Posts Tagged ‘Droits de l’homme’

Congo-Deux ONG de défense des droits l’homme victimes de cambriolage

septembre 14, 2022
 Deux ONG de défense des droits l’homme victimes de cambriolage

Deux organisations de la société civile à savoir l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et le Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH) basées à Brazzaville ont été victimes d’un cambriolage dans la nuit du 11 au 12 septembre 2022.

Les associations de la société civile membre du Consortium des Association pour la promotion de la gouvernance démocratique et l’état de droit (CAPGED) ont condamné ce 13 septembre le cambriolage dont ont été victime l’observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et le Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH).

« Ce lundi 12 septembre 2022 les agents du FGDH et ceux de l’OCDH ont été désagréablement surpris en reprenant le service après le week-end de constater le cambriolage avec effraction de leur bureaux », rapporte le communiqué du CAPGED.

Dans leur forfait, les cambrioleurs ont emporté avec eux trois ordinateurs portatifs et de nombreux documents pour le cas du FGDH ainsi qu’un ordinateur et d’autres matériels de bureau pour le cas de l’OCDH.

Suite à cet acte de vandalisme, les membres du CAPGED ont  formulé des recommandations à l’endroit des autorités publiques « afin mettre fin au harcèlement dont les organisations de la société civile sont les cibles ».

« À l’égard des autorités des forces de police et de la gendarmerie, nous recommandons d’assurer effectivement la sécurité des biens des personnes. À l’endroit du gouvernement et du Parlement nous recommandons de diligenter le processus d’adoption de la loi portant protection des défenseurs des droits de l’homme et des lanceurs d’alerte en République du Congo », indique le communiqué.

Une enquête a été ouverte ce lundi 12 septembre 2022 après constat fait par les agents de police. Un huissier de justice a également été saisi, ce dernier a dressé un procès-verbal de constat.

Avec Le Congolais.fr

France: Décès de Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme

octobre 2, 2021
Deces de Michel Tubiana, president d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme
Décès de Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme© AFP/Archives/IROZ GAIZKA

L’avocat Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), est décédé samedi à 69 ans, a annoncé l’association, qui déplore la disparition d’un « militant infatigable » de la défense des droits humains.

Secrétaire général de la LDH entre 1984 et 1995, Michel Tubiana a succédé à Henri Leclerc à la présidence de l’association entre 2000 et 2005, avant de devenir président d’honneur.

Il était par ailleurs président d’honneur d’EuroMed Droits et ancien vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), a précisé l’association dans un communiqué.

« Avocat, militant infatigable de la défense des droits de l’Homme en France et dans le monde, il était un des maillons essentiels de la LDH, un phare, toujours disponible et toujours clairvoyant », écrit la LDH, qui adresse ses « plus sincères condoléances à ses enfants », « proches et amis ».

En robe noire, Michel Tubiana a notamment plaidé en tant que partie civile au procès de Maurice Papon en 1998, ou encore défendu le cofondateur du groupe armé d’extrême gauche Action directe Jean-Marc Rouillan.

Il a été l’un des « artisans de la paix », membres de la société civile et chevilles ouvrières de l’opération de « désarmement » de l’organisation séparatiste basque ETA, et il a appartenu au collectif « Bake Bidea », qui milite pour les droits des prisonniers basques.

Plus récemment, il a été l’avocat de deux camarades de Clément Méric, étudiant antifasciste tué dans une rixe avec des skinheads à Paris en 2013.

« On est effondrés, on perd un grand homme qui, par son intelligence, son acuité intellectuelle et sa vivacité d’esprit, était véritablement une référence pour la Ligue », a réagi auprès de l’AFP Malik Salemkour, actuel président de la LDH.

« Il était encore très investi », « en alerte en permanence sur l’actualité et il nous aiguillonnait en permanence pour qu’on soit rigoureux, fermes, au regard du droit et des valeurs fondamentales », a-t-il ajouté.

Pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, « une grande voix vient de s’éteindre. Le plus bel hommage que nous puissions lui rendre est de prolonger son combat pour les droits humains ».

Le N.1 d’EELV Julien Bayou a salué sur Twitter une « grande perte », le « combat infatigable » de Michel Tubiana.

