des protestations depuis la mort le 16 septembre de cette jeune Kurde iranienne, décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays, prévoyant notamment le port du voile en public.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants, mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations qualifiées généralement d’émeutes par les autorités.

Des centaines d’autres, dont des femmes, ont été arrêtées.

Le quotidien réformateur Sazandegi a annoncé dimanche que plus de 20 journalistes sont toujours en détention, notamment à Téhéran, mais aussi dans d’autres villes. Plusieurs autres ont été convoqués par les autorités, ajoute le journal.

Détenus sans audience

Selon les médias locaux, plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont signé un communiqué afin de critiquer les autorités pour avoir arrêté leurs confrères et les avoir privés de leurs droits de citoyens après leur détention.

Ils n’ont pas eu accès à leurs avocats, ont été interrogés et accusés avant de tenir une audience publique, a ajouté le texte, appelant les autorités à libérer les journalistes.

Dans une déclaration publiée dans le journal Etemad, l’Association des journalistes de Téhéran a rejeté comme illégale et en conflit avec la liberté de la presse l’approche sécuritaire envers le métier du journalisme.

L‘Occident montré du doigt

L’association syndicale faisait allusion à un long rapport publié vendredi par des services de sécurité du pays sur les origines des manifestations et les interventions du régime américain dans les récentes émeutes en Iran.

Ils ont accusé des Occidentaux d’avoir organisé des cours de formation pour des Iraniens dans le but de renverser le pouvoir en Iran.

Le rapport accuse notamment deux journalistes, en les identifiant par leurs initiales, d’avoir reçu ces formations et d’avoir joué le rôle de sources primaires pour les médias étrangers.

Selon les médias locaux, le rapport faisait allusion à la journaliste Elaheh Mohammadi du quotidien Sazandegi et à la photographe Niloufar Hamedi du journal Shargh, qui avaient contribué à rendre publique l’affaire de Mahsa Amini et qui sont détenues depuis des semaines.

Notre journaliste et notre journal […] ont agi dans le cadre de la mission journalistique, a indiqué le directeur du quotidien Shargh, Mehdi Rahmanian, précisant que Niloufar Hamedi n’était pas la première à avoir annoncé la mort de la jeune femme. De son côté, le journal Sazandegi a critiqué le rapport décevant des services des renseignements, ajoutant que confronter les journalistes entraînerait la destruction des médias.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Russie: 15 morts dans une fusillade dans une école, Poutine dénonce un « attentat inhumain »

septembre 26, 2022
Russie: 15 morts dans une fusillade dans une ecole, Poutine denonce un "attentat inhumain"
Russie: 15 morts dans une fusillade dans une école, Poutine dénonce un « attentat inhumain »© Kommersant Photo/AFP/Maria BAKLANOVA

Au moins 15 personnes ont été tuées, dont 11 enfants, au cours d’une fusillade dans une école d’Ijevsk, dans le centre de la Russie, un « attentat terroriste inhumain » selon le président Vladimir Poutine.

« Le président regrette profondément la mort de personnes et d’enfants dans cette école où un attentat terroriste a été perpétré », a indiqué à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

« A la suite du crime, 15 personnes sont décédées, dont onze enfants et quatre adultes (et) 24 autres blessées dont 22 enfants et 2 adultes », a indiqué dans l’après-midi le Comité d’enquête, revoyant son bilan précédent à la hausse.

« Le président souhaite la guérison aux blessés de cet attentat inhumain », a ajouté le Kremlin.

Le suspect, qui s’est suicidé selon les enquêteurs, portait un pull « noir à la symbolique nazie et une cagoule ». Il s’agit d’un ancien élève de cette école, Artiom K., né en 1988, ont-ils précisé dans un communiqué séparé.

« On vérifie s’il était adepte des positions néo-fascistes et de l’idéologie nazie », selon la même source.

Les enquêteurs ont également publié une vidéo montrant le corps d’un individu allongé sur le sol, du sang autour du crâne et vêtu d’un pull noir sur lequel figurait un croix gammée rouge.

« Les policiers ont retrouvé le corps de l’homme qui a ouvert le feu. Selon nos informations, il s’est suicidé », avait indiqué de son côté le ministère russe de l’Intérieur.

Les faits se sont déroulés dans la matinée dans l’école n°88 de cette ville située juste à l’ouest du massif de l’Oural, chaîne montagneuse qui sépare la Russie européenne et asiatique. Cette cité abrite toujours les usines fabriquant les fusils d’assaut Kalachnikov.

