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Diaspora congolaise au Sénégal: l’association « Lumière des cultures » va célébrer son 10e anniversaire

avril 14, 2023

À quelques mois du 10e anniversaire de sa création, l’association « Lumière des cultures », fondée et présidée par Sidonie Kailly Dzellat, à Dakar, au Sénégal, met en avant son dynamisme.

Photo de groupe à l'issue d'une séance de formation de l'association Lumière des Cultures à Dakar, Sénégal

La photo de groupe à l’issue d’une séance de formation de l’association « Lumière des cultures » à Dakar, Sénégal

Au demeurant, l’initiative associative de la Congolaise Sidonie Kailly Dzellat, en novembre 2013, à Dakar, avait pour mission statutaire de coacher et d’accompagner les filles en échec scolaire, en les aidant à se réinsérer dans la société à travers des formations à divers métiers.

En parallèle, « Lumière des cultures » a mis en place le concept d’une « Soirée rumba » pour promouvoir la culture congolaise. De ce fait, cette soirée annuelle s’articule autour d’un concert et d’un dîner de gala, à Dakar ou dans une ville voisine en Afrique de l’Ouest, dédiée à la cause de la réinsertion des filles.

En 2018, la cinquième édition avait rendu hommage à Tabu Ley, l’un des pères fondateurs de la rumba congolaise.

« À chaque soirée réalisée, les fonds récoltés sont en partie réservés à l’association pour soutenir la réinsertion des filles », explique sa présidente.

Depuis septembre 2020, l’association s’est diversifiée en créant « La maison du Congo à Dakar », espace socio-culturel dédié à l’art et la culture congolaise à l’étranger. Cet espace facilite l’exposition et la vente des objets d’art du Congo : vannerie ; poterie ; sculpture et autres objets made in Congo.

Pour Sidonie Kailly Dzellat, le dynamisme de « Lumière des cultures » ne se limite pas uniquement au Sénégal. « Nous pensons obtenir l’adhésion des Congolais de l’étranger afin de nous ouvrir à tout pays, et orienter notre cible vers l’Afrique centrale en général, et plus particulièrement au Congo », dit-elle.

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Coopération : la diaspora congolaise à Verquin au triple vœu du maire

janvier 19, 2023

Le 15 janvier dernier, Thierry Tassez, maire de Verquin, du fait des contraintes sanitaires de covid-19, a offert les vœux groupés de 2021-2022-2023, en présence d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique; Maryna Castelain, future gérante de la micro-crèche verquinoise « La grande histoire »; et  Nadège Abomangoli, originaire de Brazzaville, députée de Seine-Saint-Denis, secrétaire de la Commission des Affaires étrangères et vice-présidente du Groupe Amitié France–Congo à l’Assemblée nationale française.

Verquin salle Pierre-Dufresne, dimanche 15 janvier 2023 -Cérémonie de vœux groupés 2021-2022-2023

Verquin, salle Pierre-Dufresne, le 15 janvier 2023, cérémonie de vœux groupés 2021-2022-2023

La salle Pierre-Dufresne de Verquin, ville française ouverte sur le monde, a connu une affluence de près de 300 personnes qui sont venues assister à la première cérémonie de vœux depuis le nouveau mandat du maire, une occasion pour l’élu de faire le bilan des trois années passées et d’annoncer les projets pour celles à venir.

Dans son intervention, Thierry Tassez a montré l’ouverture de Verquin au monde avec le rappel de l’édification de la première stèle « Brazzaville, capitale de la France libre », actuellement la seule au monde, et a déploré la guerre en Ukraine, à la porte de l’Europe, qui montre que la paix est toujours fragile et qu’il faut travailler pour la fraternité et l’amitié entre les peuples.

La ministre Agnès Pannier-Runacher a félicité le maire de Verquin pour y avoir créé un Office de la biodiversité qui montre l’exemple en la matière dans les Hauts de France.

Quant à Nadège Abomangoli, députée, elle a exprimé toute sa détermination à faire aboutir le dossier de la reconnaissance de « Brazzaville capitale de la France libre« , félicitant le maire réélu, Thierry Tassez, d’avoir érigé cette stèle qui symbolise les liens séculaires entre la France et le Congo.

Le Conseil consultatif de la jeunesse dirigé par Milchrist Kaba Mboko, très sensible à l’esprit d’ouverture de Thierry Tassez au monde, notamment au Congo, a décerné un diplôme d’honneur et de félicitation par l’intermédiaire de Brice Arsène Mankou.

Cette cérémonie de vœux a connu une forte participation des Congolais de la diaspora et de plusieurs associations telles que l’Institut de formation aux métiers de la ville – ou l’association les Amis d’Auguste de Roseline Morelli.

Également, parmi les invités venus du Congo pour la circonstance, figurait en bonne place Armand Moody Mafoumbou, président du Conseil départemental du Niari qui, à l’issue de la cérémonie, a visité la ville de Verquin et s’est recueilli devant la stèle « Brazzaville, capitale de la France libre ».

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Diaspora : un Congolais crée un centre de santé pour tous à Guilherand-Granges

novembre 24, 2022

Face à la crise des urgences médicales occasionnant un malaise persistant, le Dr Stanislas Matu Linasi, médecin généraliste et urgentiste, met en place des structures d’accueil pour tous types de soins médicaux généraux en France, département de l’Ardèche, en région de France Rhône-Alpes.

Dr Matu Linasi Stanislas

Dr Stanislas Matu Linas

Le Dr Stanislas Matu Linasi accueille dans son centre les enfants, y compris les bambins de moins de 2 ans, et les adultes pour tous types de soins médicaux généraux : consultation, contrôle annuel, vaccination, bilan de santé, soins d’urgence (sutures, plâtres,) et traumatologie. Ce Franco-Congolais assure également un suivi des patients dans le temps et les oriente vers des médecins spécialistes en cas de besoin.

