Posts Tagged ‘Donetsk’

L’Ukraine reconnaît avoir mené la frappe qui a tué 63 soldats russes près de Donetsk

janvier 2, 2023
Une batterie de missiles HIMARS.

Les États-Unis ont livré plusieurs systèmes de missiles aux forces ukrainiennes, dont le système HIMARS (archives). Photo : AFP via Getty Images/Gints Ivuskans

La Russie a reconnu lundi la mort de 63 de ses soldats en Ukraine, tués dans une frappe en territoire séparatiste dans l’est du pays, les plus lourdes pertes en une seule attaque admises par Moscou depuis le début de l’invasion.

L’armée n’a qu’à de très rares reprises donné un bilan de son offensive ou communiqué sur ses pertes. Selon le ministère russe de la Défense, 63 militaires ont été tués dans l’explosion de quatre missiles tirés par des systèmes HIMARS, une arme fournie par les États-Unis aux forces ukrainiennes.

Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, qui n’a pas précisé la date de la frappe, ces missiles ont frappé un centre de déploiement provisoire de l’armée russe à Makiïvka, ville sous occupation russe située à l’est de la ville séparatiste de Donetsk.

Igor Konashenkov.

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov. Photo : Getty Images/Natalia Kolesnikova

Le ministère a encore assuré avoir abattu deux des six missiles tirés sur cette cible à Makiïvka.

L’état-major ukrainien a, quant à lui, reconnu avoir mené cette frappe, réalisée selon lui avant le Nouvel An le 31 décembre, détruisant ou endommageant jusqu’à 10 véhicules. Les pertes en matière de personnel pour les occupants sont en train d’être précisées, a-t-il indiqué.

Dimanche, des médias russes et ukrainiens avaient commencé à faire état de cette frappe, affirmant qu’elle avait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, au moment du passage à la nouvelle année, et qu’un bâtiment où se trouvaient des réservistes récemment mobilisés en Russie avait été touché.

L’annonce de ces lourdes pertes a immédiatement provoqué des critiques envers le commandement militaire russe, accusé notamment par l’ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, d’avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé.

Le gouverneur de la région russe de Samara, Dmitri Azarov, a lui annoncé l’ouverture d’une ligne téléphonique pour les proches des soldats tués, parmi lesquels figurent ses administrés.

Une nouvelle année qui commence sous les frappes

L’annonce de cette frappe intervient après un Nouvel An marqué par des bombardements russes sur Kiev et d’autres villes samedi, dimanche et lundi, qui ont fait cinq morts et une cinquantaine de blessés.

Lundi à l’aube, les frappes ont provoqué des coupures de courant à Kiev.

Les Russes ont lancé plusieurs vagues de drones Shahed de fabrication iranienne, a déclaré Oleksiï Kouleba, le chef de l’administration militaire de la région de Kiev, précisant que les frappes étaient dirigées contre des infrastructures essentielles.

Un drone vole dans le ciel.

Ce drone russe photographié à Kiev correspond à la description d’un drone de fabrication iranienne Shahed-136, selon les autorités ukrainiennes. Photo : Reuters

La défense antiaérienne ukrainienne a affirmé avoir abattu 41 drones et un missile russes.

L’opérateur DTEK a annoncé que l’attaque avait infligé des dégâts aux infrastructures liées à l’alimentation en électricité de Kiev et qu’il devait de ce fait imposer des coupures d’urgence.

La compagnie nationale Ukrenergo a confirmé les pannes de courant, tout en assurant que la situation était totalement sous contrôle.

Après une série de revers militaires sur le terrain et d’attaques ukrainiennes ayant visé le territoire russe et la Crimée annexée, Moscou a opté à partir d’octobre pour une tactique de bombardement des infrastructures de l’Ukraine, provoquant régulièrement des coupures d’électricité et d’eau.

Les autorités russes ont quant à elles fait état lundi d’une attaque ukrainienne au drone sur une installation électrique dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, et ont affirmé avoir abattu un drone de reconnaissance ukrainien se dirigeant cette fois vers la grande ville de Voronej.

Moscou avait assuré que ses frappes du Nouvel An avaient visé des installations de fabrication de drones.

Les Russes sont en train de perdre. Les drones, les missiles et tout le reste ne les aideront pas. Parce que nous sommes ensemble, a réagi dimanche soir le président Volodymyr Zelensky.

Des militaires ukrainiens sur un véhicule blindé de transport de troupes.

Des militaires ukrainiens sur un véhicule blindé de transport de troupes. Photo : Reuters

L’armée russe a par ailleurs déclaré dimanche poursuivre son offensive dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, où se concentre actuellement l’essentiel des combats.

L’état-major des forces ukrainiennes a, à cet égard, souligné dimanche soir que l’ennemi […] continuait de tenter des attaques dans le secteur de Bakhmout, le point le plus chaud du front, où les deux camps subissent de lourdes pertes.