Pour le communiste Fabien Roussel, Michel Tubiana était « un ardent défenseur de nos libertés et de la dignité humaine ».

Alexis Corbière (LFI) a adressé ses condoléances à la famille, aux proches de Michel Tubiana, mais aussi à tous les « ligueurs ».

Par Le Point avec AFP

RDC/Affaire Floribert Chebeya : Maïck Lukadi exhorte à la réouverture du procès

juin 1, 2020

 

Dix ans après ce double assassinat, le président de l’ONG Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo pense que la réouverture de ce procès permettra de connaître la vérité sur cette affaire et condamner les coupables.

 

Dix ans après l’assassinat du défenseur des droits de l’homme et directeur exécutif de la Voix des sans-voix pour les droits de l’homme, Floribert Chebeya, et son chauffeur et membre de cette ONG, Fidèle Bazana, le président de l’ONG Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo (APVEC-ONGDH), Maïck Lukadi, exige de l’Etat congolais, la réouverture de ce procès. Dans un point de presse tenu le 1er juin à Kinshasa, Maïck Lukadi, qui s’est associé à d’autres activistes des droits de l’homme, se convainc que la réouverture de ce procès permettra que la vérité sur ce double assassinat soit connue et que les coupables subissent la rigueur de la loi.

Violations des droits de l’homme pendant la période de l’état d’urgence

Le président de l’APVEC-ONGDH a profité de cette rencontre avec la presse pour dénoncer les violations des droits de l’homme pendant la période de l’état d’urgence sanitaire due à la pandémie du coronavirus. Maïck Lukadi a, en effet, fait constater que le monitoring réalisé par son organisation sur le terrain pendant la période d’état d’urgence à Kinshasa a relevé certaines mauvaises pratiques et violations des droits de l’homme commis par les éléments des forces de l’ordre commis dans les opérations liées à cette dite période. « Nous assistons à une série de spectacles très désolants et décevants, qui sont contraires au respect des droits de l’homme. Toutes ces violations sont commises par les agents de l’Etat », a-t-il affirmé.

Selon le président de l’APVEC-ONGDH, ces agents de l’Etat ont transformé des mesures des restrictions liées à la pandémie du coronavirus en tracasseries de la population. A en croire Maïck Lukadi, des cas de violations des droits de l’homme répertoriés en infra sont notamment les droits à la vie, à la santé, à la liberté et à la sécurité de la personne, ainsi que les droits à l’intégrité physique, à la propriété, etc. Il en appelle ainsi aux responsables de ces services et aux gouvernements national et provinciaux en vue d’appeler à l’ordre ces services et les contraindre au respect des droits de l’homme. « Je profite de cette occasion pour exhorter nos compatriotes congolais au respect strict de mesures barrières mais également à la préservation des droits de l’homme, surtout en cette période liée à l’état d’urgence », a insisté Maick Lukadi. Je demande, a-t-il poursuivi, à l’Etat congolais de veiller et à assurer la promotion et la protection des droits de l’homme à ses citoyens et à chaque instant.

Le président de l’APVEC-ONGDH était accompagné, lors de ce rendez-vous avec la presse, de certains de ses collègues et membres du comité directeur de son organisation dont l’inspecteur général Charles Mukundi, le pasteur Michel Béni Beya, et le chargé d’éthique Tshiasuma Mbuyi Lukoji. Il est rappelé que les deux défenseurs des droits de l’homme ont été assassinés en 2010 dans les locaux de la police nationale congolaise. Dans le cadre du procès organisé, certains policiers dont le colonel Mukalay ont été condamnés mais les proches de deux victimes estiment que le principal accusé dans cette affaire, le général John Numbi, avait échappé aux poursuites.

 

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Une militante des droits de l’homme tuée par balle en Somalie

novembre 20, 2019

 

Une célèbre militante des droits de l’homme possédant la double nationalité somalienne et canadienne a été tuée par balle mercredi à Mogadiscio, des responsables de sécurité suggérant qu’elle a été atteinte par une balle perdue.

