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L’eau de notre planète serait plus vieille que le Soleil

mars 13, 2023

Selon une étude parue dans « Nature », l’eau terrestre était déjà présente dans le nuage de gaz où notre étoile devait encore se former.

Vue d'artiste montrant le disque de formation de planetes autour de la protoetoile V883 Orionis. Dans la partie la plus externe du disque, l'eau est gelee sous forme de glace et ne peut donc pas etre facilement detectee. Une explosion d'energie en provenance de l'etoile naissante chauffe le disque interne a une temperature ou l'eau est a l'etat gazeux, ce qui permet aux astronomes de la detecter.
Vue d’artiste montrant le disque de formation de planètes autour de la protoétoile V883 Orionis. Dans la partie la plus externe du disque, l’eau est gelée sous forme de glace et ne peut donc pas être facilement détectée. Une explosion d’énergie en provenance de l’étoile naissante chauffe le disque interne à une température où l’eau est à l’état gazeux, ce qui permet aux astronomes de la détecter. © European Southern Observatory / ESO/ L. Calçada

S’il n’y avait pas eu d’eau sur Terre, la vie n’y serait très probablement jamais apparue. Il faut dire que ses propriétés facilitent les réactions chimiques comme aucun autre liquide. La question de l’origine de ce précieux fluide, particulièrement abondant sur notre planète, est donc fondamentale pour mieux comprendre d’où nous venons.

Pour tenter de remonter la piste de l’eau terrestre, les scientifiques utilisent sa signature isotopique. En clair, si un élément chimique, comme l’hydrogène de l’eau, correspond à un unique atome, il en existe toutefois plusieurs variétés. Ces variantes, que l’on appelle des isotopes, possèdent des propriétés chimiques quasi identiques, le même nombre de protons et d’électrons, mais un nombre différent de neutrons. De fait, il existe donc deux types d’eau : l’eau ordinaire (H²O), à base d’hydrogène (H) dépourvu de neutron, et l’eau lourde (D²O), faite d’un isotope de l’hydrogène doté d’un neutron, le deutérium (D), bien plus rare.

La signature de l’eau

Dans la nature, les deux sont mélangés, de sorte qu’en mesurant l’abondance respective du deutérium et de l’hydrogène (rapport D/H) on obtient une sorte de signature de l’eau étudiée. C’est ainsi que les scientifiques se sont, par exemple, aperçus que des météorites, les chondrites carbonées, véritables fossiles de la formation du système solaire, incorporent des minéraux hydratés dont l’eau présente un rapport D/H – autrement dit une signature isotopique – très proche de celui de l’eau de nos océans.

Mais en quoi ce rapport D/H est-il particulièrement significatif pour retracer l’origine de l’eau terrestre ? « Pour le comprendre, il faut savoir que tout l’hydrogène et tout le deutérium qui existent dans le cosmos se sont formés au début de l’Univers et qu’on n’en a pas fabriqué depuis. Il s’agit des premiers atomes à partir desquels tous les autres éléments chimiques ont été produits, par fusion nucléaire, dans le cœur des générations successives d’étoiles », nous explique l’astronome et chimiste Cecilia Ceccarelli, chercheuse à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble. Or on estime qu’il y avait, au début de l’Univers, environ 1 atome de deutérium pour 100 000 atomes d’hydrogène.

Qu’en est-il du rapport D/H de l’eau terrestre ? On y trouve environ 1 atome de deutérium pour 10 000 atomes d’hydrogène, soit dix fois plus : voilà qui n’est pas anodin ! L’eau terrestre a donc subi une transformation qui fait qu’elle contient plus d’eau lourde qu’attendu. Autrement dit, un ou plusieurs processus l’ont enrichie en deutérium. Mais alors, où et quand ?

Un embryon de système solaire

Ces images du disque autour de la protoétoile V883 Orionis, prises par le radiotélescope Alma, montrent la distribution spatiale de l’eau (à gauche, orange), de la poussière (au milieu, vert) et du monoxyde de carbone (bleu, à droite). Comme l’eau gèle à des températures plus élevées que le monoxyde de carbone, elle ne peut être détectée sous forme gazeuse que plus près de l’étoile. L’écart apparent entre les images de l’eau et du monoxyde de carbone est en fait dû à l’émission brillante de la poussière, qui atténue l’émission du gaz.© European Southern Observatory/Ama (ESO/NAOJ/NRAO)/J. Tobin, B. Saxton (NRAO/AUI/NSF)

Une nouvelle étude publiée cette semaine dans la revue Nature vient nettement confirmer ce que les spécialistes de la question, comme l’Italienne Cecilia Ceccarelli, subodorent depuis déjà quelque temps : l’eau que nous buvons, et que les dinosaures ont bue avant nous, s’est formée avant notre propre étoile, dans le nuage de gaz où le Soleil n’était encore qu’en gestation. Elle est donc plus vieille que le Soleil lui-même ! C’est du moins ce que suggèrent des observations réalisées grâce au radiotélescope Alma de l’Observatoire européen austral (ESO), qui ont permis de trouver, en quelque sorte, le chaînon manquant de l’histoire.

En effet, les astronomes ont pu détecter de l’eau à l’état gazeux dans un disque où l’on pense que vont se former des planètes autour de l’étoile naissante (ou protoétoile) V883 Orionis, située à environ 1 300 années-lumière de la Terre. Un objet qui est considéré comme un analogue des premiers instants de la formation de notre propre système solaire. Or non seulement les chercheurs sont parvenus à détecter de l’eau autour de la protoétoile mais ils ont également pu « lire » sa signature isotopique.

Résultat : son rapport deutérium/hydrogène est là aussi étonnamment élevé, encore plus que celui de l’eau terrestre. C’est donc bien dans les nuages de gaz où se forment les étoiles que l’eau des systèmes planétaires est enrichie en deutérium. Elle qui aura peut-être quelque part, comme sur Terre, fait le lit de la vie.

Avec Le Point par Chloé Durand-Parenti

En Allemagne, demander une carafe d’eau est un sacrilège

août 6, 2022

Les voix s’élèvent contre cet usage d’une autre époque, soulève « Courrier international ». Malgré les arguments économiques, les restaurants persistent.

En Allemagne, les restaurants offrant de l'eau en carafe sont rares.
En Allemagne, les restaurants offrant de l’eau en carafe sont rares.© ARIS OIKONOMOU / AFP

Ils persistent et signent. Comme le rapporte Courrier international, la colère gronde en Allemagne alors que le secteur de la restauration refuse – encore et toujours – de permettre aux clients de disposer d’une carafe d’eau gratuitement. Ce qui, en France, est le cas. En effet, si vous poussez la porte d’un bar ou d’un restaurant, le prix de l’eau potable est compris dans la note de votre repas, comme le confirme la Direction générale de la répression des fraudes.

En Allemagne, vous risquez d’être mal accueilli si vous faites une telle demande. « La fixation des prix est l’affaire des restaurateurs et c’est très bien ainsi », maintient face à la presse allemande la responsable du principal syndicat de restaurateurs. Et de poursuivre avec une mise en situation, « si dix cyclistes en sueur arrivent et demandent tous un litre d’eau gratuite, on ne peut pas les servir gratuitement, car le service et le nettoyage des verres et des tables coûtent de l’argent ».