Les soldats engagés dans cette bataille sont soumis à une incroyable fatigue morale et physique. Et dans cette guerre d’usure sans fin, certains finissent par se percevoir comme de la viande, juste bons à être envoyés à la mort, a expliqué sur place à l’AFP Mark Kouptchenenko, un jeune aumônier militaire ukrainien qui va tous les jours sur le front.

Il n’y a pas ou très peu de rotations, ils sont en permanence au combat, sous une pression énorme, soumis à des ordres que parfois ils ne comprennent plus, a-t-il encore dit.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Guerre en Ukraine : deux Britanniques et un Marocain condamnés à mort

juin 9, 2022

La justice des autorités séparatistes de Donetsk a décidé de la peine capitale pour deux soldats britanniques et un marocain. Londres se dit « gravement préoccupée ».

Capture par les forces separatistes ukrainiennes, Aiden Aslin est l'un des trois hommes condamnes a mort a Donetsk.
Capturé par les forces séparatistes ukrainiennes, Aiden Aslin est l’un des trois hommes condamnés à mort à Donetsk.© KONSTANTIN MIHALCHEVSKIY / Sputnik / Sputnik via AFP

Les agences de presse russes ont révélé ce jeudi 9 juin que deux Britanniques et un Marocain ont été condamnés à mort jeudi pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk. Les trois hommes avaient été faits prisonniers en Ukraine, où ils combattaient pour Kiev. « La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d’avoir participé aux combats comme mercenaires », a indiqué l’agence de presse officielle russe TASS.

Les trois accusés vont « faire appel », a précisé à TASS l’avocat de l’un des trois hommes, Pavel Kossovan. Selon TASS, Shaun Pinner et Brahim Saadoun avaient plaidé non coupable mercredi aux accusations de « mercenariat », mais reconnu leur participation aux combats « visant à la prise violente du pouvoir ». La famille d’Aiden Aslin avait expliqué fin avril que ce dernier avait déménagé en 2018 en Ukraine, où il a rencontré sa petite amie et s’est finalement installé à Mykolaïv. Il avait décidé de rejoindre les Marines ukrainiens et a servi dans cette unité pendant près de quatre ans.

« Ni un volontaire ni un mercenaire »

« Il n’est pas, contrairement à la propagande du Kremlin, un volontaire, un mercenaire ou un espion. Aiden faisait des plans pour son avenir en dehors de l’armée, mais comme tous les Ukrainiens, sa vie a été bouleversée par l’invasion barbare de Poutine », selon sa famille. La famille de Shaun Pinner avait aussi expliqué que celui-ci n’était « ni un volontaire ni un mercenaire, mais sert officiellement dans l’armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne ». Il s’était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et a épousé une Ukrainienne.

Des responsables prorusses avaient laissé entendre ces dernières semaines que des soldats ukrainiens capturés, notamment ceux du régiment nationaliste Azov, pourraient être jugés et encourraient la peine capitale. Un moratoire sur la peine de mort est en vigueur en Russie depuis 1997, mais ce n’est pas le cas dans les deux territoires séparatistes de l’Est ukrainien.

Mercredi, la Légion internationale pour la défense de l’Ukraine (Lidu) avait dénoncé le procès de l’un de ses membres, capturé par les séparatistes, Andrew Hill. Selon cette organisation qui regroupe les volontaires étrangers combattant avec l’Ukraine, Andrew Hill est un « légionnaire qui a un contrat avec l’armée ukrainienne » et non un mercenaire. Il n’était pas clair dans l’immédiat si les trois hommes condamnés à mort étaient membres de la Légion internationale pour la défense de l’Ukraine.

Londres se dit « gravement préoccupée »

Le Royaume-Uni s’est dit « gravement préoccupé » après l’annonce de la condamnation à mort des deux combattants britanniques. « Nous sommes évidemment gravement préoccupés. Nous répétons que les prisonniers de guerre ne devraient pas être exploités pour des raisons politiques », a affirmé un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson, tandis que la cheffe de la diplomatie Liz Truss a dénoncé un « simulacre de jugement sans aucune légitimité ».

Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l’invasion russe en Ukraine, a annoncé la Lidu, organisme officiel des combattants volontaires étrangers. La Russie a pour sa part affirmé cette semaine avoir tué « des centaines » de combattants étrangers en Ukraine depuis le début de son offensive le 24 février, parvenant selon elle à endiguer le flux de nouveaux arrivants.

Par Le Point avec AFP

Ukraine: Donetsk rend hommage à son « président » assassiné

septembre 2, 2018

Des dizaines de milliers de personnes se sont recueillies le 2 septembre 2018 sur le cercueil du principal dirigeant séparatiste prorusse de l’est de l’Ukraine Alexander Zakhartchenko, tué dans un attentat. / © AFP / ALEKSEY FILIPPOV

Applaudissements, larmes et des « merci! » lancés en direction du cortège funéraire: des dizaines de milliers de personnes ont rendu hommage dimanche à Donetsk au principal dirigeant séparatiste prorusse de l’est de l’Ukraine, Alexandre Zakhartchenko, tué vendredi dans une explosion.

