Posts Tagged ‘Détention’

Pays-Bas: le «père» de la famille qui vivait recluse dans une ferme reste en détention

octobre 21, 2019

 

Un juge néerlandais a ordonné lundi le maintien en détention pour deux semaines supplémentaires d’un homme de 67 ans, père d’une famille qui vivait recluse durant presque une décennie dans une ferme du nord des Pays-Bas.

L’homme, identifié par les médias comme Gerrit Jan van D., a été arrêté jeudi, quelques jours après que la police eut découvert une famille de sept personnes dans une petite pièce fermée au sein d’une bâtisse à Ruinerwold, un village de la province de Drenthe (nord). Ils y auraient vécu reclus depuis 2010.

L’homme est soupçonné d’atteinte à la liberté et à la santé d’autrui ainsi que de blanchiment d’argent après que lui et ses six enfants supposés eurent été découverts dans cette ferme, où la police a trouvé de l’argent en liquide après avoir fouillé les lieux. «Le juge d’instruction a prolongé de 14 jours la détention provisoire du suspect âgé de 67 ans de Ruinerwold», a déclaré dans un tweet le ministère public, sans donner plus d’informations.

Le groupe de sept personnes qui vivait reclus dans la ferme prétend former une famille : l’homme de 67 ans serait le père des six jeunes gens – aujourd’hui tous adultes -, dont celui qui a donné l’alarme après s’être enfui dans un bar local. Il s’agit de la deuxième arrestation dans cette affaire, qualifiée d’«exceptionnelle» par la police : le locataire de la ferme, un Autrichien de 58 ans identifié par les médias comme Josef B., avait été arrêté mardi.

Un juge a ordonné jeudi son maintien en détention pour deux semaines supplémentaires. Le juge décidera à une date ultérieure d’inculper ou non le suspect. Le père de famille était membre dans les années 1980 de la branche néerlandaise de la secte Moon, organisation religieuse controversée née en Corée du Sud, également appelée l’Eglise de l’Unification, selon Wim Koetsier, porte-parole de l’organisation aux Pays-Bas.

Wim Koetsier «suspecte fortement» le père d’avoir créé son propre groupe «avec quelqu’un d’autre», a rapporté l’agence de presse néerlandaise ANP. Il affirme cependant que Josef B. «n’a jamais été un membre».

Par Le Figaro.fr avec AFP

Un homme détenu pour avoir ramené du miel aux États-Unis

août 24, 2019

 

 «Ils ont ruiné ma vie» a expliqué Leon Haughton au Washington Post. Le services des douanes le soupçonnaient de transporter de la drogue de synthèse.

Un homme a été détenu près de trois mois aux Etats-Unis après avoir ramené de Jamaïque trois bouteilles de miel artisanal que les douanes américaines ont pensé être, à tort, de la méthamphétamine liquide.

Comme chaque Noël depuis qu’il s’est installé dans l’Etat du Maryland, il y a une dizaine d’années, Leon Haughton est allé rendre visite l’hiver dernier à sa famille jamaïcaine, rapportait vendredi 23 août le Washington Post dans un long article retraçant ses improbables démêlés juridico-administratifs.

Son calvaire kafkaïen commence le 29 décembre, à l’aéroport de Baltimore, lorsqu’un chien des douanes se met à renifler son sac. A l’intérieur: trois grandes bouteilles dûment étiquetées de miel artisanal, avec lequel le père de famille de 45 ans aime aromatiser son thé. Mais les douaniers le soupçonnent, selon l’acte d’inculpation, de transporter de la méthamphétamine liquide, et le placent en détention.

Les résultats d’un laboratoire du Maryland mettent plus de deux semaines à arriver: ils sont négatifs. Leon Haughton se pense tiré d’affaire. Il a tort.

D’abord, le laboratoire utilisé pour les premiers tests n’est pas suffisamment équipé pour analyser des liquides. Il faut donc envoyer les bouteilles à un deuxième laboratoire, dans l’Etat de Géorgie.

