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Canada: La santé publique du Québec n’exclut pas un resserrement des mesures sanitaires

mars 31, 2022

Le Dr Luc Boileau s’attend à ce que le mois d’avril soit «difficile» sur le front de la COVID-19 au Québec. (Archives) Photo: Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel

Le directeur national de santé publique du Québec, le Dr Luc Boileau, n’exclut pas un resserrement des mesures sanitaires pour faire face à la sixième vague de COVID-19.

Toutes les options sont sur la table [mais] ce n’est pas celle que nous privilégions actuellement , a déclaré le Dr Boileau jeudi matin en entrevue à l’émission Première Heure.

Le médecin a laissé entendre qu’au lieu de recommander un resserrement des règles sanitaires, la santé publique pourrait d’abord conseiller au gouvernement Legault de retarder le retrait de l’obligation du port du masque dans les lieux publics, prévu à la mi-avril.

Geste barrière important

Nous allons faire nos recommandations au gouvernement la semaine prochaine pour vérifier si nous souhaitons ou encourageons le maintien de cette activité-là, de ce geste-là, qui est un geste barrière important. Il n’est pas le seul qui peut être pris, a-t-il précisé.

Québec prévoit de mettre fin à l’obligation de porter un masque dans les lieux publics à la mi-avril. (Archives) Photo: Getty Images/Istockphoto/Skodonnel

Luc Boileau a indiqué que la stratégie des autorités sanitaires allait dépendre de la capacité de la population à modifier ses habitudes pour tenir compte de la grande contagiosité du sous-variant BA.2.

« On va passer au travers de cette vague si les gens respectent ce principe de ne pas contaminer les autres et de ne pas chercher à se contaminer soi-même lorsqu’on est à risque. »— Une citation de  Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique du Québec

Le numéro un de la santé publique a rapporté que le nombre de nouveaux patients hospitalisés pour soigner la COVID-19 avait pratiquement doublé au Québec par rapport à la semaine dernière.

Limiter les contacts

Il a rappelé que les personnes infectées demeurent contagieuses durant 10 jours, d’où l’importance d’éviter les grands rassemblements après la fin de la période d’isolation obligatoire de 5 jours.

Le sous-variant BA.2 est désormais dominant au Québec. Photo : Istock

Restons encourageants pour l’instant. Si on est capable d’assister à ce changement de comportements et d’attitudes dans cette vague-ci, ça va aider tout le monde, a mentionné le médecin.

Pour prévenir une nouvelle fragilisation du système de santé, le Dr Boileau a également insisté sur l’importance de réduire au minimum le nombre de professionnels de soins infectés par la COVID-19.

Celui-ci aurait déjà pratiquement atteint le niveau maximum observé durant la cinquième vague.

Dubé exclut un resserrement

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a mentionné qu’il s’attendait à ce que le relâchement des mesures sanitaires ait un impact sur le nombre d’infections et d’hospitalisations liées à la COVID-19. Malgré l’apparition de la sixième vague, il a indiqué que son gouvernement n’avait pas l’intention de modifier sa stratégie.

Oui, on est préoccupé, mais en même temps, c’était prévu, puis je demande aux gens de continuer à se protéger. Mais il n’y a aucune raison, pour le moment, de changer la stratégie qu’on a parce que les gens doivent apprendre à vivre avec le virus et continuer à se protéger, a déclaré le ministre lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale.

« Je pense qu’il n’y a personne qui veut revenir à des mesures sanitaires. Je pense qu’on s’entend tous là-dessus. »— Une citation de  Christian Dubé, ministre de la Santé

Christian Dubé exclut pour l’instant tout resserrement des mesures sanitaires au Québec. Photo : Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel

Christian Dubé a expliqué que l’augmentation des cas de COVID-19 était davantage observée dans les régions qui ont été les moins frappées par le variant Omicron. C’est le cas, notamment, de l’Abitibi, de la Côte-Nord et de la zone allant de la région de Québec jusqu’à la Gaspésie.

