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RDC-Disparition: Saak Saakul, la voix grave du Trio Madjesi s’est éteinte

mars 21, 2023

Le chanteur congolais du groupe Sosoliso, une des stars de la musique congolaise des années 1970 – 1980, a rendu l’âme à Paris, à l’âge de 80 ans. Demarko Saakul, son fils, a annoncé sur Facebook que le triste événement endeuillant sa famille est intervenu la matinée du 19 mars dans la capitale française.

Saak Saakul est décédé à Paris à l’âge de 80 ans (DR)

1-Saak Saakul est décédé à Paris à l’âge de 80 ans /DR

Fils du guitariste Jean-Baptiste Sinuku, connu sous le pseudonyme Saak Saakul, Sinuku Tshekabu était le Zaïrois à l’époque du célèbre Trio Madjesi qu’il formait avec le Brazzavillois Loko Massengo, alias Djeskain, et l’Angolais Mario Matadidi, dit Buana Kitoko. Le nom Madjesi est un acronyme né de la contraction des premières syllabes des trois chanteurs, à savoir Ma de Mario, Dje de Djeskain et Si de Sinatra, l’autre pseudonyme de Saak Saakul. Mario était la voix ténor, Djeskain la seconde et Sinatra, la grave.

Les trois fougueux chanteurs de l’orchestre Sosoliso ont marqué la scène internationale en seulement six ans d’existence. En effet, avec un répertoire musical varié, ils ont sorti près d’une trentaine d’albums, des disques 45 tours et ont tourné dans plusieurs pays d’Afrique et du monde de 1972 à leur scission en 1978. Dans une arène musicale dominée par leurs aînés, notamment Tabu Ley Rochereau, Franco et son TP OK Jazz sans oublier Verckys Kiamwangana Mateta, fondateur et patron de l’orchestre VéVé dont le trio était issu au départ, les jeunes chanteurs se sont affirmés. Ils y parviennent habilement en sortant des sentiers battus. Se démarquant de la tendance générale du moment, la rumba, ils y mêlent des rythmes très jazzy. Mais ils ne s’arrêtent pas là ! Tenues excentriques, coiffures originales à la James Brown et Bob Marley et exécutant des pas de danses entraînants, ils offrent au public des scénarios comparables aux groupes Disco et Soul des Etats-Unis d’Amérique. Cette formule fait grand effet. Le groupe gagne très vite en célébrité et se produit dans les plus grandes salles de Kinshasa, y compris le fameux Studio Mama Angebi de la voix du Zaïre, la « Radio-Télévision nationale congolaise » .Saak Saakul du temps du Trio Madjesi (DR)

2- Le musicien du temps du Trio Madjesi

Des foules, des morts

La magie opère chaque fois avec le Trio Madjesi qui, à chaque concert, qu’importe le lieu où il est livré, salles de spectacle, stades et même églises, draine des foules. Le même scénario se produit sur l’ensemble du territoire congolais, zaïrois à l’époque. Ainsi, chaque production du Trio Madjesi est un vrai défi sécuritaire. Les forces de l’ordre ont grand peine à gérer l’hystérie collective provoquée par les chanteurs. Le pire finit par se produire lors de leur retour d’une tournée africaine qui fut un grand succès à l’image de celui qu’ils connaissaient déjà à Kinshasa. Et donc, pour cette fois, les fans sont si nombreux et surexcités qu’ils font s’effondrer le toit de l’église à partir duquel plusieurs assistent au concert. Le bilan est lourd, l’on dénombre cinquante morts. L’on apprend du reste que ce triste tableau, des toits d’édifices qui s’effondrent, s’est répété à maintes reprises avec à la clé des centaines de morts.

Trio au succès aussi fabuleux qu’éphémère, le groupe a pris part au Festival Zaïre 74 organisé par le président Mobutu Sese Seko et le prometteur Don King. A l’instar de James Brown et d’autres artistes congolais Tabu Ley et aussi le TP OK Jazz, il a été à l’affiche de l’événement tenu en marge du combat du siècle qui opposa Mohammed Ali à George Foreman.

Soulignons que le Trio Madjesi qui était passé maître dans l’art du show avait en son temps inspiré plusieurs groupes. L’on cite notamment Stukas Mombombo du showman Lita Bembo, Yoka Lokole, Isifi Lokole, Viva la Musica de Papa Wemba ainsi que l’Empire Bakuba de Pepe Kallé.

