La députée de Laviolette—Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, aurait proféré des menaces à une ex-employée. Photo : Radio-Canada/Joséée Ducharme
La députée de Laviolette—Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, qui aurait proféré des menaces à une ex-employée en pleine salle d’audience vendredi dernier, fait l’objet d’une enquête criminelle. La Sûreté du Québec a confirmé à Radio-Canada que sa division des crimes majeurs a été saisie du dossier.
Les faits se seraient déroulés vendredi dernier au palais de justice de Trois-Rivières, lors d’une audience devant la Division des petites créances de la Cour du Québec. La députée caquiste de Laviolette—Saint-Maurice était appelée à témoigner dans le cadre d’une poursuite intentée contre elle par l’un de ses anciens employés, Marc Léopold Fortin. Il lui réclame 15 000 $ pour l’avoir congédié pour des motifs qu’il juge injustifiés.
Lorsque la séance a été ajournée, la députée et la témoin ont continué à discuter vivement entre elles. C’est alors que la greffière est intervenue pour rappeler à Mme Tardif que tout ce qui est dit en cour fait partie de l’espace public.
La CAQ veut des explications
L’enquête a été confiée aux enquêteurs de la division des crimes majeurs en raison du lieu des événements allégués et puisqu’ils concernent une élue. La Coalition avenir Québec (CAQ) confirme également avoir convoqué la députée pour une rencontre.
Le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, va rencontrer Marie-Louise Tardif pour entendre son point de vue. Nous ne ferons pas d’autres commentaires d’ici là, a déclaré par courriel le directeur des communications du cabinet du whip, Marc Danis.
Le premier ministre, François Legault, se dit pour sa part préoccupé par cette affaire. Il affirme toutefois vouloir entendre d’abord la version des faits de Mme Tardif.
J’ai vu les propos, c’est préoccupant. En même temps, je veux être certain d’avoir sa version. Donc notre whip, Éric Lefebvre, va la rencontrer dans les prochaines heures, a-t-il déclaré jeudi après-midi lors d’une mêlée de presse.
La députée Tardif, par l’entremise de son directeur des communications, a décliné notre demande d’entrevue.
Un quadragénaire accusé d’avoir cyberharcelé la députée écologiste Sandrine Rousseau a été placé sous contrôle judiciaire vendredi dans l’attente de son procès le 29 mars à Marseille.
« Je regrette infiniment, je m’en veux beaucoup », a déclaré cet homme habitant Aubagne (Sud-Est), bouc blond et tee-shirt blanc, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal judiciaire de Marseille où il a demandé à reporter son jugement pour préparer sa défense.
« Il utilisait tous les moyens possible: Twitter, Facebook, Instagram, mail », « il avait une obsession totale sur moi. Il m’a envoyé jusqu’à 70 messages par jour », a raconté à l’AFP la députée écologiste qui n’était pas à l’audience.
Depuis mai, elle a porté plainte à deux reprises contre cet homme. C’est le numéro de téléphone qu’il avait donné dans l’un de ses messages qui aurait permis de l’identifier.
Sans emploi, désocialisé et souffrant d’addictions aux ecstasys, le prévenu vit toujours chez sa mère et s’est dit « dans la solitude depuis 14 ans ».
En 2018, il avait déjà été condamné à des travaux d’intérêt général pour avoir menacé et harcelé une YouTubeuse spécialisée dans les jeux vidéo. « J’étais amoureux d’elle et elle ne me répondait pas », a-t-il expliqué vendredi au sujet de cette précédente affaire.
Il sera jugé le 29 mars et est d’ici là placé sous contrôle judiciaire avec obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec la victime.
« Je reçois des tombereaux de messages. Heureusement la plupart, je ne les vois pas, car j’ai plein de filtres pour ne pas les lire » mais « ça interroge sur le sexisme et la culture du viol », a ajouté Mme Rousseau.
Aux côtés d’autres élues de son groupe écologiste à l’Assemblée nationale, la députée avait dévoilé le 20 février les menaces qu’elles subissaient, notamment sur les réseaux sociaux.
Elles avaient publié sur Instagram, sous le hashtag « Balance ton intimidation », le pire des menaces haineuses, racistes, et sexistes qu’elles recevaient régulièrement.