Zakhartchenko, 42 ans, « président » de la République populaire autoproclamée de Donetsk (DNR), est la personnalité la plus prééminente parmi les insurgés prorusses tués en quatre ans de conflit. « Un héros » et un « frère », selon un proche du président russe Vladimir Poutine.

La foule d’admirateurs, dont de nombreux en larmes, une fleur à la main, s’était massée dans les rues pour voir passer le cercueil, en route vers le cimetière. Il avait été exposé plus tôt, durant quelques heures, dans un théâtre.

Selon les autorités locales, une centaine de milliers de personnes se sont déplacées pour ce dernier hommage. Parmi elles, se trouvait le président de la république séparatiste d’Ossétie du Sud, Anatoli Bibilov, et Alexandre Zaldostanov, patron des « Loups de la nuit », club de motards pro-Poutine dont des membres ont combattu dans l’est de l’Ukraine.

Dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle de DNR, un proche conseiller de M. Poutine, Vladislav Surkov, a parlé du séparatiste comme d’un « frère ».

« Tu es un vrai héros et c’est un honneur immense d’être ton ami », a également déclaré M. Surkov, appelant Zakhartchenko « Sacha », le diminutif de son prénom.

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté aux funérailles d’Alexander Zakharchenko « président » de la République populaire de Donetsk, le 2 septembre 2018. / © AFP / Aleksey FILIPPOV

Vladimir Poutine avait présenté ses condoléances vendredi à la famille de Zakhartchenko et aux habitants de l’est de l’Ukraine.

Les transports publics ont été temporairement suspendus dans la ville, où un deuil de trois jours a été proclamé, et des hommes armés en treillis coordonnaient la circulation dans le centre de Donestk.

D’énormes pancartes ont été érigées avec des portraits de Zakhartchenko et sur l’une d’elles, l’un de ses slogans: « Nous avons une mère patrie: la Russie ».

« Ils nous ont pris une partie de notre âme », lâche Oksana, une femme de 41 ans qui refuse de révéler son nom. « Il était comme un membre de la famille. C’est une perte personnelle pour moi ».

Dans la foule, nombreux sont ceux à accuser l’Ukraine de la mort de leur leader.

Alexander Timofeev, ministre du Revenu de la République autoproclamée de Donetsk le 2 septembre 2018 devant le cercueil du « président » Alexander Zakharchenko, tué dans une explosion / © AFP / Aleksey FILIPPOV

« Nous n’oublierons jamais cette tragédie, nous ne pardonnerons jamais », assure Sergueï Kapustin, 35 ans.

– A Kiev, on célèbre –

A Kiev, plusieurs dizaines de militants politiques ont eux célébré la mort de l’ennemi juré des autorités pro-occidentales, en dressant une table devant l’ambassade de Russie.

Ils y ont bu du vin pétillant et mangé du poulet devant des portraits de Vladimir Poutine, Zakhartchenko, et l’idole de la chanson soviétique, Iossif Kobzon, décédé également cette semaine. Ils leur ont ensuite jeté des os de poulet.

Les autorités rebelles et Moscou soupçonnent Kiev d’être à l’origine de l’explosion, tandis que l’Ukraine attribue cet assassinat aux querelles internes au mouvement rebelle, « pantins soutenus et financés » par Moscou selon les mots d’une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Ukraine : Donetsk rend hommage à son « président » assassiné / © AFP / Sergey Volskiy

Alexandre Zakhartchenko était devenu un chef de guerre dès le début du conflit entre les séparatistes et l’armée ukrainienne. En novembre 2014, quelques mois après que les territoires rebelles de l’est de l’Ukraine eurent proclamé leur indépendance, il était élu président de la DNR avec plus de 81% des suffrages.

Sa mort marque la fin des dirigeants historiques des territoires séparatistes.

Moscou a qualifié cet assassinat de « provocation », estimant qu’il allait entraîner une aggravation des tensions dans la région.

Le conflit entre séparatistes prorusses et armée ukrainienne a fait plus de 10.000 morts depuis son déclenchement en 2014.

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les séparatistes de l’Est de l’Ukraine, ce que Moscou dément avec véhémence.

Romandie.com avec(©AFP / (02 septembre 2018 18h05)

Ukraine: journée de deuil en hommage aux 32 mineurs tués dans l’est

mars 5, 2015

Donetsk (Ukraine) – L’Ukraine observe une journée de deuil jeudi après la mort d’au moins 32 mineurs dans un coup de grisou dans une mine de charbon de l’est séparatiste pro-russe, où le nombre d’attaques rebelles augmente malgré la trêve.

Le coup de grisou est survenu la veille dans la mine Zassiadko, tristement célèbre pour ses incidents meurtriers et qui est située en banlieue du fief rebelle de Donetsk, à quelque kilomètres de la ligne de front.

Après une nuit de recherche, le bilan de 32 morts a été confirmé.

