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Ces tanks russes qui tirent sur les soldats russes

février 21, 2023

Ils sont cachés à plusieurs endroits en Ukraine. Celui que nous avons vu est perdu au milieu des champs du Donbass. Ce sont des ateliers militaires. Des endroits où l’on retape des chars ukrainiens, mais aussi des engins russes saisis sur le champ de bataille, puis retournés contre l’ennemi.

Des tanks ukrainiens en réparation dans un atelier clandestin.

Des tanks ukrainiens en réparation dans un atelier clandestin. Photo : Radio-Canada/Yanik Dumont Baron

Un contact de l’armée ukrainienne nous a donné rendez-vous près d’un pont. De là, il nous guide vers un petit secteur industriel au milieu des champs. Vers un vaste hangar au toit voûté.

Nous sommes dans l’est du pays. Pas trop loin du front. L’armée ukrainienne nous demande de ne pas en dire plus. De ne photographier que l’intérieur.

Dans ce hangar, on retrouve des outils, des pièces détachées. Et des chars d’assaut endommagés. Nous sommes dans l’atelier du bataillon de réparation pour la 3e brigade de blindés ukrainienne.

Un soldat armé monte la garde à l’entrée, près d’un poêle à bois. Le sol est en terre battue. Des oiseaux vont et viennent. Quelques drapeaux jaune et bleu sont bien en vue.

Trois mécaniciens en tenue militaire s’affairent sur un de ces gros véhicules à chenilles. Ils tentent de réparer un char T-72. Un tank abandonné en Ukraine par l’ennemi russe.

Toute marque qui l’identifie à l’ennemi a été effacée. Les Ukrainiens utilisent les mêmes modèles de chars, issus de l’époque soviétique. Ce tank est un peu comme un cadeau tombé du ciel.

Quand on voit un tank russe abandonné, on prend tout ce qu’on peut. On devient comme des enfants, lance le commandant Oleksandr Dereka, responsable de ce bataillon de réparation.

Pour nous, ce ne sont que des machines. On ne s’arrête pas à penser que des Russes sont peut-être morts dans le char. On manque de pièces de rechange!

Des chars donneurs d’organes pour l’armée ukrainienne

L’unité aurait déjà réparé et renvoyé au front cinq blindés russes. Soit environ le quart des chars que sa brigade a perdus au combat. Et c’est sans compter tous les morceaux qui peuvent être utiles.

Regardez autour de vous, lance-t-il : des transmissions, des moteurs, des roues. Plus de la moitié de ce que vous voyez ici vient de blindés russes!

Des chars dont la présence est souvent signalée au commandant par des contacts dans la région.

Mais ce n’est pas tout ce qui est abandonné qui est récupérable. La machinerie est souvent mal entretenue, explique le commandant Dereka. Les Russes maltraitent leur équipement.

Le mitrailleur Roman Batsenko est d’accord. Il affirme avoir souvent piloté des tanks repris aux soldats russes. Il compare ces chars à des donneurs d’organes pour l’armée ukrainienne.

Cet engin blindé ukrainien, déjà bien éprouvé, fait un passage obligé par l'atelier.

Cet engin blindé ukrainien, déjà bien éprouvé, fait un passage obligé par l’atelier. Photo: Radio-Canada /Yanik Dumont Baron

On leur renvoie leurs propres obus

Comme mitrailleur, Roman Batsenko fait équipe avec deux autres soldats, installés dans le blindé. C’est lui qui vise et doit détruire les cibles adverses. Il a cessé de compter ses victimes.

Mais il arrive fréquemment que l’engin à bord duquel il doit travailler ne soit plus en état de fonctionner. Touché par un tir russe. Ou victime d’un problème mécanique.

Dans ce cas, l’équipe de Roman Batsenko prend des armes antichars, saute dans une tranchée… Parfois dans l’espoir de pouvoir voler un tank à l’ennemi.

Le mitrailleur assure s’être emparé de plusieurs chars russes. Des véhicules abandonnés par l’adversaire. Des vols parfois risqués, réalisés tout près des lignes russes.

Peu importe si c’est un char ukrainien ou un char russe. Le but, c’est de détruire ceux de l’adversaire venu prendre nos terres. Plus vite on le fera, souligne-t-il, plus vite on rentrera à la maison.

