Posts Tagged ‘Destin’

Mamadou Coulibaly, le fabuleux destin d’un Sénégalais sans-abri devenu footballeur en Italie

novembre 27, 2021
Le milieu de terrain, Mamadou Coulibaly, à l’occasion du match de Série A, en Italie, le 22 Septembre 2021. © Carmelo Imbesi/LiveMedia/Shutterstock/SIPA

Arrivé clandestinement en Europe en 2015, Mamadou Coulibaly évolue aujourd’hui en Série A et fait partie de l’élite du foot italien. Un parcours hors du commun, qu’il a raconté à « Jeune Afrique ».

Il y a encore six ans, Mamadou Coulibaly errait clandestinement en Italie. Le Sénégalais, issu de la classe moyenne, venait de quitter son pays au péril de sa vie. Il n’avait que 16 ans. Après de longs mois passés dans la clandestinité, il est aujourd’hui footballeur professionnel de Série A italienne, à la Salernitana, où il a été prêté par l’Udinese.

Jeune Afrique : Vous êtes entrés clandestinement en Europe, il y a six ans. Les mois qui ont suivi ont été très durs. Au Sénégal, vous ne veniez pourtant pas d’un milieu défavorisé…

Mamadou Coulibaly : En effet. Je suis né à Thiès, où mon père était professeur de sport. Mais nous n’étions ni riches ni pauvres.  Mon père gagnait correctement sa vie, assez en tout cas pour qu’à la maison, on ne manque de rien. Ma mère ne travaillait pas, et avec un seul salaire, une fois que tout était payé, il ne restait pas grand-chose. Quand mon frère aîné est devenu professeur d’anglais, cela a amélioré les choses. Mais quand vous êtes jeune, et que vous voyez votre père se décarcasser tous les jours pour finalement gagner juste de quoi vivre, c’est dur.

Jeune, étiez-vous déjà passionné par le football ?

Oui. Je voulais réussir dans le foot. Mon père, qui y a joué, voulait bien que je le pratique, mais sous forme de loisir. Il préférait que je me concentre sur les études, pour ensuite avoir un métier. Le problème, pour lui, n’était pas que je joue au foot, mais il avait peur que je ne réussisse pas à devenir professionnel et que je ne sache quoi faire. Il m’a donc inscrit dans un établissement sport-études. Mais honnêtement, ce qui m’intéressait, c’était jouer au foot.

J’AI PRIS UN BUS POUR LE MAROC

À 16 ans, vous décidez de quitter le Sénégal, sans prévenir vos parents. Était-ce le fruit d’un coup de tête ou d’une longue réflexion ?

Depuis l’âge de dix ans, j’avais en tête de partir en Europe pour jouer au foot. Là-bas, les parents peuvent mettre de l’argent de côté pour leurs enfants. En Afrique, cela ne marche pas comme ça. Il faut apprendre à se débrouiller, d’autant que les États ne font pas grand-chose pour les jeunes. Alors, j’ai décidé de partir. J’ai juste prévenu deux amis, j’ai pris un bus pour le Maroc, où je suis resté une semaine, en me débrouillant comme je le pouvais. Puis j’ai rejoint Marseille et Grenoble, où j’avais une tante. Comme elle ne pouvait pas me garder trop longtemps et que j’avais débarqué sans prévenir, elle m’a mis en relation avec l’une de ses connaissances, qui vivait en Italie, à Livourne.

Et c’est là que les galères ont vraiment commencé…

Dans un premier temps, je me suis retrouvé dans une maison avec d’autres personnes qui étaient quasiment toutes dans la même situation que moi. C’était difficile, je ne mangeais pas à ma faim tous les jours. Je faisais comme je pouvais, sans argent. Et je ne parlais pas italien… Au bout d’un moment, je suis parti et j’ai dormi dans la rue, ou dans des supermarchés, pour éviter d’avoir froid.

J’ai cependant recommencé à jouer au foot, dans une équipe de futsal. Ma crainte, comme je n’avais pas de titre de séjour, c’était d’être arrêté par la police et d’être renvoyé au Sénégal. Alors, quand j’apercevais des policiers, je me faisais discret. Heureusement, je n’ai jamais été arrêté… Puis je suis parti à Pescara et enfin, à 40 kilomètres de là, à Roseto.

Avez-vous envisagé de repartir en France, ou même au Sénégal ?

J’ai appelé des gens en France, des connaissances. Comme ils ne connaissaient pas le numéro, la première fois, ils ont décroché. Puis ils n’ont plus pris mes appels, car ils étaient désormais au courant de ma situation. Mais je n’ai pas rancœur. Repartir à Thiès ? Non, jamais. Je savais que ce serait un calvaire si j’y retournais. Quand tu quittes le pays pour une vie meilleure et que tu reviens, c’est compliqué. Mes parents ont été mis au courant de ma situation. Ma mère, sans nouvelles de moi, pensait même que j’étais mort.

