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Pékin reproche à Washington de s’engager sur la voie du « conflit »

mars 7, 2023
Pekin reproche a Washington de s'engager sur la voie du "conflit"
Pékin reproche à Washington de s’engager sur la voie du « conflit »© AFP/Greg Baker

La Chine, sur un ton particulièrement vif, a accusé mardi les Etats-Unis d’attiser les tensions entre les deux puissances et mis en garde contre le risque de « conflit », ce dont Washington s’est défendu.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a estimé mardi que « si les Etats-Unis continuent de s’engager sur la mauvaise voie et ne freinent pas, aucun garde-fou ne pourra empêcher le déraillement » des relations entre Pékin et Washington.

Si cela se produit, « il y aura inévitablement un conflit et une confrontation », a ajouté M. Qin, interrogé en conférence de presse.

« Nous cherchons la compétition stratégique avec la Chine, nous ne cherchons pas le conflit et rien dans notre approche (…) ne doit conduire quiconque à penser que nous voulons le conflit », a répondu mardi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

« Nous voulons être en concurrence, et nous voulons gagner cette compétition avec la Chine, mais nous tenons absolument à rester à ce niveau », a-t-il assuré, en répétant en particulier qu’il n’y avait eu « aucun changement » de la position américaine concernant Taïwan, sujet épineux entre tous.

La veille, le président Xi Jinping avait émis, selon un compte-rendu de l’agence de presse Chine nouvelle, une rare critique directe des Etats-Unis, en leur reprochant nommément d’entraîner les pays occidentaux dans « une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine ».

Les contentieux entre les deux superpuissances se sont multipliés ces dernières années: statut de Taïwan, tensions en mer de Chine méridionale, déséquilibre de la balance commerciale, traitement des musulmans ouïghours, liens avec la Russie.

Le mois dernier, la destruction par les Etats-Unis d’un ballon chinois a encore tendu les relations, l’administration Biden accusant l’engin d’espionner son territoire, ce que la Chine dément fermement.

« Hystérique »

La Chine et les Etats-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d’équipements militaires.

Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l’encontre des fabricants de puces chinois.

« Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté » pour la Chine, a encore dit Xi Jinping, toujours selon un compte-rendu de Chine nouvelle.

Le dirigeant de 69 ans, qui va obtenir un inédit troisième mandat présidentiel dans quelques jours, s’exprimait devant des membres d’un comité consultatif lors de la session annuelle du Parlement chinois.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, qui était précédemment ambassadeur à Washington, a été lui particulièrement vif, en qualifiant l’attitude du monde politique américain envers la Chine d’ « espèce de néo-maccarthysme hystérique » .

Il a également déploré les récentes accusations de certains pays occidentaux affirmant, sans preuve, que la Chine a l’intention de fournir des armes à la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine.

Fin février, la Chine avait publié un document en 12 points exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.

Le texte appelle également à respecter l’intégrité territoriale de tous les pays – sous-entendu également celle de l’Ukraine, dont une partie du territoire est sous contrôle russe.

Prudemment salué par Kiev, ce document chinois avait été accueilli avec davantage de scepticisme du côté occidental car Pékin, officiellement neutre, n’a jamais condamné publiquement Moscou.

Qin Gang a déclaré que la Chine n’était « ni à l’origine de la crise, ni partie prenante, et qu’elle n’a fourni d’armes à aucune des parties », appelant à entamer des pourparlers de paix « dès que possible ».

La relation Pékin-Moscou ne constitue « une menace pour aucun pays du monde », a-t-il souligné.

Avec Le Point par Pékin (AFP) –   

Algérie-Affaire Amira Bouraoui : le président Tebboune rappelle son ambassadeur en France

février 8, 2023

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé de rappeler « pour consultations » son ambassadeur à Paris, à la suite de « l’exfiltration » de la militante et journaliste Amira Bouraoui.

La journaliste et militante Amira Bouraoui en juillet 2020 après avoir été libérée de la prison de Tipasa, à 70 km d’Alger. © RYAD KRAMDI / AFP.