Roman Batsenko voit bien l’ironie de l’opération. On leur renvoie leurs propres obus, lance-t-il en riant. Mais c’est la guerre. Pas de place aux sentiments.

Tenir, mais pour combien de temps?

Un mécanicien démarre un des chars pour le déplacer. Le grand entrepôt se remplit vite de fumée. L’air est toxique, mais le travail continue, comme si de rien n’était.

Le commandant Dereka observe ses hommes, un peu comme un père bienveillant. Il apprécie leurs efforts, mais comprend aussi les limites de l’exercice.

Ça fait plus de onze mois que ces tanks sont au combat. Ça me fait mal de l’admettre, mais ils ne sont pas invincibles. Ces machines ont fait leur temps. Certaines ont plus de 40 ans.

Les duels d’artillerie du Donbass se font surtout avec des engins qui sont en fin de vieC’est dur de l’admettre, mais on est aux limites de ce qu’il est possible de faire avec eux, convient-il.

C’est pour ça que le commandant attend avec impatience les chars Abrams américains, les Leopard allemands et canadiens et les Challenger britanniques. Des véhicules plus performants, promis pour le printemps.

La bataille est un peu personnelle pour le commandant. Un de ses fils s’est installé sur des terres agricoles de la Saskatchewan il y a quelques années. Il lui manque. Il espère une victoire sur la Russie afin de le convaincre de rentrer vivre en Ukraine à ses côtés.

Avec Radio-Canada par Yanik Dumont Baron

Guerre en Ukraine : des œuvres d’art exfiltrées par des pilleurs russes

juin 12, 2022

D’après le « Guardian », un groupe de pilleurs aurait volé de précieux objets en or scythe en Ukraine pour les rapatrier illégalement en Russie.

Un fragment de pectoral dore datant du IVe siecle. Collection du Musee des tresors historiques de Kiev. (illustration)
Un fragment de pectoral doré datant du IVe siècle. Collection du Musée des trésors historiques de Kiev. (illustration)
 © SPUTNIK / Sputnik / Sputnik via AFP

Les forcées armées russes sont accusées d’avoir volé des œuvres d’art en Ukraine. Une équipe internationale de chercheurs en Virginie (États-Unis) a entrepris de remonter ces réseaux criminels entre l’Ukraine et la Russie. D’après ses constatations, des contrebandiers se seraient organisés pour exfiltrer de précieuses collections d’art et d’or. « Il existe maintenant des preuves très solides qu’il s’agit d’un mouvement russe délibéré, avec des peintures et des ornements spécifiques ciblés et emmenés en Russie », a affirmé Brian Daniels, un anthropologue travaillant avec des archéologues, des historiens et des spécialistes de l’imagerie numérique, auprès du Guardian.

Selon cette cellule de chercheurs, les pilleurs russes viseraient particulièrement l’or scythe. Leur valeur monétaire ne serait d’ailleurs pas leur intérêt premier. Voler ces trésors cachés serait un moyen pour les soldats russes de « porter atteinte à l’identité de l’Ukraine », en tant que pays indépendant, selon Brian Daniels. Une manière de priver le peuple ukrainien d’un patrimoine historique constitutif de son histoire. « Ces objets sont visuellement époustouflants, et il y a maintenant tellement de cas rapportés de vols qu’il est évident qu’il s’agit d’une stratégie », a supposé le chercheur américain auprès du Guardian.

Des pillages à Marioupol

Alors que l’invasion russe ravage l’Ukraine depuis le 24 février, plusieurs cas de pillages de musées ont été dénoncés par les autorités ukrainiennes. À titre d’exemple, plus de 2 000 pièces des musées de Marioupol, dont des monnaies rares et artefacts en or scythe, auraient notamment été pillées et acheminées dans le Donbass, dans la « république » autoproclamée de Donetsk. Comme le relate le Guardian, les troupes russes ont fait main basse sur plusieurs œuvres originales datées du XIXe siècle, dont un unique manuscrit de la Torah et un Évangile de 1811.

Par Le Point avec AFP

Ukraine: « C’est l’enfer » dans le Donbass, déplore Zelensky

mai 20, 2022
Une femme, Klaudia Pushnir, 88 ans, prend sa tête dans ses mains, en pleurant, dans un sous-sol.