Pendant deux ans, elle a été le porte-voix de la grève contre le groupe hôtelier Accor. Le 19 juin, cette Franco-Ivoirienne à la détermination sans faille, candidate aux élections législatives françaises sous les couleurs du parti de Jean-Luc Mélenchon, a été élue députée.
177. C’est le nombre de voix qui sépare Rachel Kéké de son opposante, l’ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron, Roxana Maracineanu, lors du second tour des élections législatives. Dans une confrontation aux allures de duel entre David et Goliath, c’est finalement l’outsider qui l’a emporté dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, avec 50,3 % des suffrages. Quelques jours avant cette élection, Jeune Afrique avait rencontré cette Franco-Ivoirienne qui, à 48 ans, cumule les casquettes*.
En plus de son emploi de femme de chambre et des obligations parentales qu’impose l’éducation de cinq enfants, Rachel Kéké, qui habite à Chevilly-Larue, en région parisienne, s’est lancée jeudi 19 mai dans la course aux législatives des 12 et 19 juin. « Je suis une guerrière. Des batailles, j’en ai déjà menées. Je suis prête pour celle-là », garantit-elle au téléphone, sur le seuil du collège de sa benjamine, où elle a rendez-vous.
Investie par La France insoumise (LFI), la formation de Jean-Luc Mélenchon, pour représenter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), la coalition de gauche, dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, cette représentante de la société civile n’est pas une inconnue. Entre 2019 et 2021, elle fut la voix et le visage des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, sis dans le 17e arrondissement de Paris. Des employées en sous-traitance devenues célèbres en France pour avoir mené la grève la plus longue de l’histoire de l’hôtellerie.
Deux ans de bataille
« La sous-traitance est trop souvent utilisée pour priver les travailleurs de leurs droits. Nos conditions de travail étaient tellement pénibles que ça nous a poussées à nous syndiquer et à faire grève », se rappelle l’ex-porte-parole des grévistes. La lutte durera vingt-deux mois, un record. « Les syndicats nous avaient prévenues : un groupe comme Accor ne plie pas facilement. On s’attendait à devoir se battre quelques semaines ou quelques mois », s’amuse-t-elle.
Il faudra finalement près de deux ans, donc, avant d’obtenir gain de cause. Et qu’importent la fatigue, le mépris, les intimidations et les insultes, à l’époque, Rachel Kéké n’entend rien céder. « J’ai tout vu dans cette lutte. On nous a infantilisées, humiliées, insultées. Souvent, on a douté, mais on n’a jamais baissé les bras. » Il faut dire que, pour elle, l’abandon n’est pas une option. « Je tiens ça de ma mère », assure-t-elle, évoquant le souvenir de celle qui, pour nourrir ses sept enfants, était vendeuse de vêtements sur le marché d’Adjamé, à Abobo.
C’est dans cette commune du nord d’Abidjan que Rachel Kéké grandit, puis met au monde son fils aîné, avant de rejoindre Paris à l’âge de 26 ans. Du métissage de son quartier d’origine, où cohabitaient « Ivoiriens, Maliens, Sénégalais, Guinéens, catholiques et musulmans », elle dit retenir la chaleur et la tolérance. La pugnacité aussi, « obligatoire » pour une famille modeste.
La voix des invisibles
Cet héritage, la candidate LFI souhaite le mettre au service des « essentiels ». Ces femmes et ces hommes « invisibles » qui ont « tenu la France » à bout de bras quand tout le pays se confinait face à l’épidémie de coronavirus. Juste avant son élection à l’Assemblée nationale, Rachel Kéké nous confiait vouloir être la voix des « femmes de ménage, des éboueurs, des aides à domicile, des profs mal payés, des agents de sécurité… » « Les hommes et les femmes politiques ne savent pas comment nous vivons. Si nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale pour plaider notre propre cause, qui le fera ? » demande celle qui brûle d’obtenir « une rencontre avec le ministre du Travail ».