Cette position est même parvenue à s’imposer au niveau européen. En 2019, une directive de Bruxelles voulait obliger les restaurateurs à fournir gratuitement ou « contre une faible rémunération » de l’eau du robinet. Face à l’opposition farouche des restaurateurs allemands, la « suggestion » a été préférée à l’« obligation ».

L’eau du robinet pas assez rentable pour les restaurants

Pourquoi une telle position ? La réponse est assez simple finalement. En effet, dans le pays de Goethe, la carte des plats est « relativement bon marché », remarque la presse allemande, comme le Die Zeit Magazin. Or, pour beaucoup d’établissements, le chiffre d’affaires est en grande partie tiré de la vente de boisson. Ce qui est le cas, également, ailleurs en Europe. Par ailleurs, vendre de l’eau du robinet serait, aujourd’hui, une activité qui ne rivaliserait pas avec les profits générés par la vente de l’eau en bouteille.

Il faut dire qu’avec des prix de 8 euros pour un litre, difficile de faire plus rentable. Par exemple, en 2013, le m3 d’eau potable était affiché à 5,31€, selon l’UFC-Que Choisir. Ramené au litre, le prix devient dérisoire (0,00531€/l), d’autant que même en vendant cette eau 1 000 fois son prix, cela resterait toujours moins avantageux pour le secteur de la restauration.

De l’eau en bouteille mauvaise pour l’environnement ?

Aujourd’hui, certains professionnels du secteur commencent à changer d’avis, souvent la jeune génération. « Si mes clients boivent plus d’eau, ils boiront aussi plus de vin. S’ils se privent d’une bouteille d’eau coûteuse, ils auront la gueule de bois le lendemain et ne reviendront pas tant qu’ils ne seront pas remis. C’est mauvais pour les affaires », soulève avec une pointe d’humour Billy Wagner, patron d’un restaurant étoilé de Berlin. D’autant que le coût pour la société n’est pas neutre. En effet, selon le restaurateur, les caisses remplies de bouteilles consignées auraient tendance à provoquer des hernies discales à ses employés et donc des arrêts maladie.

Autre raison pour abandonner cette eau en bouteille, le coût pour l’environnement. Le magazine allemand évoquant l’étude « A tip : tap ». « Les émissions de l’eau minérale sont 586 fois plus élevées que celles de l’eau du robinet. En 2019, l’Allemagne a importé environ 1,1 milliard de litres d’eau minérale et en a exporté 334 millions », indiquent les chercheurs. Par ailleurs, dans un contexte de réchauffement climatique et de canicules à répétition, servir de l’eau à 8 euros le litre ou de minuscules verres d’eau n’est pas véritablement la solution la plus adaptée.

Par Le Point avec AFP

RDC: Kinshasa sans eau pendant les festivités de fin d’année

décembre 22, 2019

Le chef de l'État Félix Tshisekedi va procéder lundi à la pose de la première pierre pour la construction d'une nouvelle usine de production d'eau potable de la Regideso.

Le chef de l’État Félix Tshisekedi va procéder lundi à la pose de la première pierre pour la construction d’une nouvelle usine de production d’eau potable de la Regideso. REUTERS/Hereward Holland

La fourniture d’eau va être interrompue pendant les fêtes de fin d’année à Kinshasa, faute de moyens financiers et matériels, a annoncé dimanche le syndicat de l’entreprise publique de distribution d’eau en République démocratique du Congo.

«Nous demandons à la population kinoise, dès la semaine prochaine, de constituer des réserves d’eau car nous ne serons pas en mesure de leur assurer la fourniture d’eau pendant cette période des festivités» de fin d’année, a déclaré Alain Senenge, responsable de la délégation syndicale de la Regideso dans un message audio distribué aux médias. «Nous n’avons plus d’intrants de traitement d’eau, nos machines tombent en panne du jour au lendemain» et les salariés de la Regideso accusent «trois mois» de retard de paiement des salaires, a expliqué Alain Senenge. Selon lui, le ministre des Finances «refuse de libérer» un montant de 5,4 millions de dollars de dette de consommation d’eau par les institutions publiques, qui pourrait permettre à l’entreprise de fonctionner.

Dans un communiqué, le ministère des Finances a affirmé être «à pied d’oeuvre» pour «assurer un apurement graduel (des) factures» de consommation d’eau de l’État congolais à la Regideso. Le ministère note cependant qu’il «ne saurait être tenu pour responsable des contraintes financières de la Regideso». Celles-ci relèvent «de son propre management et de la gestion interne de sa trésorerie».

Mégapole d’environ 12 millions d’habitants, Kinshasa connait souvent des problèmes d’approvisionnement en eau. Plusieurs quartiers ne sont pas reliés au réseau de distribution de la Regideso, des habitants recourent à l’eau de puits, de rivières ou de la pluie pour l’usage quotidien. «Notre production d’eau à Kinshasa en ce jour est de 560.000 m3 par jour, mais le besoin est de 900.000 m3 par jour. Nous enregistrons donc un gap de 340.000 m3», à affirmé à l’AFP un responsable du service presse de la Regideso. Selon la présidence congolaise, le chef de l’État Félix Tshisekedi va procéder lundi à la pose de la première pierre pour la construction d’une nouvelle usine de production d’eau potable de la Regideso, d’une capacité de 110.000 m3 par jour, dans la commune de Ngaliema (ouest).

ParLe Figaro.fr avec AFP

États-Unis: 120 millions de dollars contre une crise d’eau contaminée

août 26, 2019

 

Confrontée à la contamination au plomb de son eau potable, la ville de Newark, dans la banlieue new-yorkaise, a annoncé lundi avoir obtenu 120 millions de dollars de prêts pour remplacer ses tuyaux vieillissants et désamorcer une crise sanitaire réminiscente du scandale de Flint, dans le Michigan.

Avec cet argent prêté à taux réduits par le comté d’Essex, où se situe Newark, la ville va pouvoir remplacer 18.000 conduits défaillants à un rythme accéléré, a annoncé lors d’un point presse Ras Baraka, maire de cette ville du New Jersey de 285.000 habitants, l’une des plus pauvres du pays.

Les tuyaux vieillissants, accusés d’être à l’origine de la présence de plomb dans l’eau, devraient ainsi pouvoir être changés en 24 à 30 mois, alors que leur remplacement aurait pris près d’une décennie sans cet argent frais, selon les responsables de la ville.

Les responsables démocrates de Newark se devaient d’annoncer des mesures fortes rapidement, eux qui étaient accusés d’avoir tardé à agir face à une crise dont les premiers signaux d’alerte remontent à 2017.

Depuis la mi-août, des milliers de bouteilles d’eau sont distribuées aux habitants des quartiers desservis par des tuyaux anciens, après que des tests eurent montré que des filtres à eau distribués initialement ne suffisaient pas à ramener le taux de plomb dans l’eau à des niveaux acceptables pour la santé.