Il justifie son initiative en appui des études officielles menées par rapport au constat établi en ce qui concerne la progression perpétuelle de millions de passages par an – 20 millions ces dernières années – aux services des urgences dans les hôpitaux. Il explique que cela engendre de graves problèmes d’engorgement. De ce fait, les difficultés rencontrées par ces services sont le symptôme d’une crise plus large du système de soins et de l’hôpital. « Cela entraîne in fine, l’aggravation du malaise hospitalier », s’inquiète-t-il.

Originaire du Congo, il prévoit d’accueillir ses compatriotes qui sont évacués en France, ceux ayant recours aux urgences, présentant des pathologies très avancées ou ayant des difficultés à s’orienter dans le parcours de soins, ou du fait de l’absence de professionnels médicaux à proximité de leur résidence.

Pour tous ces patients accueillis, le Franco-Congolais dit qu’assurer la prise en charge est vitale et se révèle souvent au-delà de l’urgence de soins.

Cet établissement est situé à proximité d’un centre de radiologie conventionnelle et interventionnelle qui propose les examens d’imagerie médicale utiles étant donné le temps gagné pour apporter des soins appropriés.

À propos du Dr Stanislas Matu Linasi

Diplôme d’État de docteur en médecine – Université de Marseille ; au préalable, il est sorti de la septième promotion de l’Insa / La première formant des chirurgiens au Congo Brazzaville.

Centre de soins

Adresse 130 allée Jules verne

07500 Guilherand granges, France

Tel 00 334 75 83 72 95

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

En 2021, la diaspora du Pool a envoyé 2 milliards au Congo, les gens de la Cuvette ont caché à l’étranger 200 milliards

novembre 8, 2022

A la sortie de la pandémie de Covid en 2021, les ressortissants du Pool éparpillés à travers le monde ont envoyé au Congo quelques 2 milliards Cfa par transfert à leurs familles alors que des dirigeants politiques de la Cuvette ont caché dans des banques à l’étranger 200 milliards cfa détournés à l’État.

C’est un rapport accablant qui circule en interne établi par des financiers et qui démontre à quel point la fuite des capitaux est loin de stopper au Congo. Une aile du régime de Mpila aurait diligenté cette enquête pour montrer au chef de l’État la différence des priorités de ses collaborateurs de la Cuvette.

Toujours en comparaison avec le département du Pool qu’ils considèrent comme leur véritable contre poids, ces financiers de la Cuvette ont conclu que pour l’année 2021, la diaspora du Pool a transféré au pays 2 milliards Cfa alors que de leur côté, les membres du régime de la Cuvette ont pu mettre à l’abri hors du pays quelques 200 milliards Cfa volés dans les caisses de l’État.

Une réalité qui prouve le paradoxe que le sentiment patriotique de certains Congolais et surtout sur la situation socio-économique.

Alors que la Banque mondiale prédisait une baisse importante des transferts d’argent en 2021, les travailleurs expatriés ont continué à massivement envoyer des fonds vers le continent. Dans certains pays, les effets de la crise sont néanmoins durement ressentis.

Réduction des salaires, suppression des travailleurs étrangers… Les prédictions de la Banque mondiale sur les transferts de fonds de  la diaspora en 2020-21 – années marquées par la pandémie de Covid-19 – n’étaient pas optimistes. Pourtant, les Africains expatriés ont envoyé à destination du continent 83,3 milliards de dollars en 2020 contre 86,2 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de -3,4 %.

Au Congo par exemple, la diaspora du Pool a battu le record des transferts avec plus de 2 milliards. « A cause de la crise aiguë au Congo, la diaspora se saigne pour continuer d’envoyer de l’argent à leur famille», témoigne un expert financier Gabonais en poste à la BEAC de Brazzaville

L’Europe et les Etats-Unis sont les premières régions depuis lesquels les migrants envoient de l’argent dans les pays à faible revenu. Or c’est aussi là que la pandémie flambe actuellement. Les migrants, en particulier africains, sont davantage exposés à la crise. Malgré tout, la Banque mondiale a révisé le 29 octobre dernier ses estimations sur les transferts d’argent. Lors de la première vague, l’institution basée à Washington craignait que ces transferts chutent de 20% cette année. Elle table désormais sur une baisse de 7% en 2020 et de 7,5% en 2021.

«Enorme pression familiale»

Une relative bonne nouvelle qui n’étonne cet expert. Selon ses recherches, la plupart des fonds servent à couvrir des besoins de première nécessité: nourriture, médicaments, scolarisation ou frais de téléphonie et d’internet… L’argent sert donc à parer au plus urgent, plutôt qu’à favoriser le développement à long terme des pays pauvres.

«La pression familiale sur les migrants est énorme. Après un versement, on trouve un peu de tranquillité psychologique. De très nombreux Africains que j’ai interrogés ont aussi cité des raisons religieuses. Les migrants se sentent redevables envers leur communauté qui a financé et prié pour leur voyage»

Selon la Banque mondiale, les banques sont le canal le plus coûteux pour l’envoi d’argent, avec des commissions de 10,9% en moyenne. Suivent les offices postaux (8,6%), les entreprises comme Western Union (8,6%) et enfin les opérateurs de téléphonie mobile (2,8%). C’est vers l’Afrique qu’il est le plus cher d’envoyer de l’argent.

Tournant numérique?

Mais la pandémie redistribue les cartes. Des entreprises offrant des services de transfert par téléphone portable ont connu un afflux d’utilisateurs. «Je pourrais probablement être d’accord avec la Banque mondiale qui dit que le volume total des transferts d’argent va baisser, estimait récemment Dare Okoudjou, fondateur de l’entreprise MFS Africa, interrogé par l’agence Reuters. Mais quiconque dans le digital dirait qu’il gagne en volume et en parts de marché.»

En 2019, les transferts de la diaspora dans le monde avaient atteint la somme record de 548 milliards de dollars, dont 44 milliards pour l’Afrique. C’était davantage que les investissements étrangers (534 milliards de dollars) et beaucoup plus que l’aide publique au développement (166 milliards de dollars). En plus de la crise économique dans les pays d’immigration, les fermetures des frontières à cause du covid compliquent les déplacements et des migrants sont forcés de rentrer chez eux après avoir perdu leur emploi.