« Ce qui domine dans certains quartiers, au-delà de la “désespérance”, c’est un problème de confiance. Les gens ont le sentiment d’être systématiquement trahis par ceux qu’ils élisent », renchérit Hadi Issahnane, élu LFI à la mairie de Chevilly-Larue et membre de l’équipe de campagne de Rachel Kéké. La meilleure manière pour rétablir la confiance est de donner des responsabilités à des gens qui n’ont pas de plan de carrière politique. Comme Rachel. Ce sont les luttes qui se sont imposées à elle qui l’ont menée là où elle est. »
Mépris de classe
Si elle reconnaît volontiers que l’idée de faire de la politique lui a d’abord semblé « bizarre », Rachel Kéké l’assure, le challenge « ne [lui] fait pas peur ». Mastodontes de l’hôtellerie, députés, journalistes parfois « méprisants »… Personne n’a réussi à l’intimider. « Elle s’adresse à un PDG de multinationale comme elle s’adresserait à un passant », résume Hadi Issahnane. « [C’est une très bonne chose] si elle fait vibrer les colonnes du Palais Bourbon », abondait Alexis Corbière, début mai, sur un plateau de La Chaîne parlementaire (LCP). La journaliste qui faisait face à ce dirigeant de LFI lui avait alors demandé si Rachel Kéké avait « été formée », au cas où elle entrerait à l’Assemblée.
« C’est méprisant, mais c’est elle qui se ridiculise. On veut me former pour que j’apprenne le prix du kilo de riz ? » ironise l’intéressée. « Il y a eu et il y aura toujours quelques réflexes de classe, des gens qui diront : “Elle est femme de chambre, sait-elle ce qu’est un projet de loi ?” déplore Issahnane Hadi. Mais Rachel parle du concret : la paye, l’école, la souffrance des gens d’en bas. Elle est capable d’aller chercher les classes populaires, les abstentionnistes et tous ceux qui ne se sentent pas représentés. »
« Fière d’être ivoirienne »
Son franc-parler, Rachel Kéké dit le puiser, là encore, dans ses racines ivoiriennes. « Ma famille est de l’ethnie bété. Chez nous, quand c’est bleu, c’est bleu, quand c’est rouge, c’est rouge. Pas d’hypocrisie : on dit les choses comme on les pense et on ne tourne pas autour du pot », revendique-t-elle. « J’ai beaucoup d’admiration pour les femmes comme l’ancienne première dame Simone Gbagbo [épouse du président Laurent Gbagbo, d’origine bété], elle n’a pas peur, elle assume », assure-t-elle.
Tirée de ses origines ou de ses luttes de militante et de cheffe de famille monoparentale, sa détermination lui vaut aujourd’hui d’être appelée à la rescousse par de nombreux mouvements sociaux, de Marseille à Rotterdam en passant par Genève ou la Belgique. Mais avec l’exposition politique viendront quelques coups, prédit-elle. « Je m’attends à être attaquée, mais j’ai l’habitude. Quand on est noire et femme de chambre, on sait se défendre seule », se targue-t-elle, évoquant les injures racistes de certains clients de l’hôtel, à propos desquelles ses responsables « n’ont jamais rien fait ».
Craint-elle les xénophobes et ceux qui agitent à tout-va la question identitaire et la peur du « grand remplacement » ? « C’est derrière nous », veut croire l’aspirante députée. « Éric Zemmour a fait son cinéma sur l’immigration, il a eu 7 % à la présidentielle. Le Pen père n’a jamais réussi à être élu et, pour l’instant, sa fille non plus. Aujourd’hui, il faut que la France se réconcilie pour [que l’on puisse] vivre ensemble », dit-elle. Pour cela, elle entend faire entrer « un peu plus de diversité à l’Assemblée nationale et y apporter les luttes menées jusqu’ici à la porte de l’hôtel Ibis », sans rien renier de son identité. « Je suis fière d’être ivoirienne et je suis fière d’être noire. Je suis fière d’être française aussi. Et c’est ici que je vais me battre jusqu’à ma mort. » Désormais, Rachel Kéké pourra ajouter une corde à son arc, et non des moindres : celle de députée.
Avec Jeune Afrique par Manon Laplace
(*) Nous republions cet article, initialement paru le 26 mai 2022, au lendemain de l’élection de Rachel Kéké, dimanche 19 juin.
Un fléau grandissant durant la crise sanitaire. Comme l’a repéré BFMTV, un nouvel élu de la République a été menacé de mort dans un courrier anonyme, dimanche 2 janvier. Sur son compte Twitter, Agnès Firmin-Le Bodo, députée de la majorité de Seine-Maritime, encartée chez Horizons, le nouveau parti d’Édouard Philippe, a partagé un mail dans lequel son auteur affirme penser « sérieusement » à la « décapiter ».