Almaas Elman Ali se déplaçait en véhicule dans l’enceinte de la zone aéroportuaire de la capitale somalienne, un site fortement sécurisé, quand elle a été touchée. «Elle était à l’intérieur d’une voiture sur une route à l’intérieur de l’aéroport», a affirmé un responsable de la sécurité, Mohamed Omar. «Une balle perdue l’a atteinte et elle est décédée en quelques minutes». Almaas Elman Ali a aussitôt été conduite à l’hôpital, mais elle est décédée pendant le trajet.

Les fusillades ne sont pas rares à Mogadiscio, où les islamistes radicaux shebab mènent toujours ponctuellement des attaques meurtrières, mais la zone de l’aéroport, qui abrite aussi une importante base de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), les bureaux des différentes agences de l’ONU ainsi que plusieurs ambassades ou représentations diplomatiques, est placée sous haute protection. «Il n’y a eu aucune fusillade dans l’aéroport ou les zones proches avant cet incident», a souligné Mohamed Omar. Une enquête a été ouverte. Almaas Elman Ali devait assister à une réunion du Elman Peace Center, fondé en 1990 par son père, Elman Ali Ahmed, un homme d’affaires et militant de la société civile, assassiné en 1996.

Elle était rentrée en Somalie pour aider le centre dans ses programmes de lutte contre la violence, en particulier l’un d’entre eux qui encourageait les enfants et les jeunes adultes à abandonner les armes pour retourner à l’école. Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.

Le Figaro.fr avec AFP

Une vingtaine de pays s’inquiètent pour les droits de l’homme en Arabie saoudite

septembre 23, 2019

 

Une vingtaine de pays, dont quinze Etats membres de l’Union européenne, ont exprimé leur inquiétude ce lundi 23 septembre au Conseil des droits de l’homme de l’Onu face aux allégations de torture, détentions illégales et procès inéquitables à l’encontre d’opposants saoudiens, notamment des militantes des droits des femmes et des journalistes.

Une première déclaration conjointe au sujet de l’Arabie saoudite avait déjà été présentée en mars au Conseil. Les signataires exhortent notamment Ryad à établir la vérité sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné en octobre au consulat saoudien d’Istanbul, et à faire en sorte que les coupables soient jugés. Parmi eux figurent la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Pérou, a-t-on appris auprès de diplomates. «Nous restons profondément préoccupés par la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite. Les acteurs de la société civile en Arabie saoudite font toujours face à la persécution et à des actes d’intimidation», a déclaré l’ambassadrice australienne Sally Mansfield, qui a lu la déclaration.

«Nous sommes préoccupés par les informations faisant état de tortures, de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de procès inéquitables et de harcèlement de personnes engagées dans la promotion et la défense des droits de l’Homme, de leurs familles et de leurs collègues», a-t-elle ajouté. La délégation saoudienne au Conseil, qui n’était pas présente lors de la lecture de la déclaration, n’a pas réagi.

Par Le Figaro.fr avec Reuters

ONU: l’ex-présidente du Chili nommée cheffe des droits de l’homme

août 10, 2018

Nations unies (Etats-Unis) – L’Assemblée générale des Nations unies a confirmé vendredi par un vote la nomination de l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet à la tête du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Michelle Bachelet, 66 ans, doit remplacer le 1er septembre à ce poste le Jordanien Zeid Ra’ad Al Hussein, critique acerbe du président américain Donald Trump.

La décision a été prise par consensus par l’Assemblée générale, qui est composée des 193 Etats membres de l’ONU.

Des applaudissements ont retenti quand le résultat a été officialisé par le président de l’Assemblée générale Miroslav Lajcák.

« Elle prend ce poste à une période ayant de graves conséquences sur les droits humains », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à la presse quelques minutes après la confirmation de cette nomination, qui avait été annoncée mercredi.

En qualifiant le président américain de « dangereux », ou le Premier ministre hongrois Viktor Orban de « raciste », Zeid Ra’ad Al Hussein a souvent provoqué la controverse, perdant ainsi le soutien de plusieurs pays influents.

Mme Bachelet, fille d’un général opposé au régime d’Augusto Pinochet, a été la première directrice d’ONU Femmes, l’agence des Nations unies promouvant l’égalité entre femmes et hommes, à sa création, en 2010.