«En plus des considérations humanitaires, il faut soutenir les migrants qui travaillent dans les pays d’accueil en première ligne, dans les hôpitaux, les laboratoires, les fermes ou les usines, plaide Michal Rutkowski, directeur de la protection sociale à la Banque mondiale.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Congo-Diaspora : rencontre à Paris entre le Conseil national de la sécurité et  » Les combattants »

octobre 7, 2022

Souhaitée par le collectif  » Les combattants », une rencontre citoyenne s’est tenue à l’ambassade du Congo en France, au lendemain de l’agression à Paris d’un des membres de la délégation d’une mission du Conseil supérieur de la liberté de communication.

Photo de groupe à l'issue de la rencontre citoyenne du 6 octobre 2022 à l'ambassade du Congo en France

La photo de groupe à l’issue de la rencontre citoyenne du 6 octobre 2022, à l’ambassade du Congo en France / Yhan Akomo

Pure coïncidence ou hasard du calendrier ? Quelques jours seulement après l’agression d’une personnalité congolaise en mission en France, à l’initiative exprimée  par écrit de la part d’une frange de la diaspora congolaise dans ce pays dite « Les combattants », il s’est tenu, le 6 octobre, une rencontre citoyenne sous  la présidence de Jean-Dominique Okemba, secrétaire général du Conseil national de sécurité, en présence  du chargé d’affaires  Jean Félix Mokiemo.

Dans son propos, le secrétaire général du Conseil national de sécurité a souligné  le triple caractère que revêtait cette réunion, à savoir « l’amour partagé pour le pays ; l’opportunité pour renforcer la fraternité et le vivre ensemble et l’ouverture d’une nouvelle ère entre les gouvernants et les Congolais résidant en France, dans le cadre d’une République unie, fraternelle et solidaire ».

Selon le président du collectif des combattants, Rostel Bakwa, c’était l’occasion de remercier les autorités de la République pour leur écoute, en soulignant que ce jour marquera le début d’un processus de normalisation des relations entre les autorités et la diaspora congolaise aux nombreuses attentes. Il a confié que ce processus, qui n’est pas exclusif à la France, s’étendra aux autres pays dans le monde.

Le porte-parole du collectif a également indiqué: « Tout ce que nous avons posé comme acte, nous l’avons fait non seulement pour nous faire entendre, mais aussi pour le bien de la nation, et que ces actions n’étaient nullement dirigées contre une personne mais étaient plutôt l’expression d’un désir d’apport à l’enrichissement de la culture démocratique et du bien-être de la nation. Pour toutes ces raisons, le Congo saura nous pardonner ».

À l’issue de cette rencontre, le collectif a pris l’engagement, consigné dans une déclaration solennelle paraphée par les deux parties, de travailler désormais de concert avec les autorités congolaises, dans le sens de l’apaisement, en promouvant le dialogue et l’intérêt général. 

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Hommage aux légendes africaines : Melane Nkounkolo représente le Congo

septembre 23, 2022

La grande rencontre interculturelle et intergénérationnelle organisée par la diaspora africaine se tiendra le 24 septembre à Cologne, en Allemagne. Elle mettra en avant la richesse des grandes légendes de la musique africaine qui constitue l’un des facteurs du développement du continent.

L’affiche de l’événement/DR

Melane Nkounkolo partagera le podium avec des artistes africaines comme la diva Queen Eteme, marraine de la soirée; Elvis Kemeyo; Charlotte Dipanda; Carole Bakota; Christian Bakotessa et Flore de Lille. Papa Wemba, Manu Dibango, Fela Ramson Kuti, Miriam Makeba, Mory Kante font partie de ces légendes qui seront honorées à l’occasion.  

Par cette initiative, les organisateurs veulent les immortaliser. L’Afrique, comme l’indiquent les organisateurs, possède des incroyables talents qui ont su traverser ses frontières et s’imposer à l’international. Avec leurs voix, leurs immenses talents et leurs messages, leurs chansons ont su toucher les cœurs de millions de gens, tout en valorisant la musique afro sur le continent africain et ailleurs.

Ces légendes ont, par leurs œuvres, dénoncé les injustices sociales, la misère des peuples et la mauvaise gouvernance, tel est le cas de la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba, dite Mama Africa, une militante politique, connue dans tout le continent et dans le monde entier, qui a utilisé sa musique pour dénoncer le régime de l’apartheid et valoriser l’Afrique.

Ces artistes remarquables ont su faire apprécier la musique africaine au public occidental. Aujourd’hui, en Europe, en Asie, en Amérique, il y a presque autant d’artistes qui puisent dans le gisement sonore de ces grandes légendes. Si l’Afrique a eu du mal à s’imposer sur la scène internationale au plan politique, ses mélodies n’ont pas besoin de visa pour traverser les frontières.

Révélée grâce à sa présence sur les plateformes musicales de Youtube, la chanteuse congolaise Melane Nkounkolo trace sa route et fait parler d’elle. De 8 à 14 ans, elle a pratiqué la musique dans une chorale, a fréquenté une école de musique avant d’être chanteuse en studio ou vocaliste de groupes de Cologne, Essem, Düssel Dorf et d’autres grandes villes environnantes. Ses premières écoutes musicales seront celles de la musique du pays d’accueil de ses parents venus en Allemagne pour leurs études dans les années 1980. La découverte de la musique de son pays d’origine se fera grâce à des vidéocassettes ramenées par un ami de la famille du Congo et de l’Angola. L’artiste découvre les exploits musicaux et scéniques de Pépé Kallé, Papa Wemba, Tshala Mwana, Madilu Système, Djuna Djanana, Patience Dabany.

Avec Adiac-Congo par Cissé Dimi

Congo-diaspora: Simbou Vili reprend sa carrière musicale

juillet 19, 2022

Figure de proue de la musique folk-moderne du royaume Loango, en République du Congo, la chanteuse-comédienne Simbou Vili va relancer sa carrière.