Avec Adiac-Congo par Nioni Masela

RDC-Disparition : Lokassa ya Mbongo a tiré sa révérence

mars 15, 2023

Virtuose de la guitare rythmique dont il avait commencé à gratter les cordes depuis ses 14 ans, le musicien congolais Lokassa ya Mbongo, né en 1946, immortalisé dans plusieurs chansons des stars congolaises, est décédé le 15 mars aux États-Unis à l’âge de 77 ans.

L’album Bonne Année de Lokassa ya M’bongo, African All stars (DR)

1-L’album « Bonne année » de Lokassa ya Mbongo, African All stars /DR

De la génération de Sam Mangwana, Dizzy Mandjeku, Nyboma, etc., Lokassa Kasia Denis, alias Lokassa ya Mbongo, n’a pas toujours joui de la même notoriété qu’eux. Dans le milieu de la musique assurément et des mélomanes avertis de l’époque, il l’était écouté. Mais aujourd’hui, son nom est plutôt connu pour une autre raison. Nombre de ses pairs l’ont souvent cité dans leurs chansons sous le pseudo « Lokassa ya mbongo, ya dollar ». Et donc, pour plusieurs de la génération actuelle, il est assimilé à un mécène alors que son mérite, bien grand, est tout autre. Son apport est indéniable dans un bon nombre de titres congolais dont des tubes à l’instar de « Kaful Mayay » de feu Tabu Ley.

Un autre grand guitariste et surtout chanteur célèbre, Jean Goubald, en apprenant la disparition de son aîné, a dit sur un ton admiratif  : «  Je l’ai connu de loin, mais c’est un des virtuoses de la guitare congolaise ». Dommage que la musique congolaise pèche si souvent en mettant plus en avant ses chanteurs que leur base arrière, pour la plupart des musiciens talentueux. Les stars, ce sont les chanteurs qui finissent par prendre toute la place jusqu’à faire ombrage aux instrumentistes qui exercent leur talent au même titre qu’eux, avec leur voix portée par le micro. Ainsi, Lokassa ya Mbongo qui a marqué de son doigté la rumba congolaise est presque méconnu à ce jour. Pourtant, il est à classer parmi les pionniers à exceller avec la guitare rythmique. Les jeunes mélomanes doivent retenir qu’il est de la trempe de ceux qui ont contribué au renom de la rumba. Ce, à l’instar de ses pairs Charles Déchaud Mwamba, Casimir Mutshipule alias Casino, Pierre Monongi Mpia alias Porthos, Bopol Mansiamina, Léon Bombolo alias Bohlen, Lutumba Simaro, Vata Mombasa, Lele Nsudi qui, pour la plupart, se sont révélés comme lui des auteurs-compositeurs doués.

Bien jeune encore, Lokassa ya Mbongo se lance dans la musique au milieu des années 1960. Il entame sa carrière au côté du soliste Guvano Mwana Vangu dans l’orchestre Diamant bleu. Son passage dans l’African Fiesta National en 1968 a forgé son talent pendant les dix ans qu’il y a fait. Il nous revient qu’en compagnie de Jean-Pierre Attel Mbumba en solo, Futu Augustine (Faugus Izeidi), le grand mi-solo et Joseph Mwena à la contrebasse, l’orchestre avait un formidable quartet de guitares. Lokassa ya M’bongo a tiré sa révérence à 77 ans (DR)

2 : Lokassa ya Mbongo /DR

African All Stars et Soukous Stars

Quand au début et au milieu des années 1970 Lokassa ya Mbongo s’associe à Michelino, il en sort une série de titres appréciés dont le plus notable demeure le tube « Kaful Mayay » en 1973. Cinq ans plus tard, il a quitté Tabu Ley et l’Afrisa International et s’ouvre à de nouvelles perspectives. Avec Ringo Moya, ils se joignent à Sam Mangwana dans une aventure musicale en Côte d’Ivoire dans African All Stars. Le chanteur interprète avec succès les compositions de Lokassa mais le projet fait long feu malgré les albums « Assitou » (1981) et « Bonne année » (1982). Notre guitariste rythmique chevronné s’établit à Paris en 1984. Cette nouvelle décennie où le Soukouss s’impose dans la musique congolaise et africaine lui réussit plutôt bien. Il s’illustre, avec le soliste Dally Kimoko et le bassiste Ngouma Lokito, tels les incontournables de la nouvelle tendance musicale qui tient en haleine les mélomanes. Par ailleurs, Lokassa en profite et sort l’album « Adiza » (1985). Lancé par la magie du Soukouss, Lokassa ya Mbongo fait véritablement ses preuves et vole allègrement, porté par les ailes de son talent entre Paris et l’Afrique de l’Ouest. En requin de studio expérimenté, bien lui prend alors d’enchaîner de belles collaborations avec des grands noms de la rumba congolaise à l’instar d’Abeti, le duo Pepe Kalle et Nyboma ainsi que Kanda Bongo Man mais aussi d’autres stars africaines. En 1989 naît un nouveau groupe, les Soukous Stars et Lokassa se trouve réunit avec Ballou Canta, le guitariste Dally Kimoko et les chanteurs Lukombo Shimita, les Yondo Sisters et Neil Zitany.