Dans ce texte signé « liberteforte », son rédacteur explique également à la membre de l’hémicycle le fondement de ses menaces : « La raison ? Ta collaboration, des têtes doivent tomber, et je suis prêt à venir te trancher la tête pour montrer ma fermeté face à ta dictature. » « Pour cette occasion, j’ai acheté plusieurs couteaux plus ou moins adaptés, et je me pose surtout la question de savoir si une mini-hache est fonctionnelle. Il faudra sûrement prévoir plus de matériel que nécessaire pour être sûr de ne pas rater mon coup », menace encore l’individu anonyme.
Une démocratie « en danger »
Face à ce torrent de violence et de haine, Agnès Firmin-Le Bodo a affirmé qu’« aucune menace ne dictera[it] [sa] façon de voter ». « Face à cette montée de violence envers les élus, il est urgent que la classe politique dans son ensemble agisse. C’est bien notre démocratie qui est en danger », a alerté la députée. « Il ne faut rien laisser passer, ne pas s’habituer », a-t-elle également écrit sur Twitter.
De nombreux députés menacés avant elle
Ces menaces de mort sont loin d’être un cas isolé dans les rangs de la classe politique française. Le 28 décembre, la veille de l’examen sur le projet de loi concernant le pass vaccinal, 52 parlementaires appartenant à différents groupes politiques avaient été visés, par mail, par des menaces de mort.
Dimanche, la députée LREM Aurore Berger s’est également exprimée au sujet des violences et des menaces commises à l’encontre des élus de la République, dans les colonnes du Journal du dimanche. « J’appelle au front commun contre la violence dans le débat public. On s’y est trop habitué, la bataille des idées est devenue un combat de rue », a fustigé l’élue des Yvelines, pointant aussi du doigt « une forme de faiblesse dans la réponse de la société et de certains responsables politiques ».
La députée Corinne Erhel, soutien d’Emmanuel Macron, s’est effondrée alors qu’elle parlait lors d’un meeting à Plouisy, près de Guingamp (22), ce vendredi 5 mai.
Le dernier meeting des soutiens d’Emmanuel Macron a été interrompu vers 20h45, suite au malaise de Corinne Erhel. La députée, soutien de la première heure du leader d’En Marche! avait pris la parole depuis 15 minutes, lorsqu’elle s’est effondrée brutalement.
Deux médecins présents dans la salle lui ont prodigué les premiers soins. Les pompiers sont ensuite rapidement intervenus et ont procédé à un massage cardiaque. Peu après 21h30, elle a été évacuée vers l’hôpital de Saint-Brieuc.
Contacté, Olivier Allain, conseiller régional de Bretagne, présent aux côtés de Corinne Erhel lors de la réunion publique, nous a annoncé, effondré et très ému, le décès de la députée à la suite de son arrêt cardio-respiratoire.
Une information confirmée dans la douleur quelques minutes plus tard par Richard Ferrand, le secrétaire général du mouvement En Marche! et député du Finistère ainsi que par le président de l’Assemblée nationale.
Ce vendredi soir, Corinne Erhel était entourée d’Olivier Allain et de François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique. Entre 200 et 300 personnes avaient fait le déplacement dans cette salle des fêtes de Plouisy, pour le dernier meeting avant le second tour de l’élection présidentielle.
Corinne Erhel était âgée de 50 ans. Membre du Parti socialiste depuis 1997, elle avait été élue députée des Côtes d’Armor en 2007. Elle faisait partie des premiers politiques de gauche à avoir rejoint Emmanuel Macron.
La députée d’Arthabaska à l’Assemblée nationale, Sylvie Roy, s’est éteinte dimanche après-midi à l’hôpital l’Enfant-Jésus de Québec, à l’âge de 51 ans.
Elle y avait été admise au début du mois dernier à la suite d’un « sérieux malaise », et son état n’avait cessé de se détériorer, a-t-on indiqué par communiqué.
Sylvie Roy s’est éteinte à 15h15, entourée des siens.
Les causes exactes de sa mort ne sont pas connues pour l’instant.