Simbou Vili

Simbou Vili

Après deux ans d’éclipse en raison de l’épidémie de coronavirus, Simbou Vili s’est remise au travail avec une ardeur renouvelée. En manque de producteur, elle était à la recherche de la bonne personne et du moment idéal pour relancer sa carrière. C’est chose faite : une collaboration tenue encore secrète avec un producteur et surtout un programme de travail qui vient d’être mis en place.

Dès le mois d’août, Marie Hélène Loembé alias  Simbou Vili prévoit d’aller puiser son inspiration dans les « Gorges de Diosso », sur « la Route de l’esclavage », où subsistent des traces de l’Histoire et les processus ayant façonné et légitimé de telles pratiques au large de l’océan Atlantique jusqu’aux Amériques.

L’ancienne choriste de So Kalmery et de Nzongo Soul veut également renouer avec des projets artistiques voisins de ceux par lesquels elle a jusqu’alors su s’impliquer pour se battre à propos de l’éducation des jeunes filles ; l’égalité des chances ; le respect de la nature et des esprits ; la recherche du sens de l’existence et de l’amour. Le tout orchestré entre musique traditionnelle, rumba et afro-beats, une manière sans doute d’être fidèle à ses racines vili.

À ce jour, Simbou Vili compte déjà trois albums au travers desquels elle chante l’Afrique au féminin. Et maintenant ?

« Je suis prête à remonter sur scène avec la sortie d’un nouvel album sur tous les sujets du moment : changement climatique ; questions du genre ; l’égalité des chances », assure la chanteuse pour un rendez-vous à la fin de l’année, heureuse de pouvoir renouer prochainement avec son public et porter haut, les couleurs du Bassin du Congo à l’international.

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Chasser la France, choisir la Russie : pour le meilleur et pour le pire au Mali

juillet 3, 2022

La junte militaire qui a pris le pouvoir au Mali il y a près de deux ans a remercié les Français et décidé de se rapprocher plutôt des Russes pour assurer la sécurité du pays. Plusieurs membres de la diaspora malienne appuient ce choix, même s’il n’est pas sans conséquence, notamment en matière de respect des droits de la personne.

Manifestation antifrançaise dans la capitale du Mali, Bamako, en février 2022.

Au Mali, le sentiment antifrançais a pris passablement d’ampleur, un phénomène dont profite la Russie. Photo: AFP

« À bas la France! La France, dégage! La France, terroriste! » Ce sont des slogans antifrançais fréquemment entendus lors de manifestations dans les rues de plusieurs pays africains, dont le Mali. La colère gronde contre l’ancien colonisateur qui, après neuf ans de présence militaire, n’a pas réussi à chasser les djihadistes, qui sèment la terreur dans le pays.

Pendant ce temps, d’autres drapeaux ont fait leur apparition dans ces rassemblements. Ils sont blanc, bleu et rouge eux aussi, mais ce sont ceux de la Fédération de Russie, fièrement brandis par les manifestants. Parmi eux, on peut aussi voir des pancartes sur lesquelles il est écrit : Merci Wagner!, une allusion au groupe de mercenaires russes de la société privée Wagner.

Ce groupe est de plus en plus présent en Afrique et travaillerait main dans la main avec le Kremlin pour mener des opérations antiterroristes, bien qu’officiellement Moscou nie tout lien avec ces militaires maintes fois accusés d’avoir massacré des civils.

Les relations entre la France et le Mali se sont détériorées depuis le coup d’État militaire d’août 2020 et le renversement du gouvernement de transition quelques mois plus tard. Paris reproche aux militaires de vouloir s’accrocher au pouvoir et de faire appel aux services du groupe Wagner pour y parvenir. Ce sont d’ailleurs les arguments qu’a utilisés le président français Emmanuel Macron pour justifier le retrait des troupes françaises du Sahel. Les autorités maliennes se défendent d’instaurer une dictature et réfutent la présence de Wagner sur leur territoire. Elles affirment vouloir décider, enfin, de l’avenir de leur pays.

L’espoir de la diaspora et le discours pro-junte

Lassine Traoré.

L’ancien président du Haut Conseil des Maliens du Canada, Lassine Traoré Photo : Radio-Canada/Karine Mateu

L’ancien président du Haut Conseil des Maliens du Canada, Lassine Traoré, qui habite à Montréal, s’est établi au Québec il y a 16 ans. Depuis, il n’a jamais cessé de suivre l’évolution politique de son pays d’origine. Selon lui, c’est la jeunesse malienne qui est derrière les bouleversements que connaît le pays en ce moment. Avec Internet, les jeunes naviguent beaucoup. Ils voient d’autres pays. Ils veulent que le Mali soit un pays développé, un pays comme ses voisins. C’est une jalousie constructive. Ils veulent un changement! dit-il.

C’est cette même jeunesse, ajoute-t-il, qui souhaite la présence de la Russie, qui n’est pas nouvelle au Mali. Au contraire, précise Lassine Traoré : lors de son indépendance, le pays s’était aligné sur le bloc de l’Est jusqu’à la chute de l’URSS, en 1991.

« Les Russes nous ont aidés pendant nos tout débuts. Donc, les gens sont descendus dans les rues réclamer les Russes pour venir à notre secours parce que la France, qui avait été acclamée, ne fait plus l’affaire et joue à des jeux troubles. L’armée a juste voulu répondre aux besoins de la population. »— Une citation de  Lassine Traoré, ancien président du Haut Conseil des Maliens du Canada

L’échec de la France

Youssouf Tounkara.

Le président du Haut Conseil des Maliens du Canada, Youssouf Tounkara Photo : Youssouf Tounkara

Comme son prédécesseur, l’actuel président de cette organisation, Youssouf Tounkara, n’est pas tendre envers la France qui, selon lui, a échoué dans sa mission d’éliminer la menace djihadiste. Presque une dizaine d’années plus tard, le conflit, au lieu d’être isolé au nord, s’est répandu au centre du pays, avec quelques cas isolés au sud. Par la suite, la population a découvert beaucoup d’histoires choquantes. Lorsqu’on apprend qu’un camp militaire de l’armée malienne se fait attaquer tout près de l’armée française, que celle-ci n’intervient pas et qu’en plus elle interdit à l’armée malienne d’intervenir, on comprend que la population soit agacée et qu’elle demande à ses autorités de chercher de nouveaux partenaires pour l’aider dans cette lutte, déplore-t-il.