Effacé des radars congolais, il explore de nouveaux horizons et sort « Lokassa ya Mbongo » en 2011. Et, c’est en Colombie où la rumba congolaise est bien prisée qu’il fait une tournée remarquable en 2016. Voilà donc un autre ambassadeur de la rumba qui vient de s’éteindre à 77 ans, après avoir entraîné plusieurs mélomanes du monde à s’éprendre passionnément de la musique qui avait créé son bonheur.

Avec Adiac-Congo par Nioni Masela

France-Disparition d’un couple à Roubaix : la voiture retrouvée, un corps à bord

février 8, 2023

Le couple d’octogénaires a disparu le 1er janvier. Son véhicule a été découvert dans un point d’eau, mais avec un seul corps à l’intérieur.

La police a retrouve la voiture d'un couple d'octogenaires disparu dans le Nord. (Image d'illustration)
La police a retrouvé la voiture d’un couple d’octogénaires disparu dans le Nord. (Image d’illustration)© ERIC BERACASSAT / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le 1er janvier, Marie-France Dumortier et Richard Di Gennaro, après un repas en famille à Mairieux (Nord), prenaient leur voiture en fin d’après-midi pour rentrer chez eux, à Roubaix. Quatre jours plus tard, leurs proches signalaient leur disparition à la police. Un appel à témoins était lancé le 9 janvier. Les deux octogénaires n’ont plus été revus depuis qu’ils ont pris la route. Le dernier bornage du téléphone portable du couple permettait de les localiser pour la dernière fois à 19 h 09 à Marly. Selon les informations de TF1, le véhicule du couple a été découvert mercredi 8 février. Mais à son bord, un seul corps était présent.

La voiture a été retrouvée dans un point d’eau de la commune de Bruay-sur-l’Escaut (Nord), à 8,2 km de Marly, sur la route entre Mairieux et Roubaix. Sur place, des plongeurs ont repêché un corps. Son identité n’a pas encore été communiquée. Quoi qu’il en soit, un corps reste toujours introuvable.

Une affaire inédite

Mercredi 1er février, la procureure de la République à Lille, Carole Étienne, confiait à La Voix du Nord l’aspect exceptionnel de cette affaire. « Qu’un couple, mais aussi sa voiture disparaissent, sans qu’on ne les retrouve pendant si longtemps, est, à ma connaissance, inédit », déclarait-elle. Par ailleurs, la procureure avait confirmé la découverte d’un pare-chocs sur la route probablement empruntée par le couple. Ce débris ne correspondait pas au véhicule des disparus mais demeurait, selon Carole Étienne, « un élément important » de l’enquête.

Avec Le Point

L’acteur britannique Julian Sands porté disparu en Californie

janvier 19, 2023

Julian Sands n’a plus donné de nouvelles à son entourage depuis le 13 janvier. L’acteur britannique était parti randonner dans le sud de la Californie.

Le comedien de 65 ans est notamment connu pour son role dans le film Chambre avec vue.
Le comédien de 65 ans est notamment connu pour son rôle dans le film Chambre avec vue. © Ana M. Wiggins / Avalon / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP

L’acteur britannique Julian Sands, rendu célèbre par des films comme Chambre avec vue et Warlock, est porté disparu depuis près d’une semaine dans une chaîne de montagnes enneigée en Californie, ont indiqué jeudi les autorités, soulignant que la météo freinait les recherches. « Le vendredi 13, vers 19 h 30, un randonneur identifié comme Julian Sands, 65 ans, de North Hollywood, a été porté disparu dans la zone de Baldy Bowl, sur le mont Baldy », a indiqué à l’AFP une porte-parole du bureau du shérif du comté de San Bernardino, Mara Rodriguez.

Des équipes de sauvetage ont entamé des recherches au sol mais ont dû les suspendre samedi soir en raison de l’état des sentiers et du risque d’avalanche dans ces montagnes proches de Los Angeles. « Toutefois, nous continuons à effectuer des recherches par hélicoptère et à l’aide de drones lorsque les conditions météorologiques le permettent », a-t-elle précisé. « Nous lancerons de nouvelles recherches au sol quand la météo s’améliorera et quand la sécurité de nos équipes au sol sera assurée », a noté la porte-parole.

Des conditions météo difficiles

Les autorités du comté de San Bernardino avaient fait état de conditions météorologiques difficiles la semaine dernière sur Twitter et ont alerté mercredi sur la dangerosité des randonnées sur le mont Baldy en cette période à cause des vents violents et de la glace. Âgé de 65 ans, l’acteur britannique Julian Sands a élu domicile en Californie. Après Chambre avec vue, Julian Sands a tourné dans de nombreux autres films et séries télévisées populaires, notamment Warlock (1989), Arachnophobie (1990) et Smallville.

Avec Le Point par AFP

Congo-Disparition : le dernier hommage du PCT à Albert Servais Obiaka

janvier 11, 2023

Le Parti congolais du travail (PCT) a rendu, le 11 janvier à son siège communal de Brazzaville, un dernier hommage à son ancien membre du Comité central, décédé le 7 décembre 2022 à Saint-Denis, en France, à l’âge de 86 ans.

Pierre Moussa s’inclinant devant la mémoire de l’illustre disparu/Didier

Né le 18 juillet 1936 à Osselé, district d’Abala, dans le département des Plateaux, l’ancien ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en Roumanie (pendant cinq ans) a été inhumé le 11 janvier au cimetière du Centre-ville de Brazzaville. Emmenés par leur secrétaire général, Pierre Moussa, les membres des comités PCT des neuf arrondissements de Brazzaville et ceux de l’Ile Mbamou, les parents, amis et connaissances lui ont rendu un dernier hommage.

Fils de Joseph Ouabari, un indigène assurant le rôle d’interprète de l’administration coloniale, Albert Servais Obiaka a fait ses études primaires à Mabirou et secondaires à Brazzaville avant son admission à l’Ecole des instituteurs de Mbounda, dans le département du Niari. Débutant sa carrière professionnelle comme enseignant à l’école de Moutété, dans le district de Makoua, dans la Cuvette, il intégra par la suite, par voie de concours, l’Institut de formation des infirmiers d’Etat et en sortit diplômé.

Assistant-sanitaire, Albert Servais Obiaka a assumé les fonctions de directeur de l’Ecole paramédicale Jean-Joseph-Loukabou de Pointe-Noire, de 1969 à 1973. Il devient par la suite secrétaire général de la préfecture du Kouilou, à Pointe-Noire.

Sur le plan politique, Albert Servais Obiaka a pris une part active au Mouvement du 5 février 1979. Selon Ferdinand Andoyelé qui a lu l’oraison funèbre, l’illustre et certains de ses camarades ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour l’aboutissement de ce mouvement. Il fait son entrée au Comité central du PCT en 1979, avant d’être nommé chef de division vie du parti de 1979 à 1984. « Grand militant, le camarade Albert Servais Obiaka a longtemps dirigé les structures du PCT et énormément contribué à son fonctionnement dans la ville océane. Il incarnait l’identité de son parti et en était devenu le référent à qui il fallait à tout prix s’adresser pour être informé de la tenue des réunions du PCT dans cette partie du pays. Il animait, avec d’autres camarades, le groupe de réflexion sur la vie du parti », a témoigné Ferdinand Andoyelé.

Eloigné du parti pendant plusieurs années pour raisons de santé, Albert Servais Obiaka aurait marqué les esprits au PCT. « Il a donné le meilleur de lui-même tant dans l’exercice de sa vocation que dans sa vie militante. Soigner et chercher à guérir les autres de leurs maux, toute une vocation…S’engager pour le parti et lui donner toutes ses lettres de noblesse, telle est la leçon majeure que le camarade Albert Servais Obiaka lègue en héritage aux jeunes générations », a-t-il conclu.

Représentant la famille, Joseph Ouabari Mariotti a traduit sa gratitude et l’expression de sa reconnaissance au PCT et à son secrétaire général, Pierre Moussa, pour avoir organisé cette cérémonie d’hommage à l’endroit d’Albert Servais Obiaka. « Le perte d’un être comme Albert Obiaka est la perte d’une source d’amour inconditionnel, la perte d’un repère de vie essentiel dans sa famille. Homme modeste, M. Albert Servais Obiaka l’était. Par ailleurs, un citoyen avisé, discret, ouvert. Son décès est un coup dur pour sa famille. Ce décès laisse des traces de chagrin, difficiles à évacuer », a indiqué l’ancien Garde des sceaux, ministre de la Justice.

Membre du bureau politique du PCT, Michel Ngakala garde d’Albert Obiaka le souvenir d’un militant engagé, déterminé. « Un militant qui s’identifiait aux combats politiques dans son parti. Ce sont eux qui nous ont permis de disposer de Pointe-Noire pour engager le combat et obtenir ce que nous avions obtenu, c’est-à-dire faire que le 5 février devienne une date inoubliable. C’était un camarade totalement engagé, intègre et digne. Il ne pouvait que s’identifier au parti et non à autre chose » , a-t-il témoigné. 

Avec Adiac-Congo par Parfait Wilfried Douniama

Congo-Disparition : l’orchestre Bantous de la capitale pleure MPassi Ngongo Mermans

décembre 29, 2022

Le mi-soliste des Bantous de la capitale, Alphonse Mpassi Ngongo dit Mpassi Mermans, a tiré sa révérence le 28 décembre aux premières de la matinée, au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU), à l’âge de 80 ans. Sa mort intervient cinq jours après celle de son collègue, le percussionniste Ignace Makirimbia, décédé le 23 décembre à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), alors qu’il y était en séjour.

1- Mpassi Ngongo Mermans / DR

Guitariste, auteur-compositeur et arrangeur, Mpassi Mermans a rejoint ses pairs des Bantous de la capitale, comme ce fut le cas pour le percussionniste Ricky Siméon Malonga dit Ricky Siméon “le gardien du temple”, décédé le 1er mai dernier à Brazzaville, à l’âge de 80 ans lui aussi. Né le 25 novembre 1942 à Madzia, département du Pool, Mpassi Ngongo Mermans a été le premier guitariste mi-soliste dans l’histoire de la rumba. En effet, après le départ de Papa Noël, il était devenu le seul soliste des Bantous de la capitale, mais avec la venue de Gerry Gérard, lui aussi soliste, il s’est posé la question du positionnement. Pour ne pas le mettre à l’écart, est ainsi créé le poste de mi-soliste. Du coup Les Bantous sont passés pour le premier orchestre à faire jouer quatre guitaristes. Il s’est agi de la guitare solo, guitare mi-solo, guitare accompagnement et la guitare base.

Amoureux de l’art d’Orphée

Mpassi Mermans a pris goût de la musique alors qu’il était encore à l’école primaire en classe de CE2, à Kibouendé, dans le Pool où il résidait. A l’âge de 16 ans en 1958, il monte son premier orchestre, Syncope Jazz, dans ladite localité. Une année après, il trouve l’emploi à Mfoati, dans le département de la Bouenza. Pendant ce temps, l’orchestre Les Bantous de la capitale voit le jour. En 1960, à l’âge de 18 ans, il quitte Mfoati pour Brazzaville. Amoureux de la musique, il relance avec ses anciens musiciens de Syncope Jazz leur groupe, mais cette fois-ci en changeant d’appellation ; de Syncope Jazz, il devient Mondo Negro Kwala-kwa et il dirige ce groupe pendant trois ans. C’est finalement en juillet 1963 qu’il va intégrer Les Bantous de la capitale dont il était un fanatique fieffé et surtout du brillant guitariste Papa Noël. Il tenait à jouer de la guitare comme lui. Il est admis dans ce groupe le même jour que deux autres artistes de renom, Pamelo Mounka et Samba Mascotte. Après plusieurs mouvements de va-et-vient, Mpassi Mermans va regagner Les Bantous de la capitale en 1997 jusqu’au dernier jour de sa vie, le 28 décembre 2022 ;

Quant à sa discographie, Mpassi Mermans a, à son actif, plusieurs chansons, parmi lesquelles “Libala é keséni”, “Badeti”, “Bu boté mona pelé”, “C’est sérieux tantine”, “A mon avis ». C’est en 1972 qu’il a sorti son premier album en solo. Ceci se passe à l’issue de la première scission de l’orchestre, exclu par Nino Malapé au même moment que Célestin Nkouka, Edo Ganga, Pamelo Mounka, Kosmos Moutouari et Théo Bitcheko. C’est ainsi qu’il va créer avec Ganga Edo et Théo Bitcheko l’orchestre Les Nzoï, avant d’être rejoints par Ange Linaud. Au sein de cet orchestre, Mpassi Mermans lance l’album « Bani-bani » qui connaîtra un grand succès. Malheureusement, l’aventure avec Les Nzoï ne va pas durer longtemps. Mpassi Mermans quitte ce groupe pour créer un autre qu’il va dénommer Lissolo. Le premier 45 tours de cet orchestre est enregistré à Kinshasa. Une autre composition de Mpassi Mermans, “Lemba”, dans l’orchestre National, en 1976, est un disque 33 tours. En 1981, il met sur le marché du disque son premier album en solo « Monia », de quatre titres en France. En 1988, suite à la maladie de Pamelo Mounka, Mpassi Mermans quitte Les Bantous de la capitale pour créer Les Bantous Monuments en 1990. Il sort ensuite un autre album en solo intitulé « Ton ami n’est pas ton ami », en 1992, en France, dans lequel il mettra un titre en hommage à Samba Mascotte.

2 -Ignace Makirimbia / DR

Ignace Makirimbia

Véritable fils de la cité Ngamaba, à Brazzaville, Ignace Makirimbia a longtemps marqué ses connaissances dans les tumbas au sein des groupes traditionnels tékés communément appelés Tékés de Brazzaville. Son savoir-faire va le pousser à tenter une carrière professionnelle à Kinshasa et dans l’orchestre Continental où il s’est fait connaître dans le grand milieu musical, au point où il a joué dans plusieurs groupes, à l’instar du Continental de Me Taureau Gombe en compagnie de Josky Kiambukuta, Wuta Mayi, Tinio Mwinkwa, Siran Mbenza…, d’Afrisa de Tabu Ley Rochereau, … Très proche de Sam Mangwana, Ignace Makirimbia a été dans toutes ses aventures. Ils sont liés dans Vox Arriva de Jeannot Bombenga, ensuite dans Festival de maquisards… De retour à Brazzaville au cours des années 2000, il va passer directement chez les Bantous où il évolue dans un premier temps avec son cadet Robert Massengo, puis va dans Bana Poto-Poto de Bienvenu Rolland Faignand, avant de regagner Les Bantous jusqu’à sa mort le 23 décembre dernier, à Kinshasa.

Notons que Mpassi Mermans est de la deuxième génération après celle des co-fondateurs, à savoir Edo Ganga, Saturnin Pandi, Jean Serge Essous (premier chef d’orchestre), Nino Malepet (deuxième chef d’orchestre), Célestin Nkouka, Daniel Loubelo De la lune. Il est de la génération de Pamelo Mounka, Samba Mascotte, Théo Bitsikou, Michel Boyibanda, Gerry Gérard (qui ont tous tiré leur révérence). Les deuils de MPassi Mermans et Ignace Makirimbia se tiennent respectivement au 17 de la rue Matouba-Abraham, arrêt Mitoko Château d’eau pour Mpassi Mermans, et 20 rue Loubomo, Talangaï, arrêt Ebina, pour Ignace Makirimbia.

Avec Adiac-Congo par Bruno Okokana

Congo-Disparition : dernier hommage des AET à Aaron Nkakou

décembre 28, 2022

L’Association des anciens enfants de troupe (AET) du Congo, conduite par son président, Rémy Ayayos Ikounga, a rendu le 28 décembre à Brazzaville un ultime adieu au général Aaron Nkakou Bakebongo, décédé le 13 décembre dernier en France.

Une vue des AET se recueillant devant le cercueil

Dans l’oraison funèbre, l’AET Serge Eugène Ghoma-Boubanga a expliqué qu’Aaron Nkakou Bakebongo est né le 29 octobre 1950 à Mankoussou, dans le département du Pool. Après les études primaires durant lesquelles il obtient son Certificat d’études primaires élémentaires en 1963, il entre la même année à l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc et sortira breveté en 1967, dans la promotion général Leclerc.

Après l’obtention du Brevet d’études du premier cycle, il est orienté au lycée Savorgnan-de-Brazza pour y suivre les classes de seconde et première, avant d’être orienté en 1969-1970 à l’école militaire préparatoire capitaine Tchorere, de Saint-Louis, au Sénégal, pour une préparation militaire supérieure où il obtiendra son baccalauréat scientifique série C (…).

Durant son exemplaire carrière militaire, l’AET Aaron Nkakou Bakebongo occupera différentes fonctions prestigieuses parmi lesquelles chef adjoint du bureau de solde ; chef de bureau fonds et budget de la direction centrale de l’intendance ; gestionnaire du magasin de l’intendance de l’Armée populaire nationale (APN); directeur du service de l’intendance ; chef d’état-major de la logistique de l’APN ; directeur des fonds et budget ; directeur général de l’administration et des finances des Forces armées congolaises; directeur général des Affaires stratégiques et de la coopération militaire, d’où il sera admis en deuxième section, le 31 décembre 2015.

Par ailleurs, étant membre du Parti congolais du travail, il siégera comme député à l’Assemblée nationale populaire dans la législature de 1979 à 1984, durant laquelle il aura la charge de premier secrétaire de la Commission  finances et budget. Pour tous les services rendus à la nation, il a été récipiendaire de plusieurs décorations, dont Commandeur dans l’ordre du mérite congolais.

Avec Adiac-Congo par Guillaume Ondze

Congo-Disparition : Camille Bongou sera inhumé à Bokouélé

décembre 27, 2022

Décédé le 16 décembre dernier en France à l’âge de 78 ans des suites d’une maladie, Camille Bongou a reçu, le 27 décembre à Brazzaville, un dernier hommage de la nation en présence du président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Le corps sans vie du défunt a été conduit à Bokouélé, dans le département de la Cuvette, où il sera porté en terre à Ikouba, son village natal.

Le chef de l’Etat et son épouse s’inclinant devant la dépouille mortelle de Camille Bongou

Dans l’oraison funèbre lue devant le chef de l’Etat par le Pr Grégoire Lefouoba, il ressort que Camille Bongou a connu une enfance normale, marquée par une évolution positive. Après ses études primaires réussies, l’illustre disparu obtient le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure d’où il sort avec le diplôme d’aptitude professionnelle de professeur des collèges. Il est ensuite affecté comme enseignant au collège de Makoua, dans le département de la Cuvette, puis au CEG Nganga Edouard, à Brazzaville.

Quelques années après, le jeune Camille quitte l’enseignement pour s’engager dans l’armée, notamment dans la défense civile. Après le mouvement insurrectionnel du 31 juillet 1968, il est officiellement reversé dans les Forces armées congolaises.

En 1970, alors qu’il portait déjà le galon de sous-lieutenant, le jeune militaire est nommé commandant de la 3e compagnie du groupement aéroporté de Maya-Maya. Suite aux événements du 22 février 1972, Camille Bongou quitte l’Armée populaire nationale ainsi que le Parti congolais du travail (PCT) dont il fut l’un des cofondateurs. Après la Conférence nationale souveraine de 1991, il regagne les forces armées jusqu’à faire valoir ses droits à la retraite au grade de commandant.

Amoureux du savoir, dans l’intervalle de ces va-et-vient, l’illustre disparu s’inscrit à l’Université de Brazzaville, actuelle l’Université Marien-Ngouabi, au département de philosophie. En 1974, il finit brillamment son cycle et devient premier licencié de philosophie de cette alma mater.

Comme si cela ne lui suffisait pas, Camille Bongou obtient une inscription en Belgique pour suivre sa formation doctorale d’où il sort avec le titre de docteur en philosophie. Il devient plus tard président de la Société congolaise de philosophie.

Un homme politique accompli

Acteur politique de convictions, Camille Bongou a commencé à militer dans plusieurs mouvements politiques depuis son jeune âge, dont le Mouvement national de la révolution. Après le mouvement insurrectionnel des 13, 14 et 15 août 1963, il participe aux côtés des forces révolutionnaires à la création du PCT appelé parti d’avant-garde.

Le 31 décembre 1969, il participe au congrès constitutif du PCT à l’issue duquel il est élu membre du Comité central et y demeure jusqu’au 22 février 1972 avant de le quitter. En mars 1979, il réintègre le parti à la faveur du 3e congrès extraordinaire et est élu secrétaire général près la présidence du Comité central. En 1984, lors du 3e congrès ordinaire, il est élevé au bureau politique, chargé de l’organisation et secrétaire permanent, poste qu’il quitte en 1989 sur décision dudit congrès.

