Dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre, le Service d’accueil aux nouveaux arrivants (SANA) de Shawinigan observe que la demande pour ses services est grandissante. Alors que la Semaine québécoise des rencontres interculturelles bat son plein, un organisme de Shawinigan se mobilise avec le SANA pour l’élaboration d’un plan d’action tourné vers davantage d’accueil et d’inclusion, notamment en milieu de travail.
L’organisme Autrement d’ici, qui travaille depuis 15 ans à développer les compétences interculturelles de professionnels, vient de conclure une semaine de consultations publiques auprès de citoyens, d’employeurs, d’organismes et de personnes immigrantes de Shawinigan sur le sujet.
La fondatrice de l’organisme, Suzie Yeo, mentionne que l’inclusion ne va pas de soi. Si on a de la difficulté à aller au-delà des différences, croyant que ces différences-là insinuent que les gens ne travaillent pas de la même façon, qu’on n’a pas la même vision, qu’on collaborera de façon difficile, bien naturellement, ça ne permet pas cette rencontre interculturelle et ça ne permet pas à tous et chacun de participer pleinement à l’organisation. »
Une soixantaine de nationalités sont représentées à Shawinigan, mais le SANA fait le constat qu’une plus grande place pourrait leur être faite en entreprise. L’organisme offre nouvellement des formations et ateliers qui misent sur cet objectif, comme l’explique le chargé de projet au SANA de Shawinigan Éric Champoux.Comment éviter les biais inconscients, ou comment gérer ça dans une équipe? C’est toujours une méconnaissance de l’autre, donc d’aller vers l’autre, de se parler. »
Le SANA note que la demande pour ces formations est en forte croissance, à l’heure où plusieurs domaines souffrent d’un manque criant de personnel.
L’exemple du CNETE
Une entreprise se démarque particulièrement en matière d’inclusion. Le Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE) a remporté le prix Diversité culturelle au Gala de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan (CCIS) l’an dernier.
On les a choisis parce que ce sont les plus performants, tout simplement ,» indique la directrice générale du CNETE Nancy Déziel pour expliquer qu’un grand nombre de ses employés est issu de la diversité. Non seulement on retrouve dans le laboratoire des travailleurs de diverses origines, mais on y observe également la parité hommes femmes.
Je pense que l’ouverture est là. Maintenant il y a peut-être des domaines où c’est moins évident, peut-être les domaines professionnels. Peut-être qu’il y a des ouvertures à faire de ce côté-là», poursuit Nancy Déziel.
Au CNETE, c’est une question de progrès et de vitalité économique, d’autant plus en contexte de pénurie de main-d’œuvre.
Avec CBC/Radio-Canada avec les informations de Marie-Ève Trudel
REPORTAGE. Une réforme des programmes scolaires est en cours dans cette région du Soudan en majorité contrôlée par les rebelles. Ce processus a échoué au niveau national.
De son cartable, elle sort des balles à jongler en tissu multicolore. Puis, des images plastifiées représentant des arbres fruitiers ou bien des formes abstraites. Amjuma Abdu Mekki dite « Chamu » a alterné, durant deux mois, apprentissage des lettres et des chiffres et utilisation de ce matériel ludique. « L’idée, c’est de garder le cerveau des enfants actif », résume la future enseignante. Cette Soudanaise de 24 ans refuse de s’en tenir à la posture de professeure distillant son savoir aux élèves. Elle souhaite, au contraire, inciter ces derniers à développer leur propre capacité de réflexion. Et par la même occasion, un véritable intérêt pour l’école.
Visage rayonnant et rire facile, Chamu se tient debout derrière un pupitre composé de quelques branches surélevées. Face à elle, deux rangées de minces troncs d’arbre font office de bancs. C’est dans cet abri en bois qu’elle était censée effectuer son stage. Bien souvent, en réalité, les cours se sont déroulés en plein air, faute de place. Car plus de soixante-dix enfants âgés de 3 à 6 ans se sont, certains jours, massés pour assister à ses leçons. « Depuis que la session est terminée, les parents viennent me chercher chez moi pour me demander de continuer ! »
Cette aînée d’une fratrie de douze enfants a passé son bac et suivi la moitié de sa formation de professeure des écoles en Ouganda. Elle est ensuite revenue fin mai à Kujur, son village natal, perché sur une colline des Monts Nouba. Cette région montagneuse du sud du Soudan est contrôlée à près des trois quarts par les rebelles du SPLM-N (Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord). Comme onze autres jeunes, Chamu retournera à la fac en novembre, cette fois à quelques kilomètres du domicile familial, pendant un an et demi, avant d’être diplômée. Au total, vingt-cinq Noubas participent au projet mis en place par To Move Mountains, une organisation chrétienne créée par Ryan Boyette. Américain, il a lui-même vécu 15 ans dans cette zone, bombardée par l’ex-dictateur Omar el-Béchir entre 2011 et 2016.