Il s’étonne par ailleurs que la présence russe suscite autant de questionnement : Moi, ça me fait rire, parce que je trouve que l’Occident se focalise beaucoup sur la Russie, mais comme nos autorités le disent, nous avons beaucoup d’autres partenaires. La France est un partenaire du Mali, même si nos relations sont tendues. L’Union européenne, la Turquie, la Chine et la Russie : nous avons beaucoup de partenaires.

Censure ou patriotisme?

Par ailleurs, ce n’est pas seulement le rapprochement avec la Russie qui mine les relations entre la junte malienne et les Occidentaux. Ces derniers accusent l’armée malienne et les mercenaires de Wagner de commettre des exactions contre des populations civiles lors de leurs opérations antiterroristes, comme cela aurait été le cas à la fin de mars dans la ville de Moura, au centre du pays, où 300 civils auraient été tués.

Bamako réfute ces accusations : il s’agissait non pas de civils mais plutôt de combattants djihadistes. Selon les autorités, ce serait une victoire militaire. Elles nient encore une fois toute présence du groupe Wagner sur leur territoire. Seuls des instructeurs russes seraient présents au Mali, disent-elles.

Accusés de vouloir rapporter de fausses informations qui nuisent à la junte, les médias RFI et France 24 ont été chassés du pays en avril dernier. Lassine Traoré appuie cette décision des autorités maliennes. C’est comme en Russie quand les médias occidentaux, dont Radio-Canada, ont été interdits, parce que la communication importe beaucoup, affirme-t-il. Aujourd’hui, tous les Maliens de l’intérieur ou de l’extérieur sont fiers du régime en place, de l’armée et de la récupération des territoires aux mains des djihadistes.

« En interdisant la diffusion de ces deux antennes [RFI et France 24], je crois que les autorités sont dans leur droit de mettre fin à la propagande qui était diffusée sur ces ondes pour ne pas affaiblir l’élan de patriotisme que les Maliens commencent à avoir. »— Une citation de  Lassine Traoré, ancien président du Haut Conseil des Maliens du Canada

Youssouf Tounkara adhère lui aussi à la version des autorités maliennes en ce qui concerne la présence du groupe Wagner sur le territoire malien.

« On parle beaucoup de Wagner au Mali. Nos autorités ont toujours été claires : il n’y a pas de Wagner au Mali. Et moi, en tant que citoyen malien, je fais confiance à mes autorités. Lorsqu’elles disent qu’il n’y a pas de Wagner au Mali, eh bien, pour moi, il n’y a pas de Wagner au pays! »— Une citation de  Youssouf Tounkara, président du Haut Conseil des Maliens du Canada

La démocratie pour qui?

Soumaila Coulibaly.

Le président de l’Association de la diaspora africaine du Canada, Soumaila Coulibaly Photo : Radio-Canada/Karine Mateu

Le président de l’Association de la diaspora africaine du Canada, Soumaila Coulibaly, s’est installé à Ottawa à son arrivée en sol canadien. Bien qu’il ne représente pas uniquement le Mali, son pays d’origine, les accusations d’exactions commises par l’armée malienne et par le groupe Wagner le font réagir.

Wagner, vraiment, ce n’est pas un problème du Mali. C’est un peu l’épouvantail de la communication. Comme le ministre Abdoulaye Diop l’a répété à la tribune des Nations unies dernièrement, le problème du Mali aujourd’hui, ce n’est pas Wagner. Le problème du Mali aujourd’hui, c’est la sécurité. Le problème du Mali aujourd’hui, c’est l’accès aux soins. Le problème du Mali aujourd’hui, c’est l’éducation des citoyens maliens, affirme-t-il.

M. Coulibaly soutient par ailleurs la junte au pouvoir, d’autant qu’elle a annoncé le transfert du pouvoir aux civils d’ici deux ans. Et il tient à rappeler que la démocratie par le vote, telle que préférée par l’Occident, est discutable.

« Quand on parle de démocratie, on doit se demander : comment a-t-on instauré cette démocratie? Comment ces élections sont-elles organisées? Parce qu’il y a des gens qui organisent ces élections et qui [font élire] des gens pour leurs intérêts et pour ceux de leurs compagnies. Chaque fois que la population est laissée pour compte, les forces armées sont obligées d’intervenir pour rétablir l’équilibre. »— Une citation de  Soumaila Coulibaly, président de l’Association de la diaspora africaine du Canada

La Russie, un partenaire dangereux

Frédéric Samy Passilet.

Spécialiste en prévention des conflits en Afrique, Frédéric Samy Passilet a aussi travaillé pour les missions de maintien de la paix des Nations unies au Congo, en Côte d’Ivoire et au Mali. Photo : Frédéric Saly Passilet

Lui aussi installé à Ottawa depuis six ans, Frédéric Samy Passilet, un spécialiste en prévention des conflits en Afrique, comprend le rejet de la France par les populations africaines mais s’inquiète de cet engouement pour la Russie. Ce Tchadien qui a dû fuir son pays d’origine a aussi travaillé pour des missions de maintien de la paix des Nations unies au Congo, en Côte d’Ivoire et au Mali.

« Voilà l’erreur que l’Afrique est en train de commettre : allez chasser les Français et allez pactiser avec des criminels de tout bord, comme les gens de Wagner. Parce que ce sont des criminels, ce sont des terroristes. Le terroriste est celui qui utilise la violence pour atteindre ses objectifs. »— Une citation de  Frédéric Samy Passilet, spécialiste en prévention des conflits en Afrique

Wagner utilise la violence la plus sadique. Il tue les populations civiles. Je crois que c’est une erreur. Un jour, nous allons écrire l’histoire du Mali et ils vont regretter, même si aujourd’hui, ils croient qu’il y a la sécurité, craint-il.