JE NE CONSEILLE À PERSONNE DE FAIRE CE QUE J’AI FAIT. JE ME SUIS MIS EN DANGER

À Roseto, votre situation a commencé à s’améliorer…

J’avais galéré pendant des mois. Je me suis installé près du terrain de foot du club de la ville, et un jour, alors que je dormais dans les vestiaires du stade, des policiers sont arrivés. Avec eux, il y avait un homme, Girolamo Bizzarri, un ancien joueur professionnel qui entraînait à Roseto. Il était au courant de ma situation et m’a aidé.

On m’a emmené dans les locaux de la police, je croyais que j’allais être expulsé. Mais Bizzarri a entamé des démarches pour que je dispose d’un titre de séjour provisoire. La police m’a aussi aidé, et j’ai été placé dans un foyer d’accueil pour jeunes migrants. Là, j’ai appris l’italien et Bizzarri m’a proposé de faire des tests dans différents clubs, notamment à Ascoli et Sassuolo. Comme ma situation administrative n’était pas réglée, je ne pouvais pas signer de licence. Et puis un jour, j’ai pu signer à Pescara, et j’ai commencé à jouer avec les moins de 19 ans, puis avec l’équipe professionnelle. J’ai commencé à réaliser mon rêve.

Vous avez ensuite signé à Udinese, qui vous a prêté à plusieurs clubs, dont Salernitana, promu cette saison en Série A….

Je réalise pleinement ce qui m’arrive. Je suis quelqu’un de têtu, je ne voulais rien lâcher. Mais attention : je ne conseille à personne de faire ce que j’ai fait. C’est très risqué, très dangereux, je me suis mis en danger. Je sais qu’il y a de nombreux jeunes Africains qui viennent en Europe clandestinement pour essayer de trouver un club, mais combien y parviennent ? J’ai eu la chance d’être aidé par certaines personnes. Comme j’avais fait du foot dans un sport-études au Sénégal, j’avais de bonnes bases et j’ai beaucoup appris à Roseto et surtout Pescara. J’ai rattrapé le temps perdu, quand je ne jouais plus parce que je dormais dans la rue. Tout ce que je fais, c’est pour ma famille, pour l’aider à vivre mieux.

Aujourd’hui je gagne bien ma vie, je peux les aider et c’est le plus important. Je retourne à Thiès dès que je le peux pour voir mes proches Mon objectif, c’est bien sûr de continuer à jouer au haut niveau. J’évolue en Italie, dans un des meilleurs championnats du monde, et j’ai envie de jouer pour le Sénégal. Je vise la Coupe du monde 2022, au Qatar.

Votre père, qui vous imaginait plutôt faire un autre métier, est-il fier de vous ?

Oui. C’est une personne dure et exigeante, mais très juste. Il m’a dit qu’il était fier de moi, heureux que j’ai réussi à atteindre le but que je m’étais fixé. Je sais qu’il le pense sincèrement.

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

Royaume-Uni: La reine Elizabeth II affronte désormais seule son destin

avril 14, 2021

Il était sa « force et (son) soutien » : la reine Elizabeth II affronte désormais le crépuscule de son règne sans son époux le prince Philip, alors qu’elle doit continuer sa lourde tâche, tout en dirigeant une remuante famille marquée par les crises.La reine Elizabeth II lors d'une visite du Defence Science and Technology Laboratory (Dstl) à Porton Down, près de Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, le 15 octobre 2020

© Ben STANSALL La reine Elizabeth II lors d’une visite du Defence Science and Technology Laboratory (Dstl) à Porton Down, près de Salisbury, dans le sud de l’Angleterre, le 15 octobre 2020

De nombreux observateurs attribuaient au duc d’Édimbourg, qui aurait eu 100 ans en juin, la gestion d’une poigne de fer de la famille royale, aidant la reine à surmonter les scandales secouant le palais. 

La mort de Philip a laissé « un énorme vide dans sa vie », a indiqué samedi leur deuxième fils le prince Andrew, soudain sorti de la retraite où l’a relégué son amitié sulfureuse avec le financier pédocriminel américain Jeffrey Epstein.

« La reine est une personne incroyablement stoïque », a-il estimé, ajoutant que la famille royale tout entière « se mobilisait pour être là afin de la soutenir ».

Depuis la semaine dernière, ses principaux membres se succèdent auprès de la reine, notamment ses trois fils. Selon le plus jeune, Edward, Elizabeth II « tient le coup », malgré le choc incommensurable que constitue cette perte. 