Les autorités ukrainiennes estiment que quelque 15 000 civils vivent encore à Sievierodonetsk, où ils se réfugient dans des sous-sols et des souterrains. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba

« C’est l’enfer » dans le Donbass, qui est « complètement détruit », a déploré dans un message vidéo diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les troupes russes y ont de nouveau intensifié leurs efforts vendredi, surtout à Sievierodonetsk, où plusieurs civils seraient morts.

Les Russes ont continué leur assaut sur Sievierodonetsk vendredi, au point où il serait devenu impossible de connaître le nombre exact de victimes. « L’armée russe a entamé une destruction de grande ampleur de Sievierodonetsk, a déclaré le gouverneur de la région de Louhansk, Sergueiï Gaïdaï, sur Telegram. « L’intensité des bombardements a doublé, [les Russes] pilonnent les quartiers résidentielles pour les détruire maison par maison. »

Jeudi, les autorités ukrainiennes avait déclaré que douze civils avaient été tués à Sievierodonetsk et 40 autres blessés par les forces russes, qui y ont multiplié les bombardements dans les derniers jours.

« Nous ne savons pas combien il y a de victimes car il est tout simplement impossible d’aller vérifier dans chaque appartement. »— Une citation de  Sergueiï Gaïdaï, gouverneur de la région du Louhansk Un bâtiment détruit à Sievierodonetsk.

Les Russes auraient détruit 70 % des résidences de Sievierodonetsk, selon le gouverneur régional. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba

Des troupes russes auraient ouvert le feu vendredi sur une école de Sievierodonetsk, où plus de 200 personnes se réfugient, dont des enfants, selon Sergeiï Gaïdaï. Trois adultes seraient morts, a-t-il ajouté. Aucun média n’a cependant été en mesure de confirmer ces informations pour l’instant.

Il resterait environ 15 000 civils dans cette ville qui comptait plus de 100 000 habitants avant la guerre, estime son chef de l’administration militaire, Oleksandr Striuk. Ils vivent dans des abris et des sous-sols et, depuis une semaine, seraient sans électricité, sans Internet, sans moyens de communication.

« Environ 70 % du parc immobilier de la ville a été détruit », a estimé Sergueiï Gaïdaï sur Telegram. Cela représente 11 000 maisons, dont 3000 sont des immeubles à logements, a-t-il ajouté.

La destruction méthodique des villes, qui vise à priver leurs défenseurs d’abris jusqu’à ce qu’ils soient contraints à s’en retirer, est la tactique utilisée par la Russie depuis le début de la bataille du Donbass.Une femme prépare un feu à l'extérieur pour se faire à manger.

Sans électricité, les derniers civils de Sievierodonetsk doivent se débrouiller avec ce qu’ils ont pour se faire à manger et se réchauffer. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba

Plus tôt, le ministre russe de la Défense déclarait que la Russie avait presque terminé la libération de la République autoproclamée de Louhansk, à une soixantaine de kilomètres de la frontière.

Si l’Ukraine admet que les Russes avancent dans l’est, elle assure que les troupes ukrainiennes tiennent le coup. L’attaque sur Sievierodonetsk a échoué. Les Russes ont subi des pertes de personnel et se sont repliés, a déclaré Sergueiï Gaïdaï.

Une vidéo publiée par la Garde nationale ukrainienne la montre d’ailleurs faisant exploser un pont, qui serait celui reliant Sievierodonetsk à Rubizhne, voulant ainsi ralentir l’avancée des troupes russes dans la région. Aucun média n’a toutefois pu vérifier l’origine et l’authenticité de la vidéo.Une capture d'écran d'une vidéo montrant le pont qui explose d'une vue aérienne.

Les autorités ukrainiennes assurent avoir fait exploser ce pont qui lie Severodonetsk à Rubizhne pour freiner l’avancée des Russes dans le Donbass. Photo : Reuters/Ukraine National Guard

La ville de Sievierodonetsk est stratégiquement importante pour la Russie parce que la contrôler lui permettrait de se diriger vers l’ouest et de rejoindre les troupes russes au sud-est d’Izyum.

Elle est également une des dernières poches de résistance de la région, avec Lyssytchansk, à une dizaine de kilomètres, aussi le théâtre de combats intenses depuis jeudi. La prise de ces deux villes permettrait donc à Moscou de revendiquer le contrôle total de la province et de la placer sous l’autorité de la république populaire de Louhansk.Le missile, le nez dans le sol.