Les corps de 32 mineurs ont été retrouvés et un mineur est toujours porté disparu, a indiqué le ministère séparatiste des Situations d’urgence. Les secouristes remontent les corps à la surface, où on a commencé à procéder à leur identification, a précisé l’organisme dans un communiqué.

Quatorze corps ont déjà été remontés, dont sept déjà identifiés, a ajouté l’administration régionale de Donetsk, pro-Kiev, qui a également confirmé jeudi la mort de 32 mineurs.

Le président ukrainien, Petro Porochenko, a décrété une journée de deuil dans le pays et les drapeaux nationaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics. Les médias audiovisuels ont exclu de l’antenne les programmes de divertissement.

L’accès de la mine restait bouclé par les rebelles armés mais les mineurs, déposés par des bus, ont repris le travail, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des mineurs ont refusé de parler aux journalistes, alors qu’un responsable de la sécurité de la mine interrogé sur les circonstances de l’incident a dit ne rien savoir.

– Non-respect des règles de sécurité –

Tout ça arrive parce que c’est le bordel. La direction vole tout et ce sont les mineurs qui en paient le prix, a lancé, les larmes aux yeux, une femme dont l’époux a été tué dans le coup de grisou.

Le régime de travail n’est pas respecté, ils travaillent huit heures au lieu de six. Les normes de sécurité ne sont pas respectées. On leur demande sans arrêt d’extraire toujours plus pour avoir des chiffres ronds pour les résultats!, a déclaré à l’AFP cette femme, qui a refusé de donner son nom.

Le parquet ukrainien a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête pour violation des règles de sécurité, tout en reconnaissant que l’instruction était de facto impossible sur le terrain, faute d’accès pour les enquêteurs ukrainiens à cette mine, située dans la zone sous contrôle rebelle.

Encore en activité malgré la guerre, la mine Zassiadko est une des plus grandes d’Ukraine avec ses 10.000 employés, mais aussi une des plus dangereuses avec de fréquents coups de grisou. Sa direction a son siège sur le territoire contrôlé par Kiev.

En novembre et décembre 2007, une série d’explosions avaient fait au total 106 morts dans cette mine. Cinquante-cinq gueules noires y avaient également été tuées dans un coup de grisou en 2001, et 50 autres en 1999.

Cette mine est contrôlée par le député ukrainien Ioukhim Zviaguilski, ancien allié du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, destitué en février 2014 après plusieurs mois d’un mouvement de contestation pro-européen à Kiev, réprimé dans le sang.

L’explosion dans cette mine du quartier Kievski, situé à proximité de l’aéroport de Donetsk, théâtre d’intenses combats depuis mai jusqu’à sa reprise par les rebelles en janvier, n’a cependant aucun lien avec le conflit armé de presque 11 mois qui a fait plus de 6.000 morts.

Le nombre d’attaques rebelles sur les positions ukrainiennes a augmenté de 12 à 40 en 24 heures, ont annoncé jeudi les autorités ukrainiennes, faisant état d’un soldat tué et d’un blessé.

Kiev a néanmoins assuré poursuivre le retrait de ses armes lourdes de la ligne du front. L’armée a annoncé que les Ukrainiens prévoyaient de commencer jeudi à retirer leurs lance-roquette multiples Grad.

Romandie.com avec(©AFP / 05 mars 2015 13h45)

Bus bombardé à Donetsk: les rebelles exhibent des prisonniers ukrainiens devant la foule

janvier 22, 2015

Donetsk (Ukraine) – Une vingtaine de soldats ukrainiens, prisonniers des rebelles séparatistes prorusses, ont dû défiler sous les quolibets de la population depuis l’aéroport de Donetsk jusqu’au lieu où le bombardement d’un trolleybus a fait treize morts jeudi matin et où ils ont été exhibés devant la foule en colère.

Pendant près de 10 minutes, les prisonniers ont été contraints de se tenir à genoux sur le trottoir, quelques dizaines d’habitants de Donetsk les entourant et leur jetant des morceaux de verre ou divers objets depuis les fenêtres des immeubles environnant, a constaté une journaliste de l’AFP présente sur place.

La plupart des prisonniers, qui portaient des vêtements civils, présentaient des traces de blessures, avec notamment des bandages ou des hématomes au niveau du visage.

Le président de la République populaire autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, assistait à la scène.

Il faut les punir comme Saddam Hussein, ce sont des assassins. Ils ont tués nos enfants, a réagi Zina, une retraitée. Ils ne savent plus ce que c’est de sortir dans la rue sans avoir peur.

Une autre retraitée, Liouda, présentait plus de compassion. J’ai honte de ce qui se passe. J’ai pitié pour eux, ce sont des victimes de Porochenko (le président ukrainien, ndlr), a-t-elle déclaré à l’AFP, les larmes aux yeux.