L’arrestation du Jamaïcain, détenteur d’une carte verte lui permettant de résider légalement aux Etats-Unis, a ensuite déclenché une procédure auprès des services de l’immigration, que son avocat a toutes les peines du monde à contacter.

Et pour cause: l’administration américaine est alors affectée par le «shutdown» – paralysie des services publics – causé par le bras de fer entre Donald Trump et l’opposition démocrate sur le financement du mur que le président souhaite ériger à la frontière avec le Mexique.

Les analyses effectuées en Géorgie confirment finalement que Leon Haughton transportait bien du miel. Il est libéré le 21 mars, 82 jours après son retour de vacances.

Près de trois mois derrière les barreaux, éloigné de sa compagne et de ses enfants, qui lui ont fait perdre ses deux emplois dans le nettoyage et le bâtiment.

«Ils ont ruiné ma vie», a confié au Washington Post le quadragénaire, pour qui la pilule est forcément difficile à avaler. Même avec du miel.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Les États-Unis vont autoriser la détention illimitée d’enfants migrants

août 21, 2019

 

Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi qu’il allait retirer les strictes limites régissant le temps passé en centres de rétention par les enfants migrants, dans le cadre de sa politique de fermeté face à l’immigration clandestine.

Le ministère américain de la Sécurité intérieure a déclaré qu’il mettait fin à une décision judiciaire de 1997, dites «Flores», imposant aux autorités fédérales de ne pas maintenir en détention les enfants plus de 20 jours. Une nouvelle règle, qui doit être mise en oeuvre sous 60 jours, ne limitera plus le temps passé par les enfants ou leurs familles en centres de rétention.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Trump prêt à se porter garant du rappeur ASAP Rocky détenu en Suède

juillet 20, 2019

 

Le président américain Donald Trump a affirmé samedi qu’il était prêt à se porter «personnellement» garant du rappeur américain ASAP Rocky, détenu en Suède, et qu’il l’avait fait savoir au Premier ministre suédois.

«Je viens d’avoir un très bon appel téléphonique avec le Premier ministre suédois Stefan Löfven qui m’a assuré que le citoyen américain ASAP Rocky serait traité équitablement», a écrit le président américain sur Twitter. «Je lui ai assuré qu’ASAP ne risquait pas de fuir et j’ai offert de me porter personnellement garant pour sa remise en liberté sous caution ou toute alternative», a-t-il ajouté. «Nos équipes vont continuer à se parler, et nous avons convenu de rediscuter dans 48 heures!», a précisé Donald Trump.

Selon un porte-parole du Premier ministre suédois Stefan Löfven, la conversation, «amicale et respectueuse», a duré une vingtaine de minutes, au cours desquelles il a rappelé au locataire de la Maison Blanche que la justice de son pays était indépendante de l’exécutif. «Le Premier ministre a tenu à souligner que la justice suédoise, le parquet et les tribunaux sont totalement indépendants», a indiqué Toni Eriksson dans un communiqué transmis à l’AFP. «Tous les citoyens sont égaux devant la loi, et le gouvernement n’a ni le pouvoir ni l’intention d’essayer d’influer sur la procédure judiciaire» visant ASAP Rocky, a-t-il ajouté.

ASAP Rocky, 30 ans, de son vrai nom Rakim Mayers, est soupçonné d’agression après une rixe le 30 juin à Stockholm. Il a été placé en garde à vue le 3 juillet dans la capitale suédoise à l’issue d’un concert, avec trois autres personnes. Un tribunal a ensuite souligné qu’il présentait «un risque de fuite» et un procureur a demandé vendredi son maintien en détention jusqu’au 25 juillet. Il encourt jusqu’à deux ans de prison.