Newark étant particulièrement pauvre, avec une population majoritairement noire et hispanique, l’affaire a été comparée au scandale de l’eau contaminée de l’ex-ville industrielle de Flint, devenu depuis 2014 un symbole des injustices sociales américaines.

Le gouverneur démocrate du New Jersey, Phil Murphy, et surtout l’un des candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle 2020, le sénateur et ex-maire de Newark Cory Booker, étaient notamment devenus la cible des conservateurs, qui les accusaient d’être en partie responsables de cette crise.

Ces 120 millions «sont bienvenus pour supprimer la menace de plomb dans l’eau pour les habitants de Newark», a tweeté lundi M. Booker. Cela prouve «notre détermination collective à trouver une solution, et je continuerai au niveau fédéral à veiller à ce que Newark reçoive les ressources dont elle a besoin».

Par Le Figaro.fr avec AFP

A Bassora, l’eau salée et polluée détruit tout sur son passage

août 31, 2018

Des poissons pourrissent au soleil sur les bords des bassins de pisciculture à Bassora, dans le sud de l’Irak, le 29 août 2018 / © AFP / Haidar MOHAMMED ALI

Sur un lit aux urgences à Bassora, Younès Selim se tient le ventre. Intoxiqué par l’eau comme des milliers d’Irakiens dans la province méridionale côtière, il attend d’être traité par des médecins qui ne savent plus où donner de la tête.

En proie à des coliques, l’homme regarde ses compagnons d’infortune recevoir des perfusions, pour les réhydrater après de fortes diarrhées. Sa faute? Avoir bu l’eau du robinet, l’eau minérale étant trop chère.

« Nous ne donnons que de l’eau minérale à nos trois enfants, mais ma femme et moi devons souvent boire l’eau du robinet », chuchote-t-il à l’AFP.

Depuis le 12 août, « plus de 17.000 patients ont été admis pour des diarrhées, coliques et vomissements », dit à l’AFP Ryad Abdel Amir, à la tête de la Direction de la Santé de Bassora (sud), l’une des provinces les plus peuplées du pays et la seule à avoir accès à la mer.

En onze ans, il assure n’avoir jamais vu une telle crise, doublée d’une vétusté des services publics et d’une hausse des prix.

Certes les intoxications enregistrées jusqu’ici sont bénignes et la totalité des malades rentrent chez eux, mais la situation s’aggrave, prévient-il.

Oum Haydar, vendeuse sur le marché, peine à ravitailler en eau filtrée sa famille de 30 personnes. « Mille litres coûtent 20.000 dinars (17 dollars) et une fois qu’on a tous bu et lavé les enfants, en une demi-heure, il n’y a plus rien », se lamente cette grand-mère. Il y a peu, la même quantité d’eau se vendait à 5.000 dinars.

Des malades aux urgences de Bassora, dans le sud de l’Irak, intoxiqués par l’eau, le 29 août 2018 / © AFP / Haidar MOHAMMED ALI

– Estuaire « dépotoir » –

Si l’Irak manque généralement d’eau en raison de la sécheresse, Bassora concentre tous les maux: eau polluée et salée, services publics lamentables, coupures de courant et égouts à ciel ouvert, pollution atmosphérique en raison des torchères.

Confronté depuis deux mois à une contestation populaire à Bassora, le Premier ministre Haider al-Abadi explique que « depuis des décennies » le taux de salinité de l’eau grandit et la concentration en chlorine baisse. Et cette année il y a « une baisse des pluies ».

L’Irak partage avec l’Iran le Chatt Al-Arab, où se jettent le Tigre et l’Euphrate. Dans cet estuaire, l’eau salée de la mer et l’eau douce des deux fleuves emblématiques ont toujours cohabité.

Mais aujourd’hui, l’eau salée a pris le dessus et remonte désormais sur 40 km au nord de Bassora. Les guerres à répétition et désormais les barrages turcs et iraniens ont eu raison de la faune aquatique et des barrières naturelles.

Et au sel, s’ajoutent les déchets charriés par les deux fleuves qui emportent les eaux usées du pays de 38 millions d’habitants.

Des poissons pourrissent au soleil sur les bords des bassins de pisciculture à Bassora, dans le sud de l’Irak, le 29 août 2018 / © AFP / Haidar MOHAMMED ALI

A Bassora, les égouts se déversent dans des canaux à ciel ouvert qui finissent dans le Chatt al-Arab. A cela s’ajoute la pollution de l’industrie pétrolière, première pourvoyeuse de revenus et unique source de devises de l’Irak, et pétrochimique iranienne voisine.

« Le Chatt al-Arab est devenu un dépotoir et depuis 15 ans les stations d’épuration n’ont pas été rénovées », s’alarme Fayçal Abdallah, du Conseil gouvernemental des droits de l’Homme.

Son institution plaide pour déclarer la province « sinistrée » afin qu’elle puisse bénéficier de fonds spéciaux et de quotas d’eau douce qui lui reviennent depuis les barrages en amont.

– « Pire saison » –

« La province est censée recevoir 75 mètres cubes d’eau par seconde, mais seuls 59 m3/s y arrivent vraiment », car les provinces agricoles en amont prélèvent de l’eau, explique-t-il. Or, plus d’eau douce permettrait de repousser l’eau salée vers le Golfe.

Mais le mal est là, assure Jassem Mahmoud qui a perdu cette année l’intégralité de ses 50 millions d’alevins et est désormais criblé de dettes. « C’est la pire saison » en 25 ans. « Et sûrement la dernière année pour nous ».

A Bassora, l’eau salée et polluée détruit tout sur son passage / © AFP / Dawood al-Yaseen, Linda Abi Assi

Plus loin, sur les bords des bassins de pisciculture, des centaines de poissons pourrissent au soleil sur une terre craquelée. D’autres flottent sur l’eau puisée dans le Tigre passant à proximité.

Kazem al-Ghilani teste avec un appareil l’eau de son bassin: « la salinité atteint 12 mg par kg d’eau. En temps normal, elle varie entre 1 et 1,5 mg », explique cet ingénieur agricole.

Alors que chaque jour des manifestants se rassemblent devant la Direction de la Santé, le dr Abdel Amir dit « gérer les résultats de la crise », tout en soutenant que « les raisons sont à chercher » ailleurs.

« On ne peut faire porter l’entière responsabilité au gouvernement actuel », rétorque le Premier ministre Abadi. La prévention et l’entretien de l’eau « relève des provinces ».

Quoiqu’il en soit, le dr Abdel Amir est inquiet. L’eau salée ayant une très faible concentration en chlore et les températures plus clémentes attendues à l’automne constitueront le terreau idéal pour le développement du choléra.

Romandie.com avec(©AFP / (31 août 2018 12h22)

L’eau en bouteille de nombreuses marques contaminées par des particules de plastique

mars 15, 2018

Du plastique a été trouvé dans 93% des échantillons d’eau en bouteille de plusieurs marques comme Evian, Nestle Pure Life, San Pellegrino, Aqua, Aquafina ou Dasani.

Photo: iStock Du plastique a été trouvé dans 93% des échantillons d’eau en bouteille de plusieurs marques comme Evian, Nestle Pure Life, San Pellegrino, Aqua, Aquafina ou Dasani.