L’Ukraine et les séparatistes prorusses se rejettent la responsabilité du bombardement jeudi matin d’un trolleybus, qui stationnait dans un quartier éloigné de la ligne de front. Treize personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées dans ce bombardement, qui est l’attaque la plus meurtrière contre des civils depuis la signature des accords de paix de Minsk en septembre.

Romandie.com avec(©AFP / 22 janvier 2015 13h49)

Les combats font rage autour de l’aéroport de Donetsk, Kiev dénonce des renforts russes

octobre 3, 2014

Donetsk (Ukraine) – Les combats faisaient rage vendredi à Donetsk aux environs de l’aéroport stratégique disputé par l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes, qui ont reçu, selon Kiev, des renforts de la Russie, au lendemain de la mort dans un bombardement d’un employé suisse de la Croix-Rouge.

L’intensification des combats et des bombardements des zones d’habitation dans ce fief rebelle, qui a fait 11 morts en deux jours, a été dénoncée comme une escalade dangereuse par le bureau du secrétaire général de l’ONU, un mois après la conclusion d’une trêve fragile entre Kiev, Moscou et les séparatistes pro-russes.

Deux fortes détonations ont retenti vendredi matin près du centre de Donetsk qui a renoué jeudi avec les violences, selon une équipe de l’AFP.

Le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, a fait état de combats incessants pour l’aéroport de Donetsk, toujours contrôlé selon lui par l’armée ukrainienne après deux assauts rebelles la veille avec des chars.

Il a affirmé que la Russie avait envoyé des renforts en chars, armes lourdes et soldats aux séparatistes pro-russes à l’assaut de l’aéroport ainsi que des drones dirigés par des spécialistes russes. Deux soldats ukrainiens ont été tués et neuf blessés au cours des dernières 24 heures, a-t-il annoncé.

Kiev comme les Occidentaux accusent le Kremlin de jeter de l’huile sur le feu dans ce conflit de plus de cinq mois qui a fait plus de 3.200 morts et un demi-million de réfugiés et déplacés.

L’Otan a affirmé cette semaine que des centaines de soldats russes se trouvaient toujours dans l’est de l’Ukraine, alors que le dernier accord de Minsk prévoit le retrait de tous les combattants étrangers.

Le nouveau secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a réclamé mercredi un vrai changement dans les actions de la Russie, estimant que ce pays maintient sa capacité de déstabiliser l’Ukraine.

Moscou dément toute implication dans le conflit ukrainien.

– Cessez-le-feu violé 1.000 fois –

Malgré les initiatives pacifiques du président ukrainien, l’agression russe contre notre Etat n’a pas cessé, a déclaré vendredi le président du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov.

Le cessez-le-feu a été violé plus de 1.000 fois, des soldats et des civils continuent de périr, a-t-il déploré lors d’une rencontre avec les dignitaires religieux.

Environ 70 soldats ukrainiens et civils ont péri depuis le début de la trêve le 5 septembre, selon un comptage de l’AFP.

La mort dans un bombardement à Donetsk jeudi soir du Suisse Laurent DuPasquier, 38 ans, administrateur au sein de l’antenne locale du CICR, a provoqué une vive émotion en Occident alors qu’en Ukraine les deux camps se sont rejeté la responsabilité du drame.

Kiev, qui qualifie les insurgés pro-russes de terroristes, a jugé vendredi que la mort du collaborateur du Comité international de la Croix-Rouge était un acte terroriste perpétré par les rebelles afin d’intimider les organisations internationales présentes sur le terrain.

Interrogé par l’AFP, le vice-Premier ministre de la république autoproclamée de Donetsk, Andreï Pourguine, a de son côté affirmé que le Suisse avait été tué par un projectile de l’armée ukrainienne tiré d’un lance-roquette multiple Ouragan depuis la localité de Krasnogorivka, à 20 km à l’ouest.

Sur le front gazier, la situation semble être dans l’impasse.

Privée des livraisons russes depuis juin dans un contexte de différend politico-commercial avec Moscou, l’Ukraine n’est visiblement pas prête à accepter un compromis tant que l’accord de paix dans l’est pro-russe ne sera pas respecté.

Le ministre ukrainien de l’Energie, Iouri Pordan, doit avoir à Bruxelles des discussions sur le dossier compliqué de la fourniture de gaz à l’Ukraine mais une rencontre tripartite prévue vendredi avec l’Union européenne et son homologue russe, Alexandre Novak, a été ajournée.

Romandie.com avec(©AFP / 03 octobre 2014 13h33)

Ukraine: les séparatistes annoncent des élections, camouflet pour Porochenko

septembre 23, 2014

Donetsk (Ukraine) – Les séparatistes prorusses ont annoncé mardi l’organisation d’élections présidentielle et législatives en novembre dans l’est de l’Ukraine, rejetant le plan de paix de Kiev au moment où une zone tampon se met en place le long de la ligne de front.