Sa situation est revenue aux oreilles de Donald Trump, à qui la vedette de téléréalité Kim Kardashian, qui a été plusieurs fois reçue à la Maison Blanche, a demandé d’intervenir. Vendredi, le président américain avait indiqué sur Twitter avoir également discuté avec le mari de Kim Kardashian, le rappeur Kanye West, «de l’incarcération d’ASAP Rocky». «Tellement de gens voudraient voir cela rapidement résolu!», avait écrit Donald Trump. Originaire de New York (Etats-Unis), ASAP Rocky s’est fait connaître en 2011 avec la sortie d’une compilation intitulée «Live. Love. ASAP». En 2013, il enchaîne avec son premier album «Long. Live. ASAP». Plus de 610.000 personnes ont signé une pétition sur internet #JusticeForRocky appelant à sa libération.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Trump: «Beaucoup de personnes m’ont demandé d’aider» le rappeur ASAP Rocky

juillet 19, 2019

 

Donald Trump a affirmé ce vendredi que «beaucoup de personnes» lui avaient «demandé d’aider» le rappeur américain ASAP Rocky, soupçonné d’agression et placé en détention en Suède depuis le 3 juillet, confirmant ainsi des informations parues dans la presse américaine la veille.

Un tribunal suédois a ordonné ce vendredi le maintien en détention jusqu’au 25 juillet du rappeur new-yorkais, soupçonné d’agression après une rixe en Suède, où il se trouvait pour un concert. Dans le monde du rap et du divertissement américain, une vague de soutien au jeune artiste, également populaire dans le milieu de la mode, s’est formée. La presse américaine a rapporté jeudi que Kim Kardashian, la femme du rappeur Kanye West, avait joué de ses accès à la Maison Blanche pour tenter de convaincre le président républicain d’intervenir dans la situation. Le département d’Etat américain avait de son côté expliqué «suivre l’affaire de près», sans donner plus de détails.

«Nous allons passer des coups de fil, nous allons leur parler. Nous avons déjà commencé. Beaucoup de membres de la communauté noire américaine m’ont appelé, beaucoup d’amis à moi, en me disant que je pouvais aider», a déclaré le président américain. «Je ne connais pas personnellement ASAP Rocky (…). Mais celle qui connaissait ASAP Rocky c’est notre première dame. Pas vrai?», a également dit le président à l’adresse de son épouse Melania Trump. «Nous travaillons avec le département d’Etat et nous espérons le faire revenir à la maison rapidement», a confirmé cette dernière.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Le président mauritanien assume la détention d’un blogueur au-delà de sa peine

juin 21, 2019

 

La justification par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz du maintien en détention au-delà de sa peine de l’auteur d’un billet de blog jugé blasphématoire a indigné son avocate, qui a appelé vendredi son futur successeur à régler en priorité ce «dossier pourri».

L’auteur de ce texte, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheïtir, taxé de blasphème envers le prophète de l’islam pour cet article et détenu depuis janvier 2014, a vu sa condamnation à mort pour «apostasie» ramenée en appel à deux ans de prison en novembre 2017 après avoir exprimé son repentir. Il aurait donc dû être remis en liberté, le pourvoi en cassation du parquet n’étant pas suspensif. Mais il a été placé depuis en détention administrative dans un lieu tenu secret, y compris de ses avocats.

Lors d’une conférence de presse en forme de bilan jeudi soir, peu avant la fin de la campagne pour l’élection présidentielle de samedi à laquelle il ne peut se représenter après deux mandats, Mohamed Ould Abdel Aziz a justifié cette situation par «sa sécurité personnelle aussi bien que celle du pays». «Nous savons que du point de vue de la loi, il doit être libéré, mais pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons mettre en jeu la vie de plus de 4 millions de Mauritaniens», a-t-il répondu à une question sur l’affaire Ould Mkheïtir. «Des millions de Mauritaniens étaient descendus dans la rue pour réclamer son exécution, sa remise en liberté signifierait laisser s’installer la pagaille dans le pays», a-t-il fait valoir.

Une avocate du jeune homme, Fatimata Mbaye, a qualifié de «choquants» les propos du chef de l’Etat, dans une déclaration à l’AFP vendredi. «Ce dossier, c’est lui seul qui le gère. C’est lui qui l’a créé, c’est lui qui le gère», a-t-elle affirmé au sujet du président sortant, soulignant que «ce jeune homme n’est pas détenu dans un lieu connu de la justice». Il s’agit d’un cas de «détention arbitraire», qui constituera pour le prochain président, quel qu’il soit, «un dossier à régler le plus rapidement possible», a estimé Me Mbaye. «On est en train de lui léguer un dossier pourri», en raison du tort qu’il a déjà causé à l’image de la Mauritanie, a-t-elle dit.

