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Kate: l’Angleterre choquée après le décès de l’infirmière

décembre 9, 2012

Des policiers devant l'hôpital King Edouard VII où a été hospitalisée Kate.
Des policiers devant l’hôpital King Edouard VII où a été hospitalisée Kate. Crédits photo : Sang Tan/AP
  • Tous les quotidiens britanniques, à l’exception du Financial Times, faisaient samedi leur une sur la mort de l’infirmière qui a été dupée par deux journalistes australiens.
La photographie de l'infirmière diffusée samedi par le site Internet de Skynews.
La photographie de l’infirmière diffusée samedi par le site Internet de Skynews. Crédits photo : Metropolitan Poilce/A

Le Royaume-Uni s’est réveillé samedi «choqué et triste» après le décès, la veille, de l’infirmière de l’hôpital où la femme du prince William, Kate, était hospitalisée. Celle-ci a été victime du canular d’une radio australienne, dont deux journalistes se sont fait passer pour la reine d’Angleterre et le prince Charles désireux de prendre des nouvelles de la duchesse enceinte. Les causes de sa mort, présentée dès vendredi par plusieurs médias comme un suicide, ne seront pas établies avant la semaine prochaine, a indiqué la police qui attend les résultats d’analyses post-mortem. Le site de la chaîne Skynews a diffusé samedi une photographie de l’infirmière, dont le visage était jusqu’alors inconnu.

Samedi matin, tous les quotidiens britanniques, à l’exception du Financial Times, ont fait leur une sur ce décès. Le Times indique ainsi que Jacintha Saldanha, 46 ans, a été retrouvée dans le logement réservé aux infirmières de l’hôpital. Originaire de la région de Mangalore en Inde, elle vivait à Bristol avec sa famille – un fils de 16 ans et une fille «jeune adolescente» – depuis 2003.

Le Daily Telegraph déplore que la radio de Sidney, 2Day FM, qui a décidé de suspendre d’antenne «jusqu’à nouvel ordre» les deux présentateurs, «continuait de diffuser son canular plusieurs heures après la mort de Mme Saldanha». Le journal précise que la licence de la radio avait été mise sous surveillance pour cinq ans après avoir été épinglée à deux reprises par l’organisme de contrôle australien pour «violations graves» des règles. «La radio a reçu une première réprimande il y a trois ans quand une adolescente avait été poussée à révéler à l’antenne, alors que sa mère écoutait, qu’elle avait été violée à 12 ans», détaille le Daily Telegraph. La radio a toutefois assuré samedi n’avoir «rien fait d’illégal».

Le Daily Mirror a lui choisi de mettre l’accent sur «la souffrance de Kate après le suicide de l’infirmière leurrée au téléphone». Son correspondant royal va jusqu’à craindre que l’enfant royal «soit toujours associé à cet affreux événement». «Si Kate doit retourner à l’hôpital King Edouard VII, où il est peu probable qu’elle accouche, ce souvenir douloureux reviendra hanter» la duchesse de Cambridge, écrit-il.

 Même schéma dans les autres tabloïds, qui insistent sur la peine ressentie par l’épouse du prince William. «Kate choquée alors que l’infirmière dupée au téléphone s’est suicidée», a titré The Sun. Le journal, dont le titre dans les pages intérieures est «Nous allons vous tuer tous les deux», en référence aux présentateurs australiens, cite également l’ancien garde du corps de la princesse Diana. Celui-ci explique qu’un protocole est prévu pour parer ce genre de canular et qu’il n’a visiblement pas été expliqué au personnel de l’hôpital.

Samedi, le président de l’hôpital où était soignée la princesse Kate a écrit une lettre à la radio australienne dans laquelle il juge «parfaitement lamentable» la décision d’avoir enregistré puis diffusé ce canular téléphonique. La radio lui a répondu dimanche, déclarant le décès de l’infirmière «imprévisible» et «très regrettable». Southern Cross Austereo, le groupe propriétaire de 2Day FM, a assuré, après une réunion d’urgence, qu’il allait «prendre des mesures immédiates et revoir (ses)procédures de diffusion».

Lefigaro.fr

Kate: un canular « lamentable » (hôpital)

décembre 8, 2012
L’hôpital londonien King Edouard VII où était soignée la princesse Kate a annoncé qu’il avait envoyé aujourd’hui une lettre à la radio australienne dans laquelle il juge « parfaitement lamentable » la décision d’avoir enregistré puis diffusé un canular téléphonique perpétré par deux présentateurs.

Le fait que « l’appel ait été enregistré et que la direction de votre radio ait accepté de le diffuser est parfaitement lamentable », écrit Lord Simon Glenarthur, le président de l’hôpital dans cette lettre adressée à la radio australienne et retranscrite dans un communiqué. Le canular royal a tourné au drame hier avec le décès de l’infirmière dupée au téléphone.

 
Lefigaro.fr avec AFP

Le complot pour remplacer Charles par William

juin 4, 2012
Le prince Charles et son épouse, Camilla, s'apprêtent à embarquer sur la barge royale, dimanche à Londres, à l'occasion du jubilé de la reine Elizabeth.
Le prince Charles et son épouse, Camilla, s’apprêtent à embarquer sur la barge royale, dimanche à Londres, à l’occasion du jubilé de la reine Elizabeth. Crédits photo : Bethany Clarke/AP
 
La presse britannique soulève l’hypothèse selon laquelle le prince de Galles devrait céder la place à son fils William, dont la popularité est au plus haut depuis son mariage glamour, en 2011.
Le prince Charles trépigne. S’il fait bonne figure dans les célébrations des soixante ans de règne de sa mère, le fils aîné d’Elizabeth II est d’ores et déjà l’héritier du trône qui a le plus attendu de l’histoire de la lignée britannique – après avoir détrôné, si l’on peut dire, son aïeul Edouard VII, en 2008. Émouvant lorsqu’il raconte sur la BBC ses souvenirs de sa «mama» s’entraînant à porter la couronne lorsqu’elle lui donnait son bain à Buckingham avant son couronnement (il avait 4 ans), il ronge son frein.

À 86 ans, la reine se porte à merveille et promet à ses sujets de continuer à régner «pour de nombreuses années à venir». Sa propre mère a vécu 101 ans, sa grand-mère 85 ans. Le mot «abdication» est tabou à la cour d’Elizabeth, qui ne s’y résoudra qu’en cas de grande incapacité physique ou mentale. À l’âge où le commun des mortels se prépare à prendre sa retraite, le prince de Galles, lui, est toujours en formation. Parmi ses 21 prédécesseurs, seulement 14 sont devenus rois.

Comme si cela ne suffisait pas, l’éternel «stagiaire», comme il est parfois surnommé, voit son fils aîné lui faire de l’ombre. Depuis son mariage glamour l’an dernier, le prince William apparaît aux yeux de certains comme une alternative moderne et séduisante à l’ordre établi.

Le prince William accompagné de sa femme, Catherine, duchesse de Cambridge,<br/>et de son frère le prince Harry, s'apprête à embarquer sur le <i>Spirit of Chartwell,</i> dimanche à Londres.
Le prince William accompagné de sa femme, Catherine, duchesse de Cambridge,
et de son frère le prince Harry, s’apprête à embarquer sur le Spirit of Chartwell, dimanche à Londres. Crédits photo : POOL/REUTERS

Cette hypothèse inventée par la presse séduit une partie du public: selon un sondage ComRes, 42 % des Britanniques pensent que Charles devrait céder la place à William, même si une majorité de 44 % y sont hostiles. Plus inquiétant, 53 % des moins de 34 ans votent pour le duc de Cambridge. À ceci près que la monarchie est le contraire d’une élection – cette idée farfelue n’a donc aucune chance de se concrétiser.

«Si on se met à choisir, pourquoi pas une république? On accepte le système tel qu’il fonctionne», rappelle Roger Hardman, biographe d’Elizabeth II. «La monarchie n’est pas un concours de popularité, renchérit Robert Jobson, commentateur royal patenté. Si Charles survit à sa mère, il sera le prochain roi et le prince William ne voudrait certainement pas lui passer devant. Charles a assez attendu, il veut le job, ne serait-ce que pour six mois.»

«Survivance féodale»

Cette question, soulevée de façon un peu légère par les magazines people, touche néanmoins aux fondements même de l’institution. Dans l’incertitude qu’elle contient, la succession risque d’une manière ou d’une autre de remettre en cause la monarchie britannique telle qu’on la connaît après six décennies de stabilité sous Elizabeth II.

«Charles a été très impopulaire durant les malheurs de Diana, il est désormais toléré avec plaisir mais ne jouit pas de la même affection que sa mère», note Roger Mortimore, spécialiste des études sur la maison royale chez le sondeur Ipsos Mori. Personne ne peut prédire quel type de roi il sera. Et son avènement sera immanquablement l’occasion de réflexions sur le système.

L’Australie a déjà laissé entendre qu’elle se poserait la question de sa transformation en république après la disparition d’Elizabeth II. D’autres pays du Commonwealth pourraient en faire autant – la Jamaïque a même lancé le processus cette année. Les républicains, qui organisaient dimanche une petite manifestation à Tower Bridge à l’arrivée du défilé de la procession navale royale, attendent leur heure.

«Le problème n’est pas la personnalité de la reine elle-même, plutôt inoffensive et gentille, bien que terne et ennuyeuse, c’est cette survivance féodale incompatible avec la démocratie, peste Peter Tatchell, Australo-Britannique militant des droits de l’homme antimonarchiste. Pourquoi l’héritier le plus stupide ou immoral serait-il mieux qualifié que le plus sage et éthique des citoyens?» Les partisans du changement de régime plaident pour l’instauration d’une république low-cost avec un chef de l’État purement représentatif, comme en Irlande.

Lefigaro.fr par Florentin Collomp