Frédéric Samy Passilet met aussi en garde contre les régimes qui ne tolèrent aucune critique : Pour le moment, nous assistons à une situation de populisme politique au Mali, ce qui fait qu’il y a un aveuglement pour cerner la vérité. Et tous les chefs d’État, toutes les autorités africaines qui ne veulent pas la vérité désignent Radio France Internationale et les organisations des droits de l’homme comme des cibles. En vérité, il n’y a pas de fumée sans feu. Pourquoi n’ont-elles pas permis à la mission de l’ONU qui est présentement au Mali, la MINUSMA, d’enquêter sur les crimes? Pourquoi? Que cachent les autorités maliennes?

Une tromperie?

Tatiana Smirnova.

Tatiana Smirnova est chercheuse au postdoctorat au Centre franco-paix de l’Université du Québec à Montréal. Photo : Radio-Canada/Karine Mateu

Chercheuse postdoctorale au Centre franco-paix de l’Université du Québec à Montréal, Tatiana Smirnova, qui est d’origine russe et française, est une spécialiste de la situation au Sahel. Selon elle, la Russie, qui est de plus en plus isolée sur la scène internationale en raison de la guerre en Ukraine, va s’engager davantage en Afrique, mais l’investissement n’y sera pas comme au temps de l’URSS.

L’URSS avait mis beaucoup d’argent dans le volet développement : la construction d’hôpitaux, de stades, etc. Sa présence n’était pas que militaire, elle était aussi axée sur le développement. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La Russie n’en a pas les moyens. Elle s’investit donc à travers la vente d’armes et le développement militaire ainsi que par des contrats économiques avec de grandes entreprises. Malheureusement, je pense que c’est là en quelque sorte la tromperie de l’offre que la Russie fait aux populations, parce que celles-ci acceptent l’offre en espérant que la Russie va revenir comme au temps de l’URSS avec toute cette offre, y compris avec une coopération en matière de santé et plus encore, prévient-elle.

Tatiana Smirnova précise que la Russie a changé, tout comme ses méthodes.

« La Russie s’appuie aujourd’hui sur les élites politiques du business parce que ça nourrit, le business. Et Wagner, c’est une des compagnies privées, mais il y en a d’autres. Le problème des groupes privés est qu’ils sont moins redevables à l’État. Ils sont plus redevables à eux-mêmes et aux intérêts privés qui les payent. C’est ça, le danger. »— Une citation de  Tatiana Smirnova, chercheuse postdoctorale au Centre franco-paix de l’Université du Québec à Montréal

La spécialiste dit comprendre les Maliens qui cherchent d’autres partenaires pour leur venir en aide, mais à long terme, les conséquences pourraient être graves.

La stratégie contre le terrorisme russe qui a été vendue aux pays sahéliens est efficace à court terme, mais elle va engendrer des effets extrêmement graves pour les populations à long terme. Elle va produire des tensions intercommunautaires, parce qu’il y aura des exactions, des missions de punition et ainsi de suite, dit-elle. Ce que je trouve aussi malheureux, c’est que les partenaires occidentaux peuvent maintenant mettre tous les malheurs du Sahel sur le dos de la Russie ou sur celui de Wagner, alors qu’il y a eu des exactions bien avant l’arrivée de Wagner au Mali. On ne peut pas regarder la situation d’une façon dichotomique. Il faut aller au-delà de l’affrontement avec la Russie.

Toutefois, aux yeux du spécialiste des conflits en Afrique Frédéric Samy Passilet, le Mali et d’autres pays africains jouent un jeu bien dangereux en se tournant vers la Russie.

« Les Russes ne viennent pas sans intérêt. Les Russes ne regardent pas la démocratie. Un jour, le peuple va commencer à exiger la démocratie et le régime en place va dire :  »Non! vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre! » »— Une citation de  Frédéric Samy Passilet, spécialiste des conflits en Afrique.

Avec Radio-Canada avec AFP

Congo-Diaspora: Alain Mabanckou se brûle les ailes

avril 16, 2022

Tel Icare mort après avoir volé trop près du Soleil alors qu’il s’échappait du labyrinthe avec des ailes créées par son père avec de la cire et des plumes, monsieur Alain Mabanckou vient de se confronter à la triste réalité : l’on ne peut pas faire semblant tout le temps car la réalité nous rattrape toujours. 

S’il était un ami, j’aurai titré : « Alain Mabanckou, l’ami perdu à jamais. » 

On le voyait vociférer à juste raison contre la dictature du Congo-Brazzaville. Mais, nous avons aussi oublié que tout homme a un prix. Quel a été celui de monsieur Alain Mabanckou ? Seul lui sait et c’est là notre drame de céder au chant des sirènes. 

L’on pensait qu’il était des nôtres dans cette lutte de libération du Congo-Brazzaville contre la dictature qui sévit au Congo-Brazzaville. Avez-vous oublié dans ce pays que le deuxième Président de la République Alphonse Massamba-Débat n’a pas de sépulture, évaporé dans la nature ? Avez-vous oublié ces assassinats de masse des Congolais par des Congolais au petit matin avec des cours révolutionnaires réactionnaires ? Avez-vous oublié les 353 disparus du Beach de Brazzaville ? Avez-vous oublié l’emprisonnement arbitraire pour atteinte à la sureté de l’État du général Jean-Marie Michel Mokoko et du ministre André Okombi Salissa, candidats à l’élection présidentielle du 20 mars 2016 ? Avez-vous oublié tout simplement la misère que vit le peuple congolais dans le déshonneur depuis des lustres ? C’est vrai que l’éloignement éloigne les sentiments et que la Californie n’est pas à côté du Congo-Brazzaville en Afrique, mais aux États-Unis en Amérique du Nord.  