Dans une lettre ouverte rendue publique vendredi, Reporters sans frontières (RSF) et 11 autres ONG exhortent le président Ould Abdel Aziz à «utiliser les quelques semaines qui lui restent à la tête du pays pour mettre fin à la détention illégale» du blogueur. Autrement, «son bilan après 11 années au pouvoir s’en trouverait fortement assombri», selon les organisations, qui ne mentionnent pas les déclarations du président sortant jeudi soir.

Par Le Figaro.fr avec AFP

La Suède se prononcera le 3 juin sur une éventuelle détention d’Assange pour viol présumé

mai 21, 2019

 

La justice suédoise se prononcera début juin sur un éventuel placement en détention du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, en vue de l’émission d’un mandat d’arrêt européen à son encontre pour un viol présumé commis en Suède en 2010, a indiqué mardi le tribunal d’Uppsala.

L’audience «aura lieu le 3 juin 2019 à 10h00 au tribunal d’Uppsala. La Cour a pris en compte à la fois l’exigence d’une procédure rapide et le droit pour le suspect de préparer sa défense», a annoncé le tribunal en charge de l’affaire, dans un communiqué. Une semaine après la réouverture de l’enquête criminelle, le 13 mai, visant l’Australien, la procureure en charge de l’instruction Eva-Marie Persson a demandé lundi «le placement en détention d’Assange en son absence», une procédure légale en Suède, «en raison de soupçons de viol». Dans la foulée, Eva-Marie Persson avait indiqué que si la demande de placement en détention était acceptée par le tribunal d’Uppsala (est), elle émettrait un mandat d’arrêt européen afin d’obtenir le transfèrement en Suède de Julian Assange.

La réouverture de l’enquête suédoise relance un feuilleton judiciaire qui dure depuis près d’une décennie, pendant laquelle Julian Assange et ses soutiens n’auront eu de cesse de dénoncer une manœuvre destinée à le faire extrader vers les Etats-Unis. Il est aujourd’hui inculpé par la justice américaine d’association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique», pour avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe et ainsi accéder à des milliers de documents classés secret-défense.

C’est officiellement pour éviter cette extradition que l’Australien s’était réfugié en 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres. En son absence, et faute de pouvoir faire avancer l’enquête, la justice suédoise avait abandonné les poursuites en mai 2017. L’arrestation de l’Australien le 11 avril à Londres avait ravivé l’espoir de la plaignante et de son avocate de le voir remis à la Suède en vue d’un procès avant la prescription échéant en août 2020. Âgée d’une trentaine d’années à l’époque des faits, la plaignante accuse l’Australien d’avoir engagé un rapport sexuel, pendant qu’elle dormait et sans préservatif, alors qu’elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé, des faits que l’intéressé a toujours nié. Début mai, Julian Assange, 47 ans, a été condamné à 50 semaines de prison par un tribunal britannique pour violation de ses conditions de liberté provisoire.

Par Le Figaro.fr avec AFP

En Mauritanie, les femmes violées risquent aussi la détention, dénonce HRW

septembre 5, 2018

Paris – Les femmes et filles victimes de viol en Mauritanie sont encore plus « mises en danger » par la criminalisation dans ce pays des relations sexuelles hors mariage, ou « zina », car elles peuvent être « poursuivies si elles ne parviennent pas à prouver l’absence de consentement », dénonce Human Rights Watch (HRW).

Dans un rapport de 101 pages publié mercredi, l’organisation de défense des droits de l’homme exhorte les autorités mauritaniennes à instaurer un « moratoire immédiat sur les poursuites et la détention des personnes pour +zina+ » et à « libérer sans tarder » celles détenues dans ce cadre.

« Les femmes et filles victimes de viol appréhendent le fait de porter plainte et d’intenter des poursuites judiciaires car, si elles ne parviennent pas à prouver leur absence de consentement, elles peuvent être pénalement poursuivies et détenues », relève HRW.

Celles qui portent plainte « malgré ce risque font souvent face à des policiers et autorités judiciaires qui ne respectent pas leurs droits fondamentaux », déplore l’organisation, qui s’appuie notamment sur une trentaine d’entretiens avec des femmes et filles réalisés à Nouakchott et à Rosso (Sud).

HRW a rencontré cinq femmes et filles « qui ont dénoncé un viol, mais ont pourtant été elles-mêmes poursuivies pour +zina+ après avoir signalé leur agression à la police ». Celles auxquelles le tribunal avait accordé la liberté provisoire avant le procès « ont été obligées de pointer chaque semaine dans un commissariat », fustige HRW.

« Alors que selon la loi mauritanienne, le crime de +zina+ ne s’applique qu’aux +musulmans majeurs+, certains procureurs vont jusqu’à inculper des filles mineures de +zina+, surtout si elles sont enceintes, même si elles expliquent que leur grossesse est due à un viol », dénonce encore HRW.

« Peu de survivantes d’agressions sexuelles osent s’exprimer » en Mauritanie, rappelle HRW, qui a recueilli le témoignage de Mariama. Cette femme a rapporté avoir été « violée par un chauffeur de taxi à l’âge de 20 ans » et n’en a pas parlé à ses parents par peur. « Alors que j’étais enceinte de huit mois, ma mère s’en est rendu compte et m’a demandé comment c’était arrivé. C’est à ce moment là que je lui ai raconté le viol ».

Pris d’une « rage folle », son père l’a alors « amenée au commissariat et a dit aux policiers » que sa fille « devait être enfermée parce qu’elle avait couché avec un homme, et qu’il ne la voulait plus chez lui », rapporte HRW.

L’ONG rapporte aussi le calvaire de Rouhiya, qui dit avoir fui à 15 ans en juillet 2016 son père « qui abusait d’elle sexuellement » – et dont elle était enceinte – « pour chercher refuge chez un homme de 23 ans qui lui avait promis de l’épouser ». Peu après, a-t-elle rapporté, cet homme l’a « enfermée, droguée et violée collectivement avec trois autres hommes ».

La police l’a retrouvée au bout de deux semaines. Dans sa déclaration aux policiers, Rouhiya a révélé qu’elle connaissait un de ses agresseurs. Les policiers l’ont alors arrêtée et envoyée à la prison nationale pour femmes en l’accusant d’avoir eu des relations sexuelles hors mariage, selon HRW. Rouhiya a depuis été libérée grâce à une ONG et vit dans un foyer.

HRW pointe du doigt les « obstacles institutionnels, juridiques et sociaux que rencontrent les survivantes lorsqu’elles veulent rapporter à la police des incidents d’agressions sexuelles, amener les coupables devant la justice et obtenir un soutien médical et psychosocial ».

Si l’ONG relève des « avancées » ces dernières années concernant la protection juridique des femmes, elle estime que la loi mauritanienne « ne définit et ne pénalise pas convenablement les violences sexuelles ».

Romandie.com avec(©AFP / 05 septembre 2018 13h07

La Turquie maintient en détention le pasteur américain Brunson

juillet 18, 2018

Un soldat turc en faction devant l’entrée du tribunal d’Aliaga dans l’ouest de la Turquie, durant le procès du pasteur américain Andrew Brunson le 18 juillet 2018 / © AFP / OZAN KOSE

Un tribunal turc a ordonné mercredi le maintien en détention préventive du pasteur américain Andrew Brunson, jugé pour « terrorisme » dans une affaire qui empoisonne les rapports entre Ankara et Washington.

La décision a été rendue lors de la troisième audience de ce procès qui se déroule à Aliaga, dans la province d’Izmir (ouest de la Turquie), selon une correspondante de l’AFP au tribunal. Le procès a par ailleurs été renvoyé au 12 octobre.

Le procès du pasteur, détenu depuis octobre 2016 sous l’accusation d’activités « terroristes » et d' »espionnage », a contribué à tendre des rapports déjà houleux depuis plus de deux ans entre la Turquie et les Etats-Unis.

« Ils le qualifient d’espion. Mais je suis plus espion que lui », avait même tweeté en avril dernier le président américain Donald Trump, qualifiant M. Brunson d' »homme bon (…) persécuté en Turquie sans raison ».

A l’issue de l’audience mercredi, le pasteur Brunson, qui risque jusqu’à 35 ans de prison dans ce procès qui s’est ouvert le 16 avril, a salué de la main les personnes venues le soutenir à Aliaga.

Son maintien en détention balaie les espoirs de ses partisans, alors que l’avocat du pasteur, Cem Halavurt, avait indiqué mercredi matin qu’il s’attendait à sa libération.

M. Brunson « n’a pas été libéré, donc je peux dire que l’injustice se poursuit », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience.

Dénonçant « une vraie honte judiciaire », il a affirmé que les accusations pesant sur son client n’étaient pas étayées par des preuves et s’appuyaient seulement sur « les déclarations de quelques témoins ».

« Nous sommes déçus par l’issue de l’audience qui s’est déroulée aujourd’hui », a réagi le chargé d’affaires américain à Ankara Philip Kosnett, présent au tribunal.

« Nous allons continuer à suivre cette affaire de près et espérons que le pasteur Brunson retrouvera sa famille bientôt », a-t-il ajouté.

– « Pas la moindre indication » –

Lors de la précédente audience, en mai, le pasteur avait déjà été maintenu en détention préventive, le tribunal invoquant un « risque de fuite ».

« J’ai lu l’acte d’accusation, j’ai assisté à trois audiences. Je ne crois pas qu’il y a la moindre indication que le pasteur Brunson est coupable de quelque activité criminelle ou terroriste », a poursuivi M. Kosnett.

La femme du pasteur, Norine Brunson, assistait à l’audience. Quatre nouveaux témoins, deux à charge, et deux de la défense, ont été entendus mercredi.

Avant le début de l’audience, M. Kosnett avait appelé à « résoudre au plus vite ce cas ». Ce « serait bénéfique pour tout le monde », avait-il déclaré.

Selon le chargé d’affaires, le cas du pasteur Brunson a été évoqué lors d’un entretien téléphonique lundi entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump.

« Les deux présidents se sont engagés à rebâtir la relation (américano-turque) et nous avons beaucoup de travail à faire pour concrétiser cet engagement », a-t-il ajouté.

Les autorités turques accusent M. Brunson d’avoir agi pour le compte du réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016, mais aussi pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces deux organisations sont considérées comme terroristes par la Turquie.

Installé en Turquie depuis une vingtaine d’années, le pasteur est aussi accusé d’espionnage à des fins politiques ou militaires.

Il dément catégoriquement toutes ces accusations.

Cette affaire a contribué à tendre les relations entre Washington et Ankara, déjà houleuses en raison de nombreux différends, notamment au sujet du soutien américain à une milice kurde syrienne et le refus américain d’extrader M. Gülen, installé aux Etats-Unis.

En septembre, M. Erdogan avait ainsi évoqué l’idée d’échanger le pasteur Brunson contre le prédicateur Gülen, une hypothèse balayée par Washington.

Romandie.com avec(©AFP / 18 juillet 2018 15h49)

Le président d’Amnesty en Turquie restera finalement en détention

février 1, 2018

Des manifestants brandissent des portraits du président d’Amnesty international en Turquie, Taner Kiliç, pour demander sa libération, devant l’ambassade turque à Berlin, le 15 juin 2017 / © AFP/Archives / John MACDOUGALL

Un tribunal d’Istanbul a décidé jeudi de maintenir en détention le président d’Amnesty International en Turquie, dans un revirement spectaculaire moins de 24 heures après avoir ordonné sa remise en liberté conditionnelle, contestée par le parquet.