Avec Adiac-Congo par Firmin Oyé

Congo-Disparition: Camille Bongou n’est plus

décembre 17, 2022

L’un des co-fondateurs et ex-numéro deux du Parti congolais du travail (PCT) dans les années 1980, Camille Bongou est décédé le 16 décembre en France, à l’âge de 78 ans.

Camille Bongou

Depuis 1989, l’illustre disparu avait quitté les rangs du PCT et s’était reconverti dans la culture. Premier licencié de philosophie de l’Université de Brazzaville en 1974 (actuellement Université Marien-Ngouabi), Camille Bongou, natif de Bokouelé dans le département de la Cuvette, avait suivi une formation doctorale de philosophie en Belgique avant de créer les Editions Presses et Culture en 1991, à Brazzaville.  Il devient plus tard président de la Société congolaise de philosophie.

Acteur politique de convictions, Camille Bongou privilégiait le débat d’idées, la conciliation des contraires et l’intérêt. Il a pris part à plusieurs colloques scientifiques et a préfacé nombreux ouvrages. Son décès ferme le banc sur la génération du PCT de la première heure qui disparaît peu à peu.

Le monde culturel garde de lui un bon souvenir suite au colloque sur la façade atlantique du Congo qu’il avait organisé à Pointe-Noire, en partenariat avec le ministère des Transports.

Expliquant à la presse l’intérêt de ces retrouvailles, Camille Bongou avait déclaré : « C’est le début d’une série de rencontres que nous comptons mettre sur pied dans les différents départements pour amorcer une réflexion sur l’identité congolaise d’hier et d’aujourd’hui. L’idée est de questionner nos origines, d’étudier les liens entre les communautés du pays et les transformations qu’elles ont connues ».

Avec Adiac-Congo par Roger Ngombé

Canada-Disparition d’Eduardo Malpica : un appel à la vigilance lancé partout au Québec

décembre 9, 2022
Une affiche avec le visage d'Eduardo et des informations.

Des affiches ont été installées à plusieurs endroits de la ville. Photo : Radio-Canada/Jonathan Roberge

Sans nouveau développement dans les recherches pour retrouver Eduardo Malpica, cet homme de 44 ans porté disparu depuis le 26 novembre dernier à Trois-Rivières, ses proches lancent un appel à la vigilance à l’ensemble de la population du Québec.

Ils demandent de signaler toute information aux autorités si M. Malpica ou quelqu’un qui lui ressemble est aperçu.

« Ce qu’on veut, c’est que le visage d’Eduardo soit connu partout au Québec comme on l’a fait la semaine passée à Trois-Rivières. »— Une citation de  Valérie Delage, directrice générale du Comité de solidarité de Trois-Rivières

Nous croyons, en raison du témoignage très crédible recueilli par la police, qu’Eduardo ait pu profiter d’une fenêtre d’un peu plus de 24 heures avant que sa disparition soit rapportée dans les médias pour se déplacer à l’extérieur de Trois-Rivières, indique la coordonnatrice des efforts de recherche, Valérie Delage, aussi directrice générale du Comité de solidarité de Trois-Rivières, dans un communiqué.

La famille, les collègues et les amis ont de plus des raisons de craindre pour la sécurité de l’enseignant et travailleur communautaire, également père de famille.

Le visage de l'homme dans la forêt en hiver.

Pedro Eduardo Malpica Ramos, 1 m 70 et 80 kg. Il a les cheveux mi-longs de couleur noire et les yeux bruns. Photo : Facebook

Pour qu’Eduardo, qui est une personne assez rationnelle en temps normal, agisse de cette manière-là, il ne doit pas nécessairement être dans son état normal. Il doit être dans un état psychologique perturbé qui fait qu’il prend des décisions qui ne sont peut-être pas dans la norme habituelle de sa pensée, soutient Mme Delage.

La coordonnatrice des recherches affirme que d’autres organismes ont été contactés. Certains font des recherches à Montréal, à Sherbrooke et à Victoriaville, entre autres.

La police de Trois-Rivières indique que les enquêteurs se sont rencontrés jeudi matin sans toutefois avoir fait de nouvelles avancées. On espère que les gens auraient de nouvelles informations, fait valoir le sergent Luc Mongrain, porte-parole de la police de Trois-Rivières. Il rappelle que les services policiers mènent une enquête pour retrouver une personne en vie.

La diffusion de faits entourant la disparition d’Eduardo Malpica à l’échelle de la province a été faite par la police dès les premiers jours des recherches.

Avec Radio-Canada par Marc-Antoine Bélanger