L’annonce de scrutins simultanés le 2 novembre dans les régions russophones de Donetsk et de Lougansk, théâtre de combats entre rebelles et militaires qui ont fait plus de 3.200 morts depuis avril, est un camouflet pour le chef de l’Etat ukrainien qui avait proposé aux séparatistes le principe d’un statut spécial pour trois ans.

Interrogée mardi soir, la présidence ukrainienne se refusait à tout commentaire.

Les offres politiques de Petro Porochenko visaient à accorder une plus grande autonomie aux régions séparatistes et prévoyaient la tenue d’élections locales le 7 décembre et une amnistie sous conditions pour les combattants.

Depuis l’adoption le 16 septembre par le parlement ukrainien des lois permettant leur mise en oeuvre, Kiev attendait une réponse des séparatistes tout en conduisant parallèlement des négociations pour une trêve militaire durable.

– Elections simultanées à Lougansk et Donetsk –

Nous envisageons d’organiser les élections du conseil suprême (parlement) et du chef de la République le 2 novembre, a finalement répondu le Premier ministre de la République populaire de Donetsk (RPD), Alexandre Zakhartchenko, en précisant qu’il n’était pas question d’organiser les législatives ukrainiennes proposées par Kiev et fixées au 26 octobre.

Nous avons notre conseil suprême et nous décidons nous-mêmes quelles élections organiser et à quelle date, a-t-il indiqué, cité par l’agence de presse russe Interfax.

Dans la foulée, la région séparatiste voisine de Lougansk faisait de même. Les élections présidentielle et législatives auront lieu simultanément avec la RPD le 2 novembre, a déclaré le président du conseil suprême de la République de Lougansk, Alexeï Kariakine, à l’agence officielle russe Itar-Tass.

Ces annonces mettent en lumière la fragilité du processus de paix lancé ces dernières semaines. Si la trêve des combats est globalement respectée, le volet politique concernant l’avenir des régions russophones de l’Est est beaucoup plus problématique.

Mardi, la rébellion a annoncé avoir commencé le retrait de son artillerie dans les secteurs où l’armée ukrainienne avait déjà retiré ses canons.

En retirant graduellement leurs canons, les belligérants permettent la mise en oeuvre d’une zone tampon de 30 km le long de la ligne de front gelée le 19 septembre.

Exemple près de Kommounar, à une quarantaine de km à l’est de Donetsk, où les rebelles ont fait reculer leurs chars mardi.

Ce sont les derniers chars sur la ligne de front et nous nous replions en direction de Donetsk sur une distance de 15 à 20 km, a ainsi expliqué à l’AFP Krest, commandant d’une quarantaine de rebelles, alors que trois chars quittaient leurs positions de tirs.

Nous avons reçu l’ordre de nous retirer et nous le ferons, même si nous n’avons pas de certitude que l’armée ukrainienne fasse de même, a-t-il ajouté.

Pour sa part, l’armée ukrainienne avait annoncé la veille le début de la mise en oeuvre des dispositions du plan de paix.

– Plus de 3.200 morts en 5 mois –

Mais cette zone démilitarisée vient au monde dans la douleur.

Un habitant de Donetsk a ainsi été tué dans des combats durant les dernières 24 heures, première victime civile depuis la signature samedi à Minsk d’un plan de paix par Kiev, Moscou et les rebelles. Et les journalistes de l’AFP ont pu constater de nombreux tirs d’artillerie, notamment des salves de roquettes Grad, mardi après-midi à l’est de Donetsk.

Selon un nouveau bilan de l’ONU établi au 21 septembre, le conflit a fait 3.245 morts.

Le long des plus de 230 km de ligne de front entre Lougansk au nord et Novoazovsk au sud, plusieurs positions posent problème. Notamment le très stratégique aéroport de Donetsk, ville qui comptait un million d’habitants avant le début des combats au printemps. En mai, les rebelles avaient pris l’aéroport, provoquant une intervention musclée de l’armée qui en avait repris le contrôle partiel. Depuis, les combats sont quasi quotidiens.

Kiev et la rébellion ont répété qu’ils n’avaient aucune intention d’abandonner leurs positions. L’aéroport est sur notre territoire, a déclaré à l’AFP un des dirigeants de la RPD, Andreï Pourguine.

L’aéroport était en feu mardi à la suite d’échanges de tirs à l’arme lourde, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Romandie.com avec(©AFP / 23 septembre 2014 18h43)

Ukraine: explosion d’une usine d’armement sous contrôle rebelle

septembre 20, 2014

Donetsk (Ukraine) – Une usine d’armement contrôlée par les rebelles prorusses près du fief séparatiste de Donetsk (est de l’Ukraine), a explosé samedi matin après un tir d’artillerie, quelques heures après la signature d’un mémorandum entre la rébellion et le gouvernement ukrainien.

Selon la mairie de Donetsk, l’usine d’explosif N° 47, située dans la banlieue nord-ouest de la ville, a été touchée une première fois par un tir d’artillerie en milieu de matinée. Ivan Prikhodko, vice-président du conseil de quartier de Vorochilovskï où elle est située, a précisé à la chaîne de télévision 112 Ukrayina que les explosifs stockés dans l’usine ont ensuite provoqué une seconde explosion.