L’eau en bouteille de nombreuses grandes marques à travers le monde est contaminée par de minuscules particules de plastique dont les dangers sur la santé sont méconnus, selon une étude menée par des scientifiques.

Des chercheurs ont testé l’eau de plus de 250 bouteilles dans neuf pays (Brésil, Chine, États-Unis, Inde, Indonésie, Kenya, Liban, Mexique, Thaïlande), sous la conduite de Sherri Mason, professeure à l’université de l’État de New York à Fredonia, selon un résumé de l’étude publié mercredi sur la plateforme journalistique à but non lucratif Orb Media.

Du plastique a été trouvé dans 93 % des échantillons d’eau en bouteille de plusieurs marques comme Evian, Nestle Pure Life, San Pellegrino, Aqua, Aquafina ou Dasani.

Il s’agissait notamment de polypropylène, de nylon et de polytéréphtalate d’éthylène (PET). En moyenne, les chercheurs ont trouvé dans chaque litre d’eau 10,4 particules d’une taille de l’ordre de 100 microns (0,10 millimètre). Les particules de plus petite taille étaient encore plus nombreuses : les auteurs de l’étude en ont trouvé 314,6 par litre d’eau en moyenne.

« Je pense que cela vient du processus de mise en bouteille. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d’embouteillage », a expliqué Sherri Mason à l’AFP.

Risques méconnus

« De l’eau dans des bouteilles en verre contenait aussi des microplastiques », signale par ailleurs l’étude.

L’étendue des risques que posent ces particules sur la santé humaine est méconnue.

« Il y a un lien avec certains types de cancer, la diminution de la quantité de spermatozoïdes ou encore avec l’augmentation de certaines maladies comme le trouble du déficit de l’attention ou l’autisme », a déclaré la professeure Sherri Mason.

Selon elle, il est établi que ces différentes affections ont un rapport avec la présence de produits chimiques de synthèse dans l’environnement. « Et nous savons que les plastiques apportent un moyen à ces substances d’entrer dans notre corps », a expliqué la chercheuse.

Une précédente étude publiée par Orb Media avait montré que des particules de plastique étaient également présentes dans l’eau du robinet, mais en moins grande quantité.

« L’eau du robinet, globalement, est beaucoup plus sûre que l’eau en bouteille », a affirmé Mme Mason.

L’étude a été réalisée sur une durée de trois mois à l’aide d’une technique développée par l’École de chimie de l’Université d’East Anglia (UEA), en Grande-Bretagne, qui permet de visionner les microparticules de plastique en employant un colorant luminescent.

« Nous avons été sollicités pour contrôler les résultats et la méthodologie de façon indépendante, afin de nous assurer que l’étude est solide et crédible », a déclaré le chercheur de l’École de chimie de l’UEA Andrew Mayes. Selon lui, « les résultats sont cohérents ».

Jacqueline Savitz, responsable pour l’Amérique du Nord de l’ONG Oceana qui lutte contre la pollution des océans, a estimé que cette étude apportait une raison de plus de limiter la production de bouteilles d’eau en plastique.

« Il est plus urgent que jamais aujourd’hui de faire en sorte que les bouteilles d’eau en plastique soient une chose du passé », a déclaré cette représentante de l’ONG, qui n’a pas participé à l’étude.

AFP par Kerry Sheridan à Miami avec Ledevoir.com

La gueule agitée du requin

octobre 22, 2017

 

Dans les dents agitées de l’eau

Surgit à la surface des flots

La gueule assoiffée d’un requin

Qui dévore même le dauphin

De ses pointes acérées et crochues

Les poissons et même les barbues

N’ont pas la chance de survie

Comme le surfer à peine surpris

 

Ce démon de la mer est sans pitié

Il vit et respire la méchanceté

Suscitant crainte et méfiance

A chaque mouvement de sa cadence.

 

Bernard NKOUNKOU

Oups, l’ex ministre Myriam El Khomri se fait arro­ser sur un marché

mai 30, 2017

L’auteur sera jugé pour « violence avec arme »

Sa campagne n’est déci­dé­ment pas de tout repos. L’ex-ministre du Travail Myriam El Khomri a reçu un verre d’eau lancé par un mili­tant d’extrême gauche en colère, lors d’une visite sur un marché de la capi­tale.

 

Après Manuel Valls, Emma­nuel Macron et Marine Le Pen, c’est Myriam El Khomri qui a été victime d’un jet de projec­tile, alors qu’elle se trou­vait sur le marché Ornano, à Paris, dans le cadre de la campagne des élec­tions légis­la­tives. Alors que ses collègues ont reçu des œufs ou de la farine, l’an­cienne ministre du Travail a eu la surprise de rece­voir un verre d’eau, lancé par un mili­tant d’ex­trême gauche. Malgré la cani­cule de ce dimanche 28 mai, pas sûr que la candi­date du XVIIIe arron­dis­se­ment ait appré­cié le geste.

« Elle a pris une petite douche », a confié en plai­san­tant une source poli­cière au Pari­sien. Le garde du corps qui accom­pa­gnait l’an­cienne ministre a inter­pellé l’au­teur du lancer d’eau et a prévenu les forces de l’ordre. L’homme de 39 ans a été placé en garde à vue au commis­sa­riat du XVIIIe arron­dis­se­ment de la capi­tale pour « violence avec arme par desti­na­tion ». Une quali­fi­ca­tion « surpre­nante » pour les poli­ciers, mais qui est proba­ble­ment due au statut d’ex-ministre de Myriam El Khomri.

Cette dernière n’a pas souhaité porter plainte pour le moment, mais a précisé qu’elle se réser­vait « le droit de le faire ». La suite de sa campagne légis­la­tive promet d’être tout autant mouve­men­tée, alors qu’une partie des élec­teurs lui reproche toujours la Loi Travail, adop­tée en 2016 et qui avait entraîné d’im­por­tants mouve­ments sociaux. A l’époque, les nombreuses attaques person­nelles dont elle avait été la cible l’avaient beau­coup affec­tée, et lui avait fait craindre pour sa famille.

Gala.fr par Marine GibertMarine Gibert | mardi 30 mai 2017 à 13:15

Congo: L’Affaire Tandja Bachir et le mysticisme de Sassou qui fait absorber aux Congolais ses selles pour engourdir leur conscience

mai 2, 2016

Note aux lecteurs : Pour comprendre profondément ce texte, nous vous conseillons de lire, d’abord, l’interview que son auteur a fait paraître sur ce même site (www.afriqueeducation.com), ce mardi, 2 mai, à 15h03. C’est tout simplement déconcertant.