Le bureau du président de l’Assemblée nationale a été informé de la situation afin que les dispositions prévues en pareilles circonstances soient mises de l’avant pour la circonscription d’Arthabaska.
Mme Roy laisse dans le deuil ses enfants Michel et Estelle, sa mère Monique Jacob, son beau-père Jean Morissette, sa s?ur Nathalie, son ex-conjoint Réal Croteau, « son personnel politique, ses électeurs ainsi que plusieurs collègues et amis », indique le communiqué.
Les détails entourant les funérailles seront divulgués plus tard.
Le drapeau du Québec a été mis en berne sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement, à Québec, a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, par voie de communiqué dimanche soir.
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, s’est dit sous le choc. Par communiqué, il a affirmé qu’il s’agissait d’une « surprise totale » pour l' »ensemble de la famille de la CAQ » et que tous les membres étaient « bouleversés ».
« Sylvie Roy a été tout le long de son passage parmi nous une battante. C’était une passionnée, qui était proche des gens, et qui n’avait pas peur de se battre pour ses idées. Elle représentait avec fierté la circonscription d’Arthabaska », a dit M. Legault.
Le chef de la CAQ a rappelé que Sylvie Roy avait été la première à demander la tenue d’une commission d’enquête publique sur l’industrie de la construction. « Elle avait le dossier de l’intégrité tatoué sur le cœur. Elle sera fortement regrettée par tous ses collègues de l’Assemblée nationale, où elle siégeait comme indépendante depuis l’an dernier », a-t-il indiqué.
M. Legault a annulé toutes ses activités prévues lundi dans le cadre de la tournée « Debout pour le Québec ».
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a dit que ses « toutes premières pensées » allaient aux enfants, à la famille et aux proches de Sylvie Roy.
M. Couillard a dit par communiqué également joindre sa voix à celle de ses collègues de l’Assemblée nationale ainsi qu’à celles de tous les Québécois pour remercier sincèrement Mme Roy pour son implication et son engagement politique.
« Depuis plus d’une décennie, Mme Roy a su représenter avec c?ur et passion ses concitoyennes et ses concitoyens », a soutenu le premier ministre.
Les réactions de politiciens ont déferlé sur le réseau social Twitter. « Quelle triste nouvelle. Mes sympathies aux proches de Sylvie Roy, une femme de conviction et près des gens », a tweeté le leader de l’opposition officielle, Nicolas Marceau.
Le député fédéral conservateur et ancien député de la Coalition avenir Québec (CAQ), Gérard Deltell, a pour sa part souligné « l’engagement et la détermination » de celle qui faisait partie de la CAQ avant de devenir députée indépendante.
« Mes plus sincères condoléances aux proches et la famille de mon ancienne collègue à l’Assemblée Nationale du Québec, la députée Sylvie Roy », a par ailleurs écrit Pierre Karl Péladeau, ancien chef du Parti québécois (PQ).
La candidate à la direction du PQ, Véronique Hivon, réagissant également par l’entremise de Twitter, s’est dite « bouleversée » par la nouvelle, souhaitant courage à la famille et aux proches de Mme Roy.
D’autres aspirants-chefs du PQ, Jean-François Lisée et Alexandre Cloutier, ont aussi exprimé leurs sympathies. Le député de Rosemont a d’ailleurs souligné la contribution de la défunte politicienne dans la lutte contre la corruption.
« Une des voix les plus fortes du Québec contre la corruption nous a quittés. Merci pour tout Sylvie Roy », a écrit M. Lisée.
La députée originaire de La Tuque et ancienne avocate a été la première élue à exiger la tenue d’une commission d’enquête sur la construction, en 2009.
La chef de Québec solidaire et députée de Gouin, Françoise David, a quant à elle souligné la perte d' »une femme dévouée et intègre ». Son collègue Amir Khadir a également qualifié de « battante » la regrettée parlementaire.
La députée britannique Jo Cox, visée par des tirs ce jeudi, est décédée. La classe politique britannique salue la perte d’un « vrai talent ». Ici, en photo le 6 juin 2016.Yui Mok/Press Association/Handout via REUTERS
La députée travailliste Jo Cox est morte des suites de ses blessures à 41 ans. Elle s’était engagée dans la campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Portrait d’un « vrai talent » politique.