Un programme empreint d’islam
Les habitants de ce territoire marginalisé ont cessé, il y a 26 ans, de suivre le programme scolaire de Khartoum, largement centré sur l’enseignement de l’islam. Les petits Noubas ont alors étudié les programmes kenyan et ougandais, puis sud-soudanais. Sous l’impulsion de Ryan Boyette, enseignants, étudiants, parents d’élèves et autres organisations de jeunes et de femmes tentent désormais d’établir, avec l’aide d’experts étrangers, un programme scolaire propre à cette région.
« Un enfant, peu importe d’où il vient, devrait retrouver, dans ses manuels scolaires, des noms et un environnement issus de sa région mais aussi des autres endroits du Soudan », résume Koko Jagdoul, le secrétaire à l’éducation des Monts Nouba – le SPLM-N a instauré son propre gouvernement. Il fait référence au manque de représentativité dans le programme en vigueur dans le reste du pays. Et espère qu’une fois la paix signée, la méthode appliquée aux sept enclaves gérées par les rebelles sera généralisée.
Un tel processus a bien été amorcé par le gouvernement de transition qui a succédé à Omar el-Béchir en 2019. Mais son principal acteur, Omar el-Garrai, détenteur d’un doctorat en programmes scolaires, a démissionné en janvier dernier. Et ce, après s’être heurté à l’opposition des islamistes. « Dans la première classe [qui correspond au CP], les enfants doivent apprendre par cœur trente chapitres du Coran. J’ai estimé que cinq suffisaient. Certains chefs religieux ont alors déclaré que je m’opposais à l’islam et au Coran », rapporte-t-il. C’est la fresque La création d’Adam du peintre de la Renaissance Michel-Ange qui, imprimée dans un livre d’Histoire, a acté le retour à l’ancien programme, au motif que l’islam interdit toute représentation de Dieu.
Des éléments culturels locaux
La diversité, prônée dans les Monts Nouba, faisait aussi partie du projet d’Omar el-Garrai. « Nous l’avions établi avec des professeurs originaires des villes d’El Geneina, de Port-Soudan… Dans les manuels, nous avions inclus des histoires et des noms de ces régions », explique-t-il. En plus du tronc commun, des éléments culturels propres à chaque zone devaient être intégrés par des comités locaux. Ce programme avorté prévoyait en outre des cours de religion séparés, à destination à la fois des musulmans et de la minorité chrétienne. Mais la priorité consistait à rétablir la vérité scientifique quand, encore aujourd’hui, « les professeurs soudanais apprennent aux élèves de huit ans que le phénomène du jour et de la nuit est dû à la volonté de Dieu », déplore le réformateur résigné.
L’aspect confessionnel reste, en revanche, à définir dans le futur enseignement nouba. Ce qui est certain, insiste Ryan Boyette, c’est que « le programme ne sera pas basé sur la religion ». Difficile, dans le même temps, de l’exclure des salles de classe « dans une société comme le Soudan », précise le secrétaire à l’éducation. Il estime par contre fondamental de traquer le moindre contenu incitant à la haine des autres cultes. Une volonté qui prend tout son sens dans les Monts Noubas où chrétiens, musulmans, animistes et même athées cohabitent pacifiquement. Le chef du SPLM-N, Abdelaziz Al-Hilu, conditionne d’ailleurs la signature de la paix à l’adoption du principe de laïcité par le gouvernement soudanais.
Des enfants baby-sitters
Outre ces questions, les futurs professeurs de cette région ont rencontré, durant leur stage, des problèmes linguistiques. « On nous avait demandé d’enseigner directement en anglais mais les enfants ne comprenaient pas. Je traduisais donc systématiquement en otoro », raconte Michael William, l’un des étudiants revenus d’Ouganda. Plus de cinquante langues, tel l’otoro, sont en effet parlées dans les Monts Nouba. Depuis Khartoum, le réformateur Omar el-Garrai avait, lui, prévu de dispenser les cours dans la langue maternelle des élèves jusqu’à la troisième classe, qui correspond environ au CE2.