-« Servir son pays »-

Après le décès de son époux, certains se demandent si la reine, qui aura 95 ans la semaine prochaine, ne va pas abdiquer et laisser la place à son fils aîné, le prince Charles, déjà âgé de 72 ans. 

D’après le Times, la souveraine a par exemple décidé de ne plus recevoir, pendant les deux semaines que vont durer le deuil royal, les fameuses boites rouges contenant des documents gouvernementaux. 

Mais pour Penny Junor, « il y a zéro chance que la reine abdique ». « A l’âge de 21 ans, elle a promis de servir son pays toute sa vie, qu’elle soit longue ou courte », a rappelé l’experte royale à l’AFP, en référence au célèbre discours du Cap qu’Elizabeth II avait prononcé en 1947, alors qu’elle était encore princesse. 

« Tant qu’elle est en bonne santé physique et mentale, elle poursuivra le travail comme d’habitude », affirme Mme Junor. 

De premiers signes vont en effet dans ce sens: la souveraine a par exemple maintenu son audience avec le Premier ministre Boris Johnson au lendemain du décès de son mari. Et dès mardi, quatre jours après le décès de son époux, elle a tenu son premier engagement officiel pour le départ à la retraite du plus haut fonctionnaire de la Maison royale.

Pour compenser l’absence de Philip, qui avait toujours été à ses côtés depuis son accession au trône en 1952, la monarque devrait s’appuyer davantage lors des événements officiels sur le prince héritier Charles et son épouse Camilla, ainsi que sur son petit-fils William, deuxième dans l’ordre de succession, et sa femme Kate.

 Photo publiée le 18 novembre 2007 de la reine Elizabeth II et son époux, le prince Philip à Broadlands, dans Hampshire, en 2007

© Fiona HANSON Photo publiée le 18 novembre 2007 de la reine Elizabeth II et son époux, le prince Philip à Broadlands, dans Hampshire, en 2007

Charles assumait déjà davantage de tâches ces dernières années, notamment pour représenter la couronne à l’étranger. Il devrait accompagner sa mère pour l’ouverture officielle du Parlement le 11 mai. 

Le Times affirme qu’elle devrait cependant continuer à assumer seule certains engagements. 

L’attitude d’Elizabeth II offre un contraste frappant avec celle de la dernière reine britannique, Victoria, qui, à la mort de son mari Albert en 1861, n’avait pratiquement plus fait d’apparitions publiques, restant drapée de noir pendant quatre décennies. Sa mise en retrait lui avait valu d’être surnommée la « veuve de Windsor », et avait renforcé la popularité du mouvement républicain.

-Défis à venir-

Après le décès de Philip, la sympathie du public à l’égard de la reine, qui a toujours été très populaire, reste très élevée. Sa présence et sa longévité à la tête du Royaume-Uni ont contribué à écarter les velléités républicaines.

Succédant désormais à son père en tant qu’homme le plus âgé de la famille royale, le prince Charles et la monarque devront faire face à la série de problèmes urgents qui agitent la « Firme ». 

La réapparition publique d’Andrew le week-end dernier a provoqué l’indignation dans certains milieux, alors que la justice américaine cherche toujours à l’interroger sur ses liens avec Epstein. 

Le palais doit également faire face aux retombées de la mise en retrait l’année dernière du prince Harry, petit-fils de la reine, et de son épouse Meghan Markle, ainsi qu’à leurs récentes accusations explosives de racisme au sein de la famille royale, dans une interview-choc pour la télévision américaine.

Harry et son frère William seront réunis samedi pour l’enterrement de leur grand-père et le pays se demande si ce deuil partagé pourrait « avoir des conséquences positives »: « la mort du prince Philip permettra peut-être à Harry de se réconcilier avec William et son père », espère l’experte royale. 

Avec AFP par jwp-cdu/fb/slb

A la dernière heure du destin

juillet 28, 2020

 

A la dernière heure de ton destin

Quand le souffle vital de ta fin

Annonça la mort de ta personne

Des sanglots déchirèrent les montagnes

 

Devant la présence de ta chère fille

Quand on te ferma les yeux en éveil

Les pleurs solidaires de ses amies

L’accompagnaient à la ronde sur ton lit

 

Aux premières minutes de la triste nouvelle

Lorsque les réseaux se mirent en branle

Ta disparition portée à dos du vent

Traversa les cieux mais aussi les océans

 

Ô mon cher ami, ô mon cher papa

Tu es parti dans la beauté de ton visage

Au pays sans retour du paradis sans âge

Où un jour tu nous accueilleras dans tes bras

 

Bernard NKOUNKOU

 