Jo Cox, députée britannique travailliste de 41 ans, est morte des suites de ses blessures ce jeudi. Elle a été agressée par balle et par coups de couteau devant une bibliothèque à Birstall, dans le nord de l’Angleterre.
La mort de Jo Cox plonge le Royaume-Uni dans une tristesse profonde. Portrait d’une femme politique dont l’avenir promettait d’être radieux.
Militante contre l’esclavage
Native de Batley (West Yorkshire), Joy Cox avait été élue députée travailliste de cette circonscription lors des dernières législatives, en mai 2015. Considérée comme l’une des étoiles montantes du parti, elle était très active dans le Réseau des femmes travaillistes, précise le Guardian.
Avant de se lancer en politique, elle était cadre de l’ONG Oxfam. Au sein de cette association, elle militait activement contre l’esclavage. Elle a également été, selon la BBC, conseillère de Sarah Brown, l’épouse de l’ancien Premier ministre Gordon Brown, et de Glenys Kinnock, membre de la chambre des Lords et femme de l’ancien dirigeant travailliste Neil Kinnock.
Jo Cox était mère de deux enfants de 3 et 5 ans. Elle était l’une des 36 députés travaillistes qui avaient soutenu la candidature de Jeremy Corbyn à la présidence du parti en 2015, selon le journal local, le Yorkshire Evening Post, même si elle a ensuite voté en faveur de la candidate centriste Liz Kendall.
Pro-européenne et dirigeante du Groupe des Amis de la Syrie
Jo Cox, pro-européenne convaincue, avait publié une tribune, le 10 juin, dans le Yorkshire Evening Post, afin d’expliquer sa conviction que le Brexit ne résoudrait pas la question de l’immigration. Le modèle australien vanté par les pro-Brexit ne marcherait pas, y assure-t-elle, puisque l’Australie compte deux fois plus de migrants, par rapport à la population, que le Royaume-Uni. Elle avait participé, avec son mari, Brendan Cox, et ses deux filles, à la flottille pro-européenne sur la Tamise, mercredi.
REUTERS
Après son élection, elle est devenue coprésidente du groupe parlementaire des Amis de la Syrie. Elle avait plaidé, dans des tribunes publiées dans le Yorkshire Post et dans l’hebdomadaire The Observer, à l’automne 2015, pour la création d’une zone de protection aérienne afin de faire cesser les bombardements de civils par le régime de Bachar el-Assad. Elle rappelait qu’elle avait été hostile à l’intervention en Irak en 2003, mais que la situation en Syrie n’avait rien à voir avec celle du pays voisin. Elle avait aussi fait campagne pour que son pays accueille davantage de réfugiés syriens.
La perte d’un « vrai talent »
L’agression contre la députée a provoqué une vive émotion dans la petite ville de Birstall, dans tout le Royaume-Uni, et en Europe. François Hollande a fait part de sa « profonde émotion ».
Une petite fille dépose des fleurs près de l’endroit de l’agression de Jo Cox le 16 juin 2016.REUTERS/Phil Noble – RTX2GN2S
Boris Johnson, ancien maire de Londres et chef de file du camp pro-Brexit, a annoncé qu’il cessait de faire campagne pour la journée. De nombreux dirigeants ont partagé leur tristesse et leur soutien sur Twitter.
Le Premier ministre David Cameron:
— David Cameron (@David_Cameron) June 16, 2016The death of Jo Cox is a tragedy. She was a committed and caring MP. My thoughts are with her husband Brendan and her two young children.
Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, et le chef du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn:
— Jeremy Corbyn MP (@jeremycorbyn) June 16, 2016The whole of the Labour family, and indeed the whole country, is in shock and grief at the horrific murder of Jo Cox pic.twitter.com/obic5pOCS3
Le mari de Jo Cox, Brendan Cox, a posté sur son compte Twitter, une photo de sa femme, souriante, devant un ciel bleu.
« Elle aurait souhaité que deux choses soient prioritaires dorénavant: que ses précieux enfants soient élevés dans l’amour et que nous soyons tous unis contre la haine qui l’a tuée », a-t-il déclaré dans un texte que cite The Guardian.
Les mots du mari de Jo Cox,tant de chagrin et de dignité, nous disent combien la perte est grande pour eux et la GB pic.twitter.com/tKrwmoIDld