Il a ajouté que le dépôt principal, contenant 2,5 tonnes d’explosifs, n’avait heureusement pas été atteint, que les dégâts provoqués à l’usine étaient assez importants mais que l’explosion n’avait pas fait de victimes. Cette usine, datant de l’ère soviétique, appartient au conglomérat d’Etat ukrainien Ukroboronprom.

A 11H30 (08H30 GMT), des journalistes de l’AFP ont assisté de loin à une série de très fortes explosions qui a dégagé un énorme panache de fumée blanche au-dessus du site. Le bâtiment est situé en secteur contrôlé par les rebelles, à une dizaine de kilomètres de l’aéroport de Donetsk contrôlé par l’armée ukrainienne.

La mairie a assuré dans un communiqué que le niveau de radiations ou de pollution dans l’air de Donetsk n’avait pas été affecté par l’explosion.

Ces déflagrations surviennent après la conclusion, dans la nuit de vendredi à samedi, d’un mémorandum entre le gouvernement ukrainien, la Russie, les rebelles et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), afin de consolider le cessez-le-feu conclu le 5 septembre.

Ce mémorandum prévoit la mise en place d’une zone tampon de 30 km de part et d’autre de la ligne de front.

Romandie.com avec(©AFP / 20 septembre 2014 15h44)

Ukraine: à Donetsk, on fait la queue pour acheter de l’eau

août 18, 2014

Bonbonnes en plastique vides à la main, les habitants de Donetsk, chef-lieu des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, patientent dans de longues files d’attente devant des kiosques qui vendent de l’eau minérale au litre.

Depuis dimanche soir, cette capitale de l’Est industriel qui comptait un million d’habitants avant les hostilités il y a quatre mois, est entièrement privée d’eau courante à la suite de dégâts causés par les combats.

Des journalistes de l’AFP ont vu des gens faire la queue dans trois quartiers différents de la ville devant des kiosques qui vendent de l’eau minérale au litre à condition d’amener ses propres bouteilles.

La mairie a averti dimanche soir que l’eau serait entièrement coupée, une ligne électrique alimentant la principale usine de traitement ayant été endommagée et a appelé les habitants à faire d’urgence des réserves.

Mais nombre d’entre eux ont vu l’annonce trop tard et n’ont pas rempli leurs baignoires ou leurs seaux.

« Nous n’avons pas eu le temps de tirer de l’eau. J’ai découvert hier à 20H00 qu’il n’y avait plus d’eau », explique Anastassia, 32 ans.

Deux bonbonnes de cinq litres à la main, elle attend patiemment son tour derrière une vingtaine de personnes à un point de vente où un litre d’eau coûte 0,75 hryvnia (0,04 euros).

« Nous espérons que cela ne durera pas longtemps », soupire-t-elle.

Les autorités municipales sont de leur côté moins optimistes. Elles ont averti dès dimanche qu’il était impossible de prévoir combien de temps pourraient prendre les travaux de réparation en raison de combats qui font rage dans la ville depuis plusieurs jours.

Aucune fontaine publique n’est visible dans la ville pour fournir aux habitants cette ressource essentielle.

La mairie a demandé lundi à ceux qui possèdent des puits de les mettre à la disposition de leurs voisins.

La plupart des habitants de Donetsk vivent dans des habitations à loyers modérés datant de l’époque soviétique, les autres dans de petites maisons qui sont connectées au principal réseau de distribution d’eau, et les puits sont très rares dans la zone urbaine.

Le gouvernement séparatiste s’est de son côté engagé dans un communiqué à faire « tout son possible pour transférer le traitement d’eau à une autre usine et ne pas laisser sans eau les habitants de Donetsk ».

Le centre-ville, où vivaient les plus riches ayant fui la ville les premiers, est presque désert.

Mais dans le district du nord-est Kalininski densément peuplé, il y a jusqu’à 40 personnes devant des kiosques, certaines munies de chariots pour transporter des bidons d’eau comme la retraitée Lioudmila.

– Rayons eau pris d’assaut –

Elle a découvert l’avertissement de la mairie au moment où le robinet était à sec.

« Je ne pense pas que cela puisse durer longtemps. Ils ne peuvent pas couper l’eau à toute la ville », estime-t-elle. Elle réalise pourtant qu’il serait difficile de trouver quelqu’un pour réparer les lignes électriques « sous les balles ».

« Je peux vivre sans eau. L’essentiel est qu’il y ait la paix », affirme-t-elle.

Dans un grand supermarché du district de Kalininski, toutes les bonbonnes de cinq litres sont déjà vendues.

« Les gens se sont précipités hier soir vers ce rayon », confie une employée qui refuse de donner son nom.

« Évidemment nous avons de l’eau en stock. Nous n’allons pas laisser les gens sans eau », assure-t-elle.