La socialiste, pédiatre de formation, a été la première femme présidente du Chili, entre 2006 et 2010 et à nouveau de 2014 à 2018.

Romandie.com avec(©AFP / 10 août 2018 15h15)                               

Venezuela: l’ONU demande une enquête internationale

juin 22, 2018

Genève – Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a qualifié vendredi de « lamentable » la situation au Venezuela, appelant à créer une commission d’enquête internationale et demandant un « engagement accru » de la Cour pénale internationale (CPI).

« L’impunité doit cesser », a affirmé Zeid Ra’ad Al Hussein, à l’occasion de la publication d’un rapport sur le Venezuela.

« Etant donné que l’Etat ne semble ni capable ni disposé à poursuivre les auteurs de violations graves des droits de l’Homme, il y a de solides raisons de demander un engagement accru de la Cour pénale internationale », a-t-il souligné.

La CPI a ouvert en février un examen préliminaire sur des crimes commis au Venezuela, théâtre de troubles politiques meurtriers.

Le Haut-Commissariat demande aussi la création d’une commission d’enquête internationale par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, comme il en existe pour la Syrie.

La publication du rapport fait suite à un premier rapport accablant du Haut-Commissaire, publié en août 2017, qui dénonçait déjà le « recours généralisé et systématique à une force excessive pendant les manifestations, et la détention arbitraire de manifestants et d’opposants politiques présumés ».

Usage de la force excessive, détentions arbitraires, tortures et mauvais traitements, incluant des simulacres d’exécution et des décharges électriques, se poursuivent selon le Haut-Commissariat, qui souligne que cette répression menée par les autorités de l’Etat a commencé en 2014.

– Exécutions extrajudiciaires –

Ce nouveau rapport accuse par ailleurs diverses forces de sécurité vénézuéliennes d’avoir procédé depuis 2015 à des centaines d’exécutions extrajudiciaires, visant surtout des jeunes dans les quartiers pauvres, dans le cadre d’opérations de lutte contre la criminalité.

Plus de 500 exécutions extrajudiciaires auraient ainsi été menées entre juillet 2015 et mars 2017, selon le rapport qui s’appuie sur des statistiques de l’ancien procureur général, désormais en exil.

« Ces opérations de lutte contre la criminalité étaient davantage un exercice visant à montrer que le gouvernement est sérieux dans la lutte contre la criminalité », a expliqué aux médias une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.

« Quand une boîte de pilules contre l’hypertension coûte plus cher que le salaire minimum mensuel et le lait en poudre pour bébé plus de deux mois de salaire, mais que manifester contre une telle situation peut vous mener en prison, l’injustice extrême de tout cela est flagrante », a fait valoir le Haut-Commissaire.

Les autorités vénézuéliennes ayant refusé l’accès du pays aux experts de l’ONU, M. Zeid a chargé une équipe de spécialistes des droits de l’Homme d’interviewer à distance quelque 150 personnes, dont des victimes et leurs familles, ainsi que des témoins, des journalistes, des avocats et des médecins notamment.

Ces témoignages ont montré que les méthodes pour « intimider et réprimer l’opposition politique ou toute personne perçue comme étant une menace au gouvernement » se poursuivent mais que « ces détentions sont devenues plus sélectives que durant la période des manifestations », visant des activistes, des étudiants, des défenseurs des droits de l’Homme, des travailleurs des médias et des membres des forces armées.

Au moins 12.320 personnes ont été détenues dans le pays entre janvier 2014 et avril 2018, et plus de 7.000 d’entre elles ont été libérées avec comme condition de respecter un certain nombre de mesures limitant leurs libertés, pointe le rapport, utilisant des éléments communiqués par des représentants de la société civile.

Au moins 570 personnes, dont 35 enfants, ont été détenues depuis août dernier.

Le président Maduro, au pouvoir depuis 2013, a été récemment réélu jusqu’en 2025, au terme d’un scrutin vivement critiqué à l’étranger.

Romandie.com avec(©AFP / 22 juin 2018 13h09)                                                        

Iran: une célèbre avocate des droits de l’Homme arrêtée (mari)

juin 13, 2018

Photo prise le 18 septembre 2013 de l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh avec son marin Reza Khandan à Téhéran / © AFP/Archives / BEHROUZ MEHRI

L’avocate iranienne des droits de l’Homme Nasrin Sotoudeh, récompensée à l’étranger pour son engagement, a été arrêtée mercredi, a annoncé son mari sur Facebook.

« Nasrin a été arrêtée à la maison il y a quelques heures et transférée à Evin », a écrit son mari Reza Khandan, en référence à la célèbre prison de Téhéran où sont détenus de nombreux prisonniers politiques.

L’avocate âgée de 55 ans et figure de l’activisme en faveur des droits de l’Homme en Iran, a récemment défendu plusieurs femmes arrêtées pour avoir enlevé leur voile en public afin de protester contre son port obligatoire depuis la révolution islamique de 1979.

« J’ai dit une fois aux interrogateurs » que la seule chose que les autorités savaient faire « c’est arrêter les gens », a écrit son mari sur Facebook.

Mme Sotoudeh a défendu des journalistes et des activistes comme l’avocate et lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, ainsi que des opposants arrêtés lors des grandes manifestations de 2009 contre la réélection de l’ultraconservateur populiste Mahmoud Ahmadinejad comme président.

Nasrin Sotoudeh s’est vue décerner en 2012 le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit décerné par le Parlement européen.

Elle a passé trois ans en prison entre 2010 et 2013 pour avoir agi, selon les autorités, « contre la sécurité nationale » et propagé « la propagande anti-régime ». Durant sa détention, elle avait observé deux grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention dans la prison d’Evin et l’interdiction de voir son fils et sa fille.

Elle a été libérée en septembre 2013, peu de temps avant que le président modéré récemment élu Hassan Rohani assiste à l’Assemblée générale de l’ONU. Il lui est en revanche interdit de représenter des cas politiques et de quitter l’Iran jusqu’en 2022.

Romandie.com avec(©AFP / 13 juin 2018 13h35)

Congo: « On ne peut parler de paix durable dans le Pool tant que l’impunité persiste »

mars 27, 2018

 

De g. à dr. Christian Mounzeo, coordonnateur de la campagne « Publiez ce que vous payez au Congo », et Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme, à Paris, le 12 mars 2017. © Trésor Kibangula/J.A.

Lors d’un récent passage à Paris, Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme, et Christian Mounzeo, coordonnateur de la campagne « Publiez ce que vous payez au Congo », ont livré à Jeune Afrique leur regard sur l’état actuel du Congo-Brazzaville. Interview croisée.

« Pas facile » d’être défenseur de l’environnement et des droits humains au Congo-Brazzaville, souffle Christian Mounzeo, coordonnateur de la campagne « Publiez ce que vous payez au Congo ». Les bureaux à Pointe-Noire de son organisation, la Rencontre pour la paix et les droits humains (RPDH), ont été saccagés dans la nuit du 9 au 10 mars, dans des circonstances non élucidées. « Nous travaillons dans un contexte très difficile », confirme son camarade Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme.

Les deux militants congolais ont séjourné mi-mars à Paris, encadrés par l’ONG Fern, basée à Bruxelles. L’occasion de revenir avec eux sur la situation politique, sociale et économique de ce pays pétrolier en proie à des difficultés financières depuis la chute des cours du baril de brut.

Jeune Afrique : Quel rôle la société civile congolaise joue-t-elle dans un contexte de crise politique, économique et sécuritaire ?

Christian Mounzeo : Elle reste l’une des opportunités qui doit permettre aux citoyens de pouvoir s’exprimer. Nous avons lancé un certain nombre d’initiatives à travers lesquelles la société civile se fait entendre et dans le cadre desquelles nous avons eu quelques résultats…

Trésor Nzila Kendet : Mais nous sommes très profondément préoccupés par le rétrécissement de l’espace des libertés.

Quelles sont aujourd’hui les avancées enregistrées dans le domaine de la défense des droits de l’homme au Congo-Brazzaville ? 

Christian Mounzeo : Concernant les engagements internationaux relatifs aux droits et libertés fondamentaux, le Congo-Brazzaville a bien avancé. Le pays est à jour. Sur le plan interne, les libertés individuelles ont toujours été garanties dans toutes nos Constitutions. Il existe aussi un ensemble législatif qui garantit l’exercice des droits humains. Mais des défis persistent quant à leur mise en œuvre.