Le déminage en profondeur, les mains tendues, petits pas et autres tentatives d’apaisement n’ont pas suffi : rien n’y fait, les tensions sont toujours vives entre Alger et Paris.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé ce 8 février de rappeler « pour consultations » son ambassadeur en France, à la suite de « l’exfiltration » de la militante et journaliste Amira Bouraoui via la Tunisie, lundi soir, a annoncé la présidence dans un communiqué.

Soulignant que l’Algérie a, via une note officielle, « protesté fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne » vers la France, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat », a précisé la présidence. 

Par Jeune Afrique avec AFP

Coupe d’Asie de football : un nouveau succès diplomatique pour l’Arabie saoudite

février 2, 2023

La monarchie du Golfe accueillera l’édition 2027 de la Coupe d’Asie. Le ministre saoudien des Sports a profité du congrès de l’AFC le 1er février pour plaider en faveur de l’intégration de la Russie au sein de la famille asiatique du football.

Le président de la FIFA, Gianni Infantino avec le président de l’AFC, Salman bin Ibrahim al-Khalifa, lors du 33e congrès de la Confédération asiatique de football (AFC) à Manama, le 1er février 2023. © Mazen Mahdi / AFP

Le congrès de la Confédération asiatique de football (AFC) réuni à Manama le 1er février a désigné l’Arabie saoudite, seule candidate, pour organiser l’édition 2027 de la Coupe d’Asie. Trois fois titrée (1984, 1988 et 1996), la monarchie est aussi régulièrement citée dans le cadre d’une potentielle candidature commune à l’organisation du Mondial avec l’Égypte et la Grèce. « Nous n’avons pas de candidature pour la Coupe du monde », a pourtant assuré le ministre saoudien des Sports, le prince Abdelaziz ben Turki al-Fayçal. Mais « tout est possible », a-t-il ajouté.

« Tout ce qui se présentera à nous et que nous considèrerons comme réalisable dans le cadre de notre vision et de notre stratégie, nous le ferons », a souligné le ministre. « Pour l’instant, nous nous concentrons sur l’année 2027, car nous devons encore construire les infrastructures pour répondre aux exigences de la Coupe d’Asie », a-t-il précisé. Organisée tous les quatre ans, la Coupe d’Asie aura lieu cette année au Qatar, vainqueur de la dernière édition de 2019, qui s’était déjà déroulée  aux Émirats arabes unis.

À l’instar de ses voisins qatari et émirati, l’Arabie saoudite multiplie l’organisation de compétitions sportives : un Grand Prix de Formule 1, un ePrix (Formule électrique), le rallye Dakar, le Saudi Tour cycliste… Début octobre, le royaume a aussi été désigné pour accueillir les Jeux asiatiques d’hiver 2029, une décision critiquée par des défenseurs de l’environnement en raison notamment des conditions climatiques désertiques.

Le froid russe

Par ailleurs, le ministre saoudien des Sports, le prince Abdelaziz ben Turki al-Fayçal, a dit n’avoir aucun « problème » avec l’adhésion envisagée de la Russie à la Confédération asiatique de football (AFC), Moscou étant en froid avec les Européens depuis l’invasion de l’Ukraine. La Fédération russe de football a récemment multiplié les signaux quant à un possible départ de l’UEFA pour rejoindre l’AFC, après avoir envisagé de quitter l’instance européenne sans mettre ses menaces à exécution.

Fin décembre, la fédération russe (RFS) avait appelé à former un groupe de travail avec l’UEFA pour « pour régler au plus vite la question d’un retour des clubs russes et des équipes nationales dans les tournois internationaux officiels ». Le patron du football russe, Alexandre Dioukov, n’a pas exclu la possibilité de rejoindre l’AFC, si les négociations avec l’UEFA échouaient. « Nous pouvons nous rediriger vers l’Asie, mais il faut une décision de la Fifa pour participer à la Coupe du monde 2026, on trouvera un accord plus vite via ce groupe de travail », avait-il expliqué.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Vaucresson, France : Incendie à la résidence de l’ambassadeur du Congo auprès de l’Unesco

janvier 27, 2023

Un des locaux diplomatiques en France a fait l’objet d’un incendie sans en connaître l’origine

Incendie à la résidence de l’ambassadeur du Congo auprès de l’Unesco à Vaucresson, mardi 24 janvier 2023

Photo : Incendie à la résidence de l’ambassadeur du Congo auprès de l’Unesco à Vaucresson, mardi 24 janvier 2023

La résidence de l’ambassadeur du Congo auprès de l’Unesco à Vaucresson est en piteux état. Un incendie a grandement endommagé cet immeuble diplomatique mardi 24 janvier en milieu d’après-midi.

Un des deux gendarmes présent sur le site témoigne  en confiant qu’un enfant de 2ans et l’épouse d’un diplomate ont eu la vie sauve grâce à une exfiltration des flammes par la fenêtre depuis le 1er étage. « L’enfant a été réceptionné dans les bras d’un gendarme ; il est sain et sauf, tandis que la maman s’en est sortie avec une fracture », a-t-il confié.

Le feu a été circonscrit par une brigade de sapeurs-pompiers venus très rapidement sur les lieux pour éteindre l’incendie dont la provenance demeure inconnue.

De l’extérieur, la façade s’est embrasée, ainsi qu’une partie du toit. La maison est placée sous scellés, a précisé l’un des deux agents affectés à la sécurité de l’immeuble. 

Une plainte a été déposée et s’ajoute aux précédentes concernant les tentatives de sinistres déjà subies par cet immeuble.

Rappelons que, malgré l’immunité d’exécution dont bénéficie cet immeuble diplomatique, il fait l’objet d’une tentative de saisie dans l’affaire qui oppose le Congo à Mohsen Hojeij.

Pour un tel acte dont l’origine n’a pas encore établie, les regards se tournent vers les « Ex Combattants « . Joint au téléphone, Anicet Ngoma, porte-parole du Collectif, décline toute implication de près ou de loin envers cet acte pyrogène qui jette le discrédit à la nouvelle structure congolaise qui prône plutôt la paix, la non-violence et toutes autres formes de déstabilisation du « vivre-ensemble « . 

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

La Russie, en opération séduction en Afrique, fustige l' »Occident colonial »

janvier 25, 2023
La Russie, en operation seduction en Afrique, fustige l'"Occident colonial"
La Russie, en opération séduction en Afrique, fustige l' »Occident colonial »© Ministère des Affaires étrangères russe/AFP/Handout

La Russie a fustigé mercredi les « tactiques coloniales » de l’Occident pour faire « pression sur les continents en développement », saluant la « position équilibrée » de l’Angola qui s’est longtemps abstenu de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine.

Plusieurs États africains se sont abstenus en mars 2022 lors du vote d’une résolution de l’ONU exigeant « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». L’Angola a voté pour la première fois en octobre pour condamner Moscou.

« La Russie apprécie la position équilibrée de l’Angola aux Nations unies », a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, à l’issue d’une rencontre à Luanda avec son homologue angolais Tete Antonio et le président Joao Lourenco.

Dénonçant les « pressions illégales des Etats-Unis et ses alliés », le chef de la diplomatie russe a ajouté que « l’Occident utilise les mêmes tactiques coloniales que par le passé pour exploiter les continents en développement ».

Ancien mouvement de libération à mouvance marxiste, le parti historique au pouvoir en Angola (MPLA, Mouvement populaire pour la libération de l’Angola) entretient des liens historiques avec la Russie, même si l’Angola a par la suite renforcé ses liens avec les États-Unis.

L’Afrique est redevenue un champ de bataille d’influence politique et économique, notamment depuis le début du conflit en Ukraine, il y a près d’un an.

M. Lavrov est en visite pour la seconde fois en six mois sur le continent. Avant l’Angola, il s’est rendu en Afrique du Sud et en Eswatini.

Son voyage coïncide avec une tournée africaine de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, s’est par ailleurs rendu ce mois-ci en Éthiopie, au Gabon, en Angola, au Bénin et en Égypte.

Avec Le Point par AFP

Paris tente l’apaisement avec le Burkina Faso, « n’impose rien »

janvier 10, 2023
Paris tente l'apaisement avec le Burkina Faso, "n'impose rien"
Paris tente l’apaisement avec le Burkina Faso, « n’impose rien »© AFP/OLYMPIA DE MAISMONT

Chrysoula Zacharopoulou, membre du gouvernement français, a rencontré mardi à Ouagadougou le président de transition du Burkina Faso Ibrahim Traoré pour décrisper les relations avec ce pays en proie aux violences jihadistes, affirmant que « la France n’impose rien ».

La secrétaire d’Etat auprès de la ministre française des Affaires étrangères, chargée notamment du développement, a rencontré pendant près de deux heures le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat fin septembre.

« La France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble », a-t-elle déclaré à l’issue de cet entretien. « Je ne suis venue ici influencer aucun choix ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina » et « nous sommes convenus avec le président Traoré d’avancer ensemble dans cet état d’esprit ».

« En cohérence avec ce message, la France reste engagée sur tous les plans (humanitaire, sécuritaire, développement), au degré et dans les formes que souhaiteront les autorités burkinabè », a affirmé Mme Zacharopoulou.

Selon elle, « la France est en mesure de faire moins ou de faire plus, elle est aussi et surtout capable de faire différemment, dans l’écoute, le respect, l’humilité, car (…) c’est une attente qui est exprimée, avec force ici ».

Cette visite intervient au moment où la France, ex-puissance coloniale est contestée au Burkina Faso et alors que la question d’un rapprochement avec la Russie se pose dans ce pays déstabilisé par les violences jihadistes depuis 2015.

La semaine dernière, le ministère français des Affaires Étrangères a confirmé avoir reçu une lettre de la junte burkinabè demandant le remplacement de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade.

Le diplomate, en poste depuis septembre 2019, est dans le collimateur des autorités après avoir fait état de la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina.

« Les autorités ont demandé de nouvelles voix, de nouveaux visages. Nous sommes convenus de traiter de sujet en bonne entente et dans la forme diplomatique », a commenté mardi Mme Zacharopoulou.

En octobre, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté pour exiger le retrait de la France de ce pays sahélien, qui héberge un contingent de près de 400 forces spéciales françaises.

Puis, le 18 novembre, une autre manifestation contre la présence française s’était déroulée devant l’ambassade de France à Ouagadougou avant de se déplacer vers la base militaire de Kamboisin, en périphérie de la capitale, où sont stationnées les forces spéciales de l’opération Sabre, chargées de traquer les chefs jihadistes au Sahel.

« Etre souverains »

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, n’avait pas écarté un départ du pays de ces forces, tout en rappelant que « Sabre a eu un rôle clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».

Cette priorité stratégique depuis près d’une décennie pour Paris, qui a déployé des milliers de militaires dans la région dans plusieurs opérations, est désormais confrontée à une hostilité croissante dans certains pays.

Ces derniers mois, Paris n’a cessé de répéter que la France était disposée à poursuivre le partenariat avec Ouagadougou, en particulier dans le domaine militaire, à condition que ce partenariat soit souhaité par les Burkinabè.

Une condition clé pour le maintien ou non des forces spéciales, installées depuis 2011. « Rien n’est acté » à ce jour, a-t-on indiqué mardi au cabinet du ministère des Armées.

Le précédent malien est d’ailleurs dans toutes les têtes. Après neuf ans de lutte antijihadiste, les militaires de l’ancienne puissance coloniale ont quitté le pays l’été dernier, poussés dehors par une junte hostile qui a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner.

Interrogée sur un éventuel appel des autorités de Ouagadougou à Wagner, Mme Zacharopoulou n’a pas souhaité « commenter des hypothèses ni parler à la place des autorités burkinabè ». « Je dis simplement que chaque choix a ses conséquences », a-t-elle déclaré.

La France, qui compte encore quelque 3.000 militaires au Sahel, après avoir mobilisé jusqu’à 5.500 hommes, a officiellement mis fin en novembre à son opération antijihadiste Barkhane, et s’est donné jusqu’au printemps pour finaliser sa nouvelle stratégie en Afrique.

« Sur le plan international, nous n’avons forcément pas le même point de vue que tout le monde, mais nous avons décidé aussi d’être souverains », a déclaré le 5 janvier le capitaine Traoré.

Le Burkina semble de plus en plus réticent à faire appel à l’aide militaire française.

« La dernière sollicitation (des autorités burkinabè) remonte à juillet 2022 », rappelle l’état-major français. Soit avant le coup d’Etat qui a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier 2022 en renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré.

Avec Le Point par AFP

Mali : le régime d’Assimi Goïta pose ses conditions pour renouer avec Paris

octobre 25, 2022

Tout en maintenant ses accusations contre la France, que Bamako accuse d’avoir violé l’espace aérien malien, Abdoulaye Diop, le diplomate en chef de la transition, a soutenu lors du 8e Forum international de Dakar que le pays « n’a de problème à traiter avec aucun partenaire », tant que ce n’est pas pour se faire « dicter des solutions ».

Le ministre malien des Affaires étrangères, Adboulaye Diop, à Moscou, en mai 2022. © Yuri Kadobnov / Pool / AFP.

Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a indiqué ce 25 octobre que Bamako posait comme condition à une restauration des relations avec la France le respect de sa « souveraineté » et de ses « choix stratégiques ».

« Le Mali a souhaité que notre souveraineté soit respectée, que nos choix stratégiques et nos choix de partenaires soient respectés, et que les intérêts vitaux des Maliens soient pris en compte », a-t-il affirmé au 8e Forum international de Dakar, conférence sur la sécurité et la paix en Afrique, pour expliquer la brutale dégradation des relations entre les deux pays qui a conduit le 15 août au départ des dernières troupes de l’opération Barkhane.

« Si ces éléments sont observés, le Mali n’a de problème à traiter avec aucun partenaire, y compris la France », a-t-il assuré à des journalistes après une intervention publique au Forum. « Ce qui est important, c’est vraiment que nos partenaires viennent dans l’état d’esprit de travailler avec nous pour des solutions, ne viennent pas nous dicter des solutions », a-t-il par ailleurs déclaré. Reconnaissant qu’« il ne faut pas jeter l’anathème sur les gens », il a reconnu que le régime putschiste a « [sa] propre part de responsabilité » : « Nous avons failli par rapport à l’intégration du continent, nous avons failli par rapport au renforcement de la coopération entre nous, nous avons failli par rapport à notre responsabilité pour assurer notre propre sécurité et je crois que nous ne pouvons pas faire assumer ça par d’autres. »

Session spéciale du Conseil de sécurité

Interrogé sur ses accusations contre la France dans une lettre adressée en août au Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant notamment des « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien malien par les forces françaises. Il y écrivait que les autorités maliennes disposaient « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », des accusations catégoriquement démenties par la France.

Dans son intervention devant le Forum de Dakar, Abdoulaye Diop a affirmé que son pays attendait la session spéciale qu’il réclame pour produire les preuves des accusations contre Paris. « Le Mali n’est pas un enfant, nous sommes membres des Nations unies, nous connaissons les règles. Nous avons demandé une session spéciale pour pouvoir discuter de cette question », a-t-il dit. « Ceux qui sont en face, de quoi ils ont peur ? Si on n’a pas de preuves, qu’on convoque la session », a lancé le chef de la diplomatie malienne.

Par Jeune Afrique avec AFP

Blinken en Afrique du Sud, en RDC et au Rwanda pour contrecarrer l’influence russe

août 7, 2022

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a atterri ce dimanche 7 août à Johannesburg, avant de se rendre à Kinshasa et à Kigali, selon le ministère sud-africain des Affaires étrangères.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à l’ambassade américaine de Nairobi, au Kenya, le 18 novembre 2021. © Andrew Harnik/AP/SIPA

La visite du secrétaire d’État américain intervient peu après la tournée africaine du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, en juillet. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, l’Afrique du Sud a adopté une position neutre dans le conflit, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou.

Ce lundi 8 août, Antony Blinken doit s’entretenir avec la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, et faire des annonces concernant la nouvelle stratégie africaine du gouvernement américain. Les discussions « aborderont les développements récents et en cours concernant la situation géopolitique mondiale », a précisé Pretoria dans un communiqué.

Antony Blinken aura pour but de montrer « aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales », avait indiqué fin juillet le département d’État américain.

Tournée africaine diplomatique

Après Johannesburg, Antony Blinken doit se rendre en République démocratique du Congo, puis au Rwanda, qui connaît un regain de tensions avec son voisin congolais qui l’accuse de soutenir les rebelles du « Mouvement du 23 mars » (M23), ce que Kigali dément.

Il s’agit du deuxième déplacement du secrétaire d’État américain en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. L’année dernière, il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal.

Avant l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie américaine en Afrique se concentrait surtout sur la compétition avec la Chine, qui a fait d’importants investissements dans les infrastructures sur le continent africain et qui, à l’inverse des États-Unis, l’a fait sans demander de contrepartie aux États sur la démocratie ou les droits humains.

Jeune Afrique avec AFP

Conflit russo-ukrainien : le Congo réaffirme sa neutralité

juillet 26, 2022

Brazzaville croit en la possibilité de résoudre le conflit entre Moscou et Kiev par le dialogue et l’a réaffirmé, lundi, lors du passage du ministre russe des Affaires étrangères à Oyo.

Photo 1. Jean-Claude Gakosso et Sergueï Lavrov se prêtant aux questions des journalistes à l’issue de l’audience du chef de la diplomatie russe avec le président Denis Sassou N’Guesso, le 25 juillet à Oyo

En marge des entretiens que le ministre russe des Affaires étrangères a eus avec le président Denis Sassou N’Guesso, le 25 juillet, à Oyo, Sergueï Lavrov et son homologue congolais, Jean-Claude Gakosso, se sont exprimés sur le conflit éclaté entre l’Ukraine et la Russie depuis le mois de février dernier. 

« Opération militaire spéciale » pour Moscou, « invasion et agression d’un pays souverain » pour Kiev et les capitales occidentales, la guerre en Ukraine influence les relations internationales et divise les États. Alors que ce conflit dure depuis cinq mois, les belligérants semblent chacun faire le point de ses alliés en scrutant la moindre prise de parole des chancelleries du monde. À Oyo, le chef de la diplomatie russe s’est plutôt félicité de la position de neutralité affichée par la République du Congo depuis lors.

Une position que Jean-Claude Gakosso a expliquée par la volonté de Brazzaville de ne pas  » jeter de l’huile sur le feu  » dans un dossier aussi sensible qu’explosif. « Notre position est adossée à celle de l’Union africaine et n’a pas varié depuis l’éclatement de cette crise « , a insisté le chef de la diplomatie congolaise pour qui dans un contexte comme celui de ce conflit, la voie de la sagesse que prônent les plus hautes autorités congolaises consiste à explorer tous les mécanismes de dialogue susceptibles d’apporter l’accalmie entre les parties. 

 Si l’on est encore loin de l’apaisement souhaité, l’accord signé à Istanbul par la Russie et l’Ukraine sous la médiation de la Turquie et de l’ONU, le 22 juillet, destiné à libérer l’exportation des céréales bloquées depuis plusieurs mois est un signe qu’une lueur d’espoir peut jaillir des ténèbres de la confrontation armée. À condition que la diplomatie prenne le pas sur l’escalade.

Bien que se trouvant très loin de la zone du conflit, Brazzaville œuvre sans triomphalisme, mais avec un large esprit d’ouverture, au rapprochement des vues pouvant aider Kiev et Moscou à dialoguer et mettre un terme à cette guerre épouvantable. Jean-Claude Gakosso a justement situé le séjour de Sergueï Lavrov en terre congolaise dans cette dynamique de concertation porteuse de paix. 

Avec Adiac-Congo par Gankama N’Siah

Le Mali expulse le porte-parole de la Mission de l’ONU

juillet 20, 2022

Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a annoncé ce mercredi 20 juillet inviter « Monsieur Olivier Salgado, porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies, pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures. »

Cette mesure fait suite « à la série de publications tendancieuses et inacceptables de l’intéressé » sur le réseau social Twitter, pour avoir déclaré « sans aucune preuve que les Autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil », le 10 juillet 2022, précise le communiqué. 

Le communiqué insiste également sur la « disponibilité » du ministère pour maintenir le dialogue et poursuivre la coopération, avec « l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la Minusma ».

Avec Sacer-infos par Stany Frank