Après son rendez-vous en juin 2016 avec François Hollande, Président de la France, à qui il reprochait ‘‘le long silence du président français’‘ concernant l‘élection présidentielle de mars 2016 au Congo-Brazzaville, monsieur Alain Mabanckou se mura dans le silence, ne dit aucun mot à ce sujet, alors qu’il était perçu par nombreux d’entre nous comme l’un des possibles leaders pouvant porter les revendications du peuple congolais au niveau international afin qu’une solution soit trouvée pour mettre fin à la misère et au cauchemar que subissaient et continuent à subir ce peuple autrefois vaillant. Il avait accès aux médias et aux puissants de ce monde. L’on peut comprendre le secret des conversations. Mais ici, c’est un silence de cathédrale et glacial auquel les Congolaises et les Congolais avaient eu droit. Je ne puis penser que ce fut du mépris. 

François Hollande est ce Président socialiste français qui a mis un frein et une fin à notre volonté de démocratie au Congo-Brazzaville en déclarant : « Le président Sassou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre ». Ainsi, il avait trahi l’esprit de son discours de Dakar (Sénégal) vu comme une mise en garde pour les dirigeants africains tentés de se maintenir au pouvoir « en violant l’ordre constitutionnel ». 

Nous avons tous oublié que monsieur Alain Mabanckou n’était qu’un universitaire et pas un intellectuel engagé qui ne peut se renier tel une girouette qui indique la direction du vent. Ce n’est pas la girouette qui change mais le vent.  

Mais quel mauvais vent a pris monsieur Alain Mabanckou pour aller faire l’éloge de madame Belinda Ayessa, l’une des nombreuses concubines de monsieur Denis Sassou Nguesso et fille de monsieur Firmin Ayessa le vice-premier ministre de la République du Congo, également chargé de la fonction publique, de la réforme de l’État, du travail et de la sécurité sociale depuis août 2017. 

Madame Belinda Ayessa est la directrice du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, un esclavagiste, alors que rien dans ce pays ne met en valeur par ce pouvoir tyrannique certains de nos anciens Présidents de la république. Tout un paradoxe.  

Monsieur Alain Mabanckou fait l’éloge de madame Belinda Ayessa en la tutoyant depuis la Californie, lors d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux qui devait peut-être rester du domaine privé. Hélas ! Ceci traduit une proximité entre les deux car ce qui se ressemble s’assemble. Bien que madame Belinda Ayessa ait reçu en visite à Brazzaville les jeunes et les professeurs congolais qui enseignent la littérature, « l’imaginaire congolais », monsieur Alain Mabanckou promet de faire ce travail, lequel, ensemble avec madame Belinda Ayessa. Il a par ailleurs invité cette dernière à aller expliquer, parler du travail qu’elle fait au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza à son université de Californie à Los Angeles (communément désignée par l’acronyme UCLA, ou University of California, Los Angeles), notamment au département d’histoire et même au département des civilisations. En plus, monsieur Alain Mabanckou est en spiritualité mais aussi du côté du cœur avec Belinda Ayessa et ses hôtes. Mais, cette fois-ci ce n’est pas le cœur de monsieur Alain Mabanckou qui nous tracasse mais son cerveau. 

Monsieur Alain Mabanckou est celui qui avait critiqué le ministre de la Culture du Congo-Brazzaville au salon du livre à Paris en disant « Qu’il vit dans un pays qui n’a pas de culture. Les plus grands écrivains son là-bas, mais dont la politique culturelle est l’une des plus désastreuses que je n’ai jamais vue dans l’espace du continent africain et l’histoire retiendra cela … » Cette critique faisait suite à l’absence d’images sur la télévision congolaise de la leçon inaugurale de monsieur Alain Mabanckou au Collège de France le jeudi 17 mars 2016. C’était son ego qui était atteint. Avait-il oublié que chaque média a sa ligne éditoriale ? 

Si l’on comprend bien maintenant au Congo-Brazzaville, la culture est incarnée par madame Belinda Ayessa à travers laquelle il s’adresse à la jeunesse congolaise. Quelle lubie ! À la jeunesse congolaise de savoir que tout ce qui brille n’est pas de l’or, mais parfois c’est du toc. 

Monsieur Alain Mabanckou, vous avez tant fait rêver la jeunesse congolaise qui se retrouve aujourd’hui orpheline à cause de vos errements. 

Oui monsieur Alain Mabanckou, chacun de nous a le droit d’avoir ses amies et ses amis. Mais dans le contexte du Congo-Brazzaville et selon votre parcours antérieur, comprenez que nous soyons surpris par cette proximité avec « votre très très chère Belinda Ayessa » qui est l’incarnation même du pouvoir dictatorial du Congo-Brazzaville que nous avons tous jadis combattu.  

À l’attention de madame Belinda Ayessa, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. 

Ce n’est pas une immixtion dans la vie privée de monsieur Alain Mabanckou qui est par ailleurs un personnage public. 

Pour certains d’entre nous, monsieur Denis Sassou Nguesso serait-il devenu un despote éclairé ? À cette allure, il ne restera plus qu’à écrire un livre à sa gloire. Serait-ce la prochaine étape ? 

N’est pas un intellectuel engagé qui veut, car la cohérence de la pensée et de l’action est un élément structurant de la vision que l’on se fait de sa société et du monde environnant.  

Monsieur Alain Mabanckou, votre aura a pâti et vôtre étoile a pâli. « La petite vérole », vous nous manquerez. 

Le peuple congolais ne renoncera jamais à son désir de liberté, à sa dignité, malgré le départ des petits couteaux. 

C’est Victor Hugo poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français qui disait « Fidèle à l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu’au bout l’exil de la liberté. Quand la liberté rentrera, je rentrerai. Victor Hugo, déclaration du refus de l’amnistie, 18 août 1859.  

N’est pas Victor Hugo qui veut, personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle. 

« On peut tout fuir, sauf sa conscience. » écrivait Stefan Zweig. 

Alain Mabanckou est maintenant seul face à sa conscience. 

Adieu l’étoile filante qui va se consumer dans le cosmos de la platitude. 