Taner Kiliç a été arrêté en juin 2017. Il est incarcéré depuis, accusé d’appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l’été 2016, ce qu’il nie fermement.

Lors d’une audience de son procès mercredi, un tribunal d’Istanbul avait ordonné sa remise en liberté conditionnelle, au grand soulagement de ses proches et d’Amnesty international.

Mais au terme d’un imbroglio judiciaire difficile à démêler, la même cour a décidé jeudi de le maintenir en prison pendant la durée du procès.

« Le tribunal d’Istanbul a maintenant annulé sa propre décision de libération prise hier. Taner restera en détention préventive », a tweeté Andrew Gardner, chercheur spécialiste de la Turquie à Amnesty basé à Istanbul.

M. Kiliç avait été emmené dans la nuit de sa prison d’Izmir (ouest) à une gendarmerie, pour être à nouveau placé en garde à vue.

Le procureur avait en effet fait appel de la décision rendue plus tôt auprès d’un autre tribunal qui a accédé à sa demande. Le tribunal d’Istanbul qui avait initialement ordonné sa libération, s’est plié à cette décision, a expliqué M. Gardner à l’AFP.

« Le tribunal a changé d’avis… Pourquoi ? Qui sait, aucune raison n’a été donnée », a tweeté Gauri van Gulik, directrice du programme Europe à Amnesty International.

Mme van Gulik a annoncé dans la foulée qu’elle allait être reçue par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu à Ankara. « Ce qui sera à l’agenda est clair », a-t-elle ajouté.

– ‘Simulacre de justice’ –

Ce coup de théâtre n’est pas sans rappeler le rejet, en janvier, par deux tribunaux d’Istanbul d’une décision de la Cour constitutionnelle turque ordonnant la remise en liberté conditionnelle de deux journalistes et écrivains, Sahin Alpay et Mehmet Altan, arrêtés et écroués dans la foulée du putsch avorté de juillet 2016.

Inédite depuis l’instauration de l’état d’urgence fin juillet 2016, cette décision de la Cour constitutionnelle avait suscité un bref optimisme des organisations de défense des droits de l’Homme, mais les deux hommes sont encore derrière les barreaux.

M. Kiliç est jugé avec dix autres militants des droits de l’Homme, tous en liberté conditionnelle, dont la directrice d’Amnesty en Turquie, Idil Eser, un ressortissant allemand, Peter Steudtner, et un activiste suédois, Ali Gharavi. Ils sont accusés d’avoir aidé trois « organisations terroristes »: le mouvement du prédicateur Gülen, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupuscule d’extrême gauche appelé DHKP-C.

En juillet dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait publiquement accusé les militants arrêtés d’activités s’inscrivant « dans la continuité du (putsch manqué du) 15 juillet ».

Ce procès, dont la prochaine audience doit avoir lieu le 21 juin, a renforcé l’inquiétude quant à l’érosion des libertés en Turquie depuis la tentative de putsch, à la suite de laquelle 55.000 personnes ont été arrêtées, dont des journalistes critiques et des acteurs de la société civile.

« C’est le dernier exemple en date de la crise du système judiciaire turc qui ruine des vies et ébranle le droit à un procès équitable », à déclaré dans un communiqué le Secrétaire général d’Amnesty, Salil Shetty, qui dénonce « un simulacre de justice ».

M. Kiliç est notamment accusé d’avoir utilisé ByLock, une application de messagerie cryptée qu’Ankara considère comme le moyen de communication privilégié des putschistes et qui sert d’élément à charge dans plusieurs procès liés au coup d’Etat manqué.

Il a toujours démenti avoir téléchargé cette application, et Amnesty affirme avoir présenté à la justice plusieurs expertises démontrant qu’il n’y avait aucune trace de ByLock sur son téléphone.

« La France a appris avec une vive préoccupation le maintien en détention de M. Taner Kiliç », a réagi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll. « Nous continuons à demander sa libération rapide ».

Romandie.com avec (©AFP / 01 février 2018 14h05)