Au Congo-Brazzaville, le défi majeur demeure l’application même des textes.

Quels sont ces défis ?

Trésor Nzila Kendet : Au Congo-Brazzaville, le défi majeur demeure l’application même de ces textes. Nous vivons en effet dans un pays riche en législations, mais les violations des droits humains ne diminuent guère. On compte encore des prisonniers politiques, des personnes qui ont voulu jouir de leur liberté d’expression et qui se retrouvent aujourd’hui en prison.

Christian Mounzeo : Il faut aussi mentionner les tentatives de réformes législatives qui ont l’ambition de restreindre l’espace des libertés de la société civile. C’est le cas particulièrement de la loi sur le régime des associations, qui a été votée par le Parlement il y a un an. Même si elle n’est pas toujours promulguée, cette loi reste une épée de Damoclès sur la tête des défenseurs des droits humains.

C’est pourquoi nous exigeons une loi précise sur la protection des défenseurs des droits de l’homme, d’une part, et, de l’autre, une mise en application en urgence du code de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques. Car celui-ci prévoit également un espace de protection des médias et de la société civile.

Nous demandons que l’accord de Kinkala soit réécrit pour prendre en compte les questions de justice et de réconciliation

Sur le plan politique et sécuritaire, un accord a été signé en décembre à Kinkala, dans le Pool, où des forces de sécurité affrontent des miliciens du pasteur Ntumi depuis avril 2016. Est-ce le début de la fin de la crise post-électorale au Congo ?

Trésor Nzila Kendet : C’est un accord qui pose un certain nombre de problèmes, car il consacre l’impunité des violations des droits de l’homme commises dans le Pool. Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité y ont pourtant été commis, par des forces gouvernementales comme par des miliciens. Or, on ne peut parler de paix durable dans une impunité totale.

Nous demandons donc que cet accord de Kinkala soit réécrit pour prendre en compte les questions de justice et de réconciliation. Ce compromis doit également mentionner clairement la nécessité de la mise en place d’une commission d’enquête internationale, seule instance capable de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé dans le Pool.

Christian Mounzeo : Aucun accord ne peut en effet faire l’impasse sur le devoir de vérité, de justice, de réconciliation et de réparation. D’autant que cette situation dans le Pool n’est que le reflet de la crise politique dans le pays. Les solutions à apporter dans ce département doivent aussi tenir compte de la dimension globale du contentieux politique.

Huit ans après les Accords de partenariat volontaire (APV) conclus avec l’Union européenne, où en est le Congo-Brazzaville dans la gouvernance forestière ?

Trésor Nzila Kendet : Jusqu’ici, les avancées sont très minces. La réforme du code forestier, amorcée depuis 2011, n’est toujours pas achevée. Pourtant ce texte est attendu pour combler des vides juridiques et apporter des réponses aux préoccupations des communautés locales. Et ce, dans un contexte où l’exploitation illégale du bois prend de plus en plus d’ampleur au Congo-Brazzaville.

En définitive, pour sortir de la crise économique, le pays doit-il compter sur un accord avec le Fond monétaire international (FMI) ou plutôt se tourner résolument vers son partenaire chinois ?

Christiant Mounzeo : Ce dont les Congolais ont besoin aujourd’hui, c’est avant tout la transparence, la responsabilité des gouvernants dans la gestion de la chose publique et l’application des lois contre l’impunité. Le FMI l’entend-il aussi de cette oreille ? Oui. Mais les entreprises chinoises, elles, doivent encore prouver qu’elles sont redevables et responsables.

Trésor Nzila Kendet : Il nous faut en effet un partenaire qui se préoccupe des exigences de transparence, de redevabilité et d’intégrité.

Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula

Violation des droits de l’Homme en Chine: travail des enfants, plainte contre Samsung

janvier 11, 2018

 

Les ONG Sherpa et Peuples solidaires ont déposer plainte contre Samsung, reprochant « des violations des droits humains » dans ses usines chinoises / © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives / Drew Angerer

Travail d’enfants, logements indignes, intoxications au benzène: deux ONG relancent leurs accusations contre Samsung pour violations des droits de l’Homme en Chine en déposant à Paris une nouvelle plainte pour pratiques commerciales trompeuses contre le géant sud-coréen.