Selon le gouverneur de la région, Alexandre Bretchalov, l’assaillant a tué le garde avant d’ouvrir le feu à l’intérieur de l’école.

Le site de l’établissement scolaire indique qu’il compte près de mille élèves et 80 enseignants.

Le gouverneur s’exprimait, visiblement ému, dans une vidéo réalisée devant l’école. Derrière lui, on pouvait voir des personnels médicaux entrer dans le bâtiment au pas de course, certains transportant un brancard.

« Des enquêteurs, des criminalistes et des experts du Comité d’enquête russe travaillent sur place », a déclaré dans l’après-midi le président du principal organe d’investigation du pays, Alexandre Bastrykine.

Selon le ministère de la Santé, « 14 équipes d’ambulanciers » sont aussi sur le site et « un groupe de médecins » doit se rendre à Ijevsk « pour aider les victimes ».

Une enquête pour « meurtre » et « port illégal d’armes » a été ouverte.

Climat tendu

La fusillade de lundi intervient dans un climat tendu dans de nombreuses régions de Russie, sur fond de mobilisation militaire de centaines de milliers de réservistes pour l’offensive russe en Ukraine.

Lundi également, un homme a ouvert le feu dans un centre de recrutement de l’armée russe en Sibérie, blessant grièvement un militaire qui y travaillait.

Autrefois rarissimes, les fusillades mortelles, notamment dans des écoles, ont tendance à devenir plus fréquentes en Russie depuis quelques années, au point que le président Vladimir Poutine s’en est alarmé, y voyant un phénomène importé des États-Unis et un effet pervers de la mondialisation, ce qui l’a conduit à durcir la législation sur le port d’armes.

En avril, un homme avait ouvert le feu dans une école maternelle et tué deux enfants ainsi qu’une institutrice, avant de se suicider, dans la région d’Oulianovsk, également dans le centre de la Russie.

La fusillade la plus meurtrière remonte à octobre 2018, quand un lycéen avait tué 19 personnes avant de se donner la mort dans un lycée de Kertch, dans la péninsule annexée de Crimée.

Ijevsk, ville de près de 650.000 habitants, est la capitale de la république d’Oudmourtie dans le centre du pays.

C’est dans cette ville industrielle et longtemps fermée aux étrangers sous l’ère communiste que Mikhaïl Kalachnikov a mis au point en 1947 son premier « AK-47 », devenu depuis mondialement célèbre.

Par Le Point avec AFP

L’armée est « terrorisée » : un soldat russe dénonce la guerre en Ukraine

août 30, 2022
Un soldat marche dans les ruines de l'usine.

Un soldat russe patrouille sur le site de l’usine sidérurgique Azovstal, à Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, le 13 juin 2022. (Archives) Photo : AFP via Getty Images/Yuri Kadobnov

Il a brisé la loi du silence et s’est enfui de la Russie : Pavel Filatiev, un militaire qui a combattu deux mois en Ukraine avant de dénoncer l’offensive du Kremlin dans un long récit publié sur Internet, demande maintenant l’asile politique en France.

Âgé de 34 ans, le soldat est arrivé dimanche à l’aéroport de Roissy, à Paris, via la Tunisie et a rencontré des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) lundi.

Début août, le parachutiste, qui s’était réengagé l’an dernier dans le 56e régiment des troupes aéroportées basé en Crimée après avoir quitté quelque temps les rangs de l’armée, a publié sur le réseau social Vkontakte un récit de 141 pages dénonçant l’état des troupes russes et la guerre en Ukraine.

Portrait de Pavel Filiatiev.

Pavel Filiatiev faisait partie du 56e régiment des troupes aéroportées basé en Crimée lorsqu’il a publié son récit de 141 pages dénonçant l’armée russe. Photo: Getty Images/AFP/ Eleonore Dermy

Quand j’ai appris que le commandement demandait à ce que je sois condamné à 15 ans de prison pour informations mensongères [contre l’armée russe], j’ai compris que je n’arriverais à rien ici et que mes avocats ne pourraient rien pour moi en Russie, raconte Pavel Filatiev à l’AFP, qui l’a rencontré lundi dans la zone d’attente des demandeurs d’asile à Roissy.