Un client, qui l’entend dire cela, met aussitôt un paquet de six bouteilles d’eau gazeuse dans son chariot. « Au cas où », explique-t-il.

Lepoint.fr

Ukraine: l’Otan met en garde Moscou, les combats gagnent le centre de Donetsk

août 7, 2014

Kiev – L’Otan a exhorté jeudi la Russie de ne pas intervenir sous couvert de maintien de la paix dans l’est de l’Ukraine, où des combats meurtriers ont gagné pour la première fois le centre de Donetsk, le principal fief séparatiste.

Au moment où les combats redoublent d’intensité, la crise ukrainienne connaît une nouvelle poussée de fièvre et la Russie a décrété jeudi un embargo d’un an sur les produits alimentaires européens et américains en réponse aux sanctions sans précédent qui la visent.

En visite à Kiev, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a affiché son soutien aux autorités ukrainiennes et mis en garde la Russie, dont le soutien aux séparatiste a gagné, selon lui, en intensité et en sophistication.

J’appelle la Russie à se retirer du bord du gouffre, à se retirer de la frontière. N’utilisez pas le maintien de la paix comme prétexte pour faire la guerre, a lancé M. Rasmussen lors d’une conférence de presse.

L’Alliance atlantique s’est alarmée ces derniers jours de la présence militaire croissante de la Russie à la frontière ukrainienne, passée, selon elle, de 12.000 hommes mi-juillet à 20.000 hommes actuellement. Elle craint que Moscou, qui réclame des mesures d’urgence pour venir en aide à la population civile dans l’est, n’intervienne pour des prétextes humanitaires.

Plusieurs villes aux mains des rebelles et assiégées par les forces ukrainiennes, notamment Lougansk, connaissent une situation humanitaire de plus en plus délicate avec des difficultés de ravitaillement et des coupures d’eau et d’électricité.

Selon l’ONU, les combats ont déjà fait plus de 1.100 morts en près de quatre mois et près de 300.000 réfugiés.

– Hôpital bombardé –

La liberté et l’avenir de l’Ukraine sont attaqués, a averti M. Rasmussen, assurant que l’Otan était prête à intensifier sa coopération avec Kiev (qui n’est pas membre), en terme de planification et de réforme de son armée.

Les autorités ukrainiennes avaient appelé ses derniers jours ses alliés occidentaux à accroître leur soutien militaire. Elle craint en effet une intervention russe au moment où elle espère reprendre aux rebelles leurs principaux bastions.

A Donetsk, la plus grande cité aux mains des séparatistes prorusses, d’intenses bombardements ont pour la première fois touché le centre-ville. Les autorités ont compté au moins quatre morts parmi les civils et demandé à la population de rester à l’abri.

Les autorités régionales ont affirmé qu’un obus était tombé sur un hôpital, faisant un mort et deux blessés. La mairie, de son côté, a fait état de tirs d’artillerie autour des locaux des services de sécurité ukrainiens, dont les séparatistes ont fait l’une de leurs principales bases. Selon la même source, trois civils ont été tués dans la nuit par des obus dans un quartier en périphérie sud.

Dans ce contexte, le Premier ministre des séparatistes de Donetsk, Alexandre Borodaï, citoyen russe, a annoncé sa démission.

– Avion de chasse abattu –

L’armée ukrainienne ne cesse d’intensifier son offensive, entamée il y a près de quatre mois. Dans l’ensemble de l’Est, les forces ukrainiennes ont déploré jeudi sept tués et 19 blessés dans leurs rangs en 24 heures.

Un avion de chasse, apparemment ukrainien, qui survolait la zone rebelle s’est écrasé après une apparente explosion, a constaté une journaliste de l’AFP. Son pilote s’était auparavant éjecté.

Les faits se sont déroulés à une quarantaine de kilomètres à l’est de Donetsk, non loin du site où s’est écrasé l’appareil de Malaysia Airlines abattu le 17 juillet.

Kiev avait décidé plus tôt dans la journée de mettre fin au cessez-le-feu décrété sur le site de la chute de l’avion, après la suspension jusqu’à nouvel ordre des recherches des dépouilles des 298 personnes tuées.

Le drame avait poussé les Européens, jusque-là réticents et divisés sur la question, à adopter des sanctions économiques contre la Russie, qu’ils accusent d’armer la rébellion séparatiste.

En riposte, le président russe Vladimir Poutine a ordonné une interdiction totale d’une durée d’un an des importations de la plupart des produits agroalimentaires en provenance des pays sanctionnant la Russie.

Il s’agit d’une décision clairement politique, a répliqué Bruxelles, qui se réserve le droit de prendre des mesures.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a détaillé la punition : elle concerne le bœuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits en provenance des États-Unis, de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège.

Il a en outre menacé d’interdire le survol du territoire russe aux compagnies aériennes effectuant des liaisons entre l’Europe et l’Asie via la Sibérie, ce qui provoquerait des surcoûts en carburants.

Romandie.com avec(©AFP / 07 août 2014 18h40)