Les participants du projet To Move Mountains évoquent enfin le défi des « enfants baby-sitters ». C’est-à-dire que certains de leurs élèves, pour la plupart âgés de moins de 6 ans, arrivaient avec leurs petits frères et sœurs confiés par leurs parents, occupés, eux, par les travaux agricoles. Chamu, la native de Kujur, envisage par conséquent de scinder sa future classe en deux afin de permettre à ces enfants de poursuivre leur scolarité, sans perturber celle des autres. Un compromis qui lui paraît essentiel dans une région où moins de trois jeunes âgés de 6 à 10 ans sur dix sont scolarisés.
Avec Le point par Augustine Passilly, envoyée spéciale dans les Monts Nouba (Soudan)Publié le 20/10/2021 à 16h00
Samaila Malam-Abou le remarque, sa candidature pour le poste de conseiller municipal ne passe pas inaperçue à Alma. Rares sont les minorités visibles à briguer les suffrages au Saguenay-Lac-Saint-Jean et M. Malam-Abou souhaiterait justement apporter une diversité au conseil de ville, s’il est élu.
Originaire du Niger et ingénieur chez Proco, Samaila Malam-Abou se présente dans le district de Delisle-Saint-Coeur-de-Marie.
J’aime la vie communautaire. Des gens m’ont proposé d’être candidat et comme j’aime aider les gens j’ai accepté d’être candidat», indique M. Malam-Abou qui vit à Alma depuis 11 ans.
J’ai beaucoup de mots d’encouragement, les gens me disent aussi que c’est important la diversité. Ma candidature a une double connotation : celle des compétences puis la diversité», poursuit-il.
Enjeux au cœur de son programme
Sa priorité dans sa campagne électorale c’est la santé et la sécurité. Au niveau de la rue Saint-Michel et de la marina, la piste cyclable traverse deux fois la route 169. À 80 kilomètres à l’heure c’est trop dangereux», dit-il en faisant référence à un accident survenu cet été dans ce secteur.
M. Malam-Abou est prêt à travailler avec le maire qui sera élu à Alma. Il a toutefois indiqué qu’il aimerait beaucoup collaborer avec Manon Girard connue pour son implication dans le milieu communautaire.
Avec CBC/Radio-Canada selon une entrevue de Jean-François Coulombe.
WASHINGTON — Le président Joe Biden et le Sénat des États-Unis à majorité démocrate nomment des juges à un rythme jamais vu chez ses prédécesseurs, incluant l’ancien président Donald Trump.
Huit juges ont déjà été confirmés dans leurs nouvelles fonctions, incluant la candidate potentielle à un siège à la Cour suprême Ketanji Brown Jackson qui vient d’accéder à la Cour d’appel fédérale à Washington.
De plus, au-delà de 30 autres nominations à la magistrature sont en voie d’être confirmées alors qu’on dénombre un total de 100 sièges à combler.
À ce même moment de l’année, il y a quatre ans, le Sénat sous contrôle républicain avait confirmé seulement quatre nominations de Donald Trump à la magistrature, incluant celle de Neil Gorsuch.
Pendant les deux plus récentes présidences démocrates, en 1993 et en 2009, aucun juge n’avait été nommé avant la fin du mois de juillet.
Les deux derniers présidents démocrates, Bill Clinton et Barack Obama, avaient été lents à nommer des juges, mais les deux avaient la lourde tâche de combler des sièges à la Cour suprême, ce qui avait ralenti le processus.
Des progressistes ont tenté de convaincre le juge Stephen Breyer de se retirer cet été, mais le leader de l’aile libérale, âgé de 82 ans, a montré qu’il avait la ferme intention d’être en poste au retour de la cour en octobre.
Ceux qui souhaitaient le départ du juge Breyer n’ont pas caché leur déception, mais ils se réjouissent tout de même de voir la diversité des nominations annoncées par Joe Biden jusqu’ici. On y voit plus de diversité ethnique, de diversité de genre et même de diversité en matière d’expérience dans le système de justice. Il s’agit d’un important contraste par rapport aux nominations largement dominées par les hommes blancs sous l’administration Trump.
Depuis l’arrivée de l’administration Biden, on voit des avocats du service public, des avocats de droit civique et de mouvements syndicaux accéder à la magistrature aux côtés des nominations plus typiques de procureurs et de juristes de grands cabinets.
La présidente sortante de l’organisation libérale «Alliance for Justice», Nan Aron, ne s’en fait pas trop avec la décision du juge Breyer de demeurer en poste. Elle craint cependant que la faible majorité démocrate au Sénat soit éventuellement compromise et qu’un Sénat républicain bloque une nomination démocrate comme ce fut le cas lors du décès d’Antonin Scalia en 2016.
Malgré tout, Mme Aron dit être «si heureuse avec le rythme et la qualité des nominations de Joe Biden», particulièrement en raison de la diversité des parcours de carrière des nouveaux juges.
Parmi les nouvelles nominations, on souligne celle de Tiffany Cunningham, devenue la première femme noire à accéder au banc de la Cour d’appel de Washington, ainsi que celle de Candace Jackson-Akiwumi, la deuxième femme noire seulement à accéder à la Cour d’appel fédérale de Chicago.
On souligne également la nomination de l’avocate de droit civique Myrna Perez à la magistrature de la Cour d’appel fédérale de New York. Elle doit devenir la première femme originaire d’Amérique latine à y être nommée depuis le départ de Sonia Sotomayor à la Cour suprême.
LA Presse Canadienne avec Mark Sherman et Darlene Superville, The Associated Press
Étudiante à Sciences Po Paris, Meggy Pyaneeandee représente la région île-de-France au concours Miss France 2016, ce samedi.
Meggy Pyaneeandee est étudiante en marketing à Sciences Po Paris, et… « miss » à ses heures perdues. Avec comme signe particulier, outre son physique charmeur, un 18/20 au test de culture générale auxquelles sont soumises les candidates au concours de Miss France, dont l’élection se déroule samedi 17 décembre.
D’origine mauricienne, elle représentera la région Île-de-France à un concours maintes fois critiqué pour son manque de diversité. L’idée de se présenter lui est venue en échangeant avec François Durpaire, historien et spécialiste de la diversité culturelle, à la sortie d’une conférence qu’il donnait dans les murs de Sciences Po. Avec son teint mat et ses cheveux ondulés, la jeune femme intériorise sa « différence » et n’ose pas s’affirmer malgré ses ambitions pour Miss France.
Elle se confie au conférencier qui lui rétorque qu’elle « a toutes ses chances » – impressionné sans doute par sa silhouette élancée et ses yeux noirs. Et désormais, à l’heure où les surenchères xénophobes se multiplient, la candidature de Meggy Pyaneeandee ne passe pas inaperçue, révélant au passage combien le visage du pays s’est transformé.
Je me sens proche de toutes les communautés
Descendante d’immigrés mauriciens, la beauté créole se présente comme une candidate de l’ouverture et de l’acceptation de l’autre. « Originaire d’une île connue pour ses brassages, je me sens proche de toutes les communautés. Mon physique atypique incarne cette diversité culturelle », explique-t-elle.Sa présence sur les podiums viserait ainsi à enrichir un « roman national » où tous les citoyens ne doivent pas seulement descendre des « Gaulois »…
« Motivée par un idéal »
Née en 1994, la jeune femme a grandi au Blanc-Mesnil, en Seine Saint Denis. Un département souvent décrié dont elle aimerait se faire ambassadrice pour battre en brèche les clichés qui lui collent à la peau. « J’aimerais aussi avoir un impact positif sur les plus jeunes, les inspirer et leur montrer que tout est possible quand on est motivé par un idéal », dit ce symbole de la méritocratie républicaine, qui a intégré Sciences Po Paris par la voie des Conventions ZEP en 2012.
Depuis 2015, elle étudie en marketing et voudrait se lancer dans l’entrepreneuriat social, notamment dans le domaine de l’éducation.« Tout le monde a un potentiel », estime-t-elle. On l’a compris : issue de la banlieue, Meggy Pyaneeandee ne renie pas ses origines. Et celle n’a jamais cessé de donner des cours scolaires particuliers aux jeunes de ses quartiersveut désormais investir dans la transmission. Tout un programme…