S’appuyant sur de nouveaux rapports de militants infiltrés entre 2012 et 2016 dans les usines du groupe électronique, les ONG Peuples solidaires et Sherpa dénoncent « l’emploi d’enfants de moins de seize ans, des horaires de travail abusifs, l’absence d’équipements appropriés aux risques encourus, des conditions de travail et d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine », selon leur communiqué.

Les associations mettent aussi en avant « l’utilisation de benzène et de méthanol dans les usines », qui « aurait causé des maladies incurables chez plusieurs employés ».

Sherpa et Peuples solidaires annoncent donc qu’elles déposeront ce jeudi ces nouveaux éléments au parquet de Paris, à l’appui d’une plainte pour pratiques commerciales trompeuses qui vise Samsung Monde, la maison mère, et sa filiale Samsung Electronics France (SEF).

Dans un communiqué, le géant coréen a assuré respecter « scrupuleusement les normes et réglementations locales et internationales en matière de travail » et appliquer « une politique de tolérance zéro » vis-à-vis du travail des enfants.

Une première plainte, visant uniquement SEF, avait été classée sans suite en 2014 à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Sherpa avait du coup choisi de citer l’entreprise directement devant ce tribunal correctionnel, mais y a finalement renoncé en 2017 pour des raisons de procédure, selon un porte-parole.

Dans leur plainte de 40 pages, consultée par l’AFP, Sherpa et Peuples solidaires accusent Samsung de contredire ses engagements éthiques et son propre code de conduite, alors que le groupe sud-coréen présente sur ses sites internet son ambition de « devenir l’une des entreprises les plus éthiques au monde ».

Des contradictions qui constituent, selon les associations, des « pratiques commerciales trompeuses » pour les consommateurs français du leader de la téléphonie mobile, et qui légitimeraient donc une procédure pénale en France.

« Nous demandons à la justice de sanctionner cet écart inacceptable entre ces engagements éthiques et la réalité dans les usines telle que décrite par les ONG de terrain », écrivent les associations.

– 72 heures par semaine –

« Alors que les multinationales utilisent notamment ces engagements éthiques pour maintenir leur compétitivité, les ouvriers et consommateurs sont démunis face au non-respect de ces engagements. La reconnaissance du délit de pratiques commerciales trompeuses permettrait de rétablir ce rapport de force déséquilibré », selon elles.

Les éléments nouveaux justifiant cette plainte sont tirés « de nouveaux rapports d’enquêtes très documentés de l’ONG China Labor Watch (CLW) qui s’est infiltrée dans les usines » de filiales du groupe et de ses fournisseurs, principalement dans la région de Tianjin, près de Pékin, affirment les associations.

Les accusations s’appuient sur des témoignages, des photos et des vidéos réunis par CLW entre 2012 et 2016. L’ONG affirme ainsi que dans ces usines « les employés travaillent en moyenne 72 heures par semaine », parfois plus en période de forte activité. Au mépris de la loi chinoise limitant à 44 heures le temps de travail hebdomadaire.

« Dix enfants de moins de 16 ans, dont trois jeunes filles, travaillaient dans les usines » de certains fournisseurs de Samsung en 2012, selon CLW. Entre cinq et dix enfants en dessous de l’âge légal étaient encore identifiés lors de plusieurs visites des enquêteurs en 2014 dans une autre usine.

Les enquêteurs documentent encore la présence de benzène, un produit toxique à l’origine de cancers et de leucémie, dans les modes de production. Dans les usines, le benzène est utilisé comme agent nettoyant et comme enduit pour des composants électroniques.

« Cette procédure s’inscrit dans notre lutte de longue date contre l’impunité des multinationales », ont expliqué Sherpa et Peuples solidaires.

Les deux associations plaident pour « que les négociations onusiennes aboutissent à un traité contraignant les multinationales au respect des droits humains sur toute leur chaîne de production » et réclament l’appui de la France à ce processus.

Romandie.com avec(©AFP / 11 janvier 2018 18h33)