Dans un amour éperdu

novembre 1, 2016

 

Reviens lire sur mes belles cuisses

L’histoire noire de l’amour qui glisse

Dans le beau monde des vedettes

Qui se séparent avec une grosse arête

 

Viens te reposer sur le sein de ta préférence

Pour déguster la laitance de sa succulence

Afin de retrouver ta première naissance

Comme en ce jour heureux de ta délivrance

 

Suis-moi aussi au salon pour une coupe de vin

Permettant de bien cimenter notre destin

Entre musique, films et causeries coquines

Tu poseras ta tête sur ma douce poitrine

 

Quand tu entendras le battement de mon cœur

Sonner le changement des premières heures

Tu te réveilleras sur fil de mon corps étendu

Comme un individu pris dans un amour éperdu.

 

Bernard NKOUNKOU

 

 

 

Donne-moi-ta main à la Saint-Valentin

février 12, 2016

jet'attends

 

Donne-moi ta main

A la Saint-Valentin

Je poserai un dessin

Ciment de notre destin

 

Au creux béant de ta paume

J’esquisserai une pomme

Symbole du parfait amour

Sentant la rose du grand jour

 

Tout au long de ton corps

Je dessinerai de petits cœurs

Scintillant de lumière et de bonheur

Pour fêter la joie de notre amour

 

Bernard NKOUNKOU

 

Peau de chagrin

janvier 26, 2016

 

 

Sur la route du destin

Je suis une peau de chagrin

Qui peu à peu s’étiole

Devant le temps qui file

 

Ma silhouette de corps légendaire

Devient un maigre fossile primaire

Dégarni de chair squelettique

Pouvant tomber au vent du cirque

 

Mon sourire qui éclairait le monde

Vacille de sa lumière à la ronde

Triste souvenir d’instants fastidieux

Où mon charme était un bijou radieux

 

Debout je faisais succomber

Comme la Joconde incrustée

Dans le tableau du peintre

Tous ces regards sans titre

 

Au gré du temps

Je file du mauvais coton

Dans la grisaille d’un ciel

Qui a perdu la lumière du soleil

 

Bernard NKOUNKOU

Le sein rongé

septembre 14, 2015

Rongé est mon sein du destin

Comme une feuille de chou du matin

Par la verrue affamée sans pitié

Dévorant ma belle chair à moitié

Attaqué par les dents du cancer

Qui me délecte comme un dessert

Peu à peu mon pauvre sein disparaît

Comme une montagne vidée désormais

Chaque instant mon regard sur ma poitrine

Découvre la surface aplatie de ma vitrine

Comme cette papaye mûre des champs

Dévorée par une colonie d’oiseaux migrants

Bernard NKOUNKOU

Au-delà de la vie

août 26, 2015

 

 

Au-delà sombre de la vie

Les yeux fermés sans toi

Dans le bois de mon costume

Tu m’arroses de tes larmes

 

Dans ta tenue noire sans éclat

Marchant et pleurant aux pas

Le cœur déchiré par le chagrin

Aveuglé par le regard du destin

 

Car dans la solitude sans amour

La vie est un court parcours

Que chacun réalise sans bruit

Pour terminer au fond du puits.

 

Bernard NKOUNKOU

 

 

Sur le sable de Jordanie

août 29, 2013

Sur le sable de Jordanie,
loin de ma natale Syrie,
j’ai inscris mon nom au petit doigt
d’orphelin et d’exilé sans voix,
au maigre visage de faim sans pain,
suspendu sur le fil d’un certain destin
avec un regard lointain de bovin.
Errant sur les dunes sans nourriture,
le corps étiolé sans eau de bouture,
je scrute le ciel sans espoir et certitude,
montrant mon ventre au sable sans gratitude,
abandonné, désargenté et désappointé,
je suis une libellule au corps effilé, affamée
qui avale la poussière du désert au vent
comme sa première nourriture du présent.

Bernard NKOUNKOU

L’ombre sans nombre

août 29, 2013

L’ombre sans nombre sombre,
à l’heure de la guerre de l’horreur,
avec des armes sans âmes qui rament
au-dessus de l’océan béant et mouvant
vers la terre des êtres sans ancêtres
partis en exil dans l’île sans persil.
Ô pouvoir noir d’entonnoir sans dortoir
suspend l’orgueil au seuil du sommeil
dans l’insomnie sans répit au midi de l’ennui.
Ô mon beau pays ! Regarde tes enfants sans parents,
orphelins d’un pire destin sans lendemains
qui demain ne mangeront plus de pain sans levain.
Prends conscience avec méfiance de ton insouciance
et peut-être tu sauveras le pays de la noyade en rade.

Bernard NKOUNKOU