Avec Congo-liberty.com par Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Congo-Diaspora/Livres : André Hervé N’kindou Loutonadio signe « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » et « Dolisie, terre sacrée »

mars 19, 2022

Les deux ouvrages sont parus aux éditions Le Lys Bleu. « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » est un roman ésotérique de 356 pages, alors que dans « Dolisie, terre sacrée » de 243 pages, l’auteur met en exergue les émoluments de l’ambition ordonnée d’un jeune débrouillard, parti du néant pour atteindre le sommet.

DR 1- La couverture du livre « L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré »

« L’esquille d’un enseignement spirituel et inexploré » est le récit de l’initiation d’un profès élu nommé Sobi, qui trouve dans son village natal les réponses à son mal-être et franchit les étapes pour élever son âme selon le Lemba (philosophie d’humanisation kongo), pour enfin restaurer la tradition kongo. Il engendre la quête d’une spiritualité encore inexplorée et, l’auteur, au terme d’un travail de recherche fastidieux, fait surgir quelques ambiguïtés des marchands d’illusion qui plongent le monde à l’ère du Verseau dans l’obscurantisme.

Par un incipit intriguant, André Hervé N’kindou Loutonadio captive d’emblée par sa plume le lecteur qui découvre des savoirs sur l’histoire et la culture kongo, puis s’enchaînent les péripéties mystérieuses et rythmées pour le maintenir en haleine jusqu’à une belle pluie finale très évocatrice. Il propose, pour ainsi dire, un parcours initiatique plein de spiritualité et de recul critique. Un ensemble d’études qui ont le mérite de la clarté et de soulever des questionnements riches pour cette période contemporaine. Ce discours, profondément humaniste, pourrait bien rénover le rapport monolithique à la religion.

« Vous avez livré un roman qui décrit à merveille un monde qui pourrait être le nôtre. Vos personnes ont une épaisseur certaine qui leur confère une cohérence totale. Les dialogues sont riches et permettent au lecteur de s’associer aux protagonistes et de s’insérer dans votre histoire », a apprécié l’éditeur.

DR 2 – Le livre « Dolisie, terre sacrée »

Préfaçant cet ouvrage, Claire Levaillant de Charny pense que ce roman comble une lacune dans le paysage de l’édition religieuse. Il est le premier à proposer un panorama chronologique de l’aventure spirituelle de la spiritualité kongo. C’est une démarche qui rejoint, par exemple, l’apparition conjointe en différents endroits du monde de grands mouvements spirituels à une époque donnée. Le VIe siècle avant Jésus Christ, dit la préfacière, a vu fleurir un Lao-Tseu, un Confucius, les sages des Upanishad sur les bords du Gange, Zarathoustra en Iran, les grands prophètes bibliques Isaïe, Jérémie et Ezéchiel et le début de la philosophie grecque. Une démarche qui prouve aussi à l’envie que les grandes traditions mystiques se rejoignent sur l’essentiel. André Hervé N’kindou Loutonadio a voulu, à travers ce premier roman, rendre hommage à Augustin Niangouna, son éminent professeur de français, peut-être sans le savoir, en lui disant ceci : « Si tu trouves un papier avec des écrits qui traînent par terre, ramasses le, tu trouveras un mot qui t’apportera la lumière quelque part ».

« Dolisie, terre sacrée »

Dans « Dolisie, terre sacrée », bien que né de la fiction, André Hervé N’kindou Loutonadio met en exergue les émoluments de l’ambition ordonnée d’un jeune débrouillard, parti du néant pour atteindre le sommet, après avoir atterri dans une ville immensément riche, dont les autochtones eux-mêmes n’en connaissaient pas vraiment les potentialités. À l’âge où on se cherche dans la vie, Mabina est attiré par la ville de Dolisie où il croit se frayer un chemin pavé d’or. Son rêve se matérialise avec la rencontre de la jeune Lily, originaire de ladite ville.

En effet, derrière Dolisie, capitale du Niari, ce nom chargé d’histoire, d’aventure et d’exotisme, se profile une ville fascinante, une terre riche de la République du Congo et un peuple que l’on découvre lorsqu’on foule son sol. Dolisie, trois syllabes qui évoquent la chaleur tropicale humide, une richesse de l’or vert, des paysans qui profitent de son don de la nature, une terre fertile, langueur des nuits du Niari, mais aussi des affres de la guerre.

DR 3 – L’écrivain André Hervé N’kindou Loutonadio

Pour son auteur, de nombreux ouvrages ont été publiés sur cette terre légendaire dont le destin a été lié à celui de la France, durant près d’un siècle. Colonialistes et anticolonialistes se sont affrontés en de vains débats. Essais politiques, articles, thèses d’historiens et d’ethnologues, la bibliographie du Niari est riche. Voire très riche. Sa période de développement économique a fait rêver des milliers de lecteurs et hommes d’affaires, qui vibraient aux seules évocations du mot Niari ou de sa capitale Dolisie. Rares sont les familles françaises ou d’autres nationalités qui n’ont vu l’un des leurs, soldats au « Grand Niari », employé des postes à Dolisie, commerçants, enseignants ou élèves, faire leur temps dans cette terre légendaire. Tout a été dit, tout a été écrit sur ce domino africain de l’empire français. « Pendant de longues années, nous avons complètement oublié le rôle joué par cette capitale de l’or vert et l’historique transition du manganèse en direction de Pointe-Noire en passant par Mbinda, Makabana, Mont Mbelo, Dolisie et ensuite Pointe-Noire, la ville océane. Elle ne survivait que dans les manuels d’histoire, dans la mémoire de ceux qui ont connu cette période charnière, de l’exploitation forestière, de l’école de formation des instituteurs de Dolisie, de l’école des eaux et forêt de Mossendjo et de sa rizerie », écrit André Hervé N’kindou Loutonadio.

L(auteur est né le 9 septembre 1952 à Brazzaville (République du Congo). Après un parcours scolaire élogieux, il évolue dans la vie civile dans ses affaires. Opérateur économique dans le bâtiment et travaux publics, génie civil, dans son pays d’origine, il se consacre aujourd’hui à sa passion qu’est la littérature dans ses moments de repos en France, précisément dans la ville de Reims.

Avec Adiac-Congo par Bruno Okokana