Le ballon a été estimé entre 2,9 et 3,5 millions d’euros, rapporte la « BBC ». Il sera mis en vente le 16 novembre prochain par une société britannique.
Un ballon historique. Le 16 novembre prochain, le ballon touché par Diego Maradona pour marquer son but dit de la « Main de dieu » va être mis aux enchères, révèlent nos confrères britanniques de la BBC. Selon la société de vente aux enchères en charge de ce dossier, Graham Budd Auctions, cette part de l’histoire du football est estimée entre 2,5 et 3 millions de livres sterling, soit entre 2,9 et 3,5 millions d’euros.
« Le timing du match, l’histoire entre les deux équipes et le but à la main ont fait de ce match l’un des plus célèbres et l’un des plus émouvants de l’histoire du football. Avec l’histoire entourant le ballon, nous nous attendons à ce que ce lot soit extrêmement populaire lorsqu’il sera mis aux enchères », a reconnu Graham Budd Auctions, auprès de nos confrères.
Il faut dire que le match entre l’Argentine et l’Angleterre, théâtre de ce but historique, s’est tenu le 22 juin 1986 en pleine Coupe du monde au Mexique. Or, la rencontre sportive intervenait quatre ans seulement après la guerre des Malouines qui avait vu s’opposer les deux nations, durant deux mois et douze jours. Côté sportif, cette victoire de l’Argentine avait ouvert la voie à l’Albiceleste pour s’emparer du trophée, une semaine plus tard.
Vers une vente record ?
Ce qualificatif de la « main de Dieu » est apparu après avoir été utilisé par l’auteur même de cette action. En effet, à l’issue du match, Diego Maradona avait indiqué ce but avait pu être réalisé « un peu avec la tête de Maradona et un peu avec la main de Dieu », lors d’une conférence de presse.
Depuis, le ballon était conservé par l’arbitre de la rencontre, le tunisien Ali Bennaceur. Désormais, il estime que le « ballon fait partie de l’histoire du football, c’est le bon moment pour le partager avec le monde ». Quant à son arbitrage, il s’est à nouveau défendu. « Je n’ai pas pu voir clairement l’incident, les deux joueurs Peter Shilton (gardien de but anglais, ndlr) et Maradona me faisaient face par-derrière. Conformément aux règles de la Fifa, j’ai demandé au juge de ligne de confirmer la validité du but », s’est-il rappelé, en marge de cette vente.
Or, le 20 novembre prochain doit s’ouvrir la première Coupe du monde depuis le décès de Diego Maradona, en novembre 2020. Ceci expliquant, peut-être, la mise en vente de ce ballon. Cette vente aura lieu dans le cadre d’un événement commémorant justement cette compétition mondiale. Les acheteurs intéressés pourront envoyer leurs offres dès le 28 octobre, sur une plateforme en ligne dédiée.
Ce n’est pas la première que des objets ayant gravité autour de Diego Maradona sont mis en vente. En mai dernier, le maillot porté par le joueur lors de ce même match du 22 juin 1986 avait été adjugé à 8,6 millions d’euros. Il n’est pas exclu de penser que cette nouvelle relique sportive pourrait battre tous les records.
BUENOS AIRES (Reuters) – Une commission médicale chargée d’enquêter sur le décès de Diego Maradona a conclu que l’équipe médicale qui a pris en charge l’idole du football a agi de façon « inappropriée, déficiente et imprudente », selon une copie de son rapport que Reuters a pu consulter.
Le décès de Maradona a bouleversé l’Argentine où la star, qui a lutté pendant des années avec des addictions et des problèmes de santé, était vénérée.
Le parquet argentin a ouvert une enquête peu de temps après sa mort à 60 ans d’un problème cardiaque dans son domicile de Buenos Aires, ordonnant notamment des perquisitions au domicile du médecin personnel du footballeur.
Une commission médicale a été nommée par le ministère de la Justice pour étudier les accusations visant l’équipe médicale qui prenait en charge le footballeur.
« L’action de l’équipe médicale chargée de soigner DAM (Diego Armando Maradona) a été inadéquate, déficiente et imprudente », déclare la commission médicale dans un rapport daté du 30 avril.
Le rapport explique que l’état de santé de Maradona s’est gravement dégradé et que sa mort a commencé environ 12 heures avant son décès à la mi-journée le 25 novembre.
« Il a présenté des signes sans équivoque d’une période prolongée d’agonie donc nous en concluons que le patient n’a pas été adéquatement surveillé à partir de 00:30 le 25/11/2020 », peut-on lire dans le rapport.
Reuters n’a pas pu joindre le parquet et les avocats concernés pour un commentaire.
Maradona, champion du monde avec l’Argentine en 1986, a joué entre autres pour Barcelone, Naple, Séville et Boca Juniors et est considéré comme l’un des plus grands footballeurs.
Avec Reuters par (Juan Bustamante, version française Gwénaëlle Barzic)
Le pape François a qualifié la légende du football Diego Maradona, mort le 25 novembre à 60 ans, de «poète sur le terrain», dans une interview fleuve consacrée au sport et publiée samedi dans La Gazzetta dello Sport. «C’était un grand champion qui a apporté de la joie à des millions de gens, en Argentine comme à Naples», a déclaré le souverain pontife argentin, au sujet de son compatriote, qui a aidé le club du sud de l’Italie à conquérir ses deux seuls titres de champion d’Italie (1987 et 1990) et l’Argentine à gagner le Mondial-1986. «Il était aussi un homme très fragile», a ajouté Jorge Mario Bergoglio, qui avait rencontré Maradona en 2014 à Rome lors d’un «match pour la paix».
Le chef de l’Église catholique, âgé de 84 ans, a assuré avoir prié pour le défunt et envoyé un chapelet à sa famille, accompagné de mots de réconfort. Dans cet entretien, le pape, qui est supporter de San Lorenzo, un club de Buenos Aires, a par ailleurs dressé des parallèles entre le sport et ses convictions, dénonçant les «champions riches», devenus «mous, presque des bureaucrates de leur sport». «Personnellement, je pense qu’un peu de faim est le secret pour ne jamais se sentir repu, pour maintenir en vie cette passion qui, en tant qu’enfants, les a fascinés (les sportifs, NDLR)», a-t-il estimé
Le sport est pour François marqué par les victoires de ceux, nombreux, qui «ont de la sueur sur le front» sur ceux qui sont nés «avec le talent dans leur poche». Le souverain pontife, premier pape originaire d’Amérique du Sud, a enfin fustigé le dopage, «pas seulement une triche, mais un raccourci qui réfute la dignité». «Aucun champion ne se construit dans un laboratoire. C’est arrivé parfois et on ne peut pas être sûr que cela ne se reproduira pas, même si on espère que non! Mais avec le temps, on fera la différence entre les talents originels et ceux qui ont été construits: un champion naît et se renforce à travers l’entraînement», a-t-il insisté. Le dopage reviendrait «à voler à Dieu l’étincelle qu’il a donné, par ses chemins mystérieux, à certains d’une manière particulière et en plus grande quantité.» «Mieux vaut une défaite propre qu’une victoire sale», a conclu François
Diego Maradona, le génial joueur argentin, est décédé le 25 novembre à l’âge de 60 ans. Icône dans son pays, El Pibe de Oro a laissé une immense empreinte partout dans le monde, et notamment en Afrique.
Il était un caméléon, mi-ange, mi-démon. Un homme souvent excessif, à la fois attachant et exaspérant, et surtout un footballeur hors norme. Diego Maradona, dont la santé était chancelante depuis des années, à cause d’une consommation démesurée de drogue, d’alcool et de cigares, est parti, le 25 novembre 2020, d’un arrêt cardiaque.PUBLICITÉ
Quelques semaines plus tôt, l’Argentin avait une nouvelle fois été hospitalisé, pour un problème au cerveau, une énième alerte qui précèdera l’inévitable verdict que tout le monde savait inéluctable.
Merveilleux et instinctif
On ne s’attardera pas ici sur les excès du gamin des bidonvilles de Buenos Aires, devenu une star mondiale grâce aux titres conquis, à Naples, cette ville populaire et bouillonnante, qu’il n’avait sans doute pas choisie par hasard, ou avec l’Argentine lors de la Coupe du Monde 1986. Où à son lucratif séjour à Tripoli, en 1999, pour donner des leçons de football à Saadi Kadhafi, fils de dictateur et footballeur professionnel à ses heures perdues.
LES AFRICAINS QUI AIMENT LE FOOTBALL PLEURENT MARADONA
Non, il sera ici question de ce joueur merveilleux et instinctif, membre éternel du club très fermé des génies, où il côtoie Pelé, Platini, Zico, Cruyff, Zidane, Messi et Ronaldo, les deux, le Brésilien et le Portugais. En Afrique, Maradona, était, à sa plus belle époque, de1980 et 1990, adulé, vénéré, respecté.
« Bien sûr, à l’époque, il y avait beaucoup moins de matches à la télé, ni Internet, mais on le voyait jouer, surtout quand il est arrivé à Barcelone (1982), et qu’il est parti à Naples (1984-1987). Ses matches avec le Barca étaient parfois retransmis au Maroc. Les Marocains, tous les Africains, l’aimaient, parce qu’ils faisaient des choses extraordinaires avec un ballon. Il venait d’un milieu très pauvre, et il était devenu le meilleur joueur du monde. Beaucoup d’enfants, mais aussi de joueurs professionnels, s’identifiaient un peu à lui », se souvient Mustapha El Haddaoui, l’ancien milieu de terrain des Lions de l’Atlas, qui aura attendu 2018 et un match de gala à Laayoune pour croiser le Sud-américain sur un terrain.
Et le joueur marocain d’ajouter : « C’était un numéro 10 génial, capable de tout faire avec son pied gauche, marquer et faire des passes décisives. Aujourd’hui, les Africains qui aiment le football pleurent Maradona… »
Face au Cameroun en 1990
Joueur, El Pibe de Oro n’a pas souvent affronté de sélections africaines, souvent peuplées de joueurs voyant en lui un véritable Dieu vivant. Le Camerounais François Omam-Biyik, de six ans son cadet, ne s’imaginait pas un jour être au même endroit, à la même heure « que ce joueur qui nous faisait rêver, quand on était plus jeune. »
Arrivé en France en 1987, le Lion indomptable a battu l’Argentin un après-midi de juin 1990, à Milan, en match d’ouverture de la Coupe du Monde (1-0), se chargeant lui-même d’inscrire le seul but du match.
« Vous vous rendez compte ? Quand on se prépare à affronter un tel joueur, on flippe un peu, et à la fin, vous gagnez, face à un homme qui vous donnait tant de joie quand vous étiez gamin. On voyait que Maradona aimait le contact avec le ballon. »
Depuis le Maroc, El Haddaoui abonde : « Il donnait du bonheur aux gens, et malgré les exigences du haut niveau, on voyait qu’il aimait s’amuser, que le contact du ballon le rendait tout simplement heureux. »
Il y a ceux qui ont pu l’affronter, quelques heures ou quelques minutes. Et il y a ceux qui ont côtoyé la star argentine au quotidien. Comme Alphonse Tchami, lui-aussi camerounais, recruté par Boca Juniors en 1993. Le club où Maradona, après quatre saisons à Argentinos Juniors, avait effectué un premier passage flamboyant, en 1981.
« Un jour, alors que j’étais à Boca depuis quelques semaines, on est dans le vestiaire, et j’entends que Maradona va bientôt signer. Mon premier réflexe, ça été de me dire que ce serait génial d’évoluer avec un tel monument. Puis je me suis demandé si j’allais être au niveau ! »
À L’ENTRAÎNEMENT, IL AIMAIT QU’ON REFASSE LE CAMEROUN-ARGENTINE DE 1990
« À peine arrivé, Maradona déclare à la presse « qu’un joueur black sera titulaire dans son équipe ». C’était moi. Il était vraiment sympa avec moi, nous avions une très bonne relation », se souvient le Camerounais.
Sur le terrain, mais aussi en dehors. « Diego avait une vie privée animée, on le savait. Il aimait faire la fête, organiser des soirées chez lui, chez des amis, et il invitait souvent ses coéquipiers. C’était un type généreux, excessif, attachant, et qui aimait vraiment le football. Pour lui, c’était un jeu, un spectacle. À l’entraînement, il aimait qu’on refasse le Cameroun-Argentine de 1990, il voulait sa revanche, même si je n’avais pas participé à ce Mondial. »
« Quand il voyait un ballon, il était heureux »
Maradona, ce personnage haut en couleur, était précédé d’une réputation d’homme incontrôlable et imprévisible, agissant souvent sur des coups de tête.
« On m’avait dit que ce type était fou », rigole l’ancien international algérien Yacine Bentaala, l’entraîneur des gardiens de but d’Al-Wasl Dubaï, où l’Argentin est nommé coach en 2011. « Et j’ai travaillé un an avec lui, sans aucun problème. Oui, il avait une forte personnalité, il pouvait parfois péter un plomb, comme danser nu sur le balcon de sa chambre d’hôtel, après une victoire en championnat ou envoyer promener les journalistes. Mais au quotidien, il était agréable, plutôt modeste, malgré son immense aura. Quand il est arrivé au club, j’étais intimidé, un peu hésitant au moment de l’aborder, mais Diego m’avait mis à l’aise. »
L’image que Bentaala veut retenir de l’Argentin est finalement celle que les amoureux du football conserveront. « Quand il voyait un ballon, il était heureux. Comme quand, après les entraînements, on faisait des parties de tennis-ballon. Là, il redevenait comme un gosse… »