Dès l’annonce du décès, à Pointe Noire, le 18 octobre 2019, de Maman Louise Ongagna, mère du Général Jean Marie Michel Mokoko, nous étions des milliers de congolais et un grand nombre de citoyens du monde, à travers les continents, à souhaiter, chacun selon sa sensibilité, que le Général Jean Marie Michel Mokoko, en détention à la Maison Centrale d’Arrêt de Brazzaville, prenne part, dans la dignité, par le biais d’une permission de sortie, aux obsèques de la disparue.
Nous le souhaitions à juste titre. Pour deux motifs essentiels. D’une part, en raison de la légalité de la procédure. De l’autre, parce qu’en pareille circonstance, des attitudes, hostiles à l’accomplissement des droits humains, pourraient être habités par le sens humanitaire.
Le 19 octobre 2019, les Conseils du Général Jean Marie Michel Mokoko, constitués par les Cabinets d’Avocats Brudey-Ondziel Gnelenga, Locko, Esseau, Essou et Ibouanga, se sont adressés au ministre congolais de la justice pour solliciter la permission.
Ce 23 octobre 2019, par un tweet du porte parole du gouvernement congolais, il est établi que » sur instruction du Chef de l’Etat, en concertation avec le conseil de famille, des dispositions seront prises pour des obsèques incluant son fils ».
On imagine, dans l’ordre normal des choses, que, par le biais du Ministère de la Justice et du Parquet de la République, le Juge d’Application des Peines, près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, en possession de la requête des Conseils du Général Mokoko, a dû se rendre à l’évidence du caractère régulier de la demande et l’a agréé.
Conséquemment, les pouvoirs publics ont pris le relais de la décision du juge pour formaliser les aspects liés à la sécurité du Général, le temps de sa permission, ce qui a valu le tweet du Ministre de la Communication.
Le Général Jean Marie Michel Mokoko sera donc bien présent, assistés par sa famille et ses amis, aux obsèques de sa mère. Elle qui était, pour lui, d’un amour sans limite, une habitude de pensée, le réceptacle des vertus d’où il tirait ses leçons de la vie. Elle qui partageait, à distance, par l’emprisonnement de son fils, ses souffrances.
L’absence du Général aux funérailles, ajoutée au douloureux éloignement de sa mère, depuis près de trois ans, aurait été, pour lui, un irréparable tourment pour le reste de sa vie.
Qu’au moment où, dans l’atmosphère pesante des derniers instants, avant le départ du cortège funèbre pour le cimetière, la force d’âme et le courage qui ont toujours habité le Général, ne le quittent pas.
D’autant qu’ils sont déchirants et attristants, ces instants, le Général devant, par tradition, s’incliner sur la dépouille de sa mère pour fixer définitivement l’image de celle ci dans son esprit.
Il n’y a qu’une seule chose qu’on n’oublie qu’à sa mort. C’est le visage de sa mère.
Paris le 23 octobre 2019 –
Ouabari Mariotti