Protection immunitaire

Puisque la région de Montréal, où réside environ la moitié de la population québécoise, est relativement épargnée, l’impact sur les hospitalisations et la capacité du système de santé à maintenir la prestation de services risque d’être moins important que lors de la vague précédente, selon le ministre.

On a eu une protection immunitaire de la population énorme avec Omicron, et on le voit en ce moment, ce n’est pas à Montréal que ça frappe, ça frappe dans des régions qui n’ont pas été touchées. Et dans ces régions-là, bien, il y a moins de gens, a fait remarquer M. Dubé.

À l’instar du Dr Luc Boileau, il a insisté sur l’importance de continuer à se protéger et de faire particulièrement attention aux personnes plus vulnérables, notamment celles vivant dans les résidences privées pour aînés.

Radio-Canada par Louis Gagné avec la collaboration d’Alexandre Duval et de Martin Boucher

Canada-Québec: Le Dr Boileau qualifie la culture de « divertissement », le milieu culturel heurté

janvier 26, 2022
Luc Boileau parle assis à la table de presse.

Le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau Photo : La Presse Canadienne/Paul Chiasson

L’annonce de la réouverture prochaine des salles de spectacle et des cinémas par le premier ministre François Legault, mardi, a été ternie par l’utilisation de certains mots, qui ont heurté plusieurs acteurs du milieu des arts de la scène québécois.

Les Québécois ont hâte de revoir leurs artistes, a déclaré en conférence de presse François Legault pour expliquer la réouverture des lieux culturels fermés depuis plus d’un mois. 

Au cours du même point de presse, le Dr Luc Boileau, le nouveau directeur de santé publique du Québec, a qualifié les activités bénéficiant d’assouplissements à partir du 7 février de divertissements

Pas juste du divertissement

Ces propos ont été mal accueillis par certains intervenants du milieu culturel. 

C’est déplorable, estime Catherine Voyer-Léger, directrice du Conseil québécois du théâtre (CQT). Il faut faire attention aux mots qu’on utilise. Cela entretient le sentiment de plusieurs personnes que les arts de la scène sont oubliés dans la gestion de la crise.

[La culture], ce n’est pas que du divertissement, a souligné de son côté Olivier Kemeid, codirecteur général et directeur artistique du théâtre le Quat’sous, à Montréal, en entrevue à l’émission Le 15-18.  

« On a un peu l’impression d’être relégués dans la case du pain et des jeux, comme si on était un club de philatélie ou un hobby. […] Être relégué comme si c’était juste un divertissement [pour] s’aérer l’esprit, ça nous fait mal. »— Une citation de  Olivier Kemeid, codirecteur général du théâtre le Quat’sous

Un sentiment que partage Marcelle Dubois, directrice générale et membre du collectif de direction artistique du Théâtre Aux Écuries à Montréal. 

À ses oreilles, la phrase de François Legault a sonné comme si le déconfinement des salles revenait à donner un bonbon à la société en lui permettant d’aller voir des artistes, et non pas comme si le gouvernement rouvrait les salles en raison de la souffrance ressentie par le milieu des arts de la scène.  

Des interrogations sur la vision du gouvernement 

Ces mots posent plusieurs questions, selon Marcelle Dubois. Quelle position le gouvernement a face à sa culture? Quelle société veut-on? Comment considérer la culture?, s’interroge-t-elle. 

Pour Olivier Kemeid, la culture remplit un rôle dans la vie démocratique. Il y a des débats ayant lieu dans les salles de spectacle qui sont peut-être plus apaisés que les débats acrimonieux auxquels on assiste [ailleurs], note-t-il. 

Je suis convaincu que l’on participe à un esprit plus sain dans la société, a-t-il ajouté. 

Les mots employés en conférence de presse viennent amplifier le sentiment que les arts de la scène ont été négligés par le gouvernement Legault. 

Ces derniers jours, le milieu avait déjà expliqué se sentir écouté et compris par le Ministère de la Culture et des Communications, mais pas par les instances gouvernementales supérieures. 

Une certaine déception était palpable dans le milieu qui espérait plus de considération.  

Avec Radio-Canada par Fanny Bourel