Son texte, intitulé ZOV – qui signifie appel en russe et rappelle dans le même temps les lettres peintes sur les blindés russes en Ukraine –, critique l’invasion russe lancée le 24 février.

Nous n’avions pas le droit moral d’attaquer un autre pays, qui plus est le peuple qui nous est le plus proche, écrit dans ce récit le soldat, lui-même fils d’un militaire qui avait servi dans ce même 56e régiment.

Désordre et corruption

Il y dépeint une armée russe en lambeaux, à peine équipée et manquant de formation, dans le même état que ce qu’est devenue la Russie ces dernières années.

D’année en année, le bazar et la corruption deviennent de plus en plus prégnants, explique Pavel Filatiev. La corruption, le désordre, le je-m’en-foutisme ont dépassé les limites de l’acceptable, ajoute-t-il en racontant avoir très vite déchanté après avoir signé son contrat.

« Les premiers mois, j’étais sous le choc. Je me disais  »ce n’est pas possible » et, à la fin de l’année, j’ai compris que je ne voulais pas servir dans une telle armée. »— Une citation de  Pavel Filatiev

Pour autant, il ne démissionne pas et se retrouve sur le front une fois que ce que le Kremlin appelle l’opération spéciale est lancée. Avec son régiment, il va d’abord à Kherson, puis à Mykolaïv, deux villes sur les bords de la mer Noire.

Si l’armée était en temps de paix déjà en bazar, corrompue et je-m’en-foutiste, il est évident qu’en temps de guerre, de combats, cela va apparaître encore plus et le manque de professionnalisme devenir encore plus visible, dit-il, estimant que le gouvernement russe avait joué un rôle majeur pour détruire l’armée héritée de l’URSS.

Après deux mois de combats au cours desquels il assure que son régiment n’a pris part à aucune exaction contre des civils ou des prisonniers, Pavel Filatiev est évacué en raison d’une infection à l’œil droit et hospitalisé à Sébastopol, en Crimée.

L’armé est « terrorisée »

Il tente de démissionner pour raisons de santé, mais sa hiérarchie lui demande de retourner au front, le menaçant d’ouvrir une enquête à son encontre s’il ne le faisait pas.

Début août, il quitte la Crimée et publie sur Internet son journal. Après avoir erré de ville en ville en Russie pour éviter d’être repéré, il finit par quitter le pays.

Pourquoi je raconte tout cela en détail? Je veux que les gens en Russie et dans le monde comprennent comment cette guerre est arrivée, pourquoi des gens continuent de la faire, explique Pavel Filatiev.

« Ce n’est pas parce qu’ils ont envie de combattre, c’est parce qu’ils se trouvent dans de telles conditions qu’il leur est très difficile de partir. »— Une citation de  Pavel Filatiev

L’armée, tout comme la société russe, est terrorisée, affirme-t-il, estimant à seulement 10 % la proportion de militaires soutenant la guerre, la majorité des soldats craignant à l’inverse de parler ouvertement. Ceux qui sont contre la guerre ont peur de le dire, de partir, ont peur des conséquences.

S’il obtient le statut de réfugié, il dit vouloir agir pour faire en sorte que cette guerre se termine.

Je veux que le moins possible de jeunes hommes russes y aillent et soient mêlés à cela, qu’ils sachent ce qui se passe là-bas.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

France-« La police tue » : Mélenchon assume et scandalise ses opposants

juin 7, 2022

Dans deux tweets, samedi et dimanche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une police [qui] tue », Élisabeth Borne dénonce des propos « très choquants ».

La passagere du vehicule est morte apres avoir ete touchee par balle.
La passagère du véhicule est morte après avoir été touchée par balle. © STAFF / AFP

Le contrôle au cours duquel un conducteur a été grièvement blessé et une passagère tuée par des tirs policiers samedi à Paris a viré à la querelle politique lundi entre Jean-Luc Mélenchon, ses adversaires et les syndicats de police, à une semaine du premier tour des législatives. Le chef de file des Insoumis, qui brigue le poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche réunie, n’a pas tardé à s’exprimer après le contrôle opéré dans le 18e arrondissement de la capitale.