Un missile a atterri sans exploser devant une garderie de Lyssytchansk où sept personnes se réfugient dans le sous-sol depuis deux mois. Photo : Getty Images/AFP/Yasuyoshi Chiba

Cette intensification des attaques russes n’a aucune explication militaire, a réagi dans son allocution quotidienne Volodymyr Zelensky.

« C’est une tentative délibérée et criminelle de tuer le plus d’Ukrainiens possible. De détruire le plus de maisons, d’installations sociales et d’entreprises possible. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président ukrainien.

Vendredi après-midi, à Lozova, à 150 km au sud de Kharkiv, au moins sept personnes, dont un enfant de 11 ans, ont été blessés dans une puissante frappe de missile russe sur un centre culturel fraîchement reconstruit, a annoncé Zelensky sur Telegram.

Le président ukrainien a accompagné son message d’une vidéo montrant une puissante explosion pulvérisant le bâtiment dans un panache de fumée, tandis que deux voitures passaient à proximité, l’une tentant ensuite de fuir la zone.Selon le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, la situation sur le front reste tendue vendredi et montre des signes d’aggravation.

« Les forces d’occupation russes mènent des tirs intenses tout le long de la ligne de contact et tentent de frapper à l’artillerie profondément dans les défenses des troupes ukrainiennes. »— Une citation de  Oleksandre Motouzianyk, porte-parole du ministère ukrainien de la DéfenseUne capture d'écran d'une vidéo montrant le moment où le missile frappe le centre culturel de Lozova.

La Russie aurait bombardé le centre culturel de Lozova, où des civils se réfugiaient. Photo : Reuters/State Emergency Service of Ukrai

Les derniers défenseurs d’Azovstal cessent de combattre

Vendredi matin à Marioupol, les derniers combattants retranchés dans l’usine d’Azovstal ont reçu l’ordre de Kiev d’arrêter de se battre, a déclaré Denys Prokopenko, commandant du régiment d’Azov, dans une vidéo publiée sur Telegram.

Les autorités militaires ont donné l’ordre de sauver des vies, de préserver le bien-être des militaires et de cesser de défendre la ville.

Selon la Russie, environ 2000 combattants se seraient rendus dans les derniers jours.Des combattants, dans les souterrains d'Azovstal, devant un drapeau ukrainien.

Les derniers combattants retranchés dans l’usine d’Azovstal ont cessé les combats vendredi, à la demande de Kiev, qui désire « sauver des vies ». Photo : Reuters/Dmytro Orest Kozatskyi/Azov Regi

Selon Kiev, 90 % de la ville de Marioupol aurait été détruit et au moins 20 000 personnes y auraient péri depuis le début des combats.

La fin des combats à Marioupol pourrait permettre à plusieurs troupes russes de rejoindre celles qui combattent dans le Donbass et d’y intensifier encore les offensives.

Une fois que la Russie aura sécurisé Marioupol, il est probable qu’elle déplacera ses forces pour renforcer les opérations dans le Donbass, a déclaré le gouvernement britannique.

Mais ces unités doivent être rééquipées et remises en état avant de pouvoir être redéployées efficacement, alors même que le commandement russe est sous pression pour des résultats, analyse la même source. La Russie va probablement redéployer ses forces rapidement sans préparation adéquate, ce qui risque d’encore augmenter leur usure.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters, BBC et CNN

Vladimir Poutine ne compte pas s’arrêter au Donbass, selon le renseignement américain

mai 10, 2022

Le président russe table sur un essoufflement du soutien occidental à l’Ukraine, croit la cheffe du renseignement américain. Il devra néanmoins recourir à la loi martiale pour parvenir à ses fins.

Un convoi de chars militaires sur une route.

Un convoi de chars russes sur la route de Marioupol (archives) Photo: Reuters/Chingis Kondarov

Vladimir Poutine n’a pas l’intention de limiter sa volonté d’occupation à la seule région du Donbass en Ukraine, mais veut porter le conflit à la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré mardi la cheffe du renseignement américain, Avril Haines.

Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass, a déclaré Mme Haines lors d’une audition au Congrès.