Le travail diabolique de Tandja auprès de Denis Sassou-Nguesso

La mission de ce magicien consistait à travailler sur les excréments de Sassou que Jean Dominique Okemba (JDO) lui transmettait pour être répandus, deux fois par semaine, dans les citernes d’eau potable des villes de Brazzaville, Pointe Noire et Dolisie afin d’endormir tous ceux qui en usent pour leurs besoins quotidiens (consommation directe, cuisine, bain, lessive, nettoyage, etc). Tandja dit que son travail de maraboutage et d’envoûtement du peuple congolais a pris fin le 15-4-2015 après 18 ans d’incantation magico-fétichiste au profit de Sassou et de ses deux enfants qu’il destine à la politique ( Christel et Claudia.) Ayant discerné que la vie politique de Sassou a spirituellement pris fin, il ajoute que son client n’a pas accepté la solution alternative qu’il lui a proposée tendant à lui garantir l’inviolabilité judiciaire et politique à la fin normale de son mandat en août 2016. La nouvelle version du travail mystique de Tandja devrait consister à faire de Sassou «  un retraité doré et adulé par toute l’Afrique un peu comme un second Mandela pour l’Histoire. Mais à ma grande déception, il tomba aussitôt dans un état de total désarroi et insista sur sa vision de présidence à vie, devant Jean Dominique Okemba et Emmanuel Yoka ». C’était le 15 avril 2015. Selon Tandja, Sassou qui veut s’incruster au pouvoir, se serait tourné vers l’Inde où les magiciens lui auraient demandé des sacrifices colossaux de 10.000 âmes et 2 milliards de dollars US  pour un travail que, lui, Tandja connaissant les circonstances, juge, désormais, inopérant spirituellement du fait que le pouvoir de Sassou est arrivé à son terme.

Je suis néanmoins persuadé qu’il y a une part incontestable de vérité dans ses révélations, d’autant plus qu’il évoque, par ailleurs, l’intervention non contestée de certains personnages du pouvoir dans l’opération d’envoûtement, qu’il s’agisse de JDO, d’Emmanuel Yoka, de Tsienzel et, bien sûr, de ses deux enfants directement concernés. Le nom du Ministre, Pierre Mabiala, cité par Tandja, dans l’envoûtement de ses propres parents de Dolisie, en sa compagnie, ne l’a pas été par hasard, même s’il ne lui parait pas évident que ce chaud partisan sassouiste connaissait «  les détails » de sa mission sur le terrain. Mais, il n’est pas nécessaire qu’il ait connu les détails, en l’espèce, magico-fétichistes, de la mission. Il suffisait qu’il ait su l’objet du déplacement de Tandja, sujet étranger en terre Diangala, pour en être partie prenante. Tandja se défend d’avoir été à l’origine de la mort de Mgr Kombo qui aurait été mis «  au courant du rituel de l’eau ». Et de préciser que son client lui prescrivait parfois de travailler au cas par cas sur certains dignitaires civils et militaires, parmi lesquels Tsaty Mabiala, Dzon, Mierassa, Mpouélé, Okombi Salissa, Parfait Kolélas dont les travaux mystiques «  n’avaient pas connu leur achèvement suite à un désaccord avec son client en présence d’Emmanuel Yoka ».

Que s’est-il passé lorsque j’ai été informé de la souillure de l’eau publique

Cela étant, mon témoignage se veut antérieur et imparable, c’est-à-dire, prenant racines au sein du peuple, bien avant que Tandja n’eût commencé de réaliser les faits par lui relatés. Cela pour souligner que l’envoûtement par Sassou-Nguesso des consommateurs de l’eau potable de la SNDE est une pratique avérée qui date des années quatre-vingts. J’étais alors ministre du Commerce et des PME, lorsque je fus informé le 12 mai 1988 des pratiques nauséabondes, ignominieuses et démoniaques du président, consistant à déverser ses excréments, urines et déchets corporels, dans l’eau potable des agglomérations urbaines de Brazzaville-Pointe- Noire et Dolisie. Bravant la mort, je pris mon courage à deux mains, pour faire savoir indirectement au président que j’étais au courant en les désapprouvant de ses faits et méfaits. Je prescrivis alors à une entreprise étrangère qui opérait dans notre pays de construire, à Mpila, à un jet de pierres de sa résidence privée présidentielle, sur un terrain vide, vers le siège du Syndicat unique, une usine d’épuration et de mise en bouteille d’eau potable. Mais, lorsqu’il s’en aperçut, informé par ses services, le président piqua une colère rouge  et donna illico presto à ses hommes de basse besogne l’ordre de détruire l’usine au moment même où elle était devenue presque opérationnelle, employant une quinzaine de travailleurs congolais et deux techniciens expatriés. Dépassant ma déconvenue, je voulus m’expliquer devant le Chef de l’Etat, mais il refusa de répondre à mes demandes réitérées d’audience.

Au Conseil des ministres, son regard devenait fuyant pour ne pas croiser le mien. J’étais devenu une espèce de pestiféré qui attendait d’être débarqué du gouvernement dès le prochain remaniement ministériel. Ce qui ne me perturba guère. Par cette action inouïe, j’avais pour ainsi dire engagé avec une certaine dose d’audace, un conflit dont je redoutais qu’il me conduisît à la tombe. Mais comment aurais- je pu m’en laver les mains, sans jeu de mots, eu égard à la monstruosité du crime, moi qui prétends toujours œuvrer avec abnégation pour le bien commun ?

Ma nomination au poste de Premier ministre

Sur ces entrefaites, intervinssent les préparatifs du 4ème Congrès ordinaire du parti unique(PCT) dont j’avais refusé, dès l’origine, d’être membre. Au terme de ce Congrès qui se tint du 26 au 31 juillet 1989, le président me fit, contre toute attente, une surprise de taille puisqu’il m’éleva au poste tant convoité de premier ministre et, par ricochet, au Bureau politique du PCT. Bien que saluée par les observateurs extérieurs et l’opinion nationale, la décision du président prit, de court, l’intelligentsia politique de l’intérieur, le nouveau promu que j’étais n’étant ni membre confirmé ni a fortiori apparatchik du PCT, comme il se devait.

Quant à moi-même, pris dans l’engrenage de l’eau souillée qui avait désarçonné le chef de l’Etat, je fis contre mauvaise fortune bon cœur. Je savais que la décision du président participait d’un stratagème savamment orchestré tendant à me rapprocher de lui, moi qui lui étais distant et susceptible de divulguer, s’il n’y mettait un terme, le secret (qui n’est point un secret d’Etat) de la souillure de l’eau publique. En même temps, je craignais de devenir perméable à toutes nuisances de sa part. Mais un adage Vili dit : lorsque l’hippopotame apparaît au milieu du Fleuve, la pirogue ne peut plus chavirer. C’est quand il est sous l’eau qu’il est dangereux. Comme flic et fin politique, Denis Sassou-Nguesso sait mieux que quiconque qu’on attrape plus facilement une mouche avec du miel qu’avec du fiel. Il avait donc plus à gagner en me nommant à ce poste qu’à toute autre fonction. Toujours est-il que, tiraillé entre l’acceptation enthousiaste et le refus grincheux du poste, je m’inclinai sur la perspective, même risquée de peser sur le redressement d’une situation nationale fortement obérée.

Mon séjour de travail ou plutôt de farniente à Oyo

Ce n’est point l’intérêt général qui m’avait destiné en ce lieu, on le voit bien, mais la volonté diabolique du timonier de me faire comprendre que j’étais sous sa coupe, pour être jaugé et soumis à toutes sortes d’intimidations sordides. En fait, il s’attendait à ce que je perdisse à défaut de la vie, les forces ou l’intégrité physique, mais, je lui prouvai le contraire, sans rien céder en quoi que ce fût jusqu’à l’heure présente. Même si, sur la route, mon véhicule, se retrouva dans le décor après Gamboma. Fort heureusement, personne parmi la petite équipée qui m’accompagnait ne fut atteint, grâce au Seigneur. Le stratagème mis en place par le président Sassou n’avait pas fonctionné, de sorte que j’ai gardé par devers moi, le secret des excréments et urines, sans jamais le révéler à qui que ce soit, d’où sa détermination inexpugnable de me pourchasser sur toutes les latitudes. Maintenant que Tandja s’est mis à dévoiler l’affaire aux termes d’un contentieux de gourou à client, je crois devoir souligner ce qui suit, à mon corps défendant. Aux consommateurs de l’eau publique du Congo, autant vaut dire à tout le peuple congolais, je commence par dire qu’elle est toujours et de plus en plus infectée d’excréments et d’urines par Denis Sassou-Nguesso, le maître des lieux. Voici comment :

Sassou-Nguesso, un véritable démon, je l’ai déjà écrit en d’autres circonstances

Dans l’arsenal mystico-fétichiste hérité de Julien Nguesso, alias Poro-Poro, et dont JDO est devenu aujourd’hui au sein de la famille le grand maître incontesté, figurent entre autres sorcelleries et gris gris, le « Rite d’influence » consistant à souiller d’excréments et d’urines l’eau de la pompe, à partir des cuves publiques et ce, pour annihiler la conscience des consommateurs et ainsi les soumettre à l’action et à la personne du chef de l’Etat. Il s’agit des excréments et urines à l’état brut, mixés des eaux de douche qu’il faut épandre dans les cuves, puits et nappes d’eau potable agrémentés d’une formule incantatoire en langue Mbochi sortie des pratiques mystico-fétichistes et transmis par Poro-Poro à Valentin Ambendé, son fils aîné. Sassou Nguesso a longtemps pratiqué le Rite d’influence depuis son accession au pouvoir le 5 février 1979, d’abord, sur Brazzaville, puis, Pointe-Noire et Dolisie. Plus le champ d’épandage des excréments et urines est réduit, plus efficace est le résultat attendu. De même, plus les eaux qui sortent de la pompe sont rares et colorées, mieux, cela vaut, à telle enseigne qu’il n’est pas étonnant que les Congolais souffrent de manque ou de rareté d’eau depuis des lustres induisant diverses maladies diarrhéiques. Et cela ne changera point tant que Sassou restera au pouvoir. Car qui dit abondance d’eau dit amoindrissement de «  l’effet Excréments ».

Le Système semblait fonctionner à la satisfaction du président Sassou-Nguesso jusqu’à la Conférence nationale souveraine de février 1991. Mais le flot d’injures et de récriminations ainsi que sa mise en cause par les conférenciers, firent douter le dictateur de sa réelle influence auprès de l’opinion populaire et donc, de son système fétichiste. C’est ainsi qu’à son retour au pouvoir après la guerre du 6 juin 1997, il s’est tourné vers Tandja Bachir dont plusieurs sources africaines attestaient d’une certaine efficacité dans l’envoûtement de masses. Tandja, tout en pratiquant le rite des excréments, y ajoute le travail mystique et spirituel en limitant la charge pondérale de matières fécales nécessaires et en élargissant le spectre d’épandage et d’absorption du produit fini dûment travaillé.

Sassou-Nguesso tente en vain de souiller les eaux du fleuve Kouilou-Niari

Avant Sassou-Nguesso, son devancier de l’autre côté du Fleuve Congo, Mobutu Sesse Seko pratiquait à profusion le rite des excréments pour séduire ou réduire le peuple zaïrois sous ses pieds. Selon son propagandiste, puis ,pourfendeur post mortem, Dominique Sakombi Inongo, ancien ministre zaïrois de l’Information, le grand léopard envoûtait les populations en agissant sur les eaux du fleuve Zaïre (Congo) depuis le Lualaba jusqu’à l’embouchure. Un travail laborieux d’envoûtement plus spirituel que matériel, cela s’entend, compte tenu de l’étendue du territoire et de l’incommensurable quantité des eaux charriées par le Fleuve Congo. Mais Sakombi souligne qu’une myriade de sorciers, féticheurs, marabouts, magiciens et gourous de tous les continents étaient mis à contribution pour tenter d’apprivoiser le fleuve au profit de Mobutu qu’il a vu, de ses propres yeux, dit-il, boire quantités de sang humain.

Denis Sassou-Nguesso est du même acabit, qui avait voulu procéder pareillement sur le Fleuve Kouilou s’il ne s’était heurté à la résistance des génies tutélaires. Ces demi-dieux gèrent spirituellement le Mayombe et les contreforts des Plateaux Koukouya dans lesquels le Kouilou prend sa source avant de traverser les départements de la Bouenza et du Niari. L’on sait que Sassou a toujours fait flèche de tout bois en sillonnant le Kouilou profond afin d’y recueillir les indices du pouvoir spirituel des Rois Loango. Lors de ses pérégrinations, il était arrivé jusqu’au Site Sacré de Tchintanzi où il s’était fait consacrer « Pasteur Supérieur » de l’Eglise du christianisme prophétique en Afrique fondée par le prophète Sry Lassy Simon Zéphyrin. J’en ai dit un mot lapidaire lors de mon interview parue dans le bimensuel Afrique Education n° 414 du 1er au 15 mai 2015.

Sassou Nguesso et Jean Dominique Okemba, deux frères siamois

Évidemment, si Tandja Bachir a cessé le 15 avril 2015, comme il le dit, lui- même, de faire le rite mystico-spirituel des excréments au profit de Sassou-Nguesso, celui-ci continue à bénéficier du rite hérité de Julien Nguesso, poursuivi par son fils aîné, Valentin Ambendé Nguesso, puis, par Jean Dominique Okemba, dit JDO en sa qualité de fils adoptif et spirituel de Valentin. JDO est par conséquent neveu par alliance de Sassou par son demi-frère Valentin interposé. Mais, il jouit d’une indéniable auréole mêlée de crainte dans la famille du fait qu’il détient les secrets de Poro Poro à lui légués par Valentin.

Sassou et Okemba sont comme deux frères siamois pour les besoins de la cause, bien que de sang et d’origine différents. Celui-ci est arrivé à Edou venant d’ Ondébé, localité voisine, sur le dos de sa mère remariée à Valentin, celui-là dans le ventre de la sienne venant de Pointe-Noire où son mari Julien officiait depuis 1936 comme maître féticheur, conférant force mystique aux agents administratifs et privés de tous genres, aux jeteurs de sorts, aux commerçants mercantilistes, aux pêcheurs marins, bref, aux aventuriers de l’irrationnel. Eux tous ne cessaient de s’en répandre à Pointe- Noire, sur les pouvoirs du grand féticheur de la lointaine contrée de l’Alima, en pays Mbochi. Les deux comparses ainsi venus d’ailleurs, se sont par un extraordinaire concours de circonstances avantageusement greffés comme des plantes adventives sur la famille Nguesso au petit village Edou, par le biais de leurs mères respectives.

A les confronter sur toutes les coutures, on s’aperçoit que plus tard, ils se sont faits respectivement Kani et Obali dans l’ordre traditionnel et profane, Grand Maître et Grand Maître-Adjoint dans l’ordre maçonnique et sacré, président et vice-président dans l’ordre politico-administratif, homme et femme dans le désordre magico-sexuel. Bref, depuis que Valentin a cessé de vivre, Sassou et Okemba vivent l’un dans l’autre. Plus qu’une simple parenté de circonstance, Sassou et Okemba ont opéré une véritable fusion osmotique. Auréolés de leurs pouvoirs politiques, fétichistes, économiques et sociaux, ils ont déclassé les autres membres de la fratrie Nguesso, jusque et y compris le plus représentatif d’entre eux en la personne de Maurice Nguesso, actuel fils aîné survivant de Poro-Poro.

Mais l’homme d’affaires multicartes comme il se surnomme, n’est pas en reste, qui en a profité dans l’ordre capitaliste. Et ce n’est pas le moindre des avantages du sassouisme régnant que d’aplanir les difficultés les plus antagonistes avec l’argent public et les avantages exorbitants du droit commun comme la possession privative d’un puits de pétrole au large de Pointe-Noire. JDO partage avec son compère de président à peu près les mêmes honneurs de la République. Comme vice-président de fait, il détient un quota sur le choix des ministres et des hauts fonctionnaires publics. Il reçoit, en contrepartie, reconnaissance de la part de ces derniers dans la distribution du gâteau national. Il est respecté comme autorité supérieure hiérarchique susceptible de prononcer des sanctions.

Tout se passe comme si le pays était dans la «  République des Copains et des Coquins » brocardée par Michel Poniatowski, éminence grise de Giscard d’Estaing. Les deux compères se montrent toujours ensemble en public, s’assoient côte à côte au cours des cérémonies, voyagent dans le même avion. Il est arrivé même que JDO se dise malade en cas de voyage, alors, à défaut d’être embarqué contre son gré, le voyage est différé. Une situation ubuesque qui tient, non pas tant à l’inséparabilité physique des deux compères (notre photo montrant JDO et Sassou Nguesso) qu’à la peur d’un éventuel mauvais coup de la part de JDO. Car Sassou-Nguesso, de nuit comme de jour, en mangeant ou en dansant, reste extrêmement vigilant. C’est en vérité un homme ombrageux.

Denis Sassou devenu Denis Sassou-Nguesso au seuil de sa carrière politico-militaire, a été coopté dans la famille du patriarche d’Edou, partageant avec Valentin (feu), Maurice, Alphonse (feu) le destin chevaleresque d’un père chasseur et mystico-féticheur. Il est devenu par la force des choses le plus valeureux et adulé d’entre eux. Mais il ne semble pas avoir eu la primauté mystique de la part du patriarche qui, au contraire, le boudait jusqu’à la fin de son cycle scolaire primaire à Fort-Rousset (actuellement Owando) et son départ à Mbounda (Dolisie) pour sa formation d’instituteur. C’est que, d’une manière générale, la nature vient toujours au secours des enfants malaimés, orphelins ou adultérins.

Après avoir refusé en 1960 une affectation en vue de servir au Nord du Pays, Sassou-Nguesso bénéficie d’une intégration dans l’armée. Il part à Bouar en Centrafrique pour un stage militaire avant d’obtenir une formation à Cherchell en Algérie. Lorsqu’il revient au Pays, en 1962, il a une seule idée en tête : devenir chef de l’Etat à tout prix. Quant à JDO, l’actuel titulaire de l’héritage spirituel des Nguesso, le détenteur des codes secrets, il a, lui aussi, été greffé sur la famille Nguesso, sans toutefois en porter le nom. Il a dû trouver en Sassou un acolyte tout indiqué pour partager avec lui l’une des sorcelleries les plus avides de sang encore opérationnelles en Afrique en plein vingt et unième siècle.

Qu’il s’agisse de l’exercice du pouvoir politique, des empoisonnements, du jet des sortilèges, de l’autoprotection mystique, de l’attirance amoureuse (musélébendé) des relations extérieures, etc. Sassou-Nguesso ne décide rien sans en référer à l’avis de JDO. Mais, à aucun moment, le président Sassou-Nguesso ne s’est départi de sa prudence instinctive et policière qui fait de lui un homme des coups fourrés et un véritable génie du mal au Congo, depuis sa prime enfance jusqu’à nos jours. Tout ce qu’il fait de mal lui réussit, comme s’il avait noué un pacte avec le diable. Sauf qu’il ne peut pas se passer de JDO, qui connaît les codes secrets de la sorcellerie familiale.

La succession de Sassou-Nguesso telle qu’elle se dessine en perspective

Ce n’est pas pour rien que JDO convoie les excréments de Sassou-Nguesso jusqu’à Tandja le gourou, n’étant pas l’âme dévote et désintéressée qu’on pourrait imaginer. S’il se rabaisse à ce point, c’est qu’il se voit payé de retour par Sassou auquel de surcroît, il entend succéder sur le fauteuil présidentiel du Congo. Et cette succession n’est pas limitée à la politique, elle s’étend à la Famille Nguesso, aux enfants et, tenez-vous bien, à la femme, en cas de décès de Denis. Il n’est pas exclu que cette perspective lui déplaise, hormis la souffrance que cause la perte d’un mari cher.

Antoinette Sassou-Nguesso, c’est d’elle que je parle, parait être la pièce maîtresse du puzzle complexe que tisse patiemment JDO. Il sait mieux que quiconque que c’est grâce à la première dame que son colistier a pu apprivoiser une partie fût-ce infime, des pouvoirs ancestraux des Maloango. Voyez comme un simple bâton informe remis récemment par un Sage du Kouilou à un candidat à la présidentielle, de passage dans le Mayombe, a pu effaroucher Sassou-Nguesso et son épouse qui se sont ainsi vus concurrencer dans ce qu’ils croyaient être leur champ clos d’intrigues et de manipulations. Car assurément, le Kouilou ce n’est pas seulement le pétrole si prééminent qu’il soit au plan matériel ; le Kouilou c’est aussi et surtout la richesse spirituelle des Maloango, eux qui, dans l’Ancien Royaume Loango ont symbolisé la suprême Autorité. Pour le Clan Nguesso, tous ceux qui, comme la première dame ont des yeux troués, caractéristiques de l’intelligence nocturne, doivent être adulés ou exterminés. Qu’on se reporte à mon interview précitée sur les richesses spirituelles du Kouilou et sur l’ouvrage de Sacripenti.

La guerre succession sur le fauteuil de Denis Sassou-Nguesso

Mais, j’entrevois une guerre ouverte entre JDO et certains enfants, sachant que Sassou-Nguesso, au mépris de ses engagements, porte sa préférence sur ces derniers plutôt qu’à son colistier. La dévolution successorale du pouvoir politique actuellement détenu par de Sassou-Nguesso pourrait échoir à l’un des enfants, en l’occurrence à Christel dont les excréments sont avec les siens l’objet de rites magiques de la part de Tandja. Ce qui risque de susciter le courroux orageux de JDO. Certes, celui- ci sait avec l’opération Tandja que Christel et Claudia sont directement partie prenante avec le Père au rite d’influence par le dépôt de leurs propres excréments et urines, mais, ce n’est pas, rétorque-t-on du côté de Sassou, pour accéder à la présidence de la République qu’ils le font, mais, pour entrer dans la vie politique sans entraves et sans risques. C’est du reste un des aspects de la personnalité de Sassou-Nguesso que de ne pas tenir ses engagements, tout en faisant jusqu’au bout, une large part aux apparences, son art favori de l’enfumage, au détriment de la réalité convenue.
Il y a aussi le Clan des Mbochi Alima actuellement à l’affût et qui a toujours servi aux côtés du Maître dans les coups fourrés. Rien ne pourra se faire sans ou contre eux. On prête au général Pierre Oba, le représentant de cette Aile agissante, la déclaration du 20 juin 2015 selon laquelle : « Si Jean Dominique Okemba fait un coup d’état à midi, à 14 h je lui fais un coup d’état et je les mets en prison lui et Jean François Ndenguet ». Etait-ce pour rassurer Sassou de son indéfectible soutien ? Ou bien pour épouvanter JDO dans ses lubies ? Il semble néanmoins que ces Mbochi Alima soient disposés à passer sous l’égide et au service du Fils, qu’on surnomme déjà MOUANA NDEYA (le Fils de l’Espoir) au sein de l’Oyocratie, si leurs intérêts sont garantis, à moins qu’ils ne soient tentés par la voie de la force, qui a tant réussi au Maître avec leurs actifs concours.

L’affaire des excréments, source de mon conflit lancinant avec Sassou-Nguesso

La pollution, l’infestation de l’eau publique par ses excréments, les fétiches, la sorcellerie, les totems, l’élimination physique d’opposants et concurrents potentiels en sont pour beaucoup. Il place dans le rite des excréments une confiance quasi-absolue de neutralisation des consciences de tous ceux qui se servent de l’eau publique, Nationaux ou Étrangers en séjour au Congo, dans le lugubre dessein de se perpétuer au pouvoir en subjuguant tout le monde. A cause de cette histoire macabre, je m’étais vu dans l’obligation de démissionner le 3 décembre 1990 du poste de premier ministre auquel il m’avait, par calcul machiavélique plus que par souci de bonne gouvernance, promu pour m’avoir à l’œil. Ma démission même fut par lui considéré comme un casus belli.

Du 12 mai 1988 au 3 décembre 1990, j’avais fait plus que résister mais la pression devenant de plus en plus forte, et nos rapports de travail se distendant au jour le jour, mon retrait s’imposait afin de lui permettre de nommer un nouveau premier ministre à sa dévotion. Parbleu ! Pourquoi devrais-je demeurer à un poste aussi risqué, que je n’avais pas sollicité, sans pouvoir donner le maximum de moi-même pour l’intérêt général ? Il m’a nommé à cette fonction pour la galerie, comme pour m’appâter, de la même façon qu’on attire un poulet avec un grain de maïs pour l’attraper et le passer à la casserole.

Hélas pour «  l’Homme des Actions concrètes », le promu n’était pas tombé de la dernière pluie. Voilà ce que je n’ai jamais dit ni écrit, qui est en réalité la cause fondamentale du malheur lancinant qui me poursuit. Là où il a réussi et je le dis la gorge serrée, c’est que son obsession diabolique contre ma personne m’a coûté comme dégâts collatéraux, l’empoisonnement à mort de quatre proches sans histoires, le dernier étant intervenu récemment en 2015. Comme on peut en convenir, c’est là un lourd deuil dont je demeure inconsolable, et pour lequel je m’en remets humblement à mon Seigneur. Sans compter les 23 empoisonnements que j’ai subis à titre personnel, qui se sont avérés inopérants, grâce à Dieu et que je pardonne à l’ignoble criminel aux pratiques plutôt lâches. A tous ceux que ce témoignage insolite verra, je le recommande, moins pour être suivi que pour servir de mise en garde. Qui a des oreilles pour ouïr qu’il entende, dit l’Évangéliste Matthieu

Afriqueeducation.com par Alphonse Souchlaty Poaty, Ancien premier ministre, chef du gouvernement du Congo-Brazzaville (sous la présidence de Denis Sassou Nguesso).

Côte d’Ivoire : Bouygues se retire complètement des secteurs de l’eau et de l’électricité

septembre 12, 2015

La CIE a en charge la fourniture de l’électricité en Côte d’Ivoire. © Nabil Zorkot - JA

La CIE a en charge la fourniture de l’électricité en Côte d’Ivoire. © Nabil Zorkot – JA

Exclusif. Le groupe français Bouygues a cédé à plusieurs filiales d’AXA les parts qu’il détenait encore dans la Compagnie ivoirienne d’électricité et dans la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire.

Selon les informations de Jeune Afrique, le groupe français Bouygues est totalement sorti de l’eau et de l’électricité ivoirienne, en cédant les parts qu’il détenait indirectement dans la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), opérateur privé qui a en charge la fourniture de l’électricité en Côte d’Ivoire, ainsi que dans le producteur indépendant Compagnie ivoirienne de production d’électricité (Ciprel) et dans la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci). Via la SAUR, Bouygues était un actionnaire historique de ces entreprises qui gèrent des services publics fondamentaux.

Au moment où nous publions ces lignes l’opération n’a pas été rendue publique mais la cession est intervenue le 31 juillet. Elle s’est déroulée via la cession des 18,63% que Bouygues détenait encore dans le holding Eranove (ex Finagestion), basé à Paris et détenteur de plusieurs actifs énergétiques en Afrique subsaharienne francophone, principalement en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Trois filiales d’AXA

Les parts de Bouygues, qui cherchait à vendre depuis plusieurs années, ont été acquises par trois entités du groupe AXA : Axa France, Axa Suisse et Axa Italie.

Les administrateurs représentant Bouygues (dont Olivier Bouygues) au capital d’Eranove ont aussitôt démissionné de leurs fonctions, remplacés par AXA et par Philippe de Martel, l’un des dirigeant d’AXA Reim, la filiale du groupe d’assurance dédiée à l’investissement immobilier.

ECP vers la sortie ?

Eranove, qui opère également depuis peu au Mali, où il a remporté la construction d’un barrage hydraulique, reste majoritairement détenu par le capital-investisseur Emerging Capital Partners, qui avait racheté en 2008 et 2009 la majorité du capital du holding à Bouygues.

Selon nos informations, le capital-investisseur (qui a investi via un fonds dont la fin de vie est proche) aurait de son côté été approché par plusieurs investisseurs pour céder ses parts.

ECP n’a pas souhaité répondre aux questions de Jeune Afrique.

Jeuneafrique.com par Frédéric Maury et Marion Douet