Dans deux tweets samedi et dimanche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une police (qui) tue », coupable d’appliquer « la peine de mort pour un refus d’obtempérer » et exerçant « un abus de pouvoir inacceptable ». « Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte, c’est quand ? » a-t-il ajouté, s’en prenant aussi au syndicat Alliance qui a pris la défense des fonctionnaires, qualifié de « groupe factieux ». « Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant », lui a répondu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale ». Marine Le Pen a de son côté dénoncé les mots « d’une gravité inouïe » de Jean-Luc Mélenchon. Alliance a annoncé un dépôt de plainte « dès demain » (mardi) et le syndicat Synergie accusé le chef des Insoumis de « tapiner un peu plus auprès du caïdat », alors qu’il « ne connaît rien à l’affaire ».

Auprès de France Info, David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), dénonce : « Comme d’habitude, c’est à la fois un manque de pudeur, un manque de respect, y compris pour les victimes. » Il estime que « montrer du doigt un coupable, si toutefois il y a un coupable, c’est suppléer la justice » et « regrette les postures totalement nauséabondes de Jean-Luc Mélenchon ». « Il y a une affaire pénale très grave, poursuit-il. Il y a trois policiers qui jouent leur carrière et leur avenir. Donc la pudeur serait le minimum qu’on pourrait attendre d’un leader politique. »

Mélenchon assume « évidemment », ses opposants s’insurgent

Invité ce mardi matin dans la matinale de France Inter, le chef de file de La France insoumise est revenu sur ses propos qui ont fait polémique. « Évidemment, c’est mon devoir », répond-il quand on lui demande s’il assume ces phrases. « Je dis que ce n’est pas normal qu’on tue quelqu’un parce qu’il refuse d’obtempérer ; il y a la loi, des punitions, des amendes mais pas la peine de mort. » Jean-Luc Mélenchon affirme se placer comme une voix importante de l’opposition, en particulier sur ce sujet. « J’ai monté le ton, et j’ai eu ce que je veux, déclare-t-il. Les gens savent qu’il y a un responsable politique qui n’accepte pas la doctrine d’usage de la force de police en place dans notre pays. Il est nécessaire d’arrêter cette escalade, sinon nous allons être les États-Unis d’Amérique. Je suis pour une police de maintien de la paix – une police de proximité –, beaucoup de police judiciaire pour démanteler les trafics ».

Presque simultanément, Bruno Retailleau (LR), Christian Estrosi (soutien de la majorité), Marine Le Pen (RN) et Xavier Bertrand (LR) se sont tous déclarés scandalisés par la teneur du discours de Jean-Luc Mélenchon. Sur France 2, Bruno Retailleau estime que « les propos de Jean-Luc Mélenchon sont intolérables et montrent qu’il est d’extrême gauche » et qu’il « doit des excuses aux policiers ». Même son de cloche sur RTL chez Xavier Bertrand, qui martèle : « C’est un scandale ce qu’il a dit, faire un fonds de commerce de la critique permanente des policiers, c’est un scandale. Et il voudrait être Premier ministre, mais jamais de la vie ! »

« Je trouve très choquant (sic) la façon qu’a Jean-Luc Mélenchon de s’en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers », a déclaré la Première ministre, Élisabeth Borne, sur France Bleu mardi. « Les policiers exercent une mission difficile au service des Français. » Quelques heures plus tard, Éric Dupond-Moretti a réagi à son tour aux propos polémiques. « Bien sûr que Jean-Luc Mélenchon va trop loin. Il a dérapé et c’est un dérapage contrôlé », a déclaré le garde des Sceaux à l’antenne de BFMTV. « Ceux qui rendent la justice, ce ne sont pas Le Pen ou Mélenchon. Qu’on laisse la justice faire son travail », a-t-il ajouté.

Sur BFMTV, le maire de Nice, Christian Estrosi, se garde de juger l’affaire en cours. « On ne jugera pas ce matin, la justice se fait dans un tribunal, il y a présomption d’innocence », déclare-t-il tout en dénonçant à son tour le comportement de Jean-Luc Mélenchon. « Il faut mettre Jean-Luc Mélenchon hors d’état de nuire. S’attaquer à la police, c’est nuire à la République. » Enfin, l’ex-adversaire à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon Marine Le Pen (RN) s’insurge contre des propos qui, selon elle, sont « une véritable honte ». « Je crois qu’il s’éloigne totalement des valeurs républicaines, ajoute-t-elle, la vérité, c’est qu’il commet une diffamation extrêmement lourde à l’égard de la police. Jean-Luc Mélenchon est toujours du côté des voyous, des criminels, il n’est jamais du côté des forces de l’ordre […] ».

Par Le Point avec AFP

Ukraine: Volodymyr Zelensky dénonce « des centaines de viols »

avril 12, 2022

Une Ukrainienne réfugiée en Pologne, lors d’une manifestation visant à dénoncer les violences commises par l’armée russe en Ukraine, à Cracovie, samedi dernier. Photo: Getty Images/Omar Marques

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mardi « des centaines de viols » constatés dans les zones précédemment occupées par l’armée russe, « y compris sur de jeunes filles mineures et de tout petits enfants ».

Dans les zones libérées des occupants, l’enregistrement et l’enquête sur des crimes de guerre commis par la Russie se poursuivent. Presque quotidiennement, on retrouve de nouvelles fosses communes, a-t-il déclaré, s’adressant au Parlement lituanien grâce à une liaison vidéo.

Des milliers et des milliers de victimes. Des centaines de cas de tortures. On continue de retrouver des corps dans les canalisations et les caves, a-t-il poursuivi.

« Des centaines de cas de viol ont été enregistrés, y compris ceux de jeunes filles mineures et de tout petits enfants. Même d’un bébé! Cela fait peur rien que d’en parler. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Il a évoqué, sans entrer dans les détails, une vidéo envoyée, selon lui, par un parachutiste ou membre de services spéciaux russes, identifié, où l’on voit ce qu’il fait à ce bébé, comment il le torture. Cette information n’a pu être vérifiée de source indépendante.

Le président lituanien, Gitanas Nauseda, a réagi avec émotion à ces paroles. Il est tout simplement impossible d’imaginer de plus grandes horreurs : le président Zelensky a parlé aujourd’hui d’un bébé violé, a-t-il dit.

M. Zelensky a déploré, par ailleurs, que certains pays de l’Union européenne n’osent toujours pas décider quand ils vont ne serait-ce que limiter les achats d’hydrocarbures russes, en dépit des meurtres massifs à Boutcha, des déportations des populations et de la destruction préméditée de villes pacifiques par des missiles et des bombes russes.

Des témoignages rapportés par les médias corroborent les craintes d’organisations non gouvernementales (ONG), qui relèvent des indices d’utilisation du viol comme arme de guerre.

Une Ukrainienne a notamment raconté à l’Agence France-Presse avoir été violée par deux soldats russes après qu’ils ont appris qu’elle était l’épouse d’un militaire ukrainien.

Radio-Canada par Agence France-Presse

Un média allemand recrute la journaliste russe qui a dénoncé la guerre en Ukraine

avril 11, 2022

Marina Ovsiannikova, journaliste russe ayant ouvertement critiqué l’invasion de l’Ukraine, à sa sortie du palais de justice du district Ostankinsky à Moscou, au lendemain de son irruption sur un plateau de télévision à une heure de grande écoute. Photo: Getty Images/-AFP

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, qui a fait irruption dans un studio de la télévision d’État russe avec une pancarte antiguerre il y a un mois, a été recrutée par la chaîne d’information allemande Welt.

La journaliste, qui avait fait les manchettes des médias internationaux en défiant le pouvoir russe en plein journal télévisé, agira comme correspondante pour l’entreprise propriétaire de Die Welt, l’un des grands quotidiens allemands, et comme contributrice à son réseau télévisé d’information.

Elle couvrira notamment l’Ukraine et la Russie, a précisé le média.

Welt défend ce qui est défendu avec tant de véhémence par les personnes courageuses sur le terrain en Ukraine en ce moment : la liberté, a déclaré Mme Ovsiannikova, citée par plusieurs médias.

Je considère qu’il est de mon devoir, en tant que journaliste, de défendre cette liberté. Et je suis ravie de pouvoir le faire maintenant pour Welt, ajoute-t-elle, alors que le Kremlin a radicalement resserré l’étau sur l’information.

« Ma vie est divisée en un avant et un après. Les principes moraux ont fini par prendre le pas sur le bien-être, la tranquillité d’esprit et une vie bien réglée. La guerre en Ukraine a été le point de non-retour et le moment où il n’était plus possible de se taire. »— Une citation de  Traduction du début du premier texte de Marina Ovsiannikova publié sur le site de Welt

Dans un communiqué, le rédacteur en chef du groupe Welt, Ulf Porschardt, s’est dit enthousiaste à l’idée de travailler avec elle, estimant qu’elle avait défendu l’éthique journalistique la plus importante, malgré la menace de répression de l’État russe.

Le chef de la Douma évoque la déchéance de la nationalité russe

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a dénoncé l’embauche de Marina Ovsiannikova par un quotidien occidental.

Maintenant, elle va travailler pour un pays de l’OTAN, justifier les livraisons d’armes aux néonazis ukrainiens, l’envoi de mercenaires étrangers pour combattre nos soldats et défendre les sanctions contre la Russie, a-t-il déclaré sur la plateforme de discussion en ligne cryptée Telegram.

Il l’a citée en exemple en proposant de déchoir de leur nationalité les traîtres opposés à l’offensive en Ukraine.

« La vaste majorité de nos concitoyens soutient l’opération militaire spéciale en Ukraine, ils comprennent sa nécessité pour la sécurité de notre pays et de notre nation. Mais il y a aussi ceux qui se comportent avec lâcheté, avec traîtrise. »— Une citation de  Viatcheslav Volodine, président de la chambre basse du Parlement russe

Hélas, pour de tels [individus], il n’existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d’interdiction d’entrer dans notre pays. Mais peut-être que ce serait bien, a poursuivi le chef de la Douma.

Le pouvoir russe a fait taire les médias indépendants et renforcé la répression au cours des dernières semaines. Il a par exemple adopté une loi qui réprime, selon les prétentions du Kremlin, toute fausse information sur l’armée russe.

La loi, qui interdit entre autres de qualifier l’invasion russe de guerre, prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison pour la diffusion d’informations mensongères.

Les autorités russes ont aussi interdit Facebook et Instagram en plus de restreindre l’accès à Twitter et de réprimer les manifestations antiguerre.

Selon l’organisation OVD-Info, qui recense les arrestations politiques et fournit de l’aide juridique aux détenus en Russie, plus de 15 400 manifestants antiguerre, en date du 11 avril, ont été détenus depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier.

Même des Russes armés d’une seule feuille blanche ont été arrêtés.

Un coup d’éclat

À la mi-mars, Maria Ovsiannikova, alors productrice de Pervy Kanal, la plus puissante chaîne télévisée de Russie, avait profité du principal programme dit d’informations, diffusé en direct à heure de grande écoute, pour exprimer son opposition à la guerre : elle avait surgi derrière la présentatrice munie d’une pancarte sur laquelle on pouvait lire : Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande. Ils vous mentent ici.

Choisissant une heure de grande écoute, Marina Ovsiannikova a exprimé son message le mois dernier devant des millions de Russes. Photo : Twitter/@KIRA_YARMYSH

Avant son coup d’éclat, la femme de 43 ans, née d’un père ukrainien et d’une mère russe, avait enregistré une vidéo dans laquelle elle disait regretter d’avoir véhiculé la propagande du Kremlin et d’avoir ainsi permis que le peuple russe soit  »zombifié ». Dans cette vidéo, publiée par OVD-Info, elle appelait également les Russes à se lever contre la guerre.

Rapidement arrêtée pour son geste et interrogée pendant plusieurs heures, elle avait été reconnue coupable d’avoir commis une infraction administrative et condamnée à payer une amende de 30 000 roubles (un peu moins de 350 $ CA).

Outre cette sentence clémente, elle risque toujours des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison, en vertu de la nouvelle loi interdisant toute fausse information sur l’armée russe.

Dans une entrevue accordée à l’agence Reuters le mois dernier, Mme Ovsiannikova indiquait ne pas avoir l’intention de quitter son pays, même si elle s’avouait inquiète pour sa sécurité. Elle disait espérer que son geste ouvrirait les yeux des Russes sur la propagande du pouvoir.

Il y a trois semaines, une journaliste russe d’une grande chaîne de télévision qui était en poste à l’étranger a également dénoncé la guerre en Ukraine et la propagande du Kremlin. Au cours d’une conférence de presse organisée par l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) à Paris, Zhanna Agalakova, qui a démissionné de son poste, a elle aussi déploré que ses concitoyens soient zombifiés.

Le climat qui règne en Russie semble de plus en plus hostile à toute voix qui s’élève contre l’offensive militaire, et la délation de citoyens envers les opposants à la guerre s’ajoute à la censure des autorités.

Ce week-end, le New York Times faisait état de cas de délation, notamment à l’encontre d’enseignantes, vraisemblablement dénoncées par leurs élèves adolescents.

Radio-Canada par Sophie-Hélène Lebeuf avec les informations de Reuters et AFP