Les services de renseignement américains estiment que l’armée russe veut étendre le pont terrestre [dans le sud de l’Ukraine] à la Transnistrie, a-t-elle ajouté.

S’il est possible que les forces russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa sans décréter une forme de mobilisation générale, a-t-elle ajouté.

Le président russe compte probablement sur un affaiblissement de la détermination des États-Unis et de l’Union européenne lorsque les pénuries de biens alimentaires et la hausse des prix de l’énergie vont s’aggraver, a-t-elle prévenu.Avril Haines parle dans un micro en faisant un geste de la main.

La directrice du renseignement national américain, Avril Haines, a livré ses projections sur le conflit en Ukraine lors d’un témoignage devant le Comité des forces armées du Sénat. Photo : Reuters/Kevin Lamarque

Les ambitions de M. Poutine dépassent, selon elle, les capacités de l’armée russe et cela signifie probablement que nous allons évoluer dans les prochains mois selon une trajectoire plus imprévisible et potentiellement une escalade, a ajouté Mme Haines.

« La tendance actuelle augmente les chances que le président Poutine se tourne vers des mesures plus draconiennes, y compris l’instauration de la loi martiale, la réorientation de la production industrielle ou une potentielle escalade militaire afin de libérer les ressources nécessaires pour atteindre ses objectifs. »— Une citation de  Avril Haines, directrice du renseignement national des États-Unis.

Nous continuons de penser que le président Poutine n’ordonnera l’usage de l’arme nucléaire que s’il perçoit une menace existentielle pour l’État ou le régime russe, a-t-elle noté.

Le président russe pourrait néanmoins y recourir s’il pense qu’il perd la guerre en Ukraine et que l’OTAN est soit en train d’intervenir soit se prépare à intervenir, a-t-elle précisé.

Mais, même dans cette hypothèse, il est probable qu’il enverrait des signaux avant de le faire, a noté Avril Haines.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

Le Canada impose de nouvelles sanctions contre 203 Russes du Donbass

avril 27, 2022
Mélanie Joly devant une série de micros.

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, lors de son arrivée au sommet de l’OTAN, le 7 avril 2022 Photo: AP/Olivier Matthys

Affaires mondiales Canada a annoncé mercredi que de nouvelles sanctions ont été imposées à plus de 200 personnes pour avoir soutenu les attaques du président Poutine dans la région du Donbass.

Les sanctions canadiennes se concentrent sur la nouvelle tentative russe d’annexer des zones du Donbass, en ciblant les personnes qui tentent de soutenir la prochaine phase de la guerre russe contre l’Ukraine.

Parmi les personnes sanctionnées, on retrouve 11 fonctionnaires et 192 autres membres des conseils populaires des territoires séparatistes de Louhansk et de Donetsk.

Le Canada a imposé des sanctions contre plus de 1000 personnes ou entités de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie depuis l’invasion du 24 février, portant à 1400 le nombre total depuis l’annexion de la Crimée en 2014.

La semaine dernière, le Canada a ajouté 14 autres Russes à sa liste de sanctions, dont les deux filles de Vladimir Poutine, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova.

Le Canada veut ainsi montrer l’unité internationale, affirme le premier ministre. Le message envoyé à la Russie avec l’application de toutes les sanctions est que nous sommes unis et que le reste du monde répond fortement [au conflit], a expliqué Justin Trudeau à son entrée à la Chambre des communes.

« Le Canada utilise tous les outils à sa disposition pour s’assurer que l’ordre international fondé sur des règles est maintenu et que les complices de violations du droit international répondent de leurs crimes »— Une citation de  Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères

Mardi, la ministre Joly a indiqué mardi que le gouvernement canadien s’apprêtait à présenter un projet de loi qui permettrait d’utiliser les avoirs gelés pour aider les victimes de cette guerre.

La Russie réplique à l’international

De son côté, la Russie a expulsé trois diplomates norvégiens et a interdit l’entrée au pays à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique.

La Russie a aussi expulsé dix diplomates japonais. Ceux-ci doivent quitter Moscou avant le 10 mai prochain.

Depuis l’offensive que mène Vladimir Poutine en Ukraine depuis la fin février, une pluie de sanctions et de condamnations internationales s’en est suivie.

Depuis Moscou rétorque avec les expulsions de nombreux diplomates internationaux.

Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne