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Burkina: la défense conteste le tribunal au procès du putsch manqué de 2015

mars 21, 2018

Ouagadougou – La défense a persisté à contester la légalité du tribunal, au procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, qui a repris mercredi à Ouagadougou en présence des principaux accusés, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.

Les avocats s’étaient retirés dès l’ouverture du procès le 27 février, entraînant sa suspension pendant trois semaines, parce qu’ils contestaient la légalité du tribunal militaire, composé de deux magistrats professionnels et de trois militaires ayant le rôle d’assesseurs.

84 accusés sont jugés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du putsch qui a fait 14 morts et 270 blessés. Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

Le général Diendéré, en treillis, est apparu détendu à l’ouverture de l’audience dans un quartier huppé du sud de Ouagadougou, devant un public fourni. Le général Bassolé, en costume, a montré un visage plus fermé.

Comme il y a trois semaines, les autorités ont pris des mesures de sécurité drastiques: périmètre bouclé dans un rayon de 150 mètres autour du tribunal par la gendarmerie et l’armée et interdiction de tout appareil électronique, notamment les téléphones portables, dans la salle d’audience.

La défense a demandé la « récusation des deux magistrats professionnels », a indiqué l’un des avocats du général Diendéré, Me Christophe Birba. Selon Me Mathieu Somé, un autre avocat, le décret ayant créé le tribunal militaire n’est plus valable car il a été « supprimé ».

« Cette stratégie de défense est bien connue: discréditer la juridiction, dire que la juridiction n’est pas légitime… beaucoup de dictateurs ont utilisé cette procédure », a rétorqué Me Guy Hervé Kam, un des avocats des parties civiles. Pour Me Prosper Farama, un autre avocat, « la demande (de récusation) formulée tardivement est irrecevable ».

Le tribunal ne s’est pas prononcé sur les demandes de la défense.

Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’Etat, et les autres personnes poursuivies sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de l’ex-président Blaise Compaoré, est poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.

L’audience a été suspendue et doit reprendre jeudi.

Romandie.com avec(©AFP / 21 mars 2018 19h06)                                            

Putsch manqué au Burkina: le procès de Gilbert Diendéré et de ses coaccusés s’ouvre mardi

février 25, 2018

 

Le général Gilbert Diendéré à l’aéroport de Ouagadougou, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Le procès de 84 accusés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, soupçonnés d’être les cerveaux du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, s’ouvre mardi devant la justice burkinabè.

L’audience doit débuter à 9 heures (locales et GMT) devant la Chambre de jugement du tribunal militaire, délocalisée pour la circonstance à la Salle des banquets de Ouaga 2000, un quartier huppé au sud de Ouagadougou.

Les accusés risquent tous de lourdes peines au terme de ce procès censé durer plusieurs mois, selon des sources judiciaires, qui ont précisé que « lecture de l’ordonnance de plus de 15 000 pages annoncera la couleur de ce procès marathon ».

Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après vingt-sept ans au pouvoir.

Dispositif de protection

Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’État, et les autres personnes poursuivies sont notamment accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Le général Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie, est lui poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.

Selon des sources sécuritaires, un important dispositif de protection est prévu pour l’audience, mobilisant plusieurs centaines d’agents de sécurité à l’intérieur et aux abords de la salle d’audience, et des véhicules blindés, après l’annonce de velléités de manifestation le jour du procès.

« Demander pardon au peuple »

Pour l’Association des blessés du coup d’État du 16 septembre 2015 (ABCE), le procès qui s’ouvre « donne l’espoir de panser (leurs) blessures et d’envisager une réconciliation ».

Ce procès devra être l’opportunité pour les accusés de « reconnaître leurs torts et demander pardon au peuple », estime le secrétaire général adjoint de l’ABCE, Christophe Lompo.

« Nous attendons que la lumière soit faite, la vérité dite et que les réparations et indemnisations aux parents des martyrs et aux blessés soient faites », a espéré de son côté le président de l’ABCE, Honoré Sawadogo.

Test grandeur nature

« Au-delà des ayants droit des victimes et des blessés, ce procès interpelle l’ensemble des démocrates, patriotes et révolutionnaires et appelle à la plus grande vigilance », a jugé le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré, qui apporte une assistance judiciaire aux victimes.

Selon le MBDHP, ce procès est un « test grandeur nature de la crédibilité de la justice burkinabè », accusée très souvent d’être aux ordres du pouvoir.

Pour sa part, la Nouvelle alliance pour le Faso (Nafa), le parti de Djibrill Bassolé, a dénoncé la « mainmise de l’exécutif sur le tribunal militaire ».

« Trop de décisions iniques et arbitraires ont été prises à mon encontre en violation flagrante de mes droits pour que je fasse confiance à la justice militaire », a confié mardi Djibrill Bassolé dans un entretien au quotidien privé Le Pays.

Grand déballage

Le général Gilbert Diendéré, principal accusé, ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, s’est attaché les services de cinq avocats pour ce procès, a confié un de ses proches, sous couvert de l’anonymat.

« Il est prêt pour ce procès, prêt pour un grand déballage », a-t-il assuré. « C’est un procès d’essai pour le Burkina Faso, parce qu’il y a beaucoup de dossiers pendants. C’est à travers celui-là que le peuple va tester notre justice », a confié un proche du général Gilbert Diendéré, le principal accusé.

Selon des sources judiciaires, le général Diendéré a demandé que des hauts responsables de l’armée puissent comparaitre comme témoins, de même que l’actuel président Roch Marc Christian Kaboré et l’ancien président de la transition Michel Kafando.

Pour certains analystes, le procès du putsch de 2015 pourrait apporter des éclaircissements sur des affaires non résolues, comme l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987 ou du journaliste Norbert Zongo en 1998, dans lesquelles les noms du général Diendéré ou de la garde prétorienne de Blaise Compaoré sont souvent cités.

Jeuneafrique.com

Burkina : Djibrill Bassolé touché, mais pas coulé

mars 11, 2017

Poursuivi pour « trahison » et « attentat à la sûreté de l’État », Djibrill Bassolé devrait être jugé entre mai et septembre 2017. © Camille Millerand/JA

Incarcéré depuis septembre 2015, l’ancien ministre burkinabè souffre de sérieux problèmes cardiaques. Mais il peut désormais compter sur le soutien de l’opposition.

Que faire de Djibrill Bassolé ? C’est le casse-tête du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Depuis un premier malaise cardiaque, le 23 janvier 2017, le prisonnier Bassolé fait la navette entre la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) et la polyclinique internationale de Ouagadougou.

Le 31 janvier, le cardiologue Ali Niakara écrivait au sujet de cet ancien ministre de Blaise Compaoré : « Au regard des facteurs de risque cardio-vasculaire, une maladie coronaire ne peut être exclue. Nous préconisons la réalisation d’une angiographie coronaire […] qui ne peut pas être réalisée au Burkina Faso, dont les centres de cardiologie ne sont pas dotés du plateau technique. » Commentaire du Français Alexandre Varaut, l’un des avocats du prisonnier : « Soit la justice militaire lui permet d’aller se soigner correctement à l’étranger, soit elle prend le risque de le tuer. »

Stressé par l’attente du procès

Djibrill Bassolé est un homme fier. « Le 28 février, je suis allé le voir à la Maca, raconte l’un de ses derniers visiteurs. Il ne voulait pas me montrer qu’il était fatigué. Mais à ses traits tirés, je voyais bien qu’il puisait dans ses réserves. » En tant que général de gendarmerie, le prisonnier, qui partage sa cellule avec quelques autres officiers, a droit à la télévision et à un réfrigérateur, où il conserve la nourriture que lui apporte chaque jour sa femme ou l’un de ses cinq enfants.

Aucun contact avec son célèbre codétenu, le général Gilbert Diendéré. Les deux hommes logent dans deux quartiers différents de la Maca. À 59 ans, Bassolé commence à être usé par ce que le docteur Ali Niakara appelle le « stress ». En clair, la prison et l’attente de son procès, prévu entre mai et septembre prochains.

Connivence avec les hommes de Diendéré et les jihadistes du Sahel

Que risque Bassolé ? Les charges retenues contre lui – « trahison », « attentat à la sûreté de l’État » – sont lourdes. La veille de son arrestation, le 28 septembre 2015, le gouvernement de transition, qui venait de survivre à un coup d’État, l’a accusé d’avoir « appuyé » les putschistes et d’avoir contribué à la « mobilisation de forces étrangères et de groupes jihadistes ».

Et à partir de la fameuse conversation téléphonique présumée entre Bassolé et Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, le procureur militaire de Ouagadougou cherche à démontrer que l’ex-ministre a utilisé son carnet d’adresses – l’un des plus fournis du continent – pour mettre en contact les putschistes de Diendéré, non seulement avec des militaires ivoiriens mais avec des groupes jihadistes du Sahel.

Retournement de situation ?

Une connexion jihadiste ? « C’est un épouvantail qu’on agite pour frapper l’opinion, mais c’est absurde. En dehors de la prétendue écoute téléphonique, il n’y a rien dans le dossier d’accusation », clament les avocats du prisonnier. En fait, parce qu’il connaît tous les secrets des quinze dernières années du régime de Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé fait fantasmer. « L’opinion burkinabè est divisée à son sujet, reconnaît Rasmané Ouedraogo, de la Nouvelle Alliance du Faso (Nafa), le parti créé par Bassolé en 2015. Mais en octobre 2016, plus de 5 000 femmes sont descendues dans la rue à Réo pour réclamer sa libération. Et aujourd’hui, toute l’opposition se mobilise en sa faveur. »

De fait, ce 1er mars, Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition politique, a « interpellé vigoureusement » le pouvoir pour que le prisonnier « puisse bénéficier le plus rapidement possible des soins adéquats ». Et si Bassolé commençait à retourner l’opinion en sa faveur ?

Jeuneafrique.com par

Zida ‘’authentifie’’ les enregistrements sonores entre Soro et Bassolé

décembre 5, 2015

Le Premier ministre burkinabè, Yacouba Isaac Zida, a attesté que la conversation téléphonique entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro et l’ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibrill Bassolé, enregistrée lors des évènements consécutifs au putsch manqué, est ‘’authentique’’

Il a fait cette révélation dans une interview accordée à la radio Savage FM et reprise par certaines radios de la capitale burkinabè et internationales

Et d’ajouter : ‘’il n’y a pas de débats à propos de son authenticité. D’ailleurs, moi, je ne discute pas sur cette question-là ».

Pour le chef de gouvernement burkinabè, ‘’il ne faut pas douter de l’intelligence du peuple burkinabè. Tous ceux qui ont pu l’écouter authentifient à moins d’être de mauvaise foi ».

Yacouba Isaac Zida se dit ‘’très déçu » de ce que Guillaume Soro et Djibrill Bassolé qu’il avoue connaitre personnellement, se soient engagés à faire entrer des forces étrangères au Burkina Faso.

Par ailleurs, il qualifie ‘’d’ambitions démesurées » le fait que le général Bassolé ‘’ait cherché à bruler son pays… à compromettre la vie des uns et des autres pour accéder au pouvoir ».

L’élément sonore en question a été rendu public, courant novembre, grâce à un journaliste. Il a été par la suite, diffusé sur les réseaux sociaux.

L’enregistrement d’environ 16 minutes est une conversation entre deux personnes présentées comme le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro et l’ancien ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Djibrill Bassolé dont la candidature à la présidentielle 2015 a été rejetée par le Conseil constitutionnel.

Dans l’élément, les deux interlocuteurs parlent de stratégies de déstabilisation du Burkina à travers des actions de répressions féroces des populations qui s’opposent au coup d’Etat du Général Gilbert Diendéré.

Des plans d’attaques de positions militaires sont également évoqués dans ladite conversation qui aurait eu lieu le dimanche 27 septembre 2015, alors que les forces armées nationales burkinabè étaient entrain de vouloir démanteler le camp de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), auteur de putsch manqué.

Actuellement, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, accusés entre autres, d’atteinte à la sureté de l’Etat, de crimes, sont détenus à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA), à Ouagadougou.

Apanews.net

Burkina: le chef des putschistes et l’ex-ministre des Affaires étrangères inculpés d’attentat à la sûreté de l’Etat

octobre 6, 2015

Ouagadougou – Le général Gilbert Diendéré, leader du putsch avorté du 17 septembre au Burkina Faso, et l’ancien ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé ont été inculpés mardi d’attentat à la sûreté de l’Etat, a appris l’AFP de sources judiciaires concordantes.

Onze chefs d’inculpation dont attentat à la sûreté de l’Etat, collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure, meurtre, coups et blessures volontaires, destruction volontaire de biens ont été retenus contre les deux hommes, de sources proches des dossiers.

Tous deux ont été placés sous mandat de dépôt, selon ces sources qui ont souhaité conserver l’anonymat.

Le général Diendéré, ancien droit de l’ex-président Blaise Compaoré, s’était rendu de lui-même à la justice le 1er octobre, après s’être réfugié pendant deux jours chez le Nonce apostolique à Ouagadougou. Chef des putschistes, il avait à plusieurs reprises promis de se mettre à la disposition de la justice.

M. Bassolé, figure du régime Compaoré dont il a dirigé la diplomatie, qui a été arrêté le 29 septembre, nie en revanche toute implication dans le putsch, comme l’avait signalé mercredi denier son avocat parisien Me Alexandre Varaut.

Le Conseil constitutionnel avait rejeté début septembre la candidature de M. Bassolé à la présidentielle prévue le 11 octobre, en application d’une loi électorale très controversée, votée en avril, rendant inéligibles tous ceux qui ont soutenu un changement inconstitutionnel (référence au projet de loi de révision de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement été fatal au régime).

Une des principales revendications des putschistes portait sur des élections inclusives, c’est-à-dire qui autorisent les candidatures d’anciennes personnalités du régime Compaoré.

L’ancien ministre et le général Diendéré font partie des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Compaoré.

Le général Diendéré avait pris les rênes du pouvoir le 17 septembre, au lendemain de la prise d’otage du président et de ministres de transition par le régiment de sécurité présidentielle, unité d’élite de l’armée et ancienne garde prétorienne de Compaoré. Il a rendu le pouvoir au président de transition Michel Kafando le 23 septembre, après le constat d’échec du putsch face à une forte mobilisation populaire.

Dix personnes ont été tuées lors du coup d’Etat, selon le bilan officiel donné par le gouvernement.

Romandie,com avec(©AFP / 06